Les rituels, performativité et dynamique des pratiques sociales
p. 127-146
Note de l’éditeur
Reprise du no 43 de la revue Hermès, Rituels, 2005
Texte intégral
1Les êtres humains ne se font pas comprendre seulement par le langage, ils communiquent aussi par le corps et par ses diverses formes d’expression et de représentation. Les rituels sont des actions dans lesquelles la mise en scène et la représentation du corps humain occupent le rôle central. Par les rituels, des communautés humaines se créent, des passages à l’intérieur de celles-ci et d’une communauté à l’autre s’organisent1. Les rituels diffèrent des formes purement langagières de communication, car ils constituent des dispositifs sociaux dans lesquels il y a création d’ordre et de hiérarchie par le biais d’une action sociale commune qui fait sens. Phénomènes sociaux complexes, les rituels sont un objet d’étude pour de nombreuses disciplines scientifiques, mais il n’existe ni théorie communément acceptée ni même de définition des rituels au niveau de la recherche internationale. Cependant, on s’accorde aujourd’hui généralement pour penser qu’il n’est pas souhaitable de privilégier une approche théorique au détriment de la multiplicité et de la richesse des perspectives. Il importe de thématiser la variété des points de vue afin d’aborder dans toute leur complexité les rituels et leur étude.
2Un exemple suffira à démontrer toute la puissance des rituels en termes de communication : celui de la mort et des funérailles du pape Jean-Paul II. Dans un laps de temps très bref, on assista à la mise en scène et à la représentation de nombreux rituels ; des millions d’êtres humains se rendirent à Rome afin d’être présents physiquement et de prendre une part active au déroulement du processus rituel. Même si tous n’étaient pas parties prenantes dans ces rituels, ils participaient, par la perception et l’assimilation de la réalité médiatique, au déroulement d’un rituel et partageaient des images qui devaient être comprises et interprétées. Il se forma donc une communauté limitée dans sa durée, formée d’êtres différents qui appartenaient à des cultures hétérogènes.
3Dans le contexte de l’importance croissante de l’individualisme* et de l’idée de l’autodétermination du sujet dans les sociétés modernes, certains théoriciens pensent que les rituels sont superflus et peuvent être remplacés par d’autres pratiques sociales. Une telle position ne résiste pas à l’analyse, même dans une acception très traditionnelle du rituel. Aujourd’hui comme hier, la vie en communauté n’est pas possible sans rituel ni ritualisation. Tout changement, toute réforme d’une institution ou d’une organisation nécessite une modification des rituels. Les rituels sont des produits de l’histoire et de la culture ; la culturalité des phénomènes sociaux et l’historicité de l’étude des rituels se superposent dans notre perception (Wulf 2002, 2004, 2006). Car les rituels sont également une construction de la recherche qui pense et analyse les pratiques sociales comme des rituels.
Histoire et rituel
4Historiquement, on distingue dans la recherche internationale sur les rituels quatre positions. Pour la première, les rituels sont principalement étudiés dans le contexte de la religion, du mythe et de la culture : ainsi chez James Frazer (1996), Rudolf Otto (1979), Mircea Eliade (1959). La seconde considère que les rituels servent à analyser les structures et les valeurs de la société. La recherche vise dans ce cadre à dégager le rapport entre les rituels et la structure sociale (Durkheim, 1968 ; van Genepp, 1981 ; Turner, 1966). Dans le troisième courant, les rituels sont lus comme des textes ; l’objectif est de décoder la dynamique culturelle et sociale de la société et d’analyser l’importance des pratiques rituelles dans la symbolisation culturelle et la communication sociale (Geertz, 1973 ; Goffman, 1974 ; Sahlins, 1976). De nombreuses recherches sur la pratique des rituels et des ritualisations s’appuient sur ces résultats (Bell, 1992 ; Grimes, 1995 ; Turner, 1982) et préparent le courant suivant. Ce quatrième courant souligne essentiellement l’aspect pratique et performatif de la mise en scène des rituels. L’observation se concentre sur les formes de l’agir rituel qui permettent aux communautés de se former, de se maintenir, de négocier leurs conflits (Bourdieu, 1972 ; Schechner, 1977 ; Wulf et al., 2004 a, 2004 b)2.
