Épilogue
Une révolution « humaniste »
p. 473-488
Texte intégral
1Je souhaite livrer, en guise de conclusion, quelques réflexions personnelles à partir des diverses contributions à ce volume. Je m’exprimerai avant tout en archéologue du Néolithique, ma spécialité, mais en tâchant aussi d’être transdisciplinaire, l’objectif de ce colloque étant précisément de montrer que ce grand tournant de l’histoire humaine intéresse tout autant botanistes, zoologues, biologistes, technologues, linguistes, généticiens, démographes, agronomes, écologistes, etc. Bref, le Néolithique n’est pas un simple espace archéologique, c’est le lieu de rencontre de tous ceux qui réfléchissent sur ce moment où l’humanité a basculé vers ce qu’on appellerait aujourd’hui la « croissance », c’est-à-dire une forme de pression sur l’environnement engendrant des déséquilibres devenus sans cesse plus aigus, pour ne pas dire inquiétants. De ce fait aussi, le Néolithique est partie prenante du débat philosophique sur la place de l’homme dans la nature et sur le sens de sa trajectoire passée et future. Il est aussi un thème très stimulant sur les rapports entre individus, cette période étant à la source de certaines de nos organisations sociales actuelles (le village, la ville, forgée en Orient en contexte chalcolithique récent post-Obeid, l’État qui, en Égypte, se construit lors du Prédynastique, c’est-à-dire sur un substrat Néolithique final / Chalcolithique).
2On pourrait discuter du titre même du colloque. J’aurais, personnellement, préféré le pluriel car l’on a vu que derrière cette expression qui fait mouche (la « révolution néolithique ») se cachent en fait des expériences diverses, indépendantes, menées dans des contextes écologiques et culturels variés. Nous sommes tous conscients que le mot même de « révolution » a quelque chose d’incorrect dans la mesure où, dans chaque foyer identifié, les mécanismes du passage à la production de nourriture ont été lents, insidieux, et ce n’est que rétrospectivement que l’on peut tenter de mesurer en regard des situations de départ les effets d’un changement dont les populations se sont sans doute en leur temps peu rendu compte. Curieusement, c’est plutôt dans les régions où le système néolithique a été importé « clés en main », si l’on peut dire, que la « révolution », dans ses aspects économiques et sociaux, a sans doute été perçue comme telle, plus que dans les berceaux, où, au fil des générations, les avancées n’ont été que graduelles.
3Parlons d’abord d’émergence. J’aurais, pour ma part, tendance à ne pas trop voir dans le Jômon japonais un authentique contre-exemple. Si singulier soit-il dans sa démarche vers la sédentarisation, le village, la hiérarchie sociale et même quelques tentatives de domestication, il a fini par se dissoudre sans pérennité, comme s’il était parvenu aux limites de sa propre expérience. Il était en plein déclin lorsque la vague Yayoi a importé sur l’archipel japonais la riziculture, le dolménisme, la métallurgie, c’est-à-dire une sorte de Néolithique déjà techniquement protohistorique. Le Jômon n’a donc pas réussi : sa parenthèse s’est refermée, tandis que le Yayoi aura, lui, une descendance en se mutant en Kofun.
4Venons-en aux principaux berceaux eux-mêmes, aujourd’hui globalement identifiés, et tâchons plutôt de voir ce que nous ignorons encore. Observons d’abord que plusieurs de ces foyers sont assez globalement contemporains les uns des autres : on peut en effet établir des concordances chronologiques entre les premiers blés domestiques du Proche-Orient au IXe millénaire avant notre ère (je mets à part le cas du seigle à Abu Hureyra), les premières courges manipulées au Mexique vers – 8500 (Guila Naquitz) ou les premiers millets assujettis en Chine du Nord vers la même époque. Mais est-il satisfaisant de mettre en parallèle ces agricultures si différentes, comme le fait remarquer F. Sigaut ? Si l’on s’en tient aux seules grandes céréales, il y a plutôt la déclinaison chronologique suivante : d’abord blé/orge au Proche-Orient, ensuite riz en Chine, enfin maïs en Amérique. N’accordons pas pour autant trop d’importance à ces décalages chronologiques dans la mesure où ces expériences se produisent en toute autonomie et ne sont nullement la répétition d’un modèle unique. D’ailleurs, des corrections chronologiques sont toujours possibles, et il est des aires où les datations demeurent assez flottantes, sinon imprécises. On l’a vu avec les dernières datations des plantes autrefois mises au jour par MacNeish au Mexique, plus récemment avec la révision de la chronologie de la domestication des piments en Amérique du Sud, contestant les dates hautes de la grotte Guitarrero au Pérou.
