L’émergence de l’agriculture et de la domestication en Chine
p. 65-85
Texte intégral
Qu’est-ce que le Néolithique ?
1Il y a plus de soixante-dix ans, pour la première fois, V. G. Childe [1935] proposa le concept de « révolution néolithique » pour décrire l’apparition dans l’histoire de l’humanité d’un nouveau mode de subsistance fondé sur la production alimentaire, la sédentarité, les outils de pierre polie et la poterie. Aujourd’hui, les archéologues ont accumulé une quantité impressionnante de données qui incitent à penser que ces traits majeurs de la culture néolithique se sont développés indépendamment les uns des autres, plutôt que par l’apparition simultanée d’un ensemble d’innovations. Tel qu’il a été observé dans différentes parties du monde, le processus de néolithisation a suivi un chemin très variable à travers le temps et l’espace ; il n’a obéi à aucun schéma séquentiel commun et universellement applicable ; il serait donc hasardeux de déterminer le développement néolithique à l’aide d’une check-list. De ce point de vue, la Chine ne fait pas exception.
2C’est en 1921 que le géologue suédois J. G. Andersson [1923] identifia le premier site néolithique de Chine, proche du village de Yangshao, au Mianxian, dans la province du Henan. Le site donna son nom à la culture de Yangshao (7000-5000 cal BP), qui se caractérise par sa poterie et ses outils de pierre polie. Jusque dans les années 1970, la culture de Yangshao était considérée comme le complexe néolithique le plus ancien de tous ; c’était avant la découverte, dans la vallée du fleuve Jaune, d’assemblages plus anciens de poteries et d’outils de pierre polie que l’on désigne souvent sous l’appellation de « cultures pré-Yangshao » (8500-7000 cal BP) [Shi 1992]. Privés d’une définition rigoureuse du concept de « néolithique », la plupart des archéologues chinois tenaient la poterie, les outils de pierre polie et la domestication des plantes et des animaux pour des caractéristiques clés de la culture néolithique. Cependant, ces dernières années, plusieurs découvertes nouvelles ont remis en question cette vision traditionnelle de la culture néolithique : à Miaoyan, au Guanxi, et à Yuchanyan, dans le Hunan, sont apparus des types très anciens de poterie dont la datation remonte à 19000-18000 cal BP [Wu et Zhao 2003]. Une solution largement adoptée par nombre d’archéologues consiste à considérer la première apparition de la poterie comme un marqueur permettant de définir le début de la période néolithique. Or ces vestiges céramiques étaient notamment associés à une technologie propre au Paléolithique tardif et ils ne manifestaient aucun changement notable dans la stratégie de subsistance. Apparemment, ce nouvel usage du terme « néolithique » est source de confusion ; il conviendrait donc de redéfinir le concept et d’énoncer les critères permettant de déterminer les cultures néolithiques dans les données archéologiques.
3Dans le contexte archéologique du Proche-Orient, de l’Europe et de l’Afrique, l’épithète « néolithique » est aujourd’hui plus volontiers réservé à des implications économiques et à la production alimentaire qu’à des innovations technologiques précises [par exemple : Thomas 1999 ; Karega-Munene 2003 ; Simmons 2007, p. 4-6]. Suivant cette approche, mon étude définit le Néolithique comme une révolution économique durant laquelle les populations ont appris à exploiter les ressources alimentaires d’une manière différente de celle des communautés de chasseurs-cueilleurs, grâce en partie à la domestication des plantes et des animaux. Ce nouveau mode économique est également associé à toute une série de progrès technologiques en matière d’outillage, de modes d’habitat et d’organisation sociale, qui se sont manifestés par la sédentarité ainsi que par l’utilisation d’un outillage lithique et de récipients céramiques.
4Dans ce chapitre, je décrirai le développement des principales caractéristiques du Néolithique et j’évoquerai le processus de néolithisation en Chine.
La transition vers le Néolithique
5Les caractéristiques majeures de la culture néolithique, parmi lesquelles figurent la poterie, les outils de pierre polie, la sédentarité et la domestication animale, sont apparues en Chine de façon indépendante les unes des autres au cours de plusieurs millénaires. Des céramiques, des outils de pierre taillée et des meules datant du Pléistocène final témoignent des premiers développements.
