Les déficiences de l’ancienne métaphysique. La critique hégélienne de la métaphysique dans le « Concept préliminaire » de la Logique de l’Encyclopédie
p. 177-190
Texte intégral
1Quand on pose la question de savoir si Hegel doit être pensé avec ou sans métaphysique, et quand on considère le « Concept préliminaire » de la Logique encyclopédique, on doit très nettement se prononcer en faveur d’un Hegel avec de la métaphysique. Cependant il faut immédiatement préciser que la philosophie au sens hégélien ne s’inscrit plus dans la lignée de l’ancienne métaphysique ; elle requiert au contraire de nouvelles déterminations du penser. Les déficiences de ce que Hegel appelle la vieille ou l’ancienne métaphysique sont soulignées dans le « Concept préliminaire » de son Encyclopédie.
2Mais avant d’en venir à l’ancienne métaphysique, il convient d’abord de clarifier ce qui constitue le « Concept préliminaire » de la Science de la Logique du point de vue systématique et de celui du contenu. La détermination du point de vue de ce texte de la philosophie hégélienne nous aide finalement aussi à comprendre sa critique de la métaphysique. Hegel a fait précéder sa Logique, qui forme la première partie de son Encyclopédie et donc de son système, par un « Concept préliminaire » qui doit introduire à la méthode du penser en général tout comme à sa Logique. Mais pourquoi donc la Logique, qui doit se développer par elle-même et sans ajout de l’extérieur, a-t-elle besoin d’un « concept préliminaire », qui doit introduire aussi à cette logique à l’aide de figures empruntées à l’histoire de la philosophie ? Cette question fait encore l’objet de discussions parmi les chercheurs1. La nécessité d’un « avant » de la Logique a sans doute de multiples raisons. Il s’agit d’arguments méthodiques et finalement aussi didactiques, que nous allons expliciter plus loin. Ce qui est décisif, du point de vue du Système, c’est que le « concept préliminaire » se tient déjà dans le « concept » de la Logique, si bien qu’il n’est pas au sens logique « avant » le concept, donc non-conceptuel, comme Heidegger par exemple réclame une compréhension pré-conceptuelle de l’Être. Cet aspect non-conceptuel ou pré-conceptuel n’est pas du tout possible dans le cadre de la pensée de Hegel. L’acte de penser se fait toujours à l’aide de concepts et leur est ainsi toujours déjà lié. Hegel voulait donc, avant le début proprement dit de la Logique, amener la conscience à un point de vue qui lui permette enfin de commencer par la Logique proprement dite. Hegel lui-même reconnaissait ainsi l’existence du problème suivant : il se trouvait avec ces préliminaires d’une certaine manière avant ou bien en-dehors de la Logique, alors que la Logique doit être comprise à partir d’elle-même et ne doit pas ajouter d’éléments empiriques. Il maintient pourtant fermement cette idée d’une préparation à la Logique qui se situe hors de la Logique dans les trois éditions de son Encyclopédie de 1817, 1827 et 1830. Que ce « concept préliminaire » ait revêtu une grande importance aux yeux de Hegel, on peut aussi le voir dans les cours sur la Logique qui éclairent les paragraphes de l’Encyclopédie2. L’Encyclopédie se conçoit comme un manuel formel, qui doit être complété par des cours. C’est ainsi que l’aspect proprement didactique évoqué plus haut apparaît. Il ne constitue certes pas l’argument principal en faveur de l’introduction du « concept préliminaire », mais doit également être pris en considération. Hegel voulait introduire ses étudiants à sa Logique pour les rendre susceptibles de la comprendre. Il tente de reconstruire cette compréhension en recourant à l’histoire de la philosophie. À Berlin, de 1819 à 1831, Hegel a présenté un cours sur le thème « Logique et Métaphysique » à chaque semestre d’été, dont huit cahiers de notes sont conservés. Dans ses leçons, Hegel ne s’est pas contenté de paraphraser ou simplement de répéter le texte imprimé de l’Encyclopédie, mais chaque cours (et donc chaque cahier) comporte des points forts et un caractère spécial, selon ce qui motivait philosophiquement Hegel à chaque semestre. Comme il n’y a guère de manuscrit de cours écrits de la main de Hegel, les notes des étudiants ont donc un rôle décisif dans la compréhension de la pensée de Hegel. Pour le « concept préliminaire », c’est le cahier de Heinrich Gustav Hotho (1823) qui a le plus d’importance ; d’ailleurs, Leopold von Henning, en tant qu’éditeur de l’Encyclopédie dans l’édition des amis du défunt, a entre autres utilisé cette copie pour ce qu’il est convenu d’appeler les additions. On peut observer que le « concept préliminaire » occupe dans les cours magistraux un large espace. Souvent, il représente la moitié du volume des leçons portant sur la Logique. Ce qui veut dire que Hegel faisait cours un demi-semestre sur le « concept préliminaire » et qu’il consacrait l’autre moitié aux trois parties de la Logique. C’est ainsi qu’on peut voir l’importance considérable que revêtait à ses yeux cette partie introductive. Dans chacune des trois éditions de l’Encyclopédie on retrouve ce « concept préliminaire » et, en 1827 (pour la deuxième édition), on constate même une importante augmentation de cette section. Dans les trois éditions, il s’agit d’abord d’une détermination générale de la méthode et de la manière de penser, puis Hegel commence par la détermination de la Logique comme science de l’Idée pure, qui est l’Idée dans l’élément abstrait du penser. Suivent les « trois positions de la pensée relativement à l’objectivité », qui ne jouaient en 1817 qu’un rôle implicite et qui prennent une place toujours plus grande en 1827, en 1830 et dans les notes prises aux cours. Hegel lui-même dit à propos de ces trois positions : « Le traitement des points de vue, que j’ai distingués ici, devrait répondre à un intérêt actuel. Cette introduction m’a donné d’autant plus de fil à retordre, qu’elle ne peut se situer qu’avant et non dans la philosophie elle-même. »3 Ici, on voit poindre à nouveau le problème de « l’avant » de la philosophie, c’est-à-dire de la Logique. Il s’agit donc d’un point de vue « anticipatif », qui ne peut être compris que « de façon historique et en raisonnant »4 et non pas précisément de manière spéculative.
