Naissance et développement d’une nouvelle « ville »
p. 75-87
Texte intégral
1Pendant la période d’indépendance de la Corse, L’Île-Rousse naît de la volonté politique du Général Pascal Paoli de contrer le pouvoir génois sis à Calvi et du souci de préserver du joug calvais les relations économiques entre la Balagne et l’extérieur. Cette ville portuaire située au débouché de la Balagne agricole se développe très rapidement. Parallèlement, son attractivité grandissante sur les populations alentour et son emprise sur les campagnes environnantes bouleversent l’organisation du territoire.
La naissance de L’Île-Rousse
2Lors du généralat de Pascal Paoli, il est interdit aux Corses d’échanger avec les présides et les places fortes génoises. En Balagne, le général sait qu’il est indispensable de maintenir les circuits d’échanges traditionnels permettant aux Balanins d’exporter leurs productions agricoles, pour garder le soutien de la population. La fondation de L’Île-Rousse est aussi liée à sa volonté de contrer l’influence commerciale et militaire de Calvi. Son choix se porte sur ce site après le refus des notables d’Algajola de lui céder leur port en 1758. L’Isola Rossa est alors un scalo (débarcadère) déjà utilisé par les Balanins et avantageusement situé. Une tour avait été bâtie par les Génois vers 1530.
3Dès 1763, de nombreux marchands corses, mais surtout étrangers, fréquentent le lieu. Le port sert pour les exportations d’huile et de céréales, un magasin public réservé au sel est installé. Afin de protéger le site, les autorités édifient une caserne. En décembre 1765, un arrêté du gouvernement de Balagne fait de L’Île-Rousse une communauté distincte de Santa Reparata, il s’agit de la « naissance officielle » de la cité. L’Île-Rousse reçoit son territoire communal en 1825. Ceci ne semble pas poser de problèmes majeurs bien que cette création se fasse au détriment des communes de Monticello et Santa Reparata (Illustration 8).
4De nombreux observateurs notent l’emplacement favorable de la cité au cœur de la Balagne agricole. Celui-ci ne semble pas étranger à son développement rapide : « Le territoire fertile de la Balagne offrait des denrées à exporter, et L’Île-Rousse, située presque au centre de cette province, était propre aux embarquements13. »
L’essor démographique et la force d’attraction de L’Île-Rousse au xixe siècle
5Durant le xixe siècle, L’Île-Rousse connaît une forte croissance démographique. La cité compte moins de 300 habitants à la fin du xviiie siècle, 1 818 en 1911. L’essor est continu jusqu’en 1846, plus accidenté par la suite avec une chute à 1 501 habitants en 1881. En un siècle, le taux de croissance démographique est de 280 %14, il s’agit d’un cas unique en Balagne et en Corse (Figure 4).
6Cette croissance de la population doit être aussi étudiée à l’échelle du canton de L’Île-Rousse. Deux grandes périodes peuvent être dégagées. Dans la première moitié de xixe siècle, la population du canton passe de 3 139 habitants en 1806 à 5 743 habitants en 1846. L’essentiel de cette croissance repose sur le développement de la cité portuaire. La seconde phase s’étend du milieu du xixe siècle à la veille de la guerre 14-18. Le canton passe alors de 5 743 habitants à 4 921 malgré la croissance de L’Île-Rousse. La ville compte 1 756 habitants en 1851, 1958 en 1891 et 1818 en 1911. Il est d’ailleurs le premier de Balagne à entamer un déclin démographique15. L’Île-Rousse dépasse Monticello en 1818, Santa Reparata en 1836 et Corbara en 1841. Elle devient donc à cette date la commune la plus peuplée du canton (Carte 6).
7Du fait de son dynamisme économique, la ville attire. Parallèlement, ses fonctions commerciales et administratives se développent et renforcent sa force d’attraction.
