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Chapitre II. Morphologie de la région urbaine salonicienne

p. 41-54


Texte intégral

1Charles Diehl nous offre l’une des descriptions les plus vivantes de Salonique au début du siècle :

« C’était une vraie cité d’Orient. Derrière la façade occidentale et moderne que lui faisaient, le long de la mer, les belles maisons européennes alignées sur les larges quais du port, la ville, étagée en amphithéâtre sur les dernières pentes du mont Kortiach, apparaissait couronnée de minarets et de coupoles, encerclée de hauts remparts crénelés, que dominait la masse puissante de la vieille citadelle byzantino-vénitienne. Sur la grande rue du Vardar qui, parallèle à la mer, traversait Salonique d’ouest en est, s’embranchait un réseau compliqué d’étroites ruelles escaladant la colline, que les boutiques du bazar égayaient de leurs étalages multicolores, où de vieilles maisons turques, aux façades de bois branlantes, aux moucharabich discrètement ajourés, faisaient revivre les souvenirs lointains et la grâce surannée de l’Islam. Des placettes délicieuses, ombragées de grands arbres, et comme rafraîchies par le murmure de la fontaine prochaine, s’ouvraient à l’en-tour de quelque mosquée [...]1 »

2Ce souvenir est aujourd’hui bien lointain. Un flot de béton a recouvert la « ville aux belles églises », l’a noyée sous les hauts immeubles standardisés qui obscurcissent le paysage. L’agglomération issue de cinquante années de développement – des années 1920 à 1970 –, s’est fondue dans une région urbaine vaste, étendue sur un territoire aux limites floues, en perpétuelle progression. Si la définition statistique de l’agglomération n’a pas varié depuis trente ans, pour rester fixée à quinze dèmes et communes, les années 1980 ont vu émerger la notion de région large de Salonique2, composée de vingt-trois municipalités3 (planche 26). Cette adaptation était consécutive à l’expansion urbaine septentrionale, sous l’effet d’une industrialisation massive autour des pôles de Sindos, Nea Magnisia et Diavata4. Depuis, l’élargissement s’est réorienté vers le sud et l’est, pour pénétrer plus profondément en Chalcidique et vers le bassin de Langada.

3Les tentatives de délimitation rigides ne correspondent plus à la réalité mouvante de la région urbaine. Chaque critère de détermination induirait une perspective réduite, et par conséquent partielle ou univoque, donc critiquable. L’avis de G. Burgel sur ce point est particulièrement pertinent :

« À vrai dire, à Athènes, à Thessalonique, comme à Patras [...], il est difficile dans ce mouvement centrifuge de réorganisation des espaces périphériques de distinguer ce qui est desserrement industriel, voire tertiaire, implantations touristiques de fin de journée, de week-end ou de plus longs séjours dans des villes attractives et de bord de mer, et dispersion proprement dite de la résidence permanente dans des sites vierges »5.

4Quoi qu’il en soit, la récente dilatation périurbaine de Salonique est à resituer dans le contexte local de campagnes presque totalement vidées de leur contenu humain par un siècle d’échanges de population et d’exode rural. D’aucuns n’hésitent pas à parler de sous-développement à propos de l’éparchie de Langada6. La Chalcidique, haut-lieu touristique et bastion historique de la résistance grecque en territoire ottoman, souffre d’un dépeuplement et d’un enclavement chroniques, que les réfugiés d’Asie Mineure se sont contentés de combler sur ses marges littorales. Quant à l’insalubre campania septentrionale, ses vastes étendues planes, humides et marécageuses ont rebuté les candidats à une installation permanente, jusqu’à ce que des réfugiés-pionniers n’en modifient le paysage pour la rendre partiellement cultivable. Aujourd’hui encore, la préférence va davantage aux usines, aux entrepôts industriels et commerciaux qu’aux habitations. Il n’est pas rare de voir quelque troupeau de moutons chercher pâture autour des murs d’enceinte des bâtiments, lorsque ceux-ci ne sont pas entourés de barbelés de protection.

Les disparités internes de l’agglomération : description morphologique et fonctionnelle

Le centre-ville

5Les fonctions centrales de l’agglomération sont pratiquement toutes localisées dans l’espace restreint de la ville intra-muros, et plus particulièrement dans la zone reconstruite après l’incendie de 1917 (planche 24). Les contrastes de la cité historique sont particulièrement accusés. Les habitations, en raison de la pression foncière et des nuisances propres à ces quartiers, ont tendance à disparaître progressivement, hormis quelques appartements luxueux logés dans des immeubles résidentiels non encore abandonnés au profit de bureaux. L’omniprésence des monuments historiques, chantiers de fouilles, églises et vestiges de remparts a contribué au renchérissement du prix des terrains. Sur le plan foncier, les quartiers les plus cotés jouxtent immédiatement les zones industrielles et d’habitation précaire, en un gradient vertigineux. La place Vardaris est une frontière entre deux mondes ; tandis que du côté de Kalamaria la transition se fait plus douce.

