La lecture numérique de bandes dessinées : repères statistiques
p. 155-172
Note de l’éditeur
Inédit
Texte intégral
1Depuis le début des années 2000, les pratiques de lecture numérique font l’objet d’une attention particulière et de discours souvent très normatifs : on est pour ou contre ; on prophétise la fin prochaine de la « lecture papier » ou au contraire sa résistance étonnante. Cette focalisation quasi permanente, qui conduit notamment à multiplier les sondages et à scruter la moindre évolution des indices statistiques (quitte à comparer parfois des données difficilement comparables), est susceptible de nuire à toute forme de connaissance objective.
2La lecture numérique de bandes dessinées n’échappe évidemment pas à ce phénomène, on peut même dire que la situation est encore plus délicate en ce qui la concerne. Les données représentatives sont en effet assez rares à son propos et certaines pratiques telles que le scantrad*, et la figure du lecteur-pirate qui y est étroitement associée, tendent parfois à occuper tout l’espace des discours.
3L’enquête nationale quantitative réalisée par TMO-Régions en 2011 qui porte sur les lectorats de la bande dessinée en France – et incidemment sur leurs pratiques de lecture numérique – nous permet cependant de disposer de données de cadrage très utiles1. Il s’agit, certes, d’un recueil statistique déjà un peu ancien si l’on considère la vitesse à laquelle certains usages évoluent en matière de numérique2, mais les données produites à sa faveur n’en constituent pas moins une première balise solide concernant les pratiques de l’ensemble des personnes âgées de onze ans et plus en France.
4Nous allons nous efforcer dans le texte qui suit d’extraire les indicateurs les plus significatifs de cette enquête en matière de lecture numérique de bandes dessinées, sachant que cette activité peut prendre aujourd’hui des formes très variées : lecture par planche ou par case de fichiers téléchargés – légalement ou pas – sur un support numérique (ordinateur, tablette, liseuse, smartphone, console de jeux) ; lecture en ligne, sur des blogs ou des sites dédiés de récits en bandes dessinées plus ou moins longs ; lecture chez soi, en mobilité, en bibliothèque, etc.
5L’une des spécificités de la lecture numérique de bandes dessinées – formulation que l’on privilégiera à celle de lecture de bande dessinée numérique, dans la mesure où la première englobe à la fois la bande dessinée numérisée (à partir d’un support disponible en version imprimé) et la bande dessinée numérique3 (« enrichie » ou pas par des animations sonores ou vidéo) –, c’est qu’il s’agit d’une pratique encore naissante en matière de fichiers téléchargés légalement mais qu’elle est beaucoup plus courante en ligne. L’accroissement considérable de l’offre de lecture numérique « en preview » sur les sites des éditeurs, sur les blogs spécialisés ou sur les sites collaboratifs dédiés au neuvième art incite en effet à penser que des pratiques de lecture fragmentées en ligne, qui relèvent plus souvent du butinage électronique (ce que l’image permet très facilement), sont fréquentes.
6Pour le moment, en partie à cause de la nature même de l’offre, un certain nombre d’usages en ligne semblent être surtout l’occasion d’amorcer des pratiques de lecture qui sont prolongées par la suite sous forme imprimée. On trouve une trace de ce phénomène avec le succès papier de la série webcomic Les Autres Gens, créée en ligne en 2010 sur un site dédié (www.lesautresgens.com), ou avec celui de l’album Saison brune, à propos duquel son éditeur a fait circuler de nombreux extraits sur Internet dans le cadre d’un plan « turbomédia4 ». Tout laisse à penser cependant que ces pratiques de lecture numérique fragmentées sont mal appréhendées : dans une enquête quantitative par questionnaire, quand on demande aux lecteurs de déclarer quelles sont leurs pratiques de lecture, ils privilégient encore spontanément les pratiques liées à des supports traditionnels physiques plus faciles à mémoriser et à comptabiliser.
