La querelle du Muristan et la fondation de l’église du Rédempteur à Jérusalem
p. 365-380
Texte intégral
1Le terrain sur lequel se dresse l’église du Rédempteur depuis maintenant cent ans a été très convoité au cours du xixe siècle. En effet, de nombreuses nations et confessions représentées à Jérusalem ont essayé d’acquérir cette parcelle chargée d’histoire et située non loin de l’église du Saint-Sépulcre.
2C’est à cet endroit que Charlemagne (742-814) a fait construire une église Sainte-Marie, accompagnée d’un hospice. Les croisés érigèrent ici même une basilique à trois nefs avec un monastère, bâtiment que l’on peut considérer comme le prédécesseur de l’église du Rédempteur. Dans l’hôpital mitoyen s’est formé l’ordre de Saint-Jean hospitalier, qui a fait son quartier général de ce vaste terrain, situé dans le voisinage du Saint-Sépulcre1.
3Après la conquête de Jérusalem par Saladin (1137-1193), en 1187, les bâtiments chrétiens situés sur le terrain désormais appelé Muristan (hôpital, hospice), sont regroupés en une grande fondation musulmane (waqf), qui cependant est décrite comme étant en plein déclin à la fin du xve siècle2.
L’intérêt croissant pour le Muristan
4C’est seulement au xixe siècle qu’un large public européen s’intéresse à nouveau à Jérusalem et à ses lieux chargés d’histoire. Le Muristan, avec ses ruines impressionnantes, fait partie des endroits fréquemment visités à partir des années 1830. C’est notamment le portail nord du bâtiment précédant l’église du Rédempteur, encore bien préservé, avec sa représentation des signes du zodiaque, qui constitue une attraction particulière. De nombreuses personnes s’intéressent à ces ruines en raison de leur emplacement central dans Jérusalem et des souvenirs historiques liés au temps des Croisades.
5Dans l’Empire ottoman, l’achat de terres par des étrangers non-musulmans est officiellement interdit jusqu’en 1867 ; il n’est possible qu’avec l’autorisation exceptionnelle du sultan ou par le biais d’intermédiaires musulmans3. Ces dispositions valent également pour les chrétiens indigènes, bien qu’ils soient des sujets de la Sublime Porte. Le Patriarcat grec-orthodoxe parvient toutefois à acheter plus de la moitié du Muristan jusqu’à l’occupation égyptienne de la Palestine (1831), sans l’autorisation indispensable de Constantinople, et ce grâce à ses bonnes relations avec les autorités turques locales. Et finalement, par le biais de la péremption, les Grecs orthodoxes peuvent obtenir un droit de propriété effectif sur le terrain en question. À partir de la prise de la Terre sainte par les Égyptiens, ils essaient même de prendre possession du reste de la parcelle, sur laquelle se trouvent les ruines de l’ancien monastère des Hospitaliers de Saint-Jean. Les autorités catholiques du lieu parviennent toutefois presque toujours à gêner ces tentatives4. En définitive le Patriarcat grec-orthodoxe parvient seulement à acquérir sept magasins qui avaient été aménagés dans le flanc sud des fondations de l’ancienne église de Saint-Jean5.
6L’occupation égyptienne de la Palestine est synonyme d’importantes réformes dans le pays qui préparent le terrain à la pénétration pacifique6 européano-américaine7. Toutefois, à partir du moment où le pays revient à l’autorité du sultan, grâce à l’aide de la quadruple alliance entre la Grande-Bretagne, l’Autriche, la Russie et la Prusse, en 1840, une forte concurrence entre les puissances s’engage afin de gagner une influence politique et religieuse en Terre sainte. L’évêché anglican, créé en 1841 en commun par la Grande-Bretagne et la Prusse, est sans aucun doute en grande partie responsable de cette course effrénée8.
7L’Autriche et la Bavière, entre autres, réagissent chacune à l’activisme protestant par l’envoi d’un représentant, en 1845, dont la tâche est de s’informer de la situation dans le pays, et à Jérusalem en particulier, et de chercher des endroits où il serait possible d’ériger des institutions catholiques9. Le représentant bavarois, Johannes Nepomuk Sepp, voit très rapidement dans le terrain des Hospitaliers de Saint-Jean sur le Muristan un endroit idéal pour de telles institutions10. Immédiatement après son retour, en 1846, Sepp peut intéresser le roi de Bavière Louis Ier (1786-1868) à l’achat du terrain. Le roi prend des premières dispositions pour l’achat de la parcelle, et, selon des comptes rendus de presse de l’époque, on mentionne dans les négociations préalables la somme d’un million de piastres11. Toutefois, au cours de la révolution de mars 1848, Louis Ier doit abdiquer, notamment du fait de sa relation avec la danseuse Lola Montez (1818-1861), et ce avant que l’affaire ait pu aboutir12. Son fils et successeur, Maximilien III (1811-1864), ne s’intéresse pas au terrain des Hospitaliers de Saint-Jean, de sorte que Sepp doit se tourner en fin de compte vers la cour impériale autrichienne. Là, on lui prête quelque attention, mais on n’entreprend rien13.
