B. – Le gouvernement provisoire et l’élection de Fayṣal comme roi d’Irak
p. 429-439
Texte intégral
1Le 11 novembre 1920, sir Percy Cox avait proclamé le gouvernement arabe provisoire : « Il y aura un Conseil d’État comprenant un président, et des ministres pour les domaines suivants : Intérieur, Finances, Justice, Waqfs, Éducation et Santé, Défense, Travaux publics, Commerce. Jusqu’à ce que la loi organique soit promulguée, le Conseil d’État et les ministres auront, sous ma surveillance et mon contrôle, la charge de la conduite des affaires des administrations du gouvernement, à l’exception des Affaires étrangères, de tout ce qui touche aux opérations militaires et, de façon générale, de toutes les affaires militaires, excepté ce qui concerne les forces recutées localement1 ». Les instructions du résident britannique au Conseil d’État, exprimées le 30 novembre 1920, enlevaient toute ambiguïté à la démarche des autorités mandataires : « Le Conseil d’État doit comprendre qu’en tant que haut-commissaire, à tous les niveaux et jusqu’à la réunion d’une Assemblée nationale qui décidera de la future constitution de l’Irak, je suis personnellement et directement responsable devant le gouvernement de Sa Majesté de l’administration du pays. En conséquence, en cas de divergences entre moi-même et le Conseil d’État, sur quelque question que ce soit, la décision finale m’appartiendra »2.
2Chaque ministre arabe se trouvait donc flanqué d’un conseiller britannique, et le haut-commissaire demeurait le maître incontesté du pays3. Ἀbd ar-Raḥmân al-Gaylânî, le premier chef d’un gouvernement irakien, qui était un chaud partisan de la présence britannique en Irak, ne s’offusqua pas des conseils de sir Percy Cox. Il ne cessait, en revanche, de mettre en garde les Anglais contre les chiites. La véritable haine que leur vouait le chef des « ashrâf » sunnites de Baghdâd était encore avivée par le souvenir de la démolition par les chiites du tombeau de son ancêtre, le fondateur de la confrérie Qâdiriyya, lors d’une occupation de Baghdâd par les Persans. Au gouverneur militaire britannique de Baghdâd, il résuma ses sentiments par cette phrase lapidaire : « Je hais trois choses plus encore que le diable : un juif, un chiite et un Français »4.
3Malgré le caractère fictif de son indépendance, la création d’un gouvernement composé d’Arabes répondait cependant à certaines aspirations des Irakiens5. L’un des objectifs des autorités mandataires, en permettant la constitution du gouvernement provisoire, n’était pas seulement d’engager le processus vers l’établissement d’un État local. Il s’agissait aussi, de façon plus immédiate, de donner aux Irakiens l’illusion que l’autodétermination leur était accordée, et de reprendre certaines revendications exprimées lors de la révolution de 19206.
4Pour l’heure, le gouvernement provisoire devait permettre un retour au calme. Le résident permanent intervint auprès des ministres afin qu’ils fassent du retour à l’ordre leur priorité. Sir Percy Cox profita de la constitution du gouvernement provisoire pour faire des avances aux ulémas et aux dirigeants de la révolution, dont la plupart avaient refusé, en août 1920, de négocier avec les autorités d’occupation. Il s’agissait de discuter de leur participation à l’action gouvernementale.
5Sayyid Muḥammad Mahdî Baḥr al-’Ulûm Ṭabâṭabâ’î, un uléma de Karbalâ’, se laissa convaincre et devint ministre de l’Éducation et de la Santé le 22 février 19217. C’était le seul chiite dans un gouvernement presqu’exclusivement sunnite, et encore sa nomination était-elle le fruit d’une décision de sir Percy Cox, conscient qu’un gouvernement sans chiite n’avait aucune chance de pouvoir représenter une autorité minimum dans le pays8.
6En juillet 1921, le portefeuille du ministère de l’Éducation échut à un autre uléma chiite de Karbalâ’, sayyid Hibbat ad-Dîn Shâhrestânî, après que cheikh Ἀbd al-Karîm al-Jazâ’irî, d’abord pressenti pour ce poste l’eût refusé9. La formation du gouvernement n’entraînait, toutefois, aucune pause dans la lutte entre les « mujtahid-s » et les Britanniques10.
7A Najaf, les chefs religieux déclarèrent que ce gouvernement n’avait rien de commun avec celui qu’ils appelaient de leurs vœux, tandis que les ulémas de Kâẓimayn mettaient en doute sa représentativité et demandaient la formation d’un gouvernement élu par le peuple11.
8Cheikh Muḥammad Riḍâ ash-Shabîbî exprimait le sentiment des grands « mujtahid-s » lorsqu’il déclarait : « Cet État a l’apparence de la souveraineté, mais, dans la réalité, il n’en a aucun attribut. Le pouvoir réel est entre les mains des Anglais et de leurs créatures »12.