6Le secteur des affaires est très concentré en deçà de la rue Agiou Dimitriou, et surtout de l’Egnatia. De la place CHANTH (ΧΑΝΘ) à la porte du Vardar, l’essentiel des pouvoirs de production et de décision est rassemblé : chambre de commerce, mairie et dépendances, sièges d’entreprises et de banques, services publics (EOT7, OASTH8, etc.), administration et justice (Diikitirio9, Palais de justice). Les commerces sont groupés le long de Tsimiski, Egnatia, Venizelou, Aristotelous et D. Gounari, et concourent aussi au drainage des flux de circulation. Les instances départementales de la nomarchie, localisées à Kalamaria, dans la villa Allatini, sont seules à échapper à cette centralité. Les marchés permanents, qui s’étendent du Vlali à Ladadika, en passant par l’ancien quartier franc, sont caractéristiques de cette ville basse, ancien domaine réservé des Juifs. Enfin, les espaces de loisirs et de culture ont été durablement soumis au tropisme marin : la place Aristote, le front de mer et Ladadika sont devenus les lieux de prédilection des Saloniciens noctambules.

7Le centre-ville ne se limite pas à cette description. La cité intra-muros présente un visage très contrasté, à l’opposé de la constante monotonie des périphéries résidentielles. Les discordances paysagères sont d’abord dues aux monuments historiques, enchâssés entre les édifices modernes, menacés par l’agression atmosphérique aussi bien que par les agents immobiliers. Le combat n’est pas simple, mais son objectif est d’ores et déjà acquis et accepté par tous. Ces monuments, dont la plupart sont byzantins, n’affirment-ils pas la grécité de la ville contre les revendications étrangères ? Chaque église, ou chaque ruine antique, tient lieu de preuve, et justifie a posteriori l’appropriation territoriale. La pression foncière, si forte fût-elle, n’est rien devant ces enjeux nationaux.

8Un danger plus réel pèse sur Ano Poli, où les maisons traditionnelles d’architecture macédonienne - mais marquées dans le souvenir des Saloniciens du sceau des Turcs - résistent tant bien que mal à la détérioration, au manque d’entretien et à l’assaut des immeubles modernes. L’opération de protection et de restauration lancée en 1980 a empêché la propagation des dégradations, au prix de normes de construction contraignantes10. Hier paupérisée et délaissée, la ville haute tend aujourd’hui à s’embourgeoiser, et se ranime sous le coup des réfections entamées avec l’aide de crédits européens.

9Entre le front de mer et l’Eptapyrgio, un gradient se déroule, du concentré au diffus, des centres d’activité aux quartiers d’habitation. Au-delà de la rue Olymbiados, ce ne sont plus que maisonnettes et jardins clairsemés dans un entrelacs d’étroites ruelles. La refonte du plan d’aménagement, à l’aval, n’a pas eu d’équivalent sur ces hauteurs, où le cadre architectural ottoman est resté en place. À l’opposition fonctionnelle vient s’ajouter une opposition structurelle. Les relations entre Ano et Kato Poli sont d’ailleurs contraignantes. Quiconque a déjà essayé de rejoindre l’Eptapyrgio à pied, en partant de la mer, a pu observer combien il peut être physiquement difficile de réaliser cet exploit, tant la pente est accusée. La municipalité a installé deux lignes d’autobus qui relient la citadelle à la place de la Liberté, en empruntant la rue Akropoleos. Toute la partie occidentale de la ville haute ne dispose d’aucune desserte. L’isolat relatif de ce quartier s’oppose à l’extraordinaire concentration des flux de circulation en aval. Une vingtaine de lignes d’autobus partent de la place Dikastirio, cinq du terminus de Venizelou et six de la place de la Liberté, sans compter celles qui se contentent de traverser le centre historique au départ des dépôts périphériques.

10Les difficultés de circulation ont contraint les autorités à multiplier les voies piétonnes, afin de permettre aux commerces de ne pas succomber par asphyxie au trafic routier. Le réseau étroit des rues de Ladadika et du Vlali a été récemment habillé de pavés, suite au plan de rénovation du centre-ville historique et commerçant. La même décision sur la rue D. Gounari, au-dessous de la Rotonde, a largement participé à la revitalisation de ce secteur marchand situé à quelques enjambées de la tour Blanche, point de ralliement de tous les touristes de la métropole avec la Kamara11 et le Musée archéologique. Le boulevard Nikis, qui longe le quai, conserve son rôle de vitrine de la métropole : à côté des sièges de sociétés et des établissements bancaires, les bars et autres ouzeria reflètent la vie de la communauté salonicienne, tandis que la rue Tsimiski demeure strictement orientée vers les milieux d’affaires et les commerces de qualité.

Dichotomie des banlieues

11En-dehors du centre-ville, une dichotomie fonctionnelle et socio-économique nord-sud caractérise les faubourgs urbains (planche 23 grand format). L’organisation interne de l’agglomération est fortement différenciée. Si les actifs de l’industrie œuvrent essentiellement dans les municipalités septentrionales, où ils occupent généralement plus de la moitié des emplois, ils se font plus rares au sud : 75 % de la population de Panorama était employée dans le secteur tertiaire12 en 1981, contre 60 % dans la commune de Salonique et 50 % à Kalamaria.

