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Le Néolithique ancien de l’abri de Bocas i (Rio Maior, Portugal)

p. 673-680

Résumés

Fouillé dans les années 40 par M. Heleno, l’abri de Bocas a livré d’abondantes séries lithiques et céramiques du Néolithique ancien dont on présente ici les éléments principaux. L’industrie lithique est bien pourvue en armatures géométriques (trapèzes, segments) poursuivant la tradition du Mésolithique final. La céramique comporte une gamme très ouverte de décors incisés ou imprimés appliqués sur des récipients sphériques ou en sac. Les thèmes ornementaux placent les documents de Bocas dans une phase évoluée du Néolithique ancien portugais.

Excavated during the 1940’s by M. Heleno, the Bocas rock shelter furnished extensive series of Early Neolithic flint tools and pottery. The principal elements are presented. The lithic industry contains numerous geometric microliths (trapezes, segments), following the traditions of the late Mesolithic. The pottery shows a wide range of decorations, incised or impressed on spherical or globular vases. The decorative motifs place of Bocas in an evolved phase of the Early Neolithic in Portugal.


Texte intégral

1L’abri de Bocas I, situé à proximité du village de Rio Maior (Extremadure), à une soixantaine de kilomètres au Nord de Lisbonne, s’ouvre sur les flancs d’un des derniers chaînons sédimentaires de la chaîne côtière de Serra do Aire (Fig. 1). L’examen des notes de fouilles de M. Heleno et du matériel archéologique et zoologique conservé au Musée Archéologique National (Belem) a suscité la présente étude. Le but de cette note - qui sera complétée par une publication plus approfondie - est de faire connaître un abondant mobilier relevant d’une période encore peu explorée au Portugal, en dépit de recherches récentes, intéressantes et tout à fait prometteuses (Tavares et Soares, 1981). On fera toutefois remarquer sans plus tarder, et on y reviendra, que les recherches de M. Heleno sont relativement anciennes, que les techniques d’approche et les observations stratigraphiques de ce chercheur étaient loin d’être ce qu’elles sont devenues aujourd’hui, enfin que d’évidents remaniements ont, à l’examen des matériaux, affecté certaines de ces couches reconnues par le fouilleur. Tout ceci limite, et nous en sommes conscients, la portée de ce travail. Il nous paraît intéressant toutefois de faire connaître ces séries en raison de leur abondance (cf. la céramique), mais tout en gardant à leur égard une attitude critique.

2La séquence stratigraphique numérotée de bas en haut renfermait dans ses strates inférieures des documents attribuables au Paléolithique supérieur ancien (couche « Fundo ») et au Paléolithique supérieur final ou à l’Epi-paléolithique ancien (couches 0 et 1). Un horizon supérieur (couches 2 et 3), objet de la présente étude, a livré des vestiges lithiques et céramiques essentiellement, caractéristiques du Néolithique ancien ; cet ensemble se détache nettement par plusieurs de ses caractéristiques des groupes d’objets issus des niveaux inférieurs. Quelques rares éléments plus récents, du Néolithique moyen et du Chalcolithique, signent une brève fréquentation de l’abri à ces périodes.

Les industries néolithiques (couche 2 et 3). Industries lithiques :

3Outre leur regroupement au sein d’ensembles dénommés par le fouilleur couche 2 et couche 3, les outillages lithiques très semblables issus de l’horizon supérieur se distinguent aisément des objets patinés et même fortement patinés tirés d’éclats massifs de silex, de quartzite et de quartz, caractérisant les niveaux inférieurs, couche I incluse, par le matériau utilisé, le débitage et la typologie.

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Figure 1 : Situation de l’abri de Bocas (Rio Maior, Portugal).

. Matériaux :

4Il s’agit le plus souvent de silex de bonne qualité, de couleur beige-rosé atteignant parfois des nuances vineuses, translucide et dépourvu de patine. Quelques pièces sont en jaspe, très rarement en quartzite.

. Débitage :

5A côté d’un outillage commun souvent encore tiré d’éclats apparaît avec vigueur une composante réalisée sur lames et lamelles. Ce type de débitage est bien attesté par les nombreux exemplaires bruts généralement minces et réguliers, ou retouchés, ainsi que par le groupe des nucleus prismatiques et pyramidaux à lames ou lamelles.

