Larry Semon
p. 283-314
Texte intégral
1Lawrence Semon naquit le 16 juillet 1889 à West Point (Missouri) où son père était en tournée1 Ce dernier était un artiste assez connu dans le monde du spectacle : Zera Lemon, dit Zera le Grand, était célèbre à la fois comme illusionniste, ventriloque et acrobate. Le grand-père de Larry lui-même était magicien et connu sous le nom de Herman le Grand. Le jeune Lawrence, doué pour le dessin humoristique et la caricature, fait des études dans une école d’art à Savannah (Géorgie). Il possède aussi une belle voix de soprano qui lui permet d’obtenir, à 12 ans, la médaille d’or dans un concours de chant à Los Angeles, mais, au cours d’un match de football, un coup violent sur le visage lui fait perdre sa voix2. Cependant, ses parents meurent et le laissent sans le sou alors qu’il n’a que 14 ans ; il gagne alors Philadelphie et s’engage dans un journal, The North American, comme homme à tout faire, au département artistique. Puis il s’installe à New York dans l’espoir de trouver du travail comme dessinateur de comic strips.
2Il travaille tout d’abord au département des sports de l’Evening Telegram où il gagne 35 dollars par semaine, mais ses talents de caricaturiste sont vite reconnus ; il réalise alors des bandes dessinées pour plusieurs journaux dont The Sun et commence à se faire remarquer. Cependant, la scène l’attire et, en 1913, à 24 ans, il fait son entrée dans le monde du show business en jouant dans des spectacles de variétés. James Stuart Blackton, le fondateur de la Vitagraph, lui offre une place d’assistant metteur en scène dans sa compagnie. Il débute donc au cinéma en 1916 comme scénariste et assistant tout en continuant à travailler pour The Sun jusqu’à la fin de son contrat et commence par réaliser quelques films avec en vedette le tandem Hughie Mack-Patsy de Forest, puis avec Jimmy Aubrey (connu en France sous le nom de Fridolin). À partir de 1917, il se dirige lui-même dans de très nombreux films en une, puis deux bobines. Il déclare dans le Picture Place Magazine (février 1920) :
3« Au début, je ne jouais pas, mais comme je dirigeais un comédien, puis un autre, je trouvais qu’aucun ne traduisait parfaitement mes idées ; pourquoi ne pas essayer moi-même de jouer ? Mon expérience d’acteur de music-hall me fut une aide précieuse et mon travail de dessinateur me donna un point de vue à la fois clair et large. »
4En 1920, son succès est comparable à celui de Chaplin ou de Keaton. On le surnomme The Comedy King. À New York, ces lettres (de 4 pieds de haut) sont accrochées au sommet du Putnum Building, à deux pas de Broadway. Comme Chaplin, c’est un perfectionniste, il soigne ses films en deux bobines comme des longs métrages, mettant 6 à 7 semaines pour les réaliser alors que la durée moyenne de tournage de tels films était d’environ 7 à 10 jours. Il choisit les costumes, les décors, les moindres personnages secondaires, peaufine les gags, fignole la mise en scène. Mais si un acteur lui fait de l’ombre, il n’hésite pas à le couper au montage... En 1922, il se marie avec sa vedette préférée, Lucille Carlisle (ou Carlysle).
5D’après son contrat, Semon doit tourner chaque année douze films en 2b pour la Vitagraph. Mais des échos divers et contradictoires circulent dans la presse spécialisée : Semon chercherait à résilier son contrat malgré un salaire très important (plus d’un million de dollars par an suivant certaines sources). Quoi qu’il en soit, Larry reste à la Vitagraph jusqu’en 1922, date à laquelle il sera remercié par Norman Taurog à qui il se heurte perpétuellement à cause de ses dépassements de budget : il lui faut en effet plus de 50 000 dollars pour tourner un « short » en 2b, alors que le coût moyen d’un tel film est d’environ 15 000 à 20 000 dollars.
6En 1923, Semon obtient de la Truart 1 million de dollars pour tourner 6 films en 2b par an, mais il réalisera ses longs métrages pour Chadwick Pictures Corporation. En 1925, il tourne Wizard of Oz qui sera un échec : l’introduction du slapstick dans cette comédie fantastique choque les spectateurs. Pendant le tournage, il tombe amoureux de Dorothy Dwan qu’il épouse le 22 janvier 1925. Le succès des comédies burlesques commence à s’estomper et ses derniers courts métrages ne font plus recette. Courageusement, il revient à la scène : avec sa femme, il joue au Palace Theatre de New York. En 1926, il travaille pour Pathé, puis dirige deux comédies avec Alice Day pour Mack Sennett. Il essaye ensuite de changer de genre : le voici acteur de composition avec Sternberg (Underworlds, 1927), puis il revient au burlesque. En mars 1928, il est déclaré en faillite : il a 80 000 dollars de dettes. Infatigable, il recommence des tournées de vaudeville à travers les États-Unis, mais sa santé est défaillante : une dépression nerveuse l’oblige à se faire hospitaliser. À peine remis, il est victime d’une double pneumonie qui l’emporte rapidement : il meurt dans la misère au sanatorium de Victorville le 8 octobre 1928, à 39 ans.
7Sa disparition reste cependant entourée d’un certain mystère, comme l’a fait remarquer S. Rydzewski3, spécialiste de Mack Sennett, qui a mené son enquête : d’après le New York Times (10 octobre 1928), le service funèbre eut lieu à San Bernadino (Californie) devant une assistance particulièrement réduite (six personnes : sa femme, sa belle-mère, un proche, le prêtre, son assistant et un employé des pompes funèbres). Ses nombreux amis qui s’étaient déplacés ne furent pas admis. Le corps aurait été ensuite incinéré et les cendres transportées à Philadelphie où elles furent théoriquement placées dans le caveau de famille. Or Rydzewski n’a trouvé trace de Larry Semon dans aucun cimetière de Philadelphie. De plus, le Board of Vital Statistics de Californie indique que la mort de Semon n’a jamais été enregistrée... Zigoto se serait-il livré à une dernière facétie ? Couvert de dettes, il aurait simulé un décès pour échapper à ses créanciers et terminer une vie paisible et anonyme dans un petit ranch perdu.
8Metteur en scène, scénariste et interprète, Larry Semon était bien un auteur complet ; de plus, il avait su s’entourer d’une solide équipe : le scénariste Graham Baker, les gagmen Lex Neal et Marty Martin, et Norman Taurog pour filmer les poursuites.
9« Il s’occupait lui-même des éclairages, affirme Robert Florey4, et répétait inlassablement les scènes à l’image de Chaplin pour choisir la prise qui faisait le plus rire les assistants. »
10Le Français de Hollywod, qui l’a bien connu, raconte encore :
11« Il avait quatre doubles, habillés exactement comme lui, maquillés de la même façon, et tous munis d’un nez de carton-pâte identique au sien [...]. L.S. se refusa toujours à faire lui-même le moindre saut ou même simplement de tomber à terre. Ses films étaient si habilement montés et ses doubles lui ressemblaient à un tel point que jamais les spectateurs ne se rendirent compte des substitutions fréquentes qui avaient lieu dans ses films. Au bon moment, un gros premier plan de Semon complétait adroitement le subterfuge. Il coupait ses raccords au milieu des pires chutes, prenant exactement la position des acrobates qui venaient de le doubler, et se relevant dans le même mouvement, mais sur un plan plus rapproché5. » Parmi ces doublures, William C. Hauber (qui travailla avec Sennett de 1912 à 1916), Richard Talmage qui fut ensuite la vedette de nombreux films d’aventure, et probablement un certain Mario Bianchi, plus tard célèbre sous le nom de Monty Banks.
12D’après K.C. Lahue, il possédait « un petit carnet de notes, épais, en cuir noir, où il tenait soigneusement un registre de toutes ses idées, ses plaisanteries et des variations sur des thèmes visuels classiques6 ».
13En France, il devint célèbre sous le nom de Zigoto (pseudonyme d’un autre acteur comique, le clown Bataille, quelque dix ans plus tôt). En Italie, Semon fut particulièrement apprécié (autant ou plus même que Chaplin) : il fut baptisé Ridolini et décoré de la médaille d’honneur de la Foire de Milan. En Angleterre, où ses films ne furent distribués qu’à partir de 1925, il connut aussi un grand succès populaire. En Espagne, on le baptisa Romasin, en Catalogne, Jaimito, en Amérique du Nord, lester, et en Amérique du Sud, Tomasin.
14On estime qu’il participa environ à 130 films entre 1916 et 1928 ; la majorité d’entre eux semblent aujourd’hui disparus, la Vitagraph ayant la déplorable habitude de détruire les négatifs et les copies des films qui ne rapportaient plus d’argent. Il paraît donc difficile de juger parfaitement son oeuvre d’après les quelques bandes (environ une trentaine) encore accessibles actuellement.
LE GÉNIE RAVAGEUR DE LARRY SEMON
15Fondé en 1896 par John Stuart Blackton, Albert E. Smith et William « Pop » Rock, la Vitagraph produisait essentiellement au début de la Première Guerre mondiale des films dramatiques, historiques ou contemporains, et de petites comédies que J. Gartenberg7 qualifie de « domestiques et sophistiquées ». En outre, la Vitagraph était spécialisée depuis son origine dans les « trick films » (films à trucs) réalisés par la technique de l’image par image, tels The Magic Fountain Pen (1906) où l’on voyait un stylo s’animer et dessiner des personnages ou le fameux Hôtel hanté (1906) décrit par G. Sadoul8.
16La production comique avait comme vedettes le gros John Bunny associé à la maigre et élancée Flora Finch, ainsi que Sydney Drew et son épouse ; ces comédies sentimentales se situaient loin de l’univers burlesque d’un Mack Sennett. Cependant, il semble que le slapstick n’était pas totalement absent du catalogue de la Vitagraph : dès 1913, Hughie Mack, baptisé Fatty – tout comme Roscoe Arbuckle -, tournait en compagnie de Lucille Lee et de Patsy De Forest sous la direction de Ralph Ince une série de comédies qui, d’après les comptes rendus qu’on peut en lire (ces films étant peu accessibles aujourd’hui), paraissent plus proches de la farce que de la comédie humoristique.
17À la suite de la mort de John Bunny en 1915, les époux Drew quittent la Vitagraph et, l’année suivante, Lawrence Semon est engagé comme scénariste et réalisateur. Peut-être John Stuart Blackton se souvient-il qu’il a lui aussi débuté comme dessinateur-cartooniste dans les journaux ?... Semon va immédiatement donner une impulsion décisive à la production burlesque de la maison : il remplace Ralph Ince pour diriger H. Mack, cet ancien employé des pompes funèbres recyclé dans le cinéma. Un peu plus tard, il dirigera James (Jimmy) Aubrey, baptisé en France Fridolin, qui avait débuté à l’United en 1915.
18Il est difficile de juger la qualité de ces films, pour la plupart perdus ou non disponibles. Seul Hash and Havoc (1916) est accessible facilement. Cette comédie développe, avec déjà beaucoup de savoir-faire, nombre de gags réjouissants sur le thème classique du « restaurant anarchique » : un garçon peu stylé fait couler le potage par un tube acoustique directement dans l’assiette du client, et comme ce dernier ne le trouve pas à son goût, le loufiat pompe le liquide avec une éponge qu’il va essorer pour le compte d’un autre client. Rien ne se perd ! Le morceau de bravoure du film est réalisé image par image dans le pur esprit des « trick films » chers à la Vitagraph : un chapelet de saucisses que manipule le cuisinier (H. Mack) tente la jolie caissière. « Siffle-les », suggère Hughie : aussitôt, activé par le fouet du cuisinier-dompteur, le chapelet rampe vers la demoiselle, gémit (cris en surimpression comme dans une B.D.) sous le couteau, puis revient vers son maître et saute en s’enroulant dans une casserole posée sur le fourneau. Autre trucage, plus classique celui-là : un garçon entasse dans une nappe verres, assiettes, couverts et, d’un seul geste, dispose miraculeusement le tout sur une table. Comme un grand nombre de films burlesques, le film se termine par un événement cataclysmique : une inondation générale due à l’éclatement d’un énorme tonneau de bière.
19Dès la fin de 1916, Semon passe devant la caméra et immédiatement crée un personnage nouveau évoluant dans un univers très original, proche de celui du cartoon. Cet ancien dessinateur humoristique va animer sur l’écran son œuvre graphique. Dans la revue Моn ciné (17 janvier 1924), Larry déclarait :
20« Lorsque je dessinais dans les quotidiens de New York, j’essayais de croquer les gens grotesques de la vie quotidienne, mais mon désespoir était de ne pas pouvoir les animer. L’image faite, elle était immobile et j’en demeurais désespéré. Le cinéma libéra mon esprit ; j’allais pouvoir faire vivre mes bonshommes. Je voulus exprimer toutes les tendances bouffonnes de l’humanité dans un personnage que je créerais moi-même et je pensais au “fou”. Non pas à l’aliéné, au malade, mais à cette espèce d’hurluberlu qui réside dans la plupart d’entre nous. Mon père était, je crois bien, le plus grand imprésario de notre pays ; je recherchai dans sa troupe les acteurs comiques et j’étudiai leur jeu. Je compris alors comment on faisait naître le rire. Il faut faire, au moment précis, le geste déséquilibré auquel personne ne s’attend. »
21Voyons d’abord ce personnage : Zigoto le « fou » apparaît sur l’écran le visage auréolé de noir par un lourd chapeau melon posé en arrière, des yeux malins mais inquiets, des lèvres grimaçant un sourire plus diabolique que charmeur, une figure blanchie comme celle d’un Pierrot fripé aux grandes oreilles. Comme Ben Turpin, L. Semon est né avec un physique de comique : son visage est déjà un masque burlesque, sa silhouette fluette lui donne l’aspect d’un lutin un peu démoniaque. Pour souligner cet aspect, Zigoto s’habille ample ; tout est trop grand sur lui : son chapeau qui semble ne seulement tenir que sur ses vastes pavillons, son pantalon à bretelles – qui cependant s’arrête trop tôt !-, sa jaquette qu’il porte dans les grandes occasions... Plus tard, vers 1924, L. Semon abandonnera cette tenue de clown pour des vêtements bien ajustés et plus élégants, tout en conservant son inséparable melon. Cette transformation correspond d’ailleurs, comme nous le verrons, à une certaine évolution de son style comique.
22À cette silhouette baroque, Zigoto associe une gesticulation frénétique et incessante qui l’assimile à quelque diablotin sous-alimenté mais perpétuellement survolté. Car de la vitalité, il n’en manque pas : même dans les scènes de séduction, il ne peut s’empêcher de rouler les yeux, tordre la bouche, agiter ses bras minces, décroiser ses jambes nerveuses avec l’agilité fluide d’un personnage de dessin animé.