12Banlieue populaire, la périphérie nord de l’agglomération présente le visage peu attrayant d’immeubles délabrés, de constructions inachevées, d’« espaces flous ». Les nuisances y sont maximales, en raison de la proximité des grands ensembles industriels polluants, qui répandent leurs effluves nauséabondes et malsaines alentour. L’imbrication habitat-industrie suscite des désagréments qui s’ajoutent aux problèmes fonctionnels déjà importants : intense circulation de poids lourds, desserte médiocre par autobus urbains, omniprésence des voies de chemin de fer et d’accès routier aux usines ; d’où la difficulté à trouver des solutions d’aménagement, qui prennent en compte les ateliers et établissements industriels et le tissu urbain environnant, dans un projet cohérent. Inversement, les structures de production engluées parmi les habitations souffrent d’un enclavement préjudiciable, sans possibilité d’extension. À la pollution de l’air s’ajoute celle des eaux : déversement de déchets chimiques dans le Dendropotamos, pollution du golfe Thermaïque. Le tremblement de terre de 1978, qui a endommagé bon nombre de bâtiments, a entraîné la désaffectation d’une partie importante du cadre bâti ancien. Des immeubles ont été abandonnés, des entreprises délocalisées vers la périphérie. Déplacement par ailleurs favorisé par le développement corollaire du secteur tertiaire dans le centre-ville, très glouton en matière d’espace. À cette désaffection générale répond une dévalorisation de l’habitat et une dépréciation des conditions de vie : les petits commerces se font plus rares et de moins bonne qualité, la population présente, peu propice à la mobilité, se marginalise. Les personnes âgées et les familles les plus démunies y subsistent seules. De nombreux Albanais immigrés y ont élu domicile. Cette précarité entraîne inévitablement une augmentation de l’insécurité, dont la presse locale fait ses choux gras.

13Les quartiers méridionaux bénéficient au contraire d’une image nettement plus attractive. Privé d’un arrière-plan usinier, le sud de l’agglomération a été épargné par l’industrialisation massive des années 1960 et 1970. Résidentielle et tertiaire, Kalamaria – ce toponyme signifie littéralement « les beaux quartiers (Kala Meria) », dont le nom historique s’applique à toute la partie de la ville située en deçà de l’université et de la foire internationale, cadre bien plus vaste que la commune actuelle du même nom –, n’est pas mitée par les grandes installations militaires du Nord, et échappe à la dispersion des unités de production industrielles. L’importante densification du bâti a fourni aux activités tertiaires un terrain d’implantation privilégié, face à la saturation progressive du centre-ville. Les grandes bâtisses du début du siècle rappellent les origines bourgeoises de ces quartiers du « chemin des campagnes », où les riches marchands, industriels, entrepreneurs et étrangers se plaisaient à installer leurs villas, aujourd’hui si prisées par les sièges d’entreprises et les établissements bancaires. Aux immeubles luxueux de Kalamaria succèdent rapidement vers Panorama les pavillons spacieux, les opulentes demeures situées à flanc de colline et les lotissements urbains coquets, pourvus de toutes les commodités.

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Fig. 2. - Route de Langada : mariage de l’industrie et des zones résidentielles.
De la colline d’Efkarpia, d’où a été pris le cliché, on distingue au fond les pentes d’Oraiokastro et ses maisons luxueuses, entourées de bois de pin. Au premier plan, la cimenterie Titan est l’un des plus importants établissements industriels de l’agglomération. Dès 1963, elle a approvisionné un secteur du bâtiment en pleine explosion. Cliché R. Darques.

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Fig. 3. - Panorama : un havre de paix au-dessus de la marée urbaine du sud de Salonique, de Kalamaria et de Pylaia.
Les villas, étagées sur les terrasses ensoleillées, contrastent avec les « barres » d’immeubles dressées aux pieds du versant, à proximité de Pylaia. Cliché R. Darques.

14Cette disparité spatiale et économique est en grande partie héritée d’une situation établie dès la fin des Tanzimat. Le plan de reconstruction élaboré par Ernest Hébrard, suite à l’incendie de 1917, qui ravagea plus de la moitié de la ville intra-muros, consacre ce système d’organisation urbaine. Il préconise la création de quartiers ouvriers, connexes aux industries portuaires. Aux secteurs d’habitation et de loisir, il oppose un centre historique qui cumule les fonctions centralisatrices de nature administrative, économique, sociale et culturelle. Il voue la zone occidentale aux industries, entrepôts de commerce, gares et stations, et aux habitations pour la classe ouvrière. D’un certain point de vue, Salonique vit sur cet acquis depuis un siècle.

Les progrès rapides de la périurbanisation depuis le début des années 1980

15De l’agglomération à la région large de Salonique, la superficie de la zone urbanisée est passée de 131 à 379 km2. Au cours des années 1960-1970, le paysage urbain des communes industrielles septentrionales est constitué d’îlots de développement intégrés, où usines et habitat sont regroupés, selon des plans de localisation et d’aménagement plus ou moins strictement appliqués. Ce cloisonnement relatif diffère profondément du desserrement périurbain initié à partir des années 1980, où la continuité territoriale du bâti n’est plus respectée. La diffusion des hommes et des activités s’applique désormais à un périmètre bien plus large que celui précédemment défini, où les voies et moyens de communication jouent un rôle essentiel. Ce phénomène de grande ampleur affecte-t-il de façon identique les autres unités urbaines de la Grèce du nord ?