Les innovations au Pléistocène final (20000-11000 cal BP)
6La poterie. Les premières céramiques chinoises ont été découvertes à la fois en Chine du Nord et du Sud. Les tessons sont tous poreux, épais et cuits à basse température. En Chine méridionale, les tessons, datant tous du Pléistocène final, ont été découverts dans plusieurs grottes. Parmi ces découvertes, citons celles de Yuchanyan, au Daoxian, dans le Hunan, celles de Zengpiyan et de Miaoyan, à Guilin, dans le Guangxi, et celles de Xianrendong, à Wannian, dans le Jiangxi (fig. 1). La datation au radiocarbone des résidus organiques associés à la poterie a donné 16100-14500 cal BC (BA95057b, à Yuchanyan) et 17100-15400 cal BC (BA94137b, à Miaoyan) [Wu et Zhao 2003]. Il s’agit là des poteries les plus anciennes du monde. Le vase reconstitué de Yuchanyan est un pot à fond pointu mesurant 29 centimètres de hauteur et 31 centimètres de diamètre à l’ouverture (fig. 1, A) [Yuan 2002]. Dans la mesure où, sur ce site, les tessons étaient associés au riz, de nombreux archéologues en ont conclu que la cuisson du riz sauvage était à l’origine de la poterie [Lu 1999]. À Zengpiyan, les tessons correspondaient à la phase d’occupation la plus ancienne (12000-11000 cal BP), et le vase reconstitué est une marmite à fond arrondi (fig. 1, B). Les escargots (Cipangopaludina) abondaient dans les restes de faune. La meilleure façon d’extraire la chair des coquillage étant de les faire bouillir, on en a conclu que ces récipients servaient probablement à faire bouillir, entre autres, des coquillages [Institute of Archaeology 2003]. Les sites de Yuchanyan et de Zengpiyan correspondaient sans doute à des camps saisonniers, mais la durée d’occupation résidentielle doit avoir été relativement longue, comme le nécessitait le procédé de fabrication de la poterie à ses débuts.
7En Chine du Nord, les plus anciennes poteries, datant de 13080 ± 120 avant notre ère, ou 14304-12731 cal BC [Yasuda 2002, p. 139], ont été découvertes sur le site de Hutouliang, à Yangyuan, dans la province de Hebei (fig. 1). Les vases reconstitués sont des récipients à fond plat. La palynologie indique une grande majorité d’herbacées et d’arbustes (78-98 %), indices d’une végétation de steppe et d’un climat froid et aride. L’outillage lithique consiste en microlithes, outils sur éclats et outils pour travaux lourds ; les occupants du site de Hutouliang étaient apparemment des groupes itinérants de chasseurs-cueilleurs [Lu 1999, p. 34 ; Guo et Li 2002].
8En Chine, comme dans de nombreuses autres parties du monde, il apparaît clairement que la poterie a fait sa première apparition dans un contexte associé à des groupes de chasseurs-cueilleurs non-sédentaires [voir Rice 1999, p. 28-29].
9Outils de pierre polie et meules. Le site de Longwangchan (20000-15000 avant notre ère), au Yichuan, dans la province de Shaanxi, a livré l’outil de pierre polie le plus ancien de Chine : une sorte de pointe de schiste au bord aiguisé (fig. 1, C). Le site se niche au pied d’une colline de la rive occidentale du fleuve Jaune. L’assemblage lithique consiste en de nombreux microlithes, en plusieurs sortes d’outils sur éclats et en déchets de taille. Le site contenait aussi une petite meule, très usagée. Il est difficile de préciser les fonctions de l’outil en schiste et de la meule, mais la petite taille de cette dernière laisse penser qu’elle était facile à transporter (fig. 1, D).
10Longwangchan semble associé à dix-neuf autres sites paléolithiques dispersés le long d’un petit cours d’eau, le Huiluogou [Institute of Archaeology et Shaanxi Institute of Archaeology 2007]. Cet ensemble de sites semble avoir formé un système d’habitats abritant des groupes itinérants de chasseurs-cueilleurs ; Longwangchan devait être un camp saisonnier spécialisé dans la fabrication d’outils lithiques.
11Deux autres groupes de sites contenaient eux aussi des meules. Il s’agit de Xiachuan, au Qinshui (23900-16400 avant notre ère) [Wang et al. 1978], et de Shizitan, au Jixian (20000-10000 avant notre ère) [National Bureau of Cultural Relics 2004], tous deux situés dans la partie méridionale de la province de Shanxi (fig. 1). L’outillage lithique sur les deux sites consistait en microlithes et en outils sur éclats, indices d’une tradition paléolithique. À en juger par les traces d’usure, certaines meules de Xiachan ont servi à broyer des herbes [Lu 1993, p. 31], mais on n’a procédé à aucune analyse des résidus sur ces outils.
12Pour résumer, l’apparition de poteries au sein de communautés de chasseurs-cueilleurs, l’apparition d’outils de pierre polie et celle de meules se sont effectuées de façon quasi indépendante, comme autant d’innovations dans les assemblages de la fin du Paléolithique. Les groupes itinérants de chasseurs-cueilleurs du Pléistocène exploitaient une gamme étendue de ressources animales et végétales. Ces populations ont peut-être occupé les sites qui leur servaient de camps de base, y compris les grottes, sur de longues durées, en tout cas assez longtemps pour pouvoir produire de la poterie. L’apparition de ces nouvelles techniques ne semble pas avoir eu d’impact significatif sur le mode de subsistance et d’habitat de la culture paléolithique. Cependant, ces innovations suggèrent une tendance à privilégier une alimentation centrée sur la consommation de plantes et de coquillages, une stratégie de subsistance devenue dominante au début de l’Holocène.
Les développements au début de l’Holocène (11000-9000 cal BP)
13On n’a découvert qu’une poignée de sites datant des débuts de l’Holocène : Donghulin et Zhunnian, à Beijing ; Nanzhuangtou, à Xushui, dans la province de Hebei ; et Shangshan, à Pujiang, dans le Zhejiang (fig. 2). Ces sites ont livré un matériel réunissant de la poterie, un outillage lithique de petite dimension (dont des haches et des doloires), des lames et des meules. Parmi ces sites, Donghulin et Shangshan peuvent servir d’exemples du développement qui a eu lieu en Chine du Nord et du Sud.