8L’étude des mariages 16démontre que les flux migratoires se maintiennent tout au long de la période. La majeure partie des nouveaux habitants vient des communes limitrophes, de Calvi, du Cap Corse et du Nebbio. Les lux provenant des communes limitrophes s’expliquent par l’installation à L’Île-Rousse de personnes propriétaires de magasins, détenant des terres à proximité ou attirées par le dynamisme du lieu. De plus, beaucoup de Calvais, de gens du Cap Corse ou du Nebbio arrivent à L’Île-Rousse par le biais de la navigation et/ou du commerce, certains dès la fin du xviiie siècle. Il ne faut pas négliger l’apport en provenance de la péninsule Italienne (et notamment de la région de Gênes) dans la première moitié du xixe siècle puis continental dans la seconde moitié du siècle (Cartes 7 et 8). Cette évolution traduit le relâchement des relations avec l’Italie et le renforcement des liens avec le continent français. Ce changement est également perceptible pour les traversées maritimes17. Il est aussi intéressant de constater que le développement de nouvelles activités engendre de nouveaux lux. Par exemple, la croissance des activités portuaires s’accompagne de la venue de douaniers alors que l’arrivée du chemin de fer entraîne la présence d’ouvriers chargés de sa construction.
9À la différence des communes voisines, l’endogamie est relativement faible (20 % de l’échantillon). Au cours du xixe siècle, la part des époux originaires de L’Île-Rousse double mais reste en dessous de 50 %. Cette faible proportion d’Île-Roussiens s’explique par l’installation constante de nouveaux habitants mais aussi par la volonté pour les ruraux de tisser des alliances urbaines. Elles permettent aux habitants des villages voisins, en respectant l’homogamie, d’éviter des alliances consanguines, en offrant localement une population « renouvelée » par des arrivées continues. L’Île-Rousse se distingue aussi des communes rurales de la région par une force d’attraction plus forte en dehors des limites de la Balagne. Au cours du siècle, les origines des migrants se diversifient : ils viennent d’autres régions de l’île, de la pieve de Caccia, du Canale et du Sud de la Corse. Ils exercent les professions de marin, employé des douanes, commerçant, cocher ou charretier. Leur venue à L’Île-Rousse est soit à relier à leur métier, soit à leur volonté de trouver une activité plus rémunératrice.
10Il est possible de constater d’autres évolutions. Le recul de la part des époux originaires du bassin de Corbara/Aregno semble conjoncturel, la diminution de la proportion des migrants venant du Cap Corse et du Nebbio mais également de Bastia et de la région de Gênes paraît davantage structurelle. Les marins, les douaniers et les individus exerçant des activités liées au port ont plutôt eu intérêt à venir dans la première phase de développement de la ville. Les Italiens continuent d’arriver, leur origine se diversifie. Plusieurs familles de marins viennent de la région de Naples.
Le développement des fonctions « urbaines »
11Les fonctions « urbaines » de L’Île-Rousse se développent peu à peu. Pour autant, la ville n’arrive pas à ravir à Calvi sa suprématie administrative (Tableau 7).
Les fonctions administratives
12Calvi reste, pendant tout le xixe siècle, la principale cité de la région du point de vue administratif. Si cette ville conserve un rôle prédominant dans de nombreux domaines, L’Île-Rousse capte peu à peu des fonctions administratives et urbaines qui lui sont soit attribuées au détriment de Calvi, soit qui complètent celles existant dans le chef-lieu.
13Calvi garde les fonctions administratives et judiciaires les plus importantes : chef-lieu d’arrondissement et de sous-préfecture, tribunal civil et correctionnel, prison, commandement militaire local18 ; ainsi que la « direction » des administrations fiscales ou des ponts et chaussées. Calvi préserve aussi son leadership en matière culturelle et intellectuelle notamment au travers du collège19 ou du comice agricole. Cependant, L’Île-Rousse voit ses fonctions s’étoffer lorsqu’elle devient chef-lieu cantonal en 1828 en remplacement de Corbara20 (justice de paix, cure) mais également du fait de l’activité de son port (bureau principal des douanes ou sous-quartier de la marine). D’autre part, l’unique tribunal de commerce de Balagne est localisé dans cette ville.