16L’indicateur démographique est un instrument commode pour cerner l’orientation privilégiée du développement périurbain de la décennie 1981-1991, et pour la resituer dans son contexte régional (planche 6). Au cours de la dernière période intercensitaire, la Macédoine centrale a focalisé toutes les forces dynamiques. À cette augmentation rapide du nombre de résidents répond le déclin continu des parties ouest et est du territoire régional, malgré quelques poches de résistance. Sur les 159 communes constitutives de la Thrace, par exemple, 123 enregistrent une variation négative, avec des seuils pouvant atteindre et dépasser – 30 %. De toute évidence, les campagnes macédoniennes et thraces n’ont pas réussi jusqu’à présent à stabiliser leurs effectifs. La Macédoine du vide présente de multiples visages : les zones montagneuses du nome de Grevena, le massif du Vernon entre Kastoria et Florina, l’essentiel de l’éparchie de Voïon, la ligne des monts de Piérie et Kamvounia, les sommets du Vermion, la région du Païko, les monts Kerkini et les alentours du lac Doïran, le massif de l’Orvilos au-dessus de Sidirokastro, les chaînes du Vertiskos et du Menikio, ainsi que la plaine du bas Strymon. Les contrastes sont parfois accentués entre communes limitrophes. Tel semble être le cas à l’est du nome de Drama, où les faibles densités de population exagèrent les variations réelles, sans modifier le sort d’espaces déprimés.

17Dans cette Macédoine centrale, les unités urbaines jouent un rôle moteur. Les villes redistribuent une partie de leurs habitants respectifs vers leurs banlieues et les campagnes proches. Autour de Salonique, les éparchies de Chalcidique et de Langada, jusqu’aux parties est de Giannitsa et d’Imathia, dessinent un périmètre ininterrompu de localités en forte croissance. Comment ne pas associer ce phénomène à la présence de la métropole salonicienne, épicentre de tout le secteur ? Aux confins de l’éparchie de Langada, les communes de Vrasna, Asprovalta et Stavros doivent plutôt leur dynamisme au petit pôle touristique qui a vu le jour sur le golfe du Strymon, tandis qu’à l’ouest une ligne de partage nord-sud délimite les zones dynamiques du piémont du Vermion et l’aire d’influence de Katerini.

18À l’intérieur de ce croissant fertile, le sud de l’agglomération tient une place privilégiée. Le développement urbain s’oriente prioritairement dans cette direction, aux dépens des communes plus industrielles ou agricoles de la plaine du Gallikos. La banlieue s’étend de Thermi au cap Karabouroun, jusqu’à l’orée de la Chalcidique : trois lignes urbaines d’autobus desservent Angelochori, Nea Michaniona et Epanomi, en moins d’une heure de trajet. Au-delà de ces limites, les signes d’urbanisation s’espacent, puis s’effacent peu à peu pour laisser place aux seuls établissements touristiques. D’Agios Pavlos à la pointe de la péninsule de Kassandra, les villages de pêcheurs se sont progressivement adaptés et équipés, afin de satisfaire aux exigences des touristes locaux ou étrangers. Il faut franchir la zone dépressionnaire des versants du Cholomon pour retrouver une certaine vitalité : les plages très attrayantes de Stratoniki et de Ierissos y contrastent avec les activités qui gèrent le développement du triptyque Nea Roda-Ammouliani-Ouranopoli : le transit des pèlerins vers le mont Athos.

19Le nord de l’agglomération de Salonique n’est pas exclu du mouvement général de périurbanisation. Toutefois, moins attractif, il recrute un nombre plus réduit de migrants. Le profil socio-économique y est totalement différent de celui du sud. Une desserte efficace par voie routière ou ferroviaire, l’ampleur du développement agricole de la plaine centrale macédonienne et l’industrialisation massive ont engendré une dynamique démographique complexe.

20Loin d’être une spécificité salonicienne, la périurbanisation est un phénomène qui affecte toutes les villes de l’arrière-pays macédono-thrace. Un report de vitalité vers les espaces périphériques non contigus répond systématiquement à la perte de vitesse des communes urbaines centrales. Si la commune de Veria stagne avec une croissance limitée à 2 %, les municipalités adjacentes de Makrochori (13 %) et Lykogianni (16 %) doivent leur dynamisme au déploiement d’une zone industrielle et commerciale sur la route de Salonique. La tendance est encore plus accusée dans le cas de Kastoria, qui perd 24 % de sa population dans la dernière décennie. Mais Argos Orestikon (+ 41 %), Dispilion (+ 74 %), Chiliodendro (+ 21 %) et Lefki (+ 18 %), dans sa couronne sud et ouest, compensent vigoureusement cette chute brutale. De même, à l’autre extrémité du territoire, Xanthi (+ 10 %) est largement débordée par Evmiro (64 %) et Pigadia (12 %). On pourrait multiplier les exemples.