. Typologie :

6- Outils du fonds commun :

7Ils sont constitués pour une part importante par des instruments aux formes souvent massives, tels des grattoirs sur éclat, parfois atypiques ou très épais, des racloirs divers, des denticulés (fig. 2, 5 et 6), des grattoirs museaux ou sorte de bec, quelques éclats retouchés épais nombreux. Des outils plus délicats ne sont pas absents de ces deux séries, qu’il s’agisse de grattoirs sur éclat ou éclat laminaire (Fig. 2, 1 et 2) parfois microlithique, de burins à vrai dire peu nombreux et souvent atypiques (Fig. 2, 3) bien que des exemplaires bien caractérisés ne fassent pas défaut, des perçoirs bien dégagés (Fig. 3), des lames tronquées dont de curieux exemplaires sur lesquels une troncature concave adjacente à un bord retouché dégage une épine d’angle (Fig. 3, 8 et 9) et quelques pièces esquillées. Plus originaux sont en exemplaire unique une lame à cran et un bloc de calcite émoussé. Les lames et lamelles retouchées prennent une place particulière dans ces lots d’objets ; il est possible de remarquer de nombreuses lames et lamelles à retouches marginales semi-abruptes parfois légèrement encochantes (Fig. 2, 10 à 12). Les lames à lustré caractéristique sont également représentées (Fig. 2, 13 et 14).

- Les armatures :

8La présence, dans les couches 2 et 3, de micro-pointes à dos, de lamelles à bord abattu et de lamelles à retouches inverses semi-abruptes constitue un fait assez surprenant. Il est possible de penser que leur association à l’outillage du niveau supérieur a été déterminée par un remaniement localisé inaperçu lors de la fouille. L’essentiel de la classe des armatures est toutefois constitué par des microlithes géométriques. Ce sont des segments de cercle (Fig. 3, 1 à 9), des éléments à dos bitron-qués (Fig. 3, 10 et 11) difficilement dissociables des armatures géométriques, quelques triangles résultat vraisemblable de l’évolution morphologique des trapèzes par réduction de la petite base (Fig. 3, 13 à 17) et des trapèzes nombreux et variés : trapèzes symétriques (fig. 3, 18 et 19), trapèzes à base décalée (Fig. 3, 20), trapèzes asymétriques à grande troncature rectiligne (Fig. 3, 21 à 26), concave (Fig. 3, 27 à 31) ou convexe (Fig. 3, 37 et 38) et trapèzes rectangles (Fig. 3, 32 à 36).

- Objets polis :

9Ils sont présents en quelques exemplaires dans les deux couches.

10L’existence concordante des mêmes types d’objets dans les deux couches de l’horizon supérieur de Bocas I indique manifestement une évolution peu prononcée entre les deux ensembles lithiques. L’appauvrissement typologique relativement marqué dans la couche 3 pourrait être aisément corrélé avec la réduction numérique de la série lithique ; il ne peut donc être significatif que d’une certaine désaffection de l’abri à ce moment-là.

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Figure 2 : Bocas I (Rio Maior). Couche 2. Industrie lithique. Outillage commun.

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Figure 3 : Bocas I (Rio Maior). Couche 2. Industrie lithique. Armatures.

La céramique :

11Par suite des difficultés d’identification entre documents céramiques rattachables aux couches 2 et 3, les poteries de Bocas - d’ailleurs marquées par une forte homogénéité de style - seront traitées comme un tout1.

12Les formes reconnues sont toujours simples et primaires : hémisphériques, subsphériques, ovoïdes (Fig. 4). Quelques profils paraissent indiquer des vases ouverts de type en calotte. Certains récipients ont tendance à se refermer avec un col plus ou moins marqué ; sur quelques uns de ces vases on note un léger rejet vers l’extérieur au niveau de l’orifice. Un seul col, court, est de type sub-cylindrique. Il n’existe pas, sauf peut-être dans un ou deux cas, de rupture de pente anguleuse. On note des bords festonnés (Fig. 3, 15). Pour autant que l’on puisse en juger, les fonds sont toujours ronds (on n’a reconnu aucun fond conique ou plat).

