Chapitre 3. Le mouvement Pamiat, « école des cadres » du nationalisme russe durant la perestroïka
p. 99-114
Note de l’auteur
Cet article est la traduction modifiée de Pribylovskij V. V., « Pamât’ », in Ganelin R. Š. (dir.), Nacional'naâ pravaâ prežde i teper', Saint-Pétersbourg, Institut sociologii RAN, vyp. 2, 1992, pp. 151-170.
Texte intégral
1Les années 1980 ont tout naturellement constitué un tournant dans l’histoire du nationalisme russe, bien que cette rupture ne doive pas être uniquement centrée autour de 1985, année de l’arrivée au pouvoir de Mikhaïl Gorbatchev. Dès le début de la décennie, en effet, le nationalisme russe entame un processus d’institutionnalisation et acquiert une visibilité largement supérieure à celle qu’il avait connue durant les années 1970. La plus grande coupure dans l’histoire du nationalisme russe de cette époque n’a donc probablement pas eu lieu en 1985, mais plus tardivement : par exemple en 1988, lorsque les nationalistes qui, jusque-là, avaient soutenu les réformes en cours, s’opposent irrémédiablement au Premier secrétaire, ou bien encore en 1989-1990 avec le droit au pluripartisme et l’accentuation des divisions personnelles et politiques entre nationalistes. À ce titre, l’histoire du mouvement Pamiat (« Mémoire ») est on ne peut plus contrastée : comme la dissidence centre-européenne, l’association ne saura faire face aux principes démocratiques et se trouvera divisée par des luttes intestines qui annoncent l’extrême morcellement du champ patriotique russe dans les années 1990.
L’Âge d’or de Pamiat et son entrée sur la scène publique soviétique, 1984-1987
2Le prédécesseur le plus direct de Pamiat fut le groupe nationaliste Vitiazi (« les Preux »), constitué en 1978 afin de préparer, de manière officieuse la célébration du 600e anniversaire de la bataille de Koulikovo2. Il s’occupait principalement de « tourisme historique » et organisait des circuits ou des séjours sur les grands sites historiques symbolisant les hauts faits militaires de la Russie. Le groupe était dirigé par Guennadi Salnikov, de la Société de préservation du patrimoine (VOOPIIK), et l’on comptait parmi ses membres célèbres le sculpteur Boris Stroganov ainsi que le journaliste Edouard Diakonov. En 1980, après le jubilé de la bataille de Koulikovo, le mouvement disparaît, mais ses membres s’associent avec d’autres groupes informels de sensibilité proche, en particulier ceux de l’association de jeunesse du VOOPIIK, dirigée par le poète Chilkin, et donnent ainsi naissance à Pamiat.
3En 1980, Pamiat est enregistré en tant qu’association des bibliophiles du ministère de l’Industrie d’aviation et est dirigé par l’un des ingénieurs de ce même ministère, Guennadi Frygin. Ses membres organisent des soirées-rencontres consacrées à des écrivains, des historiens ou des peintres de la mouvance nationaliste. Les anciens de Vitiazi, devenus membres de Pamiat, continuent de leur côté à s’occuper de tourisme patriotique, en organisant par exemple en 1982 un pèlerinage sur la tombe du premier historien russe, V. N. Tatichtchev (1686-1750), ou, en 1985, sur le site de la bataille de Borodino. L’association, qui avait tenté, mais sans succès, de prendre dans un premier temps le nom de Rossia, se décide en 1982 pour celui de Pamiat, après une soirée consacrée à Vladimir Tchivilikhin, lauréat du prix d’État de l’URSS pour son roman-essai du même nom. Ces soirées se déroulent soit à la maison de la culture du ministère de l’Industrie d’aviation, soit au musée A. N. Ostrovski, jusqu’à ce que, après une soirée au cours de laquelle N. N. Iakovlev critiqua un académicien de renom, le directeur du musée soit rappelé à l’ordre par le Parti local. Cependant, dès la fin de l’année 1982, Pamiat se trouve un nouveau protecteur et devient officiellement une association d’amateurs rattachée au palais de la culture du métro de Moscou.
