Préface
p. 5-10
Texte intégral
De la complexité d’une société locale
1Une abeille, le bruissement des insectes, la chaleur, au loin le cri d’un rapace… la nature est reine ici, assis à l’ombre d’une haie l’environnement naturel me submerge. D’ici, assis, je peux voir les sommets et en me retournant, la mer qui scintille au loin… Mais je m’interroge sur cette haie qui me protège du soleil, sa rectitude, les essences qui la composent me laissent à penser que l’homme y est pour quelque chose… En changeant de regard mais sans changer de place, ce sont en effet mille et un indices qui m’indiquent que le caractère sauvage et naturel de l’endroit où je me trouve, n’est que question d’échelle, si j’embrasse un paysage plus large, les haies ici, un village tassé sur un flanc de montagne là-bas ou encore une route, un ensemble de champs, des oliviers… tout m’indique que l’homme a façonné ce qui s’offre à ma vision… L’espace porte, ici comme ailleurs même après leur effacement, mille traces des usages, constructions qui furent. Je regarde la Balagne et en même temps que suis-je à même de saisir de ce qui a façonné ce paysage ? Depuis combien de temps celui-ci s’offre-t-il à voir avec ces arrangements subtils entre nature et aménagement ? Qu’étaient ces paysages il y a un siècle ou encore il y a un demi-millénaire ? Que disent-ils du labeur des uns, des engagements des autres ; des choix économiques passés, des accords, des compromissions, des luttes pour tel ou tel arpent, pour telle ou telle choix de culture ?
2En fait pas grand-chose… et pour ainsi dire, rien… C’est que nous chercheurs, sommes bien en peine de restituer ce qui se construit, s’agence, seconde après seconde dans un immense continuum… comme le dit si justement Jean Viard.
Si on essaie de se plonger dans la vie collective locale, on rencontre sans cesse face à soi des plans qui, de là où on regarde, font ombre sur une partie du groupe. Au fur et à mesure que l’on se déplace, et que les gens vous déplacent, on voit ce jeu d’ombre et de lumière s’effilocher et se reconstituer. Les rôles et les statuts individuels et familiaux échappent sans cesse aux catégories que le chercheur tente de manier. Comme face à un prisme aux mille facettes, la vie du groupe villageois rentre soudain dans l’ombre au moment où on croit la tenir en pleine lumière. Si on veut démonter ce prisme, on n’a plus face à soi qu’une liste de catégories, de statuts, de rôles qui permettent de tout comprendre, sauf les relations complexes qui organisent l’ensemble : on comprend tout sauf la vie… (Viard, 1981).
3C’est bien de cela dont il est question sur le temps long… cette imbrication de relations, de faits, de choix à la fois micros et macros, qui ont orienté les actions des uns et des autres et par rétroaction… leurs actions ultimes, porteuses de changement ou non... Ce que je regarde est en fait le résultat d’une évolution d’une complexité inouïe, écheveau de liens inextricables, que l’on interprétera pas à pas en ne saisissant bien entendu que quelques brins discontinus… La vie que les gens organisent ici à Calvi, L’Île-Rousse ou encore Belgodere ou Calenzana, montre les marques de tous les passés imbriqués, liés, dans le présent ; nous le savons sans le savoir, nous le voyons sans le voir, nous vivons cela comme une vibration imperceptible qui anime l’épaisseur de la tresse du passé. Ici comme ailleurs, ce « pays » ne se prête guère à une analyse qui chercherait à le saisir « bout par bout ». Tout y est articulation, interférence de territoires en principe voisins, confusion de ce qui devrait être séparé s’il on veut comprendre la réalité. La complexité est épuisante et fascinante à la fois pour qui prend le temps de s’arrêter pour comprendre la réalité qui file sous nos yeux. Il va donc falloir trouver les moyens de saisir la dynamique de ce territoire sur le long terme, pour comprendre ce qu’il nous est donné de voir et pouvoir peut-être regarder loin devant et accompagner le développement local tel qu’il se fait jour aujourd’hui, conditionnant les choix et les dynamiques de demain…