13Parmi les éléments de préhension on peut reconnaître :

  • l’anse horizontale (souvent disposée à peu de distance de la lèvre)

  • l’anse verticale prenant appui sur le bord ou sur la panse. L’anse peut être soulignée par un bouton rond disposé sous la prise

  • de petites anses en relief, redressées, « en crête », prenant appui sur le bord et surélevées par rapport au plan de l’orifice du récipient

  • l’anse obtenue par le renflement et le percement d’un cordon en relief

  • le bouton rond tantôt proéminent ou, parfois, faiblement en relief ; il est généralement disposé à peu de distance du bord

  • le mamelon plus ou moins dégagé prenant appui au niveau du bord et sur le même plan que celui-ci. On connaît un cas de mamelon double superposé

  • le mamelon en relief horizontal se développant sur le bord du vase, renforcé par un petit bouton en relief, dépassant le plan de l’orifice du récipient. Les deux appendices, couplés sur le même relief, se développent donc de façon perpendiculaire, l’un par rapport à l’autre. Dans un cas le bouton vertical domine deux mamelons horizontaux superposés

  • le bouton plein, « en crête », dépassant assez nettement l’orifice du vase. Il s’agit d’une variante des anses en crête décrites plus haut, limitée à une prise non perforée mais présentant le même caractère de surélévation par rapport à l’ouverture du récipient.

14Certains vases portent des perforations.

15Le décor. Des classifications peuvent être déduites du décor, très varié dans le détail, mais qu’il est possible de réduire à quelques lignes directrices en tenant compte de la technique, du motif produit et de son agencement sur la surface des récipients.

  • le décor à la coquille est représenté de façon sûre par un tesson comportant des bandes croisées ou en chevrons de lignes tremblées (Fig. 4, 12). Le doute subsiste pour un bord de récipient orné d’impressions en chevrons verticaux (Fig. 4, 1) et pour un beau tesson orné également d’impressions serrées en chevrons (Fig. 4, 2). Ces motifs sont très proches à la fois de décors catalans traités à la coquille (Montserrat) mais on peut aussi les rapprocher de récipients maghrébins décorés au peigne souple.

  • l’un des motifs les plus fréquents est constitué par des lignes d’impressions (parfois d’incisions) souvent fusiformes, de sens contrarié. Il en résulte un thème en épi tout à fait caractéristique du Néolithique ancien portugais. Les décors se limitent à la partie supérieure du récipient ; ils peuvent aussi descendre sur certaines parties de la panse sous la forme de panneaux rectangulaires, triangulaires ou en trapèze (Fig. 4, 17, 18, 19, 20, 21, 23, 27, 28, 30).

  • le décor de lignes d’impressions horizontales, verticales ou en guirlande est également bien représenté. Les impressions peuvent être ovales, rondes, triangulaires, carrées et, selon les cas, plus ou moins accusées (Fig. 4, 3, 4, 5, 6, 8, 10, 11, 14, 22). Ces lignes peuvent être parallèles et assez nettement espacées. Elles peuvent au contraire être groupées en bandes de deux, trois, quatre lignes et même plus, alternant avec des plages réservées. Quelquefois le décor se concentre dans la partie supérieure du récipient sous la forme de plusieurs lignes plus ou moins serrées. On connaît sur un même vase des lignes disposées perpendiculairement les unes aux autres. Un autre thème concerne des lignes doubles d’impressions en épi se développant sous le bord ou rayonnant à partir d’une prise.

16Certaines fines impressions courbes, en arceau (cf. coups d’ongle), disposées en lignes verticales ou obliques sont aussi originales (Fig. 4, 9).

  • un décor de petites impressions circulaires (associé à un décor de fines impressions courbes, en virgule) a sans doute été obtenu par l’estampage d’un petit tube creux, genre roseau (fig. 4, 16).

  • les bandes constituées de deux sillons parallèles, à l’intérieur desquelles ont été tracés de courts traits obliques ou ont été estampés divers types d’impressions constituent aussi un aspect intéressant du Néolithique ancien portugais. Il s’agit d’un motif pouvant être agencé en bandes parallèles ou perpendiculaires, à l’horizontale, à la verticale, en oblique ou en chevron.