14Dans la documentation consultée, la rivalité entre L’Île-Rousse et Calvi transparaît peu21. Il est cependant évident qu’elle doit exister. D’ailleurs, Adolphe Blanqui la souligne dans son rapport de 184022. Pour autant la fonction de Calvi comme capitale administrative de l’arrondissement est-elle réellement remise en cause ?
15En 1820, les documents du conseil d’arrondissement mentionnent la volonté de certains conseillers d’ôter à Calvi son titre de chef-lieu. À cette époque, L’Île-Rousse compte déjà plus de 700 habitants mais c’est sur le petit bourg d’Algajola que se porte leur choix. Ils optent pour une localisation plus centrale, Algajola ayant été la capitale de la province de Balagne jusqu’à la fin de la présence génoise. La petite cité est le chef-lieu du canton éponyme, un des plus riches de la région. Cette proposition ne semble pas avoir de suite. Elle paraît guidée par des rivalités et des intérêts personnels23. La demande présentée et adoptée par ce même conseil en 1867 est plus étonnante car elle émane du représentant du canton de Calenzana. Celui-ci émet le vœu de voir transférer le chef-lieu d’arrondissement à L’Île-Rousse. Sa proposition est approuvée par le conseil. Trois arguments sont avancés : sa situation au centre de l’arrondissement, son commerce et les « travaux considérables qu’on y exécute » (Illustration 9). Cette requête n’aboutit pas.
16Si localement, le leadership de Calvi ne semble pas réellement remis en cause, les observateurs extérieurs critiquent le choix de cette ville comme sous-préfecture. C’est le cas, dans le premier quart du siècle, de Jean-François Réalier-Dumas qui dit relayer l’opinion locale :
La Balagne réclame contre l’établissement de la sous-préfecture à Calvi ; et sa réclamation n’est pas moins juste que celle de l’ancien département du Golo. C’est à L’Île-Rousse que devrait être le sous-préfet. Calvi est d’une grande importance comme place de guerre ; mais situé, comme il l’est, à l’extrémité de l’arrondissement il ne peut raisonnablement en être le chef-lieu. Joignez à cela qu’en hiver la crue des eaux rend la ville inabordable, et que pendant l’été des exhalaisons pestilentielles en chassent jusqu’aux habitants24.
17Il n’est pas le seul à souligner les désavantages de Calvi. Bien plus tard, dans son ouvrage publié en 1885, Gracieux Faure parle de L’Île-Rousse comme étant la « principale ville » et la « capitale de la province », il précise :
Pendant que L’Isle-Rousse monte, Calvi descend parallèlement. Les choses continuant ainsi, le jour viendra fatalement où ces deux villes se croiseront, se dépasseront en sens inverse, le chef-lieu d’arrondissement deviendra chef-lieu de canton, le chef-lieu de canton deviendra chef-lieu d’arrondissement25.
Les fonctions portuaires et commerciales
18Les fonctions commerciales de L’Île-Rousse sont essentielles pour comprendre la croissance de la cité. En effet, c’est le développement du port qui permettra son essor rapide. À sa création, il sert pour les exportations d’huile et de céréales, les deux productions majeures de la Balagne ; un magasin public réservé au sel est installé26.
19Pascal Paoli se préoccupe du bon fonctionnement des installations portuaires et de l’organisation du commerce. Localement, son représentant, Gregorio Salvini, réglemente les cours de l’huile dans le port balanin à partir des informations fournies par le général en tenant compte des prix à Livourne. Le général installe un bureau des douanes. Lorsque la Corse est devenue française, l’importance de l’huile dans le commerce du port est soulignée par les géomètres du Terrier : « La cité est l’entrepôt des huiles de la Balagne que l’on fait passer en terre ferme27 ». Au xixe siècle, il s’agit selon Léonard de Saint-Germain du port le mieux placé pour commercer avec le continent français28. Il est, toujours selon lui, plus fréquenté que celui de Calvi car il est localisé au cœur de la région de Balagne la plus cultivée29. Malgré la difficulté à obtenir des données chiffrées cohérentes quant au trafic maritime sur un temps assez long, Calvi semble garder sa suprématie en matière de nombre de navires accostant au port et de tonnage transporté. Toutefois, ces propos traduisent le dynamisme du port de L’Île-Rousse.
