Nouveaux paysages urbains. Tours et barres à l’écran
1955-1974
p. 253-268
Texte intégral
1La Reconstruction terminée, et alors que seuls 200 000 logements ont été réalisés entre la Libération et 1950, la France entre dans une période de construction d’ampleur, pour lutter contre la vétusté du parc existant et répondre aux besoins démographiques posés par le baby-boom, la fin de l’exode rural, puis le retour des Français d’Afrique du Nord. On passe ainsi de 110 000 logements terminés en 1953 au pic de 550 000 en 19721, soit au total 2,94 millions de logements aidés et 2 millions d’HLM sur les 5,8 millions construits entre 1953 et 19702. Par souci d’efficacité (il faut construire beaucoup, vite, et pas cher), les pouvoirs publics privilégient l’aide à la construction industrielle de tours et, surtout, de barres, qui viennent modifier la physionomie des périphéries urbaines partout en France.
2Alors qu’une part croissante de la population habite ces nouveaux quartiers, et que la télévision devient un mode d’information et de loisir de masse, celle-ci montre régulièrement ceux-là, dans une grande variété d’émissions, d’information ou de divertissement3. On postule que ces représentations dépendent à la fois de l’objet filmé et des évolutions de sa forme architecturale, de la politique gouvernementale et de sa conception de l’outil télévision, de l’évolution de la société et des débats qui la préoccupent, et du fonctionnement propre du média (contraintes pratiques qu’impose l’utilisation d’images, conventions propres à chaque genre).
3On propose d’analyser ici cette diversité d’images de tours et de barres au prisme des usages (intentionnels) et des éventuels effets sur le public (prévus ou non), à travers les trois principales étapes qui scandent la période allant de l’apparition des tours et des barres à l’écran jusqu’au milieu des années 1970.
DES IMAGES POUR DÉCRIRE UN NOUVEAU PAYSAGE URBAIN
4Alors qu’en géographie, la notion de paysage est fréquemment utilisée pour analyser un espace et sa production4, en esthétique, le regard, élément constitutif du paysage, est au centre de la réflexion, mais on exclut souvent les paysages urbains, jugés moins légitimes que les paysages ruraux au nom d’un « dénuement perceptif »5.On utilise ici l’expression « paysage urbain » pour mettre en évidence l’émergence d’un regard sur ces espaces neufs concentrant une forme architecturale nouvelle. En effet, si l’on exclut le cas des HBM (300 000 habitations à bon marché construites dans l’entre-deux-guerres, dont 100 000 en région parisienne6, peu visibles à la télévision française), ces bâtiments qui apparaissent vers 1953-1955, à la périphérie des villes le plus souvent, sont d’une grande nouveauté pour les Français. À tel point que dès février 1953, on juge utile de présenter dans le journal télévisé des maquettes d’une cité HLM à construire7.
5C’est en effet dans le JT qu’apparaissent d’abord ces lieux nouveaux, ce qui permet à la fois de promouvoir l’activité des membres du gouvernement, l’un des rôles assignés au journal, et de montrer les résultats effectifs de sa politique du logement en faisant découvrir ces nouveaux éléments urbains. C’est que le logement est devenu une préoccupation publique importante, notamment depuis la campagne de l’abbé Pierre, relayée notamment par les informations télévisées, à l’hiver 19548. Ainsi, à partir de 1955 et jusqu’à la fin des années 1960, le JT propose plusieurs fois dans l’année de suivre des responsables politiques sur le terrain, qu’ils posent une première pierre ici, visitent un chantier là ou inaugurent ailleurs un bâtiment terminé9. L’amélioration du matériel disponible aidant, on voit aussi ce type d’images pour la province à partir de 195710. Les nouveaux quartiers font désormais partie des visites de région, parfois organisées sur plusieurs jours, au même titre que les équipements industriels récents. Le journal fait alors visiter un lieu en même temps qu’il contribue à la mise en scène des dirigeants en action. C’est clairement le cas pour les 57 secondes consacrées à la visite de Mourenx dans la série de reportages qui rendent compte du passage de de Gaulle dans le sud-ouest en février 1959 : pour découvrir les lieux, on suit la DS jusqu’à un promontoire depuis lequel on voit le Président examinant un plan puis le paysage de tours et de barres. Si la plupart des plans privilégient le Général et le lien qui l’unit à la population, une vue d’ensemble et quelques plans de détails décrivent les lieux11.
6À partir des années 1960, les JT présentent aussi de loin en loin des réalisations récentes, en dehors de toute présence officielle. Cela laisse plus de place pour faire découvrir aux spectateurs des lieux jugés nouveaux par rapport à la production courante12 : c’est ainsi qu’apparaissent en 1971-1972 les premiers reportages présentant les embryons de villes nouvelles13.
