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Annexe 5. Relevé de La Serre parlementaire, d’Éloy Vincent, 1912

p. 135-136


Texte intégral

1Cette œuvre est conservée au musée Jean Jaurès de Castres. Les personnalités sont citées par ordre d’apparition dans la composition. Les quatrains sont indiqués sous les noms.

[N° 1]

É. Vaillant, le pavot
Mon seul aspect endort un membre.
Si je parle, on dort tout à fait.
Nul ne conteste mon effet.
Je suis le pavot de la Chambre

[N° 2]

H. Brisson, la campanule-carillon
La campanule-carillon,
Mais c’est une fleur de nonnette !
Me prenez-vous pour un... enfant ?
Ça me rappelle ma sonnette.

[N° 3]

C. Pelletan, le coquelicot
Honte à qui, changeant de toquade,
Passe de l’écarlate au blanc !
Quoique modérément sanglant
Je suis la fleur de barricade.

[N° 4]

J. Javres11
Irai-je, à l’instar de ces fous
M’encombrer d’une fleur-emblème,
Moi qui suis la fleur elle-même
De rhétorique, au su de tous ?

[N° 5]

G.Clemenceau, la rose-cactus
Goguenarde comme une rose
Qui pousserait sur un cactus,
Ma bonté s’habille en rictus
Avant d’être parole ou prose.

[N° 6]

Maurice Favre, l’hélianthe
L’I.P. par les mains me passa.
Sous mon sceptre elle fut riante.
Tout peut s’oublier, mais pas ça,
Et j’en rêve sous l’hélianthe.

[N° 7]

T. Delcassé, le nélombo
Pour naviguer par temps serein
J’ai tout ce qu’il faut au marin
Excepté toutefois la gaffe.
Laissez venir le photographe.

[N° 8]

É. Aynard, le souci
Tu te plains chardon prolétaire,
Tu voudrais être riche aussi
Que Dieu t’épargne ce souci
Et ce travail supplémentaire.

[N° 9]

Abbé Lemire, le lys
Noir d’habit, mais du moins pas d’âme,
Malgré l’archevêque taquin
Et Baudry d’Asson qui s’exclame
Je suis le lys républicain !

[N° 10]

Jules Guesde, le chardon
Je suis têtu, sec et piquant
Si de bon gré, tu ne détales
Je fais un sort à tes pétales,
Fleur bourgeoise, en les confisquant.

[N° 11]

Millerand12
Républicain des temps nouveaux
Je ne cultive que les ailes.
Si jamais vous marchez sous elles,
Vous me direz ce que je vaux.

[N° 12]

Millevoye, le chrysanthème
Hélas, j’ai mis depuis longtemps
Ma belle espérance au suaire
Et dans ma France sans printemps
Je demeure, fleur mortuaire.

[N° 13]

Henri Chéron, le dahlia
Électeur, dis-moi s’il y a
Pour donner de moi quelque idée
Mieux que l’hélantoïdée
Qu’on nomme le beau dahlia.

[N° 14]

Aristide Briand, l’iris
Onduleux et vivace iris
Penché sur la mare natale
Qui du Nord au Midi s’étale
Je la connais et je souris.

Notes de bas de page

11 Fleur enveloppée dans le journalL’Humanité.

12 Avec une allégorie ailée de la République.

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