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3Qu’est-ce maintenant qui constitue ces « trois positions de la pensée relativement à l’objectivité » ? Nous allons répondre à cette question dans ce qui suit. Il s’agit ici de pensées objectives, qui sont la vérité et les objets absolus de la philosophie. Ceci ne concerne donc pas uniquement un point de vue subjectif ; entendement et raison sont aussi dans le monde. Hegel se dresse ainsi contre la conception qui ne voit dans le penser que quelque chose de subjectif. Les déterminations du penser sont aussi des déterminations de l’être. Hegel nomme les pensées des pensées objectives,
parmi lesquelles on a à compter aussi les formes qui habituellement sont tout d’abord étudiées dans la Logique ordinaire et prises seulement pour les formes de la pensée consciente. La Logique coïncide par conséquent avec la métaphysique, la science des choses saisies en des pensées, qui passaient pour exprimer les essentialités des choses5.
4À cet endroit significatif, la métaphysique apparaît à présent en son sens positif, et ici s’exprime le concept proprement hégélien de la métaphysique, déjà dégagé de l’ancienne métaphysique. Dans quelle mesure logique et métaphysique se distinguent, mais se correspondent aussi, c’est là un thème décisif pour toute l’histoire du développement et pour la détermination de la Logique de Hegel6. Destinées à saisir le rapport entre subjectivité et objectivité, ou bien entre infinité et finité, les trois positions de la pensée relativement à l’objectivité conduisent à travers le « concept préliminaire », dans une langue non spéculative, jusqu’au point de vue de la Logique. Les trois positions doivent être une aide pour « éclaircir et dégager le point de vue qu’on attribue ici à la Logique »7. Ces trois positions sont premièrement la métaphysique, sur laquelle nous allons principalement nous pencher dans la présente contribution. Il s’agit ensuite de la philosophie critique de Kant et de l’empirisme, qui constituent la deuxième position. Enfin, Hegel nomme la troisième position le savoir immédiat, qui correspond à la philosophie de Jacobi. À propos de ces positions, Hegel déclare : « l’intérêt du temps présent tourne autour de ces rapports »8. Hegel ne prétend donc pas simplement poursuivre à travers ces trois positions son propre but philosophique, qui consiste à mener au point de vue de la Logique. Il s’agit aussi pour lui de prendre en compte un intérêt contemporain pour ces positions philosophiques, afin de clarifier grâce à elles de manière exemplaire un état de fait. Cet état de fait peut être défini comme la relation du sujet et de l’objet. Cette relation a été déterminée de manière différente selon les époques et, au sens de Hegel, elle l’a été de manière insatisfaisante. Il prétend donc que ces trois positions sont aptes à préparer à sa Logique. Comme il peut revenir sur un intérêt et un savoir historique déterminés, il choisit précisément ces positions et montre en détail leurs déficiences. Mais reste la question de savoir si l’on peut véritablement supposer un tel intérêt ou bien si l’argument de Hegel n’est pas plutôt de nature rhétorique, en vue d’exposer sa propre vision des choses. En tous cas, Hegel conçoit ces trois positions sur le fond de l’opposition du sujet et de l’objet, du penser et de l’être. Elles peuvent être résumées comme suit.