9En janvier 1921, cheikh Mahdî al-Khâliṣî promulgua une fétwa interdisant aux musulmans d’accepter des fonctions au sein du gouvernement et les rares religieux à s’être laissés convaincre furent taxés de l’expression infamante de « ’ulamâ’ al-ḥafîz » (les ulémas de l’« office » — en anglais — c’est-à-dire du pouvoir)13. De même, plusieurs dirigeants de la révolution s’opposèrent à ce gouvernement, et parmi eux, ceux qui s’étaient réfugiés au Ḥijâz et dans le Nejd, dont un certain nombre de notables de Baghdâd et de chefs de tribus. Les lettres que Ja’far Abû at-Timman, Ἀlî Bâzirgân, sayyid Hâdî Mgûṭar, sayyid Muḥsin Abû Ṭabîkh et Nûr al-Yâsirî envoyèrent de Ḥâ’il, le 10 février 1921, à l’émir Ἀbd Allâh à Médine, montraient qu’ils considéraient le gouvernement provisoire comme un « gouvernement faussement arabe », « composé de créatures des Anglais et dépourvu de tout pouvoir »14.
10Le refus des chiites de reconnaître le nouvel État, dont ils étaient pratiquement exclus, est confirmé par Gertrude Bell, dans une de ses lettres datée du 7 novembre 1920 : « Sans parler des partisans des Turcs, le gouvernement du « naqîb » a contre lui presque toute la communauté chiite, d’abord parce qu’il apparaît comme le résultat d’une décision britannique, mais aussi parce qu’il est composé d’un nombre insignifiant de chiites et que toutes les principales fonctions en son sein sont réservées aux sunnites »15.
11Dans une autre lettre, datée du 22 janvier 1921, l’idée du monopole sunnite sur le gouvernement était reprise : « L’actuel gouvernement, qui est presque complètement sunnite, ne fait rien pour se concilier les chiites. Il étudie maintenant la question de la nomination de fonctionnaires dans les provinces ; presque tous les noms avancés sont sunnites, même pour la province entièrement chiite de l’Euphrate, à l’exception de Karbalâ’ et de Najaf, où l’on n’a pas eu l’audace de proposer des sunnites »16. Et le 13 février 1921, de conclure : « Le problème chiite est une question brûlante. Il y a une unanimité des représentants des provinces de l’Euphrate pour dire que la population n’acceptera pas de fonctionnaires sunnites alors que le gouvernement continue sans désemparer à nommer des sunnites dans ces régions »17.
12Pour l’heure, l’une des préoccupations des chefs religieux était de faciliter le retour des ulémas et des chefs de la révolution exilés. C’est ainsi que sayyid Abû’l-Ḥasan Iṣfahânî écrivit à cheikh Khaz’al afin de lui demander d’intervenir auprès des Britanniques pour une amnistie générale 18 :
« Que la paix soit sur vous, ainsi que la miséricorde de Dieu et Sa bénédiction,
Une fois de plus, nous nous adressons à vous dans un but humanitaire depuis la coupole illuminée de Ḥaydar, vous qui êtes le recours irremplaçable pour défendre les intérêts de l’umma. Vous devez savoir ce qu’ont dû endurer dernièrement les musulmans, à un moment où de nombreux croyants ont été emprisonnés et exilés. O dirigeant prestigieux réputé pour sa générosité, vous dont la parole est efficace, en vertu de notre amitié et de l’amitié qui vous lie à la Grande-Bretagne, vous dont la politique est celle d’un chef d’État, nous sollicitons avec espoir Votre Excellence — au moment où le résident permanent est revenu à Baghdâd — afin que vous intercédiez en faveur de l’amnistie générale pour tous les emprisonnés et les exilés, chose pour laquelle nous vous serons redevable d’une reconnaissance sans borne et de remerciements éternels. Que la paix soit sur vous, ainsi que la miséricorde de Dieu et Sa bénédiction ». 9 rajab 1339/1921
Abû’l-Ḥasan al-Mûsawî al-Iṣfahânî
13Après qu’un débat sur la nature, républicaine ou monarchiste, du nouveau pouvoir à installer fût clos19, on commença à dresser la liste des prétendants au trône. De nombreux noms circulaient comme candidats potentiels : les plus connus étaient Hâdî al-’Umarî, important notable de Mosul, Barhân ad-Dîn, une personnalité turkmène de Kirkûk, et Ṭâlib Pasha, le chef des « ashrâf » de Basra20. Un courant se fit jour parmi les ulémas de Najaf, favorable à la candidature de cheikh Khaz’al, l’émir de Muḥammara, afin d’en faire le futur roi d’Irak. Deux influents ulémas représentaient cette tendance : cheikh Ἀbd al-Karîm al-Jazâ’irî et cheikh Ἀlî Kâshif al-Ghaṭâ’. Ces deux religieux lui envoyèrent plusieurs lettres, l’appelant à poser sa candidature au trône d’Irak21 :
« Au nom de Dieu, louanges à Lui,
A l’éminent et illustre chef d’État, le vénérable et respecté cheikh Khaz’al Khân, que Dieu préserve sa personne, sa gloire et sa fortune, que Sa volonté soit faite, ainsi soit-il.
Que la paix soit sur vous, avec tout mon respect et mes meilleurs souhaits.
