Nouveaux aspects dans la problematique du Néolithique ancien dans la Méditerranée occidentale : Cova Fosca (Castellon, Espagne).
p. 633-637
Résumés
Les recherches réalisées à Grotte Fosca (Castellón, Espagne) ont posé une nouvelle perspective pour l’étude du processus néolithisateur en Méditerranée occidentale. La domestication, présente dès le VI millénaire associée à des céramiques non cardiales, modifie le schéma traditionnel de cette étape initiale. Cette problématique, que nous résumons en trois points, est le sujet de notre communication :
1. Connaissance de la mécanique par laquelle un substrat socio-économique amorce un changement vers l’acquisition de la nouvelle économie productrice.
2. Révision des matériaux céramiques considérés comme des horizons chronologiques-culturels déterminant les premières étapes du néolithique.
3. Délimitation du tableau chronologique de l’origine du néolithique ancien.
The investigations carried out in Cova Fosca (Castellón, Spain). Have given a new prespective to the study of the Neolithic procès in the western and its no cardial céramiques, break the traditional pattern understood until now for this initial stage. This problem, which we summarize in the following 3 points, is the object of this communication :
1. Knowledge of the mechanics by which a socio-economic substratum allows a change towards the adquisition of the new productive economy.
2. Révision of the ceramic materials through of as chronological and cultural horizons limiting the first neolitic stages.
3. Limitation of the chronological table of the origens of the ancient neolithic.
Texte intégral
1La découverte d’un gisement en grotte dans le Levant espagnol, avec des matériaux céramiques datés d’une étape du Néolithique ancien, vers la moitié du VI millénaire, pose une nouvelle perspective pour l’étude de la néolithisation en Méditerranée occidentale. Le gisement de Cova Fosca se trouve situé dans la région intérieure très montagneuse au Nord de la province de Castellón (pays Valencien). Différentes fouilles successives s’y sont déroulées entre 1974 et 1982.
Dans Cova Fosca on a détecté deux étapes clairement différenciées : une étape acéramique datée entre 7 510 ± 170 B.C. et 6 930 ± 200 B.C., et une étape céramique datée entre 5 690 ± 110 et 5 150 ± 70 B.C.
2Dans cette dernière étape, la céramique identifiée pose une série de problèmes concernant la néolithisation de la Péninsule : ses techniques décoratives ne coïncident pas avec l’horizon (délimitateur chronologique) des céramiques imprimées « cardiales ». L’absence totale dans les niveaux du Néolithique ancien de Cova Fosca de céramiques imprimées cardiales introduit une nouvelle dynamique dans la connaissance de l’origine de ce gisement. Il se présente comme un point exotique et isolé du contexte général de la Péninsule. Il est encore plus étonnant, si possible, dans la région valencienne, où des gisements très connus, tels ceux de Cova de l’Or et Cova de la Sarsa, ont toujours donné le ton dans les origines néolithiques de cette région. Si nous ajoutons à cela que dans Cova Fosca les céramiques les plus anciennes ressemblent beaucoup aux céramiques décorées du néolithique andalou, les interrogations que pose ce gisement sont encore plus importantes.
3Le fait que Cova Fosca se trouve dans une région montagneuse de l’intérieur, très accidentée, à l’altitude moyenne de 1 000 mètres, et à l’intérieur du territoire (à moins de 1 km) des ensembles picturaux de l’art rupestre du Levante, ouvre encore d’autres interrogations.
4Dans tous les niveaux de Cova Fosca, même dans ceux du néolithique, un pourcentage élevé de restes fau-nistiques provenant de la chasse côtoient des restes matériels peints avec de l’ocre. Nous pensons qu’il existe un rapport intime entre le groupe humain de Cova Fosca et les abris peints.