5L’ancienne métaphysique n’avait pas encore conscience du rapport catégorial du sujet et de l’objet. Elle était en ce sens naïve, et sujet et objet (Objekt) ou encore conscience et ob-jet (Gegenstand) n’étaient pas encore séparés9. La deuxième position, qui regroupe la philosophie de Kant et l’empirisme, connaissait déjà la séparation entre le sujet et l’objet. Il y avait désormais une limite entre ces deux domaines. Pour Kant, l’objet ne peut même plus être connu. La troisième position consiste à nouveau en une unité du sujet et de l’objet et donc en une unité du penser et de l’être. Mais, par rapport à l’ancienne (alte) métaphysique, cette unité est à présent fondée par une méthode. Dans la pensée naïve de l’ancienne métaphysique, le vrai devait être atteint par la pensée. L’opposition entre pensée et objectivité n’était pas encore présente. Jacobi parle à ce propos d’une immédiateté consciemment choisie. Sujet et objet sont fondés dans la croyance et sont dans une attitude conflictuelle à l’égard de la connaissance. Ce n’est que par un saut périlleux (salto mortale) et non par la connaissance que l’on parvient à la croyance10. Hegel exige alors que soit surmontée l’opposition entre l’immédiateté du savoir et la médiation, telle qu’elle se présente au troisième niveau (Stufe). Mais ceci doit être examiné dans la logique elle-même et non dans le raisonnement historique. Ainsi, la position du savoir immédiat forme la transition vers l’immédiateté de la Logique et par là vers la question de son commencement. Que ce commencement doive être maintenant à nouveau pur et immédiat, mais pourtant pas au sens de Jacobi, est un grand défi philosophique, auquel Hegel s’est mesuré dans la Logique de l’Être de 1812 et, de manière différente, dans celle de 1832. Les trois positions doivent conduire à ce commencement et établir sa nécessité, en montrant que ces formes de l’histoire de la philosophie étaient certes nécessaires, mais non point aptes à penser ce commencement de la Logique et par suite le procès logique-dialectique.
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6Après cet aperçu concernant la fonction systématique du « concept préliminaire », il convient à présent d’examiner de plus près la première position, c’est-à-dire la métaphysique. Comment Hegel caractérise-t-il ici la métaphysique et de quel genre de métaphysique s’agit-il ? Il est sans doute étonnant que Hegel ne nomme pas expressis verbis les philosophes qu’il critique. Il parle souvent de la vieille (alte) métaphysique ou de l’ancienne (vormalige) métaphysique. Déjà, dans l’Encyclopédie de 1817, alors même que les trois positions de la pensée relativement à l’objectivité n’étaient pas élaborées, Hegel mentionnait la métaphysique, qui se divise en ontologie, psychologie et cosmologie rationnelles, et en théologie naturelle. La tâche de la Logique – être une science du penser – était auparavant assurée par la métaphysique,
car elle voulait saisir les objets de la pensée dans des déterminations de la pensée. Elle était donc un penser qui se trouvait déterminé en lui-même. Cependant elle avait ensuite des objets déterminés auxquels elle appliquait les déterminations de la pensée. Elle a donc pour contenu des objets déterminés, auprès desquels se mouvaient ces déterminations de la pensée. Mais ces objets eux-mêmes sont des objets très généraux, ils sont ceux qui appartiennent également au sol de la pensée : l’esprit, le monde, Dieu11.
7Comme en métaphysique il s’agit des déterminations du penser et donc aussi des conclusions de la pensée, Hegel place la métaphysique d’alors dans un rapport direct à la Logique, ce qui veut dire à sa propre Logique.
Notre Logique se trouve donc en rapport avec l’ancienne métaphysique. Il est donc clair, que le logique a le même but que la métaphysique antécédente ; que son sol est le monde de la pensée pure. La représentation la plus éclatante du logique était donc la métaphysique, car son grand intérêt était de connaître par la pensée Dieu et le monde, non pas par l’intuition des sens, non point par l’expérience mais par la pensée12.
8Il souligne donc de manière positive, à propos de ce point de vue philosophique, qu’il s’agit déjà ici du penser et de ses déterminations. Dans ce penser qu’il qualifie de naïf, l’objet du penser n’est pas encore différencié. Il n’y a donc pas de conscience de ce que l’opposition se trouve elle-même dans la conscience. Une figure telle que la conscience de soi, qui est à elle-même son propre objet, n’est donc pas encore connue dans l’ancienne métaphysique. Le penser métaphysique parvient à la vérité par la ratiocination (Nachdenken) et non par la véritable réflexion (Reflexion) qui seule met les choses en relation. La métaphysique croit donc que le sujet et l’objet sont immédiatement liés. Cette sorte de philosophie prend dans la présentation de Hegel une allure naïve et innocente. Ce n’est qu’avec le penser réflexif que le sujet peut être posé dans un rapport avec l’objet. De quelle manière ce rapport se transforme-t-il en un procès dialectique, c’est ce que montre la Science de la Logique de Hegel. L’ancienne (alte) métaphysique ne connaissait pas encore ce procès.
9Un autre point sur lequel Hegel critique l’ancienne métaphysique est son unilatéralité : elle en reste encore à un point de vue fini. Elle n’examine pas seulement la nature des déterminations de l’entendement, mais essaie de déterminer l’absolu par la simple adjonction de prédicats. Le défaut de l’ancienne métaphysique est donc de vouloir connaître un contenu infini à l’aide de déterminations finies d’entendement. Lorsque, par exemple, le contenu est « Dieu », on lui attribue le prédicat de l’existence. Le contenu est donc spéculatif, mais les déterminations du penser restent unilatérales, parce qu’elles sont finies. Parce que, de plus, elles ne sont pas médiatisées par un procès dialectique, elles apparaissent comme immédiatement liées. Ce n’est qu’avec la pensée spéculative que cette opposition apparente – selon Hegel – sera dépassée. C’est alors seulement qu’elles perdent leur unilatéralité et leur finitude.