  • certains motifs en fins sillons (chevrons, scalarifor-mes, croisillonnés) sont moins fréquents. Il en va de même de la décoration de cannelures (un tesson porte des cannelures verticales groupées). On connaît aussi des lignes incisées parallèles horizontales.

  • un décor de méandres, développé sur la panse d’un récipient à bord festonné, paraît avoir été réalisé par enfoncement et retrait successif d’un poinçon. Ce cas semble unique à Bocas (Fig. 4, 15)

  • quelques tessons portent des impressions grossières et irrégulières se développant sur toute la surface du tesson. Il peut s’agir d’une variété de décor « expansionniste » couvrant peut-être une bonne partie de la paroi externe du récipient, mais l’exiguïté des tessons empêche d’être réellement affirmatif (Fig. 4, 10, 11)

  • enfin la décoration plastique comporte des cordons en relief.

17Dans un cas un colombin est orné d’impressions qui l’entaillent de place en place. Mais, le plus souvent, il s’agit de cordons lisses parallèles ou se recoupant perpendiculairement (par exemple au niveau d’une oreille de préhension). Ces cordons orthogonaux appartiennent bien au fonds néolithique ancien méditerranéen cardial et épicardial. Un bol, à décor en épi, comporte une couronne horizontale de boutons en relief (Fig. 3, 25).

18On ne manquera pas de noter que beaucoup de ces thèmes décoratifs paraissent être communs aux cultures néolithiques primaires d’Occident, qu’elles soient d’origine méditerranéenne ou danubienne. Les lignes d’impressions sous le bord ou se développant en guirlande à partir de prises, les lignes de coups d’ongle, les bords encochés, les impressions donnant un certain rustiquage des parois, les motifs d’impressions ou de courts traits « en épi », certains sillons soulignés par des impressions, les cordons en relief divergents sont entre autres des traits communs aux cultures épicar-diales et, aussi, aux groupes épirubanés. Dans le cas du Néolithique ancien évolué du Portugal ces caractères pourraient être rapprochés de certaines productions céramiques du bassin parisien. D’autres éléments décoratifs toutefois (par exemple les bandes décorées de traits obliques, limitées par deux sillons parallèles ont un aspect plus spécifique et sont bien caractéristiques des phases évoluées du Néolithique ancien andalou et portugais (Peniche).

Interprétation :

19L’ensemble lithique s’inscrit sans grande difficulté dans la perduration de la tradition mésolithique, elle-même vraisemblablement largement généralisée dans la partie sud de la péninsule ibérique au cours du 6e millénaire. Malgré des différences dans l’outillage commun peut-être significatives, les rapprochements sont évidents avec l’ensemble Cocina III (Fortea Perez, 1973) qui ignore pratiquement désormais les triangles à deux côtés concaves type Cocina, mais fait apparaître à nouveau les segments absents de l’horizon Cocina II antérieur. Ce type d’armatures géométriques, inconnu également de l’industrie lithique de Moita do Sebastiao (Roche, 1972), elle aussi antérieure, est par contre bien représenté dans la région de Sines sur les sites du Néolithique ancien et notamment à Vale Pincel I (Soares et Tavares da Silva, 1981). Les trapèzes, nombreux et divers, confèrent au lot d’armatures, par la présence de trapèzes asymétriques à troncatures concaves et de trapèzes à grande troncature convexe, une nuance atlantique déjà soulignée sur le site de Muge ; elle n’apparaît pas dans le gisement levantin où les trapèzes sont d’ailleurs peu abondants.

20La néolithisation, bien amorcée dans le site de Bocas I, semble figer dans ses normes acquises la tradition microlithique qui ne semble pas devoir adopter un processus évolutif beaucoup plus ample. Elle diffère en cela de l’évolution reconnue sur les sites du Mésolithique tardif de la basse vallée du Tage dont certains ont été contemporains du Néolithique ancien cardial.

