Chapitre II. Les espaces de la pratique sportive au service de la « religion fasciste »
p. 51-131
Texte intégral
1Une conséquence logique de la « révolution sportive », opérée en écho de la « révolution politique » du totalitarisme fasciste et nazi, est l’élaboration de programmes de construction d’équipements sportifs sans précédents dans l’histoire.
2L’Italie sportive se fait connaître sur la scène internationale dès le milieu des années 1920, avec le stade de Bologne, qui ouvre la voie à une multitude d’autres stades modernes. Au même moment, de nombreuses communes de l’Allemagne weimarienne, soucieuses depuis plusieurs années d’offrir à leurs habitants les moyens de pratiquer le sport, investissent dans des équipements sportifs, petits et grands. L’intervention des nazis dans ce domaine sera tardive (avant la fin des années 1930, ils ne semblent pas s’intéresser à la construction d’équipements pour la pratique de masse).
3En Italie fasciste, et dans une moindre mesure en Allemagne nazie, les initiatives locales sont impulsées par un pouvoir central favorable à la construction d’équipements sportifs. Ces infrastructures sportives sont une spécialité nouvelle pour de nombreux professionnels du bâtiment en Italie – c’est un peu moins le cas en Allemagne. Dans ce chapitre, on se demandera par conséquent comment les dirigeants étatiques se sont efforcés de créer les conditions matérielles d’une pratique large du sport, partie intégrante de leur programme socio-politique, et comment, pour ce faire, ils ont notamment été contraints de vérifier la qualité des nouvelles infrastructures construites. En se penchant sur les réactions communales aux programmes nationaux de construction, il s’agira aussi de questionner l’adéquation des idéologies fasciste et nazie aux réalités sociales de l’Italie et de l’Allemagne.
L’exemple phare de Bologne
4Le stade Littoriale de Bologne, construit au milieu des années 1920, marque l’histoire de l’architecture sportive italienne et européenne. Ce n’est pas seulement le premier grand équipement sportif de l’après-guerre italien1, c’est aussi le premier stade moderne du pays. De nombreux journaux, italiens et étrangers, le décrivent comme « le stade sportif le plus grand et le plus parfait d’Europe2 ». Au début des années 1930, L’Assalto, le périodique des fascistes de Bologne, peut affirmer à juste titre, non sans grandiloquence : « Nous pensons qu’il est superflu d’illustrer aujourd’hui le “Littoriale” ; il n’y a pas un Italien qui ne connaisse cette magnifique œuvre à laquelle sont liés des souvenirs de résonance politique internationale, de combats et de victoires sportives retentissants, autant d’étapes éclatantes du sport italien renouvelé3 ».
5L’équipement se caractérise par son avant-gardisme architectural et par le double but, d’éducation et de propagande, qui lui est assigné. La construction invite les populations à l’apprentissage sportif, mais le stade est aussi un lieu de référence pour les manifestations sportives nationales et internationales. Ce premier grand stade de l’entre-deux-guerres conjugue ainsi très tôt les deux aspects du sport fasciste. Leandro Arpinati, qui est à l’origine de l’infrastructure, pensait que pour fonder une nouvelle civilisation italienne, l’acquisition de compétences sportives était aussi importante que la qualité des performances sur la scène internationale.
Un équipement d’éducation
6Dès 1924, Leandro Arpinati, secrétaire politique du Fascio di Bologna, projette la construction d’un « stade polysportif ». Le 25 1925, il écrit au maire de Bologne pour lui faire part du projet d’un complexe sportif et pour solliciter le soutien de la municipalité4. Le roi Victor-Emmanuel III pose la première pierre le 12 juin 1925 et Mussolini inaugure le Littoriale, encore inachevé, le matin du 31 octobre 1926. L’après-midi, il visite la Casa del Fascio de la ville et inaugure à l’Archiginnasio le Congrès italien pour le progrès des sciences. Sur son chemin vers la gare, il est visé par un attentat au pistolet, mais en sort indemne5. Cet événement aurait été perpétré par Anteo Zamboni, âgé de seize ans et immédiatement tué par la foule6. C’est, depuis novembre 1925, le quatrième attentat contre le Duce. Retiré quelques jours en Romagne, Mussolini observe la réaction de soutien des masses, avant de prendre des mesures pour durcir encore plus sa politique intérieure. Les partis politiques sont interdits, ainsi que les journaux d’opposition. En décembre est proclamée la « loi pour la défense de l’État », qui instaure des mesures spéciales (dites « lois fascistissimes »), dont la peine de mort pour les attentats contre Mussolini, une police politique (l’OVRA – Organisation de vigilance et de répression de l’antifascisme) et un tribunal spécial pour la défense de l’État. Selon De Felice, ces mesures sont acceptées sans difficulté car la masse des Italiens est plus préoccupée par les problèmes économiques du moment que par les questions politiques7.
7Le Littoriale est d’une importance capitale dans l’histoire du sport du Ventennio. Dans les publications et discours sur le complexe sportif, les auteurs soulignent que le stade est une création d’Arpinati, de la Casa del Fascio de Bologne8. Pour solliciter (lourdement) toute la population bolognaise et en particulier les entreprises et les commerçants, les maîtres d’ouvrage mettent en vente symbolique quatre millions de briques pour construire le stade. Tandis que le gouvernement “achète” des briques pour un million de lires et la commune de Bologne pour 150 000 lires, le Parti national fasciste complète le financement en investissant trois millions de lires9. Les raisons idéologiques sous-jacentes à la construction du stade et au développement de la pratique sportive populaire paraissent évidentes. Avec le Littoriale, Arpinati fait de plus de Bologne une ville pionnière : « Quand Bologne a voulu respirer, […] on a ouvert des jardins verts, frais et revigorants en dehors de la ville rouge ; et on a conquis ses collines, et sa plaine ; par ici l’Hippodrome, par-là le Littoriale – le premier des grands stades italiens10. »
8L’équipement est prévu pour les « passionnés de sport » de la région et de toute l’Italie, et Arpinati souligne « l’importance qu’aura pour [son] Pays cette incitation à l’amour pour le sport, qui permettra de détourner la jeunesse des bistrots et des vices et d’ouvrir le cœur à l’espoir d’un peuple sain et fort, pour l’avenir de [notre] Patrie11 ». Quand le stade, finalement achevé, est inauguré le 29 mai 1927 avec le match de football Italie-Espagne, l’association multisports Bologna sportiva débute ses activités. Giovanni Baietti, qui a étudié l’histoire du sport fasciste à Bologne, souligne que le Littoriale est un modèle qui affirme une vision sociale du sport : « Autour de la planète “Littoriale” [...], une série de petits terrains de sport naîtront progressivement dans les différents quartiers, en général à côté des groupes de quartier […] qui auront, pour ainsi dire, la fonction de satellites recueillant les énergies du quartier12. »
9Les équipements dont dispose le Littoriale sont susceptibles d’accueillir des pratiques diverses, et permettent donc la transmission d’une éducation physique générale chère à certains fascistes13. On y compte le stade, quatre terrains de tennis14, un gymnase constitué de deux salles et un bâtiment pour l’Institut d’éducation physique. Par ailleurs, avec l’une des premières piscines couvertes d’Italie (sans doute même la première) de 33,33 mètres de long, et une autre découverte de 50 mètres15, les infrastructures sont à la pointe de la modernité sportive. Ivo Luminasi est fier de ce que le bassin extérieur possède des « dimensions remarquables et non dépassées en Europe dans des constructions de ce genre16 ». Les piscines – ouvertes toute l’année17 – sont destinées au plus grand nombre ; elles sont gratuites pour les enfants des écoles élémentaires, les nageurs de sociétés sportives et les corps armés de la commune (vigiles urbains et pompiers)18.
10L’architecte Umberto Costanzini et Arpinati lui-même avaient effectué des voyages en Europe pour étudier les équipements sportifs, en particulier les piscines ; de là, par exemple, le choix de bassins couverts adaptés aux compétitions, au système de chauffage très élaboré19.
11Dans un souci sanitaire, Arpinati souhaite aussi développer la recherche en médecine du sport. Dès 1925, les projets de mise en place d’un Institut de médecine sportive20 à l’université et de construction d’un grand centre polysportif fusionnent officiellement, sur décision du conseil municipal de Bologne21. C’est la première fois qu’un stade italien intègre dans ses locaux un cabinet de médecine sportive. Certains membres du conseil s’expriment élogieusement :
Je plaide de tout cœur en faveur de cette proposition en estimant qu’elle répond au concept moderne d’éducation physique des masses qui a gagné, dans les pays les plus avancés, une importance telle que dans de nombreuses nations, le sport possède des organisations considérables et une reconnaissance officielle avec l’institution d’un ministère des Sports. […] Le Sport est aussi éducation pour l’esprit et nous qui sommes tournés vers le renouvellement de notre race, nous devons encourager toutes les initiatives qui servent à diffuser toujours plus l’amour du sport chez le peuple. Le succès de nos athlètes en terres étrangères […] constitue une excellente propagande italienne à l’étranger. À raison, Son Excellence Mussolini a dit que nos champions, en plus d’incarner un progrès physique de la race, sont nos meilleurs ambassadeurs auprès des étrangers.
Le Gouvernement national a compris la fonction très haute du Sport et en conséquence, il a veillé à encourager toutes les initiatives en ce domaine22.
12Cela dit, l’Institut de médecine sportive du Littoriale, soumis à la concurrence de Rome, n’aura pas les effets escomptés par ses créateurs. Il n’en constitue pas moins la première tentative d’organiser un complexe sportif complet, même si sa fonction éducative sera vite dépassée par ce que l’on pourrait appeler sa fonction “spectacle”. De sorte que le stade de Bologne est également le premier équipement permettant une utilisation raisonnée du sport comme objet de propagande.
Un équipement de spectacle
13Dès 1925, Arpinati met en avant la position géographique et ferroviaire de Bologne pour justifier « la construction d’un édifice opportun, un grand centre national pour les manifestations sportives en tout genre23». Avec la construction du Littoriale, Bologne s’affirme indéniablement à l’avant-garde en matière d’équipements de spectacle sportif. Pendant la construction, Arpinati s’inquiète de perdre cette avance – les travaux prenant du retard – et s’adresse au maire de Bologne : « Je me permets de souligner à Votre Seigneurie que l’intervention de la Commune permettrait d’accélérer les travaux, de manière à pouvoir les finir dans l’année en cours et éviter ainsi que d’autres villes d’Italie qui ont déjà des projets du même genre, ne les réalisent avant Bologne24. »
14À la fin complète des travaux, l’inauguration du 29 mai 1927 met en évidence la vocation d’équipement de spectacle : les équipes de l’Italie et de l’Espagne se rencontrent sur le terrain de football (le match est gagné 2-1 par l’Italie). C’est alors « la structure sportive la plus grande, imposante et moderne d’Europe25 ». Toutes les places du stade sont assises et sa capacité de base de 24 200 places peut être agrandie jusqu’à 45 000 places26.
15Le sport est un type de fête populaire, mais il y en a d’autres, et le Littoriale est en effet bien plus qu’un complexe sportif : « Dès le début, il a accueilli en proportions égales aussi bien des compétitions [sportives] […] que des événements politiques, mercantiles et religieux27. » De 1927 à 1940, s’y déroule par exemple la Foire de Bologne. La construction initiée par Arpinati est un nouveau foyer pour la vie sociale sous le fascisme, qui fait une large place aux rassemblements de masse. Pour l’écrivain Marcello Gallian, le Littoriale est rien de moins que « le premier amphithéâtre de la Révolution Fasciste28 ».
16La renommée de l’infrastructure dépasse largement les frontières italiennes. Les journaux allemands reconnaissent l’exception bolognaise : « Ces dernières années, l’Italie s’est enrichie de stades magnifiques, mais Bologne possède l’un des plus beaux29 », peut-on lire en 1934 dans un journal berlinois. La Fédération portugaise de football, « qui souhaite donner en exemple les stades italiens à ses Autorités compétentes, en vue de la prochaine construction du stadium portugais à Lisbonne promis par leur Gouvernement30 », demande des photographies du stade31.
17Le stade est aussi un enjeu diplomatique dans les relations avec l’Espagne. En Italie, le directeur général des services de la propagande insiste, à l’adresse de la commune de Bologne, sur l’intérêt politique de transmettre des informations techniques sur le Littoriale au maire de Madrid :
Monsieur Rafael Salazar Alonso, Maire de Madrid, a demandé les plans et les photographies du “Littoriale” car il a l’intention de s’occuper prochainement de la construction d’un stade à Madrid.
Cette personne étant un ami sincère de nos réalisations et un homme de beaucoup d’influence dans les milieux politiques madrilènes, je serais très reconnaissant si votre Secrétariat voulait bien examiner la possibilité de réaliser son souhait, en envoyant les documents demandés à la Direction Générale32.
18Malgré ces succès, Arpinati n’est guère apprécié des autorités fascistes de Rome. On le soupçonne notamment d’enrichissement personnel et de corruption. En 1927, « la police – presque certainement sur demande de Mussolini – prépara un rapport sur Arpinati et sur les bruits qui circulaient sur lui à Bologne33 ». Ce rapport souligne en particulier l’absence d’évaluation des sommes engagées pour la construction du Littoriale. Mais Arpinati sort blanchi de l’enquête.
19À partir de la fin des années 1920, les constructions d’équipements sportifs se multiplient en Italie et, avec elles, les connaissances, les données et l’expérience – mais la construction de Bologne est primordiale en ce domaine et constitue une base pour des projets analogues34. De part ses qualités et sa vocation pionnière, le stade de Bologne était en effet considéré comme un modèle pour toute l’Italie35.
20Les demandes de renseignement sur le Littoriale et l’organisation du sport qui parviennent à Bologne de toute l’Italie sont la conséquence des mesures financières prises à partir de 1927/1928 pour favoriser la multiplication des infrastructures sportives36. Elles concernent des aspects divers : le financement de l’équipement, sa gestion, ses caractéristiques techniques, le mode d’attribution des subventions. Les demandes du milieu des années 1930 sont beaucoup plus précises et professionnelles que celles des années 1920.
21Le succès d’Arpinati dans le monde du sport ne se limite pas à la seule construction du stade de Bologne. En 1931, il est nommé à la présidence du Coni qui, depuis les remaniements de 1925, coordonne tout le sport italien. Mais il ne restera en fonction à ce poste qu’un an et demi. En mai 1933, on l’a dit, Mussolini lui préfère Achille Starace. Arpinati tombe en disgrâce, pour des raisons obscures, bien qu’il faille probablement y voir une conséquence de l’attentat manqué de 1926 contre Mussolini, dont la responsabilité indirecte lui avait été attribuée. Il est arrêté et envoyé pour deux ans « en exil, au milieu des anti-fascistes. […] Le Littoriale aussi, en un certain sens, subit les conséquences de la disgrâce politique de son constructeur. Les photos de l’“œuvre d’Arpinati” disparaissent des journaux, son nom des titres » la construction cesse d’être érigée en symbole de la nouvelle ère politique37. Par ailleurs, la pratique du sport n’était guère développée à Bologne et les équipements furent très peu utilisés ; « hormis quelques rencontres internationales de football – comme la Coupe du monde de 1934 –, de natation ou d’athlétisme, le Littoriale est resté sous-utilisé pendant de nombreuses années38 ».
Unité et soumission : les équipements pour le sport de masse
22La construction du Littoriale fait grand bruit et donne des idées aux dirigeants fascistes pour l’utilisation du sport à des fins socio-politiques, même si – comme on le verra plus loin – beaucoup d’entre eux ne prendront conscience que quelques années plus tard de l’importance du spectacle sportif comme moyen de propagande. L’accent est encore mis, au milieu des années 1920, sur la pratique sportive de masse.
23C’est en 1927-1928 que sont mises en place des directives efficaces pour promouvoir la construction d’infrastructures sportives locales, le but étant de construire un stade multisports dans chaque commune italienne.
24En Allemagne nazie, le sport est intégré dans les nouvelles directives nazies en matière d’éducation. Il n’existe pas de réel manque d’espaces de loisirs en 1933 : les équipements sportifs constituent une infrastructure habituelle pour une commune allemande, au même titre que l’école ou que l’église. Et la population est invitée à rejoindre les différentes organisations qui proposent des pratiques sportives.
Du Bosco del Littorio au Campo Sportivo del Littorio
25Dans l’après-guerre, le sport ne s’est pas encore massivement imposé en Italie, ni comme loisir, ni comme divertissement. L’activité physique est encore essentiellement cantonnée à la préparation militaire : sa place est infime dans les écoles, et la société civile, majoritairement rurale, n’a pas vraiment adopté les pratiques des sports modernes.
26Les fascistes ne se décident qu’en 1927 à agir concrètement en faveur du développement de la pratique physique. Il est prévu d’utiliser les vertus de la nature, c’est-à-dire du “grand air”, et de l’activité physique pour éduquer les nouvelles générations selon des canons fascistes. Mais le sport, pratique britannique redoutée pour les abus qu’elle provoque, n’a pas la confiance de nombreux dirigeants fascistes. La volonté fasciste d’amener les Italiens à l’entretien physique donne naissance au concept de bois du Licteur : il s’agit de construire des parcs boisés dans toutes les communes d’Italie39. Ces communes seraient responsables des lieux. L’utilité publique des nouveaux parcs s’allie à la symbolique nationale. Ils rappellent en effet les « Avenues ou Parcs du souvenir (les prétendues “forêts votives”) avec des arbres plantés en honneur des morts, et la “garde d’honneur” composée d’étudiants40 ». En effet, en novembre 1922, chaque ville, chaque village et même chaque bourg devait créer une avenue ou un Parc du souvenir, en plantant autant d’arbres que d’habitants décédés à l’occasion de la Première Guerre mondiale41.
27Le 27 mai 1927, Mussolini fait envoyer le télégramme suivant à tous les préfets d’Italie :
La nouvelle jeunesse italienne doit rendre plus vif et tenace son attachement à la terre. stop. Il faut diffuser le sens et l’amour du bois, source de fraîcheur spirituelle et physique qui éloignera les adolescents fascistes des lieux clos de corruption et d’affaiblissement. stop. La nouvelle Italie doit créer le Bois du Licteur et sa Fête du Bois qui sera célébrée 28 octobre annuellement marche sur Rome. stop. Il est nécessaire de promouvoir une concession permanente en faveur de l’Œuvre Nationale Balilla terrains destinés but plantations. stop. Les communes, organisations publiques et privées doivent concourir. stop. Toute commune devra avoir au moins un hectare destiné Bois Licteur. stop. Tout fasciste en mesure de le faire devra concourir à cette œuvre essentiellement fasciste parce que œuvre de jeunesse42.
28Le programme des Boschi del Littorio n’aurait pas pu voir le jour, tel que conçu en Italie – de façon outrageusement volontariste –, dans un pays comme l’Allemagne, où le fort attachement à la nature explique la tradition d’une pratique physique comme la marche, mais aussi l’existence de grands parcs citadins. La création des bois du Licteur a pour finalité de modifier les habitudes des Italiens en matière de santé et de pratiques physiques les hygiénistes en sont ravis43.
29Elle n’en est pas moins une entreprise idéologique. La circulaire du 27 mai 1927 est la première tentative d’organiser nationalement un programme d’infrastructures adaptées à la pratique physique. Une deuxième circulaire, publiée le 10 juillet 1927, va dans le même sens.
30Avec les Boschi del Littorio, les fascistes paraissent sur le point, quatre ans et demi après leur arrivée au pouvoir, de concrétiser un projet en faveur des activités physiques. Dès leur formation, en 1919, ils avaient loué la « vie dangereuse » et l’action concrète. Mais leur première tentative de diffusion de la pratique physique auprès de la population est en réalité fragile. En effet, rares sont les communes qui se réjouissent de cette disposition. Il y a cependant quelques exceptions, qui s’expliquent soit par l’espoir d’une intervention étatique dans l’aménagement du territoire, soit par la manifestation d’un enthousiasme ostentatoire, par fidélité de principe à l’idéal fasciste. Et c’est peut-être en raison des caractéristiques de son sol aride que le préfet de Caltanissetta (Sicile) est tout dévoué à la nouvelle tâche qui lui incombe :
Les Communes de cette Province ont accueilli avec enthousiasme la disposition de Son Excellence le Chef du Gouvernement, concernant la concession permanente en faveur de l’Œuvre Nationale Balilla, pour l’installation du Bois du Licteur.
[...] Je suivrai de manière attentionnée le développement de la pratique auprès de chaque Commune de cette Province, donnant en temps voulu les dispositions pour que le Bois des Balilla naisse le plus tôt possible, comme œuvre de jeunesse, et que soit éliminée toute difficulté éventuelle44.
31Dans les faits, cependant, le programme des Boschi del Littorio n’a aucun succès, car les communes ne sont pas prêtes à investir dans des sous-bois, fussent-ils aménagés, alors que la campagne n’est jamais très loin des villes et des villages. De nombreuses réactions montrent que le projet est voué à l’échec45. Les terrains communaux sont souvent « cultivés intensément », ou trop chers, et leur conversion en bois du Licteur serait « anti-économique46 ».
32L’installation du bois de Trieste illustre le manque de pertinence du projet. Le choix entre les trois emplacements proposés, qui se porte sur la colline Monte Valerio, lieu vierge situé dans les hauteurs de la ville, est fait selon des critères d’optimisation de la propagande :
Les raisons qui militent en faveur de ce terrain pour le but cité sont avant tout que cette forme de colline complètement détachée [constitue] un corps visible […] de tout point de la ville et aussi de la mer : alors que les autres espaces sont presque tous couverts de bois abondants où l’équipement ne serait pas fait ex novo, le Monte Valerio serait recouvert de bois pour la première fois, ce qui est très important pour cette occasion47.
33L’absurdité du programme des bois du Licteur est évidente. La ville de Trieste est entourée d’un environnement naturel exceptionnel, composé de bois et forêts, si bien qu’il n’y a aucun manque d’espace naturel pour la pratique physique au grand air. Décidant malgré tout d’y installer un bois du Licteur, les dirigeants fascistes choisissent un emplacement en fonction de sa grande visibilité pour les citadins et les marins. Le fascisme veut explicitement montrer qu’il agit en faveur de la population.
34Les dirigeants se rendent très rapidement compte que le projet n’est pas vraiment réalisable. Dès le 18 juin 1927, un rapport énumère les problèmes soulevés par différents préfets il y est question d’exonérer « de la charge du Bois du Licteur les communes dans lesquelles leur institution n’est pas économiquement avantageuse ; à moins que l’on estime plus opportun de décider de l’arrêt complet de l’initiative elle-même48 ». Peu après, le conseil des ministres informe les préfets que la « disposition émise concernait surtout la commune moyenne italienne type où, en dehors des terrains déjà cultivés, il existe des terrains non cultivés susceptibles [d’accueillir] la plantation de bois, et de prix modéré49 ». Autant de précisions qui veulent cacher l’inadaptation du projet aux réalités de la vie sociale italienne.
35En septembre 1927, même les hautes administrations fascistes ne savent plus où en est le projet des bois du Licteur. Le ministère des Finances s’adresse au conseil des ministres pour « savoir si l’initiative de la création des Bois du Licteur est en cours d’exécution ou si l’initiative même a été abandonnée50 ».
36L’idée de bois du Licteur n’enthousiasme pas les élus municipaux. En réalité, le projet ne fait même pas l’unanimité parmi les dirigeants fascistes, bien au contraire. Le sport, qui est déjà bien développé dans d’autres pays européens, s’affirme aussi auprès des masses italiennes. De nombreuses communes entreprennent de manière autonome la construction de terrains de sports, demandant néanmoins une contribution financière au gouvernement. Peu avant que la promotion des équipements sportifs ne soit sollicitée politiquement et avantagée juridiquement, une course aux plus beaux stades s’installe entre les différentes villes italiennes. Dans les discours et dans les écrits de la fin des années 1920, la genèse de ces infrastructures est toujours présentée avec optimisme comme le fruit du « dynamisme fasciste ».
37Le patriotisme et l’investissement dans le sport vont souvent de pair : le stade de Palerme, par exemple, doit être dédié en janvier 1927 aux volontaires décédés à la guerre51. D’autres villes sont en avance sur les procédures officielles. Venise fait figure d’exemple dès mars 1927 : « Venise, avec audace, a voulu appliquer les directives du Duce l’exemple d’autres grandes villes consœurs en érigeant un terrain de sport digne d’être comparé aux meilleurs52. » Le Campo Sportivo Fascista de Venise est inauguré le 8 mai 1927 ; le gouvernement avait accordé une aide de 100 00053, puis de 200 000 lires54. L’inauguration doit être un grand moment pour la section locale du parti fasciste, si bien que le secrétaire fédéral de Venise est ravi de la présence de Lando Ferretti en tant que haut dirigeant du sport fasciste et du ministre des Finances Giacchino Volpi55, qui représente le parti. Leur présence permet de « rendre plus solennel le grand événement vénitien56 ».
38À Naples, c’est dès 1925 que naît le projet de construction d’un stade57. Soutenu par des dons de la population, puis par le gouvernement58, le terrain sportif du Licteur de Naples, inauguré le 27 octobre 1927, est « digne de l’ère fasciste. La généreuse contribution de [Mussolini] représente l’incitation la plus grande et la solidarité [...] qui nous pousse à intensifier nos efforts dans la certitude du succès59 ».
39Les archives sur la période antérieure aux circulaires et aux lois sur la construction de stades montrent que si la création de Boschi del Littorio ne s’inscrit pas dans les préoccupations des communes, celles-ci s’engagent volontiers et sincèrement dans la construction d’équipements sportifs. La détermination est telle que certaines communes ne bénéficiant pas des aides ponctuelles du gouvernement épuisent leurs finances pour le seul achat du terrain60.