7Mais la présentation en images et par le détail de ces nouveaux éléments urbains ne revient pas aux seuls JT. D’autres émissions s’y consacrent plus longuement. Les premiers responsables de la télévision estiment que ce nouveau média doit permettre de présenter aux téléspectateurs le pays et sa population dans leur diversité. Manifestation emblématique de ce souci, la série À la découverte des Français, propose, de 1957 à 1960, un « Tour de France régional et social »14. Ainsi, dès 1957, un épisode nous fait vivre l’emménagement d’une famille quittant un logement vétuste pour une « résidence » en construction à Antony15. Le montage nous offre de découvrir avec elle la résidence, une cage d’escalier, les pièces du nouvel appartement, la vue sur l’ensemble depuis le balcon, puis les débuts du mode de vie nouveau qu’implique ce type de copropriété.
8L’année suivante, au titre de la promotion de la politique gouvernementale, le journaliste Pierre Sabbagh et le jeune ministre de la Construction Pierre Sudreau co-présentent cinq émissions exceptionnelles nées de la volonté des pouvoirs publics : Le Problème de la construction16. L’ampleur de la série permet de déployer un discours pédagogique, responsabilisant et volontariste. L’exercice nécessite l’emploi de nombreux plans, maquettes, mais aussi de films, présentant notamment des techniques de construction et la diversité des réalisations, à l’occasion de deux tours de France en images de ces nouveaux quartiers. Ici comme pour l’émission de 1957, les plans panoramiques sont entrecoupés de nombreux plans fixes détaillant façades et intérieurs.
9Puis c’est dans des émissions programmées régulièrement que se manifeste la volonté de faire découvrir ces quartiers récents. Et d’abord dans Cinq colonnes à la une, premier magazine d’information, très suivi chaque mois. Le reportage « 40 000 voisins », diffusé en décembre 1960, offre un exemple frappant d’images descriptives. Les 40 secondes de travelling aérien en ouverture offrent un double spectacle : celui de vues filmées d’hélicoptère (rares), et la vision, sans doute inédite, d’un aussi vaste assemblage d’immeubles sur un terrain nu. Sarcelles, encore en construction, est alors le plus grand ensemble d’habitation, avec déjà 25 000 habitants. Puis on s’attache à présenter la disposition d’un appartement, les quelques lieux de sociabilité, et, en demi-teinte, les nouveaux modes de vie qui s’y développent. Ici comme dans les deux cas précédents, le fort contraste entre les plans sombres de logements anciens, et la clarté des nouveaux lieux valorise ces derniers.
10Par la suite, les magazines généralistes recourent peu à ce type de plans. Deux émissions consacrées à la jeunesse font exception : L’Avenir est à vous (créé en 1960) et Seize millions de jeunes (créé en 1964) utilisent cette fonction exploratoire, pour la période 1964-1966, en particulier lorsqu’ils évoquent le manque de loisirs pour les jeunes dans les grands ensembles17. De même, les portraits de femme dans leur environnement de la série Les Femmes aussi présentent en images ces quartiers à quelques occasions. Ici, un zoom permet de détacher du décor de barres une mère de famille et sa progéniture ; là, la musique remplace le commentaire off pour préserver la force expressive des images18.
11Puis le procédé n’est plus utilisé que dans quelques magazines, de nature variée19. Le plus souvent, en dehors de quelques présentations classiques20, ce type de plans vaut comme témoignage lors de débats sur l’architecture ou la qualité de vie21. Dans le cas très filmé de La Grande Borne, à Grigny, les vues sont alors utilisées à charge ou à décharge, selon le point de vue22.
12Ces descriptions de nouveaux paysages urbains, que l’on commente les images ou qu’elles « parlent » d’elles-mêmes, marquent donc l’apparition à l’écran d’un nouvel habitat. Mais elles ne sont pas les plus nombreuses. Pour autant, il semble qu’il faille que cette première étape, de découverte (sur les écrans et dans l’espace vécu), ait été franchie pour qu’on commence à utiliser des plans de ces lieux comme simples éléments d’accompagnement ou de précision du propos. Si, on l’a vu, le premier usage continue d’exister tout au long de la période, ce nouveau registre est plus utilisé.
DES IMAGES POUR ATTESTER UN PROPOS INFORMATIF
13À partir de 1962, le JT traite aussi de la question du logement en dehors des présentations évoquées plus haut. Tours et barres anonymes viennent alors illustrer des reportages généraux sur l’habitat23 ou la tenue annuelle des congrès HLM24, pour lesquels on n’éprouve plus le besoin de montrer autre chose que le congrès lui-même à partir de 1965.
14Assez tôt, dans les magazines d’information, il arrive qu’on n’insère que quelques plans d’immeubles pour montrer les lieux dont on parle et/ou pour agrémenter le montage, à l’occasion d’une pause dans le récit ou lors d’un commentaire off entre deux interviews25. C’est d’autant plus vrai pour les magazines qui apparaissent en 1964-1965, tels Zoom et Panorama, soucieux de nouveauté, et qui traitent peu du logement. Mais dès 1961, une émission comme Faire face, certes avant tout consacrée au débat, en l’occurrence entre le ministre de la Construction et des contradicteurs, ne montre que quelques images de bâtiments défectueux malgré la complexité du dispositif (émission en direct, duplex avec Lyon et Saint-Denis)26. La prédominance des émissions de débat à partir de 1968-196927 renforce cette relative disparition des nouveaux paysages urbains des magazines d’information. D’autant que le débat contradictoire, facilité par la libéralisation de l’« épisode Chaban », conduit à un décentrement de l’attention : puisqu’on donne la parole aux habitants, ils doivent apparaître à l’écran, au détriment des lieux évoqués.