21Le constat est encore plus frappant pour les deuxième et troisième villes de Macédoine. Largement bloquée par son site encaissé en amphithéâtre, Kavala stagne et ne se résout pas à remplacer les vieilles maisons turques, qui jalonnent son centre historique, au prix d’un bétonnage. Sur le cordon littoral, l’étalement est marqué : six localités du sud-ouest sont en plein essor, de Palio Tsifliki (110 %) à Nea Peramos (21 %), tandis que vers l’est seule Nea Karvali vient équilibrer l’ensemble (12 %).

22De la gare d’autobus du KTEL13, nouvellement implantée dans la périphérie de Katerini, le point de vue est des plus intéressant. Partout fleurissent les chantiers de construction qui ne s’embarrassent pas de l’acquis architectural indigent de cette cité « sans histoire ». Ville établie en retrait de la côte, elle a orienté son développement périurbain vers la mer, en direction de Paralia et de ses plages aménagées, dont le charme certain est compromis par les trop nombreux cafés, hôtels et magasins de souvenirs, où une clientèle à prédominance germanique vient chercher un peu d’exotisme, tandis que Russes et Serbes pratiquent leur commerce de fourrures. Le long de l’axe autoroutier national, Katerini étend ainsi son emprise sur tout le piémont et la plaine côtière des monts de Piérie et de l’Olympe. La commune-centre conserve une croissance de 15 %. Elle joue à peu près jeu égal avec les localités voisines, dont se dégage Kallithea (52 %).

Les formes de l’inégale expansion périphérique

23Cette périurbanisation met un terme à un demi-siècle de ponction démographique ininterrompue14. Le mitage des espaces suburbains est devenu systématique. Les résidences principales en milieu rural se sont multipliées. Elles appartiennent désormais à des Saloniciens et non plus à des immigrés récents. Les campagnes périphériques sont peu à peu colonisées par des villas implantées au hasard du parcellaire et des voies de communication, sans ordre strict : au sud, entre Kalamaria, Pylaia et Panorama ; au nord, entre Diavata et Nea Efkarpia. À ces habitations dispersées se mêlent généralement nombre de petites entreprises et d’unités de production industrielle.

24Les aménagements structurels opérés au cours des années 1980 ont été déterminants. La construction progressive du périphérique dit « intérieur15 », qui relie en un long parcours Menemeni, Kordelio, Nea Efkarpia, Sykies, Pylaia et Kalamaria, a sans aucun doute favorisé la dispersion. Il en va de même pour l’autoroute de Chalcidique, amorcée au sud de Kalamaria. Le phénomène observé aux portes de l’agglomération devient loi dans la grande banlieue.

25Traditionnellement déficitaire au profit d’un exode continu vers Salonique, l’éparchie de Langada retrouve depuis quelques années un excédent, qu’elle n’avait pas observé depuis le début du siècle et le départ de l’importante communauté turque qui y résidait. La Chalcidique a su mieux résister à l’attraction de la métropole. Les Grecs y étaient majoritaires à la fin de la période ottomane ; elle n’a donc pas subi d’hémorragie lors du départ des Musulmans. Mais elle s’est trouvée en première ligne pour l’installation des réfugiés, dont la stabilité et l’ancrage géographique se sont révélés par la suite bien plus faibles que ceux des Hellènes autochtones. La formation de la région urbaine s’est ainsi effectuée dans un environnement proche exsangue, où l’exploitation agricole du sol demeure lâche, les terrains vacants nombreux, l’enclavement récurrent.

26Le descriptif de l’éparchie de Langada vers la fin des années 1970 se révèle alarmant. Les terres arables sont essentiellement consacrées à la culture de céréales (principalement blé et orge), quelques arpents étant réservés à la production de tabac. Les petites fermes, qui émergent d’un paysage où dominent les pâtures extensives, font preuve d’une très faible productivité, cause essentielle de l’émigration des résidents en quête d’activités et de sources de profit complémentaires. Ces migrants, par attachement à la terre, refusent ou rechignent à vendre leurs lopins. Ainsi gelés, ils sont voués à l’abandon et à la friche. Ceux qui ont choisi une destination proche, telle Salonique, continuent à cultiver leurs champs, au prix de déplacements fréquents. Les activités touristiques sont concentrées sur les communes littorales d’Asprovalta, Vrasna et Stavros, mais elles souffrent d’infrastructures déficientes, adaptées à une clientèle locale peu exigeante.

27Les structures démographiques révèlent une population âgée où les retraités dominent. Selon le recensement de 1981, 57 % de la population active de l’éparchie se consacrait à l’agriculture et à l’élevage, suivis par 25 % dans l’artisanat et l’industrie, le reste étant comblé par les services, commerces et autre administration. Les renseignements fournis par L. Lambrianidis indiquent subsidiairement que près de cinq mille personnes, soit le dizième de la population, se rendent quotidiennement sur leur lieu de travail hors de leur commune de résidence, à Langada (9 %) ou à Salonique (70 %)16, et remplissent les cars qui assurent la liaison avec la métropole. D’un niveau socio-économique faible, ces migrants quotidiens travaillent dans l’industrie (49 %) ou la construction (15 %). Un nombre restreint de Saloniciens effectue la rotation inverse, principalement à destination du chef-lieu de l’éparchie.