40Comme dans de nombreux domaines, l’Italie méridionale est particulièrement touchée par le manque d’installations. La volonté des communes du Mezzogiorno n’en est pas moins affirmée, comme en témoigne cette lettre du préfet de Potenza à Mussolini :
Pour créer également en Basilicate la prise de conscience de la nécessité de l’amélioration physique de la race, qui est d’un très grand intérêt national, il faudrait former dans le Chef-lieu de la Région un centre d’activité sportive qui, par des épreuves et des compétitions provinciales et régionales, puisse réveiller l’esprit d’émulation dans chaque commune, et qui fasse ainsi éclore le culte de l’éducation physique inexistant jusqu’à présent. Le Commissaire préfectoral de ce Chef-lieu, en suivant mes directives, a préparé un projet de construction d’un terrain polysportif avec un gymnase couvert adjacent, dont les frais atteignent 1 400 000 lires, en les limitant à ce qui est absolument nécessaire61.
41C’est Augusto Turati qui met concrètement en œuvre les mesures favorisant la construction de terrains de sport. Secrétaire du Pnf du 30 mars 1926 au 8 octobre 1930, en remplacement de Roberto Farinacci, fasciste de la première heure, il est chargé d’instaurer une discipline rigide au sein du parti, de le réformer pour qu’il soit à la fois intégré et totalement soumis à l’État, et de le transformer en vivier de fascistes utiles à Mussolini62. Pour mener à bien cette mission, il accorde une grande importance au sport.
42Notons que la qualité des infrastructures sportives dans un pays comme l’Allemagne attise sans aucun doute la jalousie des fascistes63– à juste titre, si on compare l’espace alloué au sport dans les villes allemandes à ce qu’il est à Rome64. Au même moment, en 1928, une commission est fondée auprès du CIO pour sensibiliser les chefs de gouvernement à l’importance de la diffusion du sport populaire et au problème du manque de stades. « De manière générale, la Commission défendait la nécessité de réserver au sport deux hectares de terrain pour mille habitants65 ». Mais cette commission n’est certainement pas à l’origine des mesures prises en Italie fasciste.
43Il ne fait aucun doute que l’action de Turati pour le développement du sport est liée à sa fonction de réformateur du parti. Après des années de tâtonnements, Mussolini trouve en Turati l’homme adéquat pour construire un État fasciste solide. Le sport, pratique codifiée et reconnue internationalement, s’avère idéal : d’une part pour encadrer les Italiens eux-mêmes, d’autre part pour être crédible aux yeux de la population italienne et des observateurs étrangers. Selon Renzo De Felice, Turati est « sans aucun doute le meilleur secrétaire général du Pnf », un de ceux qui « avaient le plus de personnalité politique », et « le plus doté intellectuellement, le plus équilibré, celui qui a donné à Mussolini la collaboration la plus active et sincère66 ».
44Turati est pragmatique ; il s’élève contre la création des bois du Licteur, qui ne peuvent aboutir à aucune formation sérieuse des Italiens, et préconise la construction de véritables stades polysportifs, des « terrains pour tous [les Italiens]67 », bientôt dénommés « Campi Sportivi del Littorio ». Le 29 juillet 1927, il s’adresse à Mussolini en ces termes :
Bien que le bois du Licteur me rappelle certaines fêtes des arbres d’un goût exquis […] j’ai le devoir de faire remarquer que dans toute l’Italie Méridionale, il existe de nombreux bois, mais qu’il n’existe que très peu de terrains de sport, et que si l’on veut préparer la nouvelle génération et équiper sérieusement les prémilitaires et les avant-gardes, un terrain d’entraînement est absolument nécessaire.
D’autre part, les Communes sont bien plus favorables à acheter un terrain qui coûte cher près de l’agglomération (les prix sont prohibitifs dans certaines localités) pour un terrain de sport que pour un bois.
Le problème est urgent : je suis sûr que Votre Excellence voudra accueillir ma proposition qui sera saluée par les jeunes d’Italie avec très grand enthousiasme.
Avec dévotion.
[Turati]68.
45Dès le 9 août 1927, Giacomo Suardo, sous-secrétaire à la présidence du conseil des ministres69, écrit à Turati que les Boschi ne doivent être construits que si le terrain est adapté, non cultivé et que les finances des communes n’en sont pas trop affectées70. Autant de conditions qui limitent grandement l’aménagement de bois du Licteur.
46En vue d’une révision du projet sur la construction de bois du Licteur et surtout pour ne pas perdre la face par rapport aux dirigeants fascistes locaux et à la population, Turati demande le 17 août 1927 à Suardo de s’adresser directement aux communes. Il écrit à son collègue :
Cher Suardo,
J’ai ici ta lettre qui traite des terrains de sports à la place des Bois du Licteur.
Comme beaucoup de Communes ont déjà pris au sérieux la première directive pour les Bois [du Licteur], je te serais reconnaissant si tu pouvais faire une circulaire par laquelle, à partir de maintenant, tu les autorises – selon les compatibilités entre le bilan et les nécessités – de faire des terrains de sport à la place des Bois du Licteur.
Merci.
Salutations cordiales [signé Turati]71.
47Pour sa part, le lendemain, Turati s’adresse officiellement à tous les présidents des Bureaux provinciaux du sport, qui dépendent du parti :
En accueillant ma proposition, Son Excellence le chef du gouvernement et Duce du fascisme a autorisé la création de terrains de sport dans les communes, plutôt que des Bois du Licteur.
Ce sera là une grande entreprise que le Fascisme effectuera en faveur de la jeunesse en mettant finalement en actes l’inspiration antique des sportifs italiens […].
Le sport méridional doit tout particulièrement profiter de cette initiative [car] en raison d’un total manque de moyens adaptés, il vit avec de grandes privations et il traverse des difficultés qui ne sont pas entendues.
[...] Ces terrains seront institués uniquement pour permettre le plus grand développement du sport de masse, [notamment] l’athlétisme […].
Je ferai en sorte de transmettre aux Bureaux provinciaux du sport un projet-type qui puisse servir de norme pour la création du terrain communal selon les possibilités, les moyens et les exigences locales.
[...] Les Bureaux provinciaux du sport s’occuperont de surveiller l’utilisation des terrains pour que ne soient pas faussés les concepts fondamentaux qui doivent inspirer la préparation sportive, concepts qui devront être scrupuleusement respectés pour éviter des excès qui sont plus nuisibles que l’absence même de tout exercice sportif.
[...] Les dimensions de terrain et les équipements les plus indispensables
[...] seront précisés dans l’envoi même du projet72.
48Le 20 août 1927, le ministère de l’Intérieur indique à la présidence du conseil des ministres que les Campi Sportivi del Littorio sont prioritaires par rapport aux Boschi : « Son Excellence le Chef du Gouvernement [Mussolini] considère en effet très favorablement cette institution, et, comme il est nécessaire d’y attribuer les aires proches des habitations, il est normal que les initiatives déjà en cours qui destinent les terrains plats pour des Boschi del Littorio, soient au contraire détournées pour la construction des Terrains de sport73. »
49Quelques mois seulement après la décision de créer des bois du Licteur, les communes sont donc invitées à construire plutôt des stades, et doivent ainsi renouveler leurs efforts et accomplir de nouvelles démarches administratives. De son côté, Mussolini accepte officiellement que les communes transforment leur projet de bois du Licteur en stade du Licteur : « Duce, en accueillant la proposition du Secrétaire Général du Pnf, a accepté le principe de substitution dans toute Commune du Terrain de Sport à celui de Bois du Licteur./ [...] En conséquence, toutes les instructions techniques nécessaires pour la construction des Terrains en question seront envoyées74. »
50Dans ce contexte, Suardo donne évidemment suite à la demande de Turati. Le 6 septembre 1927, il adresse cette lettre aux préfets du Royaume d’Italie :
On a estimé opportun que là où il est éventuellement possible de disposer de terrains plats […], les initiatives éventuellement déjà en cours pour la [mise en place] des Bois du Licteur soient au contraire détournées pour l’installation des Terrains sportifs du Licteur.
Ce faisant, les communes accueilleront et seront aidées par l’effort constant du gouvernement national pour former, par des exercices quotidiens, la nouvelle génération Italienne, préparée physiquement et moralement à accomplir les devoirs qui l’attendent75.
51Les communes sont donc invitées à construire un terrain de sport plutôt que d’aménager un espace boisé. Mais les directives ne sont pas claires : pour éviter les critiques sur l’entreprise avortée des bois du Licteur, Mussolini présente les deux projets comme étant complémentaires. Le 28 septembre 1927, le chef du cabinet du ministère de l’Intérieur (dirigé par Mussolini lui-même) écrit ainsi à la présidence du conseil des ministres (également dirigé par Mussolini) que « l’une et l’autre [initiative] peuvent coexister et se compléter, puisque pour les terrains de sport, il faut des terrains plats, proches des agglomérations, et que pour les bois, ce sont au contraire des terrains vallonnés et montagneux qui sont nécessaire76 ».
52Quelques jours plus tard, le 4 octobre 1927, le PNF s’adresse dans le même sens aux communes :
La construction des Terrains Sportifs Communaux n’exclut pas la possibilité de procéder à la création de Bois du Licteur.
Les Bois du Licteur pourront s’élever sur des terrains pierreux, escarpés où aucune culture n’est réalisable, où il ne sera pas possible d’exploiter le terrain pour des terrains de sport ; et enfin, dans toute Commune déjà pourvue d’un terrain sportif communal.
Les Bois du Licteur pourront ainsi trouver une exécution rapide et utile dans les Communes de montagne et de moyenne montagne où la culture boisée est particulièrement adaptée77.
53Et le ministère de l’Économie nationale précise également que « l’initiative des Terrains de Sport ne doit pas entraver celle des Bois du Licteur, l’une et l’autre pouvant coexister et se compléter78 ».
54En définitive, les Boschi del Littorio sont une tentative incohérente destinée à encourager la pratique des activités physiques par l’ensemble de la population italienne. Les fascistes ne possèdent pas d’idées claires sur la manière d’améliorer la santé physique du peuple. Ce manque apparaît pleinement avec la volonté de transformer les Boschi en Campi sportivi del Littorio. Les dirigeants fascistes doivent en effet se dépêtrer d’une affaire qui les embarrasse, celle des Boschi, pour donner libre cours au projet plus cohérent de construction massive de stades sportifs communaux. Turati est le principal artisan de cette évolution.
55La presse du pays s’exprime favorablement à propos du projet de construire un Campo Sportivo del Littorio dans chaque commune italienne : « La nouvelle a été accueillie dans les milieux sportifs avec un grand enthousiasme parce que la mesure prise par Son Excellence le député Augusto Turati vient combler une grave lacune79. »
56Les communes sont en effet enchantées de cette évolution, comme en témoigne l’exemple de Grosseto. Dès le 20 août 1927, le secrétaire politique de la province écrit en effet : « je pense que cela correspond parfaitement à la nécessité de presque toutes les Communes de la Province qui sont absolument dépourvues de terrains de sport./ [...] En ce qui me concerne, je pense que dans la plupart des cas, il est beaucoup plus utile et pratique de construire en province des terrains de sport fascistes que des Bois du Licteur80. »
57Le préfet d’Ascoli Piceno s’adresse à la présidence du conseil des ministres pour lui faire part de ce que « quatorze Communes de cette province dans lesquelles il n’était pas possible pour des raisons diverses de créer un Bois du Licteur, ont décidé d’instituer le terrain sportif du Licteur81. Les mesures pionnières qui sont en train d’être prises en Italie sont observées jusqu’aux États-Unis, une université adressant en décembre 1927 une demande de renseignement sur « les stades, les amphithéâtres et les constructions sportives italiennes82 ». La seule critique trouvée dans les archives émane de la confrérie franciscaine de Nocera Inferiore, qui regrette de voir un terrain fertile être utilisé pour le sport83…
58Toutes les communes sont informées de l’avancement du projet : « Le projet qui sera sélectionné par Son Excellence Turati sera publié dans un élégant volume et sera composé de tables explicatives et d’un rapport complet et vaste84 ». Dès l’automne 1927, l’ingénieur napolitain Amedeo D’Albora conçoit les plans et rédige des indications pour le type de stade qui doit être reproduit dans toutes les communes italiennes. Et le 18 janvier 1928, « Turati communiqu[e] aux fédérations provinciales le projet-type du “Campo Sportivo del Littorio”85 ». Les premières lignes du fascicule montrent combien le programme s’inscrit totalement dans la propagande fasciste : « Le Pnf, continuant son œuvre efficace de propagande sportive commencée avec l’intention de pourvoir de manière décisive et énergiquement à l’éducation physique de notre jeunesse, a décidé de faire construire progressivement, dans toutes les Communes d’Italie, un Terrain Sportif Unique qui, bien que correspondant aux exigences modernes du sport, soit de réalisation pratique, facile et peu coûteuse86. »
59Le coût du stade type est estimé à 150 000 lires. En cohérence avec les objectifs du régime, il permet la pratique de nombreux sports. Mais pour tenir compte des exigences et des capacités locales, les communes sont libres d’utiliser une partie de l’espace pour les jeux traditionnels, et d’opter pour des variantes plus ou moins onéreuses87.
Les équipements allemands : entre dynamique communale et mainmise nazie
60Sur la question du sport et des bâtiments sportifs, l’Allemagne nazie est souvent présentée comme un régime ne se souciant pas de la construction d’équipements, puisque la République de Weimar s’en était déjà chargé, et privilégiant le spectacle sportif, les Jeux olympiques en étant le meilleur exemple. C’est un fait que grâce à la grande production d’équipements sportifs sous Weimar, la « nouvelle Allemagne » ne manque pas d’infrastructures, comme c’est le cas de l’Italie des années 1920. Mais, pour autant, les nazis n’ont pas été totalement inactifs dans ce domaine.
61Dès l’arrivée au pouvoir de Hitler, l’organisation des Jeux olympiques de 1936 mobilise toutes les forces des dirigeants politiques et sportifs, et nécessite un important financement du Reich. La préparation de cette grande rencontre sportive et la mise au pas des organisations sportives occultent cependant une histoire des équipements de pratique sportive de masse qui n’est pas linéaire. En effet, une réflexion organisée sur la construction d’espaces sportifs existe bien en Allemagne nazie – surtout après la célébration des Jeux olympiques de 1936. Différentes instances sont impliquées et le Deutscher Gemeindetag, qui joue le rôle de relais entre le gouvernement et les communes, est très largement sollicité.
62L’investissement des communes allemandes dans la construction d’équipements sportifs reflète la tradition sportive du pays. Une première grande vague de constructions a eu lieu sous Weimar, sous l’impulsion d’un mouvement sportif toujours mieux organisé, et les communes poursuivent dans les années 1930 leurs travaux dans cette direction en renouvelant constamment les projets de construction d’équipements sportifs. Quand Hitler arrive au pouvoir, des projets “ individuels” de construction d’équipements sportifs sont en cours dans de nombreuses villes, indépendamment des tendances politiques.
63Hans von Tschammer und Osten, le Reichssportführer, définit en mars 1933 de nouvelles directives pour l’organisation du sport. Un paragraphe est dédié aux équipements sportifs. Les constructions doivent contribuer à se rapprocher du but ultime, à savoir faire du sport une « habitude de vie » : « Des terrains fonctionnels très simples mais des gymnases spacieux. Viabilisation des terrains de campagne plats et des petites villes. – Financeurs prioritairement les communes par le Service du travail obligatoire88. »
64Le Deutscher Gemeindetag reçoit régulièrement, et jusque dans les années 1940, des demandes de renseignements de communes allemandes concernant la construction d’équipements sportifs (surtout des stades89 et des piscines90) ou leur gestion91. Le fait qu’il ne s’agisse ici que de petites ou moyennes villes s’explique par un système de financement particulier qui implique aussi le soutien des autorités étatiques. La presse estime naurellement que l’augmentation du nombre des équipements sportifs est à mettre au crédit des nazis : « L’activité des communes allemandes et des fédérations de communes dans le domaine de l’éducation physique (Leibesübungen) a connu une montée impressionnante depuis la prise du pouvoir d’Adolf Hitler, dont l’idée d’une importance de l’entraînement physique du peuple tout entier a favorisé sa victoire éclatante et explique […] la multiplication des équipements de gymnastique et de sport92. »
65Mais si l’article indique que « des souhaits de nouveaux équipements sportifs ont été réalisés de manière exemplaire » par les communes, il y est également précisé qu’« il n’y a pour l’instant pas de liste complète des installations communales et des aménagements dans les domaines du Turnen et du sport ».
66La préoccupation des nazis en matière de pratique sportive, surtout concernant les enfants, contribue à ce qu’ils portent une attention particulière à la pratique scolaire. Une enquête sur les gymnases scolaires est effectuée en 1934. Selon les critères alors en cours, elle relève un manque qu’il faut combler au plus vite par la construction de gymnases « qui soient aussi adaptés aux exercices de la pédagogie gymnique93 ».
67Par ailleurs, la propagande organisée à l’occasion des Jeux olympiques de 1936 a aussi pour vocation de faire passer la pratique sportive dans les habitudes des Allemands. La publicité pour le développement du sport vise à long terme la construction d’équipements sportifs : « De plus, l’œuvre communautaire à l’occasion de cette manifestation doit conduire à l’avenir à aménager et à construire de toutes pièces les espaces de jeux, les équipements sportifs et établissements de natation nécessaires à une implication efficace de notre peuple94. »
68Après les Jeux olympiques, les efforts de diffusion du sport se font donc plus marqués, et la construction d’équipements sportifs devient l’une des priorités du Reich. Le sport est central dans la formation du « nouvel Allemand ». La lettre qu’écrit von Tschammer und Osten à la présidence du Deutscher Gemeindetag, le 2 février 1937, comporte des points spécifiques sur les infrastructures sportives. Ce document, rédigé par le plus haut responsable du sport allemand, montre que les nazis cherchent constamment à multiplier les espaces pour le sport. Ces nouvelles directives tiennent compte de l’expérience olympique. Elles sont publiées au début de l’année 1937 et, concernant la construction d’équipements sportifs, il est précisé que « l’Office sportif du Reich [Reichssportamt] procurera dans un proche avenir de nouvelles directives pour la construction d’équipements sportifs (taille, situation, utilité, rentabilité, etc.). La construction des équipements olympiques a précisément amené en cette matière une grande et nouvelle expérience qui doit être mise à la disposition […] de toutes les communes, ainsi que de tous les constructeurs d’équipements sportifs95. »
69Von Tschammer und Osten met en garde contre la construction de grands stades, la priorité étant accordée à l’éducation sportive de masse. Peut-être redoute-t-il une ambition disproportionnée des communes après le succès de Berlin. Il ne remet pas en cause l’organisation de grandes manifestations, mais rappelle néanmoins aux petites et moyennes communes que leur travail est de rapprocher le peuple de la pratique sportive96.
70À la fin de l’année, le 1er novembre 1937, le Deutscher Gemeindetag publie dans sa revue un article sur les plans des dirigeants nazis en faveur de la multiplication des équipements sportifs. Celle-ci, est-il précisé, doit être favorisée par des allègements financiers. Le projet est à nouveau justifié par le programme politique nazi visant la pratique physique et sportive de tous, tout particulièrement celle de la jeunesse : « La construction d’équipements sportifs supplémentaires est absolument nécessaire compte tenu de l’important essor des activités physiques [Leibesübungen] et en particulier en raison de l’éducation physique planifiée de la jeunesse97. »
71Les équipements sportifs que les dirigeants sportifs souhaitent sont simples, mais nombreux. Les grandes infrastructures sont bannies, et les communes doivent respecter des mesures précises. Le Deutscher Gemeindetag indique dans sa revue :
Le but ne doit pas être la construction de grands stades, pas plus que la construction de terrains de jeu, mais il est nécessaire de construire des équipements irréprochables qui répondent aux nécessités du terrain. La quantité d’équipements sportifs qui devrait être atteinte partout est de 5 m2 d’espace de pratique par habitant, 0,2 m2 de gymnase par habitant, une piscine couverte d’environ 300 m3 pour 10000 âmes et une piscine d’été pour chaque village et le nombre correspondant pour les villes. Actuellement, les citadins ne possèdent que 3,2 m2 d’équipement sportif par Allemand. Il manque environ 8 millions de m2 de gymnases, le nombre actuel devrait être multiplié par quatre. Une attention particulière est portée à la construction de piscines, 44 000 communes ne possédant aujourd’hui toujours pas de possibilités en matière de natation. Tous les équipements sportifs doivent faciliter l’accès aux pratiques physiques [Leibesübungen] de tous les camarades [Volksgenosse] et les entraîner vers les pratiques physiques [Leibesübungen]. La mission ne concerne pas seulement la construction de terrains de jeu, mais aussi la culture du terrain de jeu, le parc de sport [Sportpark]98.
72Les dernières lignes de cet article indiquent bien que l’objectif poursuivi est d’habituer la population à la pratique sportive. Le concept de « Spielplatzkultur » (« culture du terrain de jeu ») met en évidence que le sport est considéré selon une vision allemande traditionnelle et communautaire.
73Le ministère de l’Intérieur publie le 12 novembre 1937 un arrêté intitulé « Mesures des communes pour la promotion des exercices physiques » qui reprend tous ces éléments. Le paragraphe formule en effet :
(3) Par ailleurs, j’indique à cette occasion aux communes la signification de la construction d’équipements sportifs. Il est surtout important que les équipements sportifs qui ne sont plus en fonction soient remplacés. À cette occasion, il n’est pas du tout nécessaire du point de vue sportif de construire dans tous les cas de grandes installations représentatives. Il suffit qu’une grande partie des équipements sportifs soit constituée d’installations simples et donc à bon marché. Il suffira même souvent de mettre à disposition des terrains de gazon […] et d’aménager des endroits pour se changer99.
74Un projet d’arrêté est encore élaboré en juin 1939 par Hans Pfundtner, secrétaire d’État au ministère de l’Intérieur : il concerne essentiellement la construction d’équipements sportifs et leur gestion. Le texte indique clairement que les équipements sportifs, même pour la pratique de masse, s’inscrivent dans la réorganisation totalitaire de l’espace opérée par les nazis. Le premier paragraphe concerne la construction de nouvelles installations :
En raison des différents objectifs qui concernent l’espace colonial allemand et l’accomplissement des tâches qui incombent au peuple allemand, on peut craindre que dans de nombreuses communes, particulièrement les grandes villes, des terrains libres pour la construction de terrains d’entraînement (terrains de sport) ne soient pas disponibles ou n’existent pas en nombre suffisant dans la perspective d’une urbanisation, ou qu’ils ne sont pas disponibles là où ils devraient l’être, compte tenu de l’organisation urbanistique.
Il est donc nécessaire que les terrains libres, dans la mesure où l’infrastructure ne doit pas être construite immédiatement, soient respectivement identifiés pour les besoins à venir lors de la planification anticipée et que leur préservation comme terrains libres soit assurée dans cette optique.
Ce faisant, il faut faire le plus possible pour que les terrains de sport, les gymnases et les piscines soient organisés dans l’espace de manière à former au maximum un ensemble harmonieux [Gesamtanalge] et qu’ils prévoient un agrandissement futur – en rapport aussi avec les exigences des organisations du Parti (Jeunesses hitlériennes, SS, etc.) – ; il est par ailleurs souhaitable que les installations sportives se trouvent à proximité de l’école et du foyer des Jeunesses hitlériennes100.
75La rédaction de projets de ce genre témoigne de l’assurance avec laquelle les nazis organisent le sport et la société, sans l’ombre d’un doute sur la grandeur des « tâches qui incombent au peuple allemand ». Cela concerne en particulier la ville de Berlin.
76En tant que capitale du Reich, Berlin doit être une ville exemplaire en matière d’organisation et d’infrastructures sportives. Les autorités se préoccupent en 1937 de la question des équipements sportifs populaires de la capitale dans le cadre du remodelage architectural de la ville entrepris par Albert Speer. L’architecte du Reich obtient en effet le titre d’Inspecteur général de l’architecture pour la capitale du Reich (Generalbauinspektorfür die Reichshauptstadt – GBI), créé officiellement le 30 janvier 1937101.
77Le sport, à Berlin peut-être plus encore qu’ailleurs en Allemagne, doit faire partie du quotidien de la population. Le Reichssportführer attire ainsi l’attention de Speer, dans une lettre du 14 mai 1937, sur ce sujet, dans le cadre du réaménagement général de Berlin qu’il prépare : « Le manque de plus en plus sensible d’équipements sportifs d’entraînement, m’amène à vous prier de vous préoccuper de la réservation d’espaces dans tous les quartiers lors de la réorganisation de la capitale du Reich. Ils pourraient être aménagés utilement, si ce n’est pas immédiatement, du moins en cours d’année. Nous sommes toujours à votre disposition pour des conseils et des actions concernant l’aménagement de tels établissements102. »
78Dans une lettre du 28 mai 1937 qu’il adresse à la Chancellerie, Speer se dit tout à fait prêt à collaborer avec les autorités sportives103. La question n’est néanmoins pas traitée concrètement pendant deux ans. D’autant que l’on prend conscience qu’il s’agit davantage de préserver les espaces sportifs existants que d’en construire de nouveaux. Dans une lettre du 26 mai 1939, Tschammer rapporte à Speer qu’à la suite d’une réunion entre différents responsables sportifs et administratifs, un accord sera bientôt trouvé sur la protection des équipements sportifs existants :
Dans un entretien entre monsieur le président Zörner et le directeur ministériel (Ministerialdirektor) Dr. Surén, la question de la protection des équipements sportifs a été débattue. Une possibilité est en vue : elle interdirait – même partiellement – la construction sur des terrains [de sport] ou l’élimination de terrains de jeu et de sport à Berlin. Bien évidemment, cette interdiction pourrait être restreinte aux cas où n’est pas prévu un équipement de substitution.