4Les mêmes figures dominent la « nouvelle » association : G. Frygin, G. Salnikov, E. Diakonov, le journaliste Anatoli Mikhaïlin, l’artiste Viatcheslav Kouznetsov, etc. Parmi les fondateurs de Pamiat animant pendant plusieurs années l’association, on peut également citer Ioakim Andreev et Alekseï Gladkov, qui ont été par la suite membres du conseil central du Front national-patriotique Pamiat, ainsi que les frères Evgueni et Viatcheslav Popov, qui ont créé en 1989 un conseil de coordination du mouvement Pamiat. Un autre membre actif fut, jusqu’à sa mort en 1989, Alexandre Lobzov, un colonel du ministère de l’Intérieur, mais également compositeur et auteur de variétés assez célèbre mis en valeur par certains radicaux contre les mouvances nationalistes qui tentaient d’officialiser des groupes de rock. En 1984, Pamiat déménage de nouveau, cette fois-ci pour le palais de la culture S. P. Gorbounov, et continue à y organiser des soirées historiques ou musicales. Cette même année, Dmitri Vassiliev, son futur leader, commence à participer aux activités du mouvement après que Pamiat a organisé une exposition de ses photographies. Vassiliev, photographe et metteur en scène de formation, avait commencé sa carrière sous l’influence du peintre nationaliste Ilia Glazounov, dont il fut le secrétaire et le conseiller proche. Après s’être brouillé avec ce dernier, il quitta la profession cinématographique et affirma à de nombreuses reprises que plusieurs des plus célèbres toiles de Glazounov n’auraient été que de simples « mises en peinture » de ses propres photos, ce que l’intéressé n’a par ailleurs jamais contesté.
5C’est avec l’arrivée de Vassiliev en 1984 que Pamiat passe de la stricte organisation de soirées culturelles à une propagande antisioniste beaucoup plus nettement affirmée, et ce au nom de la lutte contre le « complot judéo-maçonnique ». Vassiliev et la majorité des membres de Pamiat perçoivent le sionisme comme l’idéologie du mal mondial et connaissent bien les Protocoles des Sages de Sion, bien que ces thèmes n’aient pas, jusque-là, fait partie des débats publics de l’association. L’adhésion de Vassiliev à Pamiat coïncide par ailleurs avec une soudaine visibilité sociale du mouvement, ce qui a probablement accentué sa volonté de sortir du seul cadre culturel. Ainsi, en décembre 1984, le nouveau directeur de l’association, E. S. Bekhterev, organise une soirée consacrée à la lutte contre l’alcoolisme et y invite les principaux militants de la « loi sèche », le médecin Fiodor Ouglov et le mathématicien Vladimir Jdanov, qui seront ensuite mis en avant par le pouvoir soviétique lors de l’adoption de cette loi anti-alcoolisme. Dans ce célèbre texte, Jdanov fait du sionisme et de l’impérialisme l’origine de ce fléau dévastateur, thèse reprise ensuite par les dirigeants du club pan-national Trezvost (« Sobriété »), accusant le sionisme d’« alcoogénocide du peuple russe »3. Le texte de Jdanov fut l’un des plus grands best-sellers du samizdat et, grâce à lui, Pamiat réussit à percer dans des cercles bien plus larges que ceux qu’il touchait auparavant, limités aux activistes de la Société de défense du patrimoine.
6Le 4 octobre 1985 est considéré par Vassiliev lui-même comme le jour d’entrée de Pamiat dans le champ politique. Ce jour-là, la conférence de l’association est dédiée à la ville de Moscou depuis les années 1920 et aux évolutions architecturales de la capitale. Les critiques se portent contre Lazar Kaganovitch puis contre les hauts fonctionnaires de la Direction de l’architecture et de la construction de la ville de Moscou. Une liste des noms de famille « non russes » des fonctionnaires de cette administration est lue à haute voix, sous-entendant le rôle des Juifs dans la destruction programmée du patrimoine architectural russe. Quelque temps après, le président de Pamiat, Bekhterev, est violemment agressé dans la rue et devient invalide. Bien que cet incident ait été par la suite élucidé et n’ait pas trait à des motifs politiques, il suscite sur le moment de vives réactions et est interprété par les milieux nationalistes comme une réponse des « sionistes » à la soirée critique du 4 octobre. Malgré l’élection d’un nouveau président, Ioakim Andreev, Vassiliev, nommé secrétaire de l’association, devient, dans la pratique, le réel dirigeant de Pamiat et amorce alors très rapidement le virage antisémite du mouvement en lisant pour la première fois publiquement les Protocoles, en décembre de la même année.
7Sous sa direction et celle d’Andreev, Pamiat prend une coloration bien plus politique. Orateur talentueux, Vassiliev parcourt le pays en organisant des conférences qui sont ensuite enregistrées sur cassette et très largement diffusées dans les milieux de sensibilité nationaliste, dissidents ou non. En mai 1986, poussant à son maximum la marge de manœuvre de l’association, Vassiliev lit une déclaration publique de Pamiat « au peuple russe et aux peuples de notre grande puissance », véritable manifeste de l’organisation qui proclame comme objectif premier la lutte contre le sionisme. À cette époque, l’influence de Pamiat dépasse déjà très largement les frontières de la capitale. Ainsi, dès 1985 est créée une société « Trezvost » dans la ville d’Akademgorodok, à côté de Novossibirsk. Ses membres proclament l’existence officielle d’une nouvelle association historico-patriotique, dite Pamiat, le 19 février 1986, lors du 800e anniversaire du Dit d’Igor4. Celle-ci est enregistrée sans difficultés, en quelques semaines seulement, en tant qu’association d’amateurs dépendant de la maison de la culture de la ville. Malgré cette reconnaissance par le pouvoir, une virulente campagne de presse orchestrée contre le mouvement touche la section de Novossibirsk. L’un de ses fondateurs, le collaborateur de l’Académie des sciences A. Kazantsev, est même exclu du PCUS5. Cette exclusion provoque un schisme et conduit à la création d’une branche plus modérée, Vetche, menée par I. Bogomolov. D’autres sections de Pamiat sont créées en 1986-1987 à Leningrad, Sverdlovsk, Riga, Tcheliabinsk, Tioumen, Irkoutsk, etc., portant soit le nom de Pamiat, soit d’autres termes assimilés : « Rodina » (mère patrie), « Otetchestvo » (patrie), « Vernost » (fidélité). En 1988, ces associations se réunissent et fondent une Union des organisations patriotiques de l’Oural et de Sibérie.