La querelle du Muristan
8Sepp n’est naturellement pas le seul à reconnaître la valeur du vaste terrain des Hospitaliers de Saint-Jean. On trouve ainsi des comptes rendus et descriptions de cet endroit remarquable dans les récits de voyage de nombreux Européens qui ont visité le pays et la ville au milieu du xixe siècle ; alors qu’il est utilisé en partie comme tannerie, ce qui s’accompagne d’odeurs nauséabondes. Parmi ces voyageurs on compte le théologien Theodor Fliedner (1800-1864), de Kaiserswerth, qui s’est fait connaître entre autres comme fondateur d’établissements de diaconesses en Orient. Lors de son premier voyage là, en 1851, il peut ouvrir un petit hôpital tenu par des diaconesses dans une maison proche de Christ Church, accompagné d’une école de jeunes filles. À partir de cette maison, il jouit d’une vue superbe sur tout le Muristan. Fliedner perçoit immédiatement que cet endroit est parfaitement adapté à l’érection d’institutions caritatives supplémentaires, mais il doit aussi tout de suite constater avec résignation qu’il s’agit d’un bien waqf incessible14.
9Après son retour, Fliedner insiste auprès du roi de Prusse Frédéric-Guillaume IV sur « la nécessité que la Prusse acquière un terrain à Jérusalem » afin « de mieux mettre en évidence en Orient l’influence germano-protestante, non seulement d’un point de vue ecclésiastique, mais aussi d’un point de vue national15 ». Malgré la mise à disposition de fonds, l’achat n’est pas possible, la Sublime Porte ayant entre temps interdit toute vente de terrains à Jérusalem16.
10Au moment où l’exiguïté des locaux de l’hôpital des diaconesses se fait trop sentir, au printemps 1853, Fliedner demande au roi de négocier directement avec le sultan l’achat d’un terrain à Jérusalem. Fliedner est convaincu que le sultan ne rejetterait pas le vœu « d’un roi ami et inoffensif du point de vue politique ». L’objectif n’est une fois de plus pas atteint, même si, dans ce cas également, Frédéric-Guillaume IV suit les recommandations de Fliedner et fait envoyer des instructions dans ce sens à Constantinople17.
11À l’été 1856, l’hôpital des diaconesses est menacé de fermeture, le propriétaire de la maison désirant vendre, ce qui intéresse fortement le Patriarcat grec-orthodoxe et les catholiques18. Pour cette raison, Fliedner demande à nouveau l’appui financier du roi lors d’une entrevue. C’est à cette occasion qu’il fait la connaissance de l’aide de camp du roi, le comte Otto von Bismarck-Bohlen, qui lui indique que l’ordre de Saint-Jean hospitalier désire acquérir les ruines du Muristan et que le roi est intéressé par cette initiative. Comme il s’agit d’une affaire officieuse, Fliedner, en tant que personne privée, doit prier le consul de Prusse à Jérusalem d’effectuer les recherches nécessaires. Le consul Georg Rosen doit très rapidement se rendre compte que, dans un premier temps, un tel achat n’est possible que par la voie illégale, en engageant une grosse somme. L’ordre hospitalier retire en conséquence son projet, tout en désirant être tenu informé des développements de l’affaire19. En définitive la maison qui abrite l’hôpital des diaconesses peut être achetée grâce à l’appui financier du roi20.
12Le 15 novembre 1856 Fliedner est reçu en audience par Frédéric-Guillaume IV pour y discuter une nouvelle fois, avant son deuxième voyage en Orient, « toutes les questions relatives aux œuvres d’Orient21 ». Le roi souligne au cours de l’entretien son souhait d’acheter les ruines et ordonne à Fliedner de prendre sur place quelques renseignements à cet égard22.
13Entre-temps à Jérusalem, la tension s’accroît autour du terrain des Hospitaliers de Saint-Jean. Dès octobre 1856, l’architecte en chef de la ville de Jérusalem, Assad Effendi, reçoit un ordre de la Sublime Porte lui intimant de construire, au nom du sultan, « un hôpital, une école et une auberge pour pèlerins sur les ruines du Muristan23 ». Néanmoins, personne n’attache vraiment d’importance à cet ordre, dans la mesure où le gouvernement de Constantinople ne vire aucune somme pour le mettre à exécution24.
14Du point de vue prussien, le don de l’église Sainte-Anne de Jérusalem à l’empereur Napoléon III, autorisé lui par le sultan, le 1er novembre 1856, est beaucoup plus inquiétant. En effet, depuis Saladin, cette église faisait également partie d’une fondation musulmane et était utilisée comme école islamique25. En raison de ce précédent, une cession des ruines du couvent des Hospitaliers paraît dès lors bien plus vraisemblable, et le Patriarcat grec-orthodoxe dispose des fonds nécessaires à un tel achat. Le gouverneur corrompu de Jérusalem, Kamil Pacha, voit là la possibilité de faire de bonnes affaires et propose au clergé grec de « la leur faire avoir » contre une somme appropriée26. Il prie alors l’administrateur des ruines d’indiquer à la Sublime Porte qu’il ne peut tirer aucun bénéfice conséquent du terrain, et que de ce fait sa cession serait avantageuse pour la fondation. Mais, peu de temps plus tard, l’administrateur en question meurt pour des raisons inconnues27.