Ouvrir la boîte noire, comprendre le système, une question de focale
4C’est donc un système qui se donne ici à voir, au cœur de la Balagne, et qui interroge les chercheurs… alors que se pose la question du jeu infini des inter-retroactions, de l’incertitude, de la contradiction et de la solidarité des phénomènes entre eux (Morin, 2005). Et ce sont deux dimensions qui posent question, celle du fonctionnement du système et celle de sa stabilité. Ce dernier terme peut d’ailleurs être sujet à discussion, en effet les auteurs nous montrent finalement que c’est une succession de choix et de bifurcations associés qui ont guidé ce système, loin de l’idée de stabilité communément admise. Bien sûr tout dépend de la focale, c’est-à-dire de l’échelle d’analyse pour les géographes. Et finalement, c’est de résilience dont il est question, comment après autant de bifurcations et d’adaptations du système territorial balanin, à des perturbations aussi bien endogènes qu’exogènes, dans certains cas les deux étant liées, le système existe toujours dans une configuration qui retient de nombreux éléments du passé… ? Que faut-il scruter exactement pour comprendre cette évolution complexe, comment faut-il se positionner d’un point de vue scientifique ? Résolument à la croisée des disciplines, comme nous le montre cette étude. Ainsi, économistes, historiens et géographes sont convoqués autour de ce territoire pour essayer de comprendre les mécanismes en jeu… qui reposent finalement sur trois des cinq dimensions des systèmes territoriaux (Moine, 2015). Il s’agit des liens qui lient les acteurs autour des questions de développement économique, des lieux qui vont focaliser l’attention et particulièrement l’urbanisation et les évolutions foncières, où vont se cristalliser les choix des uns et des autres, et du temps qui va finalement souder l’ensemble. Deux dimensions resteront sous-jacentes : l’espace géographique, qui englobe les lieux, et les représentations, qui façonnent les choix et les décisions, mais ne peuvent être abordées au travers des documents.
5C’est donc d’un système qu’il s’agit de partir, le territoire de la Balagne, considéré comme un agencement d’éléments en interaction qui reposent sur trois dimensions : contextuelle, économique, sociale et politique articulées autour d’éléments-clés qui sont des acteurs plus ou moins puissants à un moment donné. L’ensemble est fondé sur le dualisme entre littoral et arrière-pays ainsi que sur le fonctionnement de sociétés rurales, et là, s’offre plus ou moins à nos yeux et à notre interprétation, l’infinité de faits passés et présents. Tant que l’ouverture vers la mer est faible, ce système est relativement « simple » et stable, en fin de compte replié sur lui-même, avec pour conséquence une faible innovation en l’absence de perturbations. La complexification vient de l’extérieur, en faisant basculer le centre de gravité du système vers le littoral, les multiples rétroactions affectant l’arrière-pays au gré des chocs successifs. Il est ainsi relevé des conséquences économiques, sociales et écologiques, les marqueurs des changements du système qui se recompose sont alors l’espace géographique au travers de l’occupation des sols. Telles sont les hypothèses des chercheurs autour de ce projet qui se révèle être très innovant en ce qu’il instaure comme dialogue entre les disciplines. Les uns et les autres sont en effets bien démunis lorsqu’il s’agit d’ouvrir la boîte noire qu’est le système territoire… et les éclairages croisés permettent de faire reculer l’obscurité. Ainsi se pose la question de la focale, étroitement liée aux données disponibles. En d’autres termes, est-on capable de comprendre combien d’acteurs sont en présence, leur poids, lesquels émergent plus que d’autres à un moment donné ? À chaque période identifiée dans l’évolution du système, correspondent des sources de données et d’information différentes, qui déterminent la focale et par conséquent le degré de compréhension que l’on a de sa dynamique.