5Si nous focalisons à présent sur chacun des foyers reconnus, des incertitudes demeurent. Si, de façon globale, le Levant nord, en gros Turquie du Sud-Est / Syrie de l’Euphrate, semble présenter les indices les plus fiables en faveur des prémices de la domestication animale, la question est moins nette pour l’agriculture. Certains botanistes défendent l’idée d’expériences multipolaires. Et le rôle pionnier du Levant sud a été souligné à plusieurs reprises par des auteurs comme S. Colledge, qui fait observer que les premières céréales manifestement domestiques, sur la charnière PPNA/PPNB ancien, se trouvent plutôt dans le Levant sud.
6Ce débat sur le ou les épicentres existe aussi en Chine. Si les cultures néolithiques se sont épanouies le long du fleuve Jaune – l’aire du millet – et du Yangzi – le domaine du riz –, l’idée de deux foyers distincts de domestication a alimenté des controverses et forte est la présomption en faveur d’une unique émergence dans la zone intermédiaire (vallée Huai, dans le Henan, autour notamment du site Peililang de Jiahu). En Amérique, si l’accord se fait autour de la mise en culture de plantes autochtones à la fois au Mexique et dans les Andes et leurs marges, les problèmes liés à la domestication du maïs font toujours débat. Son épicentre mexicain d’abord est à circonscrire, les dernières propositions le situant sur la côte pacifique, dans le secteur du fleuve Balsas. D’autre part, on discute toujours autour de son apparition en Amérique du Sud : transfert méso-américain ou domestication autonome à partir d’espèces primitives autochtones ? Même imprécision pour le berceau du manioc.
7Dans l’Ancien Monde, on a vu aussi le cœur de la domestication du sorgho fluctuer de l’Afrique de l’Est, où se trouve sans doute l’épicentre, à la péninsule Arabique, au gré des découvertes archéologiques. Ne nous voilons pas la réalité : si les cadres globaux sont à peu près correctement fixés, il y a beaucoup d’incertitudes de détail : mécanismes biologiques de la domestication, tempo des avancées techniques au sein des microcosmes expérimentateurs dans leur cadre social et symbolique, précisions chronologiques mieux assurées afin de parvenir à une vision comparative mondiale cohérente mettant en perspective les étapes vécues par chaque berceau. S’agissant enfin, non plus des foyers, mais d’espaces récepteurs comme la France, on a vu récemment comment nos cadres peuvent être revisités : je pense au décrochage du Cardial, longtemps considéré comme la plus ancienne culture néolithisante du pays et qui a cédé ce rôle aux sites pionniers à céramique impressa de souche italique.
Techniques et environnement
8Interactions hommes/climat. La pression environnementale est-elle pour quelque chose dans les néolithisations ? On l’a quelquefois soutenu en insistant, pour ce qui est du Proche-Orient, sur le rôle éventuel du Dryas III, en parlant d’une contraction à ce moment des espaces de céréales sauvages et d’une mise en culture pour y suppléer. Climat et environnement accompagnent les expériences, mais ne peuvent à eux seuls expliquer la complexité du basculement vers le Néolithique. Cela étant, on ne niera pas que certains stress climatiques aient eu des incidences sur les comportements humains, comme le montrent clairement, au cours des périodes historiques cette fois, les rythmes d’emprise ou de déprise en montagne, excellents laboratoires d’observation en la matière. Évidemment vient automatiquement à l’esprit l’événement de 6200 avant notre ère, crise climatique brève mais forte affectant l’hémisphère Nord et entraînant une dégradation des conditions environnementales. Il pourrait avoir déstabilisé en Méditerranée les dernières sociétés de chasseurs-cueilleurs, bien des stratigraphies de grottes ou d’abris présentant alors des marques de processus érosifs et des hiatus entre Mésolithiques récents et Néolithiques anciens. L’investissement des climatologues dans l’Holocène nous a montré aussi que, loin d’être une période calme (« l’Optimum climatique »), le Néolithique a été secoué par d’autres crises, par exemple entre 5400 et 5200 lors de l’expansion du Cardial et du Rubané, mais aussi lors de phases plus récentes (– 4700, – 4200, – 3400, – 2 300). Quel rôle par exemple ont pu jouer ces stress dans certains dépeuplements insulaires (Chypre après le Khirokitien, Malte après la ruine du Tarxien) ?