Comme vous ne l’ignorez pas, j’éprouve la plus grande admiration pour votre personne, ainsi que pour votre savoir et votre bon sens, tels que vous les avez manifestés dans cette période cruciale pour les Irakiens, auxquels vous êtes liés par une religion, une patrie et une langue communes et, indépendamment de toutes ces qualités, par vos ancêtres — à travers Najaf notamment — ce qui vous confère sur ce peuple une influence présente considérable et aux racines anciennes. Aujourd’hui, alors que le bruit se répand que la Grande-Bretagne a accordé aux Irakiens la liberté d’élire celui de leur choix pour les diriger, il me semble que vous avez, plus que tout autre, toutes les qualités requises pour assumer cette fonction. Il est de votre pouvoir de remédier aux malheurs des Irakiens en faisant savoir l’intérêt que vous leur portez, afin que vous soyez leur libérateur, leur guide, celui qui apaisera leurs craintes, qui sauvegardera leurs intérêts, qui préservera leur amitié et, au-delà, l’amitié des Arabes avec la Grande-Bretagne, et une source d’honneur dans ce monde et dans l’autre, que Dieu Le Très Haut vous accorde le succès, ainsi soit-il ».
le 23 rajab 1339/1921
Ἀbd al-Karîm al-Jazâ’irî
14L’émir Khaz’al se laissa convaincre sans trop de difficulté, et il avait en effet présenté sa candidature au résident permanent le 5 avril 1921. Toutefois, il retira celle-ci par la suite, et se désista en faveur de la candidature de l’émir Fayṣal22. Celui-ci devait être officiellement désigné comme l’unique candidat par Winston Churchill, le ministre britannique des Colonies, au congrès du Caire, le 12 mars 192123. Churchill affirma que Fayṣal, qui venait de perdre son trône à Damas, était le seul candidat avec lequel la Grande-Bretagne pourrait négocier un traité en Irak24. Sir Percy Cox était également favorable à ce choix et, avec lui, le colonel Lawrence et Gertrude Bell, qui s’employèrent aussitôt à entrer en contact avec le chérif Ḥusayn25. Un programme détaillé de l’arrivée de Fayṣal en Irak fut établi26 et les autres candidatures s’évanouirent d’elles-mêmes. Le débat en vint à se réduire à la question du soutien ou de l’opposition à la candidature de Fayṣal.
15Face à cette candidature, la position des ulémas chiites ne fut pas homogène. Deux positions contradictoires se cristallisèrent. Une première tendance s’opposait à la candidature de Fayṣal comme à toute autre candidature, tant que durerait le régime du mandat. Ses principaux protagonistes étaient deux des plus grands « mujtahid-s » de Najaf : sayyid Abû’l-Ḥasan Iṣfahânî et cheikh Muḥammad Ḥusayn Nâ’înî, le héraut du constitutionnalisme religieux. Le refus d’avoir à choisir un dirigeant, quel qu’il fût, dans le cadre du mandat, avait amené sayyid Abû’l-Ḥasan Iṣfahânî à refuser de soutenir la candidature de cheikh Khaz’al, malgré les bonnes relations qu’il entretenait avec l’émir d’al-Muḥammara, dont il avait auparavant sollicité l’aide. Cette tendance était partisan de la poursuite de la lutte jusqu’à l’indépendance complète de l’Irak et la formation d’un gouvernement constitutionnel sans lien avec l’étranger.
16Dans une fétwa largement diffusée, en juin 1921, l’ayatollah Abû’l-Ḥasan Iṣfahânî interdit aux musulmans de participer aux consultations à propos de l’élection de Fayṣal27. Celles-ci, par leur caractère plébiscitaire, visaient à donner une légitimité populaire à la décision prise à la conférence du Caire de présenter Fayṣal28. A cause de l’importance des « mujtahid-s » qui le représentaient, ce courant jouissait de la représentativité la plus large. L’opposition à Fayṣal fut illustrée, en plus de l’absence de soutien à sa candidature, par l’attitude des habitants des villes saintes et des régions chiites, lors de la venue en Irak du fils du chérif Ḥusayn. Sous l’impulsion des ulémas de Najaf, la majorité des habitants de la ville et ceux de Karbalâ’ s’abstinrent de venir accueillir le jeune émir lorsque que celui-ci, en provenance de Basra, fit son entrée dans ces deux villes les 26 et 28 juin29. La population de Najaf, plus particulièrement, manifesta son hostilité en boycottant ostensiblement toute cérémonie de bienvenue, respectant ainsi les mots d’ordre des « mujtahid-s »30. Dans la ville de l’Imam Ἀli, l’accueil fut donc glacial et limité aux partisans du gouvernement et aux quelques religieux qui avaient soutenu sa candidature, dont Muḥammad Bâqir ash-Shabîbî. Ainsi, l’émir Faysal eut des entretiens, à la demeure du chef des « ashrâf » Hâdî ar-Rufay’î, avec ce dernier ainsi qu’avec son cousin Ἀbbâs ar-Rufay’î, le gardien du mausolée de Ἀlî31.
