L’outillage de pierre polie des Alpes aux Pyrénées au Néolithique ancien : la naissance d’une industrie
p. 305-315
Résumés
Dans l’état actuel des recensements l’outillage de pierre polie du Néolithique ancien du midi méditerranéen de la France est composé de 62 objets et fragments d’objets répartis sur 14 sites. L’analyse pétrographique a permis de mettre en lumière plusieurs phénomènes. D’une part, dès l’origine, l’homme a sélectionné ses matières premières, et ces premiers choix ne seront pas remis en cause durant tout le Néolithique. D’autre part, il semble que très tôt on assiste aux premières manifestations d’un phénomène économique qui prendra une grande importance à partir du Néolithique moyen : celui de la diffusion de matières premières et/ou d’objets finis d’Est en Ouest, à partir du Piemont ou de la Ligurie. Des transports à courte distance, qui paraissent plutôt liés à des déplacements d’individus, sont également mis en évidence.
The actual position of census in stone axes during the early Neolithic in the south mediterranean France is composed by sixty two artefacts and fragments which are distributed on fourteen sites. The pétrographie analysis brought several phenomena to light. On the one hand, from the very beginning man has selected his raw materials, and his first choices will have gone on during ail the Neolithic time. On the other hand, it seems that we see, early, the first manifestations resulted from economical phenomena which will have a great signifi-cance since middle Neolithic : the spreading of artefacts (or raw material) from east to west, from Piémont or Ligurie. Carriages at short range, which seem rather connected with people migrations, are also revealed.
Texte intégral
1L’apparition des outils de pierre polie, au Néolithique ancien, marque une innovation qui se traduit par l’utilisation systématique de nouvelles matières premières d’une part, et par la mise en œuvre de nouvelles techniques de fabrication d’autre part. Ces nouvelles matières premières sont constituées par des roches, d’origine métamorphique le plus souvent de texture extrêmement fine, microgrenue ou fibreuse, dont les propriétés physico-chimiques et mécaniques sont très différentes de celles des roches couramment utilisées dans les périodes antérieures (silex, quartzite, quartz etc). La technique du polissage a permis d’aménager sur ces roches une extrémité tranchante, résistante aux chocs, et a ainsi donné naissance à une nouvelle catégorie d’outils lithiques.
2Deux faits majeurs marquent cette innovation. Elle est brutale : d’emblée apparaissent des outils, certes moins élaborés que ceux que l’on trouve au Néolithique moyen et final mais traduisant déjà une bonne maîtrise du polissage et, parfois, du façonnage par bouchardage. Mais surtout, et nous y reviendrons par la suite, elle est marquée dès le départ par une très grande sélectivité dans les choix de la matière première, choix qui, de plus, ont été quasi définitifs.
3Il est impossible dans l’état actuel des recherches de cerner les causes et l’origine de cette innovation. Cependant quelques éléments trouvés en milieu mésolithique pourraient avoir un lointain rapport avec ce que seront plus tard les outils en pierre polie. Il s’agit d’abord de la présence d’objets faits dans les mêmes roches que celles employées dans l’outillage poli. Ainsi dans le gisement montadien de la Montagne à Sénas dans les Bouches-du-Rhône (Onoratini (G.), 1982) ont été mises au jour des molettes, présentant des faces polies dont le polissage est lié à l’utilisation, et faites dans des métabasites à glaucophane, roches d’origine duranciennes qui seront très employées dans l’industrie de la pierre polie au cours du Néolithique. On peut signaler ensuite la présence, dans le niveau 12B Castelnovien de la Baume de Montclus, d’un outil en os de 4,6 cm de longueur et 1,5 cm de largeur au tranchant présentant une face et un double biseau polis et de forme tout à fait comparable à celle de petites haches néolithiques (Rozoy (J.-G.), 1978).
4Mais quelles que soient son origine et les conditions qui ont amené sa réalisation, l’outillage de pierre polie est un des documents les plus spécifiques des cultures néolithiques et en tant que telle son étude mérite d’être entreprise. Cependant, et les quelques résultats que nous présentons le démontrent, cette étude ne peut être entreprise en faisant abstraction de l’analyse de la matière première qui permet les approches les plus originales.
