Avertissement
p. 7-12
Texte intégral
Généralités
11. Pour lire les mots slaves reproduits selon l’orthographe serbo-croate, il suffira au lecteur d’adopter le code suivant :
ai | aï |
c | ts |
ć, č | tch [pron. sonore pour « ć » et sourde pour « č »] |
dj | gi sonore, comme « giovane », en italien |
dž | ge sourd, comme dans « djebel » |
e | è |
g | gue [ « guetter »] |
h | kh |
j | y [ « yaourt »] |
gl | à peu près connue dans le mot « lieu » (« gli », en italien) |
nj | gn [ « peigne »] |
s | ss |
š | ch [ « chevalier »] |
u | ou |
ž | j [ « je »] |
2Dans les citations empruntées à différents auteurs nous avons respecté l’orthographe des noms propres que chacun avait adoptée. Nous nous sommes permis un seul écart : le rétablissement des accents sur certaines consonnes (c, s et z) lorsque les mots n’avaient pas réellement été transformés (ainsi, par exemple, nous écrivons « Njegoš » et « Lovćen », avec les accents, au lieu de « Njegoš » et « Lovcen »). En revanche, nous gardons l’orthographe « Njegoch » et « Lovtchen », qui correspond à la transcription phonétique. Nous avons aussi généralement utilisé ou gardé l’orthographe des mots consacrés par l’usage en français (par exemple : « tchetnik » au lieu de « četnik »). Enfin, nous avons transformé les caractères cyrilliques en caractères latins.
3Le Monténégro et l’Italie
42. Nos nombreuses citations d’auteurs répondent à un double souci : d’authenticité, tout d’abord, et d’hommage, aussi, à ceux à qui elles appartiennent. Sauf indication contraire, nous avons traduit nous-mêmes toutes les citations provenant d’ouvrages publiés en langue étrangère1. Ce choix s’avère être en fait, la plupart du temps, une nécessité, car bien souvent n’en existe aucune en français. Parfois, la traduction existante n’était pas satisfaisante. En citant textuellement les nombreux documents originels ou les analyses des auteurs, nous avons aussi voulu éviter le piège de la paraphrase réductrice. Le lecteur appréciera « l’air du temps » qui s’en dégage.
53. Dans nos propos, il est question du poème du XIXe siècle intitulé Gorski vijenac du prince-évêque et poète Petar II PetroviĆ Njegoš, alias vladika (évêque) Rade (autrement dit : Njegoš, selon l’usage chez les Slaves du Sud). Contrairement à la plupart des auteurs qui traduisent ce titre par La Couronne de la montagne, nous préférons dire : Les Lauriers de la montagne. Cela permet, notamment, de souligner le caractère symbolique de la récompense à laquelle aspirent les victimes du combat sacré tel que le raconte le poète. Pour les citations relatives à ce poème, nous adoptons les références suivantes :
Pour le texte original, une version zagréboise de large diffusion, parue en 1989, avec la dénomination linguistique de l’époque : serbo-croate2.
Pour la traduction française, dont nous respectons aussi l’orthographe sauf indication contraire, la version de Divna Vékovitch3. Mais, à plusieurs reprises, nous proposons notre propre traduction. Dans sa « thèse principale pour le doctorat ès lettres », Krunoslav J. SpasiĆ4 souligne les nombreux défauts de la traduction de Divna Vékovitch5, tout en lui reconnaissant le mérite d’exister. Car, encore de nos jours, elle est la seule dont le lecteur français peut disposer, très difficilement, dans sa version intégrale. Pour ce qui concerne la versification, les numéros des vers renvoient au texte en langue originale ; en revanche, la traduction de Divna Vékovitch ne comportant pas de numérotation, nous indiquons seulement la page. Par ailleurs :
la référence TXT (mise pour « texte ») renvoie à l’édition en serbo-croate ;
la référence TRD (mise pour « traduction ») renvoie à l’édition en français de Divna Vékovitch ;
l’absence de la référence TRD signifie que nous proposons notre propre traduction.
6Ce que dans nos références nous appelons « indication » (nous utilisons le sigle IND) fait partie intégrante du texte des Lauriers de la montagne. Le but que Njegoš se fixe en donnant ces indications dans l’évolution du poème est : soit de fournir des précisions sous forme de didascalie entre deux moments de la même scène, soit – au début d’un nouveau tableau – de préparer l’action qui va se dérouler. Ces indications sont toujours en prose dans le texte original et elles ne sont pas prises en compte, dans l’ouvrage même, pour la numérotation des vers du poème.
74. Concernant les références philatéliques, nous proposons pour l’essentiel celles du catalogue Yvert et Tellier6. Cependant, nous avons multiplié les consultations en puisant dans les ouvrages étrangers car ce catalogue français pose au chercheur des problèmes de datation et parfois de classement.