23En bon caricaturiste, Semon a donc su dessiner son personnage : Zigoto -tout comme Chariot – se reconnaît de loin et, dès son apparition sur l’écran, attire l’œil, mais aussi suscite la sympathie, car son comportement décomplexé et un brin sauvage ne peut que séduire le refoulé qui sommeille en tout spectateur. Qui n’a rêvé par exemple de laisser exploser ses colères sans retenue jusqu’à anéantir son environnement ? Zigoto réalise ces désirs profonds, laissant libre cours aux instincts fondamentaux de la vie ou de la survie, car il est le plus souvent assez bas dans l’échelle sociale : commis, ouvrier, petit employé... Si par malheur on le contrarie, il peut être la proie d’un vrai délire de destruction : encaisseur, dans The Rent Collector (1921), Zigoto attend un mauvais payeur (O. Hardy) dans son appartement ; un oiseau en cage lui crache au visage et Zigoto, soudain enragé, projette par la fenêtre ou dans l’escalier les meubles et la vaisselle de son client jusqu’à l’arrivée de ce dernier ! Là, devant sa carrure, Zigoto – fou, mais pas téméraire – annule la dette et prend la fuite... Zigoto, certes malchanceux et souvent victime des circonstances, ne se résigne jamais à la défaite : il manifeste une certaine inconscience à lutter ainsi contre plus fort et plus gros que lui (O. Hardy ou F. Alexander). Il ne sort cependant pas toujours vainqueur de ces combats inégaux : généralement, ses films se terminent sur une pointe de désillusion. Dans Big Boobs and Bathing Beauties (1918), après qu’il a rattrapé un voleur pour amadouer le père de sa bien-aimée, ce dernier accorde tout de même la main de sa fille au copain de Zigoto. Pareillement, à la fin de Her Boy Friend (1924), Semon s’aperçoit avec désespoir que la belle détective qu’il aime est mariée avec le chef de la police. Dans Fraud and Frenzies (1918), Zigoto retourne finalement en prison avec son ami Laurel, tandis qu’à la fin de The Dome Doctor (1925), un diablotin emmène Zigoto dans les entrailles infernales de la terre.
24Ses réactions sont fort humaines et rappellent celles du Chaplin d’avant 1916 : agressif, coureur de jupons, teigneux, mais aussi générateur plus ou moins volontaire de véritables séismes. Cette capacité à déclencher des catastrophes ou des cataclysmes est une des constantes essentielles du comique de L. Semon. Citons par exemple l’effondrement successif, sur plusieurs étages, de plafonds et de planchers au moyen d’un haltère destiné à assommer l’adversaire (The Rent Collector, 1921), la désintégration de cloisons et de portes au cours de la poursuite finale dans ce même film, la destruction systématique des bibelots, glaces, vases, etc. d’un salon par un Zigoto s’entraînant au golf en intérieur (Golf, 1922), l’explosion d’un réservoir de peinture qui inonde toute la compagnie (The Sawmill, 1922), et enfin, dans The Dome Doctor (1925), les chutes à répétition de l’épicier (F. Alexander) au milieu d’immenses piles de caisses...
25Comme dans les dessins animés, L. Semon use couramment d’explosifs divers pour pimenter ses films : un coq boit de la nitroglycérine (The Show, 1922) et crache des jets explosifs sur le dos de Zigoto ; la poursuite d’anthologie qui clôt ce film se termine par une collision-explosion entre une locomotive et un wagon de dynamite ; une balle de golf, remplie par Hardy d’un explosif puissant et destiné à son éternel rival Zigoto, sautera sous le club d’un joueur contestataire (Golf, 1922) ; poursuivi par les rayons malfaisants d’un appareil capilliculteur en folie, Zigoto se réfugie dans une cabane, hélas bourrée de dynamite, et c’est l’enfer... Mais ces cascades extravagantes, ces chutes à répétition, ces équilibres improbables qui se terminent mal sont sans effet sur Zigoto qui s’en sort indemne et toujours dispos, prêt à affronter de nouveaux avatars. Miraculeuses récupérations tout droit inspirées du dessin animé.
26Le gag chez L. Semon présente généralement des rebondissements successifs, ajustés avec précision. Dans The Dome Doctor (1925), le gros épicier enfonce, avec une énorme poutre, la porte du magasin où s’est réfugié Zigoto, renverse un commis chargé d’une pile de caisses et, dans son élan, sort du magasin, heurte une voiture en panne qui, du coup, démarre à la grande satisfaction de ses occupants. Dans Golf (1922), les méfaits d’une balle de golf sont exemplaires : Zigoto a percé le plancher pour s’entraîner à « putter » ; la balle, bien dirigée, traverse le plafond et tombe droit dans l’assiette de Hardy, l’éclaboussant de potage. Ce dernier prend son fusil et le décharge par l’orifice responsable, provoquant l’effondrement du plafond. Cette utilisation de l’espace vertical comme source de gag a été notée fort justement par J. Gartenberg. Un autre exemple très représentatif figure dans Huns and Hyphens (1918) : une brave dame fait sa lessive sur la terrasse d’un immeuble qui abrite un café, elle essore son linge et un liquide savonneux coule par une trappe dans le verre d’un client, puis dans sa soupe, accompagné d’une chaussette ; la laveuse elle-même finit par basculer par l’ouverture et s’écrase sur la table. Dans The Rent Collector (1921), c’est une grosse araignée (fausse) que des gamins farceurs suspendent au-dessus de Hardy qui se fait raser par un barbier ; ce dernier, essayant de se débarrasser du monstre, assomme a moitié son client ; puis c’est du goudron qui, par le même chemin, se déverse dans le bol à raser, le barbier se chargeant de l’étaler sur le visage de Hardy. Ailleurs (The Show, 1922), c’est une glace qui, du balcon, tombe sur le crâne chauve d’un spectateur du parterre...
27Enfin, Semon suit un des préceptes majeurs de Mack Sennett : rien de tel qu’une poursuite pour terminer un film burlesque ! Pratiquement tous les films de Zigoto finissent sur une course frénétique où notre homme est soit le chasseur, soit le gibier. La poursuite finale est l’occasion d’acrobaties diverses : escalade de poteaux télégraphiques ou de toitures (Fraud and Frenzies, 1918) ; quelquefois, c’est le prétexte à des destructions systématiques qui relèvent de l’hystérie, comme dans The Rent Collector (1921) où L. Semon et F. Alexander saccagent tout un immeuble tout en réglant leurs comptes. Kid Speed (1924) est construit sur le même scénario que Lizzies of the Field (1924) de Sennett : Semon veut gagner une course de voiture et son rival (O. Hardy, bien entendu) essaye par tous les moyens de saboter l’épreuve ; aveuglé par un journal, Semon défonce un mur, précipite un échafaudage à terre, pénètre dans un hangar et en ressort couvert de foin ; puis, voyant son bolide, en panne, mystérieusement reparti seul, Zigoto le rattrape à la course ; les ponts s’écroulent, les routes s’effondrent, mais Zigoto passe... et gagne. Enfin, citons une des courses-poursuites des plus réussies de l’histoire du cinéma burlesque (The Show, 1922) : Hardy, qui a volé les bijoux de la vedette, se réfugie avec ses complices sur le toit d’un train en marche ; Zigoto et les agents suivent, le premier à moto, les autres sur la classique Ford ; à chaque passage à niveau le train pulvérise les obstacles (maison préfabriquée, pile de malles, etc.) ; puis des policiers en draisine rattrapent le train, s’accrochent au lasso et galopent à l’arrière du train, pour finir traînés sur les rails comme des skieurs nautiques, tandis que du haut d’un pont Semon saute sur le toit d’un wagon ; un tunnel s’annonce et les protagonistes effectuent une course éperdue à contresens pour échapper à l’obstacle... Zigoto tombe et la poursuite continue en auto et à moto jusqu’à l’arrestation des voleurs.
28Antérieure au fameux Galloping Bungalows (1924) de Sennett, cette longue séquence montre que L. Semon maîtrisait parfaitement la grammaire du cinéma burlesque, alternant plans fixes et travellings et soignant particulièrement le montage, essentiel dans ce type de comédies. En outre, l’étude attentive de ses films révèle le soin que L. Semon apporte au cadrage de chaque plan. Ainsi, comme nous l’avons déjà signalé dans le chapitre consacré à S. Laurel, chaque image de Fraud and Frenzies (1918) – un des chefs d’oeuvre de L. Semon – est composée avec un souci évident de symétrie qui souligne les situations parallèles auxquelles sont confrontés Semon et son double, Laurel. Même en l’absence de ce dernier, la géométrie rigoureuse du cadrage montre que L. Semon a placé délibérément ce film sous le signe de la symétrie, rappelant ainsi l’art presque abstrait d’un Keaton. Ainsi ce plan qui montre cinq énormes buses dans un chantier avec Zigoto assis sur celle du centre et quatre policiers dissimulés de part et d’autre dans les quatre autres.
29Au fur et à mesure que les années passent, la mise en scène devient plus élaborée et les gags plus sophistiqués, tandis que, parallèlement, L. Semon quitte sa défroque de clown pour adopter généralement une tenue plus élégante. Dans Her Boy Friend (1924), parodie des serials, L. Semon est plus souvent derrière la caméra que devant, laissant D. Dwan, F. Alexander, O. Hardy ou A. Bennett distiller les gags qu’il a imaginés. Les gros plans ou les plans américains, rares jusqu’en 1923, se multiplient : la reine des détectives, Iva Method (D. Dwan), apparaît la première fois en très gros plan, une mèche de cheveux dissimulant son « regard qui tue ». Dans The Dome Doctor (1925), le gros plan est utilisé à des fins comiques : un cadrage serré nous montre L. Semon et D. Dwan, deux amoureux malheureux, pleurant côte à côte, puis la caméra recule et l’on découvre qu’ils sont en train de peler des oignons. À partir de 1924, on découvre des gags beaucoup plus élaborés : d’un mur formé de caisses empilés, se détachent soudain deux personnages-robots habillés de carton (Zigoto et le chef de la police en tenue camouflée !) qui laissent leur silhouette en négatif sur le fond, terrorisant ainsi un docker noir (Her Boy Friend, 1924). Gags saugrenus dans The Dome Doctor (1925) où un petit singe s’est dissimulé dans une citrouille creusée pour Halloween : tandis que L. Semon, coiffeur, s’occupe de poser des serviettes chaudes sur le visage du père de sa bien-aimée, la citrouille animée par le ouistiti vient se poser sur la tête du patient que L. Semon, sans y prendre garde, recouvre d’un grand linge blanc ; celui-ci est animé de soubresauts inquiétants et, soudain, un serpent noir et velu (la queue du singe) sort à la place du nez du client... Il semble cependant que, notamment dans ses derniers longs métrages, L. Semon ait un peu perdu le dynamisme explosif qui faisait son charme et son succès ; ses comédies, plus construites, se sont civilisées et par là même ont perdu ce côté surréaliste qui nous enchantait.
30Dans une interview à Cinémagazine (11 avril 1922), Larry Semon déclarait que ses auteurs favoris étaient Mark Twain – ce qui ne saurait nous étonner -et... Pierre Benoit, auteur à l’humour bien limité, mais qui, curieusement, figurait aussi dans la liste des romanciers de chevet d’Al St. John ! Le choix du peintre préféré de Semon nous paraît par contre plus significatif car il cite un nom peu connu : Souza. Il s’agit sans doute d’Amadeo de Souza-Cardoso (1887– 1918), peintre portugais qui fut l’ami de Juan Gris et de Modigliani ; il exposa à New York à l’Armory Show en février 1913 et il n’est pas impossible que Semon l’ait découvert à cette époque. Très influencé par le futurisme italien, Souza avait, dès 1913, évolué vers l’abstraction complète ; ses tableaux tout en courbes, aux surfaces très colorées, présentaient une incontestable dynamique interne. La fascination de Semon pour cette abstraction ne doit pas nous étonner : comme nous l’avons vu, ses films, tournés le plus souvent en plans généraux, finissaient par déshumaniser le comique, ne conservant que l’essentiel, le gag, sans montrer par un plan rapproché les réactions émotionnelles des protagonistes. En quelque sorte, Semon dépouille le burlesque de toute psychologie comme le peintre abstrait refuse toute représentation figurative.
31Notons aussi que dans deux films (The Four-Wheeled Terror, 1924, et Golf, 1922), Semon montre, dès le début du film, le reflet chaotique d’un visage (le sien ou celui de L. Carlisle) dans un miroir brisé ; ce tableau quasi abstrait nous envoie un message clair : les personnages vont s’éclater, tout comme leurs visages...
32Ainsi, Larry Semon, véritable auteur, a créé un personnage aussi fou qu’inquiétant qui évolue dans l’univers sans loi du dessin animé, un univers élastique et permissif, mais souvent cruel, car le héros n’épousera pas obligatoirement la belle jeune fille qu’il a tirée d’un mauvais pas. Zigoto a pourtant profité de ce passage éclair – la durée d’une ou de deux bobines – dans ce monde dément pour laisser libre cours à sa fantaisie et à son amour de la liberté. Grâce lui en soit rendue !
FILMOGRAPHIE9
I. COMME RÉALISATEUR-SCENARISTE OU SCÉNARISTE :
1916
33Vitagraph :
3.3 – Tubby Turns the Tables (1b) – R : L. Semon – Sc. : L. Semon et Graham Baker – I : Hughie Mack, Adele De Garde, Bert Binns, George Binns, Billy Whitney.
13.3 – The Battler (1d) – R : L. Semon – Sc. : L. Semon et Graham Baker – I : Hughie Mack, Jewell Hunt, John T. Kelly, Ed Dunn, Billy Baxter, Claire McCormack, Dan Hayes, Doc Donohue.
28.4 – Terry’s Tea Party (1b) – R : L. Semon -Sc. : L. Semon et Graham Baker – I : Kate Price, Jewel Hunt, John T. Kelly, James McCabe, Hughie Mack.
19.5 – More Money Than Manners (1b) – R : L. Semon – Sc : L. Semon et Graham Baker – I : Hughie Mack, John T. Kelly, Jewell Hunt, Kate Price, Edward Dunn, Templar Saxe, Genevieve Russell, Dan Hayes.
20.5 – Out Ag’in in Ag’in (1b) – R : L. Semon -Sc. : L. Semon et Graham Baker – I : Hughie Mack,).T. Kelly, Kate Bruce, Jewell Hunt, Donald McBride.
30.6 – Losing Weight (1b) – R : L. Semon – Sc. : L. Semon et Graham Baker – I : Hughie Mack, Jewell Hunt, John Flatow, Edward Dunn.
17.7 – The Man from Egypt (1b) – R : L. Semon – Sc. : L. Semon et Graham Baker – I : Hughie Mack, Jewell Hunt, John Flatow, Kate Price, William Shea.
26.7 – A Jealous Guy (1b) – R : L. Semon -Sc. : L. Semon et Graham Baker – I : Hughie Mack, Jewell Hunt, Billy Baxter, Edward Dunn, Yida Ramona.
3.8 – There and Back (1d) – R : L. Semon – Sc : L. Semon et Graham Baker – I : Hughie Mack, Patsy De Forest, Josephine Earle. Copie aux Archives du film de Nouvelle-Zélande (Wellington).
11.8 – Romance and Rough House (1b) – R : L. Semon – Sc. : L. Semon et Graham Baker -I : Hughie Mack, Patsy De Forest, William Shea, Edward Dunn, Frank Brule, Josephine Earle.
18.8-A Villainous Villain (1b) – R : L. Semon -Sc. : L. Semon et Graham Baker-I : Hughie Mack (Sherlock Oomph, détective), Patsy De Forest, William Shea, Harry Hammil, Edward Dunn, Archie Warren, Arthur Moon.
10.9 – Love and Loot (lb) – R : L. Semon – Sc. : L. Semon et Graham Baker – I : Hughie Mack, Patsy De Forest, William Shea, Edward Dunn, Frank Brule.
14.9 – Sand, Scamps and Strategy (1b) – R : L. Semon – Sc. : L. Semon et Graham Baker – I : Hughie Mack, Patsy De Forest, Edward Dunn, Frank Brule.
29.9 – She Who Last Laugh (1b) – R : L. Semon – Sc. : L. Semon et Graham Baker – I : Hughie Mack, Patsy De Forest, Edward Dunn, Joseph Simberg, Frank Brule.