Un profil de lecteur numérique marqué par l’âge, le niveau d’équipement et le type de bandes dessinées lues
7Quel que soit le type de support (papier ou numérique), et quel que soit le genre de bandes dessinées lues (magazines spécialisés inclus), il faut rappeler que, selon l’enquête TMO-Régions, on compte en 2011 en moyenne 29 % de lecteurs de bandes dessinées en France parmi les personnes âgées de 11 ans et plus et 24 % à partir de 15 ans5. Ce dernier taux, mis en regard avec les données produites à l’aide de l’enquête « Pratiques culturelles des Français », permet d’estimer que la lecture de bandes dessinées affiche une baisse de 40 % pour la période 1989-2011 (on comptait 41 % de personnes âgées de 15 ans et plus déclarant avoir lu au moins une bande dessinée au cours de l’année en 1989). L’enquête TMO-Régions a montré par ailleurs que les gros lecteurs de bandes dessinées étaient tout à fait minoritaires : 9 % seulement de l’ensemble des personnes âgées de 11 ans et plus déclarent avoir lu plus de 20 bandes dessinées au cours de l’année (41 % des 11-14 ans, 12 % des 15-17 ans et 6 % des 18 ans et plus). Enfin, comme on pouvait s’y attendre cette fois, c’est la catégorie albums traditionnels, bandes dessinées franco-belges et européennes qui compte le plus fort taux de lecteurs (24 % des personnes âgées de 11 ans et plus déclarent en avoir lu au moins une fois dans l’année, soit 82 % des lecteurs de bandes dessinées), suivie d’assez loin par celle des comics et autres bandes dessinées américaines (14 % de la population, soit 48 % des lecteurs), laquelle devance de peu les mangas* et autres bandes dessinées asiatiques (11 % de la population, soit 37 % des lecteurs)6.
8Si, comme nous l’avons dit, on compte 29 % de lecteurs de bandes dessinées parmi les 11 ans et plus, ce sont en fait 14 % d’entre eux qui déclarent en 2011 lire sous forme numérique ce type d’ouvrage (soit 4 % de la population totale)7. C’est donc déjà à cette époque un peu plus d’un lecteur de BD sur 10, quel que soit son âge à partir de 11 ans, qui témoigne d’une pratique plus ou moins habituelle dans ce domaine. Pour la population un peu plus restreinte des personnes âgées de 15 ans et plus, le taux de lecture numérique de bandes dessinées ne change pas beaucoup puisqu’il ne baisse que de deux points et passe à 13 %. On peut tenter de rapprocher cet indicateur des données produites récemment dans le cadre de l’enquête Ifop-hadopi-GLN8 réalisée en 2014 auprès d’un échantillon représentatif de personnes âgées de 15 ans et plus et qui montrent pour leur part que 27 % de l’ensemble des lecteurs interrogés déclarent avoir lu des bandes dessinées « en format numérique » (formulation utilisée dans le cadre de cette enquête).
9Tout porte à croire par conséquent que la pratique semble avoir augmenté au cours des dernières années, ce qui paraît hautement probable. La comparaison stricte est toutefois difficile dans la mesure où les bases de sondage ne sont pas tout à fait les mêmes : dans le premier cas, il s’agit de la population des lecteurs de bandes dessinées ; dans le second, il s’agit de celle des lecteurs au sens large (ce qui renforce par conséquent l’hypothèse d’une hausse puisque la base de sondage est plus grande).
10Pour revenir à nouveau à l’enquête TMO-Régions de 2011, on peut ajouter que l’écart entre les hommes et les femmes – souvent déterminant en matière de pratiques culturelles – est ici peu significatif : 15 % des lecteurs âgés de 11 ans et plus lisent sous forme numérique des bandes dessinées pour 11 % des lectrices. La variable « âge », comme on pouvait s’y attendre, est en revanche beaucoup plus influente. C’est parmi les lecteurs de bandes dessinées âgés de 18 à 24 ans que l’on enregistre le taux le plus élevé de lecture numérique : 29 %, soit près de 3 lecteurs sur 10. Ils sont suivis par les 25-29 ans (23 %), alors que les plus jeunes, les 11-14 ans et les 15-17 ans, sont autant investis que les 30-39 ans (respectivement 15 %, 17 % et 18 %), 2 % seulement des lecteurs de bandes dessinées de 40 ans et plus étant enfin quant à eux concernés par la pratique.