5Les tenants de cette dernière position conçoivent les « rituels » comme des dispositifs incarnés, dont le caractère performatif* crée les communautés et leur permet de régler leurs conflits. Par le biais de l’action rituelle, les institutions inscrivent leurs objectifs, les valeurs et les normes sociales dans les corps. Il se constitue ainsi un savoir rituel pratique qui est un présupposé de la performativité de l’action rituelle.
Les rituels dans la culture moderne
6Dans la situation politique actuelle, marquée par les débats sur le déclin du social, sur la perte des valeurs et la quête d’une identité culturelle, rituels et ritualisations prennent une importance croissante. On considère à présent que les rituels doivent servir de pont entre les individus, les communautés et les cultures. Les actions rituelles établissent un rapport entre l’histoire, le présent et l’avenir. Elles rendent possibles à la fois la continuité et le changement, la structure et le lien social, les expériences du passage et de la transcendance.
7Dans la mesure où ils sont des mises en scène et des représentations des corps, les rituels ont en général plus de poids que de simples discours. L’être humain se met en scène, il met en scène son rapport à autrui et crée le social. Il instaure un ordre et la hiérarchie qui lui est liée. Tout membre d’une communauté qui refuse « d’entrer dans le jeu » se singularise, il est exclu et court même le risque de devenir un « bouc émissaire », offrant ainsi une surface de projection à la négativité et la violence (Girard, 1982).
Communication et rituel
8Les communautés sociales se sont constituées par des formes ritualisées d’interaction et de communication verbale et non verbale (Wolton, 1997, 2005). Les rituels sont corporels, performatifs, symboliques, ils ont fonction de règles, ils ne relèvent pas du domaine instrumental, ils sont efficaces. Ils sont répétitifs, homogènes, expriment un moment de passage, de seuil, ils ont un caractère ludique, public et opérationnel. Les rituels sont des modèles institués par lesquels un savoir et des pratiques collectivement partagés sont mis en scènes et représentés, où se voient confirmées l’auto-représentation et l’auto-interprétation de l’ordre d’une communauté.
9Les actions rituelles ont un commencement et une fin, donc une structure temporelle de communication et d’interaction. Elles ont lieu dans des espaces sociaux qu’elles organisent. Les processus rituels incarnent et concrétisent des institutions et des organisations. Les rituels ont un caractère prégnant, ils sont ostentatoires et sont déterminés par leur cadre (Goffman, 1974). Ils introduisent une solution de continuité entre les situations et les institutions sociales et traitent les conflits entre les hommes et les situations.
La performativité des rituels
10Les rituels ont au moins trois dimensions performatives. Si on les comprend comme des représentations culturelles d’ordre communicationnel, ils sont le résultat de mises en scènes et de processus de représentation corporelle. Leur déroulement consiste en un arrangement de scènes dont les participants accomplissent différentes tâches et créent ensemble de l’action rituelle en se prenant mutuellement comme référent par la parole et l’action.
11Le caractère performatif de la langue lors des actions rituelles a une importance cruciale. Ceci apparaît notamment dans les rituels religieux, dans les rituels sociaux de passage et de prise de fonction, lorsque les paroles prononcées lors de l’accomplissement du rituel contribuent pour une grande part à l’instauration d’une nouvelle réalité sociale. C’est également le cas des rituels qui régissent les relations entre les sexes, lorsque l’enfant est désigné de façon répétée comme « garçon » ou comme « fille » et est ainsi assigné à une identité de genre.
12La performativité a enfin une dimension esthétique, constitutive des « performances » artistiques. Une telle perspective montre les limites d’une conception fonctionnaliste* des actions rituelles. De même que la contemplation esthétique des performances artistiques porte à s’interroger sur leur caractère d’agir intentionnel, de même elle rappelle que les rituels sont « plus » que la réalisation d’intentions.