8Lors des toutes premières années de la perestroïka, Pamiat se fait remarquer par ses protestations contre le projet de détournement des fleuves de Sibérie en direction de l’Asie centrale. Il critique également le projet d’un monument dédié à la victoire soviétique de 1945, que l’association considère comme trop peu patriotique. Ces prises de position sur des « sujets de société » lui permettent d’élargir sa base sociale et de recruter en son sein deux figures importantes du nationalisme russe de la décennie suivante, Valeri Emelianov et Alexandre Ivanov-Soukharevski, ainsi que leurs partisans. Le premier avait écrit, en 1973, une lettre ouverte à Soljenitsyne dans laquelle il accusait l’écrivain de sionisme. En 1978-1979, il publia également en samizdat un travail devenu célèbre, Désionisation, qui décrivait l’histoire du monde comme celle de la lutte permanente du sionisme et des francs-maçons contre l’ensemble de l’humanité, ce qui lui permit de constituer un « groupe antisioniste » comprenant également Valeri Skourlatov. La seule opposition possible à la domination mondiale de Sion était, selon Emelianov, un monde aryen conduit par la Russie, à condition toutefois que celle-ci se libère de ses classes dirigeantes et de ses dissidents les plus célèbres (Soljenitsyne, Sakharov, Medvedev), tous au service du sionisme. Emelianov fut exclu du Parti en 1980 après avoir traité Leonid Brejnev de sioniste, selon les propos de son concurrent, tout aussi antisioniste, Evgueni Evseev6. Cette même année, il fut arrêté pour le meurtre de sa femme, reconnu irresponsable et interné en hôpital psychiatrique. Libéré en 1986, il se rapproche rapidement de Vassiliev et se considère comme l’un des fondateurs de Pamiat puisqu’il crée, en 1987, un « Front mondial antisioniste et antimaçonnique » auquel il donne également le nom de Pamiat.
9Le 6 mai 1987, jour de la Saint-Georges, Pamiat organise une manifestation sur la place du Manège, à Moscou, au cours de laquelle sont lancés des slogans très divers, révélateurs des objectifs à la fois culturels et politiques de l’association : « La mémoire du peuple est sainte », « Nous exigeons une rencontre entre Gorbatchev et Eltsine », « À bas les saboteurs de la perestroïka ! ». Trois cents personnes environ prennent part à cette manifestation et à la marche en direction du conseil municipal qui suivit. Boris Eltsine, alors Premier secrétaire du comité moscovite du PCUS, accepte de recevoir les manifestants et écoute les revendications de Vassiliev, Emelianov et V. Choumski. Cet événement bénéficie d’une importante couverture médiatique, en Union soviétique tout comme à l’étranger, et confirme les promesses de libéralisation de la presse et de « transparence » faites par le Premier secrétaire M. Gorbatchev7. Une semaine plus tard, Pamiat décide d’organiser une seconde manifestation près du monument aux héros de la bataille de Plevna8, en soutien à l’écrivain leningradois A. Z. Romanenko et à son livre De la nature de classe du sionisme, retiré de la vente sur demande des organes du Parti. Même si cette réunion publique est annulée au dernier moment, il semble que Pamiat ait franchi là les limites de ce qu’il était alors permis d’exprimer sur la place publique soviétique. De nombreuses critiques commencent à se faire entendre contre l’association, aussi bien du côté des communistes les plus orthodoxes9 que des libéraux favorables à la perestroïka10. À cette occasion, certains membres de Pamiat comme Ioakim Andreev et Alekseï Gladkov sont exclus du PCUS et l’association n’obtient pas le bâtiment qui lui avait été promis. L’alliance paradoxale entre les nationalistes de Pamiat et les partisans de la perestroïka prend fin.