14Donghulin (11000-9000 cal BP) [Zhou et You 1972 ; Archaeology Department et al. 2006] est situé sur la terrasse d’une rivière coulant dans un bassin montagneux. La palynologie du site révèle qu’au début de la période holocène (vers 10000-8200 avant notre ère) la couverture végétale comprenait un fort pourcentage (jusqu’à 55 %) de conifères et de feuillus dans lequel prédominaient le pin (Pinus), le chêne (Quercus) et le noyer (Juglans). Le pourcentage de poacées a augmenté pendant la seconde partie de l’occupation. D’une manière générale, le site de Donghulin se trouvait dans une région bénéficiant d’une couverture végétale mixte forestière et steppique ; la moyenne annuelle des températures était de 2 à 3 °C plus élevée qu’aujourd’hui [Hao et al. 2002]. Cet environnement naturel a fourni aux hommes de nouveaux types de plantes comestibles, en particulier des noix.
15Le site couvre une surface d’environ 3 000 m2 ; il surplombe de 25 mètres la rivière Qingshui actuelle, mais le cours d’eau était alors beaucoup plus haut et très proche du site. Les fouilles ont mis au jour des sépultures, des foyers, des trous de poteaux, des fosses à cendres, et quantité de vestiges dont des artefacts de pierre, d’os et de coquillage, ainsi que des restes végétaux et animaux. Aucune maison n’a été identifiée.
16L’outillage lithique comprend principalement des pierres taillées, dont des microlithes, des meules (dalles et broyeurs), des haches et des doloires de pierre polie. L’analyse de résidus d’amidon prélevés sur une meule et un broyeur indique qu’ils ont surtout servi à écraser des glands (Quercus sp.), lesquels abondaient dans la région au début de la période holocène, comme le démontre la palynologie [L. Liu et al., en préparation-b]. La céramique inclut des récipients à fond plat, des jarres et des bols. Elle est poreuse, de couleur brune, faite d’un mélange de sable et cuite à basse température (fig. 2, E). Les restes animaux consistent principalement en ossements de cervidés et coques de mollusques d’eau douce [Zhou et You 1972 ; Archaeology Department et al. 2006]. Donghulin était probablement un camp saisonnier, utilisé surtout en automne pour la pêche aux coquillages et aux crustacés, la chasse au cerf et la collecte de plantes comestibles dont des noix. Les caractéristiques du site et les artefacts découverts plaident pour une longue occupation. Ce type de stratégie de subsistance, associé à une réduction de la mobilité, correspond bien au principe des « stratégies de collecte » (collector strategies) tel que l’a défini L. Binford [1980] ; il a été adopté par les chasseurs-cueilleurs de l’Holocène dans de nombreuses régions du monde, comme par exemple durant la période Jômon, au Japon [Crawford 1998 ; Habu 2004].
17Récemment découvert, le site de Shangshan (vers 11400-8600 cal BP), dans la région du Yangzi Jiang inférieur (fig. 2), est à ce jour le seul site de plein air du début de l’Holocène en Chine méridionale. D’après la palynologie de la région, les conditions climatiques étaient alors chaudes et humides. Vers 10300-9000 cal BP, on constate une augmentation significative des arbres à feuilles persistantes et d’autres à feuilles caduques comme le chêne (Quercus, Cyclobalanopsis et Lithocarpus), le hêtre (Castanopsis) et le noisetier (Corylus) [Yi et al. 2003]. Apparemment, les occupants de Shangshan bénéficiaient d’un environnement subtropical et d’abondantes ressources en plantes comestibles.
18Le site de Shangshan, qui couvre 2 hectares, se trouve dans la plaine alluviale située en amont du fleuve Puyang, dans un bassin d’une dizaine de kilomètres de long entouré de collines. Sur une fouille de 1 800 m2, les archéologues ont découvert des trous de poteaux, des fosses de stockage et des habitations. Certaines fosses, assez profondes (plus de 70 centimètres), de forme régulière, devaient servir à entreposer des vivres ; d’autres, de moindre profondeur (environ 30 centimètres), contenaient des poteries intactes. Ces dernières étaient plus répandues durant la phase la plus ancienne de peuplement que lors des occupations plus récentes. Elles servaient peut-être de cachettes, ce qui permet d’envisager une utilisation saisonnière du site par des populations nomades. Un groupe de trous de poteaux a été découvert dans la couche supérieure, appartenant sans doute à une maison sur pilotis [Jiang et Liu 2006 ; Zhejiang Institute of Archaeology 2007]. Avec le temps, la dimension des fosses de stockage augmente et leurs formes gagnent en régularité [Jiang et Leping 2008, communication personnelle]. Ces phénomènes témoignent d’une sédentarité plus importante au fil de l’occupation de Shangshan.
19L’outillage lithique inclut principalement des lames, puis des meules (plus de cinq cents), quelques petites haches et des doloires de pierre polie. La forme dominante de la poterie est celle de jattes à fond plat (fig. 3, B). La plupart des récipients de la phase la plus ancienne sont modelés dans un mélange d’argile et de fibres ; lors des phases ultérieures, on note un plus grand nombre de céramiques faites à partir d’un mélange de sable ; certains récipients ont un pied annelé et perforé, ce qui les rend impropres au transport.