28La périurbanisation, entamée à partir des années 1980, a emboîté le pas à une délocalisation de la production. Le nombre d’établissements industriels, artisanaux et commerciaux est passé de 1796 en 1984 à 2 604 en 1988 (+ 45 %), tandis que l’emploi annuel moyen franchissait le seuil des 80 % de croissance (3 933 en 1984 à 7 138 en 1988)17. Cette mutation fut rapide et profonde. Les paysages en subissent les conséquences : par-delà Efkarpia et la crête du versant nord du Chortiatis, le bassin de Langada est peu à peu colonisé par les fumées industrielles et les hangars commerciaux. Cette dissémination sporadique n’a pas été sans mal : les infrastructures sont déficientes, et la main-d’œuvre peu qualifiée. Pourtant, les zones industrielles de Sindos et de Nea Sanda (frontière sud du nome de Kilkis) offrent de multiples facilités (exonérations fiscales, infrastructures, etc.).

29Les changements opérés au sud de l’agglomération, en direction de la Chalcidique, répondent à un schéma légèrement différent. De Nea Moudania à Nei Epivates, le littoral occidental n’était qu’une succession de petits ports de pêche et de villages côtiers voués à l’agriculture. Les réfugiés d’Asie Mineure, installés dans les années 1930, ont suscité la création de nouvelles communes, autour des pôles de Nea Triglia et du Grand Karabournou, au nord d’Epanomi, sans toutefois parvenir à rompre l’enclavement du secteur : jusqu’aux années 1950, le caïque est resté le moyen de communication le plus rapide et fréquent pour rejoindre Salonique.

30Vidées par l’exode rural des années 1950-1970, ces communes côtières présentent aujourd’hui un visage neuf. Les ports de pêche sont devenus des centres touristiques en expansion, où les Saloniciens se plaisent à passer leurs week-ends ou leurs vacances. Ces résidences temporaires ont tendance à devenir permanentes à mesure que l’on se rapproche de l’agglomération. Bien que la zone aéroportuaire et le fond du golfe de Thermi fassent office de tampon avec la ville proprement dite, une sorte de conurbation s’est formée tout le long du littoral, de Peraia à Agia Triada. À proximité, la plus grande surface commerciale de Grèce – l’hypermarché Continent – a vu le jour.

31Les villages de vacances et de loisir sont devenus de vastes chantiers de construction, où les petits immeubles coquets poussent à grande vitesse, sans infrastructures adéquates. Les sites touristiques s’étendent vers l’intérieur et s’étalent le long du littoral. En 1981, le recensement indique que 39 % des actifs de l’éparchie de Chalcidique vivaient de travaux agricoles, contre 33 % dans l’industrie et l’artisanat, et 28 % dans le secteur tertiaire. De toute évidence, la Chalcidique a pris un temps d’avance en matière de développement. La délocalisation industrielle a préludé à l’implantation des nouvelles activités touristiques, sans supprimer l’emploi agricole. On assiste à une pluri-activité débordante des habitants, prompts à se transformer alternativement en paysans, ouvriers et hôteliers.

32Epanomi est la station la plus éloignée à être desservie par autobus urbain. Située à près de 35 kilomètres de Salonique, cette municipalité est un gros bourg rural, au cœur d’un riche terroir, accolé à une butte où trônent l’église et le lycée du village. Les maisons de réfugiés, qui atteignent parfois des dimensions très confortables, se mêlent aux demeures les plus récentes. Lorsqu’elles n’ont pas été rasées, elles ont fait l’objet d’un entretien systématique, réfection autorisée par les remises des migrants des années 1950-1970, ou par ceux des nouveaux résidents des dernières années. À quatre kilomètres de là, Paralia Epanomis est un petit port récent, peu motivé par la pêche. Le hameau s’organise autour de la plage, du camping de l’EOT, d’un « mini-market » et de plusieurs tavernes. Quelques demeures modernes bien agencées s’étendent le long de la route de Nea Michaniona, entourées d’élégants jardinets aux vertes pelouses, presque toutes dotées d’une petite embarcation sous abri, ou en plein air.

33Nea Michaniona bénéficie également d’une ligne propre d’autobus urbains ; son développement semble avoir été plus rapide. Port de pêche actif, village agricole, centre touristique et résidentiel pour Saloniciens, la commune cumule plusieurs fonctions qui rendent le paysage très contrasté. Les villas spacieuses côtoient les petits immeubles et les anciennes maisons de réfugiés, sans que l’on puisse déceler un plan d’organisation, ni une logique d’aménagement. À côté de la nouvelle église, massive, à peine achevée, les baraques en bois des pêcheurs se fondent dans l’agglomération. Filets de pêche et tracteurs se disputent la chaussée, tandis que le front de mer présente un long alignement de restaurants, tavernes, pizzerias et bars.