Des schismes à répétition : la démultiplication des associations dites Pamiat, 1987-1990
10La fin de l’année 1987 signe l’entrée du mouvement dans une période de schismes continus et de multiplication des associations se réclamant de l’héritage du premier Pamiat. Vassiliev exige par exemple le départ des frères Popov, accusés de convictions « national-communistes », une critique grave de la part de l’association, qui est à cette époque de plus en plus proche de l’orthodoxie et du monarchisme. Les principales divisions n’émanent cependant pas de Vassiliev, mais de ses opposants. Ainsi, le 20 septembre 1987, à la veille de l’anniversaire de la bataille de Koulikovo, un groupe de Pamiat d’environ cinq cents personnes prend la décision d’ériger de force le monument du sculpteur V. Krykov dédié à Serge de Radonège (1314-1392) dans le petit village de Gorodok. Celui-ci portait autrefois le nom de cette grande figure religieuse et patriotique de l’histoire russe qui avait béni la bataille de Koulikovo11. Vassiliev s’était prononcé contre cette action, organisée par deux figures importantes du mouvement, Igor Sytchev et Viatcheslav Krykov, et refuse d’y participer. Lors des affrontements entre les manifestants et les miliciens déployés afin de les empêcher d’atteindre la statue, Sytchev tente de justifier son action aux forces de l’ordre en affirmant : « Nous sommes un autre Pamiat, ni antisoviétique, ni antisémite. » Vassiliev ne réplique pas directement à cette première critique rendue publique, mais continue ses exhortations antisémites et cherche le scandale en apparaissant par exemple, lors d’une conférence sur la Sibérie, déguisé et affublé d’une perruque et d’une fausse barbe12.
11Les oppositions gagnent rapidement en acuité. Le 9 novembre, Sytchev et ses partisans (une centaine de personnes) viennent déposer des fleurs devant le monument dédié à Minin et Pojarski13 sur la place Rouge, ce qui est commenté dans la presse comme un geste de conciliation avec le pouvoir soviétique. Dans l’entretien qui suit cette démonstration, Sytchev continue à se distancier de Vassiliev et l’accuse de s’être autoproclamé leader du mouvement. À l’automne 1987, après la destitution de Boris Eltsine de l’appareil du Parti de Moscou, l’écrivain Tamara Ponomareva est chargée par le pouvoir de « normaliser » la situation de Pamiat. Elle espère pour cela isoler Vassiliev et, avec l’aide du groupe de Sytchev, faire enregistrer l’organisation en tant qu’association d’amateurs rattachée à la maison de la culture de l’usine ZIL. Tandis que ce « Pamiat-2 » encore officieux organise une rencontre avec les ouvriers de cette même usine, le groupe de Vassiliev intervient dans l’assemblée en chemises noires et entame la lecture des Protocoles, ce qui suscite à nouveau le scandale et suspend provisoirement la tentative d’enregistrement du deuxième Pamiat.
12Les partisans d’une image respectable et prosoviétique de Pamiat continuent toutefois leurs démonstrations de loyauté envers le pouvoir. Ils élisent par exemple membre du conseil de Pamiat l’ensemble du comité de rédaction du journal Nach sovremennik, alors considéré comme l’incarnation d’un nationalisme russe conciliant avec l’expérience soviétique. Cette stratégie semble porter ses fruits puisque plusieurs journaux commencent alors à publier des articles élogieux sur les activités de « Pamiat-2 », présenté comme un mouvement patriotique tout à fait respectable, et le dissocient nettement du Pamiat de Vassiliev, signalé comme nationaliste et extrémiste. Un « Centre russe » au sein de « Pamiat-2 » est d’ailleurs enregistré auprès de l’Union des écrivains d’URSS et Ponomareva s’en voit confier la direction, cette scission étant bien évidemment soutenue par le pouvoir politique. Le groupe de Leningrad, proche de Vassiliev, se voit quant à lui refuser son enregistrement : lorsque ses membres, qui ont entamé une grève de la faim, sont reçus par le secrétaire à l’idéologie du comité régional, Alexandre Degtiarev, celui-ci leur conseille vivement de se désolidariser publiquement de Vassiliev et d’abandonner la référence au premier Pamiat.
13Afin de répondre à ces divisions, Vassiliev réunit ses partisans, le 31 mai 1988, au monastère Dmitri Donskoï, et annonce la transformation de Pamiat en un Front national-patriotique, ce qui lui vaut rapidement un avertissement du KGB pour « activités antisociales pouvant susciter des confrontations nationales ». Le Front Pamiat organise néanmoins plusieurs réunions au square Roumiantsev à Leningrad, l’un des hauts lieux de manifestations durant la perestroïka, jusqu’à ce que le pouvoir décide de fermer provisoirement cet espace public. Les revendications du mouvement se stabilisent : lutte contre les « sionistes » et les fronts populaires en formation dans les républiques fédérées, statut de religion officielle pour l’orthodoxie, maintien de l’unité soviétique, mais évolution idéologique du régime vers la monarchie, nécessité d’un pouvoir ethniquement russe en Russie.