20La pâte des céramiques et l’argile brûlée contenaient du son calciné de riz et des feuilles. Ces restes représentent la trace d’exploitation du riz la plus ancienne pour le bassin inférieur du Yangzi Jiang. L’analyse des traces d’amidon prélevées sur plusieurs meules indique qu’elles servaient surtout à écraser des glands (Quercus sp.), entre autres plantes (dont des châtaignes d’eau et des tubéreuses) [L. Liu et al., en préparation-c]. D’après les traces de riz des poteries, le rachis des panicules inclut à la fois l’espèce domestique et l’espèce sauvage, ce qui témoigne d’une ébauche de maîtrise de la riziculture [Zheng et Jiang 2007] (fig. 3, C), bien que l’examen d’un plus grand nombre de spécimens soit nécessaire pour définir le niveau de domesticité du riz de Shangshan. Le site de Shangshan est proche d’une ancienne rivière qui devait fournir du poisson et des crustacés. Les zones humides devaient être l’habitat idéal du riz sauvage et d’autres plantes aquatiques, tandis que les zones sèches et les collines avoisinantes devaient fournir des tubéreuses, toutes sortes de graminées et des plantes nucifères. Si le riz faisait sans doute partie du régime des occupants, sa faible productivité ne lui permettait pas d’occuper une place prépondérante par rapport à d’autres plantes comestibles, comme l’a laissé entendre l’étude expérimentale de Lu [2006]. La présence d’un nombre important de meules et de récipients céramiques est sans doute liée à la préparation, à la cuisson et au stockage de diverses plantes comestibles (dont le riz et les glands) d’une longue durée de conservation. Ces plantes devaient fournir, entre autres, une abondance de féculents, encourageant un mode de vie sédentaire.
21Pour résumer, les chasseurs-cueilleurs du début de la période holocène s’étaient lancés dans l’exploration intensive de plantes comestibles, comprenant surtout des noix et des céréales (riz sauvage et millet). Leurs sites servaient apparemment d’habitats saisonniers, mais leur degré de sédentarité a augmenté avec le temps. Ce processus est particulièrement évident sur le site de Shangshan. Les habitants devaient recourir à des stratégies de collecte afin d’optimiser leurs capacités d’approvisionnement. Cependant, en raison de l’absence d’étude sur les schémas régionaux de « peuplement-subsistance », nous ne savons que peu de chose sur la manière dont ils organisaient leur mobilité logistique.
Premiers développements néolithiques durant l’Holocène moyen (9000-7000 cal bp)
22Les données archéologiques de l’Holocène moyen en Chine témoignent du développement de particularités clés qui caractériseront définitivement la culture néolithique, à savoir la sédentarité et la domestication des plantes et des animaux. Ces collections des débuts du Néolithique résultent de découvertes effectuées dans une vaste région. Il s’agit de la culture Xinglongwa, dans la vallée du Liao ; des cultures Cishan-Beifudi, Houli, Peiligang et Baijia-Dadiwan, dans la région du fleuve Jaune ; et des cultures Xiaohuangshan-Kuahuqiao et Pengtoushan-Lower Zaoshi, dans la région du Yangzi Jiang. En Chine du Sud, plusieurs sites de grottes ont été découverts dans la région nord du Guangxi, ainsi que des amas de coquillages comme à Dingshishan, dans la région de la rivière des Perles (Zhu Jiang). Ces sites de Chine méridionale étaient occupés par des chasseurs-cueilleurs ; on n’y a retrouvé aucune trace d’activité agricole (fig. 4).
23Certaines de ces zones d’habitat des débuts du Néolithique étaient entourées de fossés à l’intérieur des quels les maisons étaient disposées de façon ordonnée (par exemple à Xinglongwa et Xinglonggou, dans la région de la rivière Liao). Ces sites couvraient une superficie supérieure à ceux de la période antérieure, le plus grand mesurant 30 hectares (Tanghu, province de Henan, culture Peiligang) [Henan Cultural Relics Management Bureau et Zengzhou Archaeological Institute 2008]. Dans les zones résidentielles, les structures de stockage étaient communes ; les zones funéraires étaient souvent proches des maisons, dont le sous-sol recelait parfois des sépultures (fig. 5A-B), comme par exemple sur le site de Xinglongwa [Institute of Archaeology 1997]. On y fabriquait une grande variété de récipients céramiques, dont certains avaient de longs pieds, incompatibles avec un mode de vie nomade (fig. 5C).
24Les activités rituelles devenaient elles aussi de plus en plus complexes. Par exemple, les sites de la culture Xinglongwa de Mongolie intérieure ont livré des figurines féminines en argile et des masques faits de coquillages, de pierre et de crânes humains (fig. 5E-H) [L. Liu 2007]. À Jiahu, dans le Henan, certaines tombes contenaient les flûtes les plus anciennes faites dans un cubitus de grue du Japon ; on note aussi la présence de carapaces de tortue contenant des galets qui servaient peut-être de crécelles, ou bien d’instruments de divination [Henan Institute of Cultural Relics 1999] (fig. 5I). Pour autant, rien ne témoigne d’une quelconque stratification sociale institutionnalisée durant cette période [L. Liu 2004].