10Après avoir présenté la méthode de l’ancienne métaphysique comme insuffisante, on en vient à ses contenus ou encore à ses objets. Ces derniers sont le monde, l’âme, Dieu. Ces objets sont également des objets de la raison. Ils sont donc aussi pour Hegel absolument appropriés d’un point de vue philosophique, ils « paraissent fournir à la pensée un point d’appui ferme »13. Mais ce n’est que par le penser qu’ils reçoivent leur détermination ferme. La métaphysique ne comprend pas la pensée objective incluse dans ses objets. Elle peut certes faire appel à des principes premiers, mais elle se heurte à une limite lorsqu’il s’agit de la médiation entre celui qui pense et son objet. Un véritable appui ne peut donc être obtenu de cette manière. Hegel reproche à cette philosophie son dogmatisme, parce qu’elle ne parvenait qu’à argumenter unilatéralement à l’aide de déterminations finies. Ni l’un ni l’autre ne valaient. De cette manière, les positions restaient isolées l’une de l’autre. De façon dogmatique, donc, un aspect était constamment pris pour le vrai et l’autre pour le faux. Une médiation des deux côtés n’était pas possible.
11Hegel distingue alors les diverses disciplines de la métaphysique. Il lui tient à cœur de les représenter « en [leur] figure ordonnée »14. La première est l’ontologie ou encore la metaphysica generalis. Hegel l’appelle « la théorie des déterminations abstraites de l’essence »15. Hegel fait ici explicitement référence à l’ontologie de Christian Wolff. Il lui reproche de manquer d’un principe. Les déterminations sont seulement énumérées. Il s’agit là d’affirmations, qui sont vraies ou fausses ou encore compréhensibles ou non par l’étymologie. Si on adjoint seulement un concept à un sujet et que l’on regarde s’il en découle une contradiction ou non, on ne peut pas gagner ainsi de véritable connaissance. En arrière-plan de cette critique nous trouvons ici la conception proprement hégélienne du concept et de la proposition spéculative. Dans le concept, contenu et forme ne sont pas séparés, et dans la proposition spéculative sujet et objet sont toujours déjà rapportés l’un à l’autre et non point séparés. Mais l’ontologie ne reconnaît pas encore la nécessité logique de cette avancée du concept par lui-même.
12Hegel se tourne alors vers les disciplines de la metaphysica specialis, c’est-à-dire vers la psychologie, la cosmologie et la théologie. En premier lieu vient la psychologie rationnelle. À l’arrière-plan du propos se tient la psychologie de Wolff. Hegel écrit très peu sur cette discipline dans la version imprimée de l’Encyclopédie, et ce sont les notes manuscrites prises durant ses cours qu’il nous faut consulter. Dans le cahier de Heinrich Gustav Hotho du semestre d’été 1823, on peut lire :
La psychologie rationnelle considérait l’âme d’après sa nature métaphysique, telle qu’elle est déterminée par la pensée abstraite ; elle voulait connaître la nature interne de l’âme telle qu’elle est en soi, telle qu’elle est pour la pensée16.
13Pour ce faire, la métaphysique concevait l’âme comme une chose qu’elle montrait comme un existant immédiat qui était présenté selon les sens. Suivent des questions relatives à la simplicité ou à la complexité de l’âme tout comme à son immortalité. La critique de Hegel montre que de cette manière l’âme est saisie globalement dans son extériorité. Il confronte dans ce contexte l’âme et l’esprit et dit dans ce même cahier Hotho :
De nos jours on parle peu de l’âme dans la philosophie, mais de l’esprit. Car l’esprit se distingue de l’âme, qui est comme le milieu entre la corporéité et l’esprit, le lien entre les deux. L’esprit en tant qu’âme est abîmé dans la corporéité. L’âme est ce qui vivifie le corps. Et c’est ainsi qu’il y a beaucoup de gens qui ont plus d’âme que d’esprit.
14Cette remarque qui dit que beaucoup d’hommes ont plus d’âme que d’esprit a quelque chose d’acerbe, car l’âme revient de toute façon à l’être humain comme ce qui le fait vivre. Il reste à espérer que cette assertion de Hegel n’était pas destinée personnellement aux étudiants de son cours. Ensuite il précise son concept d’esprit, qui comprend l’activité de l’esprit et sa capacité à se différencier de lui-même.
Qui veut ainsi considérer véritablement l’esprit ne doit pas le regarder en tant que chose reposant en soi, comme ens sans procès, ne doit pas négliger son activité, ses extériorisations. Mais celles-ci appartiennent essentiellement à la nature de l’esprit, même si la métaphysique a séparé l’extériorité de l’esprit de son intériorité en tant que telle17.