15La fin des années 1960 voit une autre évolution, dans les thématiques abordées par la télévision d’information : il est désormais fréquemment question de la qualité du cadre de vie et des inquiétudes environnementales. Ces préoccupations28, comme le traitement de diverses questions de société, nécessitent des images, pour montrer ce dont il est question, qu’il s’agisse de présenter un cas précis ou d’illustrer un propos général par des lieux anonymes. En dehors même des magazines généralistes29, certaines émissions friandes d’images apparaissent, plus spécialement dédiées à ces questions30. Les JT participent de ce mouvement à partir de 1969-1970. Ils multiplient les reportages s’attachant aux problèmes de société ou aux préoccupations quotidiennes (dégradation rapide de certains bâtiments, délinquance dans les grands ensembles à partir de 1971, poids des charges locatives à partir de 1974)31. Pour la première moitié des années 1970, ces sujets constituent même l’occasion la plus fréquente de voir tours et barres dans le journal.
16La monotonie architecturale des tours et des barres est en partie compensée à l’écran par la variété des prises de vue que permettent le plus souvent la dimension et l’agencement des bâtiments. On utilise moins de plans longs que pour la première étape. C’est le montage qui diffère le plus : ne prétendant plus offrir une vision construite et exhaustive des lieux, il est plus allusif.
DE SIMPLES IMAGES DU RÉEL/PLUS QUE DE SIMPLES IMAGES
17À partir de 1961-1962, tours et barres apparaissent aussi à l’arrière-plan, que leur présence soit imposée par les événements traités, qu’elle soit l’effet du hasard, ou qu’on les montre dans un but précis.
18D’abord, la réalité s’impose à l’écran comme dans le réel : à la fin de 1962, on compte déjà 935 000 logements HLM en France, notamment dans les 137 ensembles de plus de 1 000 logements parsemant le territoire32. C’est à cette date que l’on commence à voir des reportages de JT relatant accidents climatiques ou faits divers dans ces nouveaux quartiers, qui apparaissent alors de manière fortuite, sans qu’ils constituent plus qu’un arrière-plan33. Bien que la fugacité et l’inattendu de ces apparitions rendent leur dénombrement difficile, on peut avancer que ces images constituent l’occasion la plus fréquente de voir ces lieux à l’écran, d’autant qu’on traite aussi de sujets de société généraux à partir d’exemples pris parmi les habitants de ces quartiers34. Les magazines d’information présentent ce même type de reportages, eux aussi dès 196235, en particulier pour les émissions destinées à la jeunesse, part importante de la population des grands ensembles. Le plus souvent, aucun plan n’est consacré aux seuls bâtiments, même dans des reportages assez longs. Ce faisant, on peut considérer que ces apparitions, assez nombreuses dans les JT en particulier, mais aussi dans le reste des émissions d’information, contribuent à une forme de banalisation de ces quartiers : ils deviennent à la fois familiers, puisqu’on les voit régulièrement, et ordinaires, dans la mesure où il s’y passe visiblement la même chose qu’ailleurs. Cet effet, produit par accumulation, est renforcé par les images relevant des deux précédents registres.
19Mais l’apparition de tours et barres à l’écran n’est pas toujours fortuite ou imposée par le sujet : l’utilisation de ces lieux peut aussi relever de différentes intentions.
20C’est pour la fiction que l’utilisation intentionnelle paraît la plus évidente : il n’y a de décors que choisis36. En octobre 1963, Claude Laydu modifie le générique de Bonne nuit les petits : Nounours et le Marchand de sable ne survolent plus des maisons individuelles mais un ensemble HLM.
21Leur créateur explique qu’il voulait ainsi parvenir à un équilibre « entre le rêve et la réalité du quotidien », que les enfants aient le sentiment qu’on venait vraiment chez eux37. La même année, Jacques Krier réutilise quelques plans d’un de ses reportages de Cinq colonnes à la Une, « 40 000 voisins », pour illustrer le bref passage d’une fiction dans laquelle une mère de famille évoque la monotonie de sa vie quotidienne à Sarcelles38.
22À partir de 1966, d’autres réalisateurs issus du reportage utilisent ces lieux, qui deviennent un des décors de « l’écriture par l’image », genre qui rassemble des fictions inspirées de la réalité sociale et tournées en décors naturels. Soit les images servent juste d’arrière-plan réel et consolident ainsi le vraisemblable du récit, soit elles mettent en scène des lieux censés jouer un rôle dans le récit39, ce procédé étant aussi utilisé à partir de cette date par d’autres types de fictions, aussi sérieuses ou plus légères40. Dans les années 1970, on peut évoquer aussi cet effet de réel, de contemporanéité, pour certains reportages ou encadrés de JT qui illustrent des notions générales par des montages d’images jugées neutres et évocatrices de l’époque, notamment celles de tours et de barres41.