25Le riz domestique a été identifié à Jiahu, dans le Henan (culture de Peiligang), et à Kuahuqiaro, dans le Zhejiang [L. Liu et al. 2007]. Du millet commun et du millet chinois domestiqués ont été découverts à Xinglonggou, en Mongolie intérieure (culture de Xinglongwa) [Zhao 2004], et à Dadiwan, dans le Gansu (culture de Dadiwan) [C. Liu 2006].
26Le porc et le chien figuraient parmi les restes d’animaux domestiques. Les premiers cochons domestiqués ont été découverts à Jiahu et à Kuahuqiao. De nombreux indices ont permis de les identifier : entre autres, une troisième molaire de petite taille (inférieure à 40 millimètres), des mandibules à l’alignement déformé, une courbe d’abattage portant à 50 % le nombre d’animaux tués entre l’âge de un et deux ans, la haute fréquence d’hypoplasie de l’émail dentaire (LEH) observée sur les couronnes des dents de cochon, la proximité dans la chaîne alimentaire entre humains et suidés dans les aires de peuplement d’après l’analyse des isotopes stables des ossements humains et animaux [Yuan et Flad 2002 ; Luo 2007].
27Les premiers chiens domestiqués ont été découverts à Jiahu [Henan Institute of Cultural Relics 1999], à Kuahuqiao, dans le Zhejiang [Zhejiang Institute of Archaeology et Xiaoshan Museum 2004], à Cishan, dans le Hebei [Zhou 1981], et à Dadiwan, dans le Gansu [Qi et al. 2006]. Une rangée de molaires plus courtes (à Kuahuqiao) et des squelettes complets de chiens inhumés dans des cimetières ou à proximité des maisons (Jiahu et Cishan) apportent des preuves de cette domestication.
28Il convient de préciser que de nombreux animaux dont on datait la domestication des débuts du Néolithique chinois ont été en réalité introduits dans le pays à une époque plus tardive. Ces animaux incluent les ovi-caprins (chèvre, mouton), les bovins, le buffle (Bubalus bubalis) et le cheval [Flad et al. 2007 ; Yang et al. 2008].
29Malgré la présence, au début du Néolithique, du riz, du millet, du porc et du chien domestiques, l’agriculture ne jouait pas durant cette phase un rôle prépondérant dans les stratégies de subsistance. Les activités de chasse et de cueillette restaient primordiales. En faveur de cette affirmation, citons la découverte de quantité de meules sur de nombreux sites du début du Néolithique (fig. 5J) [L. Liu 2008] ; les traces d’usure et l’analyse des résidus prélevés sur certains outils à Shandong [Wang 2008] et à Henan [L. Liu et al., en préparation-a] démontrent que le gland restait l’élément essentiel de la préparation culinaire.
30Si de nombreuses unités de peuplement semblent correspondre à des villages permanents abritant une population sédentaire, certains sites plus réduits peuvent avoir été des lieux d’occupation saisonnière pour la collecte de types particuliers de denrées alimentaires. Beifudi, dans le Hebei, en offre un exemple [Duan 2007] (fig. 4) ; il s’agit d’un petit site d’habitat proche d’une région montagneuse. Les seuls restes organiques découverts sont les glands et les noix ; quelques récipients céramiques et outils de pierre semblent avoir été enfouis dans une zone de traitement des aliments. Un type de marmite, la céramique yu, souvent associée à des supports indépendants, y était apparemment fabriquée de façon à pouvoir être transportée (fig. 5D). Ce site a pu être utilisé pour la collecte de noix, ce qui expliquerait pourquoi il n’était occupé que de façon saisonnière.
31En général, la plupart des sites d’habitat datant de la période 9000-7000 cal BP présentent les caractéristiques d’une culture néolithique telle que nous l’avons définie. Cependant, ces populations des débuts du Néolithique dépendaient encore lourdement de la nature sauvage pour leur alimentation, notamment de la collecte de noix, qui allait en s’intensifiant. Ce phénomène soulève d’autres questions : ces populations des débuts du Néolithique géraient-elles le cycle de production, ce qui indiquerait une ébauche d’arboriculture, ou se contentaient-elles d’exploiter les ressources naturelles à l’état sauvage ? Comme le démontrent de nombreuses publications dédiées à l’ethnographie et à l’archéologie, la maîtrise de l’arboriculture a été à l’origine d’une intensification du rapport plante-nourriture dans de nombreuses parties du monde [Nishida 1983 ; Shipek 1989 ; Harrison 1996 ; Denham 2004]. Une recherche plus poussée dans ce domaine permettrait de mieux appréhender les débuts du Néolithique en Chine.
Développement et expansion au Néolithique moyen (7000-5000 cal bp)
32La période du Néolithique moyen se caractérise par le développement extensif de villages de fermiers sédentaires à travers la contrée. On note une densité accrue de peuplement, comme en témoigne le nombre croissant de sites, dont le plus large couvre une superficie de 100 hectares [L. Liu 2006]. Les populations colonisent les régions périphériques du Nord, de l’Ouest et du Sud, atteignant Taiwan (culture de Dapenkeng) vers 4000 avant notre ère (fig. 6) [Jiao 2007].