D’un point de vue sportif et politique, je trouve un tel arrêt souhaitable et urgent et je propose donc que les détails soient bientôt débattus par des personnes compétentes. Le besoin d’équipements sportifs est actuellement si grand qu’une diminution ou une restriction n’est pas justifiable104.
79Une disposition est en effet prise dans ce sens le 8 juin 1939 : « Les propriétaires de terrains qui sont utilisés pour le sport qui veulent les affecter à d’autres types d’utilisation ou qui veulent résilier ou ne pas prolonger le contrat de location pour la même raison » doivent demander l’autorisation de l’inspection générale pour la rénovation de Berlin105.
80Albert Speer se déclare favorable à ce projet : « prépare déjà une disposition pour la protection des terrains de sport [de Berlin]106. » Le 6 juin 1939, il adresse en effet au maire de Berlin un programme de construction d’équipements sportifs qui doit pallier les manques de la capitale107. Il y précise que la gestion communale de ces infrastructures se divise en trois types, A, B et C, le type A regroupant tous les éléments nécessaires à la pratique sportive et à la compétition, le type C représentant des équipements plus petits qui doivent être utilisés pour la pratique physique quotidienne108. Il projette la construction de trois équipements de type A et l’adaptation ou la rénovation de vingt-sept équipements de type B et de soixante-deux de type C à l’intérieur des frontières de Berlin. Aux abords de Berlin, il envisage encore la construction d’un équipement de type A, de quatre de type B et de vingt-six de type C.
81Speer insiste sur le fait qu’il est nécessaire de choisir rapidement les espaces de la ville où de tels équipements seraient construits, de façon que les travaux puissent commencer au plus vite. La planification des constructions doit s’étendre sur plusieurs années à partir de 1940, le délégué du service de la jeunesse ayant pour tâche de faire le choix des emplacements et de les proposer à Speer109.
82En dépit de ces bonnes volontés, des statistiques sur la perte des espaces de pratique sportive sont entre-temps élaborées et publiées le 22 juin 1939. Il en résulte qu’entre 1934 et 1939, 230 347 m2 d’espaces sportifs publics et 524 590 m2 d’espaces sportifs privés ont disparu au profit de constructions diverses, soit une perte totale de 754 937 m2 pour le grand Berlin110.
83Le 2 août 1939, le sixième « Projet de dispositions sur le réaménagement de la capitale du Reich111 », dans lequel Speer traite spécifiquement de la protection des équipements sportifs, est accepté dans ses grandes lignes112.
84Parmi les projets sportifs intégrés au projet de réaménagement de Berlin, il y a quelques constructions exceptionnelles de gigantisme, comme le projet d’un stade de 200 000 places au sud de la ville. D’autres intentions étranges germent au début des années 1940 ; par exemple la transformation de la gare de Anhalt, au centre de Berlin, en piscine113…
Les techniques de contrôle
85Les documents analysés indiquent que l’investissement étatique dans les constructions sportives ne se limite pas à une simple incitation. Des mesures concrètes sont en effet nécessaires pour que les intentions politiques en matière de développement sportif se réalisent. Mais les équipements ne sont utiles que s’ils encadrent efficacement les pratiquants et les spectateurs. Voulant conseiller et contrôler les projets, les gouvernements mettent en place une expertise systématique et obligatoire dès 1928 en Italie, mais seulement à partir de la fin des années 1930 en Allemagne.
Les facilitations financières
86En Italie, pour s’assurer de la construction réelle des équipements sportifs, le gouvernement prend des dispositions économiques favorables pour les communes. Un projet de loi intitulé « Dispositions pour la construction des terrains de sport », est présenté le 23 janvier 1928 à la Chambre les députés. La valeur du projet tient dans son ambition éducative : « Pour favoriser l’exécution rapide du vaste et organique programme que le Fascisme compte réaliser dans le champ de l’éducation physique et spirituelle de la jeunesse, le Gouvernement national nous propose [de] faciliter l’installation de terrains de sport sur lesquels devront être accueillies toutes les manifestations qui favorisent la pratique et le développement du Sport parmi les plus jeunes [éléments] de la Nation114. »
87La proposition de loi est ensuite présentée en ces termes au Sénat, le 16 mars 1928 : « La nécessité de fournir des terrains de sport, indispensables pour résoudre le problème de l’éducation physique des jeunes, est évidente, et le Gouvernement national a très sagement proposé le projet de loi par lequel est rendu facile l’achat du sol [par les communes] destiné au terrain lui-même […]115. » Le but est de combler une lacune qui empêche « l’indispensable pénétration de l’éducation physique dans la masse des populations116 ».
88Le projet devient la loi n° 1580 du 21 juin 1928, publiée le 18 juillet 1928117. Elle facilite l’acquisition de terrains à finalité sportive par les communes ; l’acceptation d’un projet de construction par les instances sportives fascistes équivaut à une déclaration d’utilité publique : de ce fait, la loi exempte les communes de toute taxe concernant l’acquisition, la construction ou la rénovation de stades. Cette loi n’est pas rétroactive et ne touche pas les communes qui ont engagé des frais avant la publication de la loi118, mais elle permet la construction massive d’équipements sportifs en Italie fasciste. Selon l’historien du sport Felice Fabrizio, « les rabais fiscaux que comportait une telle qualification déclenchèrent une chasse colossale à l’adjudication, qui vit de nombreux dignitaires s’engager, souvent agités par des motivations séculaires dues à l’esprit de clocher119 ».
89Quoi qu’il en soit, les communes italiennes sont enthousiastes. La ville de Padoue, par exemple, vante « les facilités spéciales qui découleront de l’application de la loi qui sera promulguée prochainement120 ». Durant tout l’entre-deux-guerres, les constructions de stades se fondent sur cette loi121. Les communes s’investissent dans la construction de leur stade communal du Licteur, tant par nécessité et que par ambition et respect des directives fascistes.
90En Allemagne nazie, on l’a dit, le gouvernement ne s’implique pas autant qu’en Italie dans la construction d’équipements sportifs. En 1933, le pays possède déjà de nombreuses infrastructures et n’a pas de besoins particuliers en ce domaine. C’est seulement après les Jeux olympiques de Berlin que le gouvernement prend de véritables mesures pour favoriser les constructions sportives. Les dirigeants nazis en attendent une pratique sportive régulière de tous les citoyens. L’arrêté du ministre de l’Intérieur du 12 novembre 1937 favorise en effet l’investissement des communes dans le domaine du sport et en particulier dans la construction d’équipements.
Le contrôle et les conseils techniques
(1) La CIS
91Dans l’entre-deux-guerres, les infrastructures sportives sont déjà réglementées par les instances sportives internationales. En s’investissant dans ce domaine, les gouvernements fasciste et nazi prêtent une attention particulière au respect des questions techniques. Dès 1928, la brochure de référence pour les constructions sportives publiée par le Pnf propose six projets-types, du plus simple au plus complet122.
92Même si elles sont théoriquement pensées pour la pratique sportive de masse, les constructions doivent être adaptées aux exigences du spectacle sportif : « Un terrain sportif, même de prétentions modestes […], doit principalement être facile d’accès dans le sens où il doit, en un minimum de temps possible, faciliter l’introduction et donc l’expulsion d’un nombre maximum de spectateurs. » Le mur de clôture doit être haut de trois mètres pour empêcher les escalades et la vue de l’extérieur. Les gradins sont aussi décrits de manière minutieuse : ils doivent pouvoir accueillir facilement mille cinq cents personnes et environ cinq mille personnes supplémentaires doivent pouvoir s’installer autour du terrain. L’enceinte du terrain de football doit être constituée d’un filet d’une hauteur de deux mètres pour « éviter les invasions ou les désordres sur le terrain123 ».
93Bien que les stades proposés par les communes doivent être approuvés par le CONI dès 1928 (loi du 21 juin 1928 sur les équipements sportifs), c’est seulement cinq ans plus tard, en juin 1933, que le CONI (qui vient de passer sous la direction de Starace) institue la Commissione Impianti Sportivi (CIS-Commission des équipements sportifs) à laquelle « a été confiée, entre autres, la tâche d’étudier et de rédiger les différents types d’équipements sportifs124 ».
94Un rapport rédigé en 1941 par le président de la Cis, Alessandro Tarabini, et conservé aux Archives centrales d’État de Rome, livre des informations très intéressantes sur le fonctionnement de la commission depuis son institution. À partir de 1933, la CIS les projets après leur acceptation par les organismes locaux. Elle est composée – ainsi qu’en décide le président du CONI – de sept ingénieurs, d’un expert-comptable, et son président est le vice-président du CONI. L’article 7 du règlement interne du CONI précise qu’ils n’ont droit à aucun émolument125. La première session de travail a lieu le 29 juin 1933, à la suite de laquelle des « à propos des tâches de la Cis » sont « transmises aux organismes dépendant du CONI126 ».
95Starace rappelle en Conseil du CONI, le 4 octobre 1933, qu’« une Commission permanente est instituée auprès du CONI pour l’étude des équipements sportifs. Peu a été fait, mais le problème devra être résolu avec de la bonne volonté127 ». La CIS est par ailleurs inscrite dans le statut du CONI 1934128 ; la commission reçoit presque quotidiennement des demandes de conseil ou d’évaluation129. Pour un bon déroulement des projets, la programmation des constructions sportives est organisée au niveau des Comités provinciaux du CONI.
96La création de la CIS s’inscrit dans un travail de fond que veut réaliser le CONI : « On a colmaté une lacune et on a réussi à éliminer les nombreux manques et erreurs que l’on déplore sur beaucoup de terrains de sport actuels130 ». Pour ce faire, « on lui a confié la tâche d’étudier et de rédiger les projets pour trois types de Terrains de Sport, qui, bien qu’étant de capacités différentes, doivent correspondre à toutes les exigences techniques modernes131 ».
97Les indications publiées en 1928 dans le livret du Pnf sont devenues caduques. Le règlement-type publié par la CIS en 1934132 comporte l’actualisation des « dispositions techniques nécessaires pour le parfait fonctionnement d’un Terrain de Sport133 ». Le 25 janvier 1934, ce fascicule est envoyé à de nombreuses institutions134. Il est signé par Marcello Diaz della Vittoria, vice-président du Coni et président de la CIS, et Achille Starace, secrétaire du PNF et président du CONI.
98L’activité de la CIS prend, bien que lentement, de l’ampleur, et sa composition est revue en 1935 en raison de l’augmentation du travail135. La CIS programme en 1936 des études sur les meilleurs équipements sportifs réalisés en Italie. Elle demande par exemple à la ville de Florence des « notes techniques concernant [les aménagements] réalisés au Stade Berta, avec une attention spéciale aux tribunes (accès, vomitoires, capacité, châssis de béton armé, etc.) accompagnées de photographies136 ».
99La Cis effectue un travail technique d’envergure et cherche à favoriser les progrès dans le domaine de l’architecture sportive :
Afin d’intégrer et d’augmenter, même dans les centres les plus petits, l’activité de propagande pour la connaissance et la réalisation des équipements sportifs, la Commission, en accord avec les organes techniques des Fédérations Sportives compétentes, a pourvu à la rédaction et à la diffusion de quelques complexes sportifs types, en soulignant les caractéristiques exigées pour l’homologation (Année xv) [en 1937].
En 1935, l’importance des équipements sportifs au sein du patrimoine national ayant été établie, le ministre de l’Intérieur a fixé les critères à adopter pour la coordination des constructions et de l’entretien [par] une circulaire spéciale destinée à toutes les préfectures du Royaume137.
100En plus des projets communaux, les projets d’équipements sportifs du Dopolavoro doivent aussi être approuvés par la CIS ; il en va de même pour ceux de la Gioventù Italiana del Littorio à partir de 1937138. Le président du CONI soutient par ailleurs les études sur l’architecture sportive dans les universités italiennes.
101L’activité de la CIS dans l’étude des projets de construction d’équipements sportifs peut être résumée par un tableau que nous avons réalisé en tenant compte des données indiquées dans les procès-verbaux du Conseil du CONI. La période couverte par ces archives va du 4 octobre 1933 au 23 février 1939. Les résultats sont les suivants :
Nombre de projets… | soumis à la Cis | approuvés | nécessitant modifications | rejetés |
Périodes29.06.1933-29.09.1934139 | 121 | 40 | 48 | 33 |
29.09.1934-30.09.1935140[A. XIII] | 244 | 53 | 152 | 39 |
07.11.1935-28.11.1936141 | 58 | 5 | 36 | 17 |
Anno xvi [env. 1938]142 | 144 | 17 | 123 | 4 |
102Le bilan du président de la CIS propose un tableau des projets étudiés qui est plus complet, mais différent143 :
Années | Nb. total de projets | Avis | Equ. Régularisés* | |||
approuvés | approuvés nécessitant des modifications | Non approuvés | approuvés | approuvés | ||
1933-xi | 23 | 7 | 12 | 4 | - | - |
1934-xii | 73 | 24 | 31 | 18 | - | - |
1935-xiii | 49 | 9 | 29 | 11 | - | - |
1936-xiv | 52 | 9 | 19 | 24 | - | - |
1937-xv | 78 | 14 | 24 | 35 | 3 | 2 |
1938-xvi | 144 | 17 | 47 | 45 | 13 | 22 |
1939 – xvii | 145 | - | 117 | 22 | 6 | - |
1940-xviii | 79 | 12 | 45 | 20 | 2 | - |
Total | 643 | 92 | 324 | 179 | 24 | 24 |
103Les différentes archives consultées ne permettent pas de déterminer avec certitude quelles données sont exactes, mais il est probable que les données du rapport rédigé en 1941 par le directeur de la CIS soient les plus proches de la réalité historique.
104Dès le début, l’activité de la CIS consiste aussi en des contrôles sur le terrain. Entre le 29 juin 1933 et le 29 septembre 1934, la CIS effectue « 21 visites de contrôle et d’autres pour prendre connaissance des exigences sportives de très nombreuses provinces, en prenant toujours contact avec les autorités locales et avec les fédérations fascistes144 ».
105En effet, la CIS rencontre des problèmes avec certaines communes qui modifient les plans après approbation par la commission. Le ministère de l’Intérieur envoie en 1935 une circulaire pour rappeler aux préfets « qu’il faut interdire, lors de l’exécution des travaux, les modifications apportées aux projets déjà approuvés par la Commission du Coni, car de telles modifications irrégulières comportent sous l’aspect sportif et financier des conséquences graves parfois techniquement irréparables, et toujours nuisibles financièrement145 ». Cette circulaire rappelle aussi aux préfets l’importance de l’entretien des équipements. En effet, la CIS est, via le CONI, une émanation directe du PNF et bénéficie, si nécessaire, du soutien des organes de l’État fasciste146.
106Mais les fraudes se poursuivent, tant est si bien que la CIS se lance en 1936 dans une campagne pour sensibiliser les élus à l’importance des bâtiments publics pour la communauté nationale. Un tel manque de civisme de la part d’élus contraste avec les discours et les écrits qui mettent sans cesse en avant l’union du peuple dans le projet social du fascisme. Il s’agit donc, pour la CIS, de « réprimer les abus blâmables et les contournements des dispositions de loi en matière de terrains sportifs et, par la propagande, de « développer toujours plus la conscience et l’intérêt du public en général, et l’étude des techniciens en particulier, en ce qui concerne les applications de la technique au sport147 ». Un travail de fond est effectué, qui donne rapidement des résultats en 1939, le CONI souligne que « nombreuses résistances tenaces, ambitions et autonomies locales ont cédé148 ».
107Mais la CIS rencontre d’autres problèmes : il s’avère en effet que des architectes, par manque d’expérience, ne respectent pas toujours les exigences sportives. Selon le rapport présenté au Conseil du CONI le 28 novembre 1936, les projets étudiés par la CIS révèlent que sur le plan architectural, les maîtres d’œuvre n’ont pas atteint la « maturité » nécessaire pour « donner des solutions satisfaisantes à des problèmes multiformes d’ordre technique liés aux plans d’installations sportives149 ». Et c’est par la propagande, à nouveau, qu’elle entend y remédier.
108De plus, les exigences sportives évoluent dans l’entre-deux-guerres, si bien que les indications du fascicule rédigé et diffusé par le Pnf en 1928 ne sont plus valables et viennent troubler les différents acteurs impliqués dans les constructions d’équipements sportifs. La Cis se voit obligée d’intervenir auprès du Conseil du Coni :
La Commission adresse par ailleurs la vive prière au Président du Coni pour que, au moyen d’une indication opportune, soit annulée définitivement la publication “Il Campo Sportivo del Littorio” désormais nuisible, qui ne contient pas les critères conformes aux orientations actuelles des études dans le domaine des terrains et des installations sportives, et qui, du reste, est encore citée comme référence et support pour des solutions adoptées par des architectes, solutions que la Commission est contrainte de rejeter par la suite150.
109La CIS s’adapte avec tact à la situation, mais sans enthousiasme compte tenu de l’incompétence des personnes engagées dans la construction des équipements : « Afin que cette requête ne soit pas interprétée comme trop rigide […], il est recommandé que – avec l’assistance des Offices sportifs, des Fédérations Provinciales, des Faisceaux de Combat – tous les organismes concernés soient informés de ce que la Commission effectue généralement aussi des examens préliminaires de manière officieuse pour faciliter la rédaction et, en conséquence, l’approbation des projets151. »
110Un contrôle de toutes les étapes de la construction est en effet nécessaire pour éviter la multiplication des abus.
111Néanmoins, les choses évoluent progressivement, et la construction d’équipements sportifs se fait plus aisée. Elle reste une activité importante en Italie fasciste du 7 novembre 1935 au 28 novembre 1936, la CIS étudie, selon le rapport du CONI, un total de 58 projets, « malgré la stagnation produite par la guerre éthiopienne152 ». Le rapport sur la CIS présenté en février 1939 au Conseil du CONI souligne que l’amélioration est aussi qualitative, les connaissances d’ordre technique ayant été mieux diffusées153.
112D’autant qu’une nouvelle loi est enfin adoptée, en remplacement de la loi du 21 juin 1928 sur la construction des équipements sportifs, qui renforce encore le pouvoir de la CIS. Elle prévoit que pour les travaux sur les équipements sportifs (nouvelles constructions, rénovations, agrandissements, etc.) dont le coût est inférieur à 500 000 lires, le décret du préfet est subordonné aux accords du bureau du génie civil et de la CIS. Pour les travaux plus coûteux, le décret du ministre des Travaux Publics doit être pris en accord avec le ministère de l’Intérieur, le ministre secrétaire du Pnf et le ministre de la Culture populaire, sous condition d’acceptation du projet par la CIS. L’article 2 de la loi stipule d’ailleurs que les équipements sportifs scolaires doivent être acceptés par la CIS154. Ce décret valorise aussi « le contrôle de la Commission sur les constructions sportives », sans compter que l’« on a aussi étudié l’extension de ce décret aux territoires de l’Afrique Italienne et de l’Albanie155 ». L’influence de la CIS est aussi facilitée par la nouvelle organisation du CONI en comités provinciaux.
(2) Du Deutscher Gemeindetag à un office spécialisé
113En Allemagne, plusieurs publications ont déjà paru dans les années 1920 pour conseiller les architectes et maîtres d’ouvrages156. L’important nombre de projets de construction d’équipements sportifs en Allemagne nazie contribue à la mise en place d’un conseil expert en architecture auprès du Reichssportführer. En effet, de nombreuses villes souhaitant bâtir des infrastructures sportives sont en demande de conseils techniques généraux157 et de plans-types. La publication de nouvelles éditions, souvent revues et augmentées, des ouvrages parus sous Weimar158 ainsi que la parution de nouveaux guides159 répondent donc à une demande d’informations réelle.
114Dans l’Allemagne weimarienne, des ouvrages édités par le Deutscher Reichsausschuss für Leibesübungen (Dra) traitaient de la construction d’équipements ; les publications se poursuivent sous le nazisme. Mais, dans un premier temps, un contrôle sur les constructions sportives comme celui mis en place en Italie fasciste n’existe pas en Allemagne. Les archives témoignent de l’existence d’une organisation efficace pour conseiller les constructeurs, mais aucune obligation n’est fixée juridiquement avant 1937. Outre les ouvrages techniques, les communes font essentiellement appel au Deutscher Gemeindetag – le Comité des communes allemandes – pour obtenir des renseignements sur la construction et la gestion d’infrastructures sportives. Le rôle du Deutscher Gemeindetag est primordial ; ses archives indiquent que la construction d’infrastructures est un point important pour les dirigeants sportifs nazis.
115Le Deutscher Gemeindetag s’efforce toujours de répondre au mieux aux demandes des communes. Ainsi, quand une ville de Silésie souhaite obtenir des renseignements pour la construction d’un terrain de sport en 1937, le Bureau de la province de Basse et Haute Silésie du Deutscher Gemeindetag effectue une enquête complète dans les communes de 10 000 à 50 000 de la région160.
116Outre les questions classiques sur la taille de l’équipement et les sports qui peuvent y être pratiqués, les investigations du Deutscher Gemeindetag portent sur les modalités de sa construction : « Qui a fait les plans du stade et du terrain de sport et qui a surveillé les travaux ? », « Quels honoraires ont été payés pour cela ? » Il s’interroge aussi sur les modalités d’intervention de la Wehrmacht « La Wehrmacht participé à la construction et dans quelle mesure ? » ; « Wehrmacht utilise-t-elle les installations sportives, à quels créneaux horaires et sous quelles conditions ? » Alors qu’en Italie il n’est pas question de l’armée en matière d’équipements sportifs, il en va différemment en Allemagne. La Wehrmacht construira par exemple le village olympique de 1936.
117L’importance du Deutscher Gemeindetag est encore évidente dans une lettre que lui adresse le Reichssportführer le 2 février 1937 et dans laquelle von Tschammer und Osten définit les types d’équipements à construire. Contrairement à ce que l’Allemagne et le monde ont pu voir à Berlin l’année d’avant, les infrastructures que les communes doivent financer sont des équipements de taille réduite et adaptés au sport de masse. Les nazis veulent promouvoir le sport de masse dans un but d’éducation. La construction de nombreux équipements est une nécessité pour permettre la pratique sportive de tous les membres de la communauté nationale : « Le succès des exercices physiques [Leibesübungen] – un de nos buts nationaux-socialistes d’éducation – ne peut être atteint que si le nombre d’équipements sportifs est augmenté constamment et méthodiquement. Il est donc souhaitable que les communes allemandes prévoient pour cela les moyens nécessaires [pour construire] […] des équipements sportifs simples, utiles et situés au centre [des agglomérations]161.
118Le ministère de l’Intérieur n’avait guère émis d’indications précises à propos des espaces sportifs avant les Jeux olympiques de Berlin. Après la manifestation olympique, au contraire, il publie un arrêté, le 12 novembre 1937, qui met l’accent sur la nécessité de construire des équipements sportifs de qualité, et en institue le contrôle. Le paragraphe stipule ainsi : « Je conseille à ce propos d’avoir systématiquement recours aux conseils [techniques] en matière d’équipements sportifs de l’Office de sport du Reich162. »
119Un Bureau de conseil pour la construction des équipements sportifs (Übungsstättenbauberatungsstelle) de l’Office du sport du Reich est créé après les Jeux et dépend du Reichssportführer. Dans les années 1930, les demandes de renseignements effectuées par les communes étaient adressées en priorité au Deutscher Gemeindetag, quelques fois directement à son Office de renseignements techniques (Technische Auskunftsstelle des Deutschen Gemeindetags). Mais à partir de la fin des années 1930, le Deutscher Gemeindetag renvoie habituellement les enquêteurs aux services de cet office spécialisé dans les équipements sportifs, surtout quand le questionnement est précis. La Übungsstättenbauberatungsstelle possède ses locaux sur le stade olympique de Berlin et « s’est déclarée prête de façon méritoire [dankenswert] à conseiller gratuitement les communes et les fédérations de communes163 ». C’est le cas pour les constructions de stades164, mais aussi de piscines.
120Des plans-types de stades ne sont pas distribués en Allemagne nazie (au contraire des piscines, comme on le verra un peu plus loin) ; la raison principale est que les constructeurs allemands possèdent une certaine expérience en la matière. C’est ici une différence avec l’Italie fasciste, où les communes, à la fin des années 1920, ont vraiment une expérience et des connaissances très limitées dans ce domaine. Évidemment, il faut à nouveau souligner le décalage temporel entre l’investissement italien dans les équipements sportifs et celui qui est mis en place par les autorités nazies.
121Il va sans dire que le Bureau de conseil pour les équipements sportifs de l’Office du sport du Reich constitue un pendant nazi de la CIS fasciste. Et qu’il s’agisse des intentions du ministre de l’Intérieur qui est favorable à la consultation systématique du Bureau165, ou de celles du ministre de la Science, de l’Éducation et de l’Instruction populaire, qui préfère que les projets soient examinés par les conseillers de Turnen des cantons (Bezirkturnräte)166, le contrôle des infrastructures s’installe aussi en Allemagne.
Une priorité des régimes : la natation
122Le développement de la pratique nautique, afin d’améliorer l’hygiène et la vigueur du corps social, est un objectif des fascistes autant que des nazis. Des programmes ambitieux de construction de piscines sont donc lancés, l’Italie partant quasiment de zéro. Ils sont accompagnés d’une intense propagande. La natation est vue comme un des éléments décisifs de la révolution anthropologique rêvée par les totalitarismes nationaux. Sa pratique est appelée à confirmer l’avènement d’un Homme nouveau, dont les habitudes de vie correspondent à l’idéal transcendant de l’« Aryen » ou du citoyen romain réapparaissant avec l’homme fasciste.