14En août-septembre 1988, des dissensions surgissent également entre les sections leningradoise et moscovite. La première, animée par Iouri River, Nikolaï Lyssenko et Viktor Antonov, se désolidarise de Vassiliev et prend le nom de Front national-patriotique russe, ce qui lui vaut des critiques cinglantes du leader, pourtant de plus en plus contesté. À la fin de l’année 1988, le médecin Nikolaï Filimonov organise un putsch contre Vassiliev au sein même de la section moscovite. Environ la moitié des membres de l’organisation signent un texte accusant Vassiliev d’avoir provoqué la chute du conseil central du mouvement et dénonçant sa soif de pouvoir ainsi que plusieurs malversations financières. Vassiliev répond en éditant un manifeste, L’Autorité du chef, dans lequel il se proclame président du conseil central et guide [vožd’] de Pamiat. Les divisions continuent toutefois à se creuser au sein des deux mouvances, celle de Filimonov comme celle de Vassiliev.
15Le « Pamiat-2 » de Sytchev et Ponomareva ne se porte pas mieux que l’association concurrente de Vassiliev et voit même le départ de plusieurs des pères fondateurs du mouvement. De son côté, Sytchev n’organise plus que des manifestations commémoratives (par exemple, sur la tombe de Staline le 5 mars 1988) et se fait remarquer par ses propos antisémites14, tandis que Ponomareva se concentre sur les activités du Centre russe auprès de l’Union des écrivains. En 1989, ces divisions sont publiquement confirmées lorsque Sytchev prend la parole contre Ponomareva. Cette dernière, ainsi que G. Frygin, G. Litvinov et St. Jdanov, cessent alors peu à peu de se revendiquer de Pamiat. Sytchev continue seul son activité en renommant son groupe, en 1990, « Front populaire démocratique russe Pamiat ». Mais celui-ci n'échappe pas non plus aux dissensions internes. Ainsi, les membres du Club des amis du journal Nach sovremennik finissent eux aussi par constituer une nouvelle organisation, « l’Union Pamiat pour une représentation nationale proportionnelle », dirigée par Konstantin Smirnov. Ostachvili. Son but, comme son nom l’indique, est de militer pour une représentation proportionnelle par nationalité dans les organisations professionnelles et les organes d’État. Les Juifs sont tout naturellement les premiers visés et l’association souhaite par exemple les empêcher d’adopter une autre nationalité en cas de mariage mixte.
16En mars 1989, plusieurs petites associations nationalistes se réunissent et, à l’initiative de Nikolaï Jerbin, décident d’unir leurs forces sur la base d’un projet dénommé « Programme du front national-patriotique panrusse ». Le nouveau mouvement se divise toutefois rapidement en deux camps, un premier continuant à reconnaître au PCUS un rôle dirigeant dans la vie soviétique, et un second appelant au contraire au pluralisme politique. De nouvelles alliances se constituent en fonction de cette « ligne de partage des eaux » nationalistes. Émergent ainsi, après de nombreux remaniements, deux organisations promises à un certain succès : le Parti national républicain de Russie, dirigé par V. Antonov et N. Lyssenko, et le Parti de la renaissance de la Russie, d’A. Romanenko et St. Jdanov, rapidement renommé, à l’automne 1990, Union de salut de la Patrie.
17Les frères Popov, qui avaient contribué à la naissance de Pamiat, mais en avaient été évincés en 1987 pour « conceptions national-communistes », ont entre-temps fondé un Conseil de coordination du mouvement patriotique Pamiat, resté semi-clandestin car violemment antisémite. Cette organisation, de nombreuses autres tout aussi groupusculaires, ainsi que le Parti populaire russe, plus important, décident en février 1990 de se regrouper au sein d’un Mouvement populaire orthodoxe, dont la hantise des Juifs et des Occidentaux constitue le dénominateur commun. Ainsi, lors d’une réunion, le père Oleg Steniaev appelle ses partisans à une croisade contre l’œcuménisme, dénoncé comme la pire des hérésies contemporaines. L’un des leaders du nouveau mouvement, Alexandre Koulakov, insiste quant à lui sur la « responsabilité collective des Juifs » durant les soixante-dix ans de « génocide bolchevik », et son collègue Evgueni Pachnin, dirigeant d’une Union chrétienne patriotique, invite à une guerre de partisans contre les éléments pro-occidentaux qui domineraient le pays.
18Durant ces années de perestroïka, de très nombreuses mouvances, que nous n’avons pas toutes détaillées ici, prétendent donc au nom de Pamiat15. Parmi les associations restées les plus proches du mouvement et qui partagèrent longtemps ses points de vue, on évoquera encore celle d’Appolon Kouzmin, Otetchestvo, qui compta jusqu’à huit cents membres dont un tiers appartenait également à l’un des divers Pamiat en activité. Otetchestvo, de même que le Centre russe de Ponomareva et l’Union pour une renaissance spirituelle de la patrie de Mikhaïl Antonov, peuvent être considérés, sur le plan de la continuité idéologique, comme les héritiers les plus directs du premier Pamiat. De son côté, Vassiliev s’enfonce dans la marginalité politique : il continue à se faire remarquer par ses nombreuses provocations, et organise en 1992 un congrès des monarchistes qui connaît peu de succès car ignoré par les légitimistes (partisans de la descendance du prince Kirill). Il se décide en 1993 à prendre parti pour B. Eltsine dans son opposition au Parlement, appelle à voter pour lui aux élections présidentielles de 1996, puis disparaît de la scène politique.