6C’est justement loin en arrière qu’il faut aller éclairer les choix, comprendre les bifurcations, ce sont les historiens qui nous guident, identifient des corpus de données originaux pour valider telle ou telle dynamique du système qu’ils offrent à l’interprétation croisée avec les économistes et les géographes. C’est ensuite dans l’observation du présent qu’il faut s’immerger, avec les indicateurs adaptés, pour comprendre les dynamiques à l’œuvre. Ainsi de la fin du xie siècle à nos jours, les chercheurs sont en mesure de pointer les moments qui font sens, de relever les coïncidences entre les évènements, de mesurer leurs durées ; ainsi s’ébauche un modèle explicatif de l’évolution du territoire balanin qui convoque un certain nombre d’éléments en interaction…
Remonter l’écheveau et comprendre les bifurcations
7Comme nous le rappelle Jean Viard (1981), « La limitation spatio-temporelle est comme un frein à notre compréhension. Elle enferme dans un contenu historiquement inventé, des praxis qui en sortent par tous les interstices ». La naissance du système nous échappe et plus encore les processus qui l’ont fait évoluer. Et pour autant nous voulons comprendre, il n’est pas question de baisser les bras, nous pouvons croiser les regards… et les historiens nous apportent leur savoir-faire afin de débusquer des données, des informations qui vont permettre de faire émerger la connaissance relative à ce territoire et à ses dynamiques. Ainsi sont analysés les donations, des chroniques, des correspondances, les statuts des villes, les minutes de procès, les registres de population, les plans, les mariages, les rapports de conseils d’arrondissement, les contenus des cargaisons déclarées dans les ports, les dictionnaires administratifs, le cadastre napoléonien, les registres des ventes, les recensements de population, les trafics de passagers, les permis de construire, les modes d’occupation des sols. Ces corpus vont permettre de reconstituer (très partiellement) la lente et complexe construction du territoire balanin qui s’inscrit dans le domaine de l’autopoïèse, le système se fabriquant en grande partie à partir de ses propres ressources. On parlera alors de systémogenèse sans assimiler ce phénomène à un moment donné où le territoire se créerait, mais à un temps au cours duquel il se constituerait lentement, sur la base d’un ensemble de réajustements. Ainsi, tout au plus, peut-on assister à une transformation guidée du territoire, à l’émergence de nouvelles identités qui elles seront fabriquées, intégrées dans la variété du système et finalement assimilées aux multiples aléas qui animent l’existence de celui-ci. Dans cet ordre d’idées, un territoire ne meurt jamais, il évolue, se transforme, subit des influences quelquefois telles qu’une bifurcation du système en découle, comme cela s’est produit à plusieurs reprises en Balagne. Des acteurs ont disparu, ils ont aussitôt été remplacés par d’autres, sinon leur absence aura simplement été compensée par l’adaptation des pratiques des uns et des autres, conservant ainsi sa stabilité au système, selon des principes homéostatiques. A l’inverse de nouveaux acteurs sont apparus, de multiples relations se sont nouées, leur présence induit des modifications dans les relations existantes et l’équilibre global du système s’en est trouvé modifié sans que les éléments le constituant en aient eu forcément une conscience très claire.
8Il en résulte un équilibre à la fois organisationnel et fonctionnel qui perdure plus ou moins longtemps et permet d’expliquer la structure et le fonctionnement du territoire durant des périodes qui vont s’enchaîner et dont on va essayer de comprendre les articulations. Les modifications de tels systèmes sont lentes et il n’y a pas à proprement parler de naissance du système mais une évolution, une adaptation permanente à des influences endogènes ou exogènes. Cependant, il est des influences qui sont plus fortes que d’autres et dont les conséquences amènent à de fortes modifications, voire de véritables bifurcations, quand un phénomène vient modifier un nombre important d’éléments et de relations avec pour conséquence une nécessaire adaptation du système qui entraîne la disparition de certains éléments et relations. L’analyse montre qu’à plusieurs reprises, de tels phénomènes vont se produire avec de très fortes conséquences et même, dans la dernière période, on observera « un retournement du système territorial balanin ».
Entre villes et campagnes… une nouvelle manière d’observer les territoires
9Toute compréhension d’un territoire devrait donc passer par le filtre d’analyses systémiques qui fédèrent les regards tout en gardant bien à l’esprit comme le disait J. -P. Marchand que la place des contraintes physiques et historiques « n’est pas prépondérante mais elle peut l’être, elle n’est pas non plus négligeable mais elle peut l’être » (1986, p. 278-282). Malheureusement les méthodes ont souvent fait défaut et l’on se penche rarement sur le passé de manière systémique, en considérant à la fois l’organisation de l’espace, le système de gouvernance qui guide son évolution et les perturbations qui le secouent. Les historiens repèrent correctement les faits qui jalonnent l’évolution d’une société, mais ils ne sont pas tous nécessaires à la compréhension d’un territoire (Marchand, 1990), et leur inscription spatiale, ainsi