L’Italie fasciste : un important retard à rattraper
123En Italie, le cas des piscines est abordé rapidement après l’instauration d’aides à la construction des stades du Licteur. Lo sport fascista y consacre un article dès son premier numéro, en juin 1928167. Il faut dire que l’Italie ne possède qu’une seule piscine couverte digne de ce nom, celle du Littoriale de Bologne. Et même si quelques villes comme Trieste ont l’intention de construire des équipements de natation168, l’Italie est très mal placée comparée à d’autres nations, notamment à l’Allemagne. Turati s’engage donc aussi dans ce domaine. À la fin de l’été 1929, il envoie une circulaire pour inciter à la construction de piscines, dans laquelle il précise : « Pour que soit respectée des dimensions et des plans, le Comité Olympique Italien s’occupera de réaliser un projet-type169 ». Il souhaite que tous les Bureaux du sport provinciaux étudient la possibilité de construire une piscine couverte dans chaque chef-lieu de province et lui envoient un rapport sur la question. En septembre 1929, l’ingénieur Gian Carlo Eynard publie dans Lo sport fascista un article qui traite précisément des caractéristiques techniques des piscines découvertes et couvertes170.
124Mais aucun modèle n’est officiellement transmis aux communes et l’aide à la construction des piscines, dont le principe avait été formulé en 1929 par Turati, n’aboutit à aucun résultat concret. La question de la construction des espaces de natation, qui est abordée lors de la session extraordinaire du CONI du 4 octobre 1933, laisse ainsi apparaître un manque absolu d’infrastructures et de coordination entre les différentes organisations de l’État qui s’occupent du sport. Le général Lemêtre, président de la Fédération italienne de natation, souligne que son sport est mal intégré aux programmes sportifs des organisations de jeunesse, et que « l’un des problèmes principaux est le problème des piscines. Nous voyons l’ONB qui construit des piscines pour son propre compte. Dans ce domaine aussi, la Fédération devrait collaborer et fournir une aide technique171 ». Le président de l’ONB, Ricci, répond qu’il « serait providentiel que la Fédération de natation puisse intervenir avec ses conseils et ses techniciens, particulièrement pour l’organisation des piscines, pour lesquelles peu a été fait. » Il fait allusion à la « très malheureuse condition hygiénique de la piscine de Bologne ». Et conclut par cette note alarmiste : « Dans le domaine de l’organisation de la natation, nous nous trouvons hélas dans cette très malheureuse condition : l’Italie possède seulement cinq piscines et est ainsi le dernier pays du monde en la matière172. »
125Ces appels sont entendus. Le ministère de l’Intérieur édicte, le 11 novembre 1933, une circulaire encourageant les communes à la construction de piscines et de bains. Les dispositions concernant le soutien apporté aux organismes locaux quant à l’institution de terrains de sport sont élargies aux « frais et contributions concernant la construction de piscines couvertes173 ». Élargissement justifié par les vertus sanitaires des pratiques aquatiques : « Le ministère a constaté avec satisfaction le développement d’initiatives en faveur de l’installation de piscines couvertes, qui, en plus de favoriser l’éducation physique de la jeunesse, ont un but surtout hygiénique, car elles instaurent l’habitude de la propreté personnelle, qui est d’une importance prioritaire pour la santé et la défense de la race174. »
126Par ailleurs, il est prévu à l’automne 1933 que la CIS s’implique pour évaluer les projets de piscines : « À la [...] commission sera confiée l’acceptation des projets pour la construction des piscines dès que l’on aura obtenu du ministère de l’Intérieur des dispositions législatives analogues à celles en vigueur pour les terrains de sport175. »
127Le ministère de l’Intérieur réitère son soutien à la construction de piscines un mois plus tard : « Puisque l’installation de piscines favorise l’éducation physique de la jeunesse et tend à diffuser des normes d’hygiène saines, répondant ainsi à des buts de grand intérêt national, [le ministère] recommande aux organismes locaux [d’être particulièrement enclins à] encourager auprès des organismes sportifs toutes les initiatives visant la construction de ces piscines176. »
128Si, en réalité, ces mesures ministérielles n’entraînent pas un nombre très important de construction de piscines, elles sont néanmoins prises en compte par certaines communes. En 1935, la commune de Ferrare inscrit par exemple son projet de construction dans les exigences éducatives du ministère. Mais elle souligne aussi que le respect des normes olympiques paraît indispensable aux élus locaux. Cette position s’inscrit dans l’évolution du sport fasciste dans les années 1930 : la sportivisation s’accélère et le spectacle sportif prend de l’ampleur, sans totalement supplanter l’objectif d’éducation investi dans le sport : « [La piscine] aura avant tout un but hygiénico-social en étant à la disposition de toute la population. L’administration communale pense néanmoins qu’elle doit aussi être destinée à des manifestations sportives, même de caractère officiel, pour que le bassin soit dessiné selon les modalités et dimensions précises que les normes olympiques prescrivent177. »
129De même, l’exemple de Milan est particulièrement intéressant. En effet, dans la capitale lombarde, l’architecte Luigi Secchi, employé par la commune de Milan, se soucie dès 1928 du manque d’équipements nautiques dans la ville et va jusqu’à proposer un plan-type de piscines pour en faciliter la construction178. Le podestà de Milan, Belloni, le charge de construire la première piscine découverte de la ville. En 1929, l’établissement Romano ouvre ses portes dans la via Ponzio. À partir du même plan-type, la commune construit ensuite la piscine Fossati en 1932 (via Cambini) et la piscine Caimi en 1939 (via Botta)179. Entre 1929 et 1940, Milan se dote de cinq installations découvertes, d’un établissement couvert – la piscine Roberto Cozzi – et de deux équipements balnéaires de plein air. Il n’y a donc qu’une seule piscine couverte. Construite en 1935, elle comporte une grande salle avec deux bassins de dimension olympique (33,33 x 20,30 mètres), ainsi qu’un bassin pour les non-nageurs180. Sa construction très moderne en fait une piscine de référence qui témoigne de l’effort de certaines communes pour développer le sport de compétition.
130Si les instances ministérielles n’envoient pas aux communes de schémas-types susceptibles d’être mis en œuvre directement, des publications contribuent néanmoins à diffuser les connaissances techniques sur les piscines. Enrico Del Debbio, l’architecte du forum Mussolini et auteur de la notice sur les piscines dans l’Enciclopedia Italiana181, publie en 1933 un livre spécifique sur le sujet. Ses conseils reflètent les flottements de l’époque en ce qui concerne les normes sportives :
Quand le bassin est utilisé pour le simple exercice de la natation, il n’y a pas de normes rigides prescrites pour sa construction. Chaque projet doit être traité individuellement parce que les conditions fondamentales de la construction, selon la piscine, sont différentes de celles des terrains de sport ou de jeu.
Naturellement, il faudra tenir compte du nombre des entrées et préférer la forme rectangulaire à celle carrée.
Pour l’utilisation du bassin pour des compétitions, […] sa longueur doit être de 100 m ou une fraction de cette mesure [...].
La dimension la plus fréquemment utilisée pour les piscines couvertes, pour des raisons pratiques d’économie de la construction, d’entretien, etc., est de 33 m 1/3 sur 18182.
131Les villes italiennes et les instances sportives fascistes se trouvent par ailleurs confrontées à la question de la gestion de ces équipements de natation. Le 29 septembre 1934, le président de la Fédération italienne de natation exprime en Conseil du Coni le vœu que les piscines soient gérées par les associations de natation, car « faudrait éviter de faire tomber les piscines dans les mains des spéculateurs183 ». En effet, Lo sport fascista soulignait déjà en septembre 1929 que les Bureaux sportifs du parti disposaient de ressources – pour le financement et la gestion des piscines sportives – très inférieures aux communes ou aux entrepreneurs privés, tout en étant bien plus à cheval qu’eux quant au respect des normes sportives184.
132Le Lido di Milano est un bel exemple d’équipement aquatique privé. Construit en 1930 par l’architecte Cesare Marescotti, il est en réalité un complexe sportif diversifié composé de bassins de natation, de terrains de tennis, d’équipements de restauration, etc. Mais les bassins ne sont pas rectangulaires comme ceux des piscines sportives : ils possèdent des courbes sinueuses et un système technique moderne permet la création de vagues artificielles185. Après la faillite de la société privée qui le gère en 1933, la commune de Milan s’occupe de sa gestion. Mais elle l’abandonne à son tour en 1936, car le régime veut promouvoir le sport et non le divertissement, fût-il sportif. Peu après, c’est l’OND qui réaménage les lieux en prenant soin d’éliminer les équipements ludiques et de renforcer le caractère sportif du complexe186.
133De manière générale, dans la seconde moitié des années 1930, les piscines ne se sont pas démultipliées comme ce fut les cas des terrains de sport. Les sollicitations ministérielles et la « publicité » en faveur de ces établissements sportifs ne sont pas très concluantes. Même l’obligation, édictée en 1936, d’enseigner la natation dans les écoles élémentaires des agglomérations où il existe une piscine n’a aucun effet réel sur l’apprentissage des jeunes, en raison du manque d’infrastructures187. Au cours d’une émission radiophonique organisée sur le thème de la natation, le 26 décembre 1936, la pénurie de piscines est clairement mise en évidence : « Le problème, on le sait, est en grande partie celui du manque de piscines, tout comme celui de l’analphabétisme était le problème [du manque] d’écoles. De la même manière que le Fascisme l’a résolu avec son enthousiasme typique qui bonifie les terres et les hommes, il résoudra le problème des piscines dès que sonnera le moment voulu188. »
134En 1938, l’OND organise une exposition à Rome et, à cette occasion, trois nouvelles piscines sont ouvertes les responsables de l’organisation du travail ne manquent pas d’évoquer l’intérêt militaire de la natation189 – un thème auquel les dirigeants fascistes sont de plus en plus sensibles190. En 1939, les contacts que le CONI a tissés avec le ministère de l’Intérieur doivent permettre de faire entrer dans la « phase terminale l’étude pour la réglementation technique et sanitaire qui coordonne l’utilisation des piscines de natation191 Le CONI de près le cas de l’équipement de Ferrare pour transmettre au ministère de l’Intérieur les directives qu’il devra adresser aux communes. Cependant, malgré l’annonce de ces projets, Starace reste prudent et souligne qu’ « en matière de piscines nous sommes très en retard nous avons eu des promesses, mais cela ne suffit pas espérons qu’elles seront aussi construites192 ».
« Chaque Allemand doit nager ! »
135En Allemagne, la situation dans le domaine de la natation n’est certes pas aussi mauvaise qu’en Italie, mais les discours sur les piscines et les efforts engagés par diverses institutions prouvent qu’il existe un manque réel en ce domaine. Si la natation est insérée dans le programme scolaire dès 1923, le manque d’infrastructures rend cette disposition caduque pour la très grande majorité des écoles193.
136Sous le nazisme, les considérations militaires et la volonté d’éduquer les jeunes gens au courage par le plongeon sont les principaux motifs avancés pour promouvoir la natation194. En Westphalie, par exemple, un chef d’état-major se plaint en 1935 de ce que 55 % des recrues ne sachent pas nager et qu’un apprentissage de la natation ne soit pas intégrée dans le service militaire. C’est dans ce contexte que cette activité devient obligatoire pour tous les élèves à partir du semestre hivernal 1935/36. Mais cette mesure se heurte au nombre relativement faible de piscines couvertes – deux cent quarante pour l’ensemble du Reich. Durant l’été, les 5 134 piscines découvertes permettent une pratique plus importante, mais néanmoins très lacunaire, sans compter le manque d’enseignants compétents.
137La construction de piscines devient ainsi une priorité pour les communes allemandes, qui se renseignent dans un premier temps sur les possibilités de financement. Les archives du Deutscher Gemeindetag conservent un exposé, daté du 2 décembre 1936, sur la situation de Berlin, qui témoigne de l’intérêt général des communes pour ces constructions à partir de 1936. Cet intérêt est si vif qu’elles souhaitent s’allier avec des partenaires privés195.
138Les plus hautes autorités du pays s’intéressent également de près à cette question. Le 2 février 1937, les ministres du Reich Walter Darré, Joseph Goebbels et le Führer des Jeunesses hitlériennes, Baldur von Schirach, lancent un appel en faveur d’un programme de construction de piscines. Le Deutscher Gemeindetag, en tant qu’organisation relais entre le gouvernement et les communes, est sollicité pour mener à bien les actions entreprises dans ce cadre196. Les magazines spécialisés s’intéressent également au thème des espaces nautiques197.
139Un Comité de propagande pour le développement de la natation sportive est créé en 1937 et lance une action pour la construction de piscines à la campagne, avec comme slogan : « Construisez des piscines à la campagne ! » La brochure qu’il diffuse informe qu’il n’existe que 5371 piscines dans tout le Reich et propose des directives et des devis pour favoriser la construction de tels établissements198.
140Le projet de développement de la natation prend réellement de l’ampleur avec une semaine de publicité organisée du 17 au 23 mai 1937 et au cours de laquelle une brochure intitulée Construisez des piscines pour la jeunesse est distribuée dans toute l’Allemagne. Cette brochure réunit des déclarations des membres du Comité de propagande, propose un article de fond sur la nécessité des piscines et fournit des réponses à un certain nombre de questions techniques. Illustrée, elle ne comporte pas moins de quarante-six pages. L’investissement du gouvernement est notable : « 50 000 exemplaires de cette brochure doivent être distribués aux Jh et aux services du parti199. » La semaine de publicité se conclut le 23 mai 1937200 par des compétitions de natation, mais l’impact global de l’action pour favoriser la natation à la campagne n’est pas divulgué201.
141Le même Comité de propagande édite en 1937 des directives pour la construction des piscines202. Pendant les années de guerre, ces directives feront encore autorité, tout comme la brochure intitulée Chaque Allemand doit nager, construisez pour cela des piscines203. Cette dernière publication « comporte des plans-types, des plans de réalisation et des explications qui peuvent donner des suggestions pour la planification et la construction d’un établissement de bains204 ». Elle peut être consultée auprès du Bureau de conseil pour la construction des équipements sportifs du Reichssportführer.
142Dans un courrier du 19 novembre 1937, le Comité de propagande envoie au Deutscher Gemeindetag cinq plans-types de piscines205. Les documents, conservés aux archives fédérales à Berlin, décrivent différents types d’équipements selon les possibilités financières des communes : une piscine provisoire de 25 mètres (coût de 5-6000 RM) ; une piscine de 25 mètres (coût de 6500 RM) ; une piscine de 25 mètres en béton avec pataugeoire pour enfants (coût de 9000 RM) ; une piscine de 25 mètres avec pataugeoire, plongeoirs avec bassin et bassin pour non-nageurs (coût de 12000 RM) ; une gravière provisoire de 50 mètres creusée dans le sol avec un fond de gravier (coût de 8-10000 RM)206.
143L’année suivante, la construction massive de piscines doit se concrétiser et le Comité de propagande publie un prospectus intitulé La piscine sportive. Des piscines adaptées au sport en ville et dans les campagnes207. La revue Die Landgemeinde résume la situation dans son numéro du 10 janvier 1938 : « Selon le communiqué du Service de presse du Reich pour la jeunesse, 453 piscines doivent être construites dans le Reich au courant de l’année 1938. Il s’agit de piscines-types qui sont aussi adaptées aux possibilités financières des petites communes. L’année 1938 sera la première d’un programme de construction de piscines sur six ans208. »
144De son côté, le Deutscher Gemeindetag précise dans son périodique du 15 janvier 1938 : « Il s’agit de piscines standards dont les plans ont étés conçus par l’architecte du Reich Jmmendorff qui répond à toutes les exigences sportives […]. Au moins six cents nouvelles piscines doivent être construites chaque année209. »
145Le programme de construction de piscines a du succès auprès des communes. Le 4 août 1938, le Reichsjugendführer von Schirach écrit cette lettre à Hitler :
Le cri de réveil du Comité de propagande [exprimé par les actions] « La jeunesse allemande doit nager » et « Construisez des piscines à la campagne » a trouvé partout le plus grand écho. La publication de plans standard et d’expertises, les conseils spécialisés gratuits et les autres aides, ont conduit à ce qu’environ 600 études soient en cours auprès du Comité de propagande pour le développement de la natation sportive. Jusqu’à présent, le Comité de propagande pour le développement de la natation sportive a pu construire 35 nouvelles piscines dans des communes de campagne avec les faibles moyens de 25 000 RM qui sont à sa disposition210.
146Les rapports des gestionnaires d’équipements sportifs laissent penser que les efforts entrepris ont porté leurs fruits. En effet, pour ce qui concerne par exemple la piscine couverte de Neumünster211, le rapport pour la deuxième année de fonctionnement (1938) voit dans l’augmentation des entrées le signe d’une prise de conscience populaire de l’importance de la natation. Le directeur rédige le commentaire suivant :
Si, malgré la grande fréquentation de l’établissement nautique, on enregistre un déficit, c’est lié au fait que les établissements de bains sont en règle générale des entreprises subventionnées, les prix d’entrée devant être tenus dans des marges pour que toutes les couches de la population puissent utiliser l’installation. La grande fréquentation par les enfants est satisfaisante et laisse espérer – comme une très grande partie de la population adulte actuelle ne sait pas nager – que la fréquentation adulte, qui laisse en ce moment encore à désirer, s’améliorera considérablement dans les prochaines années212.
147Des ouvrages comportant d’importants conseils sont publiés à la fin des années 1930 et proposent des directives précises selon la taille des piscines et le montant du financement213. Dans son livre Sportbauten und Bäder, l’architecte du stade de Vienne, Otto Schweitzer, résume l’évolution de l’architecture sportive et explique les tendances de l’époque : « On peut déjà reconnaître les tendances à [développer] de nouvelles formes dans les piscines découvertes214. Il décrit ces nouveaux espaces comme suit : « Des aires de repos étendues, ombragées et ensoleillées, des restaurants, etc., caractérisent les équipements dans lesquels la natation n’est pas pratiquée activement et sportivement par la grande majorité des gens, mais passivement comme un bain d’eau, d’air et de soleil en se reposant et en s’amusant. »
148Ces nouveaux équipements, s’ils possèdent des bassins réglementés et peuvent accueillir plusieurs milliers de spectateurs, ont néanmoins le « caractère d’une plage naturelle (Strandbad) […] par le rattachement du bassin des non-nageurs, de la pataugeoire, des restaurants et de vastes terrains et terrains de jeux215 ».
149Schweitzer constate que cette évolution est générale, car elle concerne même les piscines couvertes. Certains établissements sont pourvus d’une étendue de gazon, comme à Francfort-Fechenheim (Semmeringbad), d’autres possèdent des gradins à l’intérieur de la piscine couverte, comme à Vienne (Amalienbad) ou à la piscine du forum Mussolini à Rome. La traditionnelle construction où les cabines de bain encerclent le bassin est donc abandonnée pour des vestiaires séparés du bassin. L’espace des piscines est désormais aménagé d’une part pour la compétition sportive, d’autre part pour le divertissement.
Une politique sportive à l’image des régimes
150L’intérêt des gouvernements fasciste et nazi pour le sport n’est évidemment pas “gratuit”. Dans l’entre-deux-guerres, ils espèrent en retirer des profits sanitaires, militaires et symboliques. Cette attitude est particulièrement de mise dans la défense du sport comme pratique de masse. La volonté de contrôle total du sport national n’est d’ailleurs pas cachée ; elle est au contraire défendue au nom de l’harmonie et de l’unité du pays.
Une œuvre patriotique
151Nous avons déjà souligné que ce n’est pas un hasard si c’est Augusto Turati, secrétaire général du Pnf, qui fut à l’origine des dispositions législatives en faveur des équipements sportifs. La pratique sportive est en effet considérée comme une preuve d’adhésion au fascisme ; elle est comparable à un acte de dévotion pour la patrie. Les terrains de sport sont ainsi des infrastructures de l’État au même titre que les casernes militaires. Ils reflètent aussi l’omniprésence du PNF dans la vie quotidienne italienne.
152Cette vision du sport explique pourquoi les équipements sportifs sont inaugurés par des personnalités politiques. Les constructions sont étroitement surveillées par les hauts dirigeants du parti. En avril 1929, par exemple, Turati s’adresse à la commune de Trieste en ces termes :
L’Office sportif provincial fasciste m’informe que cette commune a en projet la construction d’un terrain sportif du Licteur.
En exprimant à Votre Seigneurie ma satisfaction particulière pour la contribution que Vous portez à la [défense] de l’éducation physique de notre jeunesse, je fais confiance à votre aimable diligence pour être informé en détail du développement du projet et de sa rapide définition.
Avec mes amitiés fascistes. Le secrétaire du parti Augusto Turati216.
153La presse, qui constitue un relais du parti, n’est évidemment pas en reste quand il s’agit de complimenter les dirigeants politiques pour leur investissement dans le sport : « C’était vraiment une grande chance pour Trieste qu’un Préfet épris de sport comme Son Excellence Porro puisse épauler l’œuvre infatigable du Secrétaire fédéral, comm. Perusino, et, qu’ensemble, ils aient pu profiter de la collaboration assidue du podestà, sen. Pitacco, et du Vice-président du Conseil provincial de l’Économie, gr. uff. Guido Segre pour la partie financière217. »
154De leur côté, les préfets italiens informent régulièrement le gouvernement des constructions de terrains de sport dans leur circonscription. Le préfet de Macerata avise ainsi la présidence du conseil des ministres le 30 mai 1928 qu’« actuellement la majeure partie des communes de la Province prennent soin d’instituer des Campi del Littorio, soit en les construisant ex novo, soit (et c’est le cas le plus fréquent) en adaptant le projet-type à ceux existants218 ».
155Cet investissement quasi obsessionnel des dirigeants est à la hauteur de ce qu’ils attendent du sport mis au service de l’idéologie fasciste. La nouvelle politique en matière d’infrastructures sportives appelle d’innombrables discours sur l’importance morale du sport. Les facilitations financières qui permettent aux communes d’investir dans les constructions sportives sont perçues comme des moyens de mobilisation des masses par l’éducation sportive. Les Campi Sportivi del Littorio « doivent être créés uniquement pour permettre le plus grand développement du sport de masse, en abandonnant toute forme de spéculation », peut-on lire dans Lo sport fascista219.
156Pour les fascistes de la fin des années 1920, il est clair qu’il « est absolument nécessaire d’établir une distinction entre éducation physique et olympisme », et l’opinion majoritaire est que « la force sportive d’une nation est indiquée en particulier par la masse des bons athlètes, non pas par le nombre des victoires olympiques220 ». Cette vision des choses influence directement la politique sportive du régime. Dans un mémento du 15 septembre 1928, Alberto Bonacossa, directeur de la Gazzetta dello Sport et membre du CIO pour l’Italie, écrit :
Il n’est pas nécessaire de créer des stades très coûteux qui servent seulement aux spectacles sportifs des grandes métropoles et créent cette masse de public qui n’est pas toujours amie du sport. […] On a l’exemple de Côme où a été construit un stade au bord du lac alors qu’on aurait pu au contraire utiliser ce dernier pour développer les sports aquatiques. Il faut se rappeler que les dépenses pour la construction d’un stade sont pratiquement identiques dans les grandes et dans les petites villes, mais que les recettes sont par contre très différentes. Dans les temps anciens, à peu près tous les sports étaient pratiqués dans le stade, aujourd’hui, au contraire, le stade sert seulement pour pratiquer une toute petite partie des sports modernes. Il est donc nécessaire de développer grandement les sports populaires, particulièrement ceux d’origine italienne, en créant des terrains de jeux libres d’accès pour tous. À Copenhague, il y a plus de vingt terrains de football qui ne sont pas réservés aux associations, mais librement accessibles à tous les citoyens221.
157Renato Ricci commente favorablement le mémento de Bonacossa. Le président de l’ONB, défenseur du sport comme outil éducatif, est également très critique à l’égard du spectacle sportif, même s’il ne perd pas de vue son utilité en termes de propagande : « Retenons que la création d’importants centres sportifs avec des stades monumentaux et avec des terrains de sport très coûteux peut être utile à l’honneur national, et à la bonne propagande, quand elle n’exerce pas de pression sur les [...] finances et ne constitue pas un moyen comme un autre d’exhibitionnisme creux […] nuisible aux directives du Gouvernement et du Parti en ce domaine222.
158Dans un premier temps, les dirigeants politiques italiens encouragent donc la construction de stades simples et adaptés à la pratique de plusieurs sports. Le stade de base décrit en 1936 par Del Debbio dans l’Enciclopedia Italiana possède un terrain de football et une piste d’athlétisme223. De manière générale, l’infrastructure construite est polysportive : elle dispose d’une piste d’athlétisme, d’un terrain de football, d’équipements pour les sauts et lancers et pour la pratique du basket-ball et du volley-ball.
159Le stade de Padoue accueille un terrain pour le football, le rugby et l’athlétisme, un pour le tennis, un autre pour la pétanque et dispose enfin d’un terrain d’entraînement224. Le rugby, « le sport viril de la jeunesse fasciste225 », est particulièrement apprécié par le régime226.
160L’espace sous les tribunes est souvent utilisé pour les vestiaires, les gymnases et la pratique de sports comme l’escrime et la boxe. La polyvalence est une constante des équipements sportifs fascistes. En 1939, la CIS élabore encore un plan-type « de complexe sportif minimal réglementaire qui permet de pratiquer […] l’athlétisme et le football sur une aire de 150 x 70 mètres », et ne comporte pas d’excessives charges financières pour les communes petites ou moyennes qui, contrairement aux plus grandes, ne peuvent pas attirer des foules aux spectacles sportifs227.
