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1. Introduction aux impacts environnementaux et sanitaires

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Texte intégral

1Que ce soit pour ses besoins fondamentaux (eau, nourriture), mais au-delà de ceux-ci, pour se chauffer ou se déplacer, l’homme ne peut vivre sans énergie. Par sa simple présence sur la planète, il impacte son environnement. Une fois posé ce constat, construire et donc présenter le chapitre des impacts environnementaux et sanitaires de la production d’énergie ne fut pas des plus aisés. Comparer de façon exhaustive les différentes façons de produire de l’énergie requiert de le faire en termes de coût, de durabilité et d’efficacité mais aussi d’impact sur nos vies quotidiennes et sur l’héritage légué aux générations suivantes. Le débat sur l’avenir du mix énergétique se nourrit donc autant d’une bonne connaissance des multiples façons de produire, distribuer ou stocker de l’énergie que d’une connaissance fine de leurs conséquences sur l’environnement (dans un sens large) et la santé, sujets également de recherches fondamentales et souvent pluridisciplinaires.

2Ces recherches englobent des questions de mesure de l’impact, de l’identification de leurs causes, d’anticipation (cf. VIII.11), de réparation (cf. VIII.10), de compensation (cf. VIII.16), voire même de valorisation (cf. VIII.12).

3Il convient également de distinguer les causes directes et indirectes, les effets permanents des événements rares, les effets à courte et longue portée, à court et long terme, et pour une même quantité de polluants ou d’irradiation, les effets des petites doses (reçues longtemps) et des grosses doses (reçues rapidement).

4La question climatique a pointé l'index sur l’utilisation des combustibles fossiles, contributeurs importants à l’accumulation de gaz à effet de serre (cf. I.2), s’ajoutant ainsi aux problèmes soulevés par des ressources carbonées fossiles finies dans le temps et – à ce jour – très médiocrement recyclables. Pour compliquer le tableau, la ressource la plus importante (le charbon) est la plus émissive en CO2, et la plus marquée historiquement sur le plan sanitaire (silicose des mineurs). L’exploitation plus récente de ressources fossiles non conventionnelles met en exergue d’autres impacts potentiels, comme par exemple les risques de pollution des aquifères* (cf. VIII.2-3) ainsi que des émissions de méthane mal contrôlées et dont l’inventaire est en cours, autour des exploitations minières (cf. VIII.4). L’ingénierie écologique s’efforcera de proposer des solutions originales à des pollutions accidentelles (cf. VIII.6).

5La ressource nucléaire, si son effet négligeable sur le réchauffement est rappelé par ses partisans, ne manque pas non plus d’effets indésirables, à différentes échelles temporelles et spatiales. Il convient néanmoins de séparer les impacts d’une utilisation en régime permanent de ceux de situations accidentelles. Pour les premiers, l’attention se concentre sur les travailleurs eux-mêmes, qui reçoivent sur la durée des doses plus importantes, et sur les effets à long terme des faibles doses (cf. VIII.8). Les déchets représentant un legs dangereux et douloureux pour les générations futures, des recherches sont menées pour en réduire la production (cf. IV.8-10)

6À ce jour, les énergies renouvelables ont moins fait l’objet d’études quant à leurs impacts environnementaux, excepté les barrages, pour lesquels on trouvera dans ce chapitre deux textes sur les effets environnementaux et climatiques (cf. VIII.5-6). Des travaux d’évaluation d’impact sont par ailleurs en cours autour des exploitations minières permettant d’extraire des terres rares, par exemple en Chine, dont on sait qu’elles génèrent des déchets riches en thorium et autres actinides. Ces travaux, encore préliminaires, n’ont pas permis la genèse d’un texte scientifique sur cette question.

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