15La deuxième discipline de la metaphysica specialis est la cosmologie. Elle comprend un large spectre, car il s’agit ici du monde et de sa contingence, de la nécessité, de l’éternité, des limites dans l’espace et le temps, des lois naturelles, de la liberté de l’homme comme de l’origine du mal. Ici aussi, la cosmologie de Wolff forme l’arrière-plan de la critique de Hegel. Hegel critique la méthode de la cosmologie parce qu’elle laisse subsister l’une à côté de l’autre les oppositions entre liberté et nécessité, cause efficiente et cause finale, essence et phénomène, forme et matière, bien et mal, sans établir entre elles une relation interne. Les oppositions apparaissent donc comme ultimes, et chaque côté est déjà quelque chose de vrai. « Cette partie de la métaphysique se meut donc dans les oppositions les plus pesantes et avait le défaut de prendre chacun des deux côtés des oppositions pour un terme substantiel. »18 Cependant, la relation du bien et du mal constitue une opposition particulière. Avec elle, c’est aussi la question de la liberté de l’homme et de la théodicée qui est naturellement posée. Ces choses étaient également discutées dans la cosmologie. Mais ici – selon Hegel – les deux côtés de l’opposition ne doivent pas subsister comme ces choses substantielles situées l’une en face de l’autre. Hegel se prononce strictement contre une mise sur le même rang du bien et du mal. Le mal ne doit pas être pris comme une grandeur fixe et consistante pour elle-même. Il est simplement le négatif du bien et ne peut pas subsister par lui-même.
Si nous considérons le mal comme quelque chose de consistant pour soi qui n’est pas le bien, ceci d’un côté est juste, et il faut reconnaître que l’opposition est nécessaire, car l’état d’apparence des oppositions n’est pas à prendre comme si le mal et le bien étaient une seule et même chose dans l’absolu, comme on a prétendu récemment que le Mal ne devient mal que selon notre façon de voir. Ce qui est faux, c’est que l’on regarde le mal comme un [terme] positif consistant, alors qu’il est le négatif et n’a aucune consistance pour lui-même19.
16La non-liaison des oppositions est absolument contraire à la pensée de Hegel, et pour ce qui est du mal, il est faux, du point de vue de la forme comme de celui du contenu, de voir en lui quelque chose de consistant et d’autonome.
17La discipline qui s’occupe de l’objet le plus éminent de la métaphysique est la théologie naturelle ou encore rationnelle. Ici, il s’agit du contenu du concept de Dieu et des preuves de son existence. Elle traite donc des représentations que nous avons de Dieu. Mais, ce faisant, on cherche uniquement à saisir Dieu par l’entendement. Dans la théologie rationnelle, il s’agit de chercher les prédicats de Dieu. Le concept de Dieu, son existence et ses qualités devaient donc être obtenus grâce à une connaissance pensante. Mais la véritable théologie se distingue de cette méthode. Elle est philosophie ou encore pensée de la religion.
Dans l’ensemble, donc, la théologie avait à être philosophie de la religion. Mais dans la mesure où cette théologie rationnelle était une métaphysique dogmatique, elle n’était pas science rationnelle mais science d’entendement de Dieu, ou encore son penser se mouvait seulement dans des déterminations abstraites de la pensée. […] La représentation de Dieu y est présupposée, elle est fixe20.
18Un argument capital contre cette forme de théologie est donc que ses concepts sont toujours déjà fixes, et ne sont pas mus dialectiquement. Ainsi l’objet « Dieu » ne peut-il jamais être saisi. Les preuves de l’existence de Dieu doivent également échouer. Cette forme de théologie fait fausse route lorsqu’elle croit se tourner vers Dieu de manière rationnelle. Dieu comme objet de la raison n’est placé que sous une détermination de la pensée finie et abstraite.
Cette métaphysique, au lieu d’en venir à l’identité concrète, persévérait dans l’identité abstraite ; mais son bon côté était la conscience que la pensée seule est la vérité de l’étant. Ce sont les premiers philosophes et les scolastiques qui donnèrent sa matière à cette métaphysique. Dans la philosophie spéculative, l’entendement est certes un moment, mais un moment auquel on n’en reste pas. Platon n’est pas un métaphysicien de ce genre et Aristote encore moins, même si on croit habituellement le contraire. Il se comportait à la manière de l’entendement dans le cas des choses de l’entendement. Ces philosophies n’étaient donc pas une pure et simple métaphysique d’entendement21.
19Les prises de position de Hegel dans cette copie de cours par rapport à de telles thèses philosophiques concrètes sont intéressantes. Tandis que les scolastiques et ceux qu’on nomme les premiers philosophes représentaient cette métaphysique abstraite et finie, Platon et Aristote ne sont pas placés dans ce cercle. Dans leur philosophie, ils dépassent la simple finité et l’entendement, et Hegel leur reconnaît une place élevée. Il serait cependant absurde de conclure que Hegel ne veut pas se servir de l’entendement, il montre au contraire qu’on ne saurait en rester à la position de l’entendement mais qu’on doit passer à celui de la raison spéculative. L’ancienne métaphysique a certes déjà pour objet le penser et donc aussi Dieu, mais elle les maintient fermement dans l’unilatéralité et la finité. De cette manière, elle ne parvient pas à la pensée spéculative qui dépasse les unilatéralités, et par là-même la finité, en se tournant vers la vraie infinité.
