1. Introduction
p. 135
Texte intégral
1Les énergies renouvelables font maintenant partie du paysage énergétique français, tant au sens propre, avec des toits couverts de panneaux photovoltaïques ou des parcs éoliens ; qu’au sens figuré, car une part non négligeable de l’électricité est produite par ces sources d’énergies : près de 13 % en 2011, avec une contribution de l’éolien et du photovoltaïque multipliée par 20 depuis 2002. Cette présence manifeste dans les produits industriels pourrait presque faire oublier la large part que la recherche française consacre à ces thématiques : les 31 chapitres suivants vont en donner des exemples concrets dans les domaines majeurs que sont l’hydraulique, (qui reste toujours la composante renouvelable majeure de la production d’électricité en France), la biomasse, le solaire (thermique et photovoltaïque), l’éolien, et la géothermie.
2Composante incontournable d’un mix énergétique durable, que ce soit par leur caractère « décarboné » qui respecte les enjeux climatiques, ou par l’essence même de leur nature qui exploite des ressources illimitées, les énergies renouvelables et les recherches aujourd’hui menées dans ce domaine s’inscrivent dans le schéma classique propre à toute question énergétique que l’on peut résumer en quatre grandes problématiques :
- La captation de ces énergies, c’est-à-dire les études des ressources (Soleil, atlas des vents, croissance des végétaux, géothermie) et des récepteurs associés (cellules photovoltaïques, éoliennes…).
- Leur restitution (différentes voies de conversion de la biomasse, modules * photovoltaïques associant les cellules entre elles, cycles thermodynamiques…).
- Leur gestion, c’est-à-dire ici la prise en compte du caractère intermittent de la production (par opposition aux productions d’origine fossile ou nucléaire, de nature continue), du caractère décentralisé qui implique de repenser les réseaux de distribution, qu’il s’agisse de chaleur ou d’électricité, et de réfléchir également à la corrélation entre sources d’énergie et besoins à l’échelle d’un territoire.
- Leur utilisation, qu’il convient d’imaginer, de concevoir, mais également d’inscrire dans un plus large cadre qui associe recherche fondamentale, recherche appliquée et sciences humaines et sociales, un cadre dans lequel le consommateur devient aussi un acteur.
3C’est l’ensemble de ces problématiques qui sera traité par les contributeurs de cette cinquième partie. Les chapitres sur la biomasse et le solaire permettront de voir l’extraordinaire richesse de la palette des recherches, avec par exemple les concepts de bioraffineries qui permettent la fabrication de produits variés tels que plastiques, peintures, molécules pharmaceutiques et cosmétiques, avec les architectures de cellules photovoltaïques innovantes à très haut rendement, ou encore avec la conception de systèmes solaires à concentration. Enfin, dans les systèmes à la maturité industrielle plus avancée tels que l’éolien, il convient de rappeler que la recherche a aussi un rôle important à jouer : c’est moins sur les machines elles-mêmes que sur la connexion au réseau, la maintenance prédictive, notamment dans l’offshore, ou encore dans la gestion de fermes éoliennes que des avancées notables sont attendues.
Auteur
Docteur en Sciences des Matériaux, Chargé de mission Nouvelles Technologies de l’Énergie, Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Direction Générale pour la Recherche et l’innovation, Secteur énergie, développement durable, chimie et procédés, Paris.
frederic.ravel@recherche.gouv.fr
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
L'archéologie à découvert
Hommes, objets, espaces et temporalités
Sophie A. de Beaune et Henri-Paul Francfort (dir.)
2012