15Dans cette affaire, le consulat de France, qui se considère comme responsable des intérêts catholiques, se comporte de manière tout à fait passive, ce qui est sans aucun doute lié au fait que la partie française s’estime satisfaite de l’obtention de Sainte-Anne. Ce silence est alors considéré à Jérusalem comme l’absence d’objection à la vente aux Grecs du terrain des Hospitaliers28.
16Après que le consul Rosen eut entendu parler du projet de vente de l’endroit au Patriarcat, il en informe Fliedner le 4 janvier 1857, qui séjourne lui-même alors en Égypte29. Fliedner s’adresse immédiatement au roi et lui recommande de prendre contact avec le sultan par la voie diplomatique30. Dès réception de cette nouvelle, Frédéric-Guillaume IV ordonne à l’ambassadeur de Prusse à Constantinople de s’opposer auprès du grand vizir à cette vente secrète31.
17Entre temps, le patriarche latin de Jérusalem, Mgr Joseph Valerga (1815-1872) s’active lui aussi. Après avoir attendu longtemps l’intervention du consulat français32, il proteste énergiquement auprès du Pacha contre une éventuelle vente des ruines, puisque les catholiques ont aussi des droits sur elles, par suite du don de l’endroit à Charlemagne, effectué au ixe siècle par le calife Haroun al Rachid33.
18Par la suite, un autre candidat à l’achat des ruines se présente du côté catholique, l’ordre de Malte. Le baron Gottfried von Schroeter apparaît à Jérusalem autour de Pâques 1857, chargé par le chapitre de l’ordre à Rome d’acheter les ruines du couvent des Hospitaliers. L’ordre a alors l’intention de rétablir le palais de son maître à cet endroit. Le protectorat commun de toutes les puissances catholiques est même prévu pour la fondation en question. Le baron von Schroeter doit présenter ce plan à tous les représentants catholiques, porteur qu’il est de lettres de recommandation pour le gérant du consulat français, pour le consul général d’Autriche et pour le patriarche latin. Le projet est rejeté aussi bien par le consulat français que par le patriarche Valerga parce que considéré « comme chimérique » ; seul le consul général d’Autriche, le comte Josef von Pizzamano soutient le baron et l’accompagne à des pourparlers à Constantinople et Vienne34. La mission échoue en définitive, mais l’empereur d’Autriche et l’archiduc Maximilien se sont apparemment montrés intéressés par le « plan Schroeter35 ».
19Au départ, la Sublime Porte à Constantinople n’est que très mal informée des intérêts en jeu autour du terrain du Muristan. C’est seulement lorsqu’elle peut se faire une idée plus précise des agissements douteux du gouverneur Kamel Pacha qu’elle l’éloigne de Jérusalem, en avril 1857, et confirme son intention d’ériger sur le terrain des Hospitaliers une fondation liée à des institutions caritatives36. Le nouveau gouverneur, Nasif Pacha, fait alors fermer les tanneries installées dans les ruines et murer tous les accès37. L’achat du terrain des Hospitaliers paraît ainsi impossible pour un temps, mais les candidats continuent de garder leurs yeux fixés sur cette affaire38.
20Mais apparemment, la décision de Constantinople semble seulement due à la volonté de calmer les parties en conflit39. En effet, dès novembre 1859, le terrain des Hospitaliers est mis aux enchères sur ordre de la Sublime Porte. Le Patriarcat grec-orthodoxe fait la première offre le 23 novembre, à hauteur de 750 000 piastres. Mais le gouverneur Nasif Pacha espère atteindre un prix de plus de un million de piastres, un montant dont il avait déjà été question lors des pourparlers avec la Bavière, en 184740. S’ajoute désormais à la liste des acheteurs potentiels la Russie, qui depuis quelque temps cherche « sans succès des terrains à acheter41 ». Mgr Valerga s’efforce en vain de pousser le consul français Barrère à émettre une protestation contre cette mise aux enchères, afin de souligner les droits de propriété catholiques. Du côté de la Prusse, l’ordre de Saint-Jean notamment suit l’enchère avec grande attention42. En définitive, personne ne se présente avec une offre supérieure à celle des Grecs et le Pacha décide de ne pas vendre le terrain pour le moment43.
21À ce moment, Frédéric-Guillaume vient de se retirer des affaires gouvernementales pour raison de santé et de transmettre toutes ses responsabilités à son frère Guillaume. De sorte que Theodor Fliedner comme l’ordre de Saint-Jean perdent l’un de leurs plus sûrs appuis dans leurs efforts à Jérusalem. Fliedner lui-même ne vit plus la fin de la querelle autour du terrain des Hospitaliers sur le Muristan.