5L’abondance d’indices de chasse est une constante fort significative de la manière dont subsistaient les différents groupes humains de Fosca tout au long de leur existence. Pourtant dans les niveaux précéramiques, grâce aux études des restes de faune, se sont vérifiés des indices d’apprivoisement en ovicapridés dès le milieu du septième millénaire ; ceci nous indique un changement de direction dans le système productif du groupe. C’est ainsi qu’il existe dans le substrat de Cova Fosca une forte composante de tradition de chasseurs qui survit même dans des périodes néolithiques céramiques qui dans un moment déterminé « découvre » le contrôle de la production alimentaire.
6L’évolution socio-économique observée dans Cova Fosca1 se présente comme un nouveau modèle de comportement qu’il faut ajouter à la problématique générale de processus de néolithisation dans la Méditerranée occidentale, problématique que nous résumons en trois points :
Connaissance de la mécanique selon laquelle un substrat socio-économique permet le changement vers l’acquisition de la nouvelle économie productrice.
Révision des matériaux céramiques considérés comme des horizons chronologiques-culturels délimitateurs des premières étapes du Néolithique.
Délimitation du tableau chronologique de l’origine du Néolithique ancien.
7En ce qui concerne le premier point, à notre avis, il faut distinguer avant tout des modèles socio-économiques différenciés.
8Bien sûr, ils doivent être conditionnés par l’écosystème du territoire où se trouve le gisement, étant donné que l’évolution culturelle de l’étape néolithique dépendra (et de fait se trouve assujettie) des conditions du milieu naturel où se trouve localisé le gisement. Le changement fondamental, à notre avis, de cette étape (qui engendra la substitution d’une économie simple de subsistance par une autre beaucoup plus complexe que nous appellerons de production) sera fortement médiatisée par les conditions écologiques des environs, ainsi que par la capacité et la possibilité que présente le groupe humain pour transformer de façon progressive ses bases économiques ; nous évoquons par là, avec l’exemple de Cova Fosca, un groupe de longue tradition de chasseurs adapté à un milieu écologique de montagne de climat sous-humide ; il arrivera à la néolithisation par l’exploitation et l’apprivoisement d’une espèce animale dominante dans ce biotope. Par contre ce même environnement ne facilitera pas, ni de la même façon ni selon la même intensité, la culture des graminées, parce que cette culture présente des difficultés d’adaptation à ce territoire ; probablement sa diffusion et sa connaissance seront le produit d’une interaction de populations différentes. Le processus de néolithisation d’un groupe humain est déterminé fondamentalement par les conditions culturelles du groupe qui le précédait. Mais on ne doit par chercher son origine forcément dans le groupe même mais dans les conditions objectives du développement culturel humain dans son territoire ou à proximité ; et même aussi parce qu’il existe des influences et des contacts socio-économiques qui procèdent d’une région géographique concrète. Jamais, à notre avis, des influences concrètes d’un aspect économique ne pourront avoir un impact décisif pour un groupe humain, si auparavant celui-ci n’est pas arrivé par lui-même à réunir les conditions objectives qui facilitent le développement de telles influences, et davantage à découvrir par lui-même la mécanique évolutive d’un changement économique productif fondamental.
9Ainsi, n’importe quel processus de néolithisation peut être la conséquence de :
L’évolution interne de la dynamique propre, laquelle, à travers un changement initial lent et progressif du substrat culturel lui-même, aboutit à travers des processus dialectiques au développement des nouveaux mécanismes du changement économique néolithique.
Ce développement graduel à partir du propre substrat peut être aidé par des influences culturelles d’autres groupes humains avec des normes économiques plus évoluées, dont les influences ou affinités ont été transmises par des contacts, prêts ou acculturation, connus (transmission de « voisin à voisin »).
L’arrivée de nouvelles populations porteuses de schémas économiques et technologiques néolithiques.