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20Le panorama de la métaphysique dressé dans le « Concept préliminaire » de Hegel a été ainsi résumé de manière condensée, et les plus importantes critiques que Hegel adresse à ce point de vue tiré de l’histoire de la philosophie ont été exposées. On a déjà fait plus haut la remarque que Hegel parle ici constamment de l’ancienne ou de la vieille métaphysique sans pour autant les nommer concrètement ou encore mettre un nom dessus. La dénomination générale et globale est très imprécise et ne peut être que difficilement différenciée. Par cette caractérisation, Hegel ne rend certainement pas justice à la métaphysique dans sa variété et dans ses divisions. On peut ici tirer un arc de cercle qui part de la métaphysique de l’Antiquité et va jusqu’à celle de Wolff. Ce n’est qu’avec la philosophie de Kant que la pensée entre dans une nouvelle phase, qui ne peut plus être incluse sous l’appellation d’ancienne métaphysique. La critique radicale de la métaphysique opérée par Kant est approuvée par Hegel, bien qu’il critique Kant à sa manière, comme le montre la deuxième position de la pensée face à l’objectivité tout comme l’ensemble de l’œuvre de Hegel.22
21Pour finir, examinons encore une fois la présentation que Hegel fait de la métaphysique dans le contexte global du « concept préliminaire ». À partir du semestre d’été 1827, Hegel donne ses cours sur la base de la deuxième édition de l’Encyclopédie. Au § 25 de l’Encyclopédie de 1827 dans sa version imprimée, il est dit à propos de la fonction des « trois positions » :
Les positions données à la pensée relativement à l’objectivité doivent maintenant être considérées comme une introduction plus précise, en vue d’éclaircir et de dégager la signification et le point de vue qu’on attribue ici à la Logique23.
22Dans ce contexte, la métaphysique se trouve de nouveau en première position. Il ne s’agit aucunement pour Hegel de rejeter simplement l’ancienne métaphysique pour lui substituer sa propre conception de la métaphysique. Les défauts de cette phase n’ont pas à être « améliorés ». L’ancienne métaphysique constitue, en tant que partie de l’histoire de la philosophie, une assise importante pour tout penser philosophique. Grâce à Kant, elle a déjà été dépassée, et grâce à Hegel elle est à présent abolie (aufgehoben) dans les trois sens du terme : negare, servare, tollere. Les idées de Hegel se basent toujours sur les pensées de ses prédécesseurs, et les positions relevant de l’histoire de la philosophie sont préservées tout en étant écartées. Elles font partie de l’advenir à soi-même de l’esprit. Ainsi, Hegel dit dans le paragraphe 27 de l’Encyclopédie de 1830 : L’ancienne métaphysique n’est « quelque chose d’ancien que relativement à l’histoire de la philosophie ; [prise] pour elle-même, elle est d’une façon générale toujours présente, elle est la simple vision d’entendement des objets de la raison. »24 Dans le « concept préliminaire », Hegel ne critique donc pas seulement une position historique, mais d’un même mouvement une manière de penser qui comprend le rapport du sujet à l’objet d’une façon qui montre ses déficiences et qui doit être remplacée par une autre méthode. Une conception naïve des objets de la raison n’est donc – selon Hegel – plus possible. Conscience et objet ou encore sujet et objet doivent être pensés comme reliés l’un à l’autre de façon dialectique. Comment ce mouvement dialectique est-il mis en route et quelles sont les déterminations du penser nécessaires à celui-ci, ceci n’est plus montré dans le « concept préliminaire », mais dans la Logique elle-même. Le résultat de notre investigation ne peut donc pas être le constat que Hegel a dépassé l’ancienne métaphysique en la laissant derrière lui. C’est ainsi que Hegel, eu égard à la tradition métaphysique, ne peut jamais être pensé sans métaphysique. La démarche de Hegel est à comprendre comme historique. Ses concepts sont toujours pensés comme des concepts de l’histoire de la philosophie. En ce sens, sa pensée est elle aussi une pensée historique, et il comprend la philosophie comme « son temps appréhendé en pensées »25. Dans ce