20Au-delà de ces quelques considérations générales, ces informations sur le trafic, même imprécises, permettent de restituer les grandes tendances. Il est aussi difficile de savoir dans quelle mesure le développement du port de L’Île-Rousse impacte les activités de celui de Calvi.
21L’huile est le produit phare des exportations balanines, mais d’autres marchandises transitent par le port. Ainsi, en 1838, le Guide pittoresque mentionne l’huile d’olive, la cire jaune, les amandes, les citrons et les oranges30. Exception faite de la cire jaune, il s’agit de productions de l’arrière-pays proche de la cité. En 1894, dans le Dictionnaire géographique et administratif de la France et de ses colonies, outre l’huile, les amandes, les agrumes et la cire, toujours mentionnées, s’ajoutent le tabac, les étoffes communes, les céréales, les pâtes alimentaires, le charbon de bois, le bois de mâture et de construction, les chiffons, la soie, les cocons, les thons, du minerai et du cuir31. Les produits cités sont plus variés. Une majorité de produits provient de l’arrière-pays proche de L’Île-Rousse, mais ce document montre que l’aire d’attraction créée par le port s’étend au-delà des frontières de la Balagne littorale, une partie vient certainement du Ghjunsani (bois, cuir, charbon de bois). En 1833, les exportations rapportent plus de 4 millions de francs aux habitants de la région32.
22L’exploitation des données issues des entrées et des sorties est malaisée33. Dans ces documents, l’activité portuaire peut varier fortement d’une année sur l’autre : destinations, types de marchandises transportées, fréquences des liaisons. Elle semble s’organiser en fonction de la demande et ne prend pas le caractère de liaisons régulières : entre 120 et 198 départs sont listés les trois années étudiées pour le début du xixe siècle. Les registres montrent que l’activité du port s’est restreinte dans les années 1890 et au début du xxe siècle. Le trafic reste toujours irrégulier d’une année sur l’autre au niveau du nombre de traversées (63 en 1895, 122 en 1890) et les destinations varient toujours fortement d’une année sur l’autre. Durant le xixe siècle, les liaisons avec le Cap Corse ont décliné et se sont recentrées sur Canari, les flux avec le continent italien sont quasi inexistants tandis que les relations avec le continent français se sont développées, des liaisons régulières avec Marseille ont été établies34. Le port a profité des progrès techniques ; en 1870, des vapeurs desservent de manière bimensuelle le port de L’Île-Rousse35.
23En 1816, 1818 et 1820, le contenu de 262 cargaisons est connu. Peu de produits sont mentionnés dans plus de 10 voyages : l’huile est présente dans un tiers des cas, le blé dans 19 % et l’orge dans 17, les peaux et cuir en tout genre dans 12. Les autres produits ont une place peu importante voire négligeable : les citrons (6,4 %), le bois (4,5 %), les lupins (4 %), la cire (3 %), des oignons, du vin et du raisin, du fromage, de la viande ou encore de la terre à bâtir. L’étude des cargaisons contenant de l’huile met aussi en évidence le rôle central du port de Marseille. Cependant, si en 1816 plus de la moitié des cargaisons en comportent, elle est beaucoup moins présente en 1818 et 1820. La forte variabilité des récoltes se répercute incontestablement sur le trafic36. Enfin, dans le premier quart du xixe siècle, les céréales sont principalement destinées au Cap Corse.