17Au lieu de la liesse que les Britanniques lui avait laissé prévoir, Fayṣal ne trouvait que portes fermées et silence de mort. Lorsqu’il arriva à Baghdad, le 29 juin 1921, il était encore sous le choc de l’accueil réservé par le pays chiite, bien différent des assurances qu’on lui avait données selon lesquelles le pays le soutenait unanimement32.
18Quant à la seconde tendance, représentée par deux ulémas importants de Kâẓimayn, cheikh Mahdî al-Khâliṣî et sayyid Muḥammad as-Ṣadr33, elle se déclara favorable à la candidature de Fayṣal au trône d’Irak. A partir de ce moment, Kâẓimayn joua un rôle politique important, comme principal centre chiite partisan de Fayṣal. La première manifestation de ce soutien fut le télégramme que sayyid Muḥammad aṣ-Ṣadr, alors qu’il était réfugié au Ḥijâz, envoya au chérif Ḥusayn34.
19Dans ce télégramme, le religieux de Kâẓimayn demandait au chérif son accord pour présenter son fils comme candidat au trône d’Irak et organiser au plus vite son arrivée à Baghdâd. Sayyid Muḥammad aṣ-Ṣadr accompagna lui-même l’émir Fayṣal lors de sa venue en Irak, en juin 1921, avec certains autres réfugiés irakiens au Ḥijâz35. Par la suite, il fit une déclaration d’allégeance à l’émir Fayṣal « comme roi de l’État irakien indépendant et constitutionnel », qui fut signée par des notables de toutes les régions d’Irak36. Après le couronnement de Fayṣal, Muḥammad aṣ-Ṣadr réitéra son allégeance affirmant que « le roi protège l’entité politique nationale de l’umma irakienne »37.
20Cheikh Mahdî al-Khâliṣî était, contrairement à sayyid Muḥammad aṣ-Ṣadr, un « marja’ » dont l’influence s’étendait bien au-delà des frontières du pays. Avant même que le choix des Britanniques ne se portât sur Fayṣal, il avait écrit à ce dernier pour l’inviter à monter sur le trône d’Irak. Toutefois, les fonctionnaires de la poste avaient refusé de transmettre les missives du « mujtahid », ce qui suscita la lettre de protestation suivante de cheikh Mahdî al-Khâliṣî à Nûrî Sa’îd, le ministre de l’Intérieur38 :
« A Son Excellence, le noble et respecté Nûrî Sa’îd,
Que Dieu vous accorde le succès. Les Anglais refusent d’accorder aux Irakiens la moindre des libertés, jusqu’au choix de leur roi pour lequel ils ont donné leur âme et leur sang. Ils ont ordonné aux préposés du télégraphe de ne pas transmettre les télégrammes adressés au roi Ḥusayn ibn Ἀlî, dans lesquels les Irakiens lui demandaient d’envoyer un de ses fils pour être roi d’Irak. Ces mesures sont inacceptables, et je pense qu’il est de votre devoir d’intervenir, de façon officielle ou privée, pour lever cet obstacle, et permettre aux Irakiens d’exprimer leur choix en toute liberté dans ce domaine, un droit qui leur revient pleinement. Que la paix soit sur vous. »
10 sha’bân 1339/fin 1920
Cheikh Mahdî al-Khâliṣî
21Le soutien de cheikh Mahdî al-Khâliṣî à Fayṣal n’était pas inconditionnel, comme celui de sayyid Muḥammad aṣ-Ṣadr. Le grand « mujtahid » de Kâẓimayn reprochait à la famille du chérif de s’être mise au service des Britanniques, au moment où les chefs religieux chiites avaient appelé à défendre l’État ottoman. Cheikh Mahdî avait conservé une sympathie pour les Turcs auxquels il donnait sans hésiter la préférence sur les Anglais, qui n’étaient que des infidèles. Il s’était insurgé contre le référendum organisé pour légitimer l’élection de Fayṣal. Comme les « mujtahid-s » de Najaf, cheikh Mahdî al-Khâliṣî avait promulgué une fétwa interdisant de participer à la consultation qu’il considérait comme un piège des Britanniques39. Toutefois, ceci n’entama pas le soutien déjà exprimé au fils du chérif Ḥusayn. Cheikh Mahdî al-Khâliṣî exprima son point de vue par un acte d’allégeance conditionnel à Fayṣal, lorsque celui-ci lui rendit visite, le jour suivant la décision du gouvernement provisoire de le présenter au trône, le 11 juillet 192140. Le fils du « mujtahid », cheikh Muḥammad al-Khâliṣî, qui était violemment hostile aux Britanniques, avait tout fait pour empêcher le rapprochement de son père avec Fayṣal. Dans ses mémoires, il précise les circonstances de l’entrevue :
« Fayṣal savait qu’aucun acte d’allégeance en Irak n’aurait le poids ni la valeur de celui de mon père. Ceux qui connaisent Fayṣal savent à quel point il était prêt aux ruses les plus grossières et aux falsifications les plus dérisoires, où il se révélait inégalable et sans vergogne. Il se composa un personnage de circonstance, affichant une attitude religieuse tout empreinte de respect pour l’islam et pour les musulmans. C’est ainsi qu’il rendit visite à mon père à notre école de Kâẓimayn avec l’habit traditionnel arabe du Ḥijâz, portant avec lui un morceau du revêtement de tissu de la Ka’ba sur lequel des versets du Coran en or étaient inscrits. Il affectait de n’avoir d’autre objectif que de diffuser les enseignements du Coran, de soutenir la Ka’ba, et d’assurer le salut des pays musulmans face aux velléités de domination étrangère. Il offrit le morceau de tissu à mon père. Il réussit à avoir un entretien privé avec lui, et il fit valoir qu’il était venu en Irak pour sauver le pays des Anglais et que son action ne saurait être achevée sans l’approbation et l’allégeance de mon père, et que sinon Fayṣal n’aurait plus qu’à retourner de là où il était venu. »
« Mon père lui dit : « Nous sommes d’accord pour faire acte d’allégeance envers toi en tant que roi d’un Irak indépendant, libéré de tout lien avec l’étranger quel qu’il soit, dans la mesure où l’indépendance de l’Irak ne peut souffrir aucune restriction. Si tu es prêt à réaliser cela, alors reste roi d’Irak, sinon laisse les Irakiens et les Anglais se débrouiller entre eux, jusqu’à ce que les Irakiens puissent faire triompher leurs droits ».