temps, on trouve des événements politiques tout comme des démarches philosophiques. Tous ces phénomènes constituent, en tant que manifestations de l’esprit, les contenus du système philosophique de Hegel. Que la métaphysique ne puisse pas être pour Hegel un mot devant lequel « on détale comme devant un pestiféré » (ainsi qu’il est dit dans le texte Qui pense abstraitement ? de 180726), toute son œuvre en fournit la preuve. Sa Logique coïncide d’une certaine manière avec la métaphysique27. La manière dont la pensée de Hegel conçoit le rapport de la métaphysique à la logique depuis l’époque d’Iéna, a été analysée dans la littérature secondaire28. Si l’on arrachait à présent le concept de métaphysique de la Logique de Hegel, celle-ci perdrait ses racines historiques et sa dimension systématique. Mais la manière dont le concept de métaphysique, qui se distingue de l’ancienne, de la vieille métaphysique, doit être pensé concrètement, ne peut être que suggérée dans cette contribution et non pas développée en détail. D’une part la Logique objective doit remplacer la Metaphysica generalis, c’est-à-dire l’ontologie, mais aussi la Metaphysica specialis, c’est-à-dire celle qui traite du monde, de l’âme et de Dieu29. D’autre part, Hegel conserve lui-même une forme de pensée métaphysique, qu’il développe à présent sous la forme d’une pensée logique et spéculative, qui ne s’arrête pas devant la connaissance des objets infinis, mais tente de les penser dans une Logique. Dans cette mesure, Hegel dépasse la critique kantienne de la métaphysique30. Il s’agissait ici d’exposer les déficiences de la vieille métaphysique dans le contexte systématique du « concept préliminaire ». Ces déficiences doivent être considérées comme historiquement données et doivent être pour ainsi dire critiquées31. Sur cet arrière-plan, Hegel développe une forme propre de pensée qu’il ne conçoit pas comme une pensée naïve de l’unité ; c’est une pensée logique et réflexive, pour laquelle il s’agit aussi de la connaissance d’un absolu, mais qui n’est plus une métaphysique dans l’ancien sens du terme.
Notes de bas de page
1 Un ouvrage collectif récemment publié tire le bilan de la recherche déjà existante quant au « concept préliminaire » et développe de nouvelles thèses et résultats relativement à cette partie de la philosophie de Hegel. A. Denker, A. Sell et H. Zaborowski (dir.), Der ‘Vorbegriff’ zur Wissenschaft der Logik in der Enzyklopädie von 1830, Freiburg-Munich, 2010.
2 L’auteur de ces lignes prépare actuellement la publication des cahiers de notes (Vorlesungsnachschriften) prises aux cours sur la logique pour les Gesammelte Werke, t. 23.1 et 23.2.
3 Lettre à Daub du 15.8.1826, in Briefe von und an Hegel, t. III, p. 126. Cf. aussi p. 149 sq.
4 Enzykl. 1830, § 25 Anm., GW 20, p. 69 / Encycl. 1, p. 292.
5 Enzykl. 1830, § 24, GW 20, p. 67 / Encycl. 1, p. 290.
6 Cf. à ce sujet surtout le livre de K. Düsing, Das Problem der Subjektivität in Hegels Logik. Systematische und entwicklungsgeschichtliche Untersuchungen zum Prinzip des Idealismus und zur Dialektik, Hegel-Studien, Beiheft 15, édition augmentée d’une postface, Bonn, Bouvier, 1995. Cf. aussi R. Schäfer, Dialektik und ihre besondere Formen in Hegels Logik, Hegel-Studien, Beiheft 45, Hambourg, Meiner, 2001.
7 Enzykl. 1830, § 25, GW 20, p. 68 / Encycl. 1, p. 291.
8 G. W. F. Hegel, Vorlesungen über die Logik (Berlin, 1831), cahier de Karl Hegel (U. Rameil et H.-Ch. Lucas, éd.) Ausgewählte Nachschriften und Manuskripte, Band 10, Hambourg, Meiner, 2001, p. 23 ; voir aussi p. 21.
9 À propos de « l’ancienne métaphysique » dans le « Concept préliminaire », voir l’étude de Th. S. Hoffmannn, « Totalität und Prädikation. Zur ‘ersten Stellung des Gedankens zur Objektivität’ im enzyklopädischen ‘Vorbegriff’ der spekulativen Logik », in Der ‘Vorbegriff’ zur Wissenschaft der Logik in der Enzyklopädie von 1830, op. cit., pp. 114-143.
10 À propos de cette présentation de Jacobi par Hegel, lire surtout B. Sandkaulen, « Dritte Stellung des Gedankens zur Objektivität : Das unmittelbare Wissen », in Der ‘Vorbegriff’ zur Wissenschaft der Logik in der Enzyklopädie von 1830, op. cit., pp. 166-191.