24Il est malaisé de savoir si les ports de L’Île-Rousse et de Calvi ont un rôle différent. Il semblerait cependant que l’essentiel du trafic de l’huile et d’agrumes passe par la cité paoline : par exemple en 1902, 1 049 quintaux ont transité par le port de L’Île-Rousse contre 150 par celui de Calvi ; en 1904, 587 900 kilos d’huile sont passés par L’Île-Rousse, 94 000 par Calvi37. Il est de même difficile de comparer l’activité réelle des deux entités, du fait de la rareté des données, de leur caractère partiel mais également des fortes variations du trafic. Malgré tout, la suprématie de Calvi, tant en nombre de traversées qu’en tonnage, semble s’écorner à la fin du xixe et au début du xxe siècle.
25Pour identifier les activités économiques présentes, deux types de documents permettent d’obtenir des informations : les registres d’état civil et les listes des commerçants. L’étude de la profession des époux met en évidence la place du commerce et de l’artisanat qui est bien plus présent que dans les communes voisines et la place moindre de l’agriculture38 (Figure 5).
26La liste des commerçants de 1891 apporte également des renseignements, tardifs mais intéressants. En comparaison avec Calenzana, L’Île-Rousse se différencie par un nombre plus important de commerçants inscrits (94 contre 37 soit 2,5 plus) pour une population moindre (1 844 contre 3 055 soit 1,6 fois moins), par une plus grande diversité des commerces présents et une plus grande spécialisation (Tableau 8). La commune acquiert un rôle de « plateforme commerciale » avec la présence de marchands en gros et de commerçants vendant les produits balanins. Il ne faut pas négliger la dimension « fabrication » présente à L’Île-Rousse : cigares, confiseries ou pâtes alimentaires39 sont produits dans la cité.
27Au sein des activités commerciales, il ne faut pas oublier la foire. Le projet de sa création est abordé devant le conseil d’arrondissement en 1825. Les débats mettent en évidence la rivalité entre L’Île-Rousse et Calvi : les Calvais Ballero et Flach s’y opposent. Leurs arguments (proximité des foires de Bastia, de Corte et du Niolo, présence en nombre de tragulini – marchands ambulants – qui toute l’année traversent la Corse, absence dans la région de fabriques et de manufactures, exportation de la totalité de l’huile produite en France continentale, présence des bestiaux dans l’arrière-pays calvais) ne sont pas retenus. En effet, selon leurs détracteurs, la très grande majorité des propriétaires balanins habitent dans la partie orientale de la Balagne et le canton de Patro, c’est-à-dire du Ghjunsani, est le plus riche en bestiaux. La foire se déroule régulièrement à partir de 182840. Elle devient un moment important de la vie locale.
Types d’activités | L’Île-Rousse | Calenzana |
Activités en liaison avec le port | 5 | |
Aubergiste, restaurateur, maître d’hôtel | 3 | |
Boucher | 4 | 1 |
Boulanger | 2 | 1 |
Cabaretier/cafetier | 6 | 3 |
Charretier/voiturier | 8 | |
Cirier | 1 | |
Coiffeur | 4 | |
Commerçants/marchands | ||
- Divers | 4 | 8 |
- Citrons | 2 | |
- De boissons | 1 | |
- De liqueur | 7 | |
- Eau de vie | 1 | |
- Fromage | 1 | 1 |
- Fruits | 1 | |
- Comestibles | 2 | |
- Faïence | 1 | |
- Farine | 1 | |
- Mercerie | 2 | |
- Pâtes | 1 | |
- Tabac | 3 | |
- Tissu | 5 | 3 |
- De vin | 3 | 1 |
- Mercerie | 2 | |
- Huile | 1 | |
- Épicerie | 7 | 15 |
Cordonnier | 2 | 1 |
Vente en gros | ||
- en produits agricoles | 2 | |
- denrées | 1 | |
- quincaillerie | 1 | |
Ferblantier | 2 | |
Forgeron | 3 | |
Horloger | 1 | |
Menuisier | 1 | |
Pharmacie | 1 | |
Propriétaire | 1 | |
Représentant de commerce | 1 | |
Tailleur | 2 | |
Total | 94 | 37 |
Nombre d’habitants en 1896 | 1844 | 3055 |
Notes de bas de page
13 Girault de Saint-Fargeau E., Guide pittoresque du voyageur en France : contenant la statistique et la description complète des quatre-vingt-six départements, orné de 740 vignettes et portraits gravés sur acier, de quatre-vingt-six cartes de départements et d’une grande carte routière de la France. Paris, F. Didot et frères, tome 3, 1838, p. 40.