23Le référendum de 1958 est l’occasion d’expérimenter un autre procédé, qui n’est ensuite utilisé de temps en temps que dans les émissions d’information des années 1970. Pour rendre compte du vote des Français, l’édition de l’après-midi présente de nombreux points du territoire, parmi lesquels, outre les principales villes, on trouve quelques petits villages et de longs panoramiques descriptifs d’un ensemble de barres à Marly le Roi42. Cette volonté de représentativité territoriale se manifeste ensuite plus tard, qu’on entende montrer une ville, une région ou le territoire national dans leur diversité43. Ainsi, les quartiers modernes apparaissent au moins à onze reprises (plus que les zones industrielles, moins que la mairie et le centre ancien), dans les vingt-trois reportages de JT traitant localement des élections municipales de 197144. Ce faisant on atteste d’une réalité urbaine désormais bien ancrée sur le terrain comme dans les esprits.
24Le traitement de certaines questions sociales comporte lui aussi des vues de tours et de barres, à titre de représentativité sociale. L’habitat sert alors de marqueur social, dès les années 1960, qu’on veuille présenter un groupe (les jeunes, les femmes), ou l’ensemble de la société dans sa diversité45. Mais, si on ne voit presque jamais utilisés les plans de tours et de barres pour représenter à eux seuls une ville ou le pays entier, il en va autrement pour la population. Ainsi, dans les années 1970, on choisit régulièrement des exemples de familles vivant dans les grands ensembles pour évoquer les difficultés rencontrées par les milieux populaires ou expliquer certaines mesures sociales46. Que ce choix soit conscient (ce qui paraît le plus probable) ou non, les images de tours et de barres sont préférentiellement associées aux milieux populaires, ce qu’on retrouve aussi dans la représentation du monde ouvrier dans les magazines d’information des années 196047. Ces images valent alors comme marqueur social des classes populaires, et d’autant plus que l’absence de localisation en fait en quelque sorte des éléments abstraits.
25Dernier élément notable de cette grammaire visuelle, tours et barres viennent souvent appuyer le jugement esthétique qui les présente en contre-modèles disgracieux (laids, répétitifs, tristes) de ce qu’on juge réussi : les images servent alors de pièces à charges, et lorsqu’on indique la localisation, on précise que « de toute façon, ça n’a aucune importance, parce que c’est partout pareil ». Cette critique esthétique est assez tôt présente à la télévision, puisqu’en 1962 déjà, on oppose l’unité d’habitation de Rezé aux « HLM habituelles »48. Mais l’usage archétypal en la matière revient au générique de La France défigurée, qui, montrant la diversité des pollutions visuelles qui enlaidissent la France, fait à trois reprises surgir (au propre comme au figuré, par des zooms) d’imposantes tours d’habitation dans le paysage49.
26Dressant une typologie fonctionnaliste des images de tours et de barres à la télévision, on a relevé trois registres principaux qui, s’ils ne correspondent pas strictement à des étapes successives, informent sur une chronologie générale. Ainsi, il semble qu’il faille d’abord passer par une étape descriptive de ces nouveaux paysages, des premières constructions vers 1953-1955 jusqu’à 1961-1962, afin de se familiariser avec ces nouveaux quartiers. Puis, les images de ces lieux étant en quelque sorte « refroidies », en ce qu’elles accaparent sans doute moins l’attention du spectateur, elles peuvent alors, massivement, être employées aussi bien à appuyer un discours informatif, qu’à contribuer à un effet de réel, à une volonté de représentativité spatiale ou sociale, ou servir de contre-modèles esthétiques, quand elles n’apparaissent pas fortuitement à l’écran. Et si la fonction descriptive continue alors d’être employée de temps en temps, c’est qu’on évoque des formes urbaines jugées nouvelles.
27Sans prétendre mettre à jour un discours global et homogène de la télévision50, on pense pouvoir lire dans la temporalité de ces usages les indices d’une appropriation visuelle, au début des années 1960, des paysages de tours et de barres déjà nombreuses à la périphérie des villes. La fiction et les émissions d’information, dans la diversité de leurs objectifs et de leurs producteurs, attestent ce phénomène. Il reste évidemment difficile de savoir si la télévision, dans sa diversité, ne fait qu’entériner l’expérience quotidienne de la population in situ ou si elle contribue in visu51 à familiariser le téléspectateur avec ces lieux, à les rendre « naturels ».
28Notons encore la prépondérance des vues de la banlieue parisienne, plus rapides à réaliser, sauf pour quelques éléments architecturaux spécifiques ou quand les événements l’exigent. En ce sens, on ne peut que rarement parler d’une authentique mise en scène du territoire national.
