Contrôler l’information politique sous de Gaulle : les productions gouvernementales
1958-19691
p. 31-49
Texte intégral
1La censure de La caméra explore le temps consacrée à l’espion Cicéron2, la suppression d’un Faire face sur le communisme3, la présentation de la nouvelle formule du journal télévisé faite en direct par Alain Peyrefitte en 19634 : sous la république gaullienne (1958/1969), le contrôle de la télévision par le gouvernement est symbolisé par ces quelques événements marquants, laissant supposer que seul le régime répressif de censure s’exerce sur la RTF puis sur l’ORTF. Cependant, la mainmise sur l’information télévisée ne se réduit pas à ces quelques anecdotes : bien plus que les interdictions et les censures (pratiques très visibles et risquées), ce sont les commandes d’émissions qui concourent à l’élaboration d’un programme télévisé progouvernemental : le pouvoir engendre ses propres programmes, il les conçoit, il les fait réaliser ; le gouvernement se constitue comme producteur de l’information télévisée, et cette production s’avère très organisée. Puisqu’ils maîtrisent tous les paramètres de réalisation de ces émissions particulières, les membres du gouvernement privilégient ce système de contrôle qui se révèle être le plus abouti et le plus perfectionné.
2Pour comprendre les mécanismes de ce contrôle, il faut, de prime abord, s’intéresser aux motivations gouvernementales, c’est-à-dire se demander quel rôle supposé doivent jouer ces émissions de commande ou, en d’autres termes, quelles sont les intentions des ministres lorsqu’ils sollicitent la télévision d’État pour la réalisation d’une émission.
3Il est ensuite nécessaire de prendre la mesure des prérogatives des ministres en exercice. Les hommes du gouvernement ne se contentent pas simplement de décrocher leur téléphone, ils interviennent aussi dans l’ensemble des paramètres de la fabrication de ces émissions, ce qui implique le concours des personnels de la RTF/ORTF. Pour saisir le processus global qui conduit à la diffusion de ces productions, nous analyserons une série d’émissions intitulée Guerre ou Paix, diffusée en novembre 1967 – émissions destinées à expliquer aux téléspectateurs les bienfaits de l’énergie nucléaire dans ses applications militaires et civiles.
ENJEUX ET OBJECTIFS
4Pour les ministres comme pour les hommes politiques, il s’agit de se faire connaître, d’imposer leur image. Les années 1960 marquent les débuts du « marketing politique »5 et les gaullistes vont pleinement se servir – à des fins de communication politique – des moyens audiovisuels. Les membres des premiers gouvernements – pour la plupart, inconnus des Français – doivent assurer leur médiatisation : la télévision peut alors servir à la reconnaissance de ces nouveaux acteurs politiques. Monsieur Legendre – le maire de Compiègne – le remarque d’ailleurs très justement, lors de la finale des Jeux d’Intervilles de l’année 1964 : « Je suis maire depuis longtemps et malgré cela, pour une partie de la population, j’étais un inconnu sinon un méconnu. Eh bien, depuis Intervilles, tout le monde me connaît, tout le monde me salue et il y a comme une unanimité à Compiègne autour de moi6. » La télévision doit permettre à l’homme politique des années 1960 d’élargir sensiblement ses moyens de communication en direction de l’opinion. Mais avant d’entamer toute tentative de « dialogue » avec le téléspectateur, les ministres doivent être vus, afin de pouvoir être aisément reconnus. « Se produire à la télévision [...] provoque un effet de légitimation considérable7. » Prenons pour exemple la formation du premier gouvernement du général de Gaulle, en janvier 1959, qui porte à la tête de l’exécutif Michel Debré. Sa biographie télévisée, dès le lendemain de sa nomination, fait l’objet d’une séquence télévisée. Intégrée au premier numéro du magazine de reportages Cinq colonnes à la Une, elle pose la question : « Qui est Michel Debré ? » ; l’émission est présentée par Michel Droit. Le journaliste introduit le reportage par cette affirmation : « Qui est Michel Debré ? Et bien c’est une question que beaucoup de Français se posent encore, et je dirais d’ailleurs, surtout, principalement depuis hier, c’est-à-dire depuis que Michel Debré a accepté d’être le premier Premier ministre de la Cinquième République8. » La télévision permet donc l’identification et la mise en visibilité des ministres, préalable nécessaire de l’adhésion populaire à la conduite d’une politique.