11L’effet d’âge observé ici n’est par conséquent pas lié à la jeunesse en elle-même mais s’explique sans doute plus par la combinatoire qui peut exister – du moins en 2011 – entre le style de vie (appétence relative pour la bande dessinée sous toutes ses formes, rappelons que les 18-24 ans ne sont pas les plus forts lecteurs de bandes dessinées tous supports confondus comme le montre le tableau 1 plus bas) et le niveau d’engagement et d’équipement numérique des individus. Les jeunes adultes sont en effet « connectés » et très équipés d’ordinateurs portables, smartphones, tablettes numériques qui leur servent en toutes occasions. Il faut toutefois à nouveau signaler ici que ces indicateurs statistiques tirés de l’enquête TMO-Régions mériteraient d’être actualisés étant donné les évolutions récentes des taux d’équipement, en particulier en ce qui concerne les tablettes numériques au sein de la population des 12-17 ans (voir sur ce point l’enquête Crédoc, 2014).
12Enfin, et ce n’est pas non plus une surprise, l’autre variable fortement corrélée avec l’investissement dans la lecture numérique de bandes dessinées est celle du genre d’ouvrage lu : le taux de lecture numérique est de 27 % parmi les lecteurs âgés de 11 ans et plus qui déclarent avoir lu des mangas et autres bandes dessinées asiatiques au cours de l’année, il est de 20 % pour les lecteurs de comics et autres bandes dessinées américaines et seulement de 11 % pour les personnes ayant déclaré avoir lu des bandes dessinées franco-belges et européennes au cours de l’année (sachant que l’on parle ici de pratiques de lecture inclusives et non pas exclusives : très rares sont les profils de lecteurs de bandes dessinées « monogenre »). Le taux de lecture numérique de bandes dessinées chez les amateurs de mangas est par conséquent 2,5 fois plus élevé que celui des amateurs de bandes dessinées franco-belge, il est évidemment important de préciser ici que les pratiques de scan trad dont on a parlé plus haut concernent très majoritairement le manga.
Tableau 1. Lecture de BD au sein de la population et lecture de BD numérique parmi les lecteurs de BD en fonction de l’âge
Lecteurs de BD | Lecteurs de BD numérique parmi les lecteurs de BD | |
De 11 à 14 ans | 88 % | 15 % |
De 15 à 17 ans | 74 % | 17 % |
De 18 à 24 ans | 56 % | 29 % |
De 25 à 29 ans | 56 % | 23 % |
De 30 à 39 ans | 41 % | 18 % |
40 ans et plus | 22 % | 2 % |
Supports utilisés, modes d’approvisionnement et possession
13L’ordinateur, fixe ou portable, est le support le plus volontiers utilisé en 2011 pour pratiquer la lecture numérique de bandes dessinées (80 %), suivi de loin par la tablette numérique, qui figure tout de même en seconde position (26 %), le smartphone (18 %), et enfin la liseuse électronique (12 %). Cette distribution des différents supports numériques de lecture ressemble à ce que d’autres enquêtes montrent sur le même sujet à la même période. Elle montre que l’univers textuel et littéraire de la liseuse électronique – qui dispose marginalement d’un affichage couleur – ne semble pas correspondre à la lecture de bandes dessinées. Elle est cohérente également avec le fait que l’ordinateur, fixe ou portable, est le support le plus utilisé parce qu’il permet aussi bien de lire en ligne des bandes dessinées que de lire des fichiers numériques téléchargés, ce qui est moins le cas des autres supports à l’exception des tablettes.