11.11 – Taking the Honey Out of Honeymoon (1b) – R : David Smith – Sc. : L. Semon et Graham Baker– I : Mary Anderson. 12.11- Jumps and Jealousy (1b) – R : L. Semon – Sc. : L. Semon et Graham Baker – I : Hughie Mack, Patsy De Forest, Edward Dunn.
13.11- Walls and Wallops (1b) – R : L. Semon – Sc. : L. Semon et Graham Baker – I : Hughie Mack, Patsy De Forest, William Shea.
27.11 – His Conscious Conscience (1b) – R : L. Semon – Sc. : L. Semon et Graham Baker – I : Hughie Mack, Patsy de Forest.
4.12 – Hash and Havoc (Bouboule cuisinier [ ?]) (1b) – R : L. Semon – Sc. : L. Semon et Graham Baker – I : Hughie Mack, Patsy De Forest.
Sc. : Le patron du restaurant, un barbichu très coléreux, s’en prend à la caissière, au garçon et au gros cuisinier, puis veut se faire servir un repas. Le gros cuisinier (H. Mack) dompte à coups de fouet un chapelet de saucisses qui se déplace comme un serpent. Le garçon débouche une bouteille récalcitrante d’un coup de pistolet, puis la soupe, commandée par tube acoustique, arrive par le même canal. Comme le client ne la trouve pas à son goût, le garçon la pompe avec une grosse éponge qu’il va presser dans l’assiette d’un autre client. Ce dernier, furieux, déclenche une bataille à coups d’assiettes à laquelle prennent part tous les clients. Un gros tonneau de bière est débondé accidentellement en cuisine et il s’ensuit un arrosage général. Mais ce n’était qu’un cauchemar du cuisinier...
Catalogue Morcraft.
11.12- Rah ! Rah ! Rah ! (1b) – R : L. Semon – Sc. : L. Semon et Graham Baker – I : Hughie Mack, Patsy De Forest, James Aubrey.
18.12 – Help ! Help ! Help ! (1b) – R : L. Semon – Sc. : L. Semon et Graham Baker – I : Hughie Mack, Patsy De Forest, William Shea, Edward Dunn, Nellie Anderson.
25.12 – Shanks and Chilvary (1b) – R : L. Semon – Sc. : L. Semon et Graham Baker – I : Hughie Mack, Patsy De Forest, William Shea, James Aubrey, Edward Dunn.
1917
1.1 – Speed and Spunk (1b) – R : L. Semon – Sc. : L. Semon et Graham Baker – I : Hughie Mack, Patsy De Forest, William Dunn.
8.1 – Bullies and Bullets (1b) – R : L. Semon – Sc. : L. Semon et Graham Baker – I : Hughie Mack, Patsy De Forest, Alice Mann.
15.1 – Jolts and Jewelry ou Jolts and Jealousy (1d) – R : L. Semon – Sc. : L. Semon et Graham Baker – I : Hughie Mack, Patsy De Forest.
22.1 – Big Buffs and Bowling Balls (Jeux de quilles) (1b) – R : L. Semon – Sc. : L. Semon et Graham Baker – I : Hughie Mack, Patsy De Forest, Jimmy Aubrey.
29.1 – Rips and Rushes (1b) – R : L. Semon -Sc. : L. Semon et Graham Baker – I : Hughie Mack, Patsy De Forest.
12.2 – Somewhere in Any Place (1b) – R : L. Semon – Sc. : L. Semon et Graham Baker – I : Hughie Mack, Patsy De Forest.
12.2 – He Never Touched Mc (1b) – R : L. Semon – Sc. : L. Semon et Graham Baker – I : Hughie Mack.
19.2 – Cops and Cussedness (1b) – R : L. Semon – Sc. : L. Semon et Graham Baker – I : Hughie Mack.
26.2 – Dubs and Drygoods (1b) – R : L. Semon – Sc. : L. Semon et Graham Baker – I : Hughie Mack.
29.2 – Guff and Gunplay (1b) – R : L. Semon -Sc. : L. Semon et Graham Baker – I : Hughie Mack, William Dunn.
5.3 – Masks and Mishaps (1b) – R : L. Semon -Sc. : L. Semon et Graham Baker – I : Hughie Mack, James Aubrey, William Dunn.
12.3 – Footlights and Fakers (1b) – R : L. Semon – Sc. : L. Semon et Graham Baker – I : Hughie Mack, Jimmy Aubrey.
19.3 – Bombs and Blunders (1b) – R : L. Semon – Sc. : L. Semon et Graham Baker – I : Hughie Mack.
26.3 – Turks and Troubles (1b) – R : L. Semon -Sc. : L. Semon et Graham Baker – I : Hughie Mack.
2.4 – Pests and Promises (1b) – R : L. Semon -Sc. : L. Semon et Graham Baker – I : Hughie Mack.
10.4 – Flatheads and Flivvers ou Slop Heads and Slivers (Têtes de bois [ ?]) – R : L. Semon – Sc. : L. Semon et Graham Baker – I : Jimmy Aubrey.
16.4 – Hazards and Horne Runs (1b) – R : L. Semon – Sc. : L. Semon et Graham Baker -I : Hughie Mack.
1927
34Mack Sennett-Pathé ; Alice Day Comedies :
16.1 – Pass the Dumpling (2b) – R : Larry Semon – I : Alice Day, Louise Carver, Danny O’Shea, Eddie Quillan.
13.2 – The Plumber’s Daughter (2b) – R : Larry Semon – I : Alice Day, Don Maines, Eddie Quillan.
13.3 – A Dozen Socks (2b) – R : Earl Rodney et Larry Semon ( ?) – I : Alice Day, Jack Dempsey, Danny O’Shea, Marjorie Zier, Barney Hellum.
II. COMME ACTEUR OU RÉALISATEUR ET ACTEUR :
35Vitagraph :
1917
29.7 – Shells and Shivers (1b) – R : L. Semon -Sc : L. Semon et Graham Baker – I : James Aubrey, Edward Dunn, Joe Simberg.
« Une allègre parodie des films de guerre où une infirmière de la Croix-Rouge est entraînée dans une aventure sentimentale et se déguise en soldat. La manière dont les projectiles, volant dans l’air dans toutes les directions, poursuivent frénétiquement leurs victimes est vraiment drôle. Une idée assez originale de L. Semon » (M.P.W., vol.43, n° 5, 1917, p. 813).
4.8 – Chumps and Chances (1d) – R : L. Semon – Sc. : L. Semon et Graham Baker – I : Irving Browning, Joe Basil, Edward Dunn.
« Semon est le réalisateur et l’acteur principal. Il s’agit d’un film aussi drôle qu’on peut le désirer. Semon entre dans la maison d’une jeune fille à laquelle il fait la cour en escaladant un poteau télégraphique et en avançant ensuite sur les fils. Il s’agite ensuite avec une telle furie qu’il croise les fils et provoque des contacts et des étincelles dans les appareils téléphoniques du poste de police. Cette bobine est d’un comique inénarrable » (M.P.W., vol. 33, n°5, 1917, p. 813).
18.8 – Boasts and Boldness (1b) – R : L. Semon – Sc. : L. Semon et Graham Baker – I : James Aubrey, Joe Simberg, Earl Montgomery, Joe Basil, Edward Dunn.
« Il y a assez d’entrain et de fougue dans cette farce athlétique pour la rendre réjouissante. Elle est aussi bien dirigée et bien interprétée » (M.P.W., vol. 33, n° 7, 1917, p. 1086).
1.9 – Worries and Wobbles (1b) – R : L. Semon – Sc. : L. Semon et Graham Baker – I : James Aubrey, Joe Simberg, Earl Montgomery, Pietro Aramondo, Edward Dunn.
« Une comédie centrée sur un homme marié qui rentre chez lui saoul et trouve son épouse angoissée qui l’attend en larmes. Survient un voleur et on appelle la police » (M.P.W., vol. 33, n° 9,1917, p. 1389).
15.9 – Slips and Slackers (1b) – R : L. Semon -Sc. : L. Semon et Graham Baker – I : Edward Dunn, Joe Basil.
Sc. : L.S. en frac et canotier blanc, appelé sous les drapeaux, se présente, hésitant, à la caserne. Voyant comment on traite les nouvelles recrues, il cherche, en vain, à s’enfuir de là. Tandis qu’il attend dans le bureau du commandant, son regard est attiré par un papier sur le bureau, qui lui apprend que les jeunes mariés sont exemptés du service. L.S. réussit à s’esquiver et entraîne de force chez le pasteur la femme de ménage de la caserne pour l’épouser. Exempté du service, il tombe de Charybde en Scylla. Maltraité par une épouse vulgaire et violente, il trouve le moyen de disparaître, revêt l’uniforme et se prépare à affronter l’ennemi et les bombes. (D’après Camillo Moscati, op. cit., p. 82.)
« Semon est effrayé par les méthodes utilisées pour sélectionner les nouvelles recrues de l’armée : ces scènes sont très drôles. Il force la femme de ménage à l’épouser, mais découvre qu’elle est pire que la guerre. Le meilleur passage est celui où il s’assied sur une cible peinte de frais : quand il se lève, les recrues le prennent pour cible et commencent à faire l’exercice » (M.P.W., vol.33, n° 11,1917, p. 1707).
15.9 – Gall and Golf (1b) – R : L. Semon – Sc. : Graham Baker – I : Donald Mc Bride, Joe Simberg, Joe Basil (Joe Rock), Earl Montgomery, Templar Saxe, Florence Curtis, Pietro Aramondo.
« La comédie est centrée principalement sur Semon qui s’amuse à faire le clown. Cela ne se passe pas très bien et les seules scènes qui font rire sont celles qui montrent les balles de golf qui volent de tous côtés. Quelques jolies filles apportent un peu d’intérêt au film. Un spectacle médiocre » (M.P.W., vol. 33, n° 11, 1917, p. 1707).
Copie aux Archives du cinéma danois (Copenhague).
29.9 – Risks and Roughnecks (Zigoto et la Main Noire), (1b) – R : L. Semon – Sc. : L. Semon et Graham Baker – I : Joe Simberg, Joe Basil, Florence Curtis.
Sc. : L. S veut sauver sa petite amie (F. Curtis) enlevée par la « Main Noire ». Il se retrouve à table en train de manger en compagnie des bandits et fait un joli numéro avec les spaghetti. Puis le gang lui envoie une vamp qui l’entraine dans le repaire des brigands ; là, il est attaché sur une table et un énorme rocher est suspendu au plafond au dessus de lui. Par des cabrioles L.S. se débrouille pour éviter l’écrasement et parvient à conduire les bandits jusqu’à la prison. (d.v.)
29.9 – Plans and Pajamas (1d) – R : L. Semon -Sc. : L. Semon et Graham Baker – I : Joe Simberg, la troupe des Big V Beauty.
« Dans cette comédie qui engendre 15 minutes de rire, l’équipe des beautés de la Big V, récemment créée, fait ses vrais débuts. Elle est composée des dix plus jolies filles que l’on puisse trouver. Suivant les instructions d’Albert E. Smith10, L. Semon a exploré le milieu de la comédie musicale et des variétés pour sélectionner beauté et talent : il en résulte l’équipe des beautés de la Big V » (MOT., vol. 17, n° 13, 1917, p. 660).
Copie au National Film Archives de Londres
1.10 – Plagues and Puppy Love (1b) – R : L. Semon – Sc. : Graham Baker – I : Joe Simberg, Edward Dunn, Pietro Aramondo. Sc. : L. Semon et une fille forment un couple de pickpockets sur un terrain de golf.
20.10 – Sports and Splashes (1b) – R : L. Semon – Sc. : Graham Baker – I : Earl Montgomery, Florence Curtis, Joe Simberg, Pietro Aramondo, Harry Cooper et la troupe des Big V Beauty.
« Un des plus ambitieux courts métrages jamais réalisés : une distribution de 25 acteurs, chacun d’entre eux prenant une part active à cette comédie. La majeure partie de l’action se déroule dans un cabaret et le réalisateur, L. Semon, sur des instructions personnelles de Albert E. Smith, s’est assuré la participation d’une troupe d’authentiques artistes de cabaret, y compris un jazz-band » (MOT., vol. 18, n° 17, 1917, p. 9).
3.11 – Tough Luck and Tin Lizzies (1d) – R/Sc. : L Semon – I : Florence Curtis, Joe Simberg, Pietro Aramondo, Earl Montgomery, Edward Dunn.
« Ce film, considéré comme une des meilleures réalisations de L. Semon, apporte quelques idées très originales concernant la manière de démolir une auto et montre comment les murs de briques, les postes de police, les chaussées glissantes ne gênent en rien l’existence des tacots. Ceux-ci trouvent leur Waterloo, si l’on peut dire, dans un fossé : on assiste à la désagrégation d’une demi-douzaine de voitures disposées gracieusement sur Semon et ses compagnons, qui luttent pour éviter la noyade » (MOT, vol. 1 8, n° 18, 1917, p. 920).
10.11 – Rough Toughs and Roof Tops ou Rooftops and Ruffians (1b) – R/Sc. : L. Semon – I : Florence Curtis, Joe Simberg, Earl Montgomery, Joe Basil, Pietro Aramondo, Edward Dunn, A.B. Conkwright.
« L. Semon et l’équipe téméraire et effrénée des Big V ont l’occasion d’exhiber leur penchant pour les acrobaties. F. Curtis interprète le rôle principal » (N Y D M., vol. 77, n° 2024, 1917, p. 26).
29.11 – Spooks and Spasms (1D) – R/Sc. : L. Semon – I : Florence Curtis, Earl Montgomery, Joe Rock, Pietro Aramondo, A.B. Conkwright.
10.12 – Noisy Naggers and Nosey Neighbors (1b) – R/Sc. : L. Semon – I : Florence Curtis, Joe Basil, Pietro Aramondo.
1918
29.1 – Gums and Greasers (1b) – R/Sc. : L. Semon.
11.2 – Babes and Boobs (1b) – R/Sc. : L. Semon.
25.2 – Rooms and Rumors (1b) – R/Sc. : L. Semon.
11.3 – Meddlers and Moonshiners (1b) – R : Joseph Basil – Sc. : L. Semon.
25.3 – Stripes and Stumbles (1b) – R/Sc. : L. Semon.
8.4 – Rummies and Razors (1b) – R/Sc. : L. Semon.
22.4 – Whistles and Windows (1b) – R/Sc. : L. Semon.
13.5 – Spies and Spills (1b)- R/Sc. : L. Semon.
27.5 – Romans and Rascals (1b) – R/Sc. : L. Semon.
Copie à la Cinémathèque espagnole (Madrid).
10.6 – Skids and Scallawags (1b) – R/Sc. : L. Semon – I : Florence Curtis.
Copie au National Film Archives de Londres.
24.6 – Boodle and Bandits (1b) – R/Sc. : L. Semon – I : Flora Finch ( ?).
Copie aux Archives nationales du film de Bucarest.
8.7 – Hindoos and Hazards (1b) – R/Sc. : L. Semon.
10.7 – Big Boobs and Bathing Beauties (1b) – R/Sc. : L. Semon – I : Madge Kirby, James Donnelly, James Aubrey, Hughie Mack ( ?).
Sc. : L.S. a des ennuis avec le père de sa petite amie sur la plage. Ce dernier ne le trouve pas digne de sa fille, aussi L.S., aidé d’un ami, décide de simuler un vol afin de passer pour un héros. Tandis que L.S. passe le butin à son ami, de vrais gangsters les dépouillent. La poursuite commence : L.S. court derrière les voleurs et le père court derrière L.S. Elle se poursuit sur l’eau en canot à moteur. L.S. retrouve l’argent, mais c’est le copain qui obtiendra la main de la jeune fille.