« Fayṣal répondit à mon père : « Je te promets de réaliser cette condition ». Puis, il prit un Coran qu’il plaça entre lui et mon père, et Fayṣal s’engagea solenellement devant mon père à réaliser son ordre de sauver les Irakiens des Anglais et de réaliser l’indépendance totale et sans restriction quelle qu’elle fût. Il s’engagea à quitter l’Irak au premier signe de mon père si la tâche se révélait impossible, et à abandonner toute fonction dans le pays. »
« Fayṣal s’est engagé sur le Coran, et Dieu Le Très Haut en est témoin. Mon père a fait acte d’allégeance à Faysal à cette condition. Toutefois, ceci devait rester secret. Lorsqu’il s’apprêta à partir, il prit ma main et dit : « Ensemble nous œuvrerons pour sauvegarder l’indépendance de l’Irak, je suis prêt à tout pour être utile au pays, quelle objection pourriez-vous avoir à cela ? » Je ne répondis rien, car je n’aime pas mettre mal à l’aise un visiteur dans notre demeure et je ne voulais pas mentir. »
« Il partit et je le suivis jusqu’à la porte de notre demeure, avant de revenir vers mon père, auquel je m’adressai en ces termes : « Cet homme est le premier à être contre les musulmans et à aider leurs ennemis… Comment peut-on accepter de lui prêter allégeance en tant que chef du pays ? Quelle garantie nous offre-t-il alors que nous avons devant les yeux le précédent de ses mauvaises actions contre les musulmans, même si mille conditions étaient mises à son allégeance ? Quel recours aurons-nous s’il apparaît qu’il ne respecte pas ses engagements après avoir assis son pouvoir sur l’Irak ? Certains de ses proches (Mawlûd Pasha Mukhlis) m’ont informé qu’il avait déjà trahi les Syriens en Syrie et qu’il avait alors déployé tous ses efforts pour les soumettre aux Français, mais que les Syriens n’avaient pas accepté la reddition. Il aurait alors informé les Français qu’il ne pouvait leur être d’aucun secours en Syrie, ne pouvant influencer l’attitude des Syriens et venir à bout de leur insoumission. Les Français l’auraient alors chassé, une fois qu’ils se furent rendu compte qu’ils ne pouvaient plus l’utiliser… Cet homme est la créature des Anglais, leur agent, leur obligé contre les musulmans depuis la Première Guerre mondiale jusqu’à aujourd’hui, comment peut-on se reposer sur lui et lui livrer l’Irak ? »
« Lorsque mon père eut entendu mes paroles, il répondit en récitant un verset du saint Coran : « Ils adoptèrent les pharaons qui furent pour eux une source d’agression et de tristesse », et il ajouta : « Il se peut que les Anglais aient choisi la famille du chérif pour servir leurs intérêts, que Dieu fasse de la famille du chérif l’alliée des musulmans et l’ennemi des Anglais ».