PROMOUVOIR LA POLITIQUE GOUVERNEMENTALE
5« J’ai formé le projet de faire, au cours du mois de juin, un effort particulier en vue d’informer l’opinion sur l’œuvre accomplie, à ce jour, par le Gouvernement sur les projets qu’il forme9 », annonce en juin 1959 François A’Weng, le directeur de cabinet du ministre de l’Information Roger Frey. À cette fin, il propose au gouvernement la réalisation de brèves émissions, « au cours desquelles seraient traitées par les ministres intéressés un certain nombre des principales questions qui intéressent le public10. » La télévision doit aider le gouvernement à expliquer et à justifier la politique menée, mais elle doit aussi convaincre les Français de son bien-fondé. D’autant que la tâche est lourde : le contexte qui préside à l’arrivée des gaullistes au pouvoir est riche en évolutions politiques (l’installation de la Ve République), économiques (le redressement du franc), internationales (la construction du Marché Commun, la force de frappe...) et sociales (élaboration d’une France socialement et technologiquement moderne). La télévision doit faire accepter les sacrifices exigés pour réaliser l’essor du pays : c’est l’espoir, confinant parfois à la naïveté, que les politiques placent dans la RTF, espoir d’un formidable pouvoir d’influence de l’opinion publique, capable de lui insuffler avec force le goût de l’effort national. « Vous avez fait état, au cours d’une récente conversation, de la nécessité de faire des émissions de télévision montrant les grandes réalisations françaises dues au régime, et permettant de mieux faire prendre conscience aux Français de la mutation qui est en train de s’opérer dans les domaines politique, économique et social11 », écrit ainsi le ministre Alain Peyrefitte à son confrère des Affaires étrangères, Jean de Broglie, en janvier 1965.
6Le 25 mars 1959, l’émission12 Problèmes de gouvernement – une série commandée par le gouvernement – s’interroge : « y a-t-il crise économique en France ? » L’animateur Claude Joubert ouvre le débat sur ces mots : « il semble que depuis quelque temps, il y ait dans le pays un certain malaise économique et social. Il est donc normal que ce soit ce programme que nous étudions ce soir ». Pour alimenter la discussion, la télévision convie Valéry Giscard d’Estaing – secrétaire d’État aux Finances – et trois journalistes, Pierre Viansson-Ponté du Monde, Jean Ferniot de France-Soir et Pierre Charpy de Paris-Presse. Le débat intervient dans un contexte particulier. En effet, les premières mesures pour relancer l’économie sont drastiques : alourdissement de la pression fiscale, allégement des prestations de la Sécurité sociale, suppression du dispositif d’indexation des prix agricoles et suspension des retraites du combattant (des mesures « vexatoires » comme les qualifie Jean Ferniot). Pour entamer le débat, Claude Joubert interpelle Pierre Viansson-Ponté pour lui demander si « oui ou non », il y a bien crise économique ? Les trois journalistes s’accordent à décrire la situation comme difficile. Jean Ferniot est plus pugnace que les autres : « Beaucoup ont accusé le gouvernement d’avoir fait une politique récessionniste, déflationniste, défavorisant les investissements, décourageant les investissements privés. [...] l’opposition accuse le gouvernement de la crise qui règne actuellement. » Le secrétaire d’État aux Finances répond d’un trait d’esprit : « Cela, il est normal que l’opposition le fasse. La question est de savoir si c’est exact ». Valéry Giscard d’Estaing – qui avait prévu la question – fait alors apparaître un grand panneau sur lequel un graphique signale la courbe de la production française de 1956 à 1959 : « Cette courbe est un peu compliquée » s’excuse le secrétaire d’État, « car comme vous le voyez, pendant l’année, il y a tous les ans une chute de la production : ce sont les vacances ». Pour expliquer l’évolution de la courbe, Valéry Giscard d’Estaing prononce des propos très didactiques. « Vous voyez, à partir de l’année 1958, l’augmentation est très faible [...]. L’origine de la crise en réalité, il faut la chercher [...] au milieu du printemps de l’année 1958 [...] ce qui n’a malheureusement rien à voir avec les mesures prises fin décembre. » En fait, au printemps 1958, le dernier gouvernement régulier de la ive République dévalue le franc à hauteur de 20 %13. Valéry Giscard d’Estaing condamne cette mesure et dédouane son gouvernement des difficultés économiques du moment.
7Une vingtaine de minutes plus tard, pour clore la discussion, le secrétaire d’État aux Finances exhorte l’auditoire à l’optimisme : « Mon sentiment, c’est que dans le courant du printemps, nous devons avoir des marques très nettes d’amélioration [...] J’en suis persuadé et je le souhaite. Je n’ai pas d’autre conclusion que ce désir de discussion avec l’opinion et avec ce qu’elle peut avoir de mieux informé sur des problèmes comme cela ».
LES MODALITÉS DU CONTRÔLE : LES PRÉROGATIVES DES MINISTRES
8Ces productions gouvernementales représentent la forme de contrôle la plus aboutie car les ministres maîtrisent tous les paramètres de réalisation : ils ont le choix du thème, du genre et du dispositif, et plus encore, le choix de la date de diffusion.
9Une condition sine qua non régit toute tentative de production gouvernementale : les ministres doivent se placer dans la ligne politique édictée par l’Élysée et Matignon. En septembre 1963, Alain Peyrefitte et Georges Pompidou éditent une circulaire où le Premier ministre déclare :
J’ai été amené à constater que les interventions des membres du gouvernement à la télévision se font à un rythme très variable : trop nombreuses à certains moments, elles se font trop rares à d’autres, le gouvernement paraît alors absent de la télévision. D’autre part, ces interventions peuvent engager l’ensemble du gouvernement. Pour préserver l’unité d’action gouvernementale, il est donc utile que le Premier ministre soit informé des sujets qui seront traités et, le cas échéant, de la ligne générale des déclarations qui seront faites15.