Catalogue Blackhawk. (d.v.)
5.8 – Dunces and Dangers (1b) – R/Sc. : L. Semon – I : Madge Kirby.
Sc. : L.S. et sa femme incarnent des acteurs de vaudeville sans travail. Pendant que sa femme lave les vêtements, L.S. faire cuire le dîner : une patte de poulet. Un biscuit partagé en deux sert de hors d’oeuvre. La patte de poulet n’est pas très appétissante, mais les deux époux se frottent néanmoins l’estomac pour montrer qu’il sont rassasiés et ne peuvent avaler une bouchée de plus. On frappe à la porte : ce sont des huissiers. Bien entendu, L.S. est sans le sou et les huissiers emportent tout ce qu’ils peuvent. L.S. et sa femme, poursuivis par les huissiers, se sauvent sur les toits par une fenêtre. Manoeuvres acrobatiques sur les toits. Les époux descendent le long des murs de l’immeuble par une échelle chancelante et retombent par leur propre fenêtre devant les mêmes huissiers. Heureusement, un des hommes de loi est porteur d’une bonne nouvelle : un héritage d’un million de dollars...
Catalogue Collectors Club. (d.v.)
2.9 – Mutts and Motors (1b) – R/Sc. : L. Semon.
23.9 – Huns and Hyphens (Zigoto, vicomte par amour) (1d) – R/Sc. : L. Semon – I : Stan Laurel, Billy McCall, Peter Garten, Frank Alexander, William C. Hauber, Madge Kirby.
Sc. : voir filmographie de Stan Laurel.
7.10 – Bears and Bad Men (2b) – R/Sc : L. Semon – I : Stan Laurel, Billy McCall, Frank Alexander, William C. Hauber, Blanche Payson, Madge Kirby.
Sc. : voir filmographie de Stan Laurel.
« Semon est l’auteur, le metteur en scène et l’acteur de cette farce débridée. Une comique hostilité entre des familles dans le vieux Kentucky, un ours vindicatif et une totale indifférence pour la vie, les membres et l’intégrité physique des acteurs : tout cela remplit le film de nombreuses bagarres et de culbutes variées. » (M.P.W, vol.38, n° 6, 1918, p. 692). (d.v.)
11.11 – Frauds and Frenzies (Zigoto au bagne) (2b) – R/Sc. : L. Semon – I : Stan Laurel, Billy McCall, Madge Kirby, William Hauber.
Sc. : voir filmographie de Stan Laurel.
Catalogue Blackhawk. (d.v.)
9.12 – Humbugs and Husbands (2b) – R/Sc. : L. Semon – I : Frank Alexander.
23.12 – Pluck and Plotters (2b) – R/Sc. : L. Semon – I : James A. Donnelly, Frank Alexander.
1919
26.1 – Traps and Tangles (2b) – R/Sc. : L. Semon.
3.2 S – Soapsuds and Sapheads (2b) – R/Sc. : L. Semon.
17.2 – Scamps and Scandals (2b) – R/Sc. : L. Semon I : Charles Amador.
3.4 – Well I’ll Be (Zigoto shérif) (2b) – R/Sc. : L. Semon – I : Madge Kirby, William Hauber, Charles Amador, Lucille Carlisle.
Sc. : Un hors-la-loi (W. Hauber) et sa bande attaquent une petite ville et dynamitent la prison. Après la terrible explosion, on découvre le shérif (L.S.) qui dort paisiblement à l’intérieur. Les bandits harcèlent le shérif au saloon : il ne peut boire sa bière sans qu’un coup de revolver ne vienne lui briser le verre. La diligence arrive avec comme passagère L. Carlisle. L.S. essaye de la protéger. Grâce à l’aide de la jeune fille et de son chien, il gagne une partie de poker contre les bandits. Plus tard, on trouve L.S. sous le lit de L. Carlisle : il se passe le collier du chien autour du cou et la jeune fille le caresse et le gratte... Finalement, L.S. et L. Carlisle, en moto, donnent la chasse aux voleurs et les capturent au lasso. (d.v.)
18.4 – Passing the Buck (2b) – R/Sc. : L. Semon – I : Lucille Carlisle.
36Bull’s-Eye Comedies Universal :
19.5 – ( ?) Her First False Hare (1b) – R/Sc. : Charles Parrott.
Pas de copie connue.
R. Braff, dans The Universal Silents11 – Indique Larry Semon comme principal interprète de ce film.
37Vitagraph :
16.7 – The Star Boarder (2b) – R/Sc. : L. Semon – I : Lucille Carlisle, Norma Shearer.
Copie au musée d’Art moderne de New York.
21.7 – His Home Sweet Home (2b) – R/Sc. : L. Semon – I : Rose Gore, Lucille Carlisle, Charles Amador.
26.7 – The Simple Life (2b) – R/Sc. : L. Semon – I : Lucille Carlisle, la Beauties Brigade.
« Une comédie faite de mouvement ininterrompu, riche en action et en émotion, avec une très belle fille vêtue d’un costume séduisant pour attirer l’attention lorsque Semon ne monopolise pas les regards. La vedette, dans son cadre habituel, s’emploie à exploiter chaque situation comique et accomplit vraiment quelques acrobaties dangereuses. La réalisation, l’action, la photo et l’intrigue, dans ce contexte, sont toutes appropriées et le metteur en scène prend le temps nécessaire pour en tirer profit et choisir les situations. L’histoire se déroule à la campagne et conte les épreuves qu’un jeune paysan doit supporter pour gagner l’amour et la dévotion de sa bien-aimée. Un film qui ravira tous les publics partout où il sera projeté » (M.P.N., vol. 20, n° 5, 1919, p. 929).
15.8 – Between the Acts (Zigoto dans les coulisses) (2b) – R/Sc. : L. Semon – I : la Beauties Brigade.
« Un chimpanzé, une souris blanche et un petit chat accompagnent L.S. dans sa nouvelle comédie qui sera bientôt présentée par la Vitagraph. Après Hollywood, le film est arrivé à New York, et tous ceux qui l’ont vu s’accordent à dire que c’est la comédie la plus adroite réalisée jusqu’ici par L.S. Comme l’indique le titre, l’action se déroule pendant une représentation de vaudeville avec des séquences sur scène. De temps en temps, pour augmenter l’intérêt, Semon incarne aussi un spectateur qui fait le clown devant le théâtre, mais son rôle principal est une sorte de combinaison entre videur et accessoiriste » (M.P.W., vol. 41, n° 10, 1919, p. 723).
Dull Care ou A Heap of Trouble (2b) – R/Sc. : L. Semon – I : Lucille Carlisle, la Beauties Brigade, Frank Alexander, Oliver Hardy, William Hauber, Al Thompson, James Donnelly.
Sc. : « Le chef de la police a beaucoup de travail et n’est pas un courageux. Il est chargé avec son équipe d’arrêter une bande de voleurs : la police fait de son mieux... pour ne pas se montrer. L.S. a pour mission de protéger la femme du chef de la police, visée par les bandits. Il tombe amoureux de la dame tout comme le concierge, le maire et le nouveau portier de l’immeuble. Le chef trouve tous ces hommes dans la chambre de sa femme et les poursuit dans tout l’immeuble. L.S. et le concierge sont coincés ; les bandits arrivent (déguisés en peintres) et leur permettent de s’échapper. L.S. se lance à leur poursuite et, après une longue chasse, récupère le produit du vol » (Rob Stone, op. cit., pp. 235-36).
20.12 – Dew Drop Inn (2b) – R/Sc. : L. Semon -I : Lucille Carlisle.
« Une assez bonne comédie, du genre slapstick, pleine de ces extravagances (personnages et intrigue) qui caractérisent ce genre supersophistiqué, fait de prestations acrobatiques exécutées par les acteurs du début à la fin. Géniale très souvent » (M.P.W., vol. 42, n° 8, 1919, p. 1014). 26.12 – The Headwaiter (Zigoto maître d’hôtel) (2b) – R/Sc. : L. Semon – I : Frank Alexander, Lucille Carlisle, la Beauties Brigade, Oliver Hardy.
Sc. : « Zigoto, pauvre hère, voudrait déjeuner à bon compte en glissant des tuyaux de courses au personnel d’un restaurant. Mais il a maille à partir avec un maître d’hôtel trop méfiant et son repas lui vaut bien des anxiétés. Sommé de payer, il est sauvé par la générosité de la jolie caissière qui lui fait promettre de chercher du travail et de gagner sa vie honnêtement. Et Zigoto, tout en obéissant à la jeune fille, trouve le moyen de se venger du maître d’hôtel : celui-ci ayant provoqué une grève du personnel, Zigoto se présente comme remplaçant. Désormais, c’est lui qui présidera aux destinées de l’établissement et brisera l’effort des grévistes. Ceci entraîne une suite de péripéties burlesques dans un mouvement endiablé » (C.C., 15/10/1921). Signalons que le film se termine dans un bureau de la Vitagraph : L.S. déclare au scénariste que l’histoire n’est pas assez mouvementée. Le scénariste s’évanouit et L.S. fait un clin d’œil à la caméra.
1920
10.3 – The Grocery Clerk (Zigoto épicier) (2b) – R. : L. Semon et Norman Taurog – I : Lucille Carlisle, Frank Alexander, William Hauber, Monty Banks.
« Zigoto épicier, film parfait sinon imprévu, où les chutes irrésistiblement comiques d’objets divers, depuis les pots de porcelaine jusqu’au goudron, où les animaux facétieux et narquois nés à l’écran il y a quelques années, les explosions et les invraisemblables acrobaties font tour à tour leur apparition maintenant mythologique, amenés par un concours de circonstances proprement merveilleux, image de la fatalité. Zigoto est l’animateur de la plus parfaite compagnie de figurants après Mack Sennett et ses films précédents, Zigoto dans les coulisses, Zigoto chez les contrebandiers, Zigoto joue au golf, sont des productions autrement émouvantes que les paraboles de Pirandello » (Robert Desnos, in Journal littéraire, 28/11/1925).
« Semon joue le rôle d’un chef-vendeur dans l’épicerie d’une petite ville, mais, à strictement parler, il ne tient pas le rôle principal et se limite à une contribution plutôt modeste, trop modeste même, mais cette comédie nous paraît un des slapsticks les plus réussis de la saison. Le meilleur acteur de la troupe ne doit certainement pas percevoir de salaire : c’est un chat très comique, au poil hérissé, qui s’emploie par la ruse à faire un bon travail très efficace sur quelques centaines de pieds de pellicule. La mélasse, un fromage tellement fort qu’il se déplace, un tonneau de farine maculé de la suie d’un tuyau de poêle, du pétrole et presque tous les articles en vente dans un commerce de campagne servent d’une façon ou d’une autre à faire rire. Tous les usages auxquels sont soumis ces articles ne sont pas totalement nouveaux, mais il est aujourd’hui difficile d’innover [...]. Il en résulte quelques séquences particulièrement ingénieuses concernant plusieurs grues où une corde fonctionne comme un trapèze de balançoire » (M.P.N., vol. 21, n° 8, 1920, p. 1747). Catalogue Blackhawk. (d.v.)
17.4 – The Fly Сор (La mouche volante ou Zigoto et les contrebandiers [ ?]) (2b) – R : L. Semon, Norman Taurog et Mort Peebles – Sc. : L. Semon – 1 : Lucille Carlisle, la Beauties Brigade.
« Les hauts faits du héros et des vilains -voleurs d’opium, contrebandiers de bijoux et assassins – sont condensés dans ces deux bobines. Semon joue le rôle d’un habile détective : il se déguise 42 fois et demi et investit les repaires des clandestins » (M.P.W., vol. 43, n° 13, 1920, p. 2096). « Une des meilleures comédies de L. Semon. L’intrigue est centrée sur le collier porté par une chanteuse de cabaret qui, d’après le chef des bandits, aurait été volé dans un temple chinois. Au début, le film démarre rapidement, avec des acrobaties rarement ou jamais vues. La façon dont les protagonistes bondissent de toit en toit jusque sur la rue, qui connaît un trafic intense et se trouve à bonne distance en contrebas, fournit un spectacle excitant. C’est une comédie intelligente et qui mérite d’être vue » (M.P.N., vol. 21, n°8,1920, p. 1721).
10.5 – School Days (Zigoto a de la classe ou Zigoto écolier) (2b) – R. : L. Semon, Norman Taurog et Mort Peebles – Sc. : L. Semon – I : Jack Duffy, Frank Alexander, Lucille Carlisle, Frank Hayes.
Sc. : L.S., L. Carlisle et F. Alexander, costumés en gamins, travaillent en classe sous la férule d’une institutrice plutôt revêche (F. Hayes). L.S. en dessine une caricature cruelle, puis mène le chahut avec ses condisciples. Au cours de la poursuite qui en résulte, il se retrouve chez le principal (J. Duffy) et, par erreur, lui brise une chaise sur le râble. C’est F. Alexander qui paye à sa place et plonge dans une mare de boue où un petit crocodile le persécute. La visite de deux couples d’inspecteurs tourne au désastre : on leur place des plumes pointues sous les fesses et le principal reste vissé à sa chaise par de la colle forte. Enfin, le bébé saurien, téléguidé par F. Alexander, se fixe sur la cheville de la maîtresse. L.S. attrape une fessée en guise de punition. Dix ans plus tard : tous ces personnages ont fait leur chemin. F. Alexander et L.S. sont employés à la ferme tenue par le principal, marié à l’institutrice, tous deux recyclés. Les deux chenapans sont en rivalité pour obtenir les faveurs de L. Carlisle, la fille du fermier. Ses parents l’obligent à se marier avec un troisième larron et, le jour de la noce, les deux amoureux éconduits sabotent la cérémonie : F. Alexander catapulte d’énormes billes de bois qui crèvent le toit de la ferme et assomment successivement le prétendant et le beau-père. L.S. enlève la jeune fille en camion, défonce le château d’eau qui s’effondre et écrase la ferme, puis le camion bascule dans un ravin. L.S. se réveille sur son banc de classe. Ce n’était qu’un rêve.
Catalogue Blackhawk. (d.v.)
15.7 – Solid Concrete (2b) – R/Sc. : L. Semon – I : Lucille Carlisle, Frank Alexander.
« Semon et sa troupe ont tourné des séquences à Portland, dans une usine de ciment, autant en extérieur que dans la fabrique. On y voit les plus audacieuses acrobaties, comme on en trouve seulement, en général, dans les films de Fairbanks ; Semon fait des pieds et des mains sur une échelle à barreaux, chute d’un toit, plonge d’un pylône et exécute maints autres exploits. On peut dire que c’est à la fois un film émouvant et une comédie ; l’action ne connaît pas de répit. L’intrigue est naturellement incohérente et, de fait, la valeur du film réside dans la drôlerie des trouvailles acrobatiques et, comme elles sont hors norme, on peut affirmer avec une absolue certitude que le film retiendra l’attention. » (M.P.N., vol. 22, n°2, 1920, p. 311).
15.8 – The Stage Hand (Zigoto machiniste ou Zigoto garçon de théâtre) (2b) – R/Sc. : L. Semon et Norman Taurog – 1 : Lucille Carlisle, Frank Alexander, la Beauties Brigade, Oliver Hardy.