33Si l’on a découvert un grand nombre d’outils agricoles, les meules (dalles et galets) ont graduellement disparu, surtout dans les zones alluviales. Ces outils semblent avoir été utilisés plus longtemps dans les régions montagneuses, ce qui incite à penser que l’économie du gland a conservé sa place traditionnelle dans la stratégie de subsistance [L. Liu 2008].
34Les preuves abondent d’une complexité sociale accrue, dont témoigne en particulier la construction d’espaces rituels et de tombes d’élite au sein de la culture de Hongshan, dans la région de la rivière Liao [Barnes et Guo 1996]. Ces constructions attestent l’existence d’activités rituelles institutionnalisées et d’une hiérarchie sociale dans le mode d’inhumation. Dans la région du fleuve Jaune, la culture Yangshao démontre elle aussi l’émergence d’une société complexe, comme le prouvent la construction d’habitats fortifiés et d’une architecture publique ainsi que la manufacture et la circulation de produits d’exception tels que le jade [L. Liu 2004].
Conclusion
35En Chine, entre l’apparition de la poterie (vers 19000 cal BP) et l’émergence des cultures néolithiques (9000-7000 cal BP), il s’est déroulé environ dix millénaires. L’évolution significative des systèmes de « subsistance-peuplement » ne s’est produite qu’à partir des débuts de l’Holocène. De façon très similaire à ce qui s’est passé dans d’autres parties du monde, la révolution néolithique en Chine a eu lieu dans des zones abondant en faune et en flore riches et diversifiées. Si la domestication des plantes et des animaux a débuté vers 9000-8000 cal BP, la chasse et la cueillette, combinées à une modeste production vivrière, sont demeurées la stratégie essentielle de subsistance pendant les millénaires qui ont précédé le développement de l’agriculture intensive.
Bibliographie
Des DOI sont automatiquement ajoutés aux références bibliographiques par Bilbo, l’outil d’annotation bibliographique d’OpenEdition. Ces références bibliographiques peuvent être téléchargées dans les formats APA, Chicago et MLA.
Format
- APA
- Chicago
- MLA
Références bibliographiques
Andersson J. G. (1923), « An early Chinese culture », Bulletin of the Geological Survey of China, 5, p. 1-68.
Archaeology Department, PKU, Archaeology Center, PKU, et Beijing Institute of Archaeology (2006), « Beijingshi Mentougouqu Donghulin shiqian yizhi [The Donghulin prehistoric site in Mentougou, Beijing] », Kaogu, 7, p. 3-8.
10.1080/00438243.1996.9980341 :Barnes G. et Guo D. (1996), « The ritual landscape of “Boar Mountain” basin : The Niuheliang site complex of North-Eastern China », World Archaeology, 28, p. 209-219.
Binford L. R. (1980), « Willow smoke and dogs’tails : Hunter-gatherer settlement systems and archaeological site formation », American Antiquity, 45, p. 4-20.
Childe V. G. (1935), « Changing aims and methods in prehistory », Proceedings of the Prehistoric Society, 1, p. 1-15.
Crawford G. W. (1998), « Scheduling and sedentism in the prehistory of Northern Japan », in Rocek T. R. et Bar-Yosef O. (éd.), Seasonality and Sedentism : Archaeological Perspectives from Old and New World Sites, Cambridge, MA, Peabody Museum of Archaeology and Ethnology, Harvard University, p. 109-128.
10.1080/0043824042000303791 :Denham T. (2004), « The roots of agriculture and arboriculture in New Guinea : Looking beyond Austronesian expansion, Neolithic package and indigenous origins », World Archaeology, 36, p. 610-620.
Duan H. (2007), Beifudi, Beijing, Wenwu Press.
10.1016/S1571-0866(07)09012-4 :Flad R., Yuan J. et Li S. (2007), « Zooarcheological evidence of animal domestication in northwest China », in Madsen D. B., Chen F.-H. et Gao X. (éd.), Late Quaternary Climate Change and Human Adaptation in Arid China, Amsterdam, Elsevier, p. 167-203.
Guo R. et Li J. (2002), « The Nanzhuangtou and Hutouliang sites : Exploring the beginnings of agriculture and pottery in North China », in Yasuda Y. (éd.), The Origins of Pottery and Agriculture, New Delhi, Roli Books.
Habu J. (2004), Ancient Jomon of Japan, Cambridge, Cambridge University Press.
Hao S., Ma X., Xia Z., Zhao C., Yuan S. et Yu J. (2002), « Beijing Zhaitang Donghulin Quanxinshi zaoqi yizhi de Huangtu Paomian [The Early Holocene Loess section in the Donghulin site near Zhaitang in Beijing] », Acta Geologica Sinica, 76, p. 420-430.
Harrison R. J. (1996), « Arboriculture in Southwest Europe : dehesas as managed woodlands », in Harris D. R. (éd.), The Origins and Spread of Agriculture and Pastoralism in Eurasia, Londres, UCL Press, p. 363-367.
Henan Cultural Relics Management Bureau et Zhengzhou Archaeological Institute (2008), « Henan Xinzheng Tanghu yizhi Peiligang wenhua yicun fajue jianbao [Brief report of excavation at the Peiligang culture site at Tanghu in Xinzheng, Henan] », Kaogu, 5, p. 3-20.