14 La croissance moyenne en Balagne entre 1806 et 1901 est de 36 %. La ville de Calvi a connu une belle reprise en passant de 1 076 habitants en 1806 à 1 998 en 1901.
15 Taddei D., Évolution de la population en Balagne, Tribunes du Forum des Citoyens Actifs de Balagne, 12 p. Disponible sur : http://fcabalagne.wordpress.com/2011/02/19/evolution-de-la-population-en-balagne.
16 L’étude porte sur un échantillon de 207 mariages. L’échantillon a été constitué en recensant les mariages sur deux ans consécutifs par décennie de 1806 à 1897. Le travail sur les époux est plus éclairant car les hommes sont plus mobiles que les femmes. Ces dernières sont plus nombreuses à être nées à L’Île-Rousse (37 % dans la première moitié du siècle, 57 % dans la seconde). Il n’y a pas de différence fondamentale entre l’origine des époux et des épouses, les évolutions sont similaires.
17 Entre 1816 et 1820, la péninsule Italienne et la Sardaigne captent 14 % des lux, le continent français, 18 %. Ce chiffre est à relativiser : si en 1816, 47 % des traversées ont eu Marseille comme destination, en 1818 et 1820, sa part est inférieure à 10 %, part équivalente à celle des liaisons avec la péninsule Italienne. A la fin du xixe et au début du xxe siècle, Marseille capte 28 % des lux, l’ensemble des ports français de Méditerranée, 38 %. Il n’y a pratiquement plus de liaisons maritimes avec l’Italie. Livourne est citée uniquement en 1895. ADHC, 20P7118-20.
18 Place de guerre de seconde classe.
19 Il existe à Calvi puis à L’Île-Rousse des écoles de filles tenues par des religieuses.
20 À cette date Corbara est plus peuplée, mais L’Île-Rousse s’impose comme chef-lieu du fait de son activité et de ses fonctions.
21 Outre les discussions concernant la création de la foire en 1825 qui sera évoquée par la suite, cette rivalité transparaît lors des discussions concernant le transfert de la pépinière départementale à L’Île-Rousse dans les années 1830. Finalement, elle n’est pas déplacée ni dans cette ville, ni dans ce canton.
22 Blanqui A.-J., Rapport sur l’état économique et moral de la Corse en 1838, Paris, Institut de France, publié par Typographie de F. Didot, 1840, 84 p, Bulletin des lois, Imprimerie Royale, 1858, p. 72.
23 ADHC, 1Z81.
24 Realier-Dumas J. - F., La Corse, Paris, Planche, 1819, p. 58-59. Les marais seront asséchés à la fin du xixe siècle.
25 Faure G., Voyages en Corse : récits dramatiques et pittoresques, tome 2, Paris, V. Palmé, 1885, p. 167. Selon lui, Calvi « n’a qu’un moyen d’échapper au sort qui le menace c’est de provoquer par tous les moyens possibles la colonisation du désert de Galeria. Le jour où ces 40 000 hectares cesseront d’être incultes, pour se changer en un immense jardin, donnant les produits les plus précieux et les plus rares, Calvi, au lieu de se mourir d’inanition à l’extrémité de l’arrondissement, deviendra le centre commercial de la Balagne et de Galeria, et ne tardera pas à s’élever au niveau d’Ajaccio et de Bastia, d’autant plus qu’il a sur ces deux villes l’avantage d’être plus rapproché de la France, et de jouir d’un climat plus uniformément salubre ». Op. cit., p. 168.
26 Luciani E., Belgodere L., Taddei D., Trois prêtres balanins au cœur de la Révolution corse, Ajaccio, Piazzola, 2006, p. 395-396.