14On peut justement se dire que le taux de lecture de bandes dessinées sur les tablettes numériques tactiles est sans doute appelé à augmenter significativement au vu des évolutions récentes déjà signalées ici en matière d’équipement9. On rappellera toutefois qu’il n’y a pas dans ce domaine d’effet purement mécanique à attendre : les pratiques de lecture, quelles qu’elles soient, ne sont pas les activités les plus courantes effectuées sur ces supports numériques nomades où le surf sur Internet, les jeux, le visionnage de films ou l’écoute de musique prédominent. Concernant la lecture sur smartphone, voire sur console de jeu numérique10, nous sommes très loin, par conséquent, sur ce type d’indicateur des taux de pratique constatés dans un pays tel que le Japon – pays où la bande dessinée cartonnée n’existe pas, il faut le rappeler – où il est très courant que les mangas soient lus sur un smartphone.
15Un peu plus de la moitié des personnes âgées de 11 ans et plus déclarant avoir lu sous forme numérique des bandes dessinées en ont acheté sous ce même format au cours des 12 derniers mois (53 %), 29 % déclarent par ailleurs en avoir échangé sous forme numérique avec leur entourage, ce qui montre que la bande dessinée numérique circule tout de même un peu. C’est également au sein de cette population de personnes ayant lu des bandes dessinées numériques que l’on compte le plus fort taux d’acheteurs réguliers de bandes dessinées papier : 48 % ont acheté plus de 5 bandes dessinées papier au cours de l’année contre 33 % seulement des lecteurs n’ayant pas lu de bandes dessinées sous forme numérique.
16Sans que les écarts statistiques présentés ici soient particulièrement importants, on peut tout de même conclure que cette légère différence montre que l’engagement dans la lecture numérique de bandes dessinées ne s’accompagne pas systématiquement d’un désengagement des pratiques d’achat, quel que soit le type de support. D’une manière générale, ce n’est pas le « repli » sur des activités essentiellement numériques qui caractérise les personnes qui pratiquent la lecture numérique de bande dessinée, c’est au contraire la logique de cumul – du moins tendanciellement. Près de 6 lecteurs de bandes dessinées au format numérique sur 10 déclarent ainsi être allés lire des bandes dessinées en bibliothèque contre 3 non-lecteurs de bandes dessinées au format numérique sur 10, et un lecteur de bandes dessinées au format numérique sur deux déclare par ailleurs avoir emprunté des bandes dessinées en bibliothèque contre un tiers seulement des non-lecteurs de bandes dessinées au format numérique.
17Enfin, le dernier indicateur tiré de l’enquête TMO-2011 témoigne à son tour de la diffusion relativement modeste de la pratique de lecture numérique des bandes dessinées en France, du moins en ce qui concerne les bandes dessinées téléchargées : il s’agit du nombre de bandes dessinées numériques possédées. 29 % des personnes ayant lu sous forme numérique des bandes dessinées déclarent n’en posséder aucune, 41 % en possèdent moins de 10, 22 % de 10 à 50 et seulement 8 % 50 et plus. Comme on le voit, on ne compte que 30 % des lecteurs de bandes dessinées numériques qui possèdent plus de 10 bandes dessinées sous ce format à titre personnel (alors qu’il est par définition très facile de les stocker…).
18Il faut bien sûr tempérer un peu ce constat de diffusion modeste en rappelant que la lecture de bandes dessinées numériques peut se faire en ligne sans qu’il soit nécessaire de télécharger et conserver un fichier. On peut souligner aussi, comme nous l’avons fait en introduction, que les pratiques de téléchargement légal sont encore balbutiantes dans le domaine de la bande dessiné. L’écart demeure malgré tout très significatif quand on compare la possession de bandes dessinées imprimées avec celle de bandes dessinées numériques : 87 % des lecteurs de bandes dessinées, quel que soit leur format, déclarent posséder des bandes dessinées imprimées, 73 % d’entre eux précisent en posséder plus de 10, soit ici une grande majorité.