10Aux yeux du Premier ministre, la télévision est une arme à double tranchant : d’un côté, elle permet au gouvernement d’exposer ses positions politiques, mais de l’autre, elle lui fait courir le risque de voir ses ministres afficher des vues divergentes de la « ligne officielle » tracée par l’Élysée et Matignon. C’est au ministère de l’Information qu’il revient d’uniformiser les messages télévisés gouvernementaux.
11Pour délimiter les thèmes susceptibles d’être développés, les sujets d’information dignes d’être mis en lumière, le ministère de l’Information s’appuie sur l’analyse des sondages afin de détenir une connaissance dynamique et systématique de l’état de l’opinion. Ces sondages tracent les grands champs informatifs à développer. Ainsi, en 1959, un membre du ministère de l’Information déclare-t-il vouloir « connaître le sentiment de l’opinion publique sur certains points » qui préoccupent le gouvernement. Pour cela, l’« étude systématique de l’opinion publique face aux problèmes politiques de l’heure [...] ne répond pas à une simple curiosité d’ordre intellectuel, elle doit devenir un élément primordial pour l’action elle-même »16. Cette analyse du terrain (recherche des aspirations de la population) est la première étape à franchir pour réaliser cet effort de communication politique.
12En février 1962, Yvon Bourges informe Michel Debré, ministre de l’Économie et des Finances qu’il a fait réaliser par l’IFOP une importante étude sur le niveau de connaissance des Français « dans le but de réaliser des émissions de radiodiffusion et de télévision consacrées aux problèmes économiques ». De cette enquête, le ministre de l’Information prétend « dégager des recommandations, voire des méthodes dont pourrait s’inspirer l’ORTF pour la réalisation d’émissions économiques adaptées17 ». Le problème essentiel reste alors de « penser une véritable culture populaire et d’établir ensuite les programmes destinés à la portée de chacun. Pour cela, il est nécessaire, d’une part d’avoir fait, au préalable, les études sociologiques nécessaires, d’autre part, de simplifier jusqu’à l’outrance les campagnes d’information rendues possibles et alimentées par les études ». Pour ce faire, « l’État dispose, en France, d’un moyen direct : la RTF qui, dans l’ensemble, est appréciée, et de moyens indirects : la presse qui, aujourd’hui manque cruellement de grands hommes18 ».
13Il faut cependant distinguer deux sortes d’émissions : les programmes qui servent l’expression directe des ministres (tribunes, débats, entretiens) et les émissions où la voix du gouvernement s’exprime par le truchement de journalistes et de réalisateurs (reportages du journal télévisé ou de magazines, films documentaires, émissions sociologiques, voire feuilletons télévisés...).
14Dans le premier cas, le gouvernement avance à visage découvert. Il affirme directement le point de vue gouvernemental. Néanmoins, cette prérogative est un droit, les émissions prescrites s’inscrivent dans un cadre légal car le gouvernement peut à tout moment faire diffuser ou téléviser par l’ORTF toute déclaration ou communication qu’il juge nécessaire. Néanmoins, ces émissions doivent être annoncées comme émanant du gouvernement, ce que précisent les textes légiférant le statut de la télévision. Cependant, les commandes ne sont que très rarement annoncées comme telles. En mai 1959, Michel Debré et Roger Frey éditent une note à l’attention des ministres, note qui a pour objet la « participation des membres du gouvernement aux émissions de radio et de télévision »19. Celle-ci propose trois formules, au choix, pour les ministres « qui désirent avoir recours à la télévision ». La première option est une « déclaration individuelle limitée à 3 minutes et prenant place dans le Journal télévisé du soir », ce qui permet d’être sur le terrain de l’actualité « à chaud ». Pour des sujets un peu plus approfondis, les ministres peuvent opter pour une entrevue avec un journaliste (10 à 15 minutes) dans la série des émissions, « Problèmes de gouvernement ». Enfin, une dernière alternative consiste à participer à un « entretien, présenté sous la forme d’une discussion ou d’un débat avec participation de personnalités ou de chroniqueurs de la presse écrite (20 à 30 minutes) ». Bien sûr, pour cette troisième formule, afin d’attirer le ministre hésitant à débattre de ses actions politiques, le Premier ministre rassure ses troupes : « une attention particulière devra, en tous les cas, être portée à la qualité et au renom des journalistes appelés [...] aux côtés des représentants du gouvernement ». Ce large éventail est soumis à une règle : les émissions ne peuvent se faire, « sans l’accord du Premier ministre20 ».