85. En ce qui concerne la datation des événements de la civilisation balkanique, nous adoptons celle du calendrier grégorien et non celle du calendrier julien, sauf indication contraire (dans ce cas, la date est toujours contenue dans une citation). Ainsi, la bataille historique de Kosovo polje a eu lieu, selon le calendrier grégorien, le 28 juin 1389 et non le 15 juin 1389 (selon le calendrier julien).
96. Pour faciliter la consultation de certains termes, nous proposons les deux listes suivantes : la première, précise le sens de quelques mots de la langue serbe utilisés dans notre récit ; la seconde est un extrait de définitions tirées soit du « Petit Lexique philatélique » de l’Yvert et Tellier7, soit du Guide du vrai philatéliste8.
I
10Aga : dignitaire turc, seigneur.
11Gavaz : Voir « Kavaz ».
12Gusle : instrument musical à corde unique qui se joue avec un archet. Hodja : prêtre musulman.
13Kadi : juge religieux musulman.
14Kavaz : nom commun qui désigne, en turc, le garde du corps des pachas, des ambassadeurs.
15Kavazbaša : chef des gardes du corps, en Turquie. Voir aussi « Kavaz ». Knez : nom commun qui désigne le chef d’un village monténégrin.
16Kolo : c’est la danse yougoslave par excellence, un véritable condensé d’histoire, de traditions et de sensibilité reposant sur la musique, sur les paroles et aussi sur la danse proprement dite. Le kolo occupe une place très importante, comme synonyme de la vox populi, dans l’économie du poème des Lauriers de la montagne du prince-évêque et poète Pierre II PetroviĆ Njegoš.
17Oro : version monténégrine du kolo.
18Serdar : nom commun qui désigne le chef d’une famille monténégrine.
19Slava : fête du saint patron de la famille que l’on se transmet de génération en génération.
20tchetnik : résistant.
21Vizir : ministre d’un prince musulman.
22Vladika : évêque ou prince-évêque.
23Voïvode (vojvoda) : mot composé de voj (ska), armée, et de vodja, guide. Nom commun qui désigne soit un chef guerrier serbe, soit le chef d’une famille monténégrine.
II
24Commémoratif : timbre émis pour commémorer un événement.
25Émis (Non-) : timbre préparé mais dont une circonstance politique, économique ou financière n’a pas permis la mise en circulation.
26Figurine : timbre-poste, en langage administratif.
27Légende : les inscriptions qui figurent sur un timbre.
28Recto et Verso (Impression) : se dit d’un timbre imprimé à l’endroit, au recto comme au verso.
29Surcharge : Inscription apposée sur un timbre et qui a pour objet d’en modifier la valeur ou la destination.
30Verso. Voir « Recto ».
31Vignette : timbre-poste, en langage administratif.
Quelques abréviations usuelles
32– ACS : Archivio Centrale dello Stato (Archives centrales de l’État italien).
33– DDI : Ministère degli Affari Esteri, I Documenti Diplomatici Italiani (Documents Diplomatiques Italiens) nona serie : 1939-1943, vol. VI à IX, Istituto Poligrafico e Zecca dello Stato – Libreria dello Stato, Rome, 1986- 1989.
34– AEF : année de l’ère fasciste.
35– AVNOJ : Antifašističko Vijeće Narodnog Oslobodjenja Jugoslavije (Conseil antifasciste de Libération nationale de la Yougoslavie).
36– IND : voir le § n° 3 de l’« Avertissement ».
37– JVO : Jugoslovenska Vojska u Otadžbini (Armée yougoslave dans la Patrie).
38– p.a. : poste aérienne (timbre de...)
39– p.d.u.c. : poste d’usage courant (timbre-poste de...)
40– Pierre II P-N Vék. : Pierre II Pétrovitch-Niégoch, Les Lauriers de la montagne (Gorski Vijenatz), traduit du serbe par Divna Vékovitch, op. cit.
41– SMM-US : Stato maggiore délia marina-Ufficio storico, Rome.
42– SME-US, Diario : Stato maggiore dell’esercito – Ufficio storico, Diario storico del Comando Supremo, Rome.
43– MD-SME-US-Salvatore Loi : ministero délia Difesa, Stato maggiore dell’esercito, Ufficio storico9.
44– SME-US, Verbali : Stato maggiore dell’esercito – Ufficio storico, Verbali delle riunioni tenute dal Capo di S.M. Generale (comptes rendus des réunions du chef d’état-major), Rome.
45– t.p. : timbre-poste.
46– TP : timbre-poste.
47– TRD : voir le § n° 3 de l’« Avertissement ».
48– TXD : voir le § n° 3 de l’« Avertissement ».
49– v. : vers (en poésie).
50– Y. et T. : catalogue français de timbres-poste Yvert et Tellier, op. cit.