Tableau 2. Possession de BD parmi les lecteurs de BD tous supports confondus et possession de BD numériques parmi les lecteurs de BD numériques
Lecteurs de BD Possession de BD | Lecteurs de BD numérique Possession de BD numériques | |
Aucune BD | 13 % | 29 % |
Moins de 10 BD | 14 % | 41 % |
10 à 50 BD | 45 % | 22 % |
50 BD et plus | 28 % | 8 % |
Pour conclure
19Si l’on se réfère aux indicateurs produits grâce à l’enquête TMO-Régions de 2011, les pratiques de lecture numérique de bande dessinée sont minoritaires en France. Elles ne sont pas pour autant insignifiantes, en particulier chez les jeunes adultes ou chez les lecteurs de mangas. L’augmentation de l’offre de bande dessinée numérique et la multiplication des occasions de lecture numérique en ligne associées au développement de l’équipement en supports nomades chez les particuliers vont sans doute entraîner une croissance de la pratique dans les années qui viennent. Il convient donc d’actualiser les données statistiques dans ce domaine mais aussi de s’efforcer d’étudier avec plus de précision les pratiques de lecture numérique en ligne ainsi que les pratiques de lecture de bande dessinée numérique enrichie dont il n’a pas été question ici faute de données représentatives (ces pratiques sont trop marginales pour êtres saisies par les filets statistiques).
20La question se pose toutefois d’adapter les méthodologies d’enquête existantes pour appréhender au mieux l’ensemble de ces activités. N’oublions pas que si les pratiques de lecture numérique sont plus difficiles par nature à saisir que les pratiques sur support imprimé, elles s’inscrivent également dans le développement actuel de ce que l’on appelle la « transmédialité », soit la déclinaison d’un même univers fictionnel dans le registre du jeu vidéo, du dessin animé, du cinéma ou de la série télévisée. Cette transmédialité, on le voit bien aujourd’hui, opère un brouillage des frontières susceptible d’entretenir une forme de confusion et de conduire à des pratiques de surdéclaration de lecture de bandes dessinées dans les enquêtes : les spectateurs-lecteurs de Dragon Ball Z ou de Naruto, familiers de l’univers du manga dans toutes ses déclinaisons (cinéma, « animé », lecture imprimée, lecture numérique) peuvent en effet avoir les plus grandes difficultés aujourd’hui à isoler des activités qui, pour eux, ne sont pas nécessairement étanches.
21L’étude des pratiques numériques doit par ailleurs se poursuivre en comparaison des pratiques traditionnelles et des usages de l’imprimé en particulier : Louis Wiart a montré ainsi dans ses travaux que pas moins de 99 % des lecteurs usagers de sites dédiés à la bande dessinée sur Internet qu’il a interrogés en ligne en 2013 déclaraient lire sur support imprimé, soit une écrasante majorité11.
Bibliographie
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Références bibliographiques
Baromètre des usages du livre numérique, vague 5, Opinion Way-SOFIA-SGDL, mars 2015. (Vidéo de présentation : <https://www.youtube.com/watch?v=NWGrTTSP8hI>.)
Bigot, Régis, Croute, Patricia et Daudey, Émilie, La diffusion des technologies de l’information et de la communication dans la société française (2013), Crédoc, collection des rapports no 297, novembre 2013. Disponible sur : <http://www.credoc.fr/pdf/Rapp/R297.pdf>.
Département Recherche, Études et Veille (DREV), Étude des perceptions et usages du livre numérique, étude quantitative, Ifop-DREV/GLN/Hadopi, octobre 2014. Disponible sur : <http://www.hadopi.fr/sites/default/files/Etude%20livre%20Hadopi%20GLN%20rapport%20quanti.pdf>.
Donnat, Olivier, Les pratiques culturelles des Français à l’heure numérique : enquête 2008, Paris, La Découverte, 2009.
10.3917/cule.122.0001 :Evans, Christophe et Gaudet, Françoise, « La lecture de bandes dessinées », Cultures études, Pratiques et publics, 2012-2, DEPS/ministère de la Culture et de la Communication. Disponible sur : <http://www.culturecommunication.gouv.fr/Politiques-ministerielles/Etudes-et-statistiques/Publications/Collections-de-synthese/Culture-etudes-2007-2015/La-lecture-de-bandes-dessinees-CE-2012-2>.