La prise de possession du terrain des Hospitaliers
22Après l’échec de la vente du terrain des Hospitaliers, quelques années de calme s’installent autour de la parcelle convoitée. Sur fond de tensions de plus en plus grandes au sein de l’évêché anglo-prussien, le consul prussien recommande à l’ordre de Saint-Jean, en 1867, de reprendre ses activités en vue de l’acquisition de son lieu d’origine. L’ordre pourrait ériger là une chapelle pour la communauté allemande et « s’acquérir la gloire d’arracher le Lieu saint à la désacralisation et de le rendre en partie à sa destination initiale ». Rosen est convaincu que la situation intérieure et extérieure de la Sublime Porte est bénéfique à la reprise de l’affaire44.
23L’intérêt porté par l’ordre de Saint-Jean à son lieu d’origine est toujours aussi grand. Dès mars de l’année suivante, le chevalier de Saint-Jean Otto Friedrich Carl von Tettau (né en 1836) se rend à Jérusalem pour contempler le Muristan et produit ensuite à Constantinople des efforts afin de l’acquérir. Sa mission n’aboutit toutefois pas45.
24À peu près au même moment, l’Autriche se souvient des propositions de l’historien Sepp en vue de l’acquisition des ruines pour l’ordre de Malte ; mais les représentants autrichiens à Constantinople considèrent alors que le temps n’est pas encore venu pour l’achat du terrain, et ainsi aucune mesure concrète n’est prise46.
25Le moment de présenter au sultan le désir de la Prusse d’obtenir un terrain pour y construire une église, et pour obtenir l’autorisation dans ce sens, semble venu lorsque le fils de Guillaume Ier, le prince Frédéric-Guillaume, reçoit en juillet 1869 l’invitation en vue de l’inauguration du canal de Suez, et que sa route doit le conduire à Constantinople et aux Lieux saints47.
26Les négociations sont reprises. Les interlocuteurs s’entendent alors sur la nécessité de garder le secret pour éviter toute nouvelle querelle48.
27Parmi les nombreuses têtes couronnées invitées en Égypte à l’inauguration du canal de Suez, certaines profitent de l’occasion pour avoir des entretiens avec la Sublime Porte et faire une excursion aux Lieux saints. L’empereur autrichien François-Joseph Ier (1830-1916) en fait partie, et rapidement on le soupçonne d’avoir des visées semblables à celles du prince héritier. Il est de fait très vraisemblable que l’ordre de Malte entretient alors l’empereur de son souhait d’acquérir le terrain des Hospitaliers.
28Il en va de même de l’impératrice française Eugénie (1826-1920), suspectée de vouloir passer par Jérusalem en route pour l’Égypte, et de montrer par là les revendications de la France sur le terrain du Muristan. De ce fait, il s’agit de mener rondement les négociations49.
29Le 24 octobre 1869, le prince héritier Frédéric-Guillaume, à bord de la corvette Hertha, entre dans le Bosphore, où le grand vizir Aali Pacha et l’ambassadeur Aristachi Bey l’accueillent immédiatement et l’accompagnent chez le sultan50. Malgré le protocole pesant, les négociations relatives au terrain des Hospitaliers sont engagées avec le grand vizir le même jour, même si apparemment celui-ci ne sait rien des pourparlers. On peut toutefois penser qu’il n’a pas été informé intentionnellement parce qu’il est en très bons termes avec l’ambassadeur autrichien, le comte Anton von Prokesch-Osten : par là le gouvernement autrichien aurait été tenu informé trop tôt des plans prussiens51. Néanmoins, le grand vizir s’engage alors en faveur du don de la parcelle au roi de Prusse : selon lui, la Prusse s’est révélé un partenaire plus fiable que les autres puissances européennes, elle qui n’a pas saisi toute occasion pour s’emparer d’un morceau de l’Empire ottoman52. Ces négociations sont toutefois mises en sommeil au moment de l’arrivée de l’empereur d’Autriche et ce n’est qu’avec une garantie provisoire lui donnant le droit de prendre possession du terrain que le prince héritier peut poursuivre son voyage vers Jérusalem53.
30Le 3 novembre, Frédéric-Guillaume entre dans le port de Jaffa où l’attend un télégramme du grand vizir qui confirme la transmission des ruines de l’église avec les restes de l’hospice54. Le prince héritier veut toutefois acquérir des parcelles voisines pour avoir suffisamment de place pour les bâtiments communautaires prévus, par exemple une école. De ce fait des négociations avec le patriarche grec-orthodoxe sont encore nécessaires, mais celui-ci refuse dans un premier temps55. À cela s’ajoutent les protestations des consuls catholiques contre la cession de terrains supplémentaires, « parce que le sol appartient à l’Église catholique » ; de plus les autorités turques locales commencent à émettre des doutes quant à la décision ayant amené au don. Pour ne pas mettre en danger les acquis, le prince héritier se limite à la « prise de possession du terrain sur lequel sera construite l’église », dans la partie orientale du Muristan ; cette cérémonie a lieu le 7 novembre 186956. Aucun représentant des autres consulats ou confessions n’est présent à la petite fête plutôt peu spectaculaire, non plus que des membres anglais de l’évêché commun, ce qui s’explique certainement par les querelles passées et les rivalités existantes. Comme l’affirme un commentaire de presse contemporain, par cette prise de possession, Frédéric-Guillaume « a imposé la main prussienne sur le titre de propriété [...] au nez et à la barbe de l’héritier des empereurs germaniques57 ». À ce moment, l’empereur d’Autriche est certes en route pour Jérusalem, mais il n’entre dans la ville qu’un jour après le départ du prince héritier58.