15Les émissions où l’expression gouvernementale est dissimulée – c’est-à-dire sans intervention directe de ministre (déclaration ou entretien avec un journaliste) ni annonce de l’origine de l’émission – ne poursuivent pas toujours un but ouvertement politique. Par exemple, au journal télévisé, Roger Frey exige en novembre 1959 que la RTF prévoie un reportage télévisé chez Monsieur Breau, charcutier, 23, avenue de Saint-Ouen, à l’occasion de l’organisation par certains commerçants d’une « opérations prix chocs »21. Les archives témoignent également des très nombreuses demandes visant à couvrir une foire exposition, une inauguration, à laquelle un ministre, un membre de la majorité ou une personnalité locale participent. Par exemple, en mars 1968, le ministère de la Fonction publique sollicite une séquence télévisée au directeur du très réputé SLII (le Service de liaisons interministérielles pour l’information) ; celui-ci lui répond : « Le nécessaire a été fait : c’est le journal télévisé qui rendra compte de la manifestation présidée par M. Michelet le 19 mars prochain pour le lancement de la quinzaine de propagande des produits bretons22. »
16Évidemment, il existe des demandes plus formalisées : c’est le cas du documentaire historique de 1965 consacré à l’histoire de la première division française dont le synopsis est écrit par Pierre Messmer lui-même. Le ministre des Armées, « qui tient beaucoup à la réalisation de ce film », ne participe pourtant pas financièrement à l’affaire, ce qui ne va pas sans poser de problèmes. C’est Michel Barbier (alors directeur du SLII) qui informe le ministre des Armées des complications rencontrées pour la réalisation de son œuvre : « Je ne cache pas que je me heurte à certaines difficultés du côté de Claude Contamine23 qui me dit ne plus avoir de crédit pour 196624. » Finalement, cette situation est celle de n’importe quelle maison de productions audiovisuelles où l’auteur se confronte financièrement à son producteur.
17Les commandes peuvent aussi intégrer des émissions existantes, par exemple dans le magazine de reportages Panorama du mois de mars 1969. Dans une note, le ministre de l’Information répond au vœu de son confrère des Affaires étrangères qui souhaite voir la politique française d’aide aux pays francophones africains faire « l’objet d’une information à la télévision, par exemple dans le cadre de Panorama »25. Joël Le Theule approuve : « Je pense comme vous que ce serait une chose très nécessaire. Peut-être jugerez-vous comme moi qu’il serait opportun cependant d’en différer la réalisation jusqu’au référendum ? » Le ministre lui suggère néanmoins de contacter le responsable de Panorama, « pour voir sous quelles formes cette émission pourrait être préparée26 ».
18Choisissant les thèmes, les dispositifs et les genres des émissions imposées, les ministres ont également toute latitude quant à la date de diffusion. Cette prérogative relève d’un enjeu politique important car on produit des reportages à des moments clés de la vie politique, comme lors des dépôts, devant le Parlement, des projets de loi gouvernementaux, lors d’élections, lors de diverses crises secouant la politique française... En septembre 1960, René Thibault (le directeur de l’information) écrit au directeur général de la radiotélévision – Raymond Janot – que la RTF prévoit une « tribune sur l’évolution de l’armée (demandée par la Défense nationale à l’occasion de la discussion de la loi Programmes par le Parlement) »27. C’est donc parce que le projet de loi est en discussion au Parlement, qu’il semble opportun au ministère de la Défense, de faire diffuser une tribune pour justifier du bien fondé de son projet.
19En mai 1960, Pierre Sabbagh adresse un long courrier au directeur de l’information, René Thibault, quant à la réalisation d’une émission « sur le thème des décrets concernant la Sécurité sociale »28, émission réclamée par le ministre du Travail, Paul Bacon. Celui-ci sollicite la participation de Bernard Chenot, alors ministre de la Santé, pour un double entretien gouvernemental. Mais Pierre Sabbagh semble avoir toutes les peines du monde à coordonner les volontés des deux ministres : tandis que l’un – Paul Bacon – attend la dernière minute pour définir la date d’enregistrement et de diffusion de l’émission, l’autre – Bernard Chenot – se refuse à se voir imposer un enregistrement exécuté dans l’urgence. En réaction, ce dernier se plaint auprès de Pierre Sabbagh ; le journaliste écrit alors à son directeur : « Le ministre de la Santé m’informa que la télévision devait se plier aux ministres et non les ministres à la télévision et que si c’était nécessaire, pour cette émission, il convenait de bouleverser les programmes à sa convenance. [...] M. Chenot me dit alors qu’il se refusait à faire l’émission avant que le texte des décrets ne soit passé au Journal officiel et qu’après, après seulement, il ferait l’émission en direct29. »
20Contrôler les différentes facettes d’une émission télévisée (thème, dispositif, genre et date de diffusion) permet de composer des programmes informatifs complets et complémentaires. Tel est le cas en septembre 1960, de la campagne d’information sur les moyens modernes et scientifiques de l’armée. Une tribune est prévue pour le mois suivant. Pour ce débat animé par Michel Droit, René Thibault (le directeur des informations de la RTF) informe son patron (Raymond Janot, le directeur général) que « le choix des participants sera arrêté en accord avec le service d’information du ministère de la Défense nationale et le cabinet de M. Messmer »30. Au cours du même mois, c’est Pierre Sabbagh qui écrit au directeur des programmes Albert Ollivier que « le ministre de l’Information vient de me demander une campagne d’information pour la Défense nationale »31. Pour cette opération de communication, « un film d’une durée de 12 minutes intitulé “de Valmy à Reggane” sera réalisé avec le concours des services cinématographiques de l’Armée, et passera à l’antenne le 15 octobre » ; « enfin, M. Messmer fera le 15 novembre une déclaration d’une durée non encore déterminée sur la loi-programme militaire ». Une tribune, un documentaire et une déclaration ministérielle : cette campagne d’information s’avère rondement menée !