29Quant à la connotation sociale de ces lieux qui affleure à la fin de la période étudiée, elle révèle une limite à la fonction informative des images : on confond souvent immeubles collectifs et HLM, alors que les bâtiments quasi identiques d’un même quartier peuvent à cette époque abriter des populations de condition très différente, selon qu’il s’agit de HLM ou de copropriétés. Si le discours ne vient pas compenser la faiblesse des images, la distorsion entre images et réalité peut nourrir d’importantes erreurs d’appréciation. Cela n’a que plus d’importance quand, plus tard, ces lieux deviennent le réceptacle d’une accumulation de difficultés sociales.
Notes de bas de page
1 Marcel Roncayolo (dir.), Histoire de la France urbaine, tome 5, La Ville, aujourd’hui, Paris, Seuil, 1985 [édition revue et augmentée en 2001], p. 298-299.
2 Christine Mengin, « La solution des grands ensembles », in Danièle Voldman (dir.), « Villes en crise ? », Vingtième Siècle, Revue d’histoire, n° 64, 1999, p. 105-111.
3 Cette recherche se rattache à une thèse en cours (« Le journal télévisé de 20 heures et la construction d’une question de société : le « problème des banlieues », des années soixante à 2002 »). Pour la circonstance, on a constitué un corpus à l’aide de la base « archives » (consultable à l’INA), initialement à visée professionnelle, qui contient principalement la description du contenu visuel des émissions de (co-)production française. On a donc utilisé le vocable désignant les immeubles de ces nouveaux quartiers et complété le résultat obtenu par le dépouillement des sommaires d’une trentaine de magazines d’information, en plus de la confrontation au corpus rassemblé pour la thèse, rassemblant ainsi 465 reportages de JT et 400 autres occurrences (magazines d’information ou culturels, débats, fictions). 125 documents ont pu être visionnés à l’Inathèque, beaucoup relevant de la collection Marie-Françoise Lévy et Monique Ageron (dir.), Voir et savoir. Les images du temps présent à la télévision, Paris, INA, 1997, qui privilégie notamment la question du logement. Il faut noter que la base « archives », malgré sa richesse, est lacunaire à divers titres (JT de la 2e chaîne non répertorié entre sa création en avril 1964 et mars 1967, contenu de certaines émissions non détaillé), la description d’images étant par essence approximative, ce qui empêche tout traitement statistique stricto sensu. Le calcul permet seulement de mettre en évidence l’étroite corrélation entre l’augmentation du nombre de reportages de JT montrant tours et barres et celle du nombre total de reportages recensés dans la base.
4 Par exemple chez Jean-Robert Pitte, Histoire du paysage français, de la préhistoire à nos jours, Paris, Tallandier, 1983.
5 Alain Roger, Court traité du paysage, Paris, Gallimard, 1997, p. 112.
6 Hervé Vieillard Baron, Les banlieues : des singularités françaises aux réalités mondiales, Paris, Hachette, 2001, p. 274.
7 « Madame Vincent Auriol visite l’expo des maquettes des HLM de la Seine », JT 13 h, 21 février 1953, 2’.
8 Évelyne Cohen, « L’abbé Pierre et les déshérités, février-mars 1954 », in Marie-Françoise Lévy et Monique Ageron (dir.), op. cit., vidéocassettes n°1et 2.
9 « Monsieur Edgar Faure pose la première pierre d’un groupe HLM à Bondy », JT 20 h, 20 juin 1955, 1’30 ; « M. Chochoy visite les chantiers HLM de Maison-Alfort et Joinville », JT 20 h, 25 juin 1957, 1’10 ; « Inauguration chantiers logements par Maziol », JT 13 h, 1re chaîne, 13 juin 1965, 45’’.
10 « M. Guy Mollet à Chalon sur Marne », JT 20 h, 14 avril 1957, 1’15 ; « Interview Dessaché – Visite de Monsieur Pompidou en Indre-et-Loire », JT 20 h et 23 h, 26 juillet 1963, 1’40 et 2’40.
11 Sur la médiatisation de ces visites, Évelyne Cohen, « La télévision et les voyages en province du général de Gaulle (1958-1962) », in Télévision et espace régional, Paris, INA-CNRS, 1999, p. 155-162 [actes du colloque d’Aix-en-Provence, 25-26-27 septembre 1997].
12 « Je voudrais savoir. Un centre social dans un ensemble HLM », JT 19 h, 3 septembre 1963 ; « Grand ensemble de Rouen » [nouvelles structures métalliques], JT 20 h, 1re chaîne, 26 décembre 1968, 3’20 ; « Chanteloup. Seine-et-Marne », JT 20 h, 2e chaîne, 18 juin 1973, 1’45.
13 « Cergy Pontoise », JT 13 h, 1re chaîne, 16 décembre 1970 ; « Ville nouvelle Évry », JT 13 h, 1re chaîne, 15 octobre 1972, 2’.
14 Marie-Françoise Lévy, « À la découverte des Français, 1957-1960. Remarques sur un tour de France », in Télévision et espace régional..., op. cit., p. 116-122.