Du national-bolchevisme originel au monarchisme orthodoxe, parcours idéologique de Pamiat
19Dans la première moitié des années 1980, Pamiat émerge en tant que mouvement de tendance national-bolchevique, proche en cela des nombreuses mouvances nationalistes russes présentes dans les milieux littéraires. La plupart de ses membres considèrent leur appartenance au Parti comme la condition nécessaire de leur existence et espèrent adapter leurs convictions nationales à la rhétorique communiste. Ils sont également reconnaissants au système soviétique d’avoir su préserver et même renforcer l’ancien empire russe. Ainsi, peu de véritables croyants orthodoxes et encore moins de convaincus d’une restauration monarchique figurent parmi les premiers dirigeants de Pamiat : comme leurs inspirateurs venus de Molodaïa gvardiia, les membres du premier Pamiat admirent plus Staline que la dynastie des Romanov. Les propos néopaïens d’Emelianov ou de Skourlatov bénéficient donc d’un impact sur les théories originelles de Pamiat bien supérieur à celui de l’orthodoxie.
20Le passage progressif du national-bolchevisme à une idéologie plus conservatrice inspirée du modèle des Centuries Noires est amorcé par Dmitri Vassiliev lors de son arrivée à la tête de l’association dans les années 1984-1985. S’il se présente à ses débuts comme un « communiste sans parti », citant pieusement Lénine et Dimitrov dans ses discours, il profite, dès 1987-1988, de la marge de manœuvre offerte par la perestroïka pour se définir comme monarchiste. Ainsi, deux factions, une « blanche » pour les monarchistes et une « rouge » pour les communistes, cohabitent dès les origines du mouvement au sein de certaines sections de Pamiat, par exemple à Leningrad. Par la suite, les groupes nationalistes les plus influents nés de Pamiat se déclarent ouvertement anticommunistes. Certains, comme le Parti national républicain de Lyssenko, appellent même à une économie de marché, bien que la majorité insiste sur une sorte de régime hybride conjuguant des références slavophiles à ladite « conciliarité » [sobornost’] traditionnelle des Russes et la préservation de la propriété socialiste.
21Les nationaux-bolcheviks restent proches des frères Popov à Moscou ou d’Alexandre Romanenko à Leningrad et gardent une position centrale au sein du mouvement Otetchestvo. Dans la section moscovite de ce dernier, Appolon Kouzmin est attaqué de toutes parts pour sa position modérée, aussi bien du côté des monarchistes orthodoxes que des nationaux-bolcheviks radicaux, qui cherchent à affaiblir son autorité au nom du « renforcement de la lutte contre le sionisme ». On observe, mais plus tardivement, des processus similaires dans les villes de province. Ainsi, l’aile monarchiste s’est renforcée au sein du Pamiat de Novossibirsk, originellement national-bolchevik, tandis que l’association d’Irkoutsk « Vernost » est également prise en main par les plus orthodoxes, proches du parti de Lyssenko ou de personnalités comme Viktor Aksioutchits.
22Parallèlement à l’évolution du paradigme idéologique de Pamiat, plusieurs tendances se dessinent dans l’histoire de l’association et de tous ceux se réclamant de son héritage. La première concerne le degré d’engagement dans la vie politique. Les multiples schismes au sein de ce mouvement, pourtant tourné vers le principe du parti unique plus que vers celui du pluralisme, s’expliquent par la lutte personnelle de chacun des leaders en faveur de son propre parti. Dans les premières années, l’enjeu fondamental de Pamiat, comme celui des autres mouvances nationalistes, restait la capacité d’entrisme au sein du Parti communiste. Ainsi, Guennadi Chimanov, l’un des précurseurs de Pamiat, s’était fixé comme but de « transformer le PCUS en un parti orthodoxe d’Union soviétique ». Ce n’est donc pas un hasard si l’usage du terme de parti est tout d’abord venu du camp démocrate et non de celui des « patriotes », en attente d’une évolution interne de l’institution communiste et non d’une multiplication des structures partisanes. Toutefois, une fois que le principe du pluripartisme eut été adopté, les nationalistes tentèrent d’entrer eux aussi dans le jeu politique public en constituant des micro-partis ne regroupant que quelques dizaines ou centaines d’adhérents.