LES PARAMÈTRES DE RÉALISATION
21Comment, concrètement, un ministre peut-il prétendre imposer une séquence à la RTF/ORTF ? Quels sont les mécanismes précis de ce régime de commande ?
22Étudions cette question dans le cadre particulier des grandes campagnes d’information lancées par le ministère de l’Information, puis à partir de 1963, par le SLII. Ces campagnes usent de tous les supports médiatiques à disposition, dispositif dans lequel la télévision se doit de jouer un rôle particulier. Pourquoi, en effet, « ne pas profiter du merveilleux instrument que constitue la télévision pour lancer un vaste programme d’information économique à la mesure de notre ambition [...]. S’il faut comme le déclarait le général de Gaulle [...] "entreprendre ce vaste programme de vulgarisation économique qui permettra aux Français de s’instruire en se divertissant"32 », s’interroge un membre du ministère de l’Information en 1962.
23La télévision n’est pourtant qu’un support média parmi d’autres, plus traditionnels (presse écrite, radiophonique et cinématographique), et elle doit jouer un rôle bien déterminé : « L’effet de choc pourrait être obtenu par la télévision, le point de départ serait donc une émission de télévision spectaculaire et destinée au public le plus large. Le même thème pourrait être repris de façon plus précise et plus scientifique dans une ou deux émissions de radio. À l’étage inférieur, [...] les actualités cinématographiques et c’est ici que pourrait intervenir la presse écrite »33. Interpeller l’opinion, vouloir l’intéresser aux thèmes chers au gouvernement, la secouer dans ses ignorances et ses positions, voilà à quoi s’attelle le ministère de l’Information, grâce à la télévision. Dans ce grand effort d’information, la RTF/ORTF est destinée à susciter l’intérêt des téléspectateurs ; intérêt alimenté et relayé ensuite par les autres médias, chargés d’approfondir et de présenter les thèmes étudiés de façon plus ciblée.
24La production des émissions est élaborée en commun avec le ministère de l’Information, le ministère prescripteur et enfin, les ministères intéressés. À partir de 1963, cette organisation est élaborée sous la houlette du SLII. Dans une note d’Alain Peyrefitte à Pierre Messmer, on apprend les conditions de réalisation de séquences d’information quant à la prochaine réforme du service militaire. « Aussi serait-il souhaitable que cette information fût coordonnée par le SLII dont c’est la vocation, afin d’éviter toutes divergences et toutes contradictions dans les commentaires34. » Les représentants des ministères intéressés (Intérieur, Coopération, Éducation nationale) sont donc appelés à se réunir au sein du SLII afin d’élaborer « en commun les conditions dans lesquelles les réformes projetées seraient présentées au public : thèmes essentiels, sujets et calendrier d’émissions télévisées »35. « L’Interministériel » devient un moyen incontournable pour des ministres qui prétendent utiliser la télévision.
25Décider d’une émission d’information, en définir tous les paramètres, telle est la première étape indispensable pour la réalisation des productions télévisées gouvernementales ; encore faut-il par la suite l’imposer à la RTF/ORTF : c’est le ministère de l’Information qui s’en charge.
26Raymond Janot – directeur de la RTF de mars 1960 à février 1962 – déclare à l’automne 1960, à la suite de la décision du gouvernement d’appliquer un black-out total sur le Manifeste des 121 en faveur d’une paix négociée avec l’Algérie :
Vous savez que la RTF, comme les théâtres nationaux, ont au-dessus d’eux une autorité politique. À la RTF, comme les théâtres nationaux, nous avons reçu des ordres [...] Nous sommes en face d’une décision politique, annoncée par le ministère de l’Information à l’issue d’un conseil des ministres, une position officielle du Gouvernement ; nous sommes en face d’une chose qui n’est pas la nôtre [...] Les subordonnés ne sont pas là pour approuver ni pour réprouver la politique du gouvernement, ils sont là pour l’exécuter36.
27Ainsi, les hommes placés à la tête de la RTF/ORTF par le gouvernement (dont la nomination est décrétée en conseil des ministres) ne peuvent-ils pas s’opposer aux volontés du pouvoir.