que les conséquences qui en découlent dans les organisations géographiques sont souvent mal prises en compte. Les économistes se concentrent quant à eux sur le jeu des agents en laissant souvent de côté les incidences territoriales. La géographie moderne, au travers d’une approche systémique, est à même de rendre compte de ce type de phénomènes… d’autant que chacune des disciplines s’accorde à envisager la dynamique du territoire sur le long terme et sur la base d’une approche systémique digne de ce nom. Mais attention, la compréhension des systèmes d’acteurs qui déterminent l’évolution du territoire doit être privilégiée, avec l’analyse des organisations spatiales et des interactions qui en découlent. On analyse bien ce que l’on est capable de mesurer correctement et souvent, les jeux d’acteurs, d’autant qu’ils sont envisagés dans une perspective longue, sont fortement simplifiés. Ce n’est pas le cas dans la présente analyse et comme nous le montrent les auteurs, c’est bien de rivalités dont il s’agit, des fondations de Calvi à son développement lié aux acteurs génois, de l’émergence d’Algajola sur initiative privée et pour des motifs commerciaux, toujours en lien avec une politique de « colonisation » génoise pour contrebalancer le risque de sécession de la première ville de Balagne, à l’émergence de l’Île-Rousse sur volonté politique endogène cette fois… Comme nous le mentionnons régulièrement, comprendre un territoire, c’est déjà regarder autour de soi (Moine, 2007) parce que le paysage qui s’offre à nos yeux porte la trace des multiples interrelations qui structurent son évolution, mais cela ne suffit pas, parce que nombre des relations ont été et ne sont plus visibles et nombre de détails de l’espace ont disparu. C’est ici tout l’intérêt de l’approche systémique qui est retenue, qui permet de convoquer un luxe de détails et de faits pour comprendre comment les populations balanines, à partir de milieux soumis à des phénomènes naturels plus ou moins prégnants et « organisateurs » par les contraintes qu’ils imposent, et surtout, d’actes politiques emblématiques et quelques fois contradictoires, se sont approprié l’espace et en ont exploité les ressources en participant au fonctionnement des économies et à leur développement. Ces populations se sont ainsi organisées en sociétés et en ensembles politiques afin de gérer ce que l’on va nommer leurs territoires, c’est ici, dans ce creuset que l’on comprend comment fonctionne le système.
10Ainsi, aux complémentarités supposées des sous-systèmes en jeu, se substitue progressivement un modèle beaucoup plus complexe de complémentarités-concurrences, à la fois entre Balagne intérieure et littoral, mais également au sein de ces sous-systèmes. Les dynamiques sont d’abord endogènes autour d’une économie agraire quasi autarcique et stationnaire, que renforce la position insulaire, mais qui va cependant évoluer et s’adapter à des perturbations exogènes majeures qui exposent le système aux perturbations extérieures en le connectant à d’autres systèmes territoriaux d’un point de vue économique et politique. Mais systématiquement, on relève la capacité d’adaptation des acteurs en présence, ils réagissent rapidement, se saisissent des opportunités qui s’offrent à eux et font « bouger » le système, même si celui-ci va momentanément décliner. Ainsi, les auteurs illustrent la capacité d’un système anthropique à évoluer, et surtout ils montrent de quelle manière un système donné ne semble jamais remplacer totalement et définitivement un système antérieur… même en cas de bifurcation… L’enseignement est important et il permet dès lors de tracer les axes de développement du futur en s’appuyant à la fois sur les dimensions spatiales du système en préservant certains parcours, et sur les dimensions organisationnelles en travaillant les articulations littoral – intérieur par le biais de complémentarités sur lesquelles doivent s’interroger les acteurs. Il sera alors question, sans nul doute, des représentations des uns et des autres, convoquant peut-être une dimension non visitée, celle de la sociologie ; mais aussi de lieux emblématiques à identifier, comme autant d’interfaces capables d’articuler permanence et nouveauté, passé, présent et futur souhaité… Ainsi le système pourrait-il se stabiliser autour d’une diversité d’acteurs, d’usages, d’aménagements, qui lui confèrerait une stabilité nouvelle… C’est de choix politiques dont il est à nouveau question pour tracer l’avenir de ce « Jardin de la Corse ».
Bibliographie
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Marchand J.-P., « Contraintes physiques et géographie régionale », L’Espace Géographique, no 4, Paris, Ed. SEDES, 1986, p. 278-282.
10.3406/spgeo.1986.4168 :Marchand J.-P., « Structures spatiales irlandaises et contraintes historiques », Actes du Colloque Géopoint, Avignon, 1990, p. 197-200.
Moine A., Le territoire : comment observer un système complexe ?, Paris, L’Harmattan, coll. Itinéraires Géographiques, 2007, 196 p.
Moine A., Sorita N., Travail social et territoire : concept, méthode, outils, Rennes, Presses de l’EHESP, 2015, 247 p.
10.3917/ehesp.moine.2015.01 :Morin E., Introduction à la pensée complexe, Paris, Seuil, Coll. « Points », 2005, 158 p.
Viard J., La dérive des territoires, Le Paradou, Actes Sud, 1981, 162 p.
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