Henan Institute of Cultural Relics (1999), Wuyang Jiahu, Beijing, Kexue Press.
Institute of Archaeology, Cass (1997), « Neimenggu Aohanqi Xinglongwa juluo yizhi 1992 nian fajue jianbao [Report of excavation at Xinglongwa site in Aohanqi, Inner Mongolia, 1992] », Kaogu, 1, p. 1-26.
Institute of Archaeology, Cass (2003), Guilin Zengpiyan, Beijing, Wenwu Press.
Institute of Archaeology, Cass, et Shaanxi Institute of Archaeology (2007), « Shaanxisheng Yichuanxian Longwangchan yizhi [The Longwangchan site in Yichuan county, Shaanxi province] », Kaogu, 7, p. 3-8.
10.1017/S0003598X00093674 :Jiang L. et Liu L. (2006), « New evidence for the origins of sedentism and rice domestication in the Lower Yangzi River, China », Antiquity, 80, p. 1-7.
Jiao T. (2007), The Neolithic of Southeast China, Youngstown, NY, Cambria Press.
Karega-Munene (2003), « The East African Neolithic : A historical perspective », in Kusimba C. et Kusimba S. (éd.), East African Archaeology : Foragers, Potters, Smiths, and Traders, Philadelphie, University of Pennsylvania Museum of Archaeology and Anthropology, p. 17-32.
Liu C. (2006), « Dadiwan yizhi zhiwu yicun jianding baogao [Identification of plant remains from the Dadiwan site] », in Gansu Institute of Cultural Relics and Archaeology (éd.), Qin’an Dadiwan, Beijing, Wenwu Press, p. 914-916.
10.1017/CBO9780511489624 :Liu L. (2004), The Chinese Neolithic : Trajectories to Early States, Cambridge, Cambridge University Press.
Liu L. (2006), « Zhiwuzhi taoqi, shizhufa ji taoqi de qiyuan : kuawenhua de bijiao [Fiber-tempered pottery, stone-boiling cooking, and the origins of pottery : a cross-cultural approach] », in Department of Archaeology, NWU (éd.), Xibu Kaogu [Archaeology in West China], Xi’an, Sanqin Press, p. 32-42.
Liu L. (2007), « Early figurations in China : ideological, social and ecological implications », in Renfrew C. et Morley I. (éd.), Image and Imagination : A Global Prehistory of Figurative Representation, Cambridge, The McDonald Institute for Archaeological Research, Cambridge University, p. 271-286.
Liu L. (2008), « Zhongguo shiqian de nianmo shiqi, jianguo caiji, dingju ji nongye qiyuan [Grinding stones, nut collection, and origins of sedentism and agriculture in prehistoric China] », in Editorial Broad of « Essays for the Celebration of Ping-ti Ho’s 90th Birthday » (éd.), He Ping-ti Xiansheng Jiushi Shouqing Wenji [Essays for the Celebration of Ping-ti Ho’s 90th Birthday], Xi’an, Sanqin Press, p. 105-132.
Liu L., Lee G. A., Jiang L. et Zhang J. (2007), « Evidence for the early beginning (c. 9000 cal. BP) of rice domestication in China : a response », The Holocene, 17, p. 1 059-1 068.
Liu L., Field J., Fullagar R. et Bestel S., en préparation-a, « Functional analyses of grinding stones from the early Neolithic Peiligang culture, China ».
Liu L., Field J., Fullagar R., Zhao C. et Chen X., en préparation-b, « A functional analysis of grinding stones from Donghulin, North China ».
Liu L., Field J., Weisskopf A., Webb J., Jiang L., Wang H. et Chen X., en préparation-c, « The exploitation of acorn and rice, and the transition to sedentism in early Holocene Lower Yangzi River, China ».
Lu T. L.-D. (1999), The Transition from Foraging to Farming and the Origin of Agriculture in China, Oxford, Archaeopress (BAR International Series).
10.1353/asi.2006.0022 :Lu T. L.-D. (2006), « The occurrence of cereal cultivation in China », Asian Perspectives, 45, p. 129-158.
Luo Y. (2007), Zhongguo Gudai JiazhuYanjiu [Domesticated Pigs in Ancient China], [PhD dissertation, Beijing, Chinese Academy of Social Sciences], Beijing.
National Bureau of Cultural Relics (2004), « Shanxi Jixian Shizitan Jiushiqi shidai yizhiqun [The Paleolithic Shizitan site cluster in Jixian, Shanxi] », in National Bureau of Cultural Relics (éd.), Zhongguo Zhongyao Kaogu Faxian [Major Archaeological Discoveries in China in 2005], Beijing, Wenwu Press, p. 5-9.
10.1016/0278-4165(83)90012-0 :Nishida M. (1983), « The emergence of food production in Neolithic Japan », Journal of Anthropological Archaeology, 2, p. 305-322.
Qi G., Lin Z. et An J. (2006), « Dadiwan yizhi dongwu yicun jianding baogao [Identification of faunal remains from the Dadiwan site », in Gansu Institute of Archaeology (éd.), Qin’an Dadiwan, Beijing, Wenwu Press.