28Cette situation est évidemment similaire pour les responsables de l’information, comme le remarque amèrement Pierre Sabbagh cette même année 1960 à propos d’une commande du ministre Bernard Chenot concernant la prochaine réforme de la Sécurité sociale : « Les textes sortiront quand ils le pourront, l’émission aura lieu si nous le pouvons quand les ministres le désireront, en direct, en différé, bonne, mauvaise, irritante ou satisfaisante pour le téléspectateur, qu’importe si nous sommes de mauvais professionnels, pourvu que nous ayons été de bons valets37. » Lorsque les émissions sont commandées par le gouvernement, les responsables de la télévision doivent se soumettre, parfois à contrecœur, aux volontés ministérielles.
29Les journalistes de télévision doivent eux aussi se soumettre. Alain Peyrefitte dévoile explicitement les conditions concourant à la bonne application des ordres : « le journaliste de la RTF attend de pied ferme les instructions du gouvernement comme s’il s’agissait de l’assaut d’un ennemi. [...] L’ordre ne se transmet pas militairement de supérieurs à subordonnés, il se discute confidentiellement entre rivaux, entre frères ennemis, on le digère avant de le transmettre, on le rend acceptable pour soi, avant de l’accepter »38. Document rare pour un ministre, Alain Peyrefitte, qui préfère avant tout afficher une mine libérale... Il est vrai que ce texte est extrait d’un projet de déclaration à faire devant le groupe UNR (a-t-il été seulement prononcé ?)
L’EXEMPLE DE L’ÉMISSION, GUERRE OU PAIX
30Réaliser la corrélation entre les archives écrites et les archives audiovisuelles est un exercice difficile car le cas s’avère très rare. Pourtant, l’émission Guerre ou Paix nous offre l’occasion de relier ces deux sources historiques.
31En juin 1966, le ministre de l’Information, Yvon Bourges, épluche les sondages IFOP relatifs à l’opinion des Français sur les explosions atomiques du Pacifique : ils ne sont guère satisfaisants pour la politique gouvernementale. Il écrit alors à son confrère de la Recherche scientifique et des questions atomiques, – Alain Peyrefitte – et l’informe de la volonté du ministère de « renforcer par un certain nombre d’émissions supplémentaires votre action d’information en vue de la prochaine campagne de tirs du Pacifique39 ».
32Pierre Messmer, le ministre des Armées, et Georges Pompidou sont mis à contribution pour décider des grandes lignes de l’émission, mais les deux ministres sont en désaccord : « Un schéma de programme a été envoyé par M. Messmer au Premier ministre, mais ce dernier n’est pas d’accord et a l’intention de le modifier lui-même40. » Yvon Bourges quant à lui, souhaite réaliser « une longue émission qui, tenant compte notamment des résultats dudit sondage, mettra en valeur les arguments auxquels mes concitoyens paraissent sensibles et illustrera les incidences bénéfiques de notre politique nucléaire sur les plans politique, militaire, économique et technologique41. » Le ministère de l’Information envisage une émission en deux volets. Le premier doit prouver qu’« une nation moderne doit faire de la recherche nucléaire et que celle-ci, pour être complète, doit inclure la fission nucléaire qui ne peut être séparée des recherches militaires » ; le second « montrera qu’une armée moderne, dotée d’un armement atomique est moins coûteuse et infiniment plus efficace qu’une armée conventionnelle. À cette occasion, des comparaisons seront faites entre les budgets militaires des pays de "l’Europe des 6" »42. Il faut six mois aux différents ministères pour se mettre d’accord sur le contenu et la forme de ces émissions, et en janvier 1967, le Comité de télévision enregistre dans son procès-verbal, à propos de Guerre ou Paix : « Émission d’Igor Barrère avec le concours du ministre des Armées. Elle traite de la recherche stratégique et scientifique dans le domaine militaire. Elle sera conçue en partie sur le modèle de celle qui avait été diffusée en 1965 sur la force aérienne stratégique et fera uniquement appel à la technique du direct43. » Plusieurs mois plus tard, en novembre 1967, le projet arrive enfin à terme.
33La télévision retransmet donc, le temps d’un week-end, une série d’émissions dédiée à la technologie nucléaire, à ses applications militaires et civiles : c’est Guerre ou paix qui est placée sous la responsabilité des producteurs de Cinq colonnes à la Une. La série se compose de cinq émissions, diffusées sur trois journées ; le tout est accompli avec des moyens exceptionnels : Pierre Desgraupes assure chaque jour un duplex avec les journalistes de l’ORTF présents dans les hauts lieux de l’énergie nucléaire française ; 50 caméras, 20 réalisateurs et l’ensemble des équipements du direct de la télévision sont engagés dans l’affaire. Sur l’heure et demie de chacune de ces émissions – émises du 3 novembre au 5 novembre 1967 – le téléspectateur assiste à la présentation des technologies modernes, à des reportages divers consacrés à différents thèmes, ainsi qu’à des débats entre personnalités politiques ou scientifiques (Jean-Jacques Servan Schreiber, Nicolas Vicheney du Monde, Hugues de l’Étoile, ingénieur, proche collaborateur du ministre des Armées, ainsi qu’Alexandre Sanguinetti...). Les auteurs de cette série se nomment Jean-Pierre Marchand, Jean Besont, Bernard Lion, Roger Benamou et le producteur, Igor Barrère. Pourtant, ce générique omet le collaborateur principal : le gouvernement.