5Il semble vain actuellement, au moins en ce qui concerne le midi méditerranéen de la France, de vouloir décrire et traiter ces objets en fonction de critères uniquement typologiques pour en faire des traceurs chronologiques au même titre que la céramique ou le silex. Mais, en contre partie, ils peuvent de façon beaucoup plus claire et indiscutable que ceux-ci constituer des traceurs des grands courants de circulation et apporter des éléments de connaissance de l’économie des civilisations néolithiques. Par ailleurs, l’analyse typologique à elle seule apporte peu d’enseignement mais, si elle est menée parallèllement à l’analyse de la matière première, elle devient intéressante pour tenter de cerner les problèmes de la fonction de ces outils, de l’évolution et de l’adaptation des techniques de fabrication à des matières premières différentes, etc...
6C’est dans cet esprit que nous effectuons l’étude des outils polis du Néolithique du Sud de la France et que nous présentons ici les premiers résultats acquis pour le Néolithique ancien et les quelques éléments que l’on peut déjà en déduire. Cependant il faut auparavant dire quelques mots des difficultés rencontrées dans ce type de travail et ceci afin de se garder, lors de l’interprétation des résultats, de toute extrapolation abusive. Tout d’abord les objets que nous analysons ont des origines diverses qu’il s’agisse de matériel provenant de fouilles récentes qui nous est confié directement par le fouilleur avec qui les discussions sont possibles ou bien de matériel ancien, mis au jour dans des conditions moins rigoureuses, conservé dans les musées et sur lequel nous avons moins d’informations en dépit de la bibliographie. De plus, même les sites étudiés récemment dans de bonnes conditions de fouille peuvent présenter des stratigraphies sujettes à discussion. Ces raisons rendent souvent illusoire, à notre sens, l’adoption d’une chronologie fine dans laquelle aujourd’hui seules quelques pièces pourraient rentrer à coup sûr. Ainsi, au moins pour cette première analyse, nous avons traité globalement le matériel du Néolithique ancien sans établir de distinction entre les sites les plus anciens et les sites épicardiaux. Par ailleurs, cette position est aussi imposée par le fait qu’il y a très peu de lithique poli. Si cette industrie apparaît très tôt, comme nous le verrons, elle reste peu répandue voire exceptionnelle sur certains gisements jusqu’au Chasséen ; et toute extrapolation à partir de quelques objets seulement serait dangereuse.
1. Répartition et composition de l’outillage poli
7La répartition de l’outillage de pierre poli dans le midi méditerranéen de la France est indiquée sur la carte 1. Cette carte, dont le point de départ est la mention de tous les sites dans lesquels un niveau en place a pu être attribué au Néolithique ancien (cardial ou non cardial), comprend deux types d’informations : la présence ou l’absence, sur chaque site de niveaux immédiatement antérieur (Mésolithique) ou postérieur (Chasséen) au Néolithique ancien et la répartition de l’outillage en pierre polie dans les niveaux récents. Seuls les outils appartenant au Néolithique ancien et mis au jour actuellement sont intégralement représentés ; ceux du Néolithique moyen ne sont mentionnés qu’à titre indicatif, leur recencement n’est pas terminé.
8Les outils de pierre polie apparaissent très tôt (Caucade, Font-des-Pigeons, par exemple), mais très timidement : ils sont peu nombreux et même absents de plusieurs sites importants où la présence de l’homme est pourtant bien attestée dès le Néolithique ancien (Fontbrégoua, Grotte de l’Aigle par exemple). Ils se multiplient à partir du Chasséen, mais il semble que ce soit surtout au Néolithique final que l’on en trouve de grandes concentrations comme sur le site de la Couronne (Bouches-du-Rhône, près de 80 outils) ou celui des Lauzières (Vaucluse, 54 outils). Toutefois plusieurs éléments peuvent influer pour fausser en partie l’idée que l’on peut se faire de l’importance de ces objets. En effet ils sont probablement très sous-estimés dans les fouilles d’habitat en raison, particulièrement, de leur technique de fabrication (pas de débitage, façonnage par bouchardage ou polissage directement) qui, à l’inverse de celle des outils en silex, ne laisse pas de déchets ni même de traces au sol permettant de matérialiser une zone de fabrication. Par ailleurs leur fonction a dû, très souvent, les faire utiliser en dehors des habitats (grotte ou abri sous roche dans la plupart des cas).