31Par cette prise de possession, Frédéric-Guillaume n’assure dans un premier temps à la Prusse que le terrain sur lequel sera construite l’église et les ruines le jouxtant directement. Mais cet endroit est bien trop petit pour les plans ambitieux visant à la construction d’un centre politico-religieux, comprenant un bâtiment pour le consulat, un hospice, une école et une église. Le prince héritier est en conséquence très irrité par le comportement du patriarche grec-orthodoxe, qui refuse toute négociation portant sur la partie du Muristan convoitée. Et de fait, les fonctionnaires ottomans de Jérusalem ne peuvent pas s’accommoder de ce que le représentant royal d’une nation amie quitte la ville insatisfait. C’est pour cela qu’ils poussent encore le patriarche à des négociations, en lui indiquant probablement que son droit de propriété sur le Muristan n’est pas totalement indiscutable et que le sultan pourrait à nouveau le contester. Dans tous les cas, les fonctionnaires se précipitent à Jaffa à la suite de Frédéric-Guillaume pour lui déclarer que « le patriarche serait prêt à concéder le terrain convoité » et que le prince héritier « n’aurait qu’à l’accepter au cours d’une audience. [...] Une médaille étant la seule condition mentionnée59. »
32Finalement, le 8 novembre 1869, un contrat peut être conclu à Jaffa, dans lequel le patriarche grec-orthodoxe Cyrille cède à Guillaume Ier le terrain du Muristan qu’il avait exigé60.
33Dès juillet 1871 une petite chapelle logée dans le réfectoire supposé datant du temps des Croisades peut être bénie61. Au même moment, l’architecte et historien d’architecture Friedrich Adler, de Berlin, se voit confier la tâche de proposer des plans pour la reconstruction de l’église des Croisés, accompagnée d’un centre communautaire62. Dans un premier temps, le projet soumis en 1875 n’est pas réalisé pour raison financière. Le plan de l’église ne peut être pris en considération qu’au moment de la dissolution de l’évêché commun anglo-prussien, au moment où la dotation investie par Frédéric-Guillaume IV est remise à libre disposition. L’affaire prend une nouvelle fois du retard du fait de la mort des deux empereurs allemands Guillaume Ier et Frédéric-Guillaume III, en 1888. Et ce n’est qu’en 1892 que Guillaume II ordonne la reprise en compte de plans vieux de dix-sept ans déjà63. Encore en juillet 1893, l’empereur remet ses propres dessins en vue de la construction du clocher, ce qui oblige Adler à retravailler son projet. Peu de temps après, on décide de procéder à la pose de la première pierre pour le jour de la Réforme 189364.
La construction et la consécration de l’église du Rédempteur
34Au départ c’est le frère de l’empereur, le prince Henri (1862-1929) qui doit représenter la maison des Hohenzollern lors de la cérémonie de la pose de la première pierre. Comme le choléra sévit dans la région, c’est le président du conseil supérieur de l’Église évangélique, Friedrich Wilhelm Barkhausen (1831-1903) qui en définitive donne les trois coups de marteau traditionnels, au nom de l’empereur65. La pierre de fondation est placée sur une muraille imposante au milieu de l’abside médiane de l’ancienne église, que l’on considère faussement comme faisant partie du deuxième rempart, datant du temps de Jésus. Le mur en question vaut alors preuve du juste emplacement de la colline du Golgotha vénérée dans le Saint-Sépulcre et sert quasiment de « principal témoin » des souffrances et de la rédemption du Christ66. C’est pour cela que l’on ne peut s’étonner que l’empereur décide en mai 1894 de donner le nom d’« église du Rédempteur » à la maison de Dieu.
35L’empereur participe activement à la construction. C’est ainsi qu’il veut par exemple un buste du Christ en mosaïque dans la demi-coupole de l’abside médiane, à l’instar de l’église du Latran à Rome. Cette église est originellement une église dédiée au Rédempteur par l’empereur Constantin. Guillaume II se place apparemment dans la tradition du grand empereur romain, bâtisseur de l’église du Saint-Sépulcre. « Guillaume, donc, comme un nouveau Constantin, comme nouveau protecteur de la religion à lui confiée67. » Naturellement, il n’est pas particulièrement étonnant que dans la réflexion intense de l’empereur, relative à cette église, celui-ci exprime très tôt le vœu d’inaugurer personnellement l’église.