34La première émission est envisagée sous l’angle des rapports entre « les objectifs militaires et la satisfaction des besoins civils ». Pierre Desgraupes évoque « la thèse soutenue par les uns, contestée par les autres, sur l’énorme effort industriel » que doit fournir la France pour accomplir sa politique nucléaire : « Cette thèse est-elle contes table ? L’est-elle totalement ? L’est-elle partiellement ? », c’est la question que pose le présentateur à ses invités du jour (Jean-Jacques Servan Schreiber, Nicolas Vicheney et Hugues de l’Étoile). Pour nourrir le débat, le spectateur assiste en direct à des visites de Pierrelatte, de Cadarache et de Mont-de-Marsan, où des techniciens expliquent de manière scientifique les secrets de l’énergie nucléaire.
35La série d’émissions alterne les reportages – « balades » dans les différents centres des usines nucléaires (centre militaire ou centrale électrique) – les vues sur des explosions atomiques, les interviews de spécialistes... La diffusion de ce week-end spécial « force nucléaire » ne laisse pas les critiques indifférents. Celle du Canard Enchaîné est sans appel : « Cinq émissions sur la bombe à la télévision, cinq émissions en trois jours, dont quatre pendant le week-end, au détriment d’autres émissions programmées pour ces jours-là. Pourquoi cette précipitation ? Le Général a-t-il voulu réhabiliter sa force de frappe avant d’aller visiter, à Pierrelatte, la nouvelle usine qui fabrique la bombe H. Cette campagne soudaine à la télévision ressemble, ni plus ni moins, à une mise en condition d’une opinion de plus en plus hostile à la bombe atomique française44. » À l’Assemblée nationale, c’est Roland Dumas qui intervient le 10 novembre, à propos de l’objectivité télévisée : « L’émission sur la force de frappe qui a connu un certain succès grâce aux vrais journalistes qui y participaient. Vous avez fait appel à un ancien membre de cette Assemblée et je m’interroge encore pour savoir s’il y participait en qualité d’ancien ministre des Anciens combattants, ou en qualité de président de la Société du Tunnel sous le Mont Blanc, à moins que vous n’ayez eu la faiblesse, bien compréhensible envers un naufragé du suffrage universel, de lui procurer quelques cachets supplémentaires en attendant ses nouvelles fonctions »45. Dumas ironise ici sur la présence d’Alexandre Sanguinetti au débat final organisé lors de ces éditions spéciales.
36Le régime de commande d’émissions gouvernementales résulte donc d’un système très construit, d’une organisation mûrement réfléchie. Il permet au gouvernement de maîtriser parfaitement les messages informatifs délivrés par la télévision, de contrôler précisément sa communication audiovisuelle. Les productions gouvernementales ne sont pourtant pas la seule procédure de contrôle. Le pouvoir pratique également un double régime de censure, le système préventif et le système répressif, s’assurant ainsi d’un très rigoureux contrôle des programmes télévisés au cours de cette période.
Notes de bas de page
1 Cf. Aude Vassallo, La télévision sous de Gaulle. Le contrôle gouvernemental de l’information (1958-1969), Paris, De Boeck/INA, 2005.
2 Cette émission de La caméra explore le temps (une série de reconstitutions historiques dramatisées d’André Castelot, Alain Decaux et Stellio Lorenzi) intitulée « L’affaire Cicéron » – selon le nom d’un espion de la Seconde Guerre mondiale – fut interdite en 1963 car elle critiquait la Résistance française.
3 C’est en décembre 1962 que l’émission Faire Face (d’Étienne Lalou et Igor Barrère) s’arrête définitivement, suite à l’interdiction du numéro consacré au « communisme ».
4 Fondée sur la primauté de l’image et la suppression des présentateurs (qui ne sont plus guère chargés que de lancer les sujets), la « nouvelle formule » est inaugurée sur le plateau du journal télévisé, le 21 avril 1963, par Alain Peyrefitte lui-même, qui est alors le ministre de l’Information et l’initiateur de cette « réforme ».
5 Philippe J. Maarek, Communication et marketing de l’homme politique, Paris, Litec, 2001, p. 29.
6 INA, « 50 ans de jeu à la télé », réalisateur : Emmanuel Descombes, date de diffusion : 13 juillet 2003, durée : 1 heure 26’.
7 Philippe Maarek, « Le message télévisé a-t-il besoin du discours politique ? », Mots, no 20, septembre 1989.
8 Cinq colonnes à la Une, « Qui est Michel Debré ? ». Présentation et commentaires de Michel Droit, 9 janvier 1959, première chaîne, durée : 9’, INA.
9 Notes de François A’Weng à tous les membres du gouvernement, 1er juin 1959, Archives nationales (AN), CARAN, série F41 (ministère de l’Information).