10Dans n’importe quel groupe humain mésolithique on peut trouver différents processus néolithisateurs à travers diverses alternatives économiques : subsistance de chasseur/récolteur avec un certain « contrôle » de protection de certaines espèces d’animaux ; protoapprivoisement des espèces les plus rentables ou préférées des groupes humains, accompagné de la traditionnelle activité cynégétique des autres espèces moins favorisées, à côté de la récolte naturelle de produits végétaux plus ou moins sélective ; apprivoisement plus ou moins intensif accompagné d’une activité de chasseur (discriminant ou non certaines espèces) à côté d’un protoapprivoisement de graminées et récolte traditionnelle (apprivoisement intensif, culture sélective de certaines graminées de plus haut rendement énergétique). Toutes ces alternatives possibles peuvent s’associer mutuellement ou varier selon les cas et selon la dynamique dialectique de la néolithisation dans lequel se trouve plongé chaque groupe humain ; ces alternatives économiques sont soumises en partie aux possibilités qu’offre le milieu écologique, ainsi qu’aux possibilités propres du groupe pour agir et médiatiser sur ce qui les entoure. En général, et d’une façon simpliste, on pourrait affirmer que les communautés mésolithiques qui habitent dans les montagnes possèdent de plus grandes possibilités de s’individualiser par l’apprivoisement d’animaux que les groupes installés dans des régions plates ou dans des vallées ouvertes. Là, la tendance la plus grande sera de faciliter un développement économique de production agricole sur une vaste échelle.
11D’après les données archéologiques actuelles on détecte en Méditerranée occidentale, à partir du Ville millénaire, une évolution appuyée sur une base économique de chasseurs/récolteurs, dont l’activité dominante deviendra principalement l’élevage de certaines espèces d’animaux.
12Par contre, il semble qu’à partir du Ve millénaire apparaissent des changements socio-économiques concrets avec l’augmentation de la domestication de quelques espèces végétales (spécialement des graminées) ainsi qu’une augmentation d’activité productrice de biens alimentaires plus élaborés. Néanmoins nous n’avons pas des données suffisantes pour admettre pleinement ce changement profond économique mésolithique : soit le passage d’un processus local d’une production initiale d’animaux domestiques antérieure à l’adoption généralisée de l’agriculture2, (diffusion culturelle) ; malgré cela en Europe il semble exister des données suffisantes rapportées aux hypothèses que nous défendons, comme par exemple, dans le mésolithique de Star-Car (Grande-Bretagne), à Secken-berg-Moor (Allemagne), vers 7400 B.C. ; à Maglemose (Danemark) vers 6000 B.C. ; et même (comme centre totalement indépendant), dans le Proche Orient, Jarmo, Cayönö et Jericho, vers 7000 B.C. et dans la Grotte de Palegawva (Iran) vers 10050 B.C.
13En ce qui concerne la culture matérielle, la céramique est un indicateur d’une certaine importance pour évaluer l’importance de la néolithisation. La céramique a été considérée traditionnellement par les préhistoriens comme le filtre apte à établir et/ou assigner les phases ou étapes néolithiques. L’extrême valorisation de ce « fossile directeur » en a fait le point indubitable pour montrer une évolution à partir de types-modèles (accompagnés de chronologies standards), comme on l’a fait pour la céramique imprimée cardiale ; la méthode empirique structuraliste de l’archéologie l’a considéré comme un véritable délimitateur chronologique-culturel, pour la période initiale du Néolithique ancien méditerranéen dont la date limite a été établie au Vie millenaire et son flourit dans la première moitié du Ve millénaire. Donc, d’après cette méthode, la plus ancienne et exclusive manifestation céramique néolithique procède du style imprimé cardial. D’autres styles décoratifs seraient postérieurs et signaleraient un stade évolué dans la néolithisation, tant d’un point de vue économique-culturel, que chronologique. Malgré cette tendance méthodologique la liste des gisements à céramique non imprimée cardiale aux chronologies élevées, s’accroît. La théorie « cardialiste » (partisane de la suprématie de celles-là dans la Méditerranée occidentale) cède le pas aux nouvelles découvertes qui notent une plus grande diversification régionale et non la prétendue unification culturelle du néolithique imprimé cardial. Comment donc expliquer qu’il y ait des groupes humains du néolithique (au sens complet, du terme) qui développent, dans la période chronologique initiale, une céramique non-cardiale en plein Vie millénaire ou même au cours du Vile millénaire ?