161De plus, les Campi Sportivi del Littorio sont présentés comme des équipements où le peuple se retrouve dans la célébration de la “régénération physique” ‘impulsée par le fascisme. La brochure du Pnf de 1928 précise bien que les stades du Licteur doivent permettre la pratique sportive de tous les jeunes dans un cadre populaire : « Pour ce faire, le Terrain du Licteur devra être construit de manière à pouvoir accueillir toutes les manifestations sportives à caractère typiquement populaire qui conviennent le plus à la préparation athlétique et militaire de la jeunesse228. » Mais si toute la jeunesse italienne doit être en mesure de pratiquer des activités sportives diversifiées, le stade de base est également adapté à l’accueil de manifestations de masse, bien que l’investissement financier consenti soit minimal229.
162L’essor du sport est présenté comme une preuve de changement fondamental de la société italienne. Les équipements construits attestent cette évolution dans l’environnement des villes et des campagnes : « Pour cette magnifique initiative lancée par Augusto Turati et qui est traduite en actes par l’Office sportif du parti, l’Italie fasciste aura dans chaque commune, même si elle est petite, un terrain qui accueillera, dans de loyales compétitions sportives, les jeunes forces de la nation230. »
163Avec l’initiative de Turati, tous les espaces sportifs sont porteurs de l’histoire politique du fascisme. L’idée d’utiliser le sport pour éduquer (et divertir) les masses rayonne dans toute l’Italie par les constructions sportives. Elles font donc partie d’une mise en pratique de l’idéologie fasciste. Dans son livre sur Arpinati, l’écrivain fasciste Gallian cherche à illustrer, par la construction du Littoriale de Bologne, la supériorité de l’idéologie sur les considérations matérielles et humaines : « Aucun fétichisme pour les personnes, car les personnes ne sont que des instruments de la grande œuvre commune, pour la traduction en actes des intérêts nationaux, pour le renforcement dans le temps et dans l’espace du Régime fasciste qui est désormais le régime [re]consacré historiquement dans la vie et dans le progrès du peuple italien dans le monde231. »
164Dans son article sur le terme « stade » pour l’Enciclopedia Italiana, Del Debbio écrit que le stade « tend désormais à se standardiser et ainsi, comme l’église, l’école, la mairie, etc., il a acquis la valeur d’édifice d’utilité publique232 ». Les installations pour le sport, « mérites et honneurs de l’Italie fasciste233 » constituent, au même titre que ces autres piliers de la société et de la nation, « un patrimoine qui nécessite des soins particuliers234 ».
165À ce titre, les inaugurations illustrent le rôle de plus en plus important que jouent les équipements sportifs dans le système d’organisation fasciste de la société. À San Giovanni in Persiceto, dans la province de Bologne, l’inauguration du stade polysportif n’avait été que de pure forme en 1927, alors que celle du monument aux morts et la réception du nouvel archiprêtre, le même jour, avaient été véritablement célébrées. Mais deux années plus tard, les équipements sportifs construits en Italie sont considérés par le parti comme des « bâtiments du fascisme », et dans cette même petite ville, « le nouveau terrain fit au contraire l’objet d’une cérémonie spéciale et solennelle le 24 juin 1929 », car il « permet aux jeunes de se renforcer dans le corps et dans l’esprit pour être toujours plus dignes de la Patrie et de son Duce235 ».
166L’incitation à la construction de stades est constamment justifiée par le « dynamisme fasciste ». Comme dans beaucoup de publications fascistes, la brochure Il Campo Sportivo del Littorio de 1928 critique la gestion passée du gouvernement libéral et souligne les bénéfices que le peuple tire des programmes fascistes. La masse est mise en scène comme la préoccupation principale du fascisme : « Jusqu’à présent en Italie, on s’est trop ou uniquement occupé de l’individu au détriment de la masse236. » Dès le début de son investissement dans le sport, le fascisme y perçoit un équivalent fonctionnel de la préparation militaire. Cet aspect, que l’on retrouve dans les organisations de jeunesse, ne cesse de s’amplifier avec les années. Dans la brochure de 1928, l’entraînement sportif n’est déjà plus présenté comme un exercice d’hygiène, mais comme un devoir patriotique :
Dans quelques années, les légions de jeunes qui auront pu s’exercer dans toutes nos villes et dans tous nos villages auront atteint la pleine maturité physique, l’Italie pourra certainement compter sur des masses d’athlètes sagement préparés, lesquels, dans des compétitions mondiales, feront flotter au vent le [drapeau] tricolore [en haut du] mât du stade olympique et elle aura une armée d’hommes dont la volonté et le courage seront égaux à la force et aux vertus militaires237.
167L’imposition d’une particularité sportive fasciste concerne aussi la fonction des équipements. Nombreux sont ceux qui sont adaptés pour accueillir des sports dits « fascistes ». Alors que le stade de Trieste permet ainsi le jeu de la volata, à Florence, le « Groupe sportif de quartier fasciste “G. Berta” demande la formation d’un terrain de jeu pour le “tamburello” aux dimensions 115 x 35 mètres238 ».
168En Allemagne, il n’en va pas différemment qu’en Italie. Avant l’arrivée au pouvoir du nazisme, beaucoup de villes allemandes avaient déjà été dotées de grands lieux de rencontres sportives. Diverses constructions ont permis d’acquérir de l’expérience dans l’agencement d’équipements sportifs populaires. L’architecte Werner March commente ainsi, à propos du plan de l’École supérieure d’éducation physique : « La solution choisie se révéla heureuse et fructueuse de cette solution naquît plus tard le fameux schéma du terrain central de Diem qui a été utilisé un peu partout239. »
169La pénétration du sport dans la société allemande est telle qu’une ville importante possède nécessairement un grand stade. La construction d’un tel équipement à Stuttgart, en 1933, est ainsi présentée comme un acquis tardif : « Stuttgart ne possédait pas jusqu’à présent de grande installation pour le sport et le Turnen comme d’autres villes allemandes de taille identique ou similaire240. »
170Les équipements sportifs de Weimar étaient souvent envisagés comme des lieux de pratique populaire du sport ; les équipements construits sous le nazisme ne font pas non plus l’économie des espaces naturels. Le stade de Stuttgart241, par exemple, possède une grande Festwiese (prairie de rassemblement). En rappelant l’unité du développement du corps et de l’esprit au cours de la période antique, Otto Schweitzer explique que les nouveaux équipements sportifs, comme les piscines modernes, répondront à la fois à la pratique physique et aux loisirs (détente, restauration, etc.) des individus242. L’architecte souligne encore que « manière dont les constructions ont été réalisées jusqu’à présent, ne présente pas encore la forme définitive des aménagements nécessaires pour le sport et les jeux ». La raison est sociale et politique, et Schweitzer prévoit qu’« en conséquence de la signification [importante et croissante] des équipements [sportifs] pour le développement du peuple, leur taille et leur nombre vont augmenter243 ».
171Cette « signification » dont il parle est liée à la politisation du sport. Pour les nazis, les terrains de sport sont des lieux de formation physique et politique. Ainsi, dans un ouvrage idéologique intitulé Le Sport et l’État, le premier terrain de Turnen est présenté de manière mythifiée :
Quand Jahn commença ses exercices de Turnen, ce n’étaient pas seulement des curieux qui vinrent à la Hasenheide, mais le terrain fut assailli de toute part « comme un lieu consacré ». Pour les Turner eux-mêmes, le terrain de Turnen signifiait pour ainsi dire la patrie. L’homme moderne vit dans un monde sans symboles liés à la terre, sans lieux fixes. La vie citadine publique n’a pas donné naissance à des lieux ayant un sens étatique. Entre le bureau administratif d’un côté et le terrain de sport ou d’entraînement neutre de l’autre, il n’y a rien. Au moment où la jeunesse bénéficie de relations avec un État digne d’elle, le terrain de Turnen devient aussi un lieu public de la vie juvénile244.
172L’utilisation des équipements sportifs est donc hautement significative pour les nazis. Elle reflète leur idéal de vie : « Le terrain de Turnen ne sera pas un quelconque terrain d’entraînement, mais un symbole d’une vie masculine [...]. Il est entouré d’arbres – de chênes, de tilleuls, d’érables – qu’il faut planter s’ils manquent. Dans un coin se trouve le lieu de rassemblement où sont exprimés les discours vigoureux, les délibérations sérieuses, les plaisanteries et les chants. La formation politique doit avoir lieu ici245. »
173Mais la pratique n’est pas incompatible avec le spectacle sportif. Berlin est par exemple présentée, dans ce domaine, comme une ville harmonieusement développée : « À côté des constructions plus petites et modestes, on trouve un grand nombre de stades avec des places pour les spectateurs et qui offrent aux compétitions locales, nationales ou internationales un lieu adéquat. Certains sont aménagés tout autour de grandes installations de parcs populaires afin d’offrir un lieu de repos complet pour la population246. »
L’obsession de l’unité
174Le terme « union » est constamment utilisé pour justifier les changements introduits par les gouvernements dictatoriaux. Le domaine du sport n’est pas épargné. En Italie fasciste, l’utilisation de ce vocable est évidemment liée à l’ambition de réaliser, enfin, l’unité des Italiens. Le « contrôle technique sévère247 » opéré par la CIS sur les projects d’architecture sportive est également une manière de surveiller les communes. Car la finalité des nouvelles mesures locales est « aussi de substituer aux ambitions et autonomies locales une unité sérieuse et claire et une uniformité d’orientation dans le domaine des constructions sportives248 ». Il se passe donc au niveau sportif exactement la même chose qu’au niveau du PNF les années 1926-1927 : il faut réprimer les initiatives locales qui divergent trop des préoccupations de Mussolini, centraliser à Rome et contrôler toutes les actions effectuées en province.
175Le travail des villes italiennes pour multiplier les espaces sportifs est présenté dans les médias comme une preuve de l’adoption d’un “mode de vie fasciste”. On peut ainsi lire que les Enti Sportivi Provinciali travaillent « avec l’énergie fasciste » !
176Le cas de Padoue est exemplaire. En deux ans depuis son entrée en fonctions, le 1er janvier 1927, le gouvernement du podestà s’est déjà investi à plusieurs reprises dans le sport – « compris dans le sens le plus large de la régénération physique de la race [stirpe], élément intégral de la vie nationale249 ». La construction d’un nouveau terrain de sport illustre l’engagement profond et « sincère » pour le « sport fasciste » Padoue s’efforce au maximum de « maintenir à un niveau élevé et d’accroître sa potentialité sportive250 ». La nouvelle construction représente « la rapide réalisation du vaste et organique programme que le Fascisme compte exécuter dans le domaine de l’éducation physique et spirituelle de la jeunesse251 ».
177De plus, les terrains de sport construits sous le fascisme sont inscrits dans le prolongement de l’histoire de l’Empire romain. Une ligne historique directe est tracée de la grandeur antique à la « révolution fasciste ». Dès le mois de septembre 1927, le gouvernement italien s’adresse ainsi aux préfets : « L’antique palestre romaine devra revivre dans cette institution [le stade] où les jeunes affûtent leur corps par l’exercice physique et affinent leur esprit combatif et d’émulation lors des compétitions gymniques252. »
178Dans un ouvrage sur les réalisations « fascistes » à Trieste, le sport est présenté comme une pratique italienne que les citoyens italiens – en bons descendants des Romains – n’ont jamais vraiment abandonnée, mais qui ressurgit grâce au fascisme : « L’éducation physique, pratiquée à Trieste depuis des temps immémoriaux, a eu une nouvelle impulsion et orientation grâce au Fascisme253. » Dans la revue de la commune, un article dénonce la destruction des stades antiques par les barbares et l’incapacité des gouvernements précédents à les reconstruire : « Trieste avait à nouveau, après des siècles, un stade construit spécifiquement pour les jeux [ludi] sportifs, et capable d’accueillir 23 000 spectateurs. Ce que les vagues barbares avaient détruit et que le pays n’avait pas su ou pu reconstruire, ressurgissait sous l’impulsion du Fascisme254. »
179L’inauguration d’un stade, lieu de « formation fasciste », prend l’aspect d’une fête fasciste. Les autorités demandent explicitement que les inaugurations aient lieu à l’occasion des festivités de l’anniversaire de la « Marche sur Rome », le 28 octobre255. En 1929, Turati envoie une circulaire pour que « le 28 octobre, au commencement de l’année viii de l’Ère Fasciste, [soient] inaugurés officiellement tous les nouveaux terrains de sport256 ». Le rituel est important et la date choisie est hautement symbolique. Elle lie le sport aux traditions du parti : « Les sportifs ne pourraient célébrer le rite fasciste de manière plus digne257. » Au total, 433 stades communaux sont inaugurés le 28 octobre 1929258.
180À Trieste, le 25 septembre 1932, on inaugure solennellement mais simplement, « comme il convient pour les grandes œuvres », le stade du Licteur que « Fascisme a voulu donner à Trieste pour la libération complète de ses énergies sportives259 » : « Musiques, applaudissements, cris, tout le monde était content. [...] Les notes claironnantes de la Marche Royale et de Giovinezza donnent au magnifique rassemblement un frémissement de jubilation260. »
181L’enthousiasme de la foule est interprété comme un signe de changement des mentalités. Désormais, le sport joue un rôle fort dans la société italienne. L’article dans le mensuel de la ville souligne qu’aucune précédente inauguration de ce genre « n’a connu un intérêt aussi passionné pour un événement sportif261 ». « [S]imple et solennelle en même temps », la cérémonie se déroule devant « une foule vraiment impressionnante262 ». À cette occasion, l’investissement populaire dans le sport est mis au crédit du fascisme : « Évidemment, cette éducation forte de l’esprit public est aussi un résultat de la nouvelle impulsion que le Fascisme a su donner aux jeux [ludi] sportifs, en se préparant [pour être] [...] une race plus vigoureuse et plus dynamique263. »
182Mais, de surcroît, tout l’éventail de la société est présent lors de l’inauguration à Trieste, même les classes les plus élevées, « toute la Trieste élégante des “premières” Verdi, des vernissages des expositions d’art, des conférences de Minerve264 ». L’événement permet ainsi de mettre en scène la fraternité entre les classes sociales, évidemment favorisée par le fascisme.
183La quête d’union par le sport a aussi un aspect économique. Les finances constituent un point important dans la construction des stades. Quel que soit le mode de financement, l’effort économique est toujours justifié par la finalité éducative de l’équipement. À Padoue, par exemple, la commune « n’a pas hésité à assumer l’intégralité des frais265 », car sans toutefois se comparer à Bologne, Turin ou Rome, son stade doit témoigner de « la volonté de Padoue d’affirmer, avec une œuvre digne du Régime fasciste, sa résolution à concourir de manière adéquate au perfectionnement du physique266 ».
184Mais la plupart des communes ne peuvent financer à elles seules la construction des infrastructures sportives. C’est pourquoi Turati lance un appel à la population pour compléter le financement des stades du Licteur. Il justifie cette demande par la solidarité nationale : « Le Terrain sportif communal, créé pour donner aux jeunes une conscience athlétique, n’appartient à aucune caste ; tous doivent donc contribuer à sa création267 ». Ne doutant pas du soutien total des citoyens au fascisme, Turati affirme que « tous doivent donner pour que l’initiative ait le meilleur résultat », et il espère que tous pourront « sentir la beauté et la grandeur de ce geste dont bénéficieront physiquement et moralement les nouvelles générations268 ». L’équipement est alors présenté comme une œuvre collective : « Toute initiative qui sera réalisée dans ce sens [grâce à la contribution des citoyens], sera considérée par moi comme une action louable en faveur des Bureaux du sport auxquels je crois qu’il ne manque ni la foi ni l’énergie pour conduire à terme une œuvre non exempte de difficultés et qui est, pourtant, la plus belle et la plus fidèle à l’esprit fasciste269. »
185Pour la construction du Campo Sportivo del Littorio de Trieste, par exemple, la municipalité est trop fragile financièrement pour porter à terme le projet toute seule270. Le financement du stade est fourni par plusieurs organisations locales271, ce qui permet de mettre en évidence la fraternité populaire et la solidarité interclassiste, générées par le fascisme, c’est-à-dire par l’articulation entre une unité de commandement et une politique des masses272.
186En Allemagne nazie, de la même façon, le sport est un instrument d’union de la masse derrière le Führer. Il fait partie d’un dispositif d’ensemble, d’essence totalitaire, consistant à réaliser le slogan nazi : « ein Volk, ein Reich, ein Führer ».
187La construction d’équipements sportifs, on l’a dit, reprend à partir du milieu des années 1930. L’importance de ces infrastructures pour le programme nazi d’éducation est implicite ; cependant, bien que les discours expriment souvent l’importance du sport pour le nazisme, ils ne sont pas aussi solennels qu’en Italie fasciste. L’unification du sport allemand passe d’abord par des aspects extérieurs : en 1937, des plaques identiques sont apposées pour identifier les salles de sport, les foyers et les piscines273.
188L’incitation à la construction d’équipements, en Allemagne nazie, veut contribuer au développement de la pratique sportive et, par là même, à l’uniformisation des pratiques sociales. Von Tschammer réclame en novembre 1937 que le Deutscher Gemeindetag, le Reichssportamt et le Deutscher Reichsbundfür Leibesübungen collaborent plus étroitement. Cette demande concerne en particulier le problème des équipements : « Les communes ont une grande tâche, non seulement de manière générale, mais aussi dans de nombreuses questions précises, par exemple en ce qui concerne la mise à disposition ou la création d’équipements sportifs274. »
189Les équipements sportifs sont présentés comme des lieux favorisant l’apprentissage de l’idéal de vie national-socialiste. La ville de Geisenheim, par exemple, répond à l’appel du gouvernement et entreprend en 1937 la construction d’un grand complexe sportif. Les lieux idéaux de l’éducation sportive sont, en effet, les grands équipements multisports, dans la tradition des Sportparks. Le maire de la ville de Geisenheim, M. Stahl, envoie un Mémoire pour la construction d’un terrain de sport intercommunal à de nombreuses administrations pour rassembler les financements nécessaires à la construction d’un grand centre muni notamment d’un stade et d’une piscine. Après les Jeux de Berlin, ce mémoire ne manque pas d’indiquer, également, que le stade doit permettre « l’organisation de grandes compétitions275 ». Le modèle de référence cité est d’ailleurs le Reichssportfeld des Jeux de 1936.
190Considérés par les nazis comme des lieux de régénération de la force physique et spirituelle, les équipements sportifs supposent la séparation entre « Aryens » et « non-Aryens ». C’est un aspect qui ne se retrouve pas, ou beaucoup moins, dans l’Italie fasciste. L’unité allemande obsessionnellement poursuivie par le sport a en effet, sous le nazisme, un revers : l’antisémitisme. Dès le début, l’antisémitisme, qui caractérise le national-socialisme, qui constitue même son noyau fondateur, favorisant l’entente de ses différentes composantes, est mis en pratique dans le domaine sportif par la distinction entre « non-Aryens » et « Aryens » dans les lieux de pratique.
191Cependant, il faut, dans un premier temps, tenir compte des “restes” de l’État de droit hérités de Weimar et de l’opinion internationale, surtout dans la perspective des Jeux olympiques, le monde ayant les yeux braqués sur l’Allemagne nazie. L’exclusion des juifs de la pratique sportive se fait donc discrète ; les principes olympiques sont extérieurement saufs. Jusqu’au mois de novembre 1938 et la « nuit de cristal », souligne George Mosse, il est de fait qu’Hitler « avait préservé son image de modération, de valeurs bourgeoises, de loi et d’ordre, d’absence totale de violence276 ». L’étude de la gestion des équipements sportifs permet de bien comprendre la réalité qui se cache derrière le paravent pacifiste brandi par les nazis dans le domaine sportif jusqu’à cette date fatale.
192Si, en effet, les directives officielles n’interdisent pas aux juifs d’utiliser les équipements sportifs, ils doivent se contenter des plages horaires que les « Aryens » consentent à leur laisser : en juillet 1934, « rien n’interdit [les juifs et autres non-Aryens] d’utiliser des terrains d’exercice et de compétition, publics et privés (comme par exemple les gymnases, les terrains de sport, les piscines, etc.), dans la mesure où les équipements ne sont pas nécessaires aux écoles, aux clubs de sport du Reichsbund für Leibesübungen et des fédérations nationales277 ».
193Ces lignes ne sont « pas destinées à être rendues publiques », car elles montrent clairement l’introduction de la discrimination raciale dans le domaine sportif. Deux mois plus tard, en septembre 1934, le Reichssportführer examine la question de l’utilisation des équipements sportifs par les juifs. Il se renseigne auprès du Deutscher Gemeindetag :
Je vous prie de bien vouloir m’informer par retour de courrier de la question du nombre et de la manière dont vous accordez l’utilisation de terrains de sport, de jeu, de gymnases, de piscines, etc., à des clubs juifs.
Je fais remarquer à ce propos qu’il faut s’attendre à une réglementation unifiée de cette question. D’ici-là, il y a lieu de s’en tenir aux règlements en vigueur jusqu’à présent ; dans les cas litigieux, les administrations communales doivent demander conseil à mes commissaires des différents districts278.
194À la suite de cette lettre du Reichssportführer, le Deutsche Gemeindetag lance une enquête nationale auprès des communes et fédérations de communes de plus de cinq mille habitants sur l’utilisation des équipements sportifs par des clubs juifs279.
195L’obsession de la séparation entre les « Aryens » et les juifs se manifeste régulièrement dans la gestion des équipements. Ainsi, lorsque le maire d’une ville de Silésie envisage de construire une piscine, il s’interroge sur la légalité de la non mixité qu’il souhaite instaurer. Il voudrait interdire l’accès à la piscine aux juifs quand elle est ouverte aux « camarades du Volk allemand » et réserver aux juifs un créneau horaire pour qu’ils « puissent être entre eux ». Et il se demande si c’est contraire aux textes internationaux280. Le vice-président du Deutscher Gemeindetag lui rappelle que l’article 68 de la convention germano-polonaise sur la Haute-Silésie du 15 mai 1922 stipule que les membres allemands du Reich qui appartiennent à une minorité, par exemple religieuse, jouissent des même droits que les autres citoyens281. Le ministère des Affaires étrangères confirme que l’absence de mixité dans la future piscine pourrait « conduire à des plaintes qui ne sont pas souhaitables sur la scène internationale282 ». Devant une question si délicate, le ministère des Affaires étrangères demande de « transmettre l’information à la commune et d’être informé au cas où elle mettrait quand même en place des restrictions de ce genre283 ».
196L’antisémitisme apparaît aussi au grand jour quand le Conseil communal du Turnen de Remscheid signale le 20 octobre 1934 au Deutscher Gemeindetag qu’il refuse l’accès des juifs aux équipements sportifs284. Le Deutscher Gemeindetag rappelle les directives du Reichssportführer au maire antisémite :
Comme Monsieur le Reichssportführer me l’a récemment communiqué, il ne conçoit pas une fermeture totale des équipements sportifs pour les clubs juifs. En effet, puisque d’après les dispositions en vigueur, les non-Aryens doivent être admis à participer aux Jeux olympiques, il faut leur offrir la possibilité de s’y préparer. De plus, il y a en ce moment des négociations entre Monsieur le Reichssportführer et les services compétents à propos du mouvement sportif juif qui déboucheront sans doute sur un accord. Monsieur le Reichssportführer souhaite ainsi qu’en aucun cas les clubs de Turnen et de sport juifs et les Turner et les sportifs juifs [soient moins bien traités qu’auparavant]285.
197Si l’antisémitisme est bien présent dans la gestion des équipements sportifs sous le nazisme, les deux exemples cités illustrent parfaitement la volonté de garder la face sur la scène politique internationale. La ségrégation raciale n’est pas combattue par principe, mais à cause du regard extérieur, peu de temps avant la célébration des Jeux olympiques, et au moment où le monde est en passe d’être séduit par la version nazie de l’olympisme.
Un succès relatif
198En raison des différences entre l’Italie fasciste et l’Allemagne nazie, à la fois dans le rapport au sport et dans la période historique considérée, il n’est pas toujours aisé de comparer l’attitude de ces deux pays par rapport au sport de masse. En mettant en parallèle différents aspects dans l’encouragement à la construction d’équipements sportifs, nous avons essayé de mettre en évidence les motivations idéologiques des deux gouvernements, ainsi que l’application des programmes sur le terrain.
199Si les efforts des dirigeants furent réels, et non dépourvus d’efficacité, on constate cependant – autant chez les fascistes que chez les nazis – que l’emprise sur le domaine sportif ne fut pas aussi totale qu’espérée. Non seulement les directives sur les équipements sportifs n’étaient pas toujours comprises et appliquées sur le terrain, mais, en plus, le sport n’était pas toujours une priorité politique.
Un manque de cohésion dans l’organisation du sport fasciste
200Le nombre d’équipements sportifs construits en Italie fasciste montre, à lui seul, et clairement, que les aides financières et les circulaires ministérielles ont permis une augmentation très importante du patrimoine. Cette réussite est néanmoins entravée par certains problèmes plus ou moins graves qui révèlent un manque de coordination entre les différentes instances politiques.
201À l’été 1929, le programme de construction des Campi Sportivi del Littorio est mis en péril par une réforme fiscale qui interdit – ou soumet à dérogation – toute construction ne présentant pas un caractère obligatoire reconnu par la loi, notamment les équipements sportifs286. Soutenant fortement la construction de stades du Licteur, le Bureau du sport du Pnf n’a pas remarqué qu’elle était en contradiction avec la nouvelle loi. Le ministère de l’Intérieur en informe les préfets le 9 août 1929, mais ne donne pas de solution quant au grave problème qui est posé287. L’application stricte de cette loi aurait eu des conséquences catastrophiques pour la politique sportive italienne :
Elle aurait brisé tout le soigneux et assidu travail de propagande et de persuasion réalisé par les Bureaux sportifs provinciaux qui obéissaient pleinement aux dispositions données par Turati ; Elle aurait rendu en plus stériles toutes les actions et les dépenses consacrées dans ce but, et qui n’étaient pas minces, et elle aurait annulé les résultats obtenus par un patient travail de persuasion ; En un mot, elle aurait marqué l’échec de tout le programme sportif tracé par le secrétaire du Parti et largement souhaité par la meilleure et la plus saine partie de la population288.