« Je me dis à moi-même : « Celui qui triche ne peut produire rien d’autre que le malheur ». Je choisis de ne plus braver mon père sur ce sujet, mais, lorsque l’entretien fut terminé, mon père me fit appeler chez lui et me dit : « Saurais-tu des choses que j’ignore ? ! Fayṣal est au-dessus de ce que tu as dit, mais je crains que les gens ne lui prêtent allégeance de façon complaisante, et nous, nous n’aurions plus alors le moyen de le chasser, les Irakiens ayant eux-mêmes signé ainsi leur asservissement par ignorance, même si elle se fait au nom de Fayṣal. Je veux savoir de quelle façon le peuple prête allégeance à Fayṣal de façon que le droit de l’Irak demeure préservé quand les Irakiens le réclameront… ».41
22L’interprétation du rôle de Fayṣal en Syrie, pour abusive qu’elle puisse paraître, n’en dénotait pas moins un état d’esprit répandu parmi les ulémas chiites. La position de cheikh Mahdî al-Khâliṣi, telle qu’elle est rapportée par son fils, fut réaffirmée par une fétwa d’allégeance conditionnelle, que les journaux pro-gouvernementaux publièrent, lors de l’intronisation de Fayṣal roi d’Irak42 :
« Au nom de Dieu clément et miséricordieux,
Louanges à celui qui a levé l’étendard du droit sur les peuples, qui les a conduits vers la victoire au nom de l’honneur et de la gloire, le roi dévoué, auquel nous devons obéissance, le roi illustre, Son Altesse le roi Fayṣal 1er, que sa puissance soit éternelle, le fils de Sa Majesté le roi Ḥusayn 1er, que Dieu préserve son État. Ils lui ont prêté allégeance, ils lui ont juré obéissance, ils ont scandé son nom, se sont soumis à son autorité, et nous-mêmes, sommes de ceux qui ont suivi cette voie, et qui lui avons prêté allégeance publiquement, à la condition qu’il soit roi d’Irak assisté d’une chambre représentative, libre de tout lien avec l’étranger, et jouissant d’une complète souveraineté, Dieu étant le maître de toute chose. »
7 dhû al-qi’da 1339/13 juillet 1921
Muḥammad Mahdî al-Kâẓimî (al-Khâliṣî)
23Cette division des ulémas, quant à la question de l’accession de Fayṣal au trône d’Irak, aboutit à l’affaiblissement de la direction religieuse chiite, qui se scinda en deux centres : Najaf et Kâẓimayn. Certes, la primauté religieuse et morale dont continuait à jouir Najaf donnait une audience plus large aux adversaires de Fayṣal, mais les effets des divergences furent sensibles, dans la mesure où la division des ulémas était aussi celle de toute l’opposition islamique. De plus, le soutien de l’une des deux tendances à Fayṣal et à sa politique eut pour conséquence de paralyser l’opposition au mandat et au gouvernement. Elle facilita par la suite le ralliement au pouvoir, et même aux Britanniques, de nombreux dirigeants de l’opposition religieuse et politique, et plus particulièrement des chefs de tribus.
24Cependant, tous les « mujtahid-s », à quelque tendance qu’ils appartiennent, continuaient à être attachés à l’idée de l’indépendance totale, et les divergences n’en arrivèrent jamais au point de rupture ni ne provoquèrent de quelconques affrontements. Des actions communes sur des questions importantes purent être menées. Et au moment où le pari sur le roi parut voué à l’échec, la réconciliation devint possible. Les agressions des wahhabites contre l’Irak, l’opposition au traité anglo-irakien, ainsi que le boycott des élections de l’Assemblée constituante, furent l’occasion de sceller l’unité retrouvée.
Notes de bas de page
1 « Memorandum for Arab institutions by sir Edgar Bonham-Carter - Baghdâd - 1919 ».
2 Voir annexe VI : « Instructions for the Establishment of a Council of State for Ἰraq - Baghdâd - November 30, 1920 ».
3 Foreign Office 371/5229/E10752 : « Appointment of Sir Percy Cox as High Commissioner : Instructions of His Majesty’s Government » - « Revised Draft, dated August 28, 1920 ».
4 Foreign Office 371/5228/E8448 : « Copy of Confidential Memorandum N°C/6 D/189, dated May 24, 1920 » - « From the Military Governor and Political Officer, Baghdâd, to the Civil Commissioner, Baghdâd ».
5 Pour la composition du premier gouvernement irakien, voir Ἀbd ar-Razzâq al-Ḥasanî : « Târîkh al-wizârât al-’irâqiyya » (Histoire des gouvernements irakiens).
6 Les historiens irakiens ont exprimé des points de vue divergents dans l’appréciation de la véritable portée de la création par sir Percy Cox du premier Conseil d’État irakien. Ἀbd Allâh al-Fayyâḍ aborde ces différents points de vue in :
— Ἀbd Allâh al-Fayyâḍ : « Ath-thawra al-’irâqiyya al-kubrâ sanat 1920 » (la Grande révolution irakienne de 1920) - Baghdâd - 1963 -pages 327-332.
7 Sayyid Muḥammad Mahdî Baḥr al-’Ulûm Ṭabâṭabâ’î de Karbalâ’ n’était pas un « mujtahid » important. Il faisait partie du petit nombre de religieux chiites qui s’étaient mis au service des Britanniques dès le début de l’occupation. C’est ainsi qu’il avait été nommé à la fonction d’assistant au résident politique de Karbalâ’ le 1er février 1918. Depuis, les « mujtahid-s » lui avait appliqué le qualificatif infamant d’uléma du pouvoir (« ulamâ’ al-ḥafîz »). Voir à ce propos :
— Ἀlî al-Wardî : « Lamḥât ijtimâ’iyya min târîkh al-Ἰrâq al-ḥadîth » (Manifestations sociales de l’histoire moderne de l’Irak) - 6 volumes - Baghdâd - 1969-1972 - tome 6 - pages 30-31.
