Introduction de la partie 8
Commerce, échanges et interactions
p. 286-287
Texte intégral
1L’histoire humaine est riche de ses interactions, échanges et formes de commerce, probablement sans équivalent parmi les très nombreuses espèces. Ce chapitre en explore différents aspects, de la circulation des idées et des pratiques aux échanges commerciaux, en passant par les échanges culturels et sociaux.
2On peut voir dans cette histoire un mouvement continu de développement dans le temps long. Même si l’hypothèse qu’une telle tendance profonde existe ne peut être réfutée, on doit aussi admettre que cet accroissement supposé irréversible puisse être freiné, voire stoppé.
3Pour ne donner qu’un exemple, la pandémie mondiale déclenchée par la circulation du virus SARS-Cov-2 au début de l’année 2020 a pu mettre au jour de nouvelles faiblesses de l’organisation actuelle des échanges internationaux. Elles font l’objet d’intenses réflexions, théoriques mais également visant à des réformes allant vers une plus grande « résilience ». La question de la localisation des activités de production et des « chaînes de valeur internationales » est évidemment centrale. La globalisation des échanges implique, comme au xixe siècle, que les biens produits traversent les frontières. Mais dans la mondialisation des trente dernières années, la fragmentation des activités de production elle-même s’est accélérée. Il s’agit d’un découpage géographique de la chaîne de création de valeur : les activités de R&D s’effectuent dans une région donnée, tandis que la conception et le design sont conçus dans une autre, la production s’opérant au cours de différentes étapes pouvant elles-mêmes être géographiquement séparées.
4Qu’un simple virus respiratoire ait pu si rapidement et si violemment remettre en cause l’organisation mondiale de la production et des échanges commerciaux n’est qu’un exemple récent, quoiqu’inattendu, des obstacles possibles sur la route de la longue histoire des interactions, échanges et formes de commerce. Cette évolution fait ici l’objet d’éclairages caractéristiques de la recherche en sciences humaines et sociales.
5Dans le texte de Thierry Delpeuch sont décrites et analysées différentes approches proposées ayant permis d’appréhender les échanges d’idées s’inscrivant dans diverses dynamiques d’internationalisation.
6Le thème de la circulation des idées se retrouve, en filigrane, dans le chapitre proposé par Oliver Vanden Eynde et consacré aux politiques publiques du développement. La conception et la mise en place d’outils visant à améliorer la vie matérielle des pauvres a connu un renouveau méthodologique. Les échanges et la confrontation des recherches ont conduit à structurer dans le monde académique un faisceau de méthodes quantitatives, centrées sur les données d’observation et mobilisées au service d’objectifs de développement.
7Christophe Imbert nous invite, lui, à nous plonger dans une autre dimension : la mobilité des personnes. « La » mobilité résume souvent un vaste champ de pratiques prenant place à des échelles de temps et d’espaces très hétérogènes. Ce sont donc bien « les » mobilités qui sont un véritable champ d’étude, tant elles rassemblent et multiplient les liens autant qu’elles peuvent parfois conduire à isoler.
8La Chine contemporaine s’est trouvée au cœur de différentes vagues de mondialisation dans l’histoire récente, comme nous le rappelle François Gipouloux. La période qui s’ouvre avec la politique de réforme et d’ouverture de Deng Xiaoping confère à la Chine un poids certain dans les échanges économiques actuels, en contrepoint de la puissance des États-Unis. La nature des interactions entre ces deux nations et leurs effets sur l’ensemble des relations internationales continuent d’évoluer de façon profondément incertaine.
9Thierry Pairault illustre une autre facette d’une Chine au cœur de la mondialisation moderne : les échanges et interactions avec l’Afrique. L’objectif de développement de la Chine se projette ainsi jusqu’aux confins de ce vaste continent, lui-même fréquemment sommé par le reste du monde d’améliorer son niveau de vie mais également son fonctionnement démocratique.
10C’est à l’exploration d’un espace majeur, point de contact éprouvé entre l’Europe, l’Afrique et l’Asie, que nous invite l’article de Dionigi Albera. La Méditerranée, un espace de circulation et d’interactions, partant de commerce et d’échanges. Source inépuisable d’enseignements, mais aussi de recherches, la Méditerranée se caractérise par la circulation de flux économiques, sociaux, culturels mais également environnementaux, largement entremêlés et indémêlables.
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