14Comme exemple de tout ce que nous venons de dire nous allons énumérer ci-dessous une liste non exhaustive des gisements tenant au néolithique ancien de style non imprimé cardial :
15Espagne3 : Cova Fosca (5 150 ± 70, 5 260 ± 70, 5 690 ± 110); Cueva de Nacimiento (4 830 ± 130, 5 490 ± 120); Cueva de Nerja (5 940 ± 170, 5 210 ± 180, 5 180 ± 180); Cueva de la Dehesilla (5 720 ± 400, 5 170 ± 200, 5 090 ± 170) ; Cueva Chica de Santiago (5 940 ± 180, 5 290 ± 230) ; Barranco de los Grajos (5 220 ± 160).
16France4 : Grotte de Camprafaud (5 950 ± 150, 4 530 ± 150) ; Abri Poujade (5 040 ± 120, 6 060 ± 120) ; Ile Riou (5 650 ± 160, 5 420 ± 160); Cap Ragnon (5 700 ± 150, 620 ± 150) ; Grotte 4 de St Pierre de la Fage (4 250 ± 400) ; La Tranche-sur-Mer (6 300 ± 160, 5 050 ± 150) ; Gouillards (4 910 ± 120).
17Italie : Grotta della Madonna (5 600) ; Villagio dell Guadone (5 050 ± 100) ; Leopardi (4 610 ± 135) ; Coppa Nevigata (6 200) ; Pollera (5 000 ± 110)
18Corse : Curacchiaghiu (5 650 ± 180, 5 360 ± 170, 5 350 ± 160), Basi (5 750 ± 150).
19Afrique (5) : Uan Muhuggig (5 488 ± 120) ; Uan Tibu (5 095 ± 175) ; Ti-n-Torha (5 120 ± 80) ; Ti-n-hauakaten (5 160 ± 140, 5 270 ± 140, 6 150 ± 130, 6 080 ± 120) ; Fozzigiareu (5 950 ± 100 ; 6 122 ± 100) ; Ti-n-Torha (6 040 ± 70, 7 130 ± 70) ; Kef Hamda (5 660 ± 125, 5 495 Amekni (6 270 ± 750, 6 100 ± 80) ; Ain Naga (5 550) Cueva de Delebo (5 230 ; 4 950) ; Safiet Bou Rhensu (5 020) ; Cimetière des Escargots (4 730 ± 300).
20Il semble alors que le style imprimé cardial cède le pas (en ce qui concerne son ancienneté) à d’autres styles décoratifs néolithiques anciens en Méditerranée Occidentale ; en effet durant le sixième millénaire il est au moins contemporain d’autres céramiques d’origine très différente et de chronologie tout aussi (ou plus) ancienne. Le mythe (ou concept) défendu par quelques préhistoriens pour qui l’apparition dans un gisement d’un fragment imprimé cardial est une preuve irréfutable de son antiquité dans le néolithique ancien méditerranéen est détruit par la force de l’évidence archéologique et par l’empirisme de cette donnée ; un autre problème sera l’analyse (concept culturel et économique) de la signification de la présence de la céramique cardiale dans des gisements méditerranéens européens, et de sa cœxistence (contemporanéité) avec d’autres communautés humaines néolithisées, selon différents « phylum » socio-économiques. La cause de la grande explosion de la céramique imprimée cardiale dans la Méditerranée Occidentale est un autre problème que nous n’aborderons pas ici. Nous proposons et ne discutons que le fait qu’il existe d’autres réponses (alternatives) pour les communautés néolithiques méditerranéennes en ce qui concerne un aspect de leur culture matérielle, la céramique cardiale et le fait que celle-ci ne peut pas être considérée comme « fossile directeur » (de plus ou moins grande ancienneté néolithique) car elle ne représente qu’une des manifestations socioculturelles de communautés néolithiques évoluées. Leur complexité tient à leurs antécédents culturels et économiques propres et de type local et non à une imposition extérieure (avec des connotations plus anciennes, chronologiques ou culturelles) par colonisation appuyée de populations expansionnistes, aux racines méditerranéennes orientales exotiques.