Les Français et la lecture, Enquête Ipsos-CNL, mars 2015. Disponible sur : <http://fr.calameo.com/read/0018287151bf454f21996>.
Les nouveaux lecteurs. État des lieux et évolutions des pratiques de lecture depuis 2011, Ipsos MediaCT/Livres Hebdo, mars 2014. Disponible sur : <http://www.letransfo.fr/uploads/2015/05/etude_lecture_ipsos-2014.pdf>.
Notes de bas de page
1 Les caractéristiques de l’ensemble des enquêtes citées ici sont présentées en fin de texte.
2 Le taux de possesseurs de tablettes numériques est passé de 4 % des personnes âgées de 12 ans et plus en 2011 à 29 % en 2014 selon l’enquête barométrique annuelle du Crédoc, soit une multiplication par 7 de l’indice de possession.
3 Contrairement au livre, la question d’une bande dessinée « nativement numérique » se pose moins. Pour créer et mettre en ligne des œuvres dans ce domaine, il faut, et pour longtemps encore sans doute, passer par le papier.
4 Les Autres Gens, Thomas Cadène (scénario), collectif de dessinateurs, Dupuis, 18 volumes, 2010-2012. Saison brune, Philippe Squarzoni, Delcourt, 2012 (le plan turbo média a consisté à mettre en ligne des extraits de la bande dessinée, mais également de donner accès à des fichiers audio d’interviews ainsi que de présenter une exposition intégralement consacrée à l’ouvrage).
5 Par lecteur de bande dessinée, il faut comprendre ici des personnes déclarant avoir lu au moins une bande dessinée au cours de l’année (lecteurs occasionnels et réguliers compris).
6 On trouvera un exposé complet et détaillé de l’ensemble des indicateurs de cette enquête dans l’ouvrage numérique accessible en ligne gratuitement : La bande dessinée : quelle lecture, quelle culture ? publié en 2015 chez OpenEdition Books sous la direction de Benoît Berthou (<http://0-books-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/bibpompidou/1671?lang=fr>).
7 Pour la lecture au format numérique, la question posée dans l’enquête TMO-Régions, telle qu’elle était volontairement formulée, renvoyait à l’idée d’une pratique régulière : « Lisez-vous des bandes dessinées au format numérique ? »
8 Disponible sur : <http://www.hadopi.fr/actualites/actualites/etude-des-perceptions-et-usages-du-livre-numerique>.
9 Dans l’enquête Ipsos Livres Hebdo de mars 2014 la tablette a supplanté l’ordinateur pour la lecture des livres numériques au sens générique. Dans la dernière enquête Ipsos CNL réalisée en mars 2015, on compte 19 % de personnes âgées de 15 ans et plus qui déclarent avoir lu au moins un livre numérique en France, soit près d’un adulte sur 5.
10 1 % seulement des personnes interrogées en 2011 déclaraient lire des bandes dessinées sur un autre support qu’un ordinateur, une tablette, un smartphone ou une liseuse.
11 Louis Wiart, « Légitimité de la prescription », intervention à la Biennale du numérique de l’Enssib, 15 octobre 2013 (<http://www.enssib.fr/sites/www/files/documents/recherche/biennale_numerique/wiart.pdf>).
Auteur
Sociologue, responsable du service Études et recherche de la Bibliothèque publique d’information du Centre Pompidou et également maître de conférences associé à l’enssib. Il a notamment publié : « Profils de lecteurs, profils de lectures », dans l’ouvrage dirigé par Benoît Berthou en 2015 La bande dessinée : quelle lecture, quelle culture ? [En ligne] : <http://0-books-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/bibpompidou/1671>, ainsi que « La lecture de bandes dessinées », avec Françoise Gaudet en 2012 dans Cultures études, Pratiques et publics, disponible sur : <http://www.culturecommunication.gouv.fr>.
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