34À mi-chemin entre les deux exemples précédents, Nei Epivates et Peraia sont des villages doubles, à une vingtaine de kilomètres de la métropole. Les localités agricoles de l’intérieur, à flanc de colline, ne sont séparées que par quelques centaines de mètres de leur doublon maritime, échelle (σκάλα) de pêcheurs devenue ensemble balnéaire moderne. Les réfugiés, originaires de Thrace orientale (Epivates), ont donné son nom au village. Leurs enfants choisissent souvent de remplacer les anciennes demeures par des constructions neuves : les maisons de campagne désuètes, avec leurs tonnelles, jardins potagers, oliveraies et basses-cours cèdent le pas aux immeubles modernes, plus confortables. Le marché foncier subit effectivement une forte plus-value, qui justifie une mise en valeur plus rationnelle du sol. Les équipements collectifs se multiplient, mais l’anarchie des constructions et l’absence d’aménagement sont évidents. Ainsi, les ruisseaux, qui n’arrivent pas jusqu’à la mer, forment entre les immeubles des nappes insalubres et des zones semi-marécageuses, où cannes et roseaux ont trouvé un terrain de prédilection. Toutefois, la proximité de l’aéroport, l’amélioration de la desserte routière, la création de zones industrielles et commerçantes, de supermarchés, modifient totalement l’aspect de ce littoral sud du golfe Thermaïque, intégré dans la région urbaine et secteur privilégié de développement.

35Au nord de la ville, les formes de la périurbanisation sont radicalement différentes. La tendance est plutôt au reflux. Plus ancienne, l’expansion périphérique a été initiée dès les années 1960, lors de la forte poussée d’industrialisation qui conduisit à la création des grands pôles usiniers de Diavata, Kalochori et Sindos18. Chacun de ces ensembles bénéficie de qualités propres. Diavata regroupe l’essentiel des industries lourdes, le site est seulement distant d’une dizaine de kilomètres du centre-ville : raffinerie de pétrole et pétrochimie (EKO), chimie (SICNG, Ethyl-Hellas), métallurgie (Hellenic Steel C°). Cette banlieue a été entièrement rattrapée, et intégrée dans le tissu de l’agglomération actuelle. Au-delà, la disposition des unités industrielles se conforme aux axes de communication routiers ou ferroviaires, vers Veria et Athènes. Entre Salonique et Kalochori, un deuxième pôle se consacre à la fabrication de biens de consommation, au sein duquel tanneries et industries du plastique tiennent une place privilégiée. Enfin, Sindos, à une quinzaine de kilomètres de Salonique, est l’ensemble le plus structuré et le mieux diversifié. Entreprises textiles, alimentaires, chimiques, de transformation du bois, de matériel mécanique, d’équipement, ainsi qu’une aciérie, se partagent les 571 hectares du parc industriel et s’étendent aussi à l’extérieur de cette zone réservée.

36Dans cette partie septentrionale de l’agglomération, l’habitat proprement dit s’est développé de manière incontrôlée. La très grande majorité des migrants ruraux, appelés à remplir les besoins des nouvelles entreprises, y ont trouvé place. Leur niveau de vie demeure relativement faible, legs de plusieurs années d’immigration intense. En 1981, ouvriers et techniciens formaient encore 52 % de la population active de Sindos, 54 % à Diavata, 56 % à Kalochori. Les agriculteurs constituaient le deuxième groupe d’actifs, avec approximativement 25 % des effectifs : l’arrière-plan rural n’a jamais totalement disparu de ces localités.

37Les paysages offerts par ce secteur diffèrent profondément de ceux du sud de la région urbaine. Avec ses 5 900 habitants en 1991, le village de Sindos semble profondément assoupi. Stoppée depuis vingt ans, la frénésie constructrice a abandonné derrière elle une suite de petites maisons auxquelles les jardinets confèrent un aspect rural. L’habitat très groupé et concentrique est cerné par de vastes terrains agricoles, où céréales et légumes alternent avec les champs en friches. L’essaimage des ateliers et hangars a été très important le long de la route de Veria. Il dépasse désormais la région de Sindos, pour s’étendre vers Anchialos et Agios Athanasios, qui y ont puisé un renouveau de leurs activités (planche 6).

38À proximité immédiate du delta du Gallikos, le sort de Kalochori diffère peu de l’exemple précédent. Bien que ce village de colonisation agricole ne soit qu’à dix minutes de voiture du centre-ville, la médiocrité y est plus accusée et les conditions de vie encore plus difficiles. La percée de l’autoroute d’Athènes n’a pas désenclavé le bourg, longtemps adonné au maraîchage et à l’approvisionnement du marché urbain. Elle a probablement aussi contribué à attirer sur le territoire communal nombre d’établissements industriels, qui s’étendent en ordre dispersé jusqu’à Menemeni. Les quelques immeubles et maisons en construction sont le signe d’une vitalité toute relative, due en grande partie à une immigration persistante. Albanais et Russes trouvent à s’y loger à peu de frais. L’insalubrité est générale : la moindre averse laisse persister des mares saumâtres, que les habitants tentent en vain de drainer manuellement.