15 Jean-Claude Bergeret, « La Butte à la reine », À la découverte des Français n° 1, série de Jean-Claude Bergeret, 12 avril 1957, 21 h 50, 45’.
16 Le problème du logement, émission de Pierre Sabbagh, réalisé par Roland Bernard : « Logement... notre honte », 30 octobre 1958, 20 h 35, 36’ ; « Construction », 6 novembre 1958, 21 h 35, 48’ ; « L’aménagement du territoire », 13 novembre 1958, 21 h 35, 30’ ; « Aménagement de la région parisienne », 20 novembre 1958, 21 h 45, 37’ ; « La France de demain », 27 novembre 1958, 20 h 30, 32’. Pour une analyse approfondie, notamment sur la réception publique, voir Évelyne Cohen, « Expliquer Paris à la télévision : Pierre Sudreau et les problèmes de la construction (1958) », Jean-Louis Robert et Myriam Tsikounas (dir.), « Imaginaires parisiens », Sociétés et représentations, n° 17, 2004, p. 117-127. Cette série relève des productions gouvernementales étudiées par Aude Vassallo supra.
17 L’Avenir est à vous, de Françoise Dumayet, « Jeunes dans une ville neuve », Jean-Pierre Chartier, 10 septembre 1964, 1re chaîne, 18 h 25, 25’ ; dans « Une banlieue en extension » [à Bobigny], Janick Arbois et Pierre Boursaus, 20 juin 1966, 1re chaîne, 18 h 55, 25’, ces images sont déjà moins nombreuses ; Seize millions de jeunes, d’André Harris et Alain de Sédouy, « Habitations à loisirs modérés », Jean-Paul Thomas, 2e chaîne, 3 décembre 1964, 21 h 40, 30’ et « Vraie crise du logement » [consacré à l’architecture], Jean-Paul Thomas, 2e chaîne, 4 mars 1965, 21 h, 25’.
18 Les Femmes aussi, d’Éliane Victor, « Micheline, 6 enfants, allée des Jonquilles », Claude Goretta, 24 avril 1967, 1re chaîne, 21 h 20, 55’ ; « Une femme dans la cité », Maurice Dugowson, 1re chaîne, 9 octobre 1972, 21 h 30, 55’.
19 On n’évoque pas ici les éléments architecturaux (comme les unités d’habitation du Corbusier) qui relèvent de ce même traitement : mis en avant comme autant de cas particuliers, ils sortent du cadre de la production courante dont on analyse ici la mise en images.
20 Panorama, magazine de la rédaction, « L’Île de France cette inconnue », Annie Desgratoulet, 1re chaîne, 11 avril 1969, 21 h 20, 13’ [présentation du nouveau quartier de Provins] ; La France défigurée, de Michel Péricard et Louis Bériot, « La Grande Borne », Georges Pernoud et Gérard Van Der Gugcht, 1re chaîne, 10 décembre 1972, 17 h 10, 12’30.
21 Soixante millions de Français, « Paris hors les murs », 1re chaîne, 29 mai 1966, 22 h 20, 29’ [présentation enthousiaste de Palaiseau et Créteil] ; Le troisième œil, de Jacqueline Baudrier, « La cité introuvable », Roger Benamou, 2e chaîne, 27 mars 1971, 20 h 36, 1 h 40 [les exemples « réussis » de Sarcelles et de la Grande Borne].
22 Longs plans aériens magnifiant les lieux dans L’Invité du dimanche, Multiple, de Pierre-André Boutang et Daniel Costelle, « Émile Aillaud architecte », Alexandre Astruc, 2e chaîne, 15 juin 1969, 16 h, 13’40. Deux visions s’affrontent lors de la soirée, du 8 juillet 1973, une critique radicale des lieux suivant une hagiographie de l’œuvre et de l’auteur : Personnages de la vie de Monique Lefèvre et Claude-Jean Philippe, « Émile Aillaud », C. Nahon, 2e chaîne, 20 h 35, 55’ ; Vivre ensemble de Jacques Fremontier, « L’enfer du décor » [le titre est évocateur à lui seul], B. Gesbert, 2e chaîne, 21 h 30, 1 h 05. La soirée s’achève par un entretien avec Émile Aillaud (6’).
23 « Constructions », JT 20 h, 22 mai 1963, 2’45 ; « mesures concernant les HLM », JT 13 h, 1re chaîne, 16 juin 1972, 1’20.
24 « Maziol au congrès HLM », JT 13 h, 5 juin 1962, 1’30, « Congrès national des HLM », JT 13 h, 28 mai 1963.
25 Cinq colonnes à la Une, « Les nouveaux propriétaires » [en copropriété], Jacques Krier et Jacques Sallebert, 7 avril 1961, 20 h 35, 14’ ; Panorama, magazine de la rédaction, « Les instituteurs II. Dans les villes » [à Vitry], Louis Doucet, 1re chaîne, 18 septembre 1969, 20 h 48, 14’ ; Le troisième œil, de Jean-Vincent Fournis et Jacques Darribehaude, « Le pain amer : l’escalier de Nanterre », Jacqueline Collins, 2e chaîne, 28 avril 1972, 21 h 37, 25’.