11 C’est une citation du manuscrit de H. G. Hotho, tel qu’il figure au tome 23.1 des Gesammelte Werke.
12 H. G. Hotho, Vorlesung zu Logik und Metaphysik, Nachschrift vom Sommersemester 1823, p. 14 verso sq.
13 Enzykl. 1830, § 31, G W 20, p. 71 / Encycl. 1, p. 295.
14 Enzykl. 1830, § 32, GW 20, p. 72 / Encycl. 1, p. 296.
15 Ibid.
16 Hotho, Vorlesung zu Logik und Metaphysik, Nachschrift vom Sommersemeste 1823, p. 22 verso.
17 Hotho, Vorlesung zu Logik und Metaphysik, Nachschrift vom Sommersemester 1823, p. 23 recto.
18 Hotho, Vorlesung zu Logik und Metaphysik, Nachschrift vom Sommersemester 1823, p. 24 verso.
19 Hotho, Vorlesung zu Logik und Metaphysik, Nachschrift vom Sommersemester 1823, p. 24 recto sq.
20 Hotho, Vorlesung zu Logik und Metaphysik, Nachschrift vom Sommersemester 1823, p. 25 recto.
21 Hotho, Vorlesung zu Logik und Metaphysik, Nachschrift vom Sommersemester 1823, p. 27 verso sq.
22 À propos de la « deuxième position », cf. C. Asmuth, « Der Empirismus und die kritische Philosophie Kants. Zur zweiten “Stellung des Gedankens zur Objektivität” im enzyklopädischen “Vorbegriff” zur spekulativen Logik », in Der « Vorbegriff » zur Wissenschaft der Logik in der Enzyklopädie von 1830, op. cit., pp. 114-165.
23 Enzykl. 1827, § 25, GW 19, p. 50 / Encycl. 1, p. 291.
24 Enzykl. 1830, § 27, GW 20, p. 70 / Encycl. 1, p. 294.
25 Grundlinien der Philosophie des Rechts, GW 14-1, p. 15 / PPD K, p. 106.
26 GW 5, p. 381 / Qui pense abstrait ?, p. 9.
27 Enzykl. 1830, § 24, GW 20, p. 67 / Encycl. 1, p. 290. Comparer aussi avec la copie Karl Hegel du cours de 1831 : « La suite, c’est l’historique, ce que la logique a pour origine, la logique est avec la métaphysique (les deux sciences sont une) ; l’origine de la logique [n’est] rien d’autre que celle des autres sciences : cela apparaît dans sa conscience des déterminations qui ne sont pas tirées des sens mais appartiennent au sujet pensant. »
28 Voir supra, note 6.
29 Cf. WdL I, GW 11, p. 32 / SL 11, p. 37. Voir également Walter Jaeschke, Hegel-Handbuch, Stuttgart, Metzler, 2003, p. 223 sq.
30 Sous le titre « Hegels neue Metaphysik », W. Bartuschat analyse la critique que fait Hegel de l’ancienne métaphysique en la référant à la critique de la métaphysique chez Kant et à la pensée de l’absolu chez Spinoza : Wolfgang Bartuschat, « Hegels neue Metaphysik », in Metaphysik im Deutschen Idealismus, Internationales Jahrbuch des Deutschen Idealismus, Band 5 (2007) Berlin, 2008, pp. 211-234.
31 Bernard Mabille se demande si cela a un sens de quitter la métaphysique ou encore de s’en libérer. Il s’agit à chaque fois d’effectuer une clarification historique afin de savoir de quelle métaphysique il est question. Un refus global d’un concept de la métaphysique pensé sans différenciation serait faux. Cf. B. Mabille, « La libération de la métaphysique », in Ce peu d’espace autour. Six essais sur la métaphysique et ses limites, Chatou, 2010, pp. 107-133.
Auteurs
Chargée de recherches au Hegel-Archiv (Bochum) et chargée de cours à l’Université de Bochum.
Publications principales : « Martin Heideggers Gang durch Hegels Phänomenologie des Geistes », Hegel-Studien, Beiheft 39, Bonn, 1998 ; G. W. F. Hegel, « Der ‘Vorbegriff’ zur Wissenschaft der Logik in der Enzyklopädie von 1830 », in A. Denker, A. Sell, H. Zaborowski (dir.), Der ‘Vorbegriff’ zur Wissenschaft der Logik in der Enzyklopädie von 1830, Bd. 2 : Interpretationen und Quellen Fribourg-Munich, 2010 ; « Vom Spiel der Kräfte zur Bewegung des Lebens », in T. S. Hoffmann (dir.), Hegel. Schlüsseldenker der Moderne, Hegel-Studien, Beiheft 50, Hambourg, 2009, pp. 89-100 ; « Die Anerkennung des Menschen. Zu den ontologisch-phänomenologischen Interpretationen der Phänomenologie des Geistes von Heidegger, Marcuse, Fink und Sartre », in C. Mancina, P. Valenza, P. Vinci (dir.), Riconoscimento e comunità. A partire da Hegel, Pise/ Rome, 2010, pp. 155-164.
Professeur à l’Université de Poitiers directeur du Centre de recherche « Métaphysique allemande et philosophie pratique ». Ses recherches portent sur les métaphysiques allemandes.
Publications principales : Hegel. L’épreuve de la contingence, Paris, Aubier, 1999 ; Hegel, Heidegger et la métaphysique, Paris, Vrin, 2004 ; Cheminer avec Hegel, Éditions de la Transparence, 2007. Collectifs : (B. Mabille, dir.), Le principe, Vrin, 2006 ; (B. Mabille, dir.), Ce peu d’espace autour. Six essais sur la métaphysique et ses limites, Éditions de la Transparence, 2010.
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