21L’examen de la poterie permet d’aller plus loin si l’on veut essayer d’approcher la position de cet ensemble dans le temps. La rareté du décor à la coquille, généralement considéré comme un traceur des phases primitives du Néolithique ancien, plaide en faveur d’une étape récente à l’intérieur de cette période. L’examen des thèmes décoratifs confirme largement cette façon de voir. En effet le décor d’incisions ou d’impressions « en épi » apparaissant souvent par plages rectangulaires ou triangulaires sous la lèvre et à la partie supérieure des récipients, peut être considéré comme un bon fossile de la seconde phase du Néolithique ancien portugais. On le retrouve à Vale do Sado, sur les récipients « en sacs » du dépôt profond de Lapo do Fumo (Sesimbra) ainsi que sur un vase de la grotte I de Sen-hora da Luz.

22Les prises en crête ou en petits boutons dépassant le bord du récipient connues à Lapo do Fumo sont bien représentées à Bocas. Un autre élément courant du décor réside dans les faisceaux de lignes d’impressions juxtaposées alternant avec des plages vierges plus ou moins importantes. Les lignes ouvragées peuvent être horizontales, verticales, obliques, en guirlandes, les divers effets pouvant se combiner sur un même récipient. Bien que plus rares, les bandes limitées par deux sillons et décorées, à l’intérieur de ce ruban, à l’aide d’impressions ou d’incisions sont aussi un bon indice. Elles se rattachent à la même phase évoluée du Néolithique ancien portugais et ont de bons parallèles dans le gisement de Furninha (Peniche) dont le mobilier sert parfois de site éponyme pour cet horizon culturel. Des affinités pourraient aussi être décelées sans difficulté dans le Néolithique ancien avancé d’Andalousie dans lequel les bandes incisées sont fréquentes.

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Figure 4 : Bocas I (Rio Maior). Couches 2 et 3. Céramiques à décor d’impressions, (dessin J. Coularou)

23Quant à la décoration plastique de cordons parallèles ou perpendiculaires, sa position à l’intérieur du Néolithique ancien est moins nette. Elle est connue dans les phases où le décor à la coquille est abondant (cf. Pointe de Sagres). On la retrouve aussi dans des contextes surtout dominés par la décoration imprimée (cf. grottes de la région de Alcobaça). Ce schéma reproduit en fait celui observé ailleurs, par exemple dans le Midi de la France, où cette ornementation de cordons émerge dès les débuts du Néolithique ancien mais se maintient largement dans les phases épicardiales.

24On a donc, en définitive, un ensemble pour lequel semble se dégager une position évoluée à l’intérieur du Néolithique ancien. Faut-il considérer dans ce lot le décor à la coquille comme le produit d’une phase ancienne, non ou mal lisible dans la stratigraphie ? La façon dont les documents sont parvenus jusqu’à nous ne nous permet pas de répondre. De toute façon, si le Cardial joue dans plusieurs sites du Néolithique ancien primitif un rôle important, cette technique n’est jamais seule et s’associe à divers décors d’impressions. On peut donc penser soit que le (ou les) tesson(s) à la coquille de Bocas appartien(nen)t à une phase plutôt ancienne du dépôt soit qu’il(s) étai(en)t effectivement associé(s), à titre relictuel ou non, à des motifs imprimés selon d’autres techniques.

25D’autres sites littoraux portugais, par exemple Salema ou Vale Pincel I, dans la région de Sines, montrent cette association de rare céramique cardiale à une abondante poterie imprimée caractérisée par le décor en épi, les lignes ou les plages d’impressions, les sillons verticaux ou en chevrons, les plages peignées, les bandes incisées, etc. sans que l’on puisse apparemment mettre en doute l’homogénéité de ces ensembles.

Bibliographie

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Bibliographie

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Notes de bas de page

1 Quelques intrusions plus récentes, correspondant à une fréquentation épisodique postérieure de l’abri, sont facilement isolables. Ainsi un plat large à bord renforcé attribuable au Chalcolithique (75-1-772), des écuelles carénées (75-1-767/7623/7592/5515 : Age du Bronze), des fessons décorés dans le style campaniforme : lignes incisées et estampages en fermeture éclair (1075), bandes en chevrons incisées ou réservées (7642), récipient à col (et anses horizontales) (7943), etc.

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