13Car bien qu’elles partagent la même intentionnalité, on constate souvent des différences considérables entre les diverses mises en scènes des représentations corporelles des rituels. Ceci s’explique par des raisons d’ordre historique culturel et social ainsi que par des conditions particulières, liées au caractère unique des acteurs. D’où le caractère performatif de l’agir langagier, social et esthétique des mises en scènes et représentations rituelles. Les limites de la prévisibilité apparaissent en effet dans ce caractère d’événement et de processus. Le caractère performatif de l’agir rituel sert de prétexte à des interprétations et à des lectures différentes sans toutefois que les dispositifs rituels perdent de leur efficacité ; au contraire, une partie de celle-ci vient justement de ce que les actions rituelles peuvent recevoir une lecture polysémique* sans que le rituel ne perde rien de sa magie sociale.
Principales fonctions des rituels
14Les rituels ont des fonctions multiples et diverses auxquelles ils ne sauraient cependant se réduire. Le rôle qu’ils jouent pour la communication humaine peut se décliner en au moins dix fonctions.
Le social inséparable du rituel
15Les communautés ne peuvent être dissociées des rituels, car elles se forment et se modifient dans des processus et des pratiques rituels. Les rituels assurent et stabilisent les communautés par le biais du contenu symbolique des formes d’interaction et de communication et surtout par les processus performatifs de l’interaction et de la génération du sens. La communauté est à la fois cause, processus et effet de l’agir rituel.
16Qu’elles prennent la forme d’institutions ou qu’elles relèvent de modes d’organisation moins contraints, les communautés sociales ne se distinguent pas seulement par l’existence d’un espace de savoir symbolique commun à une collectivité, mais aussi par des formes ritualisées d’interaction et de communication qui contribuent à la représentation scénique de ce savoir. Dans les champs d’action ouverts par la représentation et l’expression scéniques, les participants harmonisent réciproquement leur univers perceptif et imaginaire ; ils ont recours à des processus mimétiques, sans toutefois parvenir à un accord parfait étant donné la polysémie de la symbolique rituelle. En garantissant l’intégration d’un contexte d’action interactif, les rituels visent à la formation de la communauté.
Le rituel comme ordonnateur du social
17Se présentant comme des modèles d’action, les rituels instituent une régularité, une conventionalité et une exactitude spécifiques de l’activité sociale. Ils définissent pour les communautés un horizon cognitif et perceptif pratique. Le rituel naît-il de l’ordre social ou celui-ci se génère-t-il par les rituels ? La réponse reste « indécidable ». Les rituels sont des pratiques sociales qui déterminent, réduisent et augmentent, canalisent et transforment les formes et les contenus de l’expérience, de la pensée et du souvenir. C’est pourquoi ils créent une forme particulière de réalité. L’enjeu dans les rituels n’est pas la vérité, mais l’action exacte. Parler d’un agir commun « exact » signifie que les participants sont en mesure de décoder le caractère symbolique de la situation selon certaines règles, elles-mêmes instaurées par les rituels. Si le caractère commun de l’agir rituel se fonde sur une asymétrie structurelle, les rituels peuvent s’utiliser à des fins d’adaptation, de manipulation ou de contrainte. Ils tombent alors au rang de formes purement stéréotypées de mise en scène et de comportement.
Le rituel créateur d’identification
18Lorsque les rituels insistent sur les changements d’ordre spatial, temporel ou de condition sociale, on parlera de rites de passage (van Genep, 1981). Dans les rites d’identification et d’institution, on tente de transformer les êtres humains en ce qu’ils sont déjà. C’est pourquoi les rites de passage ont une structure paradoxale. Ils permettent l’avènement d’un nouvel ordre, fixent un nouvel état et font émerger une réalité sociale nouvelle qui semble aller de soi : aussi est-il difficile de prendre ses distances et de se défendre de cette réalité-là. Les rituels identificatoires sont des actions performatives qui produisent ce qu’elles désignent en engageant le sujet à faire preuve d’un savoir faire dont il ne dispose pas encore ; en le désignant comme expert dans la tâche qu’il doit accomplir, ils le reconnaissent déjà pour celui qu’il doit devenir. Dans un tel processus, l’être social naît par le biais de l’assignation, de la désignation et de la catégorisation.