36Après cinq années de travaux, en octobre 1898, l’empereur Guillaume se rend lui-même à Jérusalem, en compagnie de sa femme Auguste-Victoria, pour inaugurer l’église du Rédempteur le jour de la Réforme. Le même jour, il reçoit des autorités turques le terrain de la Dormition, situé sur le mont Sion, et le confie à la catholique « Association allemande de la Terre sainte68 ».
Notes de bas de page
1 Cf. Bieberstein, Klaus, « Sancta Maria latina. Ein Erbe, das verplichtet », in Ronecker, K.-H., Nieper, J., Neubert-Preine, T. (Hrsg.), Dem Erlöser der Welt zur Ehre – Festschrift zum hundertjährigen Jubiläum der Einweihung der evangelischen Erlöserkirche in Jerusalem, Leipzig, 1998, pp. 17-36.
2 Cf. Hartmann, Martin, « Der Muristan von 800 bis 1500 », Mittheilungen und Nachrichten des Deutschen Palästinavereins, Nr. 6, Leipzig, 1898, pp. 65-72.
3 Lettre de l’ambassade à Constantinople au consulat de la Confédération germanique du 10 juin 1869, relative à la loi « sur l’achat de terres par des étrangers dans l’Empire ottoman, du 7 Sépher 1284 » (1867), Archives d’État d’Israël (par la suite ISA), Groupe 67, 186, 426/P, p. 1 ; cf. aussi Raheb, Mitri, Das reformatorische Erbe unter den Palästinensern. Zur Entstehung der Evangelisch-Lutherischen Kirche in Jordanien, Gütersloh, 1990, p. 26.
4 Compte rendu du consul Georg Rosen à l’ambassadeur Louis von Wildenbruch, Constantinople, 27 février 1857 (ISA, Groupe 67, Nr. 235, 431/P).
5 Lettre du consul, le baron Karl Viktor von Alten, à l’« envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire de la Confédération de l’Allemagne du Nord, le comte von Keyserling-Rautenburg » à Constantinople, du 7 janvier 1870 (ISA, Groupe 67, Nr. 235, 431/P).
6 En français dans le texte.
7 Cf. Gründer, Horst, « Die Kaiserfahrt Wilhelms II. ins Heilige Land 1898. Aspekte deutscher Palästina-politik im Zeitalter des Imperialismus », in Dollinger, H., Handschmidt, A. (Hrsg.), Weltpolitik, Europagedanke, Regionalismus, Münster, 1982, p. 363.
8 Cf. Matuz, Josef, Das Osmanische Reich. Grundlinien seiner Geschichte, Darmstadt, 1985, p. 227 sq. ; Roth, Erwin, Preußens Gloria im Heiligen Land. Die Deutschen und Jerusalem, Munich, 1973, p. 83 sq.
9 Cf. Meinertz, Gustaf, « Ein Jahrhundert Kampf um den Besitz und die Erhaltung der heiligen Stätten », in Das heilige Land in Vergangenheit und Gegenwart, volume III, Cologne, 1941, p. 243 ; Carmel, Alex, Palästina-Chronik 1853 bis 1882. Deutsche Zeitungsberichte vom Krimkrieg bis zur ersten jüdischen Einwanderungswelle, Ulm, 1978, p. 119.
10 Sepp, Johannes, Jerusalem und das Heilige Land. Pilgerbuch nach Palästina, Syrien und Aegypten, volume I, Schaffhausen, 1873, p. 878.
11 Carmel, op. cit., p. 120.
12 Sepp, op. cit., p. XVII.
13 Du même auteur, Neue hochwichtige Entdeckungen auf der zweiten Palästinafahrt. Erwerbung Kapharnaum’s für das kath. Deutschland und des Johanniterplatzes für Preussen, Munich, 1896, p. 109.
14 Fliedner, Theodor, Reisen in das heilige Land, nach Smyrna, Beirut, Constantinopel, Alexandrien und Cairo, in den Jahren 1851, 1856 und 1857, Première partie : Reise mit 4 Diakonissen in das h. Land, nach Smyrna, Beirut, Constantinopel, Alexandrien und Cairo, im Jahre 1851, Kaiserswerth, 1858, p. 205 sq.
15 Fliedner, Georg, Theodor Fliedner. Durch Gottes Gnade Erneurer des apostolischen Diakonissenamtes in der evangelischen Kirche. Sein Leben und Wirken, volume II, Kaiserswerth, 1910, p. 295.
16 Ibid., p. 297.
17 Ibid., p. 298 ; cf. aussi la lettre de Fliedner à Frédéric-Guillaume IV du 18 janvier 1857 (Papiers Fliedner – par la suite FA – Rep. II, Fm 12).
18 Fünfzig Jahre Kaiserswerther Diakonissen-Arbeit im heiligen Lande. Festschrift zur Jubelfeier der Diakonissenanstalt in Jerusalem am 4. Mai 1901, Kaiserswerth, 1901, p. 27.