202Augusto Turati, quant à lui, interprète la loi en des termes rassurants et informe les présidents des Bureaux du sport provinciaux qu’il juge que les constructions sportives peuvent faire l’objet de dérogations289. De plus, il se tourne vers Suardo, sous-secrétaire au ministère de l’Intérieur depuis le 12 septembre 1929, qui, dans une circulaire du 27 septembre 1929, confirme que « les dispositions de la circulaire du 9 août [...] concernant la construction de terrains de sport ont été interprétées avec une rigueur excessive290 ». Finalement, stades et piscines obtiennent un statut dérogatoire, permettant la poursuite de l’initiative – mais les communes sont instamment priées de limiter les dépenses « au strict nécessaire291 ». Néanmoins, Turati encourage la poursuite du programme : « Je souhaite que tous les travaux qui ont été abandonnés dans un premier temps en raison des difficultés multiples et, à l’époque, insurmontables, soient repris. En suivant les normes que j’ai données, en consentant et en favorisant la construction des terrains de sport en question […], la majorité des Communes italiennes pourra bientôt s’enrichir d’œuvres qui témoignent du bien-être et du niveau d’éducation physique et moral d’un peuple292. »
203Cela dit, la démarche fasciste pour favoriser la construction de stades obtient globalement de bons résultats. L’incitation politique et financière à la construction d’équipements sportifs est efficace. Turati en est très fier et, en septembre 1929, il s’exprime dans les colonnes de Il Coni pour présenter les terrains construits durant l’année 1928 : « La bataille est gagnée. Partout, du Piémont à la Sicile, de la Sardaigne à la Dalmatie, le problème a été posé et engagé sur les rails de la solution pratique293. » Les statistiques du Bureau sportif du parti indiquent que 414 stades ont été construits entre le 28 octobre 1928 et le 27 octobre 1929 : « La majeure partie des stades revient à l’Italie Septentrionale : 313 ; ils sont moins nombreux en Italie Méridionale 44294 », tandis que l’Italie centrale en compte 84.
204Il Coni publie, en octobre 1929, la liste, subdivisée par régions et provinces, du nombre de terrains de sport construits depuis le mois de février 1928, date où commence leur recensement. Pour 7 419 communes, on a ainsi 997 terrains construits, 305 terrains en construction, 955 terrains en projet, soit un total de 2257 terrains295.
205Début 1930, Il Coni publie de nouvelles données sur les équipements sportifs en différenciant les stades communaux construits, les stades communaux en construction, les stades communaux en projet, les terrains des associations, les terrains de l’Onb, les terrains appartenant à l’Armée et les terrains en construction appartenant à l’Armée296.
206Se concentrant sur les stades imputables aux facilitations financières, Francesco Varrasi a calculé, pour la période d’octobre au début de l’année 1930, les nombres suivants de Campi Sportivi del Littorio (construits, en construction et en projet) : 1445 en Italie septentrionale297, 554 en Italie centrale et 384 en Italie méridionale298, soit un total de 2383 stades. Il conclut que s’il n’est pas possible, pour diverses raisons, d’avoir des données précises sur le poids des constructions d’équipements sportifs dans les budgets des communes, elles « ont eut une notable importance économique299 ».
207Les chiffres publiés par Il Coni ne reflètent néanmoins pas la qualité réelle du parc sportif italien. En août 1929, Lo sport fascista écrit que trois écueils ont été dépassés : « a) La nature facultative de la loi ; b) la faiblesse des moyens financiers des communes ; c) l’incompréhension des besoins du sport300. En réalité, ces trois problèmes demeurent. « La contribution spontanée de la population » et « la réduction, jusqu’au minimum indispensable, des installations de caractère technique301 » montrent que le programme n’a eu un succès que partiel et qu’il ne pouvait pas en être autrement.
208Même les dirigeants sportifs déplorent la qualité des infrastructures. À Bologne, par exemple, où le Littoriale s’affirme comme l’un des piliers du sport fasciste, le podestà enquête en 1929 sur les équipements sportifs des diverses communes de sa province, et écrit : « Je demande [...] qu’on me fournisse la liste des terrains de sport existants dans chaque Commune, sachant que dans la liste, il ne faudra inclure que les véritables terrains de sport qui méritent d’être considérés comme tels en raison de leurs caractéristiques et de leurs équipements302. Seuls cinq équipements répondent aux critères sportifs modernes : le Littoriale, les équipements de l’association sportive Virtus, le Vélodrome Bolognais, le Gioco del Pallon et le Nouvel Hippodrome303.
209En outre, plusieurs articles remettent en cause les nombres à quatre chiffres censés donner une idée du travail réel effectué par le fascisme en matière de constructions sportives. Un article dans La Gazzetta dello sport souligne que dans les statistiques, la définition du « terrain de sport » n’est pas vraiment fixée. Le recensement des équipements sportifs reste incertain ; la qualification de « terrain de sport » laisse imaginer que tout espace recensé est de la qualité d’un Campo Sportivo del Littorio304. Dans les faits, le moindre espace de jeu est qualifié de « terrain de sport ». On lit d’ailleurs dans le numéro de Il Coni du 13 janvier 1930 : « Les 3 280 Terrains de Sport qui existent dans la Péninsule sont-ils tous complètement équipés ? Peuvent-ils être considéré comme des Terrains de Sport modèles complets sous tous leurs aspects ? La réponse ne peut être que négative. [...] Nombreux sont les terrains de sport communaux construits en Italie grâce à la ténacité et la foi du Parti, [mais qui sont] tout sauf achevés305. »
210Turati n’est pas loin d’aller dans le même sens quelques mois plus tard :
L’œuvre effectuée par le Parti pour la construction des terrains de sport communaux a donné [...] des résultats satisfaisants. J’ai cependant noté que nombre de ces terrains sont des pièces de terre adaptées seulement pour le jeu du football et de la volata ; il est donc nécessaire que [leurs] installations soient graduellement et constamment complétées de manière à devenir des terrains de sport parfaitement équipés et pouvant répondre à toutes les exigences athlétiques [...]306.
211Si les incitations à la construction de stades sont efficaces et si les communes s’investissent de manière significative dans la construction des stades, les inégalités entre le nord et le sud du pays demeurent criantes, comme en attestent les statistiques307.
212De plus, les aberrations qui se produisent régulièrement révèlent ce qu’il est convenu d’appeler l’« incompréhension des besoins du sport308 » de la part de certaines communes. Le cas le plus flagrant est celui de Bari, en 1934. Le président de la fédération italienne d’athlétisme, Luigi Ridolfi, en retrace l’histoire en Conseil du Coni : « Dans le stade de Bari, qui est de construction très récente, quand nous avons envoyé un de nos techniciens pour aider les organisateurs de la manifestation des champions des Faisceaux de Jeunesse, nous avons découvert qu’il n’y avait pas de ligne droite assez longue pour la course du 110 mètres haies309. » Ridolfi souhaiterait donc que des représentants des fédérations sportives soient admis à la Cis pour bien tenir compte, « non seulement des règlements, mais [aussi] des perfectionnements suggérés par la pratique310 ». De plus, le stade de Bari avait été construit selon un modèle dépassé – celui du stade de Rome – et ce n’est que tardivement que le Coni pût intervenir pour réparer ce qui pouvait l’être311.
213Par ailleurs, des écarts par rapport aux normes sportives internationales sont constatés ; ils s’expliquent par le manque d’indications précises de la part des instances fascistes pendant plusieurs années. En effet, si, à partir la loi de juin 1928, elles doivent approuver les projets de construction, ce n’est qu’en juin 1933 qu’est instituée la Cis, avec l’arrivée de Starace à la présidence du CONI. Le but de la CIS est, notamment, de vérifier le respect des normes des futurs équipements sportifs, dont les constructeurs ne se soucient pas toujours. Les communes ne suivent pas comme elles le devraient les indications qui leur sont envoyées et c’est pourquoi Starace déplore que les « dispositions doivent être répétées fréquemment312 ».
214De mauvaises informations circulent aussi en ce qui concerne les piscines. On peut en effet lire dans un mémento du ministère de l’Intérieur, daté du 23 octobre 1933, que « selon les enquêtes effectuées par la Direction Générale de la Santé Publique [...] il n’apparaît pas que des normes particulières soient prescrites pour la construction de piscines couvertes et de bains publics313 »… Mais, en réalité, nous avons vu que des publications et des indications rigoureuses circulent, précisément pour harmoniser les espaces aquatiques.
215Après l’impulsion donnée à la fin des années 1920, la situation des infrastructures italiennes stagne pendant de longues années. Une décennie plus tard, en 1939, les dirigeants sportifs regrettent la faible quantité d’équipements construits. Starace lui-même souligne : « Les terrains de sport que nous avons, il faut qu’ils soient jalousement protégés. Ils sont peu nombreux, très peu nombreux. » Soucieux de l’avenir de la race italienne, il souhaite ainsi que « la plus grande impulsion soit donnée à la construction de terrains de sport dans toutes les Communes du Royaume, pour que le Comité [CONI] s’aligne toujours plus manifestement sur le plan de la politique raciste instaurée par le Régime. Nous sommes, à ce sujet, des acteurs principaux. On ne peut pas faire une politique de la race si l’amélioration physique de la jeunesse n’est pas définie parmi les objectifs principaux qu’il faut atteindre à tout prix314. »
216Même les équipements de qualité ne sont pas toujours bien entretenus. En 1939, la piste d’athlétisme du stade du Licteur de Trieste est dans un état catastrophique. La Fédération italienne d’athlétisme envoie un courrier au Bureau des travaux publics de Trieste avec les plans d’un stade similaire à celui de Trieste et de nombreux conseils pour la réfection du stade nécessaires à l’homologation315…
217Dix ans après avoir lancé un ambitieux programme de constructions sportives qui devaient être les tremplins d’une nouvelle génération d’Italiens, les dirigeants sportifs fascistes reviennent sur leurs classifications et sur les chiffres publiés à la fin des années 1920. Mais, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, les hiérarques, comme on le verra, ont depuis longtemps abandonné les idéaux du sport de masse pour exploiter le spectacle du sport à des fins de propagande immédiate…
Une efficacité en question
218En Allemagne, si l’arrêté du 12 novembre 1937 entend pousser les communes à engager des frais pour soutenir la pratique sportive, en particulier par la construction d’équipements sportifs, les résultats concrets restent moyens. Faisant référence à cet arrêté, un responsable politique de Kiel constate en effet : « Il y a encore beaucoup à faire dans les villes et les campagnes au sujet du financement de l’éducation physique. Faisant abstraction des quelques communes, villes ou districts qui ont eu des résultats exemplaires, les communes ont pour l’instant seulement mis de faibles moyens à disposition du financement du sport. » L’auteur trouve d’autre part l’arrêté trop généraliste, et donc peu adapté aux problèmes particuliers des communes allemandes. Il attire enfin l’attention sur le problème des frais annexes qu’il estime injustifiés : « [Je] me permets de demander de baisser autant que possible les frais pour les équipements sportifs gérés par les communes. Les frais pour la lumière et pour l’utilisation des gymnases sont tellement élevés dans certaines villes, que les communes doivent renoncer à leur utilisation316. »
219Par ailleurs, le sport juvénile, et en particulier le sport scolaire, a beaucoup de mal à suivre les directives et à répondre aux exigences du gouvernement. Les équipements sportifs font d’autant plus défaut que le nombre d’heures de sport augmente. L’historien Lorenz Peiffer note en effet que dans les écoles, « le manque d’équipements sportifs que Krümmel avait déjà dénoncé avec l’entrée en vigueur des directives [de 1937, qui instituent la troisième heure de sport], était encore renforcé par l’introduction de la quatrième et de la cinquième heure de Turnen et remettait sérieusement en question l’application du contenu des directives317 ».
220De plus, les dirigeants nazis, à la fin des années 1930, ne peuvent plus négliger le fait que de nombreux jeunes Allemands ne savent pas nager. Schirach s’en plaint dans une lettre qu’il adresse à Hitler le 4 août 1938 : « L’incapacité à nager de la jeunesse allemande est extraordinairement élevée. Près de 70 % des garçons et des filles sont non-nageurs. Le manque de piscines constitue la raison principale de cette insuffisance dans l’entraînement physique des Jeunesses hitlériennes. » Il souligne aussi que si certaines piscines ont pu être construites immédiatement après l’appel du Comité de propagande pour le développement de la natation sportive, les financements sont insuffisants. Ils proviennent pour l’instant de sources majoritairement temporaires (travaux obligatoires, « Hand- und Spanndienste », et travaux communautaires)318.
221À l’occasion d’une entrevue avec Hitler le 25 novembre 1937, Schirach avait déjà eu l’occasion « de montrer les modèles de piscines du “Comité de propagande pour le développement de la natation sportive” et de lui présenter un programme de construction sur six ans comme moyen nécessaire pour rectifier l’incapacité à nager de la jeunesse allemande319 ». Le Comité de propagande pour le développement de la natation sportive souhaite en effet établir un programme de construction d’une durée de six ans : « Le travail du Comité de propagande est de construire autant de piscines et d’établissements d’apprentissage de la natation nécessaires pour que l’incapacité à nager de la jeunesse allemande disparaisse [...] et que 100 % des enfants de 11 et 12 ans puissent apprendre à nager dans les piscines disponibles320. »
222Rappelant à Hitler que le but est de construire 3 600 piscines sur six ans, Schirach souligne qu’« atteindre ce but est uniquement possible si les communes qui veulent construire perçoivent du Reich des subventions de construction321 ». Mais, en août le projet est à l’arrêt : « Actuellement, 48 projets prêts à être construits qui nécessitent une subvention de 80 000 Reichsmark sont en attente322. » Schirach demande donc à Hitler un financement du Reich : « Ce serait un formidable soutien au travail de votre jeunesse si vous, mon Führer, acceptiez l’appel pour la construction de piscines, et si des moyens étaient mis à disposition par le Reich pour la construction de piscines, comme c’est le cas pour la création de foyers des Jeunesses hitlériennes323. »
223Les besoins minimaux sont évalués à environ 2,9 millions de RM par an pour 600 nouvelles piscines, soit un total de 16,75 millions de RM sur les six ans prévus324. Ce programme ambitieux ne sera pas réalisé, bien que le secrétaire de la Chancellerie, Hans Heinrich Lammers, réponde qu’il est seulement « repoussé325 » sur décision de Hitler :
Le Führer est d’avis que même s’il tient en considération les tâches importantes à accomplir et qui nécessitent des moyens financiers significatifs, la construction de piscines doit pour l’instant être repoussée. Je vous prie [...] de prendre connaissance de cette décision du Führer. Je ne quitte cependant pas cette affaire des yeux et représenterai votre demande de soutien [...] au Führer en janvier ou février de l’année prochaine326.
****
224La promotion du sport en Italie fasciste et en Allemagne nazie est absolument liée aux bénéfices socio-politiques que les régimes espèrent en tirer. Bien qu’il existe une tradition sportive et gymnique très forte en Allemagne, le sport est géré sous le nazisme comme un « nouveau » moyen d’encadrement des masses. De même, en Italie, la volonté de construire des milliers d’équipements sportifs témoigne des espoirs considérables investis dans le sport.
225De réels efforts sont faits dans les deux pays pour que les bâtiments sportifs soient fonctionnels et efficaces afin de remplir leur fonction d’encadrement populaire. Avec les Campi Sportivi del Littorio, l’Italie rattrape son retard en matière d’architecture sportive et n’est pas sans fasciner les observateurs étrangers. Les équipements sportifs allemands et italiens se placent, au côté de ceux des États-Unis, en modèles internationaux327.
226La qualité technique des équipements sportifs italiens et allemands prouve le sérieux et l’ambition avec lesquels ils ont étés construits. Les directions sportives des deux pays mettent en place des instances de conseil et de contrôle. Alors qu’en Italie la CIS conseille et porte un jugement légal sur les projets italiens, le Deutscher Gemeindetag et la Übungsstättenbauberatungsstelle du Reichssportamt sont en Allemagne des supports techniques efficaces pour les maîtres d’ouvrage.
227Des différences sont cependant repérables. Alors qu’en Italie une impulsion politique centrale est nécessaire pour la construction de stades communaux, les Allemands n’ont pas besoin d’une telle contrainte étatique. Dès leur arrivée au pouvoir, les nazis s’occupent prioritairement de la préparation des Jeux olympiques de 1936. Les personnalités sportives allemandes, en particulier Carl Diem et Theodor Lewald, qui s’étaient déjà occupés de la question sous Weimar, mobilisent toutes leurs forces pour faire aboutir ce projet et délaissent par conséquent le dossier de la construction d’équipements sportifs – Diem s’étant en particulier engagé, auparavant, en faveur de la mise en place d’équipements favorisant la pratique de masse. Après les Jeux olympiques, en revanche, le renforcement de la tradition sportive du peuple allemand prend un nouvel envol et de nombreuses constructions sont programmées.
228Sous le nazisme, ce sont les piscines qui mobilisent principalement les dirigeants de la jeunesse et du sport. Les nazis construisent des piscines comme les Italiens ont construit des stades par des plans-types et des conseils planifiés. Le but est d’augmenter au mieux les capacités physiques de la population, même si le programme de construction de piscines prévu, ou plutôt proclamé, n’est pas réalisé. Il n’empêche que la radicalisation de l’Allemagne nazie dans tous les domaines sociaux après les Jeux de Berlin est clairement repérable dans le sport ; elle va de pair avec la dégradation de ses relations diplomatiques, et annonce la guerre.
Notes de bas de page
1 “Le creazioni del fascismo il Littoriale”, Lo sportfascista, a. i, n° 1 juin 1928 p. 12 ; Leandro Arpinati, “Il Littoriale”, Lo sportfascista, a. i, n° 1, juin 1928, p. 13.
2 “I campi sportivi di Bologna”, L’Assalto, 28.10.1932, p. 7.
3 Ibid., p. 7.
4 Asc-Bo, Carteggio Amministrativo, 1925, Tit. X, Rub. 3, Sez. 5. Lettre de Leandro Arpinati, secrétaire politique du Fascio de Bologne, au maire de Bologne, 25.03.1925.
5 Nazario Sauro Onofri, “La storia dello Stadio, di un cavallo di bronzo e del suo cavaliere perduto”, in Nazario Sauro Onofri, Vera Ottani (dir.), Dal Littoriale allo stadio, op. cit. p. 13.
6 Les conditions de l’attentat ne sont néanmoins pas totalement élucidées. Cf. Renzo De Felice, Mussolini il fascista. L’organizzazione dello Stato fascista. 1925-1929, op. cit., p. 205-207.
7 Ibid., p. 209-212 et p. 215-126.
8 Nazario Sauro Onofri, “La storia dello Stadio, di un cavallo di bronzo e del suo cavaliere perduto”, art. cit., p. 13.
9 Vera Ottani, “Lo stadio di Bologna quando un campo di calcio è monumento da tutelare”, in Ministero per i beni culturali e ambientali-Figc (dir.), Azzurri 1990. Storia della Nazionale Italiana di Calcio e del Calcio a Bologna, Rome, La Meridiana, 1990, p. 130. Cf. également Mario Pennacchia, Il Calcio in Italia, Turin, Utet, 1999, p. 111.
10 Asc-Bo, Carteggio Amministrativo, 1934, Tit. X, Rub. 1, Corda n° 1904. Raffaello Giolli, L’Ambrosiano, 04.08.1934, p. 3.
11 Asc-Bo, Carteggio Amministrativo, 1925, Tit. X, Rub. 3, Sez. 5. Lettre d’Arpinati, au maire de Bologne, 25.03.1925.
12 Giovanni Baietti, Sport e fascismo a Bologna. 1924-27, Tesi di laurea, Université de Bologne, Facoltà di Magistero : Storia contemporanea, a. a., 1987-88, p. 71.
13 Vittorio Costa, “Un’opera veramente fascista l’istruzione preatletica nelle scuole di Bologna”, Lo sport fascista, a. ii, n° 4, avril 1929, p. 11-15.
14 Asc-Bo, Carteggio Amministrativo, 1925, Tit. X, Rub. 3, Sez. 5. Società Italiana di Costruzioni Bologna, „Progetto di campo sportivo“, décembre 1924. Sur le plan général du stade de Bologne de décembre 1924 est dessiné un équipement polysportif comportant un stade, quatre terrains de tennis, une piscine de 100 × 30 m.
15 Nazario Sauro Onofri, “La storia dello Stadio, di un cavallo di bronzo e del suo cavaliere perduto”, art. cit., p. 15.
16 Ivo Luminasi, Il Littoriale, Bologne, Società Tipografica Mareggiani, 1927, p. 14.
17 La piscine couverte fonctionne du 1er octobre au 30 mai, la piscine découverte du 1er juin au 30 septembre. La piscine couverte a une fréquentation moyenne de 70 baigneurs, la piscine découverte, de 400. Le prix d’entrée est de 1,50 lires.
18 Asc-Bo, Carteggio Amministrativo, 1936, Tit. X, Rub. 3, corda n° 2074. Lettre de Avv. A. Galli, directeur du stade Littoriale, à la commune, Service de l’Economie, 21.01.1936.
19 Vera Ottani, “Lo stadio di Bologna : quando un campo di calcio è monumento da tutelare”, art. cit., p. 131.
20 Bologna Sportiva (dir.), Il Littoriale, Bologne, 1931, p. 23-32.
21 Asc-Bo, Carteggio Amministrativo, 1925, Tit. X, Rub. 3, Sez. 5. Commune de Bologne, session extradordinaire du conseil (2e séance), 20.07.1925.
22 Id.
23 Asc-Bo, Carteggio Amministrativo, 1925, Tit. X, Rub. 3, Sez. 5. Lettre d’Arpinati au maire de Bologne, 25.03.1925.
24 Id.
25 Giovanni Baietti, Sport e fascismo a Bologna, op. cit., p. 63.
26 Giuseppe De Finetti, Stadi. Esempi, tendenze, progetti, Milan, Hoepli, 1934, p. 64.
27 Nazario Sauro Onofri, Vera Ottani, “Le ragioni di una scelta”, in Nazario Sauro Onofri, Vera Ottani (dir.), Dal Littoriale allo stadio, op. cit., p. 7.
28 Marcello Gallian, Arpinati politico e uomo di sport, Rome, Pinciana, 1928, p. 13.
29 „Littoriale-Stadion in Bologna“, Berliner Börsen-Zeitung, 15.02.1934, pièce jointe à la lettre de Max Goldschmidt, Büro für Zeitungsausschnitte, à la ville de Bologne, 22.02.1934 (Asc-Bo, Carteggio Amministrativo, 1934, Tit. X, Rub. 3, Sez. 5).
30 Asc-Bo, Carteggio Amministrativo, 1934, Tit. X, Rub. 3, Sez. 5. Lettre de Luigi Rivera, vice-consul d’Italie à Lisbonne, au podestà de Bologne, 06.01.1934.
31 Le podestà de Bologne envoie 10 photographies hors commerce : Asc-Bo, Carteggio Amministrativo, 1934, Tit. X, Rub. 3, Sez. 5. Lettre du chef du bureau du
32 Asc-Bo, Carteggio Amministrativo, 1935, Tit. X, Rub. 3, corda n° 1965. Lettre du sous-secrétaire d’État pour la presse et la propagande, directeur général des services de la propagande, au secrétariat de la commune de Bologne, 11.03.1935.
33 Nazario Sauro Onofri, “La storia dello Stadio, di un cavallo di bronzo e del suo cavaliere perduto”, art. cit., p. 18.
34 Paolo Lipparini, “Umberto Costanzini e l’enigma del Littoriale”, in Giugliano Gresleri, Giorgio Massaretti (dir.), Norma e arbitro. Architetti e ingegneri a Bologna 1850-1950, Venise, Marsilio, 2001, p. 231.
35 L’historienne Vera Ottani précise en effet que « le Littoriale fut utilisé par le Parti fasciste pour promouvoir des constructions analogues : il existe du projet de Stade une version remaniée et réduite, conservée dans les archives de la famille de l’architecte, qui est conçue comme un véritable projet-guide dans lequel sont contenues les données techniques et économiques étudiées en fonction de sa réalisation standard. C’était un prototype à soumettre aux administrations locales et aux associations sportives ». Cf. Vera Ottani, “Littoriale o Stadio sempre un complesso al servizio dello sport”, in Nazario Sauro Onofri, Vera Ottani (dir.), Dal Littoriale allo stadio, op. cit., p. 28.
36 Les archives historiques de la ville de Bologne conservent des demandes de renseignements envoyées par un grand nombre depodestà de villes italiennes.
37 Nazario Sauro Onofri, “La storia dello Stadio, di un cavallo di bronzo e del suo cavaliere perduto”, art. cit., p. 19.
38 Ibid.
39 L’idée initiale proviendrait de la Federazione Pro Montibus qui écrit à Mussolini le 9 mai 1927 (Francesco Maria Varrasi, Economia, politica e sport in Italia, op. cit., p. 197).
40 Andrea Bacci, Lo sport nella propaganda fascista, op. cit., p. 34.
41 Emilio Gentile, Il culto del Littorio, op. cit., p. 61.
42 Acs, Pcm, 1928-1930, b. 3/2-5, f. 1101, sf. 1. Télégramme aux préfets du Royaume, signé par Mussolini, 27.05.1927.
43 Cf. Francesco Maria Varrasi, Economia, politica e sport in Italia, op. cit., p. 197.
44 Acs, Pcm, 1928-1930, b. 3/2-5. Lettre du préfet de Caltanissetta (Sicile) au chef du gouvernement et ministre de l’Intérieur, [Mussolini], 25.07.1927.