« Le film a été tourné en mai-juin, sur une scène de théâtre complète avec loges, arcades d’avant-scène, fosse d’orchestre, auditorium, le tout reconstruit sur un plateau pour les besoins du scénario qui raconte la vie et les péripéties d’une troupe de variétés au cours de trois jours de son existence. » (M.P.N., vol. 21, n° 22, 1920, p. 4366).
Sc. : « L.S. travaille comme accessoiriste. Tout va bien quand il n’est pas là et tout va mal quand il est au travail... Sans respecter le règlement, il allume une cigarette et jette l’allumette sur le plancher. Il enflamme un amas de poudre et brûle les pantalons d’un machiniste. Ce dernier, en caleçon, cherche un autre pantalon au vestiaire. Une girl le met dehors et il se retrouve sur la scène. L.S. galope dans tout le théâtre pour fuir la colère du machiniste et perturbe ainsi la représentation. Rapidement, toute la troupe est à sa poursuite et L. S. se débrouille pour se sauver » (Rob Stone, op. cit., p. 257).
15.9 – The Suitor (2b) – R/Sc. : L. Semon et Norman Taurog – I : Lucille Carlisle, Frank Alexander.
« La nouvelle comédie de Semon, The Suitor, fournit à ce comique universel un rôle nouveau. Une scène montre Semon en moto, à 75 miles à l’heure, attrapant l’extrémité d’une corde qui pend d’un aéroplane et se trouvant catapulté en l’air à une centaine de pieds de hauteur. Le film est une satire affirmée du mélodrame et de nombreux ressorts dramatiques du genre sont détournés à des fins comiques. Entre autres, Larry descend en parachute de l’avion dans des circonstances particulièrement dangereuses et, pour faire bonne mesure, saute avec insouciance de la fenêtre du deuxième étage, passant avec fracas à travers un lourd miroir. L. Carlisle joue le rôle d’une jeune héritière qui aime L. Semon, mais sa famille est opposée au mariage et, pour Semon, l’abandonné qui se consume d’amour, la route est rendue beaucoup plus dure par suite de la présence dans la maison de l’aimée d’une bande de coquins endurcis, domestiques et autres employés du patron, lesquels prennent leurs directives d’un rival qui vise à la fois la dot et la main de l’héritière » (M.P.W., vol.46, n° 5,1920, p. 667). (d.v.)
12.11 – The Sportman ou The Hunter (Zigoto explorateur) (2b) – R : L. Semon et Norman Taurog – I : Frank Alexander, Lucille Carlisle, William Hauber, Maryon Aye.
Sc. : Pour fuir les gardes du sultan, L.S., accompagné de son fidèle serviteur noir, se réfugie dans le palais dudit sultan. Les deux hommes, découverts et capturés par les gardes, sont condamnés à être décapités. Ils réussissent à s’échapper, mais sont poursuivis par un lion et par les gardes. Après diverses péripéties, L.S. trouve une porte ouverte et se réfugie là, en la fermant à clef rapidement. Il se croit en sécurité, mais dans la pièce mais le lion est toujours là... Heureusement, tout cela n’est qu’un rêve. (D’après Camillo Moscati, op. cit., p. 84).
« Semon a choisi pour ce film un thème nouveau. Il apparaît dans le rôle, naturellement parodique, d’un chasseur de lions, un personnage qui, autant qu’on puisse en juger, offre beaucoup de possibilités. Pendant qu’il chasse le gros gibier, Larry est capturé par les Turcs et ses escapades dans un harem fournissent l’argument de l’histoire. Avec le prétexte du harem, une dizaine de jolies filles viennent s’intégrer logiquement à l’action. L. Carlisle tient le rôle de la favorite du harem. Une des nouveautés réside dans une extraordinaire triple exposition comme on en voit rarement au cinéma » (M.P.W., vol.47, n° 2, 1920, p. 243).
« Une petite farce avec L. Semon dans un de ses rôles acrobatiques. Cette fois, il joue un chasseur engagé pour tuer les lapins (sic) dans la réserve de quelque pacha oriental et qui finit par se fourrer dans un endroit considéré comme sacré, là où résident les épouses du pacha. Ses hauts faits dans le palais, avec un fidèle compagnon, constituent le noyau central de cette farce très réjouissante ». (M.P.W., vol.48, n°9, 1921, p. 1088).
1921
15.1 – The Hick (2b) – R/Sc. : L. Semon et Norman Taurog – I : Maryon Aye, Frank Alexander, William Hauber, Al Thompson.
10.3 – The Rent Collector (Zigoto encaisseur ou Zigoto garçon de recettes) (2b) – R/Sc. : L. Semon et Norman Taurog – I : Oliver Hardy, Norma Nichols, Frank Alexander, Stan Laurel ( ?).
Sc. : Une rue très agitée semblable à celle de Easy Street. Les dames de la haute société viennent faire la charité : elles sortent, en une file interminable, d’un seul taxi. Tous les pauvres se rangent sagement pour recevoir des cadeaux. Zéphyr (O. Hardy) fait la loi ; il ne veut pas payer son loyer et brutalise l’encaisseur qui démissionne. L.S. remplace ce dernier ; il va chez Zéphyr en son absence. Les enfants de Zéphyr sont un peu malicieux et L.S. essaye de les amadouer en leur donnant une pièce. Un oiseau en cage lui crache au visage, déclenchant une terrible colère de L.S. qui balance tous les meubles dans l’escalier ou par la fenêtre. Arrivée de Zéphyr qui n’apprécie pas. L.S. recule et acquitte le loyer, puis s’enfuit à toutes jambes. Poursuite. L.S. est capturé par Zéphyr et son énorme copain (F. Alexander) ; ils l’enferment dans une pièce avec une dame de charité « oubliée » par les autres, reparties en taxi. L. S. et la dame s’enfuient, poursuivis par l’ami de Zéphyr. Ce dernier se fait faire la barbe au sous-sol. Des gamins font pendre une araignée postiche par un trou du plafond. On affole d’abord le coiffeur, puis l’araignée se pose sur O. Hardy ; le facteur l’assomme en essayant de tuer la bête. Fureur de Zéphyr qui brutalise le facteur. À la suite de bagarres entre L.S. et le gros méchant, une femme tombe dans un baquet plein de goudron. Ce dernier coule et dégouline par un trou sur le visage de Zéphyr. Nouvelles poursuites entre Zigoto et le gros vilain : on fracasse cloisons et portes. L.S. essaye d’assommer son adversaire avec un haltère qui traverse sols et plafonds et finit par abattre Zéphyr. L.S. et la dame s’enfuient en voiture avec O. Hardy sur la banquette arrière, vite éjecté par un cahot. Ils se croient sauvés ; hélas, ils tombent dans un ravin sans toutefois se blesser.
Copie à la cinémathèque de Bologne (Italie).
Dans ce film que l’on a cru longtemps perdu à jamais, Stan Laurel qui jouerait un tout petit rôle apparaîtrait, pour la première fois, avec Oliver Hardy dans un plan très court. Avouons que ce plan nous a échappé...
10.7 – The Fall Guy (2b) – R/Sc. : L. Semon et Norman Taurog – I : Oliver Hardy, Frank Alexander, Norma Nichols, William Hauber, Al Thompson.
Sc. : « Black Bart (O. Hardy) en voiture joue les détrousseurs. Le shérif a du mal à le filer car il est déguisé en gentleman. L.S. et un copain vont à la ville et connaissent quelques difficultés pendant le voyage. Dans un dancing, Hardy vient de payer la tournée. La vedette des choeurs repousse les avances de Hardy, tandis que L.S. arrive en tacot, débouche dans le saloon et vient à l’aide de la chanteuse. Larry est en ville pour apporter le courrier avec une lettre pour le shérif contenant un portrait de Black Bart. Tandis que chacun lit son courrier, Hardy s’enfuit en vitesse. Larry, aidé par la plupart des assistants, se lance à sa poursuite et finalement le capture » (Rob Stone, op. cit., pp. 276-77). (d.v.)
1.9 – The Bakery (Zigoto boulanger) (2b) – R/Sc. : L. Semon et Norman Taurog – I : Oliver Hardy, Norma Nichols, Frank Alexander, William Hauber, Grover Ligon, Eva Thatcher, Pete Gordon.
Sc. : L.S. travaille dans une boulangerie, mais a du mal à se faire apprécier du gérant. Il essaye toujours de bien faire, mais irrite souvent ses collègues ainsi que les clients. Quand le propriétaire du magasin arrive et découvre que les comptes sont mauvais, il renvoie le gérant. Aidé par un autre employé mécontent, le gérant essaye alors de voler la caisse. L.S. le poursuit, reprend l’argent et gagne le cœur de la fille du propriétaire.
« Malheur à l’innocent client qui entre dans la boulangerie Bouldeson ! L.S. y est employé comme assistant et c’est un désastre ambulant : il se livre à ses facéties habituelles aux dépens du gérant de la maison et tout particulièrement d’une cliente qui, grâce à lui, connaît une série de tribulations des plus cocasses. Tout en servant les clients, il se bagarre avec les autres employés. O. Hardy, son patron bourru et malhonnête, voudrait bien se débarrasser définitivement de cet employé, mais il est trop occupé à escroquer sa clientèle. L.S., avec son ingéniosité habituelle, tire bientôt le patron de l’établissement d’une situation critique et obtient en récompense la gérance du magasin et la main de la gracieuse fille du patron. Certaines scènes sont d’une drôlerie irrésistible : entre autres, celle où un petit singe est plongé dans la pâte et celle où un petit chat noir tombe dans la farine et en ressort tout blanc. Le film se termine par une monumentale bataille à coups de sacs de farine, de pâte, de tartes à la crème, de gâteaux, etc. » (C.C., 9/2/1924).
Catalogue Blackhawk. (d.v.)
18.9 – The Bellhop (Zigoto groom) (2b) – R/Sc. : L. Semon et Norman Taurog – I : Oliver Hardy, Norma Nichols, Frank Alexander, Al Thompson, Pete Gordon.
Sc. : Un représentant du gouvernement a placé un important document dans le coffre de l’hôtel. Des agents secrets sont sur les dents. L.S. est chasseur et saute en l’air quand une salamandre tombe dans ses pantalons. Ses mouvements désordonnés indisposent le directeur de l’hôtel, d’autant que L.S. n’est pas très stylé avec les clients. Les espions veulent soudoyer le directeur (O. Hardy) pour obtenir les précieux documents. La femme de chambre, détective incognito, engage L.S. pour l’aider. Le directeur donne les documents aux espions, mais L.S. leur tombe dessus et reprend les papiers. Après une folle poursuite en avion, Larry et la fille finissent par triompher.
« Pour reprendre un précieux papier, Zigoto, chasseur d’hôtel, n’hésite pas à entrer en lutte contre une redoutable association de malfaiteurs. Il est vrai qu’il a, pour le stimuler, l’aide d’une charmante brunette policière déguisée en femme de chambre. À noter une belle poursuite en avion. O. Hardy incarne le (malhonnête) réceptionniste de l’hôtel » (C.C., 19/4/1924).
« Groom au grand hôtel Bella Vista, L.S. fait entrer les clients. Certains veulent de l’encre, d’autres une carafe d’eau, d’autres encore leurs valises. Cependant, L.S., toujours vigilant, flaire le complot qui se trame contre le Docteur. On veut lui voler les plans d’un nouveau tire-bouchon... Comment une corde suspendue à un avion sauve aussi de la dynamite... » (Camillo Moscati, op. cit. p. 96).
« Dans The Bellhop, nous voyons L.S. se comporter en de multiples occasions comme un “Allemand”. D’abord, il verse de l’encre sur le crâne tondu d’un client, donnant le signal d’un franc éclat de rire [...]. Plus loin, il court et culbute à travers les pièces et les étages avec l’agilité d’un clown de cirque : L.S. se trouve à son aise dans ces comédies tumultueuses... Le film est un assemblage d’effets burlesques et de clowneries appuyées » (M.P.N., vol. 25, n°3, 1921, p. 443). (d.v.)
1922
1.1 – The Sawmill (Zigoto à la scierie) (2b) – R/Sc. : L. Semon et Norman Taurog – I : Oliver Hardy, Dorothy Dwan, Ann Hastings, Kathleen O’Connor, Al Thompson, Rosa Gore, William Hauber, Peter Ormonds, le chien Pal.
Sc. : L.S. incarne un employé un peu simplet qui travaille dans un camp de bûcherons et passe beaucoup de temps à essayer d’échapper au contremaître (O. Hardy). Il partage son déjeuner avec la fille du patron (D. Dwan), mais le contremaître s’interpose. Poursuite entre les deux compères. L.S., assis tranquillement sur un tronc qui va passer à la scie électrique, voit son pantalon découpé par la lame circulaire. Il va se changer dans une cabane aussitôt écrasée par un arbre que coupait les bûcherons. Il va dans la nature et un autre arbre vient s’abattre à côté de lui ; il change de place, une autre s’abat, etc. Poursuite entre L.S. et un autre ouvrier sur l’eau en bateau à rames. Elle continue sur la terre ferme avec le même moyen de locomotion. Repas avec toute l’équipe. L.S. renverse un seau de peinture sur la tête du propriétaire, puis sur celle du contremaître. Le réservoir explose et arrose tout le monde. Le propriétaire furieux licencie ses employés et poursuit, armé d’un fusil, L.S. qui a réussi à séduire sa fille. Les deux amoureux s’enfuient tandis que les ouvriers de la scierie tentent d’ouvrir le coffre-fort du papa à l’aide d’un baril de poudre. Toute la maison saute, et du coffre sortent L.S. et L. Carlisle. Cette dernière est enfin enlevée par les ouvriers ; L.S. parviendra à la délivrer de la cabane où elle est séquestrée grâce à un numéro d’acrobatie aérienne.
19.3 – The Show ou The Show Shop ou Props (Zigoto dans les coulisses) (2b) – R/Sc. : L. Semon et Norman Taurog – I : Oliver Hardy, Lucille Carlisle, Al Thompson, Frank Alexander, Betty Young, Alice Davenport, Pete Gordon, Frank Coleman, Jack Miller, Grover Ligon, William Hauber, Coy Watson Jr, 40 girls.
Sc. : L. Semon joue le double rôle de l’accessoiriste d’un théâtre de variétés et d’un spectateur mécontent. Sur scène, un magicien prend sa revanche sur le sceptique en faisant apparaître un coq qui va cracher dans l’œil de celui-ci. Pendant qu’il nettoie son œil, une femme qui porte un chapeau orné d’un poulet, s’assied devant lui. Le râleur essaye aussitôt de trucider le volatile. À coups de balai, l’accessoiriste pourchasse le coq qui boit de la nitroglycérine et se met à cracher sur lui. Il en résulte quelques explosions. Dans le chaos, une jeune artiste est dépouillée de ses bijoux par O. Hardy et sa bande. Une folle poursuite commence. L.S. sort victorieux et ramène les bijoux à la jolie vedette, mais ce n’était qu’un rêve.
Catalogue Blackhawk (d.v.)