8 En fait, sir Percy Cox dut imposer la nomination d’un chiite au sein du gouvernement, car le Premier ministre Ἀbd ar-Raḥmân al-Gaylânî, réputé pour ses sentiments antichiites, ne leur avait initialement destiné aucun portefeuille ministériel. Voir :
— Gertrude Bell : « The Letters of Gertrude Bell » - Londres - 1947 - page 464.
9 Contrairement à sayyid Hâdî Qazwînî, un uléma de Karbalâ’ pressenti en 1921 pour occuper les fonctions de ministre de la Santé et qui refusa l’offre, sayyid Hibbat ad-Dîn Shâhrestânî accepta le poste de ministre de l’Éducation que lui proposèrent les Britanniques. Dès lors, sauf durant de rares périodes, le poste de l’Éducation échut traditionnellement à un chiite. Sayyid Hibbat ad-Dîn Shâhrestânî ne pouvait être classé parmi les « ’ulamâ’ al-ḥafîz », les religieux du pouvoir. Disciple de l’ayatollah Khurâsânî, fervent partisan du constitutionnalisme et éditeur à Najaf de la revue « Al-Ἰlm » qui parut en 1910-1912, il avait activement participé au jihad de 1914 et à la révolution de 1920 contre les Britanniques. De ce fait, il jouissait de l’estime des plus grands « marja’-s ». Sa décision montre que quelques ulémas chiites, notamment parmi ceux qui étaient connus pour leurs options libérales, avaient choisi de parier sur la capacité du nouveau gouvernement à s’émanciper de la tutelle britannique.
10 Ἀbd Allâh an-Nafisî : « Dawr ash-shî’a fî taṭawwur al-Ἰrâq as-siyâsî al-ḥadîth » (le Role des chiites dans l’évolution politique de l’Irak moderne) - Dâr an-Nahâr - Beyrouth - 1973 - page 167.
11 Ἀbd ar-Razzâq al-Ḥasanî : « Ath-thawra al-’irâqiyya al-kubrâ sanat 1920 » (la Grande révolution irakienne de 1920) - Beyrouth - 1978 - page 331.
12 Ἀbd Allâh al-Fayyâḍ : op. cit., page 334.
13 Ἀlî al-Wardî : op. cit., tome 6, pages 43-44.
14 Ἀbd ar-Razzâq ad-Darrâjî : « Ja’far Abû at-Timman wa dawruhu fî al-ḥaraka al-wataniyya fî al-Ἰrâq » (Ja’far Abû aṭ-Ṭimman et son rôle dans le mouvement patriotique en Irak) - Baghdâd - 1978 - le texte intégral de la lettre des dirigeants du mouvement patriotique de Baghdâd en exil à Ḥâ’il adressée à l’émir Abd Allâh se trouve en annexe 1, page 485.
15 Gertrude Bell : « The Letters of Gertrude Bell » - Penguin Travel Library - 1987 - page 463-464.
16 Idem, page 473.
17 Idem, page 475. Ces lettres montrent que les Britanniques avaient bien conscience de la difficulté de construire un État sans un minimum de participation chiite. Cependant, ils se heurtaient en la matière aux préjugés antichiites tenaces des hommes qu’ils avaient eux-mêmes placés à la tête de cet État, et qui n’entendaient aucunement laisser aux chiites davantage de place que sous le règne ottoman.
18 Muṣṭafa Ἀbd al-Qâdir an-Najjâr : « At-târîkh as-siyâsî li-imârat Ἀrabistân al-’arabiyya 1897-1925 » (Histoire politique de l’émirat arabe d’Arabestan 1897-1925) - Le Caire - 1970 - pages 307-308.
19 A ce propos, Gertrude Bell rapporte un épisode croustillant concernant le Premier ministre, Ἀbd ar-Raḥmân al-Gaylânî :
« C’était le « naqîb » qui, à son grand délice, — il est par instinct un aristocrate et un autocrate, s’il y en eut jamais un — contribua à donner une certaine vogue au mot (démocratie), en annonçant au Conseil d’État que Faiṣal serait roi d’un État constitutionnel démocratique… L’autre jour, un cheikh Shammar tout juste arrivé de Ḥâ’il fut interpellé. « Es-tu Damaqrâṭî ? (la prononciation arabe de « démocrate »), lui dit le « naqîb ». « Par Dieu, non ! », dit le Shammari un peu offusqué, « Je ne suis pas Magrâṭî (la déformation bédouine de « damaqrâtî). Qu’est-ce que c’est ? ». « Bien, dit le « naqîb » qui se délectait, « Je suis le cheikh de la Damaqrâṭiyya (les démocrates) ». « Je m’en remets à Dieu », répondit le cheikh, sentant qu’il avait commis un impair. « Si vous êtes le cheikh de la Magrâṭiyya, alors je dois aussi y appartenir, car ma personne est toute entière à votre service. Mais qu’est ce que c’est ? » « Damaqrâṭiyya, dit le « naqîb », c’est l’égalité. Il n’y a plus de grands hommes et de petits, tous sont égaux et sur le même plan ». En entendant ces paroles, le Shammari décontenancé crut défaillir : « Dieu m’en est témoin, dit-il, sentant déjà son autorité sur sa tribu lui échapper, « si c’est ça je ne suis pas Magrâṭî ! ». In : « The Letters of Gertrude Bell », lettre du 21 août 1921, page 618.