À propos des notions de « surcharge » et de « salissure » des timbres-poste
51La « surcharge » est une inscription apposée sur un timbre-poste et qui a pour objet d’en modifier les données initiales : le pays, la valeur ou la destination. Elle peut être faite dans différentes situations et également pour différentes raisons. Celle qui touche de près l’objet de notre réflexion joue sur des mécanismes psychologiques et sur des pratiques universellement connus. Pourquoi l’occupant d’un pays (en ce qui nous concerne, les protagonistes des différents territoires du puzzle de l’ex-Yougoslavie lors de la Seconde Guerre mondiale, mais ce sera aussi, plus tard, le cas des partisans quand ils « libéreront » le pays et prendront le pouvoir) éprouve-t-il le besoin de « surcharger » les timbres-poste de l’administration postale précédente saisis sur place, au lieu d’imposer d’emblée les siens ? Le rédacteur en chef du « magazine de la philatélie active », Timbroscopie, Michel Melot, résume bien la réponse que l’on peut apporter à cette question : « L’utilisation du timbre comme communiqué de victoire ou vecteur de propagande vaut tout autant que les moyens audiovisuels d’aujourd’hui. Celui qui émet les timbres apparaît comme le grand vainqueur, le véritable détenteur de la souveraineté nationale. Dès lors, il apparaît évident qu’il ne faut pas détruire les timbres saisis [...], mais au contraire les remettre en circulation en les surchargeant préalablement10. »
52La notion psychologique de « salissure », opposée aux soins dévolus à des augustes visages (par exemple, celui de Victor-Emmanuel III, ou de César et de l’empereur Auguste en leur qualité de « substituts » de Mussolini, pendant la Seconde Guerre mondiale), peut prendre en politique des formes surprenantes. Voici un exemple spectaculaire qui nous est fourni par le royaume des Deux-Siciles. L’administration postale de ce pays émet, le 1er janvier 1859, deux ans avant la réalisation de l’unité italienne en 1861, sa première (et dernière) série de timbres-poste dont la figurine présente le buste de profil du roi Ferdinand II de Bourbon. La même administration réalise une marque d’oblitération dessinée en forme de fer à cheval enserrant sur trois côtés (latéral gauche et droit, et supérieur) le visage du roi, de façon à ce que ce dernier ne soit pas défiguré, sali, caché par l’apposition du tampon postal : « “Non toccare la sacra effigie del Re” [Ne pas toucher l’auguste effigie du roi] stipulait [en effet] le décret de novembre 1858 qui prévoyait ce cachet particulier en forme de fer à cheval]11. » Élément symbolique supplémentaire : le milieu de la marque oblitérante supérieure dessine une couronne stylisée qui, soigneusement apposée, coïncide avec l’axe central de la tête royale !
Notes de bas de page
1 Pour les textes traduits du serbo-croate et du bulgare nous avons profité de la contribution de slavistes que leur modestie nous empêche de nommer ici. Nous les remercions.
2 Petar Petroviô Njegoš, Gorski Vijenac, Zagreb, Školska Knjiga, 1989.
3 Pierre II Pétrovitch-Niégoch, Les Lauriers de la montagne (Gorski Vijenatz), traduit du serbe par Divna Vékovitch, préface de Henri De Régnier de l’Académie française, Paris, Berger-Levrault, avril 1917.
4 Krunoslav J. Spasić Pierre II Petrović Njegoš et les Français, Paris, Publications de la Sorbonne, série internationale 4, Université de Paris-Sorbonne, Éditions Richelieu, 1972.
5 La princesse Ksenia PetroviĆ Njegoš, l’une des sœurs de la reine d’Italie Éléna, n’aurait eu que des mots flatteurs pour le travail de la traductrice, s’il faut en croire les propos que Pero Šoć tient dans une de ses lettres en 1958. (Centralna Biblioteka Djordje Crnojević, Cetinje-Monténégro, Légat Pera Šoća, Kutija 6, Fascikla 27, 6/11).
6 Yvert et Tellier, Amiens, Éditions Yvert & Tellier, 1998.
7 Ibid., pages d’introduction.
8 La Philatélie française, Le Guide du vrai philatéliste, Paris, G.I.P., étude n° 4, s. d.
9 MD-SME-US.-Salvatore Loi, ouvrage « rédigé, dans le cadre des activités institutionnelles du bureau de l’histoire de l’état-major de l’armée, par le Lieutenant-Colonel f. (b.) R.O. prof. Salvatore Loi », Le Operazioni delle unità italiane in Jugoslavia, 1941-1943, Narrazione-Documenti, Rome, 1978.
10 Michel Melot, Le Togo à l’heure de l’occupation (deuxième partie), Paris, Timbroscopie, Timbropresse, n° 170, juillet 1999, p. 44.
11 Timbroscopie, « Le magazine de la philatélie active », n° 29, octobre 1986, p. 12, Paris, Osiris.
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