25.4 – The Sleuth ou The Gringo (Zigoto inspecteur [ ?]) (2b) – R/Sc. : L. Semon et Tom Buckingham – I : Lucille Carlisle, Al Thompson, William Hauber.« Dans cette nouvelle comédie, Semon joue un détective "fauché" très intéressé par les opérations d’un gang de contrebandiers d’alcool à la frontière mexicaine » (M.P.N., vol.21, n° 11, 1922, p. 1281). « The Sleuth, la plus récente comédie de L. Semon, serait – d’après ceux qui l’ont vue – parmi les meilleures productions de la longue et heureuse carrière de ce comique [...]. Ce film a été réalisé après une longue période d’étude et de réflexion pour L. Semon, bien qu’il ait eu depuis longtemps l’intention de produire une comédie de ce genre. Toutefois, il a fallu des mois d’essais avant de la mettre à exécution. La difficulté résidait dans la maîtrise de la psychologie du spectateur et une copie fut projetée à un public classique pour étudier ses réactions : Semon prit la décision d’effectuer quelques changements indispensables. Il trouva qu’en deux ou trois circonstances, le public anticipait l’action ; ces séquences furent éliminées afin que le spectateur ne puisse prévoir l’action d’une scène à l’autre. Parmi les décors coûteux construits pour cette production de 2 bobines, citons l’intérieur d’un café situé à la frontière mexicaine » (M.P.N., vol. 26, n° 15, 1922, p. 1783). (d.v.)
11.6 – A Pair of Kings (Zigoto roi) (2b) -R/Sc : L. Semon et Norman Taurog – I : Oliver Hardy, William Hauber, Joe Basil.
Sc. : Au royaume de Serenia, gouverne le roi August (L.S.) : il a volé le trône de la princesse Lucille (L. Carlisle) en exil. Le général Alarm (O. Hardy) complote pour prendre la place du roi. Lucille fait appel à August par l’intermédiaire de son conseiller, le comte Yourcards, qui plaide son cas. Un navire arrive avec un étranger (L.S.) sans papiers qui, pour débarquer, se cache dans une malle. Celle-ci parvient au château et l’étranger est découvert. Le roi s’aperçoit que ce dernier est son sosie et, pour se préserver d’un assassinat, se fait remplacer par l’étranger. Celui-ci stoppe le coup d’État et remet la princesse sur le trône. (Dans la version française, aventures d’Otto Kar, roi de Maboulomanie, et du général Bouldegomoski.)
Parodie de The Prisoner of Zenda (1913).
5.8 – Golf (Zigoto joue au golf) (2b) – R/Sc. : L. Semon et Tom Buckingham – I : Lucille Carlisle, Oliver Hardy, Al Thompson, Vernon Dent, William Hauber, Fred Lancaster, Pete Gordon, Joe Basil, Vincent McDermott, Fred Gambold, Eva Thacher. Sc. : Une jeune fille brune (L. Carlisle) se regarde dans un miroir brisé (effet repris par L.S. lui-même dans The Four-Wheeled Terror). O. Hardy habite l’étage au-dessus et lui fait la cour, mais il n’apprécie guère son rival qu’il jette dehors. L.S., frère de la jeune fille, s’entraîne au golf sur un piano dans son appartement. Ses balles cassent les glaces, les potiches, etc. Il finit par trouer le plancher et la balle tombe dans la soupe d’O. Hardy, puis sur sa tête. O. Hardy, par représailles, tire un coup de fusil par le trou et le plafond s’effondre. Poursuite entre O. Hardy et L.S. qui saute par la fenêtre dans une charrette de foin. O. Hardy l’imite, mais L.S. a déplacé la charrette. Au golf, L.S. a des ennuis avec une marmotte qui lui subtilise la balle, puis c’est un écureuil qui s’en empare. Une jeune fille accompagnée d’une oie en laisse ( !) – encore L. Carlisle, mais en blonde – fait ses débuts au golf. L.S. prend l’oeuf pondu par l’oie comme balle de golf. O. Hardy fabrique une balle bourrée d’explosif, destinée à L.S., mais c’est un autre golfeur qui sera la victime. Nouvelle poursuite entre O. Hardy et L.S., qui se termine à la maison. La sœur de L.S. est enlevée en voiture par O. Hardy tandis que L.S. et le fiancé courent derrière. À un passage à niveau, la fille s’accroche à la barrière tandis que la voiture est broyée par le train. O. Hardy se retrouve classiquement sur l’avant de la locomotive.
Catalogue Perry et Blackhawk. (d.v.)
?. 12 – The Agent (Zigoto agent secret) (2b) – R/Sc. : L. Semon – I : Lucille Carlisle, William Hauber, Joe Basil, Oliver Hardy, Al Thompson, Kittie Rinehart, Robert McKenzie, Harry De Roy, Ed Wertz, Don Maines.
Sc. : « Près de la frontière mexicaine, Don Fusiloil (O. Hardy) dirige un saloon dont l’alcool lui est fourni par Don Vaselino. Un agent fédéral (L.S.) débarque, un autre (L. Carlisle) est danseuse dans la boîte de Hardy. Larry, qui veut passer inaperçu, sème la pagaille et découvre par hasard la distillerie clandestine. Les deux agents sont poursuivis au cours de scènes fort mouvementées. Enfin, Larry explique à Lucille que de telles choses n’arrivent jamais dans la réalité... » (Rob Stone, op. cit., pp. 292-93).
« L. Semon propose avec ce film une comédie très réjouissante. Il s’agit d’un slapstick truculent qui plaira à des milliers de spectateurs. Semon a repris les vieilles recettes en les améliorant et le rire naît spontanément et bruyamment. Des fûts d’alcool, des trappes et de la mélasse se combinent pour prendre au piège les méchants au cours de catastrophes comiques. Comme d’habitude, le décor ne manque pas non plus de prétention -cette fois nous sommes dans les milieux espagnols – et de jeunes filles sexy. Vers la fin, Larry se dédouble et incarne avec drôlerie un noble. Les fans de L. Semon et tous les amateurs de slapstick accueilleront avec enthousiasme The Agent. » (M.P.W., vol.59, n°9, 1922, p. 897).
1923
22.1 – The Counter Jumper (2b) – R/Sc. : L. Semon – I : Oliver Hardy, Lucille Carlisle, Al Thompson, William Hauber, Joe Basil, Eva Thatcher, Jack Duffy, William McCall, Reginald Lyons.
Sc. : La belle Glorietta Hope (L. Carlisle) possède un grand magasin où travaille L.S. Glorietta arrive en visite accompagnée d’un chasseur de dot. L.S. sème la pagaille dans le magasin tandis que le prétendant convainc un officier de l’état civil de prononcer son mariage avec Glorietta. Celle-ci refuse et l’amoureux éconduit en profite pour lui voler un collier de perles. L.S. poursuit le voleur jusqu’au bord d’une falaise et récupère les perles. « Semon aurait pu intituler cette comédie “L’œuf qui marche” car l’élément qui est la source principale de l’hilarité est un œuf duquel émergent une paire de petites pattes, pareilles à celles d’une grenouille. L’œuf sort d’une corbeille pleine d’œufs et commence à entrer en action : il bondit de comptoir en comptoir dans le magasin, esquive les poursuivants en déviant brusquement sa course à droite ou à gauche à travers tonneaux et paniers, défiant le bâton manié par Semon et aboutissant à la fin sur un plat chaud. Quand l’œuf est enfin emprisonné, une impitoyable matraque l’atteint et, en le cassant, en fait surgir un petit canard emplumé. “Babe” Hardy est catapulté à travers une vitrine sur un banc de sable très incliné et virevolte plusieurs fois lentement, comme s’il flottait, d’une manière très divertissante... Comme pour démontrer qu’il ne s’agit pas d’un cas unique, la scène se répète. Un garçon qui exécute un ordre laisse tomber par inadvertance un paquet de cartouches dans un poêle : ce qui en résulte est ici prévisible » (Exhibitors Trade Review, 9/12/1922).
« [...] Dans une autre bonne scène, un Noir s’assoit sur un bloc de glace qui se liquéfie immédiatement ; un excellent effet est aussi obtenu dans la séquence où Semon et le vilain de service tombent du haut d’un escarpement pendant que le ralenti les montre nageant dans l’air. L’intrigue est pauvre, mais les ennuis de L. Semon ont leur petit effet lorsqu’il accepte le poste de commis dans un magasin et aide une héritière courtisée par une habile fripouille » (M.P.W., vol.59, n° 6,1923, p. 576)
Copie au musée d’Art moderne de New York.
25.1 – No Wedding Bells (Zigoto chez les mandarins) (2b) – R/Sc. : L. Semon – I : Oliver Hardy, Kathlyn Hayes, Lucille Carlisle, Joe Basil, William Hauber.
Sc. : Le chef d’une bande de Chinois a découvert une potion qui, dit-on, rendra inconsciente toute jeune et jolie demoiselle ; il cherche un cobaye. Un Chinois, qui déclare être majordome, affirme que la fille de son patron (L. Carlisle) constitue un sujet adéquat pour l’expérience et consent à l’enlever et à l’emmener à un rendez-vous. Son amoureux (L.S), lui téléphone, et quand il s’est assuré du consentement de son père pour les fiançailles, il se rend à l’endroit où celui-ci, avec un ami, joue une partie d’échecs. Le papa est en train de gagner une partie pour la première fois depuis des années quand L.S. renverse la table, provoquant un chaos général qui permet l’enlèvement de la jeune fille et d’une servante noire. Larry, à la recherche de la jeune fille, tombe accidentellement dans un tunnel à linge qui est l’entrée secrète du repaire des voleurs. Avec l’aide de la servante, Larry sauve L. Carlisle et la ramène chez son père, espérant recevoir une récompense : le père le précipite par la fenêtre.
17.3 – The Barnyard (Zigoto à la ferme) (2b) – R/Sc. : L. Semon – I : Oliver Hardy, Lucille Carlisle, Kathlyn Myers, William Hauber, Al Thompson, Joe Basil, Spencer Bell.
Sc. : « Des escrocs du pétrole complotent pour acheter ou voler la ferme où travaille L.S. La fille du fermier (K. Myers) et Larry sont amoureux l’un de l’autre. Les escrocs essayent de convaincre le fermier de vendre, mais Larry, qui a vu les prospections pétrolières, l’en empêche. Les autres employés de la ferme, jaloux des relations de Larry avec la fille du fermier, aident les escrocs. Le fermier se trouve contraint de signer, mais Larry, aidé par un âne savant, récupère le document. Les vilains le poursuivent : Larry et la fille s’échappent en aéroplane. Larry se réveille : ce n’était qu’un rêve. » (Rob Stone, op. cit., p. 297).
« Larry Semon a mis dans sa plus récente comédie une pleine mesure de slapstick, mais moins original que d’habitude. Il y a beaucoup de chaux, de peinture noire et de culbutes spectaculaires, mais une grande partie de ce matériau sent le déjà vu. Quelques-uns des meilleurs effets sont fondés sur un poussin qui s’enivre, sur une paire de chaussures truquées qui se déplacent seules dans la basse-cour et, à la fin, sur une course mouvementée entre une auto et un avion. Cette abondance de péripéties assurera le succès » (M.P.W., vol.61, n°8, 1923, p. 807).
« Dans The Barnyard, Semon joue le garçon de ferme et l’« étable » du titre évoque la petite ménagerie que Larry et ses compagnons, ouvriers agricoles, entretiennent dans leur dortoir. De la cruche d’eau destinée aux ablutions matinales de Larry sortent, flottant, deux petits canards. Pour prendre possession de leur attirail, les ouvriers doivent d’abord pousser une haridelle loin d’une caisse. D’une valise jaillissent une douzaine de chats et matous de toutes dimensions. Quand Semon ouvre la porte des toilettes, il en sort des oies – un beau troupeau – en file indienne [...]. Larry a combiné aussi quelques acrobaties mouvementées pour lui-même, ses compagnons de chambre et le régisseur, toutes organisées dans un grenier à foin et sur l’aire de battage. Une des blagues consiste à couvrir de paille une trappe de l’étage supérieur, puis, de l’autre côté du vide ainsi masqué, à montrer le poing à l’adversaire : celui-ci, répondant au défi, tombe à travers l’ouverture dissimulée et se trouve ensuite expédié sur le postérieur d’un animal qui part en galopant à travers champs. Il n’y a pas un instant où il ne se produise quelque chose et de cette profusion naît le divertissement. » (Exhibitors Trade Review, 8/4/23, p. 1090).
2.5 – The Midnight Cabaret ou The Midnight Rounders (2b) – R/Sc. : L. Semon – I : Kathlyn Myers, William Hauber, Al Thompson, la Beauties Brigade, Fred De Silver.
Sc. : « K. Myers, danseuse dans un cabaret, est courtisée par les clients, comme par le propriétaire (O. Hardy). La direction l’oblige à être aimable avec la clientèle et son seul ami est le garçon (L.S.). Il fait de son mieux pour la préserver et garder les clients à distance. Un groupe d’anarchistes tient réunion au premier étage ; ils percent un trou dans le plancher et volent la nourriture par cette ouverture. Hardy essaye de bousculer K. Myers, mais Larry intervient et Hardy est éjecté du cabaret. Ce dernier rejoint alors les anarchistes et décide de faire sauter le café. Ils jettent successivement trois bombes dont Larry se débarrasse. Finalement, Hardy et ses complices décident de voler l’argent du cabaret, mais Larry s’interpose, capture Hardy et part avec K. Myers » (Rob Stone, op. cit., p. 289).
14.8 – The Gown Shop (Zigoto chez le couturier) (2b) – R/Sc. : L. Semon – I : Oliver Hardy, Kathlyn Myers, FF De Silva, Pete Gordon, William Hauber, Frank Hayes, James Donnelly, Spencer Bell, Harry De Roy, Dorothy Wolbert, Otto Lederer.
Sc. : L.S., vendeur dans une maison de haute couture, est amoureux de la première vendeuse (K. Myers) qui constitue aussi l’objet d’attentions particulières de la part du propriétaire (O. Hardy). Cependant, la femme de ce dernier n’est pas satisfaite de la conduite de son mari et de nombreuses clientes n’apprécient pas que leurs époux flirtent avec les modèles. L.S. et le chef repasseur, amoureux aussi de K. Myers, se poursuivent dans tout le magasin. Le propriétaire s’assoit sur un fer brûlant jeté sur L.S., devient furieux et se met lui aussi à poursuivre Larry. Ce dernier se cache dans le vestiaire des dames et sort en travesti. Le propriétaire et le chef repasseur flirtent avec la « demoiselle », mais le portier arrache accidentellement la jupe de L.S. et ce dernier est démasqué. O. Hardy attrape finalement L.S., mais K. Myers intervient et quitte le magasin accompagnée de Larry.
« Cette comédie montre Semon dans un décor élaboré et dans le splendide milieu de la mode, dans la Cinquième Avenue où se déroule un défilé de modèles composé de mannequins vêtus de manière grotesque. La comédie est du genre slapstick habituel avec des bagarres et des culbutes, un genre auquel Semon a toujours été identifié. La seule différence réside dans le milieu, car ici nous trouvons des portes tournantes, des collisions contre des colonnes, etc. et, comme toujours, un tumulte général. De nombreuses situations très divertissantes et beaucoup d’action, si bien que ce spectacle donnera totalement satisfaction » (M.P.W., vol. 65, n°3, 1923, p. 334).
16.10 – Lightning Love (2b) – R : L Semon et James Davis – Sc. : L. Semon – I : Kathlyn Myers, William Hauber, Pete Gordon, Spencer Bell, Oliver Hardy, le singe Elma, Al Thompson.
Sc. : « Hardy et L.S., tous deux amoureux, sont en visite chez Rhea (K. Myers), dotée d’un père grincheux cloué sur une chaise roulante. Hardy offre en cadeau un bouledogue. Chacun des deux prétendants s’efforce de faire passer l’autre pour fou. Une des farces de Hardy a pour effet de faire déchirer les pantalons de Larry par le chien, ce qui trouble les deux vieilles filles en visite. Larry se cache dans une cabane, mais un orage éclate et, frappé par la foudre, il se voit obligé de revenir dans la maison. L’orage entraîne celle-ci au bord d’une falaise. Lorsque le calme est revenu, L.S. plaide en vain sa cause auprès de Rhea ; rejeté, Larry ouvre la porte, sort et tombe du haut de la falaise » (Rob Stone, op. cit., p. 302).