39La présence d’une banlieue nord industrieuse, paysanne et besogneuse ne saurait occulter l’émergence d’une périphérie résidentielle aisée à l’est, sur les versants pen-tus et ravinés du Chortiatis. Elle établit une jonction discontinue entre les parties septentrionales et méridionales de l’agglomération : Oraiokastro, Exochi, Chortiatis et Panorama appartiennent à ce groupe de localités qui bénéficient d’un environnement très agréable, à distance réduite du centre-ville. Malgré sa situation et un environnement proche défavorable – une série d’établissements industriels diffus implantés le long de la route de jonction vers Stavroupoli –, Oraiokastro est tout le contraire d’un village démuni. À flanc de colline, en position dominante sur la basse plaine et les quartiers nord de Salonique, le lieu est en proie à une frénésie constructrice généralisée. Les quelques artères goudronnées qui bordent la place centrale cèdent rapidement le pas aux chemins de terre, qui desservent les magnifiques villas et les petits lotissements, où bourgeois et nantis en tout genre ont décidé d’élire domicile. Sous les portiques, en contrebas des forêts de pins qui entourent les habitations cossues, quelques tracteurs, des parcs à moutons et à chèvres subsistent, marquant la brutalité des mutations.

40Les transformations opérées au cours du siècle sont parvenues à faire de Salonique une métropole moderne d’envergure internationale. Les étapes du changement s’inscrivent de manière indélébile dans le paysage urbain. La refonte du bâti, des interventions urbanistiques d’importance, l’expansion périphérique, n’ont pas fini d’effacer les traces de la capitale ottomane, et d’en faire une ville sans histoire ou sans mémoire, bien au contraire. Le développement contemporain s’appuie sur une multitude de réadaptations successives, remodelage imposé par les impératifs d’une modernisation amorcée dès la seconde moitié du xixe siècle. Un recul chronologique minimal d’un siècle est nécessaire à la compréhension du devenir de Salonique. Si en certains domaines la cité néohellénique vit encore aujourd’hui sur un acquis ottoman, sur le plan démographique en tout cas, rien ne rappelle plus la bigarrure ethnique séculaire. Pour être aussi radicale, la transition n’a pu être que douloureuse.

Notes de bas de page

1 C. Diehl, Salonique, H. Laurens, Paris, 1920, pp. 5-6.

2 Ευρύτερη Περιοχή Θεσσαλονίκης.

3 Le total se monte à vingt-cinq si l’on ajoute qu’à l’époque Diavata et Nea Magnisia étaient deux communes séparées, et que Neochorouda est une commune double.

4 Ces deux dernières localités ont été regroupées en 1991 (commune de Ionia).

5 G. Burgel, « Le périurbain grec : entre banal et spécifique », Méditerranée, n° 1-2, 1993, p. 46.

6 L. Lambrianidis, « The industrialisation problems of an agricultural area », Greek Review of Agrarian Studies, vol. II, n° 4, été-automne 1988, pp. 136-166. L’auteur analyse dans cet excellent article la diffusion de petites unités industrielles dans l’éparchie de Langada, et démontre les étroites relations qui s’y nouent avec la métropole salonicienne.

7 Ελληνικός Οργανισμός Τουρισμού, Office du tourisme grec.

8 Οργανισμός Αστικών Συγκοινωνιών Θεσσαλονίκης, Organisme des transports urbains de Salonique.

9 Διοικητήριο : bâtiment qui abrite le siège du ministère de la Macédoine et de la Thrace, mais également nombre d’administrations et de bureaux ministériels.

10 A. Anastassiadis, « La ville haute de Thessalonique : la reconquête d’un centre », Villes en parallèle, 9, « De la polis aux politiques urbaines », Nanterre, 1986, pp. 195-210.

11 Autre nom donné à l’arc de Galère, particulièrement usité par les Saloniciens.

12 Commerce et services, y compris : professions libérales, agents d’administration, employés de bureaux, commerçants et dispenseurs de services divers.

13 Compagnie nationale d’autobus interurbains.

14 Des enquêtes de terrain ont nourri ces remarques, mais aussi le recours systématique aux photographies aériennes opérées par le GYS (Γεωγραϕική ϒττηρεσία Στρατού, Service géographique de l’armée) en 1990, échelle 1:15 000.

15 Cette dénomination prévisionnelle a été choisie en référence au périphérique « extérieur » qui devrait à l’avenir raccorder Kalochori, Nea Magnisia, Nea Efkarpia et Chortiatis.

16 L. Lambrianidis, « The industrialisation... », art. cit. Données issues de questionnaires propres complétés par des résidents de l’éparchie de Langada.

17 Données inédites de l’ESYE sur les recensements industriels (éparchie de Langada).

18 Sur les conditions de l’industrialisation de Salonique, voir la thèse de E. Gavrielatos, « Les nuisances dues aux activités industrielles et l’évolution urbaine de Salonique », université Paris Val-de-Marne, Paris, 1985, ainsi que l’article co-signé avec J. Malézieux, « L’espace industriel et le devenir urbain d’une métropole régionale à vocation internationale : le cas de Salonique », Annales de géographie, n° 532, 1986, pp. 694-708.

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