10 Idem.
11 Lettre d’Alain Peyrefitte (ministre de l’Information) à Jean de Broglie, 28 janvier 1965, AN, CARAN, série F41 (ministère de l’Information).
12 Problèmes de gouvernement, « Y a-t-il crise économique ? » Présentateur, Claude Joubert, réalisateur, Pierre Corval, 23 mars 1959, durée : 23’38, INA.
13 Serge Berstein, La France de l’expansion. La République gaullienne 1958-1969, t. 1, Paris, Seuil, coll. « Point Histoire », 1989, p. 147.
14 Érik Neveu, « De l’art (et du coût) d’éviter la politique. La démocratie du Talk Show version française (Ardisson, Drucker, Fogiel) », Réseaux, no 118, 2003, p. 129.
15 Note de Georges Pompidou aux ministres du gouvernement, 4 septembre 1963, AN, CARAN, série F41 (ministère de l’Information).
16 Lettre de François A’ Weng (directeur de cabinet du ministre de l’Information Louis Terrenoire) aux membres du gouvernement, 27 mai 1959, AN, CARAN, série F41 (ministère de l’Information).
17 Note d’Yvon Bourges à Michel Debré, 10 février 1967, AN, CARAN, série F41 (ministère de l’Information).
18 Note de Jacques Coups de Fréjac à Jean Claude Michaud (conseillers techniques au cabinet du ministre de l’Information Alain Peyrefitte), 5 juin 1962, AN, CARAN, série F41 (ministère de l’Information).
19 Circulaire de Michel Debré aux ministres du gouvernement, 15 mai 1959, AN, CARAN, série F41 (ministère de l’Information).
20 Idem.
21 Note de Roger Frey à Raymond Janot, 12 novembre 1959, AN, CAC, Fonds ORTF.
22 Note de Michel Denieul (directeur du SLII) au cabinet du ministère de la Fonction publique, 4 mars 1968.
23 Claude Contamine est alors le directeur de la télévision.
24 Note de Michel Barbier à Martial de la Fournière (cabinet de Pierre Messmer), 4 octobre 1966, AN, CARAN, série F41 (ministère de l’Information).
25 Lettre de Joël Le Theule au secrétaire d’État aux Affaires étrangères, 12 mars 1969, AN, CARAN, série F41 (ministère de l’Information).
26 Idem.
27 Note de René Thibault à Raymond Janot, 10 septembre 1960, AN, CAC, Fonds ORTF.
28 Note de Pierre Sabbagh (adjoint au directeur de l’actualité télévisée) à René Thibault, 12 mai 1960, AN, CAC, Fonds ORTF.
29 Idem.
30 Note de René Thibault à Raymond Janot, 23 septembre 1960, AN, CAC, Fonds ORTF.
31 Note de Pierre Sabbagh à Albert Ollivier, 20 septembre 1960, AN, CAC, Fonds ORTF.
32 Note de Jean Castarède (conseiller technique) au ministre de l’Information Alain Peyrefitte, 25 juin 1962, AN, CARAN, série F41 (ministère de l’Information).
33 Note de Jean-Claude Michaud (conseiller technique d’Alain Peyrefitte), 15 juin 1962, AN, CARAN, série F41 (ministère de l’Information).
34 Note d’Alain Peyrefitte à Pierre Messmer, 19 janvier 1965, AN, CARAN, série F41 (ministère de l’Information).
35 Idem.
36 Comité de télévision RTF, procès-verbal de la séance du 6 octobre 1960. Raymond Janot, AN, CAC, Fonds ORTF, Comité de télévision RTF.
37 Note de Pierre Sabbagh (adjoint au directeur de l’actualité télévisée) à René Thibault, 12 mai 1960, AN, CAC, Fonds ORTF.
38 Projet de déclaration d’Alain Peyrefitte devant le groupe UNR, non daté, AN, CARAN, série F41 (ministère de l’Information).
39 Note d’Yvon Bourges à Alain Peyrefitte, 29 juin 1966, AN, CARAN, série F41 (ministère de l’Information).
40 Lettre de Michel Barbier à Michel Brosse (cabinet du Premier ministre), 27 juillet 1966, AN, CARAN, série F41 (ministère de l’Information).
41 Idem.
42 Idem.
43 Comité des programmes ORTF, compte rendu, réunion « Documentaire » du 12 janvier 1967, AN, CAC, Fonds ORTF.
44 « Téléspectateurs, protestez ! », Le Canard Enchaîné, 8 novembre 1967.
45 Assemblée nationale, JO, procès-verbal de la séance du 10 novembre 1967, intervention de Roland Dumas.
Auteur
Historienne des médias et journaliste, Aude Vassallo collabore régulièrement à des projets audiovisuels et muséographiques et à des colloques sur la télévision. Elle a notamment contribué à l’ouvrage Explorateurs Photographes. 1850-1930 (sous la direction d’A. Lefébure, La Découverte, 2003) et a publié une étude sur la télévision en 2005 (La télévision sous de Gaulle. Le contrôle gouvernemental de l’information. 1958/1969 aux éditions INA-De Boeck).
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