9Pourquoi domestiquer des animaux ? En raison du besoin en viande ? Quand on voit, au Proche-Orient, la longue persistance de la chasse, en gros jusqu’au PPNB récent (seconde moitié du VIIe millénaire), on peut en douter. Le gain économique n’est pas apriori évident. Pour le lait des bovins et des caprins, nous dit J.-D. Vigne. Une piste à suivre tout en se demandant toutefois si le lait est une cause ou une conséquence de la domestication. Assujettir des animaux n’est certainement pas qu’affaire de biologie et d’éthologie (une espèce potentiellement domesticable) ni de technique (apprivoisement, enfermement, contrôle plus ou moins poussé, etc.). Il faut s’interroger sur la façon dont les populations humaines pensaient les animaux et sur les relations qu’elles souhaitaient entretenir avec eux. Il y a du cognitif là-dessous. J’ai gardé en mémoire une phrase de J.-P. Digard : « Les rapports des hommes avec les animaux ne sont pas si différents des rapports sociaux que les hommes entretiennent entre eux… » Ce désir d’appropriation, d’invention de nouvelles relations, s’est d’ailleurs prioritairement manifesté envers des animaux dont l’intérêt pratique immédiat n’était pas évident. Les Magdaléniens ont été les premiers à en faire la démonstration avec le chien et, dans mes propres fouilles à Chypre, j’ai pu me rendre compte, avec J.-D. Vigne, que la « domestication » ( ?) du chat était aussi fort ancienne et pouvait remonter aux débuts du Néolithique. Je ne sais si l’on peut déjà parler pour ces espèces d’« animaux de compagnie », mais voilà deux exemples qui montrent que la viande a peu à voir avec le processus de domestication. Au reste, on peut toujours discuter sur la place respective de la chasse et de l’élevage comme moyens d’approvisionnement alimentaire, mais il faudrait également mieux mesurer en quoi, chez les populations néolithiques, la chasse est aussi une activité symbolique, incontournable, un peu comme la guerre, dans la construction du statut de l’individu, une façon de marquer des points dans le jeu de la compétition sociale.
10On demeure admiratif devant les recettes mises au point par les Néolithiques, souvent avec des moyens rudimentaires, pour exploiter les divers milieux auxquels ils ont été confrontés (et dont M. Mazoyer a évoqué quelques exemples) : pratiques horticoles sur des terres naturellement fertilisées, systèmes de culture sur abattis-brûlis dans les milieux boisés, creusement de puits, manipulation de l’eau, peut-être dès le PPNB, conduisant à des systèmes hydrauliques et à des pratiques d’irrigation de plus en plus sophistiquées, comme on les perçoit déjà au IVe millénaire dans le Chalcolithique palestinien, canaux de drainage des marais de Kuk sur les Hautes Terres de Nouvelle-Guinée, systèmes de riziculture aquatique, construction de champs surélevés amazoniens, etc. Attention pourtant à ne pas avoir une vision trop évolutionniste de l’ouverture du paysage : défrichement ne veut pas dire déboisement et il est vraisemblable qu’au Néolithique et lors des périodes suivantes l’agriculture s’est combinée à une savante gestion des milieux forestiers. Par ailleurs, des reconquêtes forestières importantes ont eu lieu périodiquement. Vers la fin du Néolithique, lorsque au travail à bras se juxtapose dans l’Ancien Monde, avec l’attelage et l’araire, la pratique du labour, se constitue dès lors un parcellaire dont on doit souhaiter que les futures recherches nous révèlent les typologies.
11La maison n’est pas que le fruit de performances techniques, architecturales. Elle est bien plus que cela : un miroir des sociétés et un laboratoire de socialisation de l’individu. Plusieurs auteurs (Wilson, Watkins, Hodder, ici même A. Coudart) ont mis l’accent sur ce point. Produit social, la maison, par son découpage interne, les comportements que celui-ci entraîne, renvoie à des codes, des gestes, des représentations qui conditionnent la pensée de ceux qui y vivent (on retrouve là la notion d’habitus de Bourdieu). Reflet de la société donc, la maison nous montre la grande variabilité des expressions néolithiques : rondes (PPNA, Néolithique chinois), quadrangulaires et déjà pluricellulaires (dès le PPNB), longues maisons de Cayönü, de Nevali Çorı et du Rubané, énormes bâtiments du Néolithique final de l’Ouest ou d’Italie, véritables tours de force techniques. Avec l’aide de l’anthropologie, l’on peut tenter dès lors d’approcher les types d’organisation sociale : familles nucléaires, familles élargies, maisons communautaires, etc., mais aussi les formes émergentes du pouvoir : maisons de groupes dominants, maisons des hommes, bâtiments de l’élite, du culte, etc., encore que, dans l’interprétation de ces diverses productions, les controverses aillent bon train : je pense ici aux bâtiments de plan tripartite d’Eridu en Mésopotamie, prototypes des grands bâtiments urukéens, mais dont la destination, civile ou religieuse, fait débat.