9L’ensemble de l’outillage poli du Néolithique ancien est composé, dans nos recensements actuels, de 62 pièces parmi lesquelles 27 outils entiers ou ébréchés qui permettent une étude typologique complète et 35 fragments sur lesquels seule une étude typologique partielle est possible (tranchant, talon etc.) mais qui se prêtent, au même titre que les objets entiers, à l’analyse pétrographique et aux interprétations qui en découlent sur le choix des matières premières, leur origine, leur circulation et/ou celle des objets finis, etc.
10La répartition des outils sur les différents sites est variable (carte 1) : 17 à la Font-des-Pigeons, 10 à l’Ile de la Corrège, 1 à Camprafaud par exemple. Ces variations semblent, pour l’instant, plutôt en relation avec l’importance des sites. Mais elles peuvent également témoigner d’activités différentes : ce point fera l’objet d’une étude plus poussée en replaçant pour chaque site, le lithique poli dans l’ensemble de la culture matérielle qu’il a fourni et dans son contexte paléoécologique.
11Le matériel analysable est constitué presque exclusivement d’objets finis. Il y a toutefois quelques outils incomplètement terminés : il s’agit, dans la couche C8 d’Unang, d’un fragment de roche ayant la forme d’une demi-lune dont la partie convexe présente des traces de taille faites, peut-être, en vue d’aménager un tranchant, et d’une ébauche de hache dans la couche C5 de la Font-des-Pigeons. Il y a aussi quelques réemplois qui, même s’ils sont difficiles à déterminer avec certitude, sont intéressants à noter, dans la mesure où ils donnent une idée de la façon dont l’homme préhistorique a économisé sa matière première. Ce sont un outil tranchant cassé dans le sens de la longueur, réutilisé comme ciseau, et une hache réutilisée comme coin à fendre à la Font-des-Pigeons, et peut-être un outil tranchant réutilisé comme masse à la station du Barratin. Il faut relever que ces deux derniers objets correspondent à des roches assez particulières : une jadéitite (partiellement reprise dans le métamorphisme schiste bleu) et une roche éclogitique.
12Si l’analyse pétrographique permet d’aborder de façon nouvelle l’étude typologique de l’outillage de pierre polie, il n’en reste pas moins qu’un de ses principaux objectifs est la détermination des grandes zones d’approvisionnement en matière première des hommes néolithiques et celle des grands courants de circulation des matières premières et des objets finis. Pour cette raison nous avons choisi de classer les roches non pas en fonction de critères descriptifs mais en fonction de critères essentiellement pétrogénétiques. c’est-à-dire faisant appel à la formation des roches. Ceci permet de cerner, sur le terrain, les secteurs où la présence de telle ou telle roche est possible ou, au contraire, impossible.
13Nous ne donnerons ici qu’une très brève description des roches reconnues dans l’outillage du Néolithique ancien (carte 2). Des descriptions macroscopiques et en lame mince plus détaillées de certaines de ces roches ont été publiées par ailleurs (Ricq-de Bouard (M.), 1981, par exemple).
14Les roches éclogitiques sont caractérisées par l’association, en quantité très variable, de grenats et de pyroxènes sodiques contenant également un peu de fer et de calcium (omphacite, chloromélanite). Elles se forment par action d’un métamorphisme de haute pression sur un substrat basique. Elles ont été utilisées à la Grotte Lombard (2 objets), à la Grande Baume de Géménos (2), à la Grotte d’Unang (3) et à la Station du Barratin (1).
15Les métabasites à glaucophane ont aussi un chimisme basique ; elles ont été produites par un métamorphisme haute pression basse température. Elles sont caractérisées par la présence du glaucophane (amphibole sodi-que) et, assez souvent, de lawsonite. Elles constituent la totalité des éléments d’Escanin (4), de la Baume d’Ou-len (2), de la Poujade (1), de Camprafaud (1), de la Grotte de l’Église (1) ; une grande partie des outils de la Font-des-Pigeons (14 sur 17) ; 2 objets sur 5 à la Grotte d’Unang et enfin 1 objet seulement sur 10 à l’île de la Corrège.