26 Faire face, d’Igor Barrère et Étienne Lalou, « Le logement », Igor Barrère, 29 septembre 1961, 20 h 30, 1 h 23.
27 Voir Noël Nel, Le Débat télévisé, Paris, Colin, 1990, [catalogue raisonné des émissions de débat, p. 224-247] et Sébastien Rouquette, Vie et mort des débats télévisés (1958-2000), Bruxelles, INA/De Boeck, 2002 [présentation par leurs animateurs de 40 ans d’émissions de débats, p. 209-231].
28 Reste à déterminer quelle instance, du pouvoir politique, de la parole technicienne, de l’opinion publique ou de la télévision (désormais source massive d’information), « impose » aux autres cette thématique.
29 Aujourd’hui Madame, de Anne-Marie Duverney, « La vie d’une femme dans le Val d’Yerres », « Les maisons modernes » [HLM collectives], 2e chaîne, 8 juillet 1970, 14 h 30, ( ?) et 3’ ; Hexagone, d’Enrique Martinez, Pierre Charpy, Henri Marque, « Les murs de la vie : le logement », Igor Barrère, 1re chaîne, 7 avril 1970, 21 h 10, 1 h 10.
30 La France défigurée, de Michel Péricard et Louis Bériot, « Nuisances : le bruit », 1re chaîne, 6 mai 1973, 18 h 10, 10’ ; La Qualité de la vie, d’André Sabas et Roland Martin, « Les grands ensembles, l’habitat » [premier numéro], Roger Benamou, 2e chaîne, 14 janvier 1972, 21 h 55, 30’ ; mais aussi Vivre aujourd’hui, Signe des temps, Vivre en France.
31 « Enquête sociale : les grands ensembles (Créteil) », JT 13 h, 1re chaîne, 9 mai 1970 ; « La protection des arbres » [dans un grand ensemble], JT 13 h, 1re chaîne, 19 mai 1971 ; « Les gendarmes des grands ensembles », JT 20 h, 1re chaîne, 23 novembre 1971 ; « L’insonorisation de l’habitat », JT 19 h 45, 1re chaîne, 4 juillet 1973, 2’ ; « chauffage HLM », JT 20 h, 2e chaîne, 4 novembre 1973, 2’50 ; « Délinquance : les loulous de La Courneuve », JT 19 h 45, 1re chaîne, 26 décembre 1974.
32 Christine Mengin, « La solution des grands ensembles »..., op. cit.
33 « Incendie à Creil » [dans une HLM], JT 19 h 55, 16 novembre 1961, 38’ ; « Football : l’olympique lyonnais champion d’automne » [images de Villeurbanne], JT 20 h, 3 décembre 1962 ; « Les faux monnayeurs », JT 20 h, 1re chaîne, 23 décembre 1964 ; « Mauvais temps », JT 20 h, 2e chaîne, 10 décembre 1967, 1’ ; « France après la tempête », JT 20 h, 2e chaîne, 14 février 1972, 2’20.
34 « Les accidents des enfants » [certains dans une pièce d’eau devant une HLM], JT 19 h, 6 août 1963, 9’40 ; « La grippe », JT 20 h, 2e chaîne, 9 décembre 1969, 3’30.
35 L’Avenir est à vous, de Françoise Dumayet, « Celles qui travaillent » [l’une vivant dans une cité HLM], Jean-Pierre Chartier, 1re chaîne, 2 avril 1962, 19 h 10, 29’ ; Seize millions de jeunes, de André Harris et Alain de Sédouy, « La bécanne » (sic) [sur l’ennui des jeunes], Bernard Bouthier, 2e chaîne, 13 décembre 1966, 20 h 30, 30’ ; Objectifs, de Jean Cazenave et Bernard d’Abrigeon, « Transports : le temps le plus long », Patrick Pesnot, 1re chaîne, 18 décembre 1970, 21 h 20, 17’35.
36 On se restreint ici à la production télévisuelle de fiction. Pour un catalogue des films de cinéma montrant des grands ensembles, voir Camille Canteux, Les Images des grands ensembles à la télévision, au cinéma et dans les films institutionnels (1938-1982), mémoire de DEA, sous la direction de Jean-Louis Robert et Annie Fourcaut, Paris I, 2001, p. 130-141.
37 Claude Laydu, « Les enfants de nounours », in Michel Soule, Marcel Rufo et Bernard Golse (dir.), Nés avec la télé, Paris, ESF éditeur, 1999, p. 23 ; entretien du 26 juillet 2004.
38 Qu’en pensez-vous ?, de Jean-Claude Bergeret et Jacques Krier, « Une histoire d’amour », Jacques Krier, 27 septembre 1963, 21 h 27, 51’, notamment l’image prise d’hélicoptère reproduite plus haut.
39 Un dimanche volé, de Gérard Chouchan, 1re chaîne, 19 mai 1972, 20 h 32, 1 h 30 [où les bruits du grand ensemble mènent à la violence]. Pour une présentation du genre, des auteurs et de leurs œuvres : Christian Bosseno, « 200 téléastes français », CinémAction, 1989, hors série, p. 265-320.