Le rituel comme mémoire et comme projection
19Les rituels servent à réassurer une communauté sur son existence, à confirmer par la réitération la validité de son ordre intemporel en même temps que son inscription dans la durée et son pouvoir de transformation. Leur finalité est autant la mise en scène de la continuité, de l’intemporel, de l’immuable que la mise en relief du caractère processuel et de l’orientation vers le futur de la communauté. Les rituels opèrent la synthèse entre la mémoire sociale et la projection vers l’avenir de la communauté. La gestion rituelle du temps développe des compétences temporelles et sociales. Les représentations rituelles font entrer dans le présent les événements passés et permettent d’en faire l’expérience au présent. Les rituels continuent à se développer pour la simple raison qu’ils ne peuvent jamais être repris à l’identique et qu’ils trouvent leur potentiel créatif dans les processus mimétiques dont ils relèvent et qui concilient répétition et modification (Gebauer, Wulf, 2004, 2005).
Le rituel comme dépassement des crises
20Les rituels sont nécessaires lorsque les communautés connaissent des conflits internes ou des crises. Ils constituent un processus relativement stable et homogène permettant aux communautés de négocier le passage à un autre statut et de surmonter les expériences d’intégration ou de ségrégation qui en résultent. N’appartenant pas aux dispositifs d’action de nature instrumentale, ils ne se prêtent pas à une utilisation technique et ne permettent pas de résoudre des problèmes concrets. L’énergie produite dans l’agir rituel commun dépasse l’individu singulier et contribue à la création d’une communauté solidaire. Un rituel de crise comme la désignation et le sacrifice d’un bouc émissaire offre la possibilité de canaliser la violence sociale et de la détourner de la communauté (Dieckmann, Wulf, Wimmer, 1997).
Le rituel comme action magique
21Dans les pratiques rituelles communes, il y a expérimentation de situations qui ne sont pas totalement contrôlables et maîtrisables dans la situation réelle. On les « répète ». Les énergies mimétiques et performatives en jeu dans le rituel n’agissent pas seulement vers l’intérieur, mais aussi vers l’extérieur, vers la « réalité ». Dans les interactions rituelles, le sacré est garant de la solidarité et de l’ordre. Principe organisateur, le sacré instaure des limites et des tabous qui rendent sensible, dans ce qu’elle a d’exceptionnel, l’expérience du temps, de l’espace, des objets, des actions. Le sacré peut se concevoir comme la représentation d’une forme spécifique d’efficacité et de puissance transcendante s’appliquant à des objets, des actions, des écrits, des êtres humains et des communautés. La communauté ne peut se passer du sacré, car le rapport rituel au sacré a pour fonction d’organiser l’intégration, la différenciation et l’échange dans une communauté. Ce qui est fondamental pour le rituel, c’est la foi dans le caractère transcendantal et sacré de la communauté, c’est ce qui confère à celle-ci assurance et confiance et l’immunise contre les fausses attentes ; « the very notion of ritual ist ment to render belief and practice inseparable » (Butler, 1997, p. 120). D’où l’importance des cérémonies sacrées pour les communautés.
Le rituel comme moyen de régler les conflits
22Les rituels sont des systèmes d’action pour traiter les conflits. Garantissant un contexte d’action interactif, ils ont pour finalité l’intégration et la constitution de communautés. Le concept de communauté performative ne renvoie pas à une unité organique ou naturelle précédente, à une appartenance émotionnelle, à un système symbolique ou à un consensus sur des valeurs, mais au modèle rituel de l’interaction. Lorsque l’on s’interroge sur la façon dont les communautés se créent, s’affirment et se modifient, la question de la forme des mises en scènes rituelles, des pratiques corporelles et langagières, des cadres spatiaux et temporels et des formes de circulation mimétique vient au premier plan. La communauté apparaît alors moins comme un espace proche, homogène, intégrateur et authentique que comme un champ précaire où le sujet connaît des tensions et des limites et fait l’expérience de processus de négociation. Le concept de « communauté performative » recouvre celui d’espace d’expériences et d’actions ritualisées, caractérisé par des aspects de mise en scène, de mimesis*, de jeu et de pouvoir (Wulf et al. 2004, 2004 b).