« Comme l’indique le titre, les éclairs ont un rôle important dans cette comédie de Semon. Larry apparaît ici dans le rôle du prétendant d’une jeune fille charmante ; son père est d’accord, mais c’est un personnage grand et rude. Presque toute l’action se déroule à l’intérieur de la maison de la jeune fille, pendant que se déchaîne un violent orage avec des décharges électriques. Larry et les autres hôtes sont persécutés par la foudre ; celle-ci suit avec obstination Larry à travers toute la maison, monte et descend les escaliers, prenant les tournants : tout cela est habilement réalisé et va ahurir le public moyen » (M.P.W., vol. 65, n° 3, 1923, p. 334).
10.12 – Horseshoes (2b) – R : L. Semon et James Davis – Sc. : L. Semon – I : Oliver Hardy, Kathlyn Myers, William Hauber, Al Thompson, James Donnelly.
Sc. : « Dynamite Duffy (Hardy) s’entraîne pour son prochain combat et donnera 50 dollars à qui tiendra plus d’une minute contre lui. Personne jusqu’ici n’a pu tenir la distance. Par ailleurs, la fille de l’épicier (K. Myers) est amoureuse de Larry, qui s’amuse à lancer des fruits pourris sur l’affiche de D. Duffy. Quand, par erreur, un projectile atteint le vrai Duffy, ce dernier le prend, pour le punir, comme partenaire d’entraînement. Lorsque Larry met le champion knock-out, tout le monde tombe en admiration jusqu’à ce qu’on s’aperçoive que Larry a un fer à cheval dans le gant. Duffy se lance à la poursuite de L.S. qui s’échappe. Duffy veut se marier avec K. Myers, mais L.S. enlève la jeune fille sur une moto, poursuivi par Duffy et ses complices en auto. L.S. et sa bien-aimée parviendront à s’échapper » (Rob Stone, op. cit., p. 303).
1924
10.3 – Trouble Brewing (2b) – R : L. Semon et James Davis – Sc. : L. Semon – I : Kathlyn Myers, Pete Gordon, William Hauber, Carmelita Geraghty, Al Thompson, Oliver Hardy.
Sc. : « L.S., agent du gouvernement, fouille un hôtel dans l’espoir de découvrir des trafiquants d’alcool. Leur chef (O. Hardy) persécute la fille d’un riche propriétaire et L.S. essaye de la protéger. Hardy, irrité, poursuit L.S., mais ce dernier s’échappe, revient à l’hôtel pour voir les employés fournir de l’alcool clandestin aux clients. Hardy remplit quelques bouteilles de dynamite afin d’éliminer L.S., mais c’est lui qui sera la victime » (Rob Stone, op. cit., p. 304).
« L.S., agent fédéral à la recherche de trafiquants, déclenche le rire surtout lorsqu’il joue à l’aveugle avec un petit garçon. D’abord, l’enfant disparaît dans une bouche d’égout et ressort tout noirci. Puis le trafiquant voit Larry errant et place à son intention un baquet plein d’eau que Larry évite à chaque fois. » (Kinematograph Weekly, 1924). (d.v.)
38Chadwick Pictures Corporation pour Associated First National, distribué par Educational :
20.7 – The Girl in the Limousine (Une biche et quarante chevaux) (6b) – R : L. Semon -Sc. : Avery Hopwood et William Collison – I : Claire Adams, Charles Murray, Lucille Ward, Larry Steers, Oliver Hardy, Florence Gilbert.
Sc. : « Le timide Tony (L.S.), est amoureux d’une belle jeune fille, mais sa timidité excessive l’empêche de déclarer son amour et la jeune fille accorde sa main au gros Bob, du genre « poids lourd ». Dans la soirée de fiançailles, L.S. a absorbé un nombre immodéré de whiskys-sodas et, lorsqu’il quitte la maison de sa belle, il titube honteusement. Une somptueuse 40 CV passe et L.S. se sent happé dans la voiture par une main vigoureuse. Cette main appartient à une superbe femme qui, enlevant subitement sa perruque, se révèle un gaillard de stature imposante. Son compagnon et lui rossent copieusement L.S. puis le dépouillent de ses vêtements et l’affublent de la robe de soirée que portait précédemment l’agresseur. Les gangsters cachent L.S. dans la chambre d’une fille en l’habillant de son pyjama. De nombreuses complications résultent de ses efforts pour éviter le mari et ses invités ; lorsque les voleurs dérobent les bijoux de la jeune fille, L.S. les arrête et devient un héros. Philosophe, il trouvera une autre fiancée » (C.C., 28/11/1925).
23.9 – Her Boy Friend (Ces messieurs de la secrète) (2b) – R : L. Semon et Noel Mason Smith – I : Oliver Hardy, Frank Alexander, Dorothy Dwan, Alma Bennett, Fred Spence, William Hauber, Spencer Bell.
Sc. : Au cabaret Draginn Inn, le patron (F. Alexander) est en cheville avec Killer Kid (O. Hardy). Iva Method (D. Dwan), la reine des détectives, chargée de la surveillance de ce beau monde, est enlevée par les bandits. Sur les quais, L.S. et le chef de la police, déguisés en « piles de caisses » pour passer inaperçus déambulent à la grande frayeur d’un Noir. Puis L.S. et le policier se rendent au cabaret où le patron charge une belle brune (A. Bennett) de les séduire. L.S. ne reste pas insensible. Pendant ce temps, D. Dwan parvient à s’échapper. On sert une pastèque aux deux policiers et A. Bennett souffle de la fumée sur L.S., que cela rend malade. Ce dernier finit par se faire enlever et tabasser par les bandits. Il se défend, se sauve et retrouve la jolie détective. Pour s’évader, il faut sauter par une fenêtre dans le cercle tendu par les policiers. D. Dwan saute, mais quand c’est le tour de L.S., Hardy a fait fuir les sauveteurs : il tombe sur le pavé et est récupéré par les bandits avec D. Dwan. Ils sont emmenés à bord d’un voilier. Après diverses péripéties, D. Dwan grimpe dans les haubans et plonge dans la mer, imitée peu après par L.S. Tous deux sont sauvés. Il lui fait une déclaration d’amour mais apprend qu’elle est mariée avec le chef de la police. Désespéré, L.S. s’appuie sur une barrière qui s’effondre avec lui dans la mer. (d.v.)
16.11 – Kid Speed ou The Four-Wheeled Terror (Zigoto et son bolide) (2b) – R Sc. : L. Semon et Noel Mason Smith – I ; Oliver Hardy, Dorothy Dwan, Frank Alexander, Fred Spence, James J. Jeffries, Grover Ligon, William Hauber, Spencer Bell.
Sc. : O. Hardy, propriétaire d’une belle voiture, est très coléreux. Le riche F. Alexander parraine une course dont le vainqueur épousera sa fille (D. Dwan). L.S. se lève et se regarde en faisant des grimaces dans une glace brisée. Il essaye sa voiture de course avec son mécano noir et les explosions du véhicule réveillent le shérif Phil O’Delphya. L.S. part en marche arrière, défonce la porte et rentre dans la chambre du shérif, puis entraîne ce dernier sur son lit dans une course folle. Arrivée de L.S. au garage où il retrouve D. Dwan dont il est amoureux. O. Hardy, son rival, se retrouve sous une pile de caisses. Départ de la course, O. Hardy embauche des complices pour la truquer, mais par erreur c’est sa voiture qui se trouve ensevelie sous une avalanche. L.S. perd sa voiture qui s’en va toute seule : il la rattrape à la course en doublant tous les concurrents, gagne le prix et la main de la jeune fille.
Catalogue Perry (incomplet, lb). (d.v.)
1925
27.4 – The Dome Doctor (Les travailleurs du chapeau) (2b) – R/Sc. : L. Semon – I : Dorothy Dwan, Frank Alexander, Fred De Silva, Earl Montgomery, Grover Ligon.
Sc. : Un coiffeur (F. De Silva) et un gros épicier (F. Alexander), voisins, se disputent sans arrêt. Le fils du coiffeur (L.S.) est amoureux de la fille de l’épicier (D. Dwan) et ils sont obligés de communiquer par un tuyau qui passe d’un magasin à l’autre (ce qui constitue une source d’ennuis) ou par une trappe. L.S. oublie sous le casque une cliente qui se retrouve chauve. Un petit singe échappé se réfugie dans une citrouille préparée pour Halloween et sème la panique dans l’épicerie. Cette tête fantastique va se poser sur le crâne de l’épicier que L.S. essaye de calmer sur un fauteuil de coiffure. Nouveaux effets de terreur. Enfin, le singe renverse tout un flacon de lotion magique pour faire pousser les cheveux sur le crâne de l’épicier qui sort de la cabine en loup-garou. Le singe détraque tous les appareils du coiffeur. L.S., affolé, se réfugie dans une cabane qui explose. Il est éjecté d’un trou dans le sol, mais un démon vient le rechercher pour l’emmener visiblement en enfer.
Catalogues Blackhawk, Glenn Photo Supply. (d.v.)
1.5 – The Cloudhopper (Un invité à la hauteur) (2b) – R/Sc. : L. Semon – I : Dorothy Dwan, Frank Alexander, Fred Spence.
Sc. : L.S. trône au volant de sa voiture ; un Klaxon se fixe à sa roue et fait du bruit à chaque tour ; L.S. s’arrête et enlève l’objet. Lorsqu’un camion klaxonne pour le doubler, L.S. n’y croit pas. Sa voiture se retrouve en accordéon sous le choc et, lorsque le camion opère une manœuvre inverse, elle tombe en poussière. Une ambulance emporte L.S. qui en sort très vite sur un brancard à roulettes : il dévale une pente, traverse une réception et finit dans l’eau. Chez sa fiancée, un escroc force le coffre-fort du père et s’enfuit. Poursuite échevelée entre le voleur en voiture et L.S. en side-car. La poursuite continue en avion et L.S. passe, en plein vol, de son avion à celui du voleur qui plonge dans la mer tandis que L.S. atterrit miraculeusement indemne sur le sol.
Catalogue Castle Films (incomplet, 1b, rebaptisé A Weaked Driver).
« La signification du titre de la nouvelle comédie de L. Semon devient évidente dans la dernière partie de la seconde bobine. L’action débute par une vente de charité dans la maison de l’héroïne dont le petit frère insupportable constitue l’élément moteur d’une partie de cette comédie. Larry joue un double rôle : le héros et un bonhomme trop porté sur l’alcool. Le petit frère remplace des saucisses par des cigares dans les sandwichs du héros et le rend malade, tandis que le buveur d’alcool use une boîte d’allumettes en essayant de fumer une saucisse. Un couple de conspirateurs essaye de voler une formule secrète. F. Alexander, connu pour son fort embonpoint, rêve d’une vedette en train de nager : il plonge du balcon, tombe à travers le plancher et finit dans un tonneau de colle où il reste englué des pieds à la tête, une situation toujours bien exploitée dans les comédies de Semon. Les deux conspirateurs volent la formule, s’enfuient sur un avion. Larry grimpe sur une échelle de corde, monte à bord de l’aéroplane où se succèdent des scènes bien réalisées dans lesquelles frissons et comédie s’entremêlent. Larry lutte contre les conspirateurs, risquant de tomber de l’avion lorsque les supports des ailes et les câbles métalliques cèdent. Naturellement, il est finalement vainqueur » (M.P.W., vol. 74, n° 6, 1925, p. 630).
(d.v.)
39Schulberg Prod. :
27.4 – Go Straight ou When a Woman Reaches Forty (6b) – R : Frank O’Connor – Sc. : Agnes Leahy et Ewart Adamson – I : Owen Moore, Mary Carr, George Fawcett, Ethel Wales, Gladys Hulette, Larry Semon et Anita Stewart (deux acteurs).
L’héroïne Gilda Hart (Gladys Hulette), à la recherche d’un travail, se trouve sur un plateau de tournage où l’on voit L.S. et A. Stewart en pleine action.
27.6 – The Wizard of Oz (Le prince qu’on sort) (7b) – R : L. Semon – I : Bryant Wash, Oliver Hardy, Charles Murray, Dorothy Dwan, Virginia Pearson, Joseph Swickard, Frank Alexander, Otto Lederer.
Sc. : L.S., garçon de ferme, est amoureux de D. Dwan, la nièce du patron. Hélas, il a un rival, Gros-Jean. À son 18e anniversaire, D. Dwan est autorisée à choisir son fiancé. Ce jour-là, après une poursuite animée, L.S. s’endort sur une meule de foin. Le sommeil le conduit au royaume de Chimérie, gouverné par le tyrannique Shamo qui a fait disparaître la princesse régnante à sa naissance. Celle-ci, qui va avoir 18 ans, est réclamée par le peuple. Shamo ordonne à son âme damnée Faujeton de supprimer la jeune fille qui a été confiée à des fermiers du Texas. Faujeton arrive par avion au milieu de la fête d’anniversaire et veut s’emparer des papiers de la jeune fille pour la remplacer par une fausse reine. C’est L.S. qui, après mille péripéties, se trouve en possession de l’enveloppe contenant ces fameux papiers. Un ouragan s’abat sur la ferme et enlève la maisonnette de bois où L.S., D. Dwan, Gros-Jean et le fermier sont réfugiés. Ils atterrissent au royaume de Chimérie et D. Dwan prend la place de Shamo. Ce dernier se venge en envoyant L.S. dans la fosse aux lions. Après de nombreuses aventures, L.S. se réveille et finit par épouser D. Dwan.
Catalogue Niles. (d.v.)
15.12 – A Perfect Clown (Perds pas tes dollars) (6b) – R : L. Semon et Fred Newmeyer – Sc. : Thomas J. Crizer – I : Kate Price, Dorothy Dwan, Joan Meredith, Otis Harlan, G. Howe Back, Oliver Hardy, Stuart Holmes.
Sc. : L. S., employé chez un agent de change, est amoureux de la secrétaire du patron. On lui confie un sac qui contient 10 000 dollars pour qu’il le porte à la banque, mais il la trouve fermée. Avec l’aide d’un gardien, il essaye de porter cet argent chez le président de la société. Ils passent tous les deux une nuit très agitée : la voiture du gardien crève près d’un cimetière, puis les deux acolytes sont contraints d’échanger leurs vêtements avec ceux de forçats évadés et sont pourchassés par la police. Le matin, grand émoi au bureau quand on apprend que l’argent n’est pas arrivé à la banque. Mais tout rentre dans l’ordre et L. S. est récompensé.
Catalogue Blackhawk (incomplet). (d.v.)
1926
40Pathé :
1.1 – Stop, Look and Listen (Sept heures de malheur) (6b) – R : L. Semon – I : Dorothy Dwan, Mary Carr, Oliver Hardy, Lionel Belmore, Bull Montana, William Gillespie, B.F. Blinn, Curtis McHenry, Joseph Swickard.
Sc. : L.S. joue le rôle d’un jeune homme doux et simple, amoureux d’une étudiante (D. Dwan) qui veut tenter sa chance comme actrice de théâtre avant de se marier. Le demi-frère de L.S., Bill, et D. Dwan s’arrangent pour que L.S. finance une troupe de comédiens et pour que D. Dwan ait un rôle. Cependant, Bill et le metteur en scène du spectacle les trahissent et partent avec la recette, laissant croire que L.S. est le coupable. Course folle derrière L.S. qui échappe à ses poursuivants et finit par capturer les voleurs et épouser sa fiancée.