Démographie, migrations, langues
12Si l’émergence des sociétés agricoles est un sujet stimulant, la question de leur propagation à travers le monde ne l’est pas moins, car elle renvoie à la fois au fonctionnement des mécanismes de diffusion et aux routes géographiques empruntées, celles-ci présentant souvent quelque incertitude (par exemple à propos de la néolithisation de l’Europe du Sud-Est, comme l’a montré C. Perlès). Ces expansions mettent en jeu de nombreux aspects : territoriaux, chronologiques, démographiques, génétiques, linguistiques, sur lesquels plusieurs auteurs se sont exprimés et qui, par ailleurs, ont donné lieu à une littérature abondante, souvent modélisante et à des positions quelquefois antagonistes. Dans cette grande question aux multiples facettes, l’un des points les plus intéressants me semble être l’éventuelle relation entre les grands berceaux du Néolithique et ce que l’on appelle parfois les « foyers secondaires » et dont nous ne savons pas toujours s’ils émergent par eux-mêmes ou par suite d’impulsions en provenance de foyers primaires. Je pense ici à l’Afrique – non pas l’Afrique marginale des côtes méditerranéennes, tôt néolithisée, mais le continent lui-même. Celui-ci adopte le blé, l’orge, chèvres et moutons du Proche-Orient, dans le courant du VIe millénaire par le couloir du Nil (et peut-être aussi la péninsule Arabique). Peut-être aussi reçoit-il le bœuf par le même canal, car nous nous interrogeons encore sur une domestication d’un aurochs dans le désert égyptien, en dépit des propositions de Wendorf et Gautier à partir des données ostéométriques de Nabta Playa et de Bir Kiseiba et des hypothèses génétiques de Bradley sur la souche africaine de certains bovins domestiques. Ce problème – indigénat ou non des bœufs domestiques africains – est d’autant plus aigu qu’il conditionne pour partie la chronologie d’apparition de la période bovidienne de l’art saharien. Cette interrogation refermée, on constate qu’en Afrique l’émergence agricole autochtone – mil (Pennisetum), riz africain, sorgho – est tardive (pas avant les IIIe-IIe millénaires) : invention indépendante ou emprunt des techniques de mise en culture avec application aux plantes indigènes ? De même, sur l’Indus, dans les horizons les plus anciens de Mehrgarh, semblent se mêler des influx levantins (par exemple engrain et amidonnier), mais aussi des tentatives autochtones de domestication de certaines espèces (orge, Bos indicus, le zébu). On doit donc, dans ces foyers secondaires, tenter de dégager la part respective du local et de l’acquis. Cela vaut notamment pour les espèces qui ont pu avoir plusieurs centres de domestication comme un seul foyer : c’est le cas des courges, des haricots, à la fois au Mexique et dans les Andes. Compliquant le tout, des fusions interviennent aussi entre tentatives locales et propagations plus ou moins rapides d’espèces déjà domestiquées.
13Venons-en aux tempos de la dispersion. J’ai, à propos de l’Europe, contrairement au modèle de propagation régulière évoqué par Ammerman et Cavalli-Sforza, mis l’accent sur certaines pauses dans la diffusion qui, parallèlement, s’opèrent en des points qui sont des lieux de remodelage culturel. J’ai parlé d’arythmie car il y a ainsi des secteurs où la mécanique « coince » quelque temps avant de repartir de plus belle : sur le plateau anatolien, sur le Danube, en Grèce de l’Ouest, dans la grande plaine du nord de l’Europe, selon des accalmies plus ou moins longues. Mais c’est peut-être le delta du Nil qui fournit l’exemple le plus étonnant de ces blocages, puisque les acquis du PPNB y feront antichambre pendant près de deux millénaires avant d’y être admis. On peut, dans ce cas précis, proposer pour expliquer ce refus momentané une hypothèse environnementale : dans le contexte de la vallée du Nil et de ses ressources, la production ne s’imposait pas aux épipaléolithiques locaux.
14Il en a certainement été de même au Japon tout au long du Jômon. Il est aussi des régions où ces refus n’ont jamais été levés, comme en Californie. À l’opposé, on ne peut qu’être surpris par la rapidité de certaines propagations : ainsi de l’expansion agricole bantou du lac Victoria jusqu’en Afrique du Sud : 3 500 kilomètres en un millénaire (mais, il est vrai, dans un contexte de l’âge du Fer). Une vitesse plus étonnante encore, dans le Pacifique, concerne, dans la seconde moitié du IIe millénaire, l’expansion Lapita depuis les îles de l’Amirauté jusqu’à Samoa : quelque 6 000 kilomètres en cinq siècles !
15Dans les régions où cette propagation s’est effectuée sur des terres vierges ou peu peuplées, la « colonisation », si l’on peut employer ce terme, s’en est trouvée facilitée. Ailleurs, il a bien fallu composer avec les autochtones. Bien des modèles, en Europe notamment, ont été proposés quant à ce face-à-face chasseurs-agriculteurs autour de la notion de frontière mouvante : cohabitation pacifique, adoption graduelle de la nouvelle économie (comme le modèle « dual » espagnol), mariages, métissages, acculturation, conflits, élimination physique, etc. Chacun de ces scénarios pèche certainement par réductionnisme. Sur toute la ceinture périphérique de l’Europe – Portugal, façade atlantique, régions de la mer du Nord et de la Baltique et jusqu’à l’Ukraine –, où des cultures mésolithiques étaient bien établies, des processus de contacts et d’échanges n’ont pu que survenir, favorisant ainsi une néolithisation pour partie par emprunts, comme l’a bien montré G. Marchand. Ces scénarios de voisinage et de percolation doivent évidemment être confortés par un parallélisme chronologique très strict. En Méditerranée occidentale notamment, où la littérature évoque régulièrement des processus d’acculturation, l’analyse au cas par cas de bien des sites montre assez souvent les difficultés à trouver de vraies interactions entre mésolithiques terminaux et premiers fermiers. Les constructions de modèles sont toujours stimulantes, mais ce sont les données de terrain qui doivent nous fixer sur leur crédibilité. Faute de quoi, l’archéologie fantasme.