40 Sarcelles sur mer, pièce de Jean-Pierre Bisson, 3e chaîne, 20 juillet 1974, 20 h 30, 1 h 12 ; Les sept locataires de l’escalier 15 B, de Jean-Paul Rouland et Claude Olivier, 1re chaîne, feuilleton humoristique en 25 épisodes, diffusés du 3 janvier au 6 février 1967, 19 h 25, 15’[genre évoqué supra par Myriam Tsikounas].
41 « Lutte contre l’abstention », JT 20 h, 1re chaîne, 6 mars 1965, 4’50 ; « Enquête INSEE : la consommation », JT 13 h, 1re chaîne, 16 juillet 1973, 2’ ; « Budget 74 : grandes lignes », JT 13 h, 1re chaîne, 23 octobre 1973, 2’15.
42 « Émission spéciale "référendum" », JT 16 h, 28 septembre 1958, 30’. Sur les moyens mis en œuvre à cette occasion, voir Colette Lustière, « Le journal télévisé. L’évolution des techniques et des dispositifs », in Marie-Françoise Lévy (dir.), La Télévision dans la République. Les années 50, Paris, Complexe/IHTP, 1999, p. 58-59.
43 Vivre en France, de la Délégation aux stations régionales de l’ORTF, « Vivre en Aquitaine », Jean-Michel Pontramier, 1re chaîne, 2 mai 1970, 18 h 10, 45’, ou « Vivre à Dunkerque », 1re chaîne, 15 janvier 1972, 18 h 10, 45’ ; « Le Mans capitale de l’automobile », 1re chaîne, JT 13 h, 12 juin 1971.
44 Ce type de reportages n’existe pas encore pour les précédents scrutins municipaux.
45 L’Avenir est à vous, de Françoise Dumayet, « Les idoles et les copains », Jean-Pierre Chartier, 14 octobre 1963, 19 h 10, 25’ ; Le Temps des loisirs,de Jean-Marie Balestre et Jean-Jacques Bloch, [sur la semaine scolaire dans un village, à Paris, Lyon et Sarcelles], Jean Manceau, 1re chaîne, 26 février 1966, 18 h 05, 1 h ; Les Femmes aussi, d’Éliane Victor, « Le prix du deuxième » [enfant], 1re chaîne, Jacques Krier, 11 février 1970, 21 h 20, 50’ ; Vingt-quatre heures sur la Deux, magazine de la rédaction, « Les Protestants », 2e chaîne, 7 et 8 avril 1971, 19 h 30, 30’.
46 Vingt-quatre heures sur la Deux, magazine de la rédaction, « La sécurité sociale II : les allocations familiales », 2e chaîne, 30 juin 1970, 19 h 30, 15’ ; « Ceux qui ne partent pas en vacances », JT 13 h, 1re chaîne, 24 juillet 1970, 5’35 ; « Ressources des Français » [une famille en HLM], JT 20 h, 1re chaîne, 24 août 1970, 5’30 ; « Les moins de 1 000 F », JT 20 h, 2e chaîne, 25 octobre 1972, 4’40.
47 Vadim Arbutina, L’image de l’ouvrier à travers les documentaires télévisés entre 1958 et 1967, mémoire de maîtrise sous la direction d’Antoine Prost et d’Annie Fourcaut, Paris, CRHMSS, 1998.
48 Terre des Arts, de Max-Paul Fouchet et Jean-Luc Dejean, « Le Corbusier ou une mathématique sensible », Jean-Charles Lagneau, 12 novembre 1962, 21 h 35, 1 h 08.
49 La France défigurée, de Michel Péricard et Louis Blériot, générique de l’émission qui condamne au moins à une quinzaine de reprises des immeubles d’habitation collective jugés disgracieux.
50 La soirée consacrée à la Grande Borne le 8 juillet 1973, évoquée plus haut, prouve à elle seule le contraire.
51 Notion double empruntée à Alain Roger, qui l’utilise pour distinguer la perception directe de la nature de celle par la médiation de la représentation, dans sa théorie de l’artialisation du paysage (Alain Roger, Court traité du paysage..., op. cit.).
Auteur
Doctorant à l’université d’Orléans (« Le 20 h et la construction d’une question de société : le problème des banlieues des années cinquante à 2002 »). « Entrer en ville dans les années cinquante : les films du ministère de la Construction promeuvent l’accession à la ville moderne », in Fr. Michaud-Fréjaville, N. Dauphin et J-P. Guilhembet (dir.), Entrer en ville, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2006, pp. 307-323 ; « L’appropriation du territoire national par les candidats à l’élection présidentielle dans les campagnes télévisées officielles (1988-2002) », in E. Ndiaye, C. Roméro et E. Zayas (dir.), Territoires rêvés II. Du territoire rêvé au rêve de territoire, Orléans, Presses universitaires d’Orléans, 2006, p. 188-208.
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