1927
10.4 – Spuds (Zigoto aux manoeuvres) (5b) – R : L. Semon – 1 : Dorothy Dwan, Edwards Hearns, Kewpie Morgan, Robert Graves, Hazel Howell, Hugh Fay.
Sc. : Spuds (L.S.), soldat américain en France, est de corvée de cuisine. Il rencontre un copain, Arthur McLaughlin, banquier à Boston, dans une tranchée et apprend que ce dernier passera en cour martiale s’il ne retrouve pas la paye (250 000 dollars) qui a été volée pendant qu’il était en service. Deux espions sont à l’origine de ce méfait. Dans la ville de Mayonnaise, L.S. rencontre une jeune serveuse française (D. Dwan) dont il tombe amoureux, mais est obligé de la quitter. Par hasard, il découvre où est la paye et la ramène en traversant le champ de bataille pendant une attaque. Il parvient à sauver le capitaine et est récompensé.« Toutes les scènes de poursuite, avec les facéties du singe, l’effarement des nègres devant le fantôme et surtout la course sensationnelle du tank qui ne recule devant aucun obstacle sont très drôles. On a aussi fort applaudi le truc de la caricature : un portrait de Chariot qu’il fait marcher au moyen de ses doigts passant par deux trous à l’endroit des jambes. Ça rappelle un peu la danse des petits pains de La Ruée vers l’or. Visiblement, Zigoto a voulu copier Chaplin : cet « à la manière de » n’est pas mal trouvé » (Cinémagazine, n° 38, 23/9/1927).
41Chadwick :
12.10 – The Stuntman (2b) – R/Sc : L. Semon.
Sc. : L.S., cascadeur, est la bête noire d’un gros et célèbre acteur-vedette. Habillé en jeune fille avec jupette et à carreaux et chapeau à plume, L.S. est poursuivi par le comédien vindicatif. Il se retrouve dans une voiture destinée à s’écraser au fond d’un ravin, puis dans un avion qui doit va être détruit en vol. L.S. saute en parachute et atterrit dans une cabane que son ennemi persévérant fait exploser. L.S. s’en sort, assez dépenaillé mais vivant. Tous ces exploits ne suffisent cependant pas à séduire sa bien-aimée.
Catalogue Collectors Club.
24.12 – Oh, What a Маn ! (2b) – R/Sc. : L. Semon.
42Paramount :
29.10 – Underword (Les nuits de Chicago) (8b) – R : Joseph Von Sternberg – Sc. : Ben Hetch – I : George Bancroft, Evelyn Brent. L.S. joue un petit rôle de gangster.
1928
43Chadwick :
2.1 – Dummies (2b) – R/Sc. : L. Semon – I : Marie Astaire, Jimmy Donnelly.
Copie au musée d’Art moderne de New York.
12.2 – A Simple Sap (2b) – R/Sc. : L. Semon et Hampton Del Ruth – Sc. : L. Semon – I : Bea Amann, Jimmy Aubrey, Walter Hiers, Billy Gilbert, Edward Davis.
Sc. : L’oncle de Bea, Ezra, tient un magasin où Larry travaille. Pour payer ses dettes, Ezra doit vendre son magasin avant midi. W. Hiers est en compétition avec Larry pour obtenir la main de Bea : Ezra lui promet la main de sa nièce s’il trouve un acheteur. Larry sabote la vente lorsqu’un amateur se présente, mais W. Hiers promet de faire acheter le magasin par son grand-père (B. Gilbert). Ce dernier est accueilli à coups de sacs de farine ; Ezra, enragé, coince Larry contre un poêle : le tuyau tombe devant un ventilateur et la suie noircit le visage blanc de farine de Gilbert. Tandis que Hiers et Gilbert se nettoient chez un tailleur voisin, un homme distingué arrive au magasin et présente un chèque. Ezra, très énervé, perd le papier... À leur retour, Hiers et Gilbert sont encore accueillis par un sac de farine. Une énorme bagarre commence. Ezra apprend par téléphone que son acheteur est un fou échappé d’un asile et que le chèque est sans valeur. Pendant la mêlée, Larry et Bea sont cachés derrière le comptoir ; durant une accalmie, Bea demande si la guerre est finie : Larry sort sa tête pour se rendre compte et reçoit un projectile en plein visage.
Catalogue Blackhawk. (d.v.)
T.O.N.I. :
Les Joies de l’auto (1b).
Sc. : Zigoto, clochard fini, devient par la force des choses conducteur d’une vieille Ford. Mais le propriétaire porte plainte et il est poursuivi par des policiers en auto (Ford, bien entendu). Une Ford contre des Ford ! Heureusement, elles sont solides, rien ne les retient, murs, haies, rivières et même maisons ; elles passent partout, mais s’arrêtent enfin dans une rivière où notre héros peut se sauver.
D’après un catalogue Kodascope.
Un cœur dans la mélasse.
Un fameux charlatan (2b).
Il s’agit sans doute du film intitulé en italien La Brigantessa.
Sc. : « Une voleuse terrorise la ville. On ne connaît ni son signalement, ni son domicile, ni son nom. Le chef de la police demande au volontaire qui s’occupera de l’affaire de faire un pas en avant : tous les policiers reculent immédiatement d’un pas, y compris L.S. dont le dos heurte une prise électrique. Il fait un grand bond en avant et se voit confier la mission d’arrêter la voleuse. L.S. se lance aux trousses de la première femme qu’il juge suspecte : c’est la fille d’un charlatan qui vend avec son père un élixir miracle qui « fait marcher les aveugles, voir les sourds, entendre les estropiés, et permet aux phtisiques de boire leur café arrosé ». Le charlatan fait fortune et remplit une caisse entière de dollars. L. S. se fait embaucher comme assistant et vend lui aussi la potion magique. Un groupe de filous enlève le charlatan et le contraint à abandonner la caisse au trésor. L.S. vole au secours de la victime et parvient à le tirer d’affaire. Mais la demoiselle n’est pas la voleuse et L.S. s’attaque successivement à la nièce d’un charcutier, à une dame de la haute, à une « fan » de cinéma toujours sans succès. Le hasard le met enfin en contact avec la très jolie voleuse qui tombe rapidement amoureuse de lui. Mais, hélas, celle-ci a un amoureux, voleur lui aussi et fort jaloux. Le drame éclate : L.S. se trouve enfermé dans une cage avec des lions. Après de nombreuses péripéties, une “happy end” sera assurée » (Camillo Moscati, op. cit., pp. 73-74)
À cheval sur les principes
Zigoto bandit ou Zigoto et les bandits.
Sc. : « Les temps sont durs pour les habitants de Tharte-Hampton, petite bourgade du FarWest. Dans la région circule un dangereux bandit et la femme-shérif, L. Carlisle, offre une forte rançon pour sa capture. Le bandit, qui n’est autre que L.S., arrive avec sa bande, met la ville sens dessus dessous et, après diverses poursuites, finit par tomber entre les mains de la belle “Sherifesse” grâce à un habile stratagème [...]. On notera de mémorables petits jeux à l’aide de pistolets et de cigarettes. La fin est entièrement consacrée aux acrobaties de L.S. avec grimper à la corde et équilibre sur un poteau » (Camillo Moscati, op. cit., p. 76).
Zigoto anarchiste.
Zigoto chez les pirates.
Zigoto et le collier de la duchesse (1918 ?).
Il s’agit probablement du film baptisé en Italie Ridolini e la Collana della Suocera.
Sc. : « L. S est recalé pour la énième fois et doit abandonner ses études. Il trouve du travail auprès du père de Dolly, son excamarade de classe, dont il est amoureux. Ayant surpris L.S. et Dolly en train de s’embrasser, le père envoie sa fille chez son oncle Bomba. Grâce à Dolly, L.S. est employé à la ferme de son oncle, mais vite renvoyé. Il réussit à ramener Dolly chez elle et, grâce à un stratagème, parvient à l’épouser. Pendant la cérémonie, l’oncle apprend qu’il a gagné une somme colossale que des bandits veulent lui dérober. L’intervention de L.S. sauve le tonton des voleurs, mais, pendant une soirée musicale chez sa belle-mère, un collier précieux est dérobé. L.S. est accusé, arrêté et conduit à Sing-Sing. Avec l’aide de Dolly, il réussit à s’échapper, découvre les voleurs et récupère le collier » (Camillo Moscati, op. cit., p. 75).
Zigoto dans les carrières (2b).
Zigoto et les Apaches (2b).
Zigoto joue les don juan.
Zigoto et les espions (1920).
Zigoto se marie (1920).
Zigoto détective (1920).
Zigoto prisonnier amoureux (1920).
Zigoto homme de ménage (12/1921).
Zigoto et le péril jaune (2/1922).
Zigoto prétendant (5/1922).
Zigoto fiancé (1922).Zigoto gabelou (2b) (11/1923) (The Sleuth [ ?] ou The Agent [ ?]) I : – Lucille Carlisle.
« Zigoto est aujourd’hui douanier, de faction derrière une palissade. De l’autre côté, des contrebandiers complotent et remplissent les caves de barriques importées frauduleusement. Mais Zigoto a l’oeil. Il s’avance, mais, saisi par le collet, il est jeté comme un vulgaire paquet au loin, juste aux pieds d’une belle détective, venue tout exprès pour enquêter sur les contrebandiers. Zigoto et la jeune femme s’unissent. Ils reviennent dans le repaire des fraudeurs et après mille avatars réussissent à les capturer. Alors on s’aperçoit que Zigoto n’est autre qu’un romancier connu et cette scène fait partie du roman qu’il dicte à sa dactylo. Parmi les comiques américains, Zigoto est un de ceux dont les productions sont les plus réussies ; ici l’invention joue un rôle prépondérant. Il ne sert à rien de relater le scénario, il faut voir le film – qu’on appelle comique parce qu’il fait rire » (Benjamin Péret in L’Humanité du 23/3/1926).
Zigoto commis (9/1925) (2b) (peut-être The Bakery).
Zigoto empereur romain (1b) (2/1926).
Zigoto et le chien volant (1d) (11/1926).
Enfin, la cinémathèque de Toulouse possède deux films 35 millimètres sans titre, en une bobine chacun, que l’on peut dater approximativement de 1918– 1919.
Anonyme I :
Sc. : Zigoto est garçon de ferme. Une plume animée mécaniquement par un réveil lui chatouille la plante des pieds pour le tirer de son sommeil. Il se débarbouille, habillé de sa chemise de nuit, l’enlève et apparaît dans son uniforme habituel (salopette). Puis il jette l’eau du baquet par la fenêtre, arrosant ses collègues qui se lancent à sa poursuite. Apparition de Bessie, un brune aux longues anglaises (Lucille Carlisle ?), et d’une petite fille assis dans un carriole tirée par un chien. Celui-ci emporte son chargement et le chariot reste coincé sur les rails de la voie ferrée. Un train arrive ; Zigoto qui flirtait avec Bessie arrive et sauve l’enfant in extremis après un petit ballet, valse-hésitation. Le patron fermier envoie Zigoto traire une vache, mais ce dernier n’y arrive pas. Voyant le fermier tirer de l’eau du puits avec une pompe, Zigoto a l’idée de pomper avec la queue de la vache, et ça marche ! Un gros garçon (F. Alexander ?) porte un grand baquet plein d’œufs. Il reçoit un seau de lait, produit du travail de Zigoto, et s’assied dans les œufs. Zigoto est aux prises avec une baratte, il la pose et pousse Bessie sur une balançoire. Le fermier s’énerve de voir Zigoto batifoler. La corde de la balançoire casse et Bessie tombe sur une planche qui bascule et fait catapulte. Zigoto s’enfuit, se réfugie en haut d’un silo, poursuivi par le fermier. Il finit par sauter en bas et tombe dans un ravin. Un artiste peintre courtise Bessie. Zigoto sort de son trou tiré par un chien et un âne à l’aide d’une corde. Jaloux du peintre, il le provoque et le nargue, mais ce dernier lui flanque une volée mémorable. L’âne venge Zigoto d’une ruade et envoie le peintre dans les cactus. Bessie cependant abandonne Zigoto et part seule.
Anonyme II :
Sc. : (le début manque) Bessie, qui a été enlevée, pour s’échapper de sa chambre, saute froidement par la fenêtre. Zigoto sort de la chambre voisine, se précipite et saute à sa suite. Changement de décor : une rue, avec Zigoto élégamment vêtu devant un café (le Blue Squirrel Café) : il est à la recherche de Bessie. Il ne peut pas entrer car un employé costaud garde la porte. Zigoto enlève la plaque d’une bouche d’égout, recouvre le trou d’une toile et s’arrange pour faire tomber le gardien dans la fosse. Des vilains à une table discutent. Zigoto, qui a pu entrer, monte dans une mezzanine, mais, poursuivi, saute et tombe sur une table du café provoquant une gerbe gigantesque de crèmes et boissons diverses qui arrose toute la salle. Puis il se cache sous la table des vilains. Un homme, à côté, prise : il laisse tomber sa poudre, faisant un nuage autour de Zigoto qui éternue à plusieurs reprises, en particulier dans la soupe des clients, éclaboussant tout le monde, tandis qu’on jette dehors le priseur. Zigoto grimpe ensuite sur le monumental lustre qui éclaire le café ; il se réfugie dans une trappe au plafond et scie le câble qui tient le luminaire, qui s’effondre sur les clients. Zigoto retrouve Bessie dans une chambre ; tous deux sautent par la fenêtre sur un poteau télégraphique et descendent jusqu’au sol, puis partent en voiture. Retour à la ferme. Les parents refusent de donner leur fille à Zigoto. Le père le met dehors ; Zigoto s’éloigne en voiture, puis s’arrête. Le père tire à coups de fusil, perce le réservoir de l’auto et l’essence coule. Zigoto part avec sa voiture. Le vieux allume sa pipe et jette l’allumette sur le ruisseau d’essence. La voiture saute. Zigoto, noir de fumée, part comme un fou en dansant.
Il est possible qu’il s’agisse d’un même film en deux bobines, qui pourrait être alors The Simple Life (1919).
Notes de bas de page
1 La biographie de L. Semon repose sur l’article de George Katchmer, « Remembering the Great Silents : Larry Semon », in Classic Images, n° 165, mars 1989, pp. C20-C24, et n° 166, avril 1989, pp. 57-61.
2 Camillo Moscati, Ridolini, Il Re della risala, Genova, Ed. Lo Vecchio, s.d., p. 29.
3 Steve Rydzewski, communication privée.
4 Robert Florey, Filmland, Paris, Ed. Cinémagazine, 1922, p. 202.
5 Robert Florey, Hollywood d’hier et d’aujourd’hui, Paris, Ed. Prisma, 1948, p. 124.
6 Kalton C. Lahue, World of Laughter, The Motion Picture Comedy Short 1910– 1930, Norman, University of Oklahoma Press, 1966.
7 Jon Gartenberg, « Le commedie Vitagraph », in Vitagraph Co of America, Pordenone, Ed Studio Tesi, 1987, p. 22.
8 Georges Sadoul, Histoire du cinéma, Paris, Denoël, 1947, t. II, pp. 477-482.
9 La filmographie repose sur l’article de Davide Turconi, « Filmografia di Larry Semon », in Cinegrafie, Bologne, anno I, n° 2, 2e semestre, 1989, pp. 35-67. Des compléments ont été apportés.
10 Albert E. Smith (1875– 1958) fut un des trois fondateurs de la Vitagraph avec James Stuart Blackton et William T. Rock.
11 Richard E. Braff, op. cit., p. 211.
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