27 Cité par Albitreccia A., La Corse et son évolution au xixe siècle et au début du xxe siècle. Paris, PUF, 1942, p. 191.
28 Saint-Germain L. (de), Itinéraire descriptif et historique de la Corse par Léonard de Saint Germain, Paris, Librairie de L. Hachette et Cie, 1869, p. 427.
29 Ardouin-Dumazet V.-E., Voyage en France : Corse, Genève-Paris, Éditions Slatkine, 1982, p. 27.
30 Les mêmes produits sont cités pour Calvi avec les vins, les peaux de chèvres et le bois de chauffage, Girault de Saint-Fargeau E., op. cit., p. 40.
31 Joanne A. (dir), Dictionnaire géographique et administratif de la France et de ses colonies. Paris, 1894, p. 1913. À Calvi, sont toujours cités le vin en plus mais aussi les cédrats, graines de vers à soie, le minerai de plomb argentifère, la cire, les cuirs, charbons de bois, écorces de chêne, bois de construction et de chauffage, des buis, les peaux de chèvres, le poisson (thons et langoustes) p. 694.
32 Procès-verbaux de la chambre des députés, Paris, Imprimerie de A. Henry, 1839, p. 337-339.
33 ADHC, 20P7118-20.
34 Dans ce domaine, la compagnie Valery a joué un rôle majeur. Cette compagnie a profité de son engagement actif et durable en faveur du Second Empire qui lui permet d’obtenir de nombreux marchés (fourniture de charbon de terre, concession des dépêches entre Marseille et la Corse…). La famille Valery a des attaches familiales à L’Île-Rousse : en 1855, la fille de Sébastien Piccioni, Catherine Horthense se marie avec Joseph Valery.
35 Annales des ponts et chaussées : partie technique, France : Commission nationale des ponts et chaussées, 1870, p. 173.
36 La majeure partie des oliviers produisent une année sur deux.
37 Direction de l’agriculture, Office de renseignements agricoles. Service des études techniques. Notice sur le commerce des produits agricoles, Paris, Imprimerie Nationale, 1906, 463 p.
38 La catégorie des commerçants-artisans oscille entre 10 et 15 % à Santa Reparata, taux qui se retrouve à l’échelle de l’arrondissement en 1886. Autre élément de différenciation, la part des employés des douanes et du port. À Santa Reparata, les professions liées à l’agriculture représentent plus de 40 % sur l’ensemble du siècle, chiffre qui peut atteindre 70 % dans certaines communes rurales de Balagne.
39 Joanne A., Dictionnaire géographique, administratif, etc., de la France, de l’Algérie et des colonies..., 2e édition, tome 1, Paris, 1869, p. 1058.
40 La foire est citée dans le Dictionnaire administratif de 1894, op. cit.
Auteur
Docteur en Histoire, vacataire Université de Corse/UMR CNRS 6240 LISA.
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
The Asian side of the world
Editorials on Asia and the Pacific 2002-2011
Jean-François Sabouret (dir.)
2012
L'Asie-Monde - II
Chroniques sur l'Asie et le Pacifique 2011-2013
Jean-François Sabouret (dir.)
2015
The Asian side of the world - II
Chronicles of Asia and the Pacific 2011-2013
Jean-François Sabouret (dir.)
2015
Le Président de la Ve République et les libertés
Xavier Bioy, Alain Laquièze, Thierry Rambaud et al. (dir.)
2017
De la volatilité comme paradigme
La politique étrangère des États-Unis vis-à-vis de l'Inde et du Pakistan dans les années 1970
Thomas Cavanna
2017
L'impossible Présidence impériale
Le contrôle législatif aux États-Unis
François Vergniolle de Chantal
2016
Sous les images, la politique…
Presse, cinéma, télévision, nouveaux médias (xxe-xxie siècle)
Isabelle Veyrat-Masson, Sébastien Denis et Claire Secail (dir.)
2014
Pratiquer les frontières
Jeunes migrants et descendants de migrants dans l’espace franco-maghrébin
Françoise Lorcerie (dir.)
2010