23Il faut donc attendre le printemps 1990 pour que les deux principaux regroupements nés de Pamiat se proclament parti, le Parti républicain de Lyssenko, de sensibilité orthodoxe, et le Parti de la renaissance de la Russie, plus national-bolchevik. Le Front national-patriotique de Vassiliev, qui constitue l’héritier légal du premier Pamiat, continue quant à lui à rejeter la terminologie de « parti », pensée comme occidentale, mais se transforme, dans la pratique, en une organisation partisane disposant elle aussi d’un programme, d’une structure hiérarchisée et de financements. Il en va de même pour le Mouvement populaire orthodoxe. Même au sein d’Otetchestvo, certains souhaitent la politisation de l’association, mais Kouzmin et ses partisans restent suffisamment majoritaires pour maintenir l’organisation dans sa fonction première et intellectuelle de club historico-culturel.
24La seconde tendance notable dans l’évolution des associations nées de Pamiat apparaît dans la volonté majoritaire de ne plus laisser la « question juive » au premier plan des préoccupations nationales, une évolution condamnée, au moins dans un premier temps, par la plupart des idéologues de tendance national-bolchevique. Ainsi, suivant en cela l’Union de la renaissance chrétienne de Vladimir Ossipov, Lyssenko est l’un des premiers à battre en retraite sur le terrain de la « lutte antisioniste ». Il fait retirer des textes officiels du Parti républicain la mention de ces combattants sionistes qui auraient représenté un danger pour le peuple russe et réussit à imposer cette ligne lors du premier congrès du parti, en novembre 1990. Lyssenko affirme vouloir constituer « le parti des idées de Soljenitsyne » et le nouveau programme reprend en effet des passages entiers du texte Comment réaménager notre Russie ?16, tournant qui fut considéré par les plus radicaux, opposés aux théories du célèbre dissident, comme « la transformation de saint Georges en serpent ». Alors que Lyssenko est élu à la présidence du conseil central en remplacement de Viktor Antonov, la direction politique du parti accueille également en son sein un ancien membre du groupe dissident d’Ossipov, Vladimir Sadovnikov, opposant célèbre à la focalisation du discours nationaliste autour du thème juif.
25Ainsi, le Parti républicain s’éloigne des conceptions traditionnelles de Pamiat : il veut se présenter comme un parti politique respectable, se rapprocher du Mouvement démocrate chrétien de V. Aksioutchits et G. Anichtchenko et trouver sa place sur une scène politique russe alors en pleine expansion. Une évolution semblable se remarque pour un autre thème fondateur de Pamiat, celui de l’empire, dont l’abandon est, là aussi, inauguré par le Parti républicain. Lyssenko recommande en effet à ses partisans de se résigner quant à l’effondrement de l’Union soviétique et à l’autonomisation croissante de ses périphéries afin de se concentrer sur le maintien de la RSFSR et de ses liens privilégiés avec l’Ukraine, la Biélorussie et le Kazakhstan, des propos là encore inspirés de Soljenitsyne. Cette évolution est cependant loin de faire l’unanimité au sein des autres mouvances politiques issues de Pamiat. Même à l’intérieur du Parti républicain, plusieurs grandes figures continuent de faire de la « question juive » leur leitmotiv et se refusent à abandonner la référence impériale.
26Le programme du parti, même après avoir été purgé de certains passages, continue de revendiquer une représentation proportionnelle par nationalité, au nom du principe d’égalité des citoyens qui ferait qu’« aucune nation ne doit avoir quelque privilège que ce soit par rapport à d’autres dans les organes de l’État, de la science, de l’art et de la vie sociale ». Il en va de même pour le thème impérial, que seuls les membres du groupe dit des « Roussy » acceptent de mettre de côté, les autres se refusant à suivre les consignes de Lyssenko. Certains leaders nationalistes ont cependant bien conscience, dès 1990, que cette focalisation sur l’antisémitisme éloigne de leur mouvement les membres de l’intelligentsia, les conservateurs occidentaux ainsi que de possibles alliés au sein des groupes centristes ou se rattachant à la droite occidentaliste. Toutefois, la nécessité de désigner un ennemi à la fois intérieur et extérieur étant au fondement même de nombre d’associations nationalistes, celles-ci ne peuvent se couper de leur base en remettant en cause l’un des axiomes de leurs théories conspirationnistes. L’immense majorité des institutions nationalistes ne se décide donc pas à abandonner la mythologie du complot judéo-maçonnique, tandis que ceux qui s’engagent sur cette voie, comme le Parti républicain, restent marginaux au sein de leur propre mouvance idéologique.