45 Par exemple : Acs, Pcm, 1928-1930, b. 3 2-5, f. 1101, sf. 3. Lettre du préfet de Padoue à Suardo, sous-secrétaire d’État à la présidence du conseil des ministres, 07.06.1927.
46 Acs, Pcm, 1928-1930, b. 3/2-5, f. 1101, Note pour le sous-secrétaire d’État à la présidence [du conseil des ministres], 18.06.1927.
47 Ag-Ts, Ufficio Tecnico, prot. corr. 359/1927. Lettre de l’économat municipal au bureau technique municipal, 14.07.1927 ; Bureau technique communal, Trieste, 24.06.1927.
48 Acs, Pcm, 1928-1930, b. 3/2-5, f. 1101. Note pour le sous-secrétaire d’État à la présidence [du conseil des ministres], 18.06.1927.
49 Acs, Pcm, 1928-1930, b. 3/2-5, f. 1101. Télégramme postal d’État de la présidence du conseil des ministres aux préfets du Royaume, juin 1927.
50 Acs, Pcm, 1928-1930, b. 3/2-5, f. 1101. Lettre du ministre des Finances à la présidence du conseil des ministres, 02.09.1927.
51 Acs, Pcm, 1927, b. 3-15, f. 256. Associazione Nazionale Volontari di Guerra, “Lo stadio di Palermo dedicato ai volontari di guerra caduti”, janvier 1927.
52 Acs, Pcm, 1927, b. 3-15, f. 1492. Mémento sur le terrain de sport Ste Hélène, Venise, 29.03.1927.
53 Acs, Pcm, 1927, b. 3-15, f. 1492. Lettre du ministère des Finances au chef du gouvernement, 03.04.1927.
54 Acs, Pcm, 1927, b. 3-15, f. 1492. Lettre de Vilfrido Casellati, Fédération provinciale du Pnf à Venise, à Giacomo Suardo, sous-secrétaire d’État à la présidence du conseil des ministres, 06.04.1927.
55 Acs, Pcm, 1927, b. 3-15, f. 1492. Télégramme du préfet [de Venise], Coffari, au ministère de l’Intérieur, 08.05.1927.
56 Acs, Pcm, 1927, b. 3-15, f. 1492. Lettre d’Achille Starace à Giacomo Suardo, sous-secrétaire d’État à l’Intérieur, 24.04.1927.
57 “Il Regime ha dato a Napoli un campo sportivo modello”, Lo sport Fascista, a. ii, n° 11, novembre 1929, p. 6-7.
58 Don de Mussolini dans le cadre d’une contribution aux œuvres de bienfaisance. Acs, Pcm, 1927, b. 3-15, f. 1796. Présidence du conseil des ministres, 29.04.1927.
59 Acs, Pcm, 1927, b. 3-15, f. 1796. Présidence du conseil des ministres, 29.04.1927. Il s’agit bien d’un stade communal et non pas du stade Ascarelli dans lequel seront disputées des rencontres de la Coupe du monde de football en 1934. Pour des détails sur le Campo Sportivo del Littorio de Naples, on pourra consulter : Napoli Fascista, Il Campo Sportivo del Littorio, Planimetria panoramica, 1928.
60 Acs, Pcm, 1927, b. 3-15, f. 1926. Demande de subvention de la ville d’Aulla à Costanzo Ciano, Chambre des députés, 02.05.1927.
61 Acs, Pcm, 1927, b. 3-15, f. 2377. Lettre du préfet de Potenza au chef du gouvernement (personnel), 01.06.1927.
62 Renzo De Felice, Mussolini il fascista. L’organizzazione dello Stato fascista. 1925-1929, op. cit., p. 177-178. Sur l’installation d’Augusto Turati dans ses fonctions, on pourra se reporter dans ce même ouvrage aux pages 175 à 183.
63 “I campi di giuoco in Germania tre metri per abitante – Conquiste e progetti – Lo “Sport-forum””, L’educazionefisico-psichica, a. x, Seria 2°, n° 2, novembre 1928, p. 27-28.
64 Cf. Enrico Del Debbio, “Sulla necessità di nuclei sportivi, piscine e palestre in rapporto ai bisogni della popolazione di Roma” (Comunicazione al ii Congresso di Studi Romani tenutosi a Roma dal 24 al 30 Aprile 1930), Rivista di scienze applicate all’educazione fisica giovanile, a. i, n° 2, mars-avril 1930. Le texte est aussi publié sous la référence suivante : Enrico Del Debbio, “Necessità di nuclei sportivi, piscine, palestre e parchi in rapporto alla necessità della popolazione”, in Atti del ii Congresso di Studi Romani, Rome, 1931.
65 “Verso l’attuazione dello Stadio Littorio”, Gazzetta del Popolo, 11.08.1932, p. 6, cité in Federica Montaldi, Roberta Motto, Lo stadio Mussolini a Torino, op. cit., p. 61.
66 Renzo De Felice, Mussolini il fascista. L’organizzazione dello Stato fascista. 1925-1929, op. cit., p. 177.
67 Filippo Muzi, “I campi sportivi comunali”, Lo sport fascista, a. ii, n° 8, août 1929, p. 7.
68 Acs, Pcm, 1928-1930, b. 3/2.5, f. 2244, sf. 2. Lettre de Turati à Mussolini, 29.07.1927.
69 Giacomo Suardo est par ailleurs sous-secrétaire d’État au ministère de l’Intérieur, dirigé par Mussolini depuis le 6 novembre 1925.
70 Acs, Pcm, 1928-1930, b. 3/2-5, f. 3344, sf. 2. Lettre de Suardo à Turati, 09.08.1927.
71 Acs, Pcm, 1928-1930, b. 3/2-5, f. 3344, sf. 2. Lettre de Turati à Suardo, 17.08.1927.
72 Acs, Pcm, 1928-1930, b. 3/2-5, f. 3344, sf. 2. Circulaire n° 19 de Turati à tous les présidents des Enti Sportivi Provinciali, 18.08.1927.
73 Acs, Pcm, 1928-1939, b. 3/2-5, f. 3344. Lettre du chef de cabinet du ministre de l’Intérieur à la présidence du conseil des ministres, 20.08.1927.
74 Acs, Pcm, 1928-1930, b. 3/2-5, f. 3344, sf. 2. Lettre de Maurizio Maravaglia, Président de la Confederazione Generale Enti Autarchici, aux présidents et commissaires des Fédérations provinciales Enti Autarchici, circulaire n° 2942, 02.09.1927.
75 Acs, Pcm, 1928-1930, b. 3/2-5, f. 3344, sf. 1. Circulaire de Giacomo Suardo aux préfets du Royaume, 06.09.1927.
76 Acs, Pcm, 1928-1930, b. 3/2-5, f. 3344, sf. 2. Lettre du chef du Cabinet (ministère de l’Intérieur) à la présidence du conseil des ministres, 28.09.1927.
77 Acs, Pcm, 1928-1930, b. 3/2-5, f. 3344, sf. 2. Circulaire n° 23 de Turati, 16.09.1927, in lettre de Maurizio Maravaglia, président de la Confederazione Generale Enti Autarchici, aux présidents et commisaires extraordinaires, Federazione Prov. Enti Autarchici, 04.10.1927.
78 Acs, Pcm, 1928-1930, b. 3/2-5, f. 1101. Lettre du ministère de l’Économie Nationale (Commando Generale Milizia Forestale) à la présidence du conseil des ministres, 21.10.1927.
79 Acs, Pcm, 1928-1930, b. 3/2-5, f. 3344. Article de journal, s.d., s.l. On lit aussi dans l’Almanacco del “Resto del Carlino” de 1928, Bologne, Stabilimento poligrafici riuniti : L’activité sportive « sera encore plus intense quand toutes les Communes, suivant les dispositions du Gouvernement et du Parti, auront créé leurs propres terrains de sport ».
80 Acs, Pcm, 1928-1930, b. 3/2-5, f. 3344, sf. 2. Lettre de Pierazzi, secrétaire politique de la province de Grosseto, à tous les Fasci de la province, à l’Ente Provinciale Sportivo, aux commissaires de zone du Dopolavoro et aux podestà, 20.08.1927.
81 Acs, Pcm, 1928-1930, b. 3/2-5, f. 3344, sf. 2. Lettre du préfet d’Ascoli Piceno à la présidence du conseil des ministres, 16.10.1927.
82 Il s’agit de du Dakota du Nord (Acs, Pcm, 1927, b. 15.14, f. 4925. Lettre du ministère des Affaires étrangères au ministère de l’Intérieur, 17.12.1927).
83 Acs, Pcm, 1928-1930, b. 3.2-5, f. 3162. Télégramme de Frères franciscains de Nocera Inferiore au ministère de l’Intérieur, 21.06.1928.
84 Acs, Pcm, 1928-1930, b. 3/2-5, f. 3344. Article de journal, s.d., s.l.
85 Felice Fabrizio, Sport e fascismo, op. cit., p. 23. Cf. également : “Progetto tipo del Campo Sportivo del Littorio”, Il Ginnasta, a. xl, n° 3, 15.02.1928, p. 29.
86 Pnf, Campo Sportivo del Littorio, Rome, Tipografia del Littorio, 1928, p. 6.
87 Cf. Amedeo D’Albora, “I campi sportivi del Littorio”, Lo sport fascista, a. i, n° 1, juin 1928, p. 76.
88 Diem-Archiv, Nachlass Diem, Mappe 29. Reichskommissariat für körperliche Erziehung. Note du 30.03.1933, p. 2.
89 Cf. par exemple BArch R 36/2048. Lettre du conseiller (Magistrat) de Gerbstedt au Deutscher Gemeindetag, 04.06.1933. BArch R 36/2048. Lettre de Dr. Badenhoop, maire de la ville de Gleiwitz, au Deutscher Gemeindetag, 24.07.1936.
90 BArch, R 36/2054. Akten betr. Bau, Einrichtung und Betrieb von öffentlichen Badeanstalten, Bd. i (1928-1937).
91 Cf. par exemple BArch R 36/2048. Lettre du maire de la ville Pöltz i. Pomm. au Deutscher Gemeindetag, 31.12.1935.
92 „Deutsche Gemeinden fördern den Sport. Neue Spielfelder, Turn- und Schwimmhallen“, Berliner Börsen-Zeitung, n° 374, 11.09.1936. In BArch, R 36/2048.
93 BArch, R 36/2077. Verlag Nationaler Pressekorrespondenz. Nationaler Sport-Dienst NSD. Sonderdienst für die Olympiade 1936, „Mehr Turnhallen für die Volksschulen”, 29.03.1934.
94 Rd.Erl.d.RuPrMdJ. zgl.i.N.d. RmfVuP [Reichsministerium für Volksaufklärung und Propaganda] v. 7.5.1935-iv A 7575/4150 b, § 2 (Cet arrêté se trouve dans les archives du Deutscher Gemeindetag : BArch, R 36/2075).
95 BArch, R 36/2084. Lettre de von Tschammer und Osten à Fiehler, maire de Munich [et président du Deutscher Gemeindetag], 04.02.1937.
96 Id.
97 „Gemeinden und Leibesübungen”, Der Gemeindetag, n° 21, 01.11.1937, p. 627.
98 Ibid.
99 BArch R 36/2076. “Maßnahmen der Gemeinden zur Förderung der Leibesübungen. RdErl. D. RuPrMdF. v 12.11.1937 v aI 643 III/37“, Ministerialblatt des Reichsund Preussischen Ministeriums des Jnnern, n° 46 du 17.11.1937, p. 1755.
100 BArch, R 1501/1518, Bl. 10-11. Projet de l’arrêté (Erlassentwurf) v a 163 iv/39-2105 de Pfundtner aux communes et Gemeindeaufsichtsbehörden, juin 1939.
101 Wolfgang Schäche, „Zu Geschichte und Aufbau des ‚‚Generalbauinspektors für die Reichshauptstadt Berlin” (Gbi)“, in Hans J. Reichhardt, Wolfgang Schäche, Von Berlin nach Germania. Über die Zerstörung der Reichshauptstadt durch Albert Speers Neugestaltungsplanungen, Berlin, Ausstellungskatalog des Landesarchivs Berlin, 2. Aufl. 1984, p. 35-46.
102 BArch, R 4606/1728, Bl. 27. Lettre du délégué du Reichssportführer [A. Breitmeyer] à Albert Speer, 14.05.1937.
103 BArch, R 4606/1728, Bl. 26. Lettre de [Speer] au délégué du Reichssportführer [A. Breitmeyer], 28.05.1937.
104 BArch, R 4606/127. Lettre de von Tschammer und Osten au Generalbauinspektor für die Reichshauptstadt [A. Speer], 26.05.1939.
105 BArch, R 4606/127. Note [Pfiffer] de Schelkes, 08.06.1939.
106 BArch, R 4606/127. Lettre de Speer à von Tschammer und Osten, 09.06.1939.
107 BArch, R 4606/503. Lettre de Speer au maire de Berlin (à l’attention de M. Behaghel, Landesjugendamt) 22.06.1939.
108 Le type B n’est pas détaillé par Speer mais on se doute qu’il s’agit d’un type « intermédiaire ».
109 Sur le problème des terrains de sport privés, cf. BArch R 4606/127. Lettre de [Speer] au ministre du Travail (à l’attention du conseiller ministériel M. Heilmann), 19.07.1939.
110 BArch, R 4606/127. „Verlust an Sportflächen in Gross-Berlin“, 28.06.1939.
111 BArch R 4606/127. „Sechste Verordnung über die Neugestaltung der Reichshauptstadt Berlin“.
112 BArch R 4606/127. “Entwurf. Sechste Verordnung über die Neugestaltung der Reichshaupstadt Berlin“. Zu IV d 6 Nr. 1238/51/39 iii.
113 BArch, R 4606/1116. Lettre de Speer au Dr. Wolters, 04.08.1940.
114 Atti Parlamentari, Camera dei deputati, Leggislatura xxvii, Sessione 1924-28, Documenti, Disegni di legge e relazioni, “Provvedimenti per la costruzione dei campi sportivi”, 16.03.1928.
115 Atti Parlamentari, Senato del Regno, Leggislatura xxvii, 1a Sessione 1924-28, Documenti, Disegni di legge e relazioni, “Provvedimenti per la costruzione dei campi sportivi”, 23.05.1928.
116 Ibid.
117 Acs, Pcm, 1928-1930, b. 3 2-5, f. 3344, sf. 3, “Legge relativa alla costruzione dei campi sportivi del Littorio”. Lettre de Beer à Turati 18.07.1928.
118 Acs, Pcm, 1928-1930, b. 3/2-5, f. 3344, sf. 2. Voir la lettre du ministère de l’Intérieur à la présidence du conseil des ministres, 5 mars 1928, et surtout celle du ministère des Finances à la présidence du conseil des ministres, 22.03.1928.
119 Felice Fabrizio, Sport e fascismo, op. cit., p. 23.
120 “Il Nuovo Campo Sportivo del Littorio”, Padova. Rivista Comunale dell’Attività Cittadina, a. ii, n° 2, mars-avril 1928.
121 La préfecture de Bologne par exemple, envoie le 24 octobre 1933 une circulaire à tous les podestà de la province de Bologne afin de rappeler les démarches nécessaires pour la construction d’un terrain de sport selon la loi du 21 juin 1928 (Asc-Bo, Carteggio Amministrativo, 1933, Tit. X, Rub. 3, sez. 1-7, corda n° 1743. Circulaire de la préfecture royale de Bologne aux podestà de la province de Bologne, 24.10.1933).
122 Pnf, Campo Sportivo del Littorio, op. cit., Introduction.
123 Ibid., p. 6-10.
124 Acs, Pnf, Servizi Vari, Seria ii, b. 1514, f. CONI 2. Rapport du président de la CIS “Origini, scopi ed attività della Commissione Impianti Sportivi del CONI”, 12.01.1941, p. 2.
125 Cette règle est confirmée par la correspondance du CONI : Acs, Pnf, Servizi Vari, Seria ii, b. 1514, Corrispondenza con le federazioni provinciali, 1932-1943, f. Roma Immobili vari, CONI, 1942. Lettre de Puccio Pucci, secrétaire général du CONI, à Luigi Mancini, chef des services techniques du Pnf, 04.12.1941.
126 Acs, Pnf, Servizi Vari, Seria ii, b. 1514, f. CONI 2. Rapport du président de la CIS “Origini, scopi ed attività della Commissione Impianti Sportivi del CONI”, 12.01.1941, p. 2.
127 Archivio CONI, Procès-verbal de la session extraordinaire du Conseil du CONI du 4 octobre 1933, p. 22.
128 Lucio Rigo, “Storia della normativa del CONI dalle sue origini alla legge istitutiva del 1942 (2° parte)”, art. cit., p. 227.
129 CONI, Cronache radiofoniche dello sport, Anni xii-xiii E.F., op. cit., 01.06.1935, p. 220. Le texte est par ailleurs reproduit dans “Commissione impianti sportivi”, Annuario italiano dello sport per l’anno xiv E.F., p. 144-149.
130 Archivio CONI, Procès-verbal de la session extraordinaire du Conseil du CONI du 4 octobre 1933, p. 30.
131 Id.
132 CONI-Cis, Regolamento, Rome, Stadio del Pnf, Anno xii [1934]. Le texte est reproduit dans l’article “Commissione impianti sportivi”, Annuario italiano dello sport per l’anno xiv E.F., p. 146-149.
133 Acs, Pnf, Servizi Vari, Seria ii, b. 1514, f. CONI 2. Rapport du président de la CIS “Origini, scopi ed attività della Commissione Impianti Sportivi del CONI”, 12.01.1941, p. 2.
134 Archivio CONI. Procès-verbal de la session ordinaire du Conseil du CONI du 29 septembre 1934, p. 45. Ce règlement-type a été envoyé « à toutes les préfectures du Royaume, aux secrétariats provinciales fascistes, aux podestà des chefs-lieux de province, à tous les syndicats provinciaux des ingénieurs et architectes, à tous les chefs de génie civil et médecins provinciaux, tout comme à tous les comité provinciaux de l’Onb./ Il a été par ailleurs distribué à toutes les fédérations sportives du CONI et à toutes les administrations et professionnels qui en ont fait la demande ».
135 Archivio CONI, Procès-verbal de la session ordinaire du Conseil du CONI du 7 novembre 1935, p. 11. Rapport lu par Vaccaro, secrétaire du CONI.
136 Asc-Fi, BA 119. Lettres de Vaccaro, Secrétaire du CONI, CIS, au bureau technique communal de Florence, 16.07.1936 et 11.11.1936.
137 Acs, Pnf, Servizi Vari, Seria ii, b. 1514, f. CONI 2. Rapport du président de la CIS “Origini, scopi ed attività della Commissione Impianti Sportivi del CONI”, 12.01.1941, p. 3.
138 Id., p. 3-4. Foglio Disposizioni, n° 921, 04.12.1937.
139 Archivio CONI, Procès-verbal de la session ordinaire du Conseil du CONI du 29 septembre 1934, p. 45. Entre le 29 juin 1933, date de sa création et le 29 septembre 1934 quand se réunie le Conseil du CONI, la CIS a organisé 28 sessions et examiné 121 projets : 40 d’entre eux ont été acceptés, 48 nécessitaient des compléments ou révisions et 33 projets ont été refusés ; Archivio CONI, Procès-verbal de la session ordinaire du Conseil du CONI du 20 décembre 1933, p. 16. Rapport de la session de travail du 4 octobre 1933. Pendant le premier trimestre d’activité, plus de 30 projets sont examinés.
140 Archivio CONI, Procès-verbal de la session ordinaire du Conseil du CONI du 7 novembre 1935, p. 11.
141 Archivio CONI, Procès-verbal de la session ordinaire du Conseil du CONI du 28 novembre 1936, p. 38.
142 Archivio CONI, Procès-verbal de la session ordinaire du Conseil du CONI du 23 février 1939, p. 12. Une année de ‘‘l’ère fascite’’ correspond à la période du 28 octobre au 27 octobre de l’année suivante. Dans les statistiques, les projets nécessitant des modifications sont répartis cette fois-ci comme suit : parmi les 144 projets, 17 sont acceptés, 4 sont rejetés, 47 sont jugés favorablement mais nécessitent des modifications, 41 reçoivent un avis suspensif, 13 reçoivent un avis favorable de régularisation et 22 reçoivent un avis de régularisation suspensif.
143 Acs, Pnf, Servizi Vari, Seria ii, b. 1514, f. CONI 2. Rapport du président de la CIS “Origini, scopi ed attività della Commissione Impianti Sportivi del CONI”, 12.01.1941, p. 4.
144 Archivio CONI, Procès-verbal de la session ordinaire du Conseil du CONI du 29 septembre 1934, p. 45.
145 Archivio CONI, Procès-verbal de la session ordinaire du Conseil du CONI du 7 novembre 1935, p. 10.
146 Acs, Pnf, Servizi Vari, Seria ii, b. 1514, f. CONI 2. Rapport du président de la CIS “Origini, scopi ed attività della Commissione Impianti Sportivi del CONI”, 12.01.1941, p. 3.
147 Archivio CONI, Procès-verbal de la session ordinaire du Conseil du CONI du 28 novembre 1936, p. 37-38.
148 Archivio CONI, Procès-verbal de la session ordinaire du Conseil du CONI du 23 février 1939, p. 11.
149 Archivio CONI, Procès-verbal de la session ordinaire du Conseil du CONI du 28 novembre 1936, p. 38.
150 Id., p. 38-39.
151 Id., p. 39.
152 Id., p. 38.
153 Archivio CONI, Procès-verbal de la session ordinaire du Conseil du CONI du 23 février 1939, p. 13-14.
154 Regio Decreto Legge 2 febbraio 1939, n° 302 modificazioni alla legge 21 giugno 1928 n° 1580, che disciplina la costruzione dei campi sportivi. Stadio Pnf- Gioventù Italiana del Littorio-Comando generale, Regolamento per le palestre ginnastiche, xx [1942], p. 24.
155 Acs, Pnf, Servizi Vari, Seria ii, b. 1514, f. CONI 2. Rapport du président de la CIS “Origini, scopi ed attività della Commissione Impianti Sportivi del CONI”, 12.01.1941, p. 6.
156 Les plus importants sont : Carl Diem, Johannes Seiffert, Sportplatz und Kampfbahnen. Leitsätzefür Bau und Instandhaltung, Berlin, Weidmann, 1922 Franz Breithaupt, Turnstätten-Bau, Dresden, Limpert, 1925 ; Carl Diem, Die Anlage von Spiel- und Sportplätzen, Berlin, Weidmann, 1926 ; Carl Diem, Hannes Hacker, Conrad Renner, Übungstättenbau. Ergebnis der Tagung für Spielplatzbau 23.-25.vi.1927, Berlin, Weidmann, 1928 ; Richard Konwiarz, Karl Brandt, Deutscher Sportbau. Constructions sportives allemandes. German Sporting Constructions, Ein Überblick über Form und Plan deutscher Übungstätten, Berlin, DRA, 1930.
157 Cf. BArch, R 36/2048. Lettre du maire de Meseritz au Deutscher Städtetag, 15.05.1936.
158 Carl Diem, Hannes Hacker, Conrad Renner, (i. A. DRA), Übungsstättenbau, Berlin, Weidmann, 1933 (2e éd. augmentée) ; Wilhelm Hacker, Richtlinienfür Bau und Ausstattung von Turnhallen, Sport- und Spielplätze, Munich, Callwey, 1939 (4e éd.).
159 Wilhelm Schnauck, Wie baut man Übungsstättenbau, Berlin, Limpert, 1937 ; Propagandaamt der Deutschen Arbeitsfront (éd.), Schafft Betriebssportanlagen. Keine Luxus-, sondern Zweckbauten ; keine Stadien, sondern Übungsplätze, Berlin, 1937 ; Otto Ernst Schweitzer, Sportbauten und Bäder, Berlin-Leipzig, Walter de Gruyther & Co., 1938.
160 BArch, R 36/2049. „Rundfrage an die Städte zwischen 10 000 und 50 000 Einw. Betr. : Anlage eines Sportplatzes“, 03.04.1937. Dix questions précises sont posées aux villes de 10 000 à 50 000 habitants.
161 BArch, R 36/2084. Lettre de von Tschammer und Osten à Fiehler [président du Deutscher Gemeindetag], 04.02.1937.
162 BArch R 36/2076. “Maßnahmen der Gemeinden zur Förderung der Leibesübungen. RdErl. D. RuPrMdF. v 12.11.1937 v aI 643 iii/37“, Ministerialblatt des Reichs- und Preussischen Ministeriums des Jnnern, n° 46 du 17.11.1937, p. 1755.
163 BArch, R 36/2049. Lettre du président du Deutscher Gemeindetag (I.A. Wolff), au conseiller du discrict de Norn N.-D., 25.09.1941 en réponse à une lettre du 12.09.1941.
164 BArch, R 36/2049. Lettre du Deutscher Gemeindetag au maire de la ville de Hersfeld, 20.08.1940.
165 BArch, R 1501/1518, Bl. 10-11. Projet d’arrêté de Pfundtner [secrétaire d’État au ministère de l’Intérieur] aux communes et Gemeindeaufsichtsbehörden, juin 1939.
166 BArch, R 1501/1518, Bl. 12-13. Lettre de M. Zschintzsch, ministre (délégué) du Reich de la Science, l’Éducation et l’Instruction populaire, au ministre de l’Intérieur, 28.06.1939.
167 Giuseppe Corbari, “Le piscine coperte in Italie”, Lo sport fascista, a. i, n° 1, juin 1928, p. 58-61.
168 “Avrà Trieste una piscina coperta”, Lo sportfascista, a. ii, n° mars 1929, p. 33-36.
169 Circulaire de Turati, cité in Filippo Muzi, “I campi sportivi comunali”, art. cit., p. 7.
170 Gian Carlo Eynard, “Moderne vedute sui requisiti tecnici d’una piscina da nuoto”, Lo sportfascista, a. ii, n° 9, septembre 1929, p. 58-65.