16Personne ne nie qu’une sorte de « baby boom » a accompagné la révolution néolithique et l’expression « transition démographique néolithique » due à J.-P. Bocquet me semble heureuse. Encore faudrait-il mieux préciser si le point de départ en est la sédentarisation prénéolithique (natoufienne) ou les effets immédiats de la première agriculture dans le cadre de villages du PPNB (plutôt que du PPNA) voire encore les effets cumulés de plusieurs siècles de mise en culture, c’est-à-dire une perspective de temps long. Les archéologues ont toujours éprouvé pour les hypothèses paléodémographiques un double sentiment contradictoire d’attirance et de réticence. Attirance parce que la fiabilité de leurs interprétations passe inévitablement par une connaissance minimale des densités de population. La soif d’en savoir plus est donc réelle. Répulsion parce qu’ils en mesurent les écueils : appréciation de la contemporanéité des sites, de leur superficie à leurs divers stades d’évolution, de la composition des unités familiales, de l’ampleur des processus taphonomiques et de bien d’autres aspects. Déçus aussi de constater que les résultats des chercheurs les mieux intentionnés ont longtemps débouché, pour une région donnée, sur des propositions de populations allant du simple au quintuple (cf. le débat Renfrew/Branigan sur la Crète). Qu’anthropologues et statisticiens reprennent aujourd’hui la question, en utilisant des indicateurs paléodémographiques appliqués aux nécropoles, crée inévitablement une espérance qui, souhaitons-le, aboutira à des propositions chiffrées, lesquelles pourront être confrontées à leur tour aux données de la documentation non anthropologique, c’est-à-dire passées au crible de la critique archéologique.
17Avec la génétique et la linguistique appliquées aux temps néolithiques, nous entrons dans un champ spéculatif, c’est-à-dire dans une démarche qui n’est pas celle de l’archéologue puisqu’il s’agit le plus souvent de reconstructions fondées sur une approche régressive, forcément hypothétique. Dès lors, l’archéologue, tout au moins celui qui a pour principe de travailler sur les données matérielles, se trouve encore une fois pris en étau entre le plaisir de construire de grands scénarios historiques pour lesquels il est prêt à s’engager à côté de généticiens et de linguistes et en même temps le souci, en bon matérialiste, de ne pas trop partager avec eux des constructions peu vérifiables. D’où son embarras. Certes, l’archéologie montre clairement l’apparition et la dispersion de techniques, de plantes et d’animaux domestiques et de nombreux traits culturels à partir des épicentres mondiaux de la néolithisation. Il est tentant d’associer à ces diasporas des gènes, ceux des fermiers migrants, et les langues de ces locuteurs. D’admettre ensuite que ces dispersions néolithiques ont, par fragmentations successives, donné naissance aux grandes lignées génétiques du peuplement contemporain et aux principales familles de langues actuelles. Voilà qui semble une construction par filiation inscrite dans une sorte de logique évolutive. Là résident les fondements de la « Nouvelle Synthèse » – la dispersion du système agricole –, à vocation planétaire, soulignant le rôle clé, bien après l’apparition des Sapiens, des événements néolithiques dans les configurations génétiques et linguistiques d’époque historique (tableau synthétisé récemment par P. Bellwood). Sont donc interdisciplinairement mêlées culture matérielle, biologie et langues, un peu vues comme relevant en gros de mêmes temporalités, ce qui n’est d’ailleurs pas prouvé. Ce modèle « arborescent », évolutionniste, a subi un certain nombre de critiques, notamment du côté de la linguistique. S. Auroux a exprimé ici ses doutes sur l’existence d’une langue-mère, « concept mythique », les proto-langues, le recours aux migrations comme causes de changements linguistiques, les tentatives glottochronologiques et autres systèmes de datation des langues, le comparatisme des mots au lieu des correspondances phonétiques. Le modèle arborescent ne serait-il pas, comme il le dit, « une métaphore trompeuse » ? Associer les diasporas néolithiques, contrôlables par l’archéologie, et les diffusions des grandes familles de langues, plus spéculatives, peut de ce fait laisser dubitatif.