***
27Le mouvement Pamiat n’aura pas connu de longévité exceptionnelle. Son apogée prend fin dès l’accélération des réformes gorbatchéviennes, en 1987. La perestroïka suscite en effet des réactions diversifiées et les opinions politiques plus ou moins radicales de chacun se trouvent décuplées par la possibilité soudaine de s’organiser légalement et de constituer des associations indépendantes, puis des partis politiques. Si le mouvement se morcelle, entre 1987 et 1989, en une dizaine d’associations concurrentes, toutes cherchent cependant à justifier de leur continuité avec le mouvement originel. Elles prouvent ainsi combien la référence au Pamiat des premiers temps reste symboliquement forte : paradoxalement, c’est à l’époque soviétique et avant la démocratisation que se situe pour beaucoup de ses partisans l’âge d’or d’un nationalisme russe moins divisé qu’il ne l’a été par la suite. Par sa diversité d’opinions et les débats qu’il suscita en son sein, recomposant des lignes de partage déjà anciennes, Pamiat constitue donc l’une des « matrices affectives » du mouvement nationaliste russe postsoviétique.
Notes de bas de page
2 La bataille de Koulikovo (1380) signe l’une des premières victoires russes sur l’Empire mongol. Le prince Dmitri Donskoï réussit à porter un coup majeur aux troupes de la Horde d’Or menées par le khan Mamaï et affirme par ce biais la domination de Moscou sur les autres principautés russes, signalant ainsi le début du processus de « rassemblement des terres russes ». (Note de M. L.)
3 Dans une lettre ouverte de B. I. Iskakov, S. I. Jdanov et N. G. Emelianov publiée en samizdat en 1989, puis dans l’article « Perestrojka nevozmožna bez ozdorovleniâ obščestva », Trezvost' i kul’tura, n° 3, 1989.
4 Le Dit d’Igor, texte présenté comme datant de la fin du xiie siècle, retrace la défaite du prince de Novgorod Igor face aux Polovtsis et contient de nombreux appels à l’unité des princes russes. Le texte original, découvert à la fin du xviiie siècle, a brûlé lors de l’incendie de Moscou, en 1812, et n’a donc pas pu être confirmé par les techniques modernes. Bien que l’historiographie soviétique ait affirmé son authenticité, celle-ci reste très contestée et il est en fait fort probable qu’il s’agisse d’un faux datant peut-être du xive siècle. Le Dit d’Igor, par ses allusions récurrentes à la nécessaire unification des terres russes, constitue une référence fondamentale du discours nationaliste russe. (Note de M. L.)
5 Emelianov V., « Po špargalke vymyslov », Sovetskaâ Rossiâ, 28 juin 1987.
6 Emelianov V., Kazn'Evseeva streloj Peruna, 1990.
7 Une description de cet événement fut publiée dans Russkaâ mysl'et Moskovskie novosti, 17 mai 1987.
8 Ville de Bulgarie dans la plaine danubienne où eut lieu en 1877 une grande bataille opposant les troupes de l’Empire russe aux armées ottomanes. (Note de M. L.)
9 Losoto E., « V bespamâtstve. Kuda begut rukovoditeli t.n. ob"edineniâ Pamât' », Komsomol'skaâ pravda, 22 mai 1987 ; du même auteur, « O čem zabyla Pamât' », Komsomol'skaâ pravda, 24 juin 1987 ; Alimov G. et Lynev R., « Kuda uvodit Pamât' ? », Izvestiâ, 2 juin 1987 ; Pas'ko N. et Bredni N., « Kto stoit v râdah Pamâti », Večernaâ Moskva, 15 juin 1987.
10 Golovkov A. et Pavlov A., « O čem šumite vy ? », Ogonek, n° 22, 1987 ; ČerkizA., « O podlinnyh cennostâh i mnimyh vragah », Sovetskaâ kul'tura, 18 juin 1987.
11 Ponomareva T., « Istoki patriotizma », Moskovskaâ pravda, 19 septembre 1987 ; du même auteur, « Uvažat’ demokratiû ? », Večernaâ Moskva, 19 septembre 1987 ; Osipov V., « Čestvovanie pamiati Svâtogo Sergeâ », Glasnost', n° 10, 1987 ; Russkih I. (Anatolij Ogenov), Ohota na russkih, samizdat, 1987.
12 Glasnost', n° 11, 1987, p. 111 ; Petrov G., « Tak vy probivaetes' pravde ? », Sovetskaâ kul’tura, 24 octobre 1987.
13 Citoyens de Moscou ayant pris la tête de la résistance de la ville lors de l’arrivée des troupes lituano-polonaises en 1611 et devenus les symboles du sursaut patriotique russe qui permit ensuite de mettre fin au « temps des troubles » par l’élection du premier Romanov au trône en 1613. (Note de M. L.)
14 En particulier par des jeux de mots sur la proximité, en russe, entre le terme de « télévision » et celui de Tel-Aviv, lors d’un meeting contre la télévision soviétique. Mitrohin S., « V bor'be s Tel'-Aviden'em », Hronograf, n° 22.
15 Voir par exemple le journal de l’Union de la renaissance chrétienne, Zemščina, n° 11, et Nikitin A., « Parni v černyh rubaškah », Krasnoârskij komsomolec, 30 décembre 1990.
16 Paru en français : Soljenitsyne A., Comment réaménager notre Russie ?, Paris, Fayard, 1990.
Auteur
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