171 Archivio CONI, Procès-verbal de la session extraordinaire du Conseil du CONI du 4 octobre 1933, p. 17.
172 Id., p. 18.
173 Acs, Min. Interno, Comuni, 1934-1936, b. 2485. Circulaire intitulée “Piscine coperte e bagni pubblici” du ministère de l’Intérieur, au Gouverneur de Rome, au haut-commissaire pour la province de Naples et aux préfets du Royaume, 11.11.1933.
174 Id.
175 Archivio CONI, Procès-verbal de la session extraordinaire du Conseil du CONI du 4 octobre 1933, p. 30.
176 Acs, Min. Interno, Comuni, 1934-1936, b. 2485. Circulaire intitulée “Costruzione piscine coperte” du ministère de l’Intérieur, au Gouverneur de Rome, au haut-commissaire pour la province de Naples et aux préfets du Royaume et au commissaire spécial pour l’Agro Pontino à Littoria, 10.12.1933.
177 Acs, Min. Interno, Comuni, 1934-36, b. 2485. Lettre de A. Festa, préfet de Ferrara, au ministère de l’Intérieur, direction générale de l’administration civile, 28.05.1935.
178 Luigi Secchi, “Le pubbliche piscine all’aperto”, Ilpolitecnico, a. lxxvi, 11, novembre 1928, p. 626-635, cité in Augusto Rossari, “L’architettura per lo sport nel periodo tra le due guerre”, in Ornella Selvafolta (dir.), Costruire in Lombardia 18801980. Impianti sportivi. Parchi e giardini, Milan, Electra, 1990, p. 52.
179 Augusto Rossari, “L’architettura per lo sport nel periodo tra le due guerre”, art. cit., p. 44.
180 Ibid., p. 46.
181 E[nrico] D[el] D[ebbio], “Piscine”, Enciclopedia Italiana, 1935, p. 415 et suiv.
182 Enrico Del Debbio, Piscine, Rome, Fratelli Palombi, 1933, p. 9. Dans ce livre, Del Debbio estime qu’un bassin est nécessaire pour 40 personnes. Il compte 30 minutes de bain par personne par semaine, puis calcule le nombre de piscines nécessaires selon la population sur une base de 0,02 m2 par habitant.
183 Archivio CONI, Procès-verbal de la session ordinaire du Conseil du CONI du 29 septembre 1934, p. 40.
184 Gian Carlo Eynard, “Moderne vedute sui requisiti tecnici d’una piscina da nuoto”, art. cit., p. 58.
185 Augusto Rossari, “L’architettura per lo sport nel periodo tra le due guerre”, art. cit., p. 44.
186 Ibid., p. 46.
187 Archivio CONI, Procès-verbal de la session ordinaire du Conseil du CONI du 28 novembre 1936, p. 42.
188 CONI, Cronache radiofoniche dello sport, Anni xiv-xv E.F., op. cit., 26.12.1936, p. 116.
189 “esse”, “Le piscine della mostra del Dopolavoro e la loro funzione propagandistica del nuoto”, Lo sportfascista, a. xi, n° 8, août 1938, p. 37-40.
190 “livre”, “Propagandare il nuoto”, Lo sport fascista, a. xii, n° 7, juillet 1939, p. 17-19.
191 Archivio CONI, Procès-verbal de la session ordinaire du Conseil du CONI du 23 février 1939, p. 11.
192 Id., p. 15.
193 Lorenz Peiffer, Turnunterricht im Dritten Reich. Erziehungfür den Krieg ?, Cologne, Pahl-Rügenstein, 1987, p. 90.
194 Ibid., p. 91-92.
195 BArch, R 36/2054. Exposé, Dr. [von Reonne], Berlin, 02.03.1936.
196 Le vice-président du Deutscher Gemeindetag, déjà surchargé par ses fonctions, ne peut accepter le siège que lui propose le ministère au sein du Comité de propagande. Répondant le 23 mars 1937, il recommande le Bürgermeister Richter-Dobberpfuhl. BArch, R 36/2068. Lettre du directeur du Comité de propagande (Schlünder) au Deutscher Gemeindetag (à l’attention du vice-président Zeitler), 17.03.1937.
197 Par exemple : Baugilde, 1937, H. 12, p. 297 ; Bauwelt, 1937, H. 25, p. 563 et les publications de la revue Bauamt und Gemeindebau des années 1930.
198 On trouve cette brochure dans les archives du Deutscher Gemeindetag (BArch R 36/2068) : Propaganda-Ausschuss zur Förderung des Schwimmsports (éd.), Schafft Schwimmbäder auf dem Lande ! Deutsche Jugend schwimmt. Aux pages 36 et 37, on y trouve une carte de la “Grande Allemagne” (Grossdeutschland) : „In ganz Deutschland gibt es nur 5 371 Schwimmbäder“.
199 BArch, R 36/2068. Lettre du directeur du bureau de la propagande et Bannführer [Hassenpflug], au Deutscher Gemeindetag, à l’attention du Oberbahnführer Sürenhagen, 19.03.1937.
200 BArch, R 36/2068. Lettre du directeur du comité de propagande (Hassenpflug), Bannführer, 24.03.1937.
201 Un résumé de l’action „Schafft Schwimmbäder auf dem Lande !“ se trouve dans BArch R 36/2068. Reichsbefehl, 07.05.1937, 17/ii.
202 Richtlinien für die Planung von Schwimmbäder. On les trouve dans BArch, R 36/2068.
203 Jeder Deutsche muss schwimmen, darum baut Schwimmbäder.
204 BArch, R 36/2049. Lettre du président du Deutscher Gemeindetag (i.A. Wolff), au conseiller du discrict de Norn N.-D., 25.09.1941 en réponse à une lettre du 12.09.1941.
205 BArch, R 36/2054. Lettre du directeur du bureau de la propagande et Bannführer (Hassenpflug), au Deutscher Gemeindetag, 19.11.1937.
206 BArch, R 36/2054. Informations transmises à l’agence de presse allemande et au [périodique] Landgemeinde, 25.11.1937.
207 Das Sport-Schwimmbad. Sportgerechte Schwimmbäder in Stadt und Land.
208 „453 neue Schwminnbäder im Jahre 1938”, Landgemeinde, n° 1, 10.01.1938.
209 „453 neue Schwimmbäder”, Der Gemeindetag, 15.01.1938.
210 BArch, R 43 ii/522a, Bl. 162-163. Lettre de Schirach à Hitler, 04.08.1938, p. 12.
211 Il s’agit ici d’une piscine à gestion privée (Schwimmhallenbad G.m.b.H.).
212 BArch, R 3102/1488. Bericht über das 2. Geschäftsjahr der Schwimmhallenbad G.m.b.H. Neumünster umfassend die Zeit vom 1. Januar 1938 bis 31. Dezember 1938, der Geschäftsführer Brinkmann, 11.05.1939.
213 Par exemple : Otto Ernst Schweitzer, Sportbauten und Bäder, op. cit. ; Heinz Hermann, Das Sport-Schwimmbad, Berlin, Otto Elsner, 1938.
214 Otto Ernst Schweitzer, Sportbauten und Bäder, op. cit., p. 35.
215 Ibid., p. 36.
216 Ag-Ts, Ufficio Tecnico, prot. corr. 189/1929. Lettre de Turati, au podestà de Trieste, 13.04.1929.
217 “Lo Stadio del Littorio s’inaugura oggi tra l’entusismo degli sportivi triestini. Realizzazione”, Il Piccolo di Trieste, 25.09.1932, in Il Piccolo, 25.09.1992, p. 25.
218 Acs, Pcm, 1928-1930, b. 3 2-5, f. 3344, 2. Lettre du préfet de Macerata à la présidence du conseil des ministres, 30.05.1928.
219 Filippo Muzi, “I campi sportivi comunali”, art. cit., p. 5.
220 Acs, Pcm, 1928-1930, b. 3/2-5, f. 4301. Bonacossa, Mémento, 15.09.1928.
221 Id., p. 1-2.
222 Acs, Pcm, 1928-1930, b. 3/2-5, f. 4301. Onb (R. Ricci), réponse au mémento de Bonacossa, 15.11.1928.
223 E[nrico] D[el] D[ebbio], “Stadio”, Enciclopedia Italiana, 1936, p. 440.
224 “Il Nuovo Campo Sportivo del Littorio”, Padova, art. cit.
225 Titre de l’affiche d’Angelo Canevari, in CONI, ii° Mostra nazionale d’arte ispirata allo sport. Organizzata dal CONI, Mercati Traianei-Roma, Anno 1940-xviii E.F., Rome, SAET, 1940, p. 65.
226 Cf. notamment les articles suivants dans Lo sport fascista Piero Paselli, ““Rugby” sport latino”, Lo sport fascista, a. i, n° 4, septembre 1928, p. 105-110 ; Stefano Bellandi, “Il dillettante del Rugby”, Lo sport fascista, a. i, n° 7, décembre 1928, p. 3-4 ; Piero Paselli, “Il primo campionato italiano di rugby”, Lo sport fascista, a. ii, n° 3, mars 1929, p. 27-30 ; Mario Ciri, “La palla ovale e la sua diffusione”, Lo sport fascista, a. xii, n° 1, janvier 1939 ; p. 35-38 ; Mario Ciri, “Aspetti e problemi del rugby italiano”, Lo sportfascista, a. xii, n° 6, juin 1939, p. 53-59 ; Mario Ciri, “Il periodo della pallaovale”, Lo sport fascista, a. xii, n° 11, novembre 1939, p. 45-47.
227 Archivio CONI, Procès-verbal de la session ordinaire du Conseil du CONI du 23 février 1939, p. 14.
228 Augusto Turati, “Préface”, in Pnf, Campo Sportivo del Littorio, op. cit., p. 4.
229 Acs, Pcm, 1928-1930, b. 3/2-5, f. 3344. Article de journal, s.d., s.l.
230 Id.
231 Marcello Gallian, Arpinati politico e uomo di sport, op. cit., p. 135.
232 E[nrico] D[el] D[ebbio], “Stadio”, Enciclopedia Italiana, 1936, p. 440.
233 CONI, Cronache radiofoniche dello sport, Anni xiv-xv E.F., op. cit., 11.07.1936, p. 47.
234 Archivio CONI, Procès-verbal de la session ordinaire du Conseil du CONI du 23 février 1939, p. 13.
235 Mario Grandi (dir.), Un secolo di ginnastica e di sport a San Giovanni in Persiceto. 1876-1985, Comune di San Giovanni in Persiceto, 1986, p. 140.
236 Augusto Turati, “Préface”, in Pnf, Campo Sportivo del Littorio, op. cit., p. 3.
237 Id., p. 4.
238 Asc-Fi, BA 116. Lettre de l’« Ingénieur Directeur », sur ordre dupodestà Florence, au marquis Luigi Ridolfi, Casa del Fascio, Florence, 06.06.1932.
239 Gerhard Krause (unter der Mitwirkung v. Werner March), Das Deutsche Sportforum, DRA (éd.), Berlin, Weidmann, 1928, p. 12.
240 Dr.-Ing. Fuchs-Röll, „Adolf-Hitler-Kampfbahn in Stuttgart“, Zentralblatt der Bauverwaltung vereinigt mit Zeitschriftfür Bauwesen, 53. Jg., Berlin, 16.08.1933, p. 413.
241 Ibid. Voir le plan p. 414.
242 Otto Ernst Schweitzer, Sportbauten und Bäder, op. cit., p. 31.
243 Ibid., p. 31.
244 Arno Breitmeyer, Paul Gerhard Hoffmann, Sport und Staat, Bd. I, 2. Aufl., Berlin, Reichssportverlag, 1936, p. 33-34.
245 Ibid., p. 34-35.
246 Erich Jahn, „Berlin als Stadt des Sports“, art. cit., p. 9.
247 Acs, Pnf, Servizi Vari, Seria ii, b. 1514, f. CONI 2. Rapport du président de la CIS “Origini, scopi ed attività della Commissione Impianti Sportivi del CONI”, 12.01.1941, p. 1.
248 Id., p. 1.
249 “Il Nuovo Campo Sportivo del Littorio”, Padova, art. cit.
250 Ibid.
251 Citation de l’exposé du chef du gouvernement (italiques dans le texte original), in Ibid.
252 Acs, Pcm, 1928-1930, b. 3/2-5, f. 3344, sf. 1. Lettre du sous-secrétaire d’État aux préfets du Royaume, septembre 1927.
253 “Lo stadio del Littorio”, Trieste nelle realizzazioni fasciste, i-xiii E.F., n° speciale edito per il xx annuale dell’intervento, Rome, Opere Pubbliche. Rassegna mensile illustrata, 1935, p. 159.
254 “Lo Stadio del Littorio”, Rivista mensile della Città di Trieste, septembre 1932, n° 9, p. 319.
255 Acs, Pcm, 1928-1930, 3/2-5, b. 3344. La préfecture royale de Trevise envoie le 18 novembre 1927 un court bilan des constructions suite à la circulaire concernant la construction du Campo del Littorio. Lettre du préfet de Treviso à la présidence du conseil des ministres de Rome, 18.11.1927.
256 “Una disposizione di S.E. Turati per l’inaugurazione dei campi sportivi”, Il CONI, a. i, n° 12., 03.10.1929, p. 1.
257 “L’inaugurazione dei campi sportivi il 28 Ottobre”, Il CONI, a. i, n° 14, 17.10.1929, p. 1.
258 “Altri campi sportivi inaugurati il 28 Ottobre”, Il CONI, a. i, n° 16, 31.10.1929, p. 1.
259 Trieste 1900-1999 Cent’anni di storia, Volume quatro 1931-1938, Trieste, Publisport, 1998, p. 61.
260 “Ventimila spettatori al’inaugurazione del nostro Stadio del Littorio. La cerimonia ufficiale”, Il Piccolo della sera, art. cit., p. 26.
261 “Lo Stadio del Littorio”, Rivista mensile della Città di Trieste, art. cit., p. 320.
262 “Lo Stadio del Littorio s’inaugura oggi tra l’entusismo degli sportivi triestini. Realizzazione”, Il Piccolo di Trieste, 25.09.1932, art. cit., p. 25.
263 “Lo Stadio del Littorio”, Rivista mensile della Città di Trieste, art. cit., p. 320.
264 Ibid., p. 320.
265 “Il Nuovo Campo Sportivo del Littorio”, Padova, art. cit.
266 Ibid.
267 Filippo Muzi, “I campi sportivi comunali”, art. cit., p. 6.
268 In Il Piccolo (delle ore diciotto), s.d. (in Ag-Ts, Ufficio Tecnico, prot. corr. 189/1929).
269 Circulaire de Turati, 1928. In Filippo Muzi, “I campi sportivi comunali”, art. cit., p. 7.
270 Ag-Ts, Segr. Gen., prot. corr. 5/86/1931. Lettre du Pnf-Fascio de Trieste, à la commune de Trieste, 03.02.1931.
271 “Lo Stadio del Littorio s’inaugura oggi tra l’entusismo degli sportivi triestini. Dal progetto al compimento”, Il Piccolo di Trieste, 25.09.1932, in Il Piccolo, 25.09.1992, p. 25.
272 Ainsi que s’en vante Achille Starace devant le Conseil du CONI : « C’est la saine administration qui a consenti à assumer des engagements pour la construction d’équipements sportifs pour les masses ouvrières ; même cela est dû à la collaboration instaurée par l’unité de commandement » (Archivio CONI, Procès-verbal de la session ordinaire du Conseil du CONI du 23 février 1939, p. 7).
273 Hajo Bernett, Der Weg des Sports in die nationalsozialistische Diktatur, op. cit., p. 91.
274 BArch R 36/2084. Lettre de Tschammer au président du Deutscher Gemeindetag , Dr. Fiehler, 13.11.1936.
275 BArch, R 36/2049. Le maire de Geisenheim a. Rh., Stahl, „Denkschrift zur Schaffung eines Kreissportfeldes im Anschuß an das Staatliche Realgymnasium Geisenheim-Rüdesheim-Rh., An die mit den Fragen der Leibesübungen befassten Reichsund parteiamtlichen Zentralbehörden, die Mittelbehörden mit dem gleichen Aufgabengebiet innerhalb des Gaues Hessen-Nassau, sowie die als Förderer des Planes in Betracht kommenden Behörden, Firmen und Einzelpersonen im Rheingaukreise und seiner näheren Umgebung“, 19.10.1937.
276 George L. Mosse, Intervista sul nazismo, Rome-Bari, Laterza, 1997 [1977], p. 69-70.
277 BArch, R 36/2051, Bl. 2-3. A. Breitmeyer (par délégation du Reichssportführer), „Richtlinien für den Sportbetrieb von Juden und sonstigen Nichtarien“, 18.07.1934.
278 BArch, R 36/2051, Bl. 4. Lettre du Reichssportführer (par délégation), au Deutscher Gemeindetag, 12.09.1934.
279 BArch, R 36/2051, Bl. 6. Lettre du secrétaire général du Deutscher Gemeindetag en qualité de représentant du vice-président (Dr. Zeitler), aux communes et communautés de communes de plus de 5 000 habitants („Vergebung kommunaler Übungsstätten an jüdische Organisationen“), 19.09.1934.
280 BArch, R 36/2051, Bl. 7. Lettre du maire de la ville de Peiskretscham au Deutsche Gemeindetag, par le chef administratif de circonscription (Landrat) de Gleiwitz, 25.09.1934.
281 BArch, R 36/2051, Bl. 8. Lettre du vice-président du Deutscher Gemeindetag au maire de la ville de Peiskretscham, 02.10.1934.
282 BArch, R 36/2051, Bl. 9. Lettre du ministère des Affaires étrangères au Deutscher Gemeindetag, 13.11.1934.
283 Id.
284 BArch, R 36/2051. Lettre du Stadtturnrat de Remscheid au Deutscher Gemeindetag, 20.10.1934.
285 BArch, R 36/2051, Bl. 14. Lettre du Deutscher Gemeindetag au maire de la ville de Remscheid, 25.10.1934.
286 “Si costruisce”, Lo sport fascista, a. ii, n° 11, novembre 1929, p. 1.
287 Acs, Min. Interno, Comuni, 1934-1936, b. 2485. Circulaire intitulée “Costruzione Campi sportivi del Littorio” du ministère de l’Intérieur, aux préfets du Royaume, 09.08.1929.
288 “Si costruisce”, art. cit., p. 1.
289 Cette circulaire est reproduite dans Filippo Muzi, “I campi sportivi comunali”, art. cit., p. 7.
290 Acs, Min. Interno, Comuni, 1934-1936, b. 2485. Circulaire intitulée “Campi sportivi e piscine coperte” du ministère de l’Intérieur, aux préfets du Royaume et au haut-commissaire pour la province de Naples, 27.09.1929.
291 “Si costruisce”, art. cit., p. 1-5.
292 Circulaire de Turati aux Bureaux de sport provinciaux, in “Si costruisce”, art. cit., p. 3.
293 “I campi sportivi comunali costruiti durante l’Anno vi”, Il CONI, 12.09.1929, n° 9, p. 1.
294 Ibid., p. 1.
295 “L’opera del Partito per la costruzione di campi sportivi”, Il CONI, 10.10.1929, a. i, n° 13, p. 2.
296 Voir Il CONI, 31.03.1930, n° 13, (Italie du nord) et Il CONI, 14.06.1930, n° 19, (Italie centrale) in Francesco Maria Varrasi, Economia, politica e sport in Italia, op. cit., p. 205-206.
297 Les regroupements des régions dans la publication de 1930 ne sont pas identiques à ceux figurant dans l’article du CONI du 12.09.1929. Dans son travail, Varrasi a pris soin de les recomposer pour permettre une comparaison.
298 Varrasi souligne que puisque les données dans Il CONI ne sont pas différenciées selon le type de construction, le nombre présenté est largement surévalué (25-30 %). Cf. Francesco Maria Varrasi, Economia, politica e sport in Italia, op. cit., p. 206-207.
299 Ibid., p. 208.
300 Filippo Muzi, “I campi sportivi comunali”, art. cit., p. 5.
301 Ibid.
302 Asc-Bo, Carteggio Amministrativo, 1929, Tit. X, Rub. 3, Sez. 1-7, corda n° 1353. Le préfet de Bologne, M. Guadagnini, aux podestà de la province, 29.10.1929.
303 Uberto Martinelli, “Il nuovo ippodromo bolognese”, Lo sport fascista, a. ii, n° 10, octobre 1929, p. 74-78.
304 L. Ferrario, “I campi sportivi in Italia e la necessità di vigilarne la costruzione”, La Gazzetta dello sport, 10.04.1930, p. 3-4.
305 “3280 campi sportivi in Italia”, Il CONI, 13.01.1930, n° 2.
306 Circulaire de Turati aux secrétaires des fédérations provinciales fascistes, in Il CONI, 21.05.1930, n° 16, cité in Francesco Maria Varrasi, Economia, politica e sport in Italia, op. cit., p. 208-209.
307 Cf. Felice Fabrizio, Sport efascismo, op. cit., p. 23 ; Sur la Sicile, cf. Raffaello Guzman, “Il rinnovamento sportivo siciliano”, Lo sport fascista, a. i, n° 11, novembre 1928, p. 108-112.
308 Filippo Muzi, “I campi sportivi comunali”, art. cit., p. 5.
309 Archivio CONI, Procès-verbal de la session ordinaire du Conseil du CONI du 29 septembre 1934, p. 33-34.
310 Id., p. 46.
311 Le secrétaire du CONI, Giorgio Vaccaro, raconte : « les travaux avaient déjà commencé à l’insu du CONI. Nous avons dû alors intervenir et nous avons trouvé un ingénieur qui avait pris comme modèle le Stade de Rome, qui, comme vous le savez, est dépassé depuis longtemps, et il l’avait amené là-bas [à Bari] en utilisant en partie les vieux dessins. Nous avons fait intervenir à temps notre président pour que les travaux s’arrêtent. Ils nous ont alors mis devant le fait établi le duce vient à Bari et la responsabilité est la vôtre. Mais nous avons quand même fait modifier ce qui était possible. » Archivio CONI, Procès-verbal de la session ordinaire du Conseil du CONI du 29 septembre 1934, p. 46.
312 Id., p. 47.
313 Acs, Min. Interno, Comuni, 1934-1936, b. 2485. Mémento, 29.10.1933.
314 Archivio CONI, Procès-verbal de la session ordinaire du Conseil du CONI du 23 février 1939, p. 15-16.
315 Ag-Ts, Ufficio Tecnico, prot. corr. 216/4/1939. Lettre de la Fédération italienne d’athlétisme à Aldo Badalotti, directeur du Bureau des travaux publics de Trieste, 18.12.1939.
316 BArch, R 36/2076. Lettre du président du discrict de Schleswig dans le Gau vii (Nordmark) au conseiller du Land de Schleswig, 23.03.1938, p. 1-3.
317 Lorenz Peiffer, „“Volk, Rasse und Führertum”“, art. cit., p. 50.
318 BArch, R 43 ii/522a, Bl. 162. Lettre de Schirach à Hitler, 04.08.1938, p. 1-2.
319 Id., p. 1.
320 BArch, R 43 ii/522a, Bl. 165. „Das 6-jährige Bauprogramm des Propaganda-Ausschusses zur Förderung des Schwimmsports“, s.d. [1937-1938], p. 1. (Pièce jointe à la lettre de Schirach à Hitler du 04.08.1938).
321 BArch, R 43 ii/522a, Bl. 162. Lettre de Schirach à Hitler, 04.08.1938, p. 1.
322 Id., p. 2.
323 Id.
324 BArch, R 43 ii/522a, Bl. 165. „Das 6-jährige Bauprogramm des Propaganda-Ausschusses zur Förderung des Schwimmsports“, s.d. [1937-1938]. Les prévisions, en millions, sont les suivantes : 1938 : 2, 9 ; 1939 : 2,81 ; 1940 : 2,81 ; 1941 : 2,81 ; 1942 : 2,72 ; 1943 : 2,70.
325 BArch, R 43 ii/522a, Bl. 162. Annotation manuscrite (datée du 17.08.1938) sur la lettre de Schirach à Hitler, du 04.08.1938.
326 BArch, R 43 ii/522a, Bl. 167. Lettre de Lammers à Schirach, 25.08.1938.
327 En 1933, Carl Diem, qui est invité comme expert en Turquie afin d’y analyser le développement du sport national, propose au directeur turc du service de construction des équipements sportifs (Leiter des Sportstättenbauabteilung) un voyage de quatre semaines en Allemagne et en Italie. BArch, R 1501/5615, Bl. 82. Carl Diem, „Vorschläge über den Ausbau der Körpererziehung in der Türkei. Bericht erstattet auf Grund der Studienreise. September-Oktober 1933 im Auftrage der Türkischen Volkspartei“.
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Les chemins de la décolonisation de l’empire colonial français, 1936-1956
Colloque organisé par l’IHTP les 4 et 5 octobre 1984
Charles-Robert Ageron (dir.)
1986
Premières communautés paysannes en Méditerranée occidentale
Actes du Colloque International du CNRS (Montpellier, 26-29 avril 1983)
Jean Guilaine, Jean Courtin, Jean-Louis Roudil et al. (dir.)
1987
La formation de l’Irak contemporain
Le rôle politique des ulémas chiites à la fin de la domination ottomane et au moment de la création de l’état irakien
Pierre-Jean Luizard
2002
La télévision des Trente Glorieuses
Culture et politique
Évelyne Cohen et Marie-Françoise Lévy (dir.)
2007
L’homme et sa diversité
Perspectives en enjeux de l’anthropologie biologique
Anne-Marie Guihard-Costa, Gilles Boetsch et Alain Froment (dir.)
2007