18La génétique a pour sa part, dans ses approches du Néolithique, procédé d’abord à partir de l’interprétation cartographique des marqueurs du sang dans les populations contemporaines. Mais la carte génique de l’Europe actuelle peut résulter d’un palimpseste dans la formation duquel la néolithisation n’est qu’un événement, si important soit-il. Or, d’autres périodes de la protohistoire et de l’histoire ont pu être fertiles en événements impliquant des goulots d’étranglement démographiques, parfois suivis de diffusions géniques d’importance. Cela vaut également pour les études concernant l’ADN mitochondrial et le chromosome Y des populations actuelles, à partir desquelles on spécule sur l’histoire du peuplement du continent européen, pour lequel l’interprétation sur la part à accorder au rôle du Néolithique a donné lieu à maints débats. A. Sanchez-Mazas nous a rappelé très honnêtement que les corrélations génétique et linguistique pouvaient donner des résultats concordants ou non.
19Finalement, l’issue la plus fiable reste l’espoir que nous mettons dans les études sur l’ADN ancien des Mésolithiques terminaux et des Néolithiques anciens. Quelques résultats sur les nécropoles rubanées et Alfold de Hongrie, d’Autriche et d’Allemagne, fondés sur l’ADN mitochondrial, suscitent des difficultés d’interprétation puisque les lignées de certains individus paraissent éteintes, ce qui montre la difficulté de vouloir à tout prix fournir des explications collant avec des modèles préétablis. Attendons.
Idéologie et pouvoir
20Nombreux sont les travaux qui, au cours de ces deux dernières décennies, ont mis l’accent sur la part du symbolique dans le processus de néolithisation et, de façon plus large, dans les sociétés néolithiques. Il est vrai que la documentation en ce domaine s’est, entre-temps, beaucoup enrichie. Aujourd’hui où les frontières entre nature et culture sont rediscutées, la néolithisation semble être un moment clé pour observer le « sauvage » et le social s’imbriquer dans des combinaisons étranges qu’on ne sait trop comment cataloguer : naturel et/ou domestique mixés, animalité dangereuse côtoyant bêtes dociles, morts manipulés, maquillés et réintégrés à l’espace des vivants, figurines sur lesquelles cohabitent des caractères masculins et féminins, fertilité et violence, etc. Rites et symboles semblent omniprésents dès l’amorce de la néolithisation (comme l’a souligné H. Hauptmann à propos des bâtiments cérémoniels de Göbekli et de Nevali Çorı) et le resteront d’ailleurs tout au long du Néolithique, avec des lieux spécifiques qui, mêlant probablement rituel et social, varieront au gré du temps et des cultures, qu’il s’agisse des grandes enceintes à fossés concentriques d’Europe, des henges britanniques, des temples de Malte ou des monuments surélevés comme le Monte d’Accoddi, en Sardaigne. Je pense que les plus imposants de ces monuments (Avebury, Stonehenge, Carnac) jouissaient dès l’époque d’une renommée qui s’étendait bien au-delà de leur propre région et étaient déjà des lieux d’agrégation, voire de pèlerinages prisés.
21Les sites anatoliens nous font signe puisqu’ils nous montrent, parmi leur sculpture, un tassement du bestiaire face à la montée de l’anthropomorphisme. Faut-il voir dans cet affichage l’autoglorification d’une espèce qui se sent désormais apte à maîtriser la matière vivante ? Mais cela pose dès lors un autre problème : pourquoi, alors précisément que la domestication autour de – 8000 arrive à son terme, cette statuaire anthropomorphe va-t-elle disparaître, pour ne réapparaître que trente à quarante siècles plus tard, avec les statues-menhirs ? Pourquoi ne se maintiendra alors qu’un anthropomorphisme mineur, celui des figurines, trop interprété à mon sens à travers le prisme du religieux ? Autant d’interrogations.