20 Ṭâlib Pasha an-Naqîb, l’homme fort de Basra, poursuivait toujours le même objectif : se faire reconnaître par les Britanniques comme le dirigeant effectif de Basra et de sa région. Une fois que les Britanniques eurent fixé sur Fayṣal leur choix pour assurer la fonction de roi sur le trône d’Irak, les ambitions de l’ombrageux personnage devinrent gênantes pour la puissance mandataire, d’autant plus que Ṭâlib Pasha, voyant le trône lui échapper, s’était fait menaçant. Sir Percy Cox décida de la faire arrêter et l’envoya en exil à Ceylan en avril 1921. Ce n’est qu’après le couronnement de Fayṣal qu’il put quitter son lointain exil. Il arriva alors au Ḥijâz et fut autorisé à renter en Irak le 1er mai 1925. Malade, il devait mourir dans un hôpital à Munich le 16 juin 1929.
21 Muṣṭafa Ἀbd al-Qâdir an-Najjâr : op. cit., page 312.
22 Philip Ireland : « A Study in Political Development » - Russell & Russell -New-York - 1970 - pages 306, 319-320. Le journal de Baghdâd « Al-Ἰrâq » publia le 14 juin 1921 le lettre de cheikh Khaz’al où il annonçait se rallier à la candidature de Faysal.
23 Au moment de la conférence du Caire, qui dura du 12 au 24 mars 1921, la plupart des modalités concernant la candidature de Fayṣal au trône d’Irak avaient déjà été fixées lors de conversations préalables conduites entre le « Middle east Department », créé au début au début de mars 1921 à l’initiative de sir Winston Churchill, et Fayṣal. La conférence n’eut plus qu’à approuver ce qui avait déjà été décidé en coulisses.
Voir à ce propos :
— Foreign Office 371/6350/E4830 : « Conference on Middle Eastern Affairs sum-moned to meet in Cairo during March 1921, by the Secretary of State for the Colonies ».
24 Philip Ireland : op. cit., page 314.
25 Pour davantage de détails sur le parti pro-chérifien au sein de l’administration britannique, voir :
— Philip Ireland : op. cit., chapitre XVII : « The Search for a Ruler ».
26 Philip Ireland : op. cit., pages 317-318.
27 Ἀbd ash-Shahîd al-Yâsirî : « Al-buṭûla fi thawrat al-’ishrîn » (l’Héroisme de la révolution de 1920) - Najaf - 1966 - page 351.
28 Sur le référendum organisé en juin-juillet 1921 par les Britanniques visant à faire approuver l’élection de Faysal par les représentants de la population irakienne, voir :
— Philip Ireland : op. cit., chapitre XVIII : « The Election of Faisal », pages 326-337.
— Ἀlî al-Wardî : op. cit., tome 6, pages 115-121.
29 Ἀbd Allâh an-Nafîsî : op. cit., page 178.
30 Ἀlî al-Wardî : op. cit., tome 6, pages 89-90.
31 Idem, page 90.
32 Idem, page 90-91.
33 Voir la biographie de sayyid Muḥammad al-Ṣadr in Muḥammad Ἀlî Kamâl ad-Dîn (op. cit.).
34 Muḥammad Mahdî al-Baṣîr : « Târîkh al-qaḍîya al-’irâqiyya » (Histoire de la question irakienne) - 2 volumes - Baghdad - 1924 - tome 1 - page 341.
35 Ἀlî al-Wardî : op. cit., tome 6, pages 82, 85.
36 Rajâ’ Ḥasanî al-Kḥattâb : « Al-Ἰrâq bayna 1921-1927 » (l’Irak entre 1921 et 1927) - Thèse de doctorat présentée à l’Université de Baghdâd - Publiée à Baghdâd - 1976 - page 263.
37 Muḥammad Mahdî al-Baṣîr : op. cit., tome 2, page 365.
38 Ἀlî al-Wardî : op. cit., tome 6, pages 71, 72.
39 Cheikh Muḥammad al-Khâliṣî : « Fî sabîl Allâh » (Dans la voie de Dieu) (Mémoires de cheikh Muḥammad al-Khâliṣî) - non publié - collection personnelle.
40 Muḥammad Mahdî Kubba : « Mudhakkirâtî fî samîm al-aḥdâth » (Mes mémoires au cours des événements) - Beyrouth - 1965 - page 24.
41 Cheikh Muḥammad al-Khâliṣî : op. cit.
42 Ἀbd ar-Razzâq al-Ḥasanî : « Al-Ἰrâq fî dawray al-iḥtilâl wa al-intidâb » (l’Irak entre l’occupation et le mandat) - 2 volumes - Sayda - Liban - 1935 - tome 1 - page 217.
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