21La tendance classique, comme nous avons déjà dit, défend que le début du Néolithique commence au cinquième millénaire et dernièrement admet le début au sixième millénaire. Cette tendance s’appuyait non seulement sur la poursuite du « fossile directeur » cardial mais aussi sur la théorie orientale de son origine, basée sur le diffusionnisme à partir des deux seuls gisements du Proche Orient avec des céramiques imprimées semblables à la céramique cardiale, tels que Mersin (5 990 B.C.) et Byblos (5 053 B.C.). En résumé, à notre avis, la présentation classique de l’origine et de la genèse du Néolithique, qu’on soutient chaque jour avec moins de force, est peu probable. D’abord, nous avons montré quelques dates à notre disposition en Méditerranée Occidentale dans des gisements sans céramique imprimée cardiale pour les septième et sixième millénaires, des datations beaucoup plus anciennes, dans quelques cas, que celles qu’offrent les gisements centre-orientaux méditerranéens. De la même façon nous avons aussi des preuves d’apprivoisement prématuré en Occident : Cova Fosca (5 960 – 5 600 B.C.) où se sont identifiés des restes de chèvre apprivoisée ; Gazel (5 500 B.C.) avec des restes de mouton, comme à Rouffignac (5 000 B.C.), Muge et Teviec, tous les deux au septième millénaire. De la même façon Gazel et Rouffignac présentent aussi des restes de bœuf. Dans le nord de l’Afrique on a vérifié aussi la présence d’animaux apprivoisés dans des gisements datés aux huitième et septième millénaire.
22De tout cela on peut déduire qu’en Méditerranée Occidentale il y eût des conditions objectives selon lesquelles les communautés indigènes autochtones mésolithiques évoluèrent progressivement vers un stade culturel néolithique, sans avoir besoin d’être acculturées par des groupes orientaux hypothétiques, transmetteurs de lointaines découvertes socio-économiques.
23Néanmoins il est indubitable que l’origine des premières manifestations néolithiques en Méditerranée Occidentale fut pratiquement synchrone du même processus des communautés au Proche Orient. On a omis systématiquement la grande importance de l’évolution néolithique des groupes humains de l’Afrique du Nord qui à notre avis a joué un rôle très important. Les gisements du Sahara, d’Oran, de Tunisie et d’Algérie, offrent des dates très similaires de celles des premières manifestations céramiques et sans que la céramique cardiale y soit présente (Tunisie et Algérie). Les céramiques d’Oran par ailleurs possèdent un certain air de famille avec les céramiques néolithiques trouvées dans le sud de la Péninsule Ibérique. Par ailleurs il semble possible d’admettre l’existence de certaines relations entre la région orientale d’Afrique du Nord et les îles du bassin moyen de la Méditerranée. Les observations réalisées par G. Camps et G. Aumassip et G. Delibrias6 situent les premières manifestations néolithiques dans le Sahara vers le 7250-7050 B.C. Nous ne prétendons pas être tentés par une origine diffusionniste nord-africaine pour le bassin méditerranéen occidental mais nous y faisons appel (cette aire est de grande valeur) pour connaître le mécanisme du processus générant la néolithisation ; c’est un exemple qui illustre la dynamique que peuvent suivre ces populations dans leur lente transformation socio-économique et qui peut bien servir de modèle pour rechercher des processus différents mais comparables dans d’autres groupes et dans d’autres aires géographiques semblables.