22Venons-en à la naissance du pouvoir. Évidemment, quand on voit comment l’histoire s’est déroulée, des premiers hameaux néolithiques jusqu’aux États centralisés, tout cela nous renvoie l’image d’une complexification croissante depuis des communautés égalitaires jusqu’à des modèles pyramidaux plus ou moins rigides. Avec quelque recul, une perspective évolutionniste globale est donc peu contestable. Cette trajectoire toutefois fut-elle linéaire, ou jalonnée de discontinuités, comme l’a fait observer J.-P. Demoule ? Le Néolithique proche-oriental nous offre un premier exemple de ces élites naissantes : ainsi, dès le PPNB, des leaders ou des dirigeants se sont probablement dégagés de la masse du commun pour gérer de très gros villages de plus de 10 hectares, comme Abu Hureyra ou Ain Ghazal, ou pour contrôler les flux d’échanges de pièces rares. On explique parfois le déclin du PPNB par la chute des réseaux de circulation qui irriguaient l’espace allant du Neguev au Zagros. Ce modèle de grosses localités ne se retrouvera pas lors de la diffusion du Néolithique ni en Grèce ni au-delà, un peu comme si les migrants ne souhaitaient pas, dans leur conquête de l’Ouest, transgresser certains seuils démographiques afin de rester dans un système « égalitaire ». Cela ne durera d’ailleurs pas longtemps puis qu’en Europe, dès – 4500, des inégalités transparaissent autant dans les tombes de Varna que dans les tumuli carnacéens, à travers les pièces de distinction de haute valeur thésaurisées par les défunts. La fabrication sociale de dominants semble dès lors devenue une constante au Néolithique. Même les tombes collectives des IVe et IIIe millénaires, dont le recrutement semble renvoyer une image plus « démocratique », reçoivent en fait, de mon point de vue, les dépouilles de sujets diversement positionnés sur l’échelle sociale, comme l’attestent les mobiliers qui accompagnent certains privilégiés. Au fond, la tombe communautaire, bâtiment cérémoniel à sa façon, n’est là que pour conforter l’emprise territoriale d’une communauté et pour la légitimer dans le temps par une accumulation régulière de disparus. Elle n’est pas forcément un espace d’expression « égalitaire ». Ainsi, à Malte, l’élite qui maîtrise la liturgie faisant fonctionner les temples est-elle totalement invisible dans le registre sépulcral.
23En Orient, par la suite, les processus conduisant à la ville et à l’État ont pu être variés et connaître des chemins divers. Le modèle centre/périphérie classiquement admis pour expliquer la diffusion du fait urbain par l’expansion urukéenne se trouve aujourd’hui contesté sur les bordures mésopotamiennes mêmes. Au Levant, on envisage plutôt l’apparition ou la dissolution des villes par des phénomènes cycliques d’accrescence ou de dilution de populations au gré des contextes sociopolitiques ou des facteurs environnementaux. Et, en Turquie du Sud-Est, on voit à la fin du IVe millénaire, à Arslantepe, s’instaurer une véritable administration locale dans un milieu pourtant peu urbanisé. Les trajectoires vers la ville et l’État ne sont certainement pas uniformes.
24Dans la constitution même du pouvoir, quel rôle a pu jouer la « manipulation de l’imaginaire », pour reprendre la formule de M. Godelier ? Cet auteur a proposé l’hypothèse selon laquelle la mise en condition des esprits aurait précédé les tentatives de contrôle de la production. Au fond, certains auraient tôt convoqué le sacré pour en faire un tremplin politique.
25On peut se demander si cette coexistence n’a pas été favorisée par la sédentarisation. Les communautés ont besoin du ciment de l’imaginaire, du rituel pour légitimer leur fonctionnement, leur reproduction. Ainsi, les natoufiens puis les PPNA, en se stabilisant, en organisant leur économie dans un cadre spatial hors des contraintes de la mobilité, ont dû élaborer au sein de chaque communauté une mythologie, une mémoire collective, vraie ou enjolivée, de référence. Il est certain que les personnes ou les groupes détenteurs de ce « savoir », de ces vérités, en raison même du charisme qu’ils exerçaient en cela, ont pu être tentés de conserver ce pouvoir, sinon de l’accroître. Les rituels néolithiques tels qu’on les entrevoit à partir du funéraire, du « cérémoniel » ou de l’iconographie renvoient à des notions diverses : la chasse, la guerre, des rites pouvant aller jusqu’au meurtre, le port d’attributs spécifiques (sceptres, diadèmes, haches d’apparat, objets bizarres comme le capovolto sarde des statues-menhirs ou les pièces abracadabrantes du dépôt de Mishmar). N’est-ce pas là autant de subterfuges liés à des pratiques de domination ? Bien longtemps après, Pharaon lui-même, en véritable magicien, ne se contente pas de dominer la production et sa gestion sociale, il installe la royauté sur un socle idéologique et se fait passer pour un dieu. Il ne personnifie pas seulement l’unité de l’Égypte : il en est l’âme. Finalement, le pouvoir aurait consisté d’abord à subjuguer. On n’est pas très loin de ces fidélités tournant à la servitude volontaire que A. Testart évoque avec les « morts d’accompagnement » et les meurtres rituels d’Ur.
L’héritage du Néolithique
26Évoquons d’abord l’héritage mythique du Néolithique. Notre culture gréco-romaine puis chrétienne nous a transmis du Néolithique une image dévaluée : on y voit le moment où l’homme et la femme – qu’ils s’appellent Pandore, Prométhée, Adam et Ève – défient les dieux. Cette curiosité insatiable de notre espèce est perçue comme une provocation à l’équilibre naturel. La punition consistera non seulement à travailler la terre pour survivre, mais à regretter éternellement ce paradis perdu paléolithique qui n’a jamais existé que dans des représentations mentales mais que certains anthropologues et préhistoriens considèrent toujours comme une société d’abondance. Au xixe siècle, sinon dès l’Antiquité, d’autres mythes ont perçu le Néolithique sous un jour plus laudatif : l’homme s’extirpe d’une sorte de barbarie originelle et le Néolithique est alors synonyme d’étape vers le progrès.