Rice P. M. (1999), « On the origins of pottery », Journal of Archaeological Method and Theory, 6, p. 1-51.
Shi X. (1992), « The discovery of the Pre-Yangshao culture and its significance », in Aikens C. M. et Rhee S. N. (éd.), Pacific Northeast Asia in Prehistory : Hunter-Fisher-Gatherers, Farmers, and Sociopolitical Elites, Pullman, Washington State University Press, p. 125-132.
Shipek F. C. (1989), « An example of intensive plant husbandry : the Kumeyaay of Southern California », in Harris D. R. et Hillman G. C. (éd.), Foraging and Farming : The Evolution of Plant Exploitation, Londres, Unwin Hyman, p. 159-170.
Simmons A. H. (2007), The Neolithic Revolution in the Near East, Tucson, The University of Arizona Press.
10.4324/9780203069561 :Thomas J. (1999), Understanding the Neolithic, Londres et New York, Routledge.
Wang Q. (2008), Haidai Diqu Shiqian Shiqi Mopan, Mobang Yanjiu [Functional Analyses of Prehistoric Stone Slabs and Mullers in the Haidai Region], [PhD dissertation, Jinan, Shandong University], non publ.
Wang J., Wang X. et Chen Z. (1978), « Xiachuan wenhua – Shanxi Xiachuan yizhi diaocha baogao [The Xiachuan Culture – Survey report of the Xiachuan site in Shanxi] », Kaogu Xuebao, 3, p. 259-288.
Wu X. et Zhao C. (2003), « Chronology of the transition from Palaeolithic to Neolithic in China », The Review of Archaeology, 24, p. 15-20.
Yang D., Liu L., Chen X. et Speller C. F. (2008), « Wild or domesticated : Ancient DNA examination of water buffalo remains from north China », Journal of Archaeological Science, p. 2778-2785.
Yasuda Y. (2002), « Origins of pottery and agriculture in East Asia », in Yasuda Y. (éd.), The Origins of Pottery and Agriculture, New Delhi, Roli Books, p. 119-142.
Yi S., Saito Y., Zhao Q. et Wang P. (2003), « Vegetation and climate changes in the Changjiang (Yangtze River) Delta, China, during the past 13,000 years inferred from pollen records », Quaternary Science Reviews, 22, p. 1501-1519.
Yuan J. (2002), « Rice and pottery 10,000 yrs. BP at Yuchanyan, Dao county, Hunan province », in Yasuda Y. (éd.), The Origins of Pottery and Agriculture, New Delhi, Roli Books, p. 157-166.
Yuan J. et Flad R. (2002), « Pig domestication in ancient China », Antiquity, 76, p. 724-732.
Zhao Z. (2004), « Cong Xinglonggou yizhi fuxuan jieguo tan Zhongguo beifang hanzuo nongye qiyuan wenti [The origins of dry-land agriculture in north China based on the flotation results from the Xinglonggou site] », in Nanjiang University (éd.), Dongya Kaogu, Beijing, Wenwu Press, p. 188-199.
Zhejiang Institute of Archaeology (2007), « Zhejiang Pujiangxian Shangshan yizhi fajue jianbao [Brief report of excavation at Shangshan in Pujiang, Zhejiang] », Kaogu, 9, p. 7-18.
Zhejiang Institute of Archaeology et Xiaoshan Museum (2004), Kuahuqiao, Beijing, Wenwu Press.
Zheng Y. et Jiang L. (2007), « Shangshan yizhi de gudao yicun jiqi zai daozuo qiyuan yanjiushang de yiyi [Significance of the ancient rice remains from Shangshan site in the study of origins of rice domestication] », Kaogu, 9, p. 15-22.
Zhou B. (1981), « Hebei Wu’an Cishan yizhi de dongwu guhai [Faunal remains from the Cishan site in Wu’an, Hebei] », Kaogu Xuebao, 3.
Zhou G. et You Y. (1972), « Beijing Donghulincun de xinshiqi shidai muzang [Neolithic burials from Donghulin in Beijing] », Kaogu, 6, p. 12-15.
Auteur
La Trobe University, Melbourne
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
The Asian side of the world
Editorials on Asia and the Pacific 2002-2011
Jean-François Sabouret (dir.)
2012
L'Asie-Monde - II
Chroniques sur l'Asie et le Pacifique 2011-2013
Jean-François Sabouret (dir.)
2015
The Asian side of the world - II
Chronicles of Asia and the Pacific 2011-2013
Jean-François Sabouret (dir.)
2015
Le Président de la Ve République et les libertés
Xavier Bioy, Alain Laquièze, Thierry Rambaud et al. (dir.)
2017
De la volatilité comme paradigme
La politique étrangère des États-Unis vis-à-vis de l'Inde et du Pakistan dans les années 1970
Thomas Cavanna
2017
L'impossible Présidence impériale
Le contrôle législatif aux États-Unis
François Vergniolle de Chantal
2016
Sous les images, la politique…
Presse, cinéma, télévision, nouveaux médias (xxe-xxie siècle)
Isabelle Veyrat-Masson, Sébastien Denis et Claire Secail (dir.)
2014
Pratiquer les frontières
Jeunes migrants et descendants de migrants dans l’espace franco-maghrébin
Françoise Lorcerie (dir.)
2010