19 Rapport confidentiel du consul Rosen à l’ambassadeur Wildenbruch de Constantinople du 24 février 1857 ; cf. aussi le rapport officiel du 25 février 1857 (ISA, Groupe 67, Nr. 235, 431/P).
20 Cf. Gerhardt, Martin, Theodor Fliedner. Ein Lebensbild, vol. II, Düsseldorf-Kaiserswerth, 1937, p. 618 et 621 sq. ; copie de l’accord du 14 août 1856 dans les archives des diaconesses de Kaiserswerth (par la suite ADK), Nr. 273.
21 Gerhardt, op. cit., p. 624.
22 Cf. note 19.
23 Rapport du consul Rosen à l’ambassadeur Wildenbruch de Constantinople du 27 février 1857 (ISA, Groupe 67, Nr. 235, 431/P). Cf. aussi la lettre du consul à Fliedner du 4 janvier 1857 (ADK, Nr. 267).
24 Ibid.
25 Cf. Das Heilige Land (par la suite DHL), Organe de l’Association (allemande, ndt) du Saint-Sépulcre, Cologne, 1857, p. 23 sq.
26 Cf. la note 19.
27 Cf. la note 23.
28 Ibid.
29 Lettre du consul Rosen à Theodor Fliedner du 4 janvier 1857 (ADK, Nr. 267).
30 Compte rendu avec lettre de Fliedner au roi du 11 janvier 1857 (FA, Rep. II, Fm 12) ; cf. également Fliedner, op. cit., p. 206.
31 Lettre du consul Rosen au comte Bismarck du 1er mars 1857 (ISA, Groupe 67, Nr. 235, 431/P).
32 Ibid.
33 Cf. la note 23 et lettre du consul Rosen à l’ambassadeur von der Goltz à Constantinople du 6 décembre 1859 (ISA, Groupe 67, Nr. 235, 431/P).
34 Lettre du consul Rosen à l’ambassade de Constantinople du 28 novembre 1857 (ISA, Groupe 67, Nr. 235, 431/P) ; l’ordre de Malte est la branche catholique de l’ordre des Hospitaliers de St Jean ; dans les papiers du consulat prussien à Jérusalem on se réfère toujours au baron von Schröter qui sans aucun doute est identique à Gottfried von Schroeter ; cf. Stransky, Thomas F., « The Austrian Hospital at Tantur (1869-1918) », in The Austrian Presence in the Holy Land in the 19th and 20th Century. Proceedings of the Symposium in the Austrian Hospice in Jerusalem on March 1-2, 1995, Tel Aviv (Austrian Embassy), 1996, pp. 98-121, en particulier p. 103 sq.
35 Lettre du consul Rosen à l’ambassade de Constantinople du 4 février 1858 (ISA, Groupe 67, Nr. 235, 431/P).
36 Copie de la lettre de l’ambassadeur Wildenbruch à Frédéric-Guillaume IV du 27 mars 1857 (ISA, Groupe 67, Nr. 235, 431/P).
37 Lettre (n° 90) du consulat de Jérusalem à l’ambassadeur Wildenbruch à Constantinople du 23 mars 1857 (ISA, Groupe 67, Nr. 235, 431/P).
38 Lettre de l’ambassade de Constantinople au consul de Beyrouth, Theodor Weber, du 5 juillet 1857 (ISA, Groupe 67, Nr. 235, 431/P).
39 Cf. la note 19.
40 Lettre du consul Rosen au ministre des Affaires étrangères Schleinitz du 24 novembre 1859 (ISA, Groupe 67, Nr. 235, 431/P) ; cf. aussi Carmel, op. cit., p. 129.
41 Lettre (N° 92) du consulat de Jérusalem à l’ambassadeur Wildenbruch à Constantinople du 30 mars 1858 (ISA, Groupe 67, Nr. 235, 431/P).
42 Lettre du ministre Schleinitz au consul Rosen du 6 janvier 1860 (ISA, Groupe 67, Nr. 235, 431/P).
43 Un succès des Grecs aurait été très vraisemblable dans le cas d’une vente régulière, puisque selon le droit turc de l’époque, « le voisin a le droit d’achat », et les biens grecs jouxtaient alors immédiatement le terrain des Hospitaliers (cf. note 36).
44 « Aide-mémoire du consul royal de Prusse [G. Rosen] concernant la construction d’une église pour la communauté évangélique allemande et l’achat des ruines de l’église Sainte-Marie Majeure [sic] des Hospitaliers, transmis à l’ordre de Saint-Jean », du 30 mai 1867 (ISA, Groupe 67, Nr. 235, 431/P).
45 Lettre de l’architecte Conrad Schick au consul baron Karl von Alten du 27 novembre 1869. Le baron von Tettau arrive à Jérusalem le 19 mars 1868 et y reste 9 jours. Schick a préparé pour lui un plan du Muristan (cf. « Index des voyageurs séjournant à l’hospice de Saint-Jean à Jérusalem », Archives de la communauté évangélique de Jérusalem, s. réf.).