27Quel progrès ? On pourrait dresser, comme l’a fait P.-H. Gouyon (communication orale), la liste des acquis « positifs » : l’expérimentation et la transformation de la matière vivante, végétale ou animale, pour disposer de la sécurité alimentaire, des recettes techniques permettant à l’homme de s’affranchir des contraintes de l’environnement et de la pénibilité du travail, la création de surplus et de richesses améliorant les conditions naturelles et libérant des plages de loisir permettant, entre autres, un légitime épanouissement personnel et puis, plus globalement, une extension de la connaissance.
28De toutes ces initiatives débutées au Néolithique et prises au fil des siècles dans l’engrenage de la croissance et des avancées de la mécanisation et des biotechnologies, on peut retirer aujourd’hui un constat mitigé : un milliard d’individus ne mangent pas à leur faim, on assiste à la destruction des forêts et des poumons d’oxygène de la planète, à la destruction des espèces, à une paupérisation croissante par suite des concentrations du capital, à des inégalités énormes en particulier dans le secteur phare de souche néolithique, l’agriculture, livrée à des « modernisations » qui accroissent la spéculation et asservissent toujours plus les paysans. La libération tant attendue n’est pas venue. Le message du Néolithique a été dévoyé.
29Tâchons donc de le reconstruire. Au plan matériel, par un monde plus équitable, au développement moins anarchique et plus pondéré. Au plan affectif, peut-être, comme nous le suggère D. Lestel, en nous rapprochant toujours plus des animaux, qui pourraient être le dernier rempart contre le désarroi de l’homme dénaturé, et en trivialisant toujours plus la notion d’espèce.
30En définitive, si, au terme de ces journées et au-delà de l’ensemble des communications entendues, je devais retenir quelques points forts de cette réunion, j’en avancerais trois :
En dépit de l’accumulation des données factuelles, comprendre pourquoi l’homme s’est néolithisé n’est pas aussi simple qu’il y paraît. Les hypothèses en ce domaine sont trop souvent ramenées à une explication unique, matérialiste ou psychique. Or les facteurs semblent multiples, sociaux, biologiques, anthropologiques, économiques, et la domestication, souvent confondue avec la néolithisation, n’est qu’un des aspects de la question. Dans cette quête, l’archéologue précise des chronologies, établit des classifications (qui sont parfois des freins à la compréhension : par exemple, qu’est ce que le PPNA ? comment le définir, le classer ? est-il ou non néolithique ?). Mais sans doute manquons-nous encore d’une vision détaillée, berceau par berceau, de l’évolution de tous les aspects culturels ou matériels qui ont conduit au Néolithique. Un tel tableau nous donnerait une perspective historique globale permettant de confronter les spécificités de chacune de ces expériences et nous ferait mieux apprécier et respecter les trajectoires humaines dans toute leur diversité.
Un problème tout aussi passionnant que l’analyse des épicentres est celui des diffusions, c’est-à-dire la part d’interventions et de combinaisons réciproques entre les migrants ou leurs descendants et les autochtones. Là-dessus aussi le débat est encore ouvert. La « Nouvelle Synthèse », au demeurant séduisante et pour laquelle sont convoqués archéologues, généticiens et linguistes œuvrant main dans la main, est-elle une construction historique fiable ? Seul l’archéologue, aux prises avec les données, qu’il sait certes partielles et qualitatives, travaille en direct sur des documents d’époque. La paléogénétique s’y essaie et il est encore trop tôt pour en analyser les premiers résultats. En revanche, certains chercheurs se montrent très dubitatifs sur les reconstructions linguistiques On a peut-être trop cru aux sirènes de l’interdisciplinarité. Sans y renoncer, peut-être faudrait-il refonder celle-ci en prenant davantage en compte les limites de chaque discipline intervenante.
Enfin, sur un plan plus philosophique et prospectif, le Néolithique ne saurait être montré du doigt et perçu en permanence comme une faute. Voyons-le plutôt comme une avancée de la curiosité de l’homme dans l’exploration à la fois de son environnement et de lui-même. Vu de la sorte, il s’agit bien de ce que l’on pourrait appeler une « révolution humaniste », dans le sens où l’homme se lance dans la première grande tentative de son histoire pour repenser un ordre naturel multimillénaire et pour élargir sa propre responsabilité. On regrettera seulement que cette exploration, jamais achevée, ait conduit à des dérives dont nous n’avons pas fini de payer le prix. Puisse donc Sapiens revenir à plus de mesure et d’altruisme !
Auteur
Collège de France, Paris
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