Le rituel comme inducteur de processus mimétiques
23L’action rituelle n’est pas la simple copie des rituels déjà accomplis. Entre les actions rituelles passées, présentes et à venir, il existe un rapport mimétique où de nouvelles actions sont produites en référence aux actions passées. Le rapport à un monde rituel s’établit au cours de processus mimétiques. Il repose souvent sur la ressemblance des situations, des personnes qui agissent, de la fonction sociale du rituel.
24Pourtant, ce n’est pas la ressemblance qui importe, mais l’instauration d’un rapport à cet autre monde. Lorsqu’une action rituelle se réfère à une action précédente et qu’elle s’accomplit de façon analogue, il y a désir d’agir comme les acteurs du rituel en question et de se rendre semblable à eux. Il s’agit du désir de se substituer à l’autre tout en se distinguant de lui. Car le désir d’être semblable coexiste avec la volonté d’être distinct et autonome (Gebauer, Wulf 2004, 2005). La répétition de l’action rituelle ne mène jamais à la reproduction exacte d’une situation antérieure, mais toujours à la création d’une nouvelle situation rituelle où la différence par rapport au passé est un élément constructif. Les dispositifs rituels permettent d’équilibrer le rapport entre continuité et discontinuité. Mais les conditions respectives des individus et des groupes, des organisations et des institutions influent fortement sur les différentes mises en œuvre des modèles et des schémas rituels.
Le rituel comme générateur d’un savoir pratique
25Pour être en mesure d’agir avec compétence dans le social, il est nécessaire de disposer d’un savoir pratique plus que théorique. Une part importante de ce savoir s’acquiert dans les processus rituels mimétiques. Les acteurs enregistrent dans l’univers imaginé les images, les rythmes, les schémas et les mouvements appartenant aux dispositifs rituels. L’appropriation mimétique entraîne chez les acteurs un savoir pratique transférable à d’autres situations. Du fait du caractère rituel de cette appropriation, ce savoir acquis par mimétisme s’éprouve, s’exerce et se modifie dans la répétition. Le savoir pratique ainsi « incorporé » a un caractère historique et culturel et, en tant que tel, il est ouvert aux changements (Wulf, 2002, 2004)
Le rituel comme générateur de subjectivité
26On a longtemps opposé ritualité et individualité, pratique rituelle et subjectivité. On constate depuis peu que ces oppositions ne sont pas tenables dans les sociétés modernes. L’action des individus résulte d’un savoir social pratique dont le développement nécessite des dispositifs rituels. Cela ne signifie naturellement pas qu’il n’existe pas de tensions et de conflits entre l’individu et la communauté : il y a une différence insurmontable entre eux. Pourtant, les deux éléments se conditionnent réciproquement. Une vie individuelle remplie n’est possible que si les individus sont en mesure d’agir et de communiquer avec compétence au sein des communautés. Inversement, une communauté a besoin d’individualités sachant réagir à des situations diverses, douées de compétences multiples dans leur comportement social, qui acquièrent et développent ces compétences dans les dispositifs rituels.
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Notes de bas de page
1 Le terme « communauté », qui traduit l’allemand « Gemeinschaft » est à entendre ici et dans la suite de l’article au sens très général de « forme de la vie sociale ».
2 Voir aussi l’article de Tambiah, S., « A Performative Approach to Ritual », Proceedings of the British Academy 65, 1979, p. 113-163.
Auteur
Docteur en philosophie, professeur d’anthropologie et de philosophie de l’éducation ainsi que cofondateur du Centre interdisciplinaire d’Anthropologie historique de l’Université libre de Berlin. Il fut, entre autres, nommé Professeurs Honoris Causa à l’Université de Bucarest pour ses travaux en Anthropologie et vice-président de la commission allemande de l’Unesco.
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