24Comme corollaire à tout ce que nous venons de dire nous croyons que la recherche de tous ces phénomènes déjà cités devrait s’orienter vers les aspects suivants :
l’existence probable de deux tendances culturelles différentes qui furent néanmoins synchrones. Ces tendances pourraient se classer, dans les grandes lignes, en groupes à céramique cardiale et groupes de céramique non cardiale.
l’existence de deux techno-complexes associés aux groupes céramiques dont on a déjà parlé, par exemple, se référant au complexe des industries lithiques : céramique imprimée cardiale / outillage lithique géométrique ; céramique de type non cardial / outillage lithique laminaire et microlaminaire (ou le contraire).
Existence et différenciation des groupes cités en fonction des complexes industriels osseux : céramique imprimée cardiale/industrie osseuse très évoluée (grande variété d’outils d’os travaillés, ornements de grande qualité, etc..) ; céramiques de type non car-dial/manque et pauvreté dans l’industrie osseuse.
Les probables rapports entre le groupe de céramique imprimée cardiale et une économie alimentaire productrice de type agro-pastoral ; céramiques du type non cardial enracinées dans une économie de subsistance de type récolteur-apastoral et protoagriculture.
Les possibles rapports socio-culturels entre les deux groupes dans une région géographique déterminée.
Notes de bas de page
1 Olaria (C), Estevez (J.) y Yll (R.). Domesticación y paleoambiente de la Cova Fosca (Castellón, España), in Actes du Colloque Néolithique Ancien, Montpellier, 1981.
2 Guilaine (J.). Sur les débuts de l’élevage en Méditerranée occidentale, in Actes du Colloque Internai, de l’Institut de Recherches Méditerranéennes, Sénanque, CNRS, Mai, 1976.
Camps (G.) Les origines de la domestication dans le Nord de l’Afrique, in Actes du Colloque Internal, de l’Instit. de Recherches Méditerranéennes, 1976.
Higgs (E.). Origine de l’élevage et de la domestication, pretirage IX Congrès d’Union Internat, des Sciences Préhist. et Protohist., Nice, 1976.
3 Pellicer (M.) y Acosta (P.). El neolítico antiguo en Andalucia occidental, en Actes du Colloque Néolithique Ancien, Montpellier 1981. Carrion (F.) y Contreras (F.). Yacimientos neolíticos en la zona de Moclín, Granada, en Cuadernos de Prehistoria, Universidad de Granada, 4, pp. 21-56, Granada, 1979.
4 Pautreau (J.-P.) y Robert (P.-P.). Le foyer néolithique ancien des Gouillards au Bois. Ile de Ré (Charente-Maritime), in Bull. S.P.F., 77, pp. 123-128, Pais, 1980.
Arnal (G.-B.). La Grotte IV de Saint Pierre de la Fage (Hérault). Aperçu du matériel céramique appartenant aux niveaux du Néolithique Ancien, en Bull. S.P.F., 74, pp. 185-189, Paris, 1977.
Joussaume (R.), Jauneau (J.-M.), Boirai (M.), Gachina (J.). Néolithique ancien du Centre Ouest. Notre préliminaire. Arnal (G.-B.). Les phénomènes de la néolithisation dans le Haut Languedoc, 2, Sète, 1979.
Grimai (J.). Le Néolithique ancien de la plaine de l’Hérault. Colloque Néolithique ancien, Montpellier, 1981.
Livache (M.) et Paccard (M.). A propos des datations l4C de Gramari (Méthamis, Vaucluse), en Bull. S.P.F. 77, n° 5, pp. 141-143, 1980.
5 . Camps (G.). Les relations entre l’Europe et l’Afrique du Nord pendant le Néolithique et le Chalcolithique, en Travaux du L.A.P.E.M.O., Aix en Provence, 1982.
Les relations du monde méditerranéen et du monde sud saharien durant la préhistoire, Travaux du L.A.P.E.M.O., Aix en Provence, 1977.
6 Aumassip (G.) et Delibrias (G.). Ages des dépôts néolithiques du gisement de Ti-n-hanakaten (Tassili-n-Ajjer, Algérie), in Travaux du L.A.P.E.M.O., Aix en Provence, 1982.
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