16Les métabasites alpines (sans pyroxène sodique ni glaucophane) : nous avons regroupé ici toutes les roches (à l’exclusion des roches éclogitiques et de celles contenant du glaucophane) résultant de la transformation de roches basiques sous l’effet des métamor-phismes alpins (voir par exemple Boquet (J.) (Desmons) 1974). On y trouve toujours les mêmes minéraux, mais en proportions variables : épidote (s.l.), amphibole bleu-vert et/ou amphibole verte, chlorite, albite, sphène. Toujours très rare dans l’outillage poli, ces roches ne sont représentées, au Néolithique ancien, que par un fragment à Caucade, un fragment à la Station du Barratin et par une herminette à la Font-des-Pigeons.
17La jadéitite est composée presque exclusivement de jadéite (pyroxène sodique), minéral de haute pression qui peut être distingué de l’omphacite et de la choromélanite par diffraction X. Cette distinction est importante à faire car ces minéraux n’ont pas les mêmes gites (Bocquet-Desmons (J.), 1974). La jadéitite s’est formée, en particulier, dans les différenciés acides des magmas ophiolithiques au cours de la première phase du métamorphisme alpin. On en trouve à la Font-des-Pigeons (2 objets) et à la grotte d’Unang (2 fragments).
18Les amphibolites calciques sont composées d’amphiboles calciques pouvant contenir de petites quantités de fer (série trémolite-actinote). Ces amphiboles se forment dans les sédiments marneux ou dans les roches ultrabasiques ou basiques soumis à un métamorphisme de basse température et percolés par des solutions hydrothermales. Ces roches sont bien représentées dans l’outillage du Néolithique ancien du Languedoc occidental : 3 outils et fragments à l’abri Jean Cros1, 6 objets sur 10 à l’île de la Corrège.
19Les amphibolites alumineuses sont constituées de hornblende verte à laquelle est associée une quantité variable de plagioclases. Elles ont été en général très peu employées. On en trouve cependant trois exemples d’utilisation au Néolithique ancien : à l’île de la Corrège (1), à la Grotte d’Unang (roche travaillée) et à la Station du Barratin (1).
20La serpentinite a pour constituant essentiel la serpentine ; elle provient de la transformation de roches ultrabasiques. Son emploi a été exceptionnel dans le midi de la France au Néolithique. Dans le Néolithique ancien on en trouve un seul exemple à la Station du Barratin.
21Les cornéennes à biotite sont des roches de métamorphisme de contact. Leur texture est caractérisée par la juxtaposition de grains fortement engrenés les uns dans les autres. Elles contiennent en quantité variable du quartz, du feldspath, de la biotite, souvent un peu de mica blanc, de la cordiérite et/ou de l’andalousite. Très utilisées dans le Languedoc et le Roussillon à partir du Néolithique moyen, elles n’ont donné, au Néolithique ancien, qu’un seul fragment à l’île de la Corrège.
22Les grauwackes et les pélites plus on moins métamorphisées ont été regroupées. En effet il s’agit de roches sédimentaires associées dans les séries normales des massifs anciens de la France et, au moins dans une première approche, leurs origines peuvent être confondues. Deux fragments de tranchant, l’un mis au jour à l’Ile de la Corrège, l’autre à Portiragnes ont été fabriqués dans ces roches.
2. Techniques de fabrication
23Aucune trace de débitage, par sciage par exemple comme il en existe au Néolithique moyen, n’a été observée au Néolithique ancien. Les outils ont été fabriqués le plus souvent à partir de galets. Les indices qui permettent de le penser sont la présence sur ces outils de petites zones non touchées par le polissage (fig. 1) et attribuables à la surface originelle d’un galet et/ou l’observation de dissymétries tout à fait analogues à celles qui sont visibles très fréquemment sur des galets d’origine durancienne par exemple. Trois outils cependant, deux trouvés en stratigraphie à la Baume d’Oulen et à Escanin et le troisième, de datation moins sûre, à la Brégoule ont été fabriqués sur éclat. Mais il est difficile de dire s’il s’agit d’éclats intentionnels ou non et par conséquent d’en déduire que le débitage par percussion a été utilisée au Néolithique ancien pour la fabrication d’outils polis. Il faut souligner que, rendu très difficile en raison même de la structure des roches utilisées, ce mode de débitage a été peu employé même à des époques postérieures où lorsqu’il est attesté, c’est alors de façon préférentielle, sur des serpentinites (Buret (C), Ricq-de Bouard (M.) , 1982).
24Le façonnage de la plupart des objets a été fait par polissage uniquement : polissage qui témoigne souvent d’une technique encore mal maîtrisée (stries grossières à Saint Pierre-de-la-Fage par exemple, facettes de polissage à la Font-des-Pigeons, à l’Abri Jean Cros ou à Oulen par exemple (fig. 1). Quand des marques de bouchardage existent sur ces objets, elles sont reprises sur le polissage, et elles affectent des zones restreintes, latérales en général, de l’objet (Baume d’Oulen, Font-des-Pigeons, île de la Corrège par exemple (fig. 1). Nous pensons que ces marques sont à mettre en relation avec l’emmanchement des outils. On peut souligner qu’elles existent aussi bien sur des outils massifs comme ceux du gisement de l’île de la Corrège que sur des outils plus petits (Baume d’Oulen). Cependant, si cette technique de façonnage concerne la plus grande partie des objets, il y a des exceptions. La Grande Baume de Géménos, la Grotte d’Unang et la Grotte Lombard ont fourni des outils entiers et des fragments qui témoignent de techniques de fabrication un peu différentes et parfois d’une maîtrise déjà avancée de ces techniques. Il s’agit d’une part de bouchardage pour façonner les objets (fig. 1) avant le polissage et d’autre part d’un polissage, limité ou non au tranchant, très fin, sans stries ni facettes qui donnent comme nous le verrons plus loin des objets dont la forme est différente de celles obtenues par polissage uniquement. A ce groupe appartiennent deux objets entiers (Grande Baume de Géménos et Grotte Lombard) et trois fragments (un à la Grande Baume de Géménos, deux à la Grotte d’Unang) ; tous sont constitués de la même matière première : des roches éclogitiques.
25A travers le peu d’éléments dont nous disposons il serait imprudent de vouloir mettre en relation les variations observées dans les techniques de fabrication avec des facteurs chronologiques et/ou régionaux. Mais dès à présent, ces variations apparaissent de façon évidente comme liées à la nature de la matière première et conditionnant, dans une certaine mesure, les caractères typologiques des outils, comme nous allons le voir.
3. Typologie et fonctions
26Tous les outils comportent un tranchant distal sauf deux : un lissoir (?) à la Grotte Lombard et un réemploi comme masse à la Station du Barratin. Leur longueur est comprise entre 1,5 et 12 centimètres. L’histogramme des longueurs (fig. 2A) est comparable à ceux obtenus pour des lots d’outils du Chasséen et du Néolithique final ; (il s’agit de 133 objets provenant de sites chasséens du Provence et du Languedoc et de 116 objets provenant de sites du Néolithique final de Provence occidentale). Bien que ne disposant que de peu d’outils pour le Néolithique ancien, il ne semble pas qu’il y ait de variations sensibles de la dimension des outils au cours du Néolithique. Une approche de la forme globale des objets, indépendamment de leurs dimensions, a été tentée par l’analyse des variations des rapports Longueur/Largeur et Largeur/Épaisseur (fig. 2B). Dans l’ensemble les objets sont trapus avec des rapports Longueur/Largeur variant entre 1 et 2 et aplatis (Largeur/Épaisseur entre 2 et 4), avec toutefois quelques objets présentant des écarts par rapport à ces valeurs. Les formes sont assez voisines au Néolithique moyen comme le montre la bonne superposition des nuages de points. Au Néolithique final les formes sont moins dispersées, mais il faut signaler que le nuage de points a été construit avec des objets presque tous fabriqués dans les mêmes roches : des métabasites à glaucophane.
27Les sections sont dans l’ensemble subrectangulaires, le taillant large et faiblement convexe, le talon large et la forme grossièrement trapézoïdale (fig. 3). Bien que ces caractères soient assez variables d’un objet à l’autre, certains outils ou fragments semblent bien se situer en dehors de ce schéma, et cela de façon non accidentelle. Ils paraissent appartenir à un autre type caractérisé par un talon très convexe et régulier (Grande Baume de Géménos, Unang), qui donne à l’outil complet une forme plutôt triangulaire (Grotte Lombard). Ce deuxième type, faiblement représenté au Néolithique ancien, devient fréquent au Néolithique moyen, en Provence orientale en particulier (fig. 3) ; il correspond toujours à des objets en roches éclogitiques. Par conséquent, tout comme les techniques de fabrication et probablement en relation avec elles, la typologie des outils semble liée avant tout à la nature de la matière première.
28En adoptant la classification et les dénominations typologiques et fonctionnelles traditionnellement admises, l’ensemble du matériel analysable se compose de 15 « haches » à double biseau symétrique et de 9 « herminettes » à double biseau dissymétrique, de deux ciseaux rectangulaires à tranchant étroit et d’un coin à fendre. Il n’y a pas de relation entre la taille des outils et la présence d’un double biseau symétrique ou dissymétrique. Il faut souligner que ces termes de fonction, uniquement fondés sur l’analyse typologique et la comparaison avec certains outils modernes, ne traduisent sûrement pas toujours la ou les fonctions réelles qu’ont eu ces objets. Celles-ci paraissent en effet dès à présent avoir été multiples tant au niveau des modes de travail que des matériaux (bois, os, peau) sur lesquels s’est exercé ce travail.
4. Origine et diffusion de la matière première et/ou des objets finis
Les grandes zones d’approvisionnement en matière première
29Un premier fait s’impose à l’examen des résultats de l’analyse pétrographique : dès leur apparition les outils en pierre polie ont été fabriqués avec les principales matières premières qui seront utilisées tout au long du Néolithique sans qu’aucune ne disparaisse, sans que de nouvelles n’apparaissent. On n’observe aucun tâtonnement dans la recherche de la matière première la mieux adaptée ; les tâtonnements se seraient traduits par la présence, au Néolithique ancien, d’outils confectionnés dans des roches abandonnées par la suite. Ce fait est d’autant plus étonnant que, comme nous l’avons signalé, les premiers hommes néolithiques ont dû s’approvisionner en matière première dans des formations détritiques où ils trouvaient un large éventail de matériaux possibles. D’emblée ils ont fait preuve d’une très grande sélectivité dans le choix des roches qu’ils allaient employer, et ce choix a, de plus, été définitif.
30Dès le Néolithique ancien et jusqu’au Néolithique final trois grands secteurs ont fourni la quasi totalité des matières premières des outils polis du midi méditerranéen de la France : il s’agit, pour les roches en place, d’affleurements des versants ouest des Alpes d’une part, d’affleurements des versants est des Alpes méridionales et des Alpes ligures d’autre part, et enfin des terrains paléozoïques des Pyrénées occidentales et de la Montagne Noire. A partir de ces affleurements primaires les roches ont, dans la plupart des cas, subi un premier transport par des agents naturels (eau, glace) avant d’être utilisées sur place ou transportées à nouveau par l’homme.
31Les dépôts anciens et actuels de la Durance (carte 2) constituent une première zone d’approvisionnement. C’est là exclusivement que les néolithiques du midi de la France ont pu trouver les métabasites à glaucophane qu’ils ont très largement utilisées. En effet ces roches sont totalement absentes des Pyrénées et du Massif Central où les conditions exigées pour la formation du glaucophane (haute pression, basse température) n’ont jamais existé. Mais dans les Alpes, au contraire, ces conditions ont été réalisées et sous leur influence une partie des substrats basiques ophiolitiques des zones internes a été transformée en métabasite à glaucophane. Les affleurements les plus méridionaux de ces roches, en ce qui concerne les versants ouest, se situent dans le Queyras (haute vallée du Guil, Bocquet-Desmons (J.), 1974). Ils sont entaillés par différents cours d’eau qui convergent vers le Guil puis la Durance. Ces roches résistantes ont été entraînées très loin vers le Sud puisqu’on les retrouve jusqu’aux limites d’extension des dépôts duranciens, c’est-à-dire des environs de Miramas au Sud-Est, aux environs de Vauvert, au Sud-Ouest, et peut-être même jusqu’aux environs de Montpellier (carte 2).
32D’autres roches alpines, résistantes, sont présentes dans ces dépôts. Or elles n’ont presque jamais été utilisées : dès le Néolithique ancien seules les métabasites à glaucophane ont été sélectionnées et ce choix ne sera pas remis en question au cours du Néolithique. Ce fait est d’autant plus surprenant que, parmi les roches disponibles dans les dépôts duranciens se trouvent des serpentinites, roches dures, massives, se prêtant bien à la confection d’outils polis puisqu’on en trouve en grande quantité dans le matériel du Néolithique moyen d’Auvernier (Neuchâtel, Suisse, Buret (C), Ricq-de Bouard (M.), 1982) par exemple. Or à aucun moment, hormis quelques très rares exceptions, elles n’ont été utilisées en Provence ou dans le Languedoc, ce qui pose la question des critères qui ont guidé le choix de la matière première : ce ne peut-être, ici, uniquement la proximité et la qualité.
33La jadéite pourrait avoir la même origine durancienne. La présence, jamais très importante mais constante de cette roche dans l’outillage de pierre polie de toutes les phases du Néolithique pose un problème. En effet, ses affleurements connus dans les Alpes sont rares et modestes. Cette roche a été signalée (Steen (D.-M.), 1975) sous forme d’inclusions dans les serpentinites de la Haute Ubaye : sa présence dans les alluvions de la Durance serait donc possible, même si, personnellement, nous n’avons jamais pu le confirmer. Par ailleurs, il semble que des filons de jadéitite aient pu se former dans des niveaux éclogitiques, dont nous indiquerons l’origine plus loin (observations inédites dans le Haut Val Pellice, massif du Mont Viso (Compagnoni (R.), Sandrone (R.)).
34Les versants est des Alpes méridionales et/ou les Alpes ligures (carte 2) constituent la deuxième zone de provenance de la matière première. C’est là, dans le massif du Mont Viso (Compagnoni (R.), Fiora (L.) et al. 1980) et dans le massif de Voltri (Gênes) (Cortesogno (L.), Ernst (W.-G.) et al. 1977) que se trouvent les affleurements de roches éclogitiques les plus proches du midi méditerranéen de la France. Ces roches sont abondantes dans les cours d’eau actuels (Pô, Pellice...) et dans les formations glaciaires et fluvioglaciaires de la région de Turin. Nous ne connaissons pas encore actuellement les limites d’extension de ces formations détritiques, ni de celles provenant du massif de Voltri.
35Les roches éclogitiques, formées par action d’un métamorphisme de haute pression sur un substrat basique, n’existent pas uniquement dans les zones internes des Alpes, où elles se sont formées au Crétacé supérieur, mais aussi dans le Massif Central (Bas Limousin, Coffrant (D.), Piboule (M.), 1957). Cependant, elles y ont un faciès plus grossier et une composition minéralogique différente (présence fréquente de plagioclase, disthène, diopside, quartz etc.) de celles des Alpes et de celles que l’on retrouve dans le matériel archéologique. Par ailleurs elles sont totalement absentes des Pyrénées où les conditions nécessaires à leur génèse n’ont jamais été réalisées.
36Enfin les terrains paléozoïques des Pyrénées orientales et de la Montagne Noire (carte 2) ont fourni trois grands types de roches utilisées uniquement à l’ouest du Rhône, et de façon constante durant tout le Néolithique : les cornéennes à biotite, les amphibolites calciques et les métagrauwackes et pélites. Nous n’avons jusqu’à présent fait que peu de prospection systématique dans le domaine pyrénéen et, en particulier, nous ne connaissons pas les limites du transport, par les agents naturels, des roches utilisées par les hommes néolithiques. Cependant il est possible