46 Sepp, Neue..., p. 109 sq.
47 Aide-mémoire non signé du 30 septembre 1869, de Berlin, qui se trouve parmi les documents de voyage du prince Frédéric-Guillaume (Geheimes Staatsarchiv-Preußischer Kulturbesitz (par la suite GStA PK), BPH Rep 52 FI, Nr. 20) ; cf. aussi Wochenblatt der Johanniter-Ordens-Balley Brandenburg, 1896, p. 153.
48 Ibid. L’ambassadeur Wildenbruch à Constantinople pour sa part voit en 1857 dans un don de la part du sultan la seule possibilité d’acquérir le terrain pour le roi, ce qui est justifié par le fait que les Français ont reçu Sainte-Anne de cette manière. Il écrit au roi à ce propos : « Il faut faire en sorte que la demande au sultan soit transformée en cadeau du terrain à la Très Haute Personne de Votre Majesté. » (Cf. note 36).
49 Carmel, op. cit., p. 122 ; Rothfels, Hans (Hrsg.), Bericht meiner Reise nach dem Morgenlande 1869. Bericht des preußischen Kronprinzen Friedrich Wilhelm über seine Reise zur Einweihung des Suez-Kanals, Francfort, 1971, p. 37 (le petit ouvrage de Rothfels reproduit le texte du journal établi par le prince héritier lors de son voyage. L’original se trouve aux GStA PK, BPH Rep. 52 FI, Nr. 19).
50 Rothfels, op. cit., p. 20 sq.
51 Ibid., p. 30 et 36.
52 Raheb, op. cit., p. 117.
53 Ibid. et Rothfels, op. cit., p. 36 sq.
54 Télégramme en français du grand vizir Aali Pacha au prince héritier du 31 octobre 1869 (ISA, Groupe 67, Nr. 235, 431/P). Une copie du télégramme est reproduite in Neubert-Preine, Thorsten (en collaboration avec Gabriele Hagenow et Brigitte Neubert), 100 Jahre evangelisch-lutherische Erlöserkirche in Jerusalem (catalogue d’exposition), Jérusalem, 1998, p. 26, cliché n° 12.
55 Cf. Sandrecki, Carl, Die Anwesenheit Sr. Königlich. Hoheit des Kronprinzen von Preußen in Palästina, Berlin, 1870, p. 19 sq. ; Rothfels, op. cit., p. 45.
56 Compte rendu du voyage du prince héritier envoyé à son père Guillaume Ier du 7 novembre 1869 (GStA PK, BPH Rep. 52 F I, Nr. 20).
57 Cité in Carmel, op. cit., p. 122.
58 Ibid., p. 114.
59 Compte rendu du prince héritier à Guillaume Ier du 8 novembre 1869 (GStA PK, BPH Rep. 52 F I, Nr. 20).
60 Copie du texte grec original avec traduction de l’accord du 8 novembre 1869 entre le patriarche Cyrille et le prince héritier Frédéric-Guillaume (ISA, Groupe 67, Nr. 235, 431/P).
61 Document « Érection de la chapelle sur le terrain des Hospitaliers à Jérusalem » (ISA, Groupe 67, Nr. 235, 431/P).
62 Compte rendu du voyage de Friedrich Adler envoyé au chancelier Bismarck (Archives fédérales, Berlin, par la suite BAB, R 901/39581, pp. 132-138 V, R.).
63 Copie de la lettre du chef du cabinet civil secret du roi, Hermann von Lucanus, aux ministres Wedel, Caprivi et Boße du 25 septembre 1892 (BAB, R 901/39590, p. 106 V, R.).
64 Copie d’une note du conseiller ecclésiastique Friedrich Wilhelm Barkhausen du 8 juillet 1893 (BAB, R 901/39591, p. 6 sq. V, R.) [Le jour de la Réforme est fixé au 31 octobre, ndt].
65 Lettre du président de la Fondation protestante de Jérusalem, Barkhausen, au ministre des Affaires étrangères Caprivi du 5 septembre 1893 (BAB, R 901/39591, p. 55 V, R.).
66 Cf. Krüger, Jürgen, Rom und Jerusalem Kirchenbauvorstellungen der Hohenzollern im 19. Jahrhundert, Berlin, 1995, p. 94.
67 Du même auteur, « Die Erlöserkirche – eine protestantische Gedächtniskirche ? », in Ronecker, op. cit., p. 182.
68 À propos du voyage en Palestine de l’empereur, cf. Carmel, Alex, « Der Kaiser reist ins Heilige Land. Realität und Legende », in Ronecker, op. cit., pp. 116-135.
Auteurs
A rédigé un mémoire de maîtrise en histoire contemporaine sur l’histoire de l’édification de l’église du Rédempteur, et par la suite, en 1997-1998, a eu la charge de différentes manifestations relatives au centenaire de cet édifice, ayant eu lieu à Jérusalem. A mis en place en 1999, dans les locaux de l’église évangélique de l’Ascension, sur le mont des Oliviers, une exposition permanente concernant les différentes fondations mises en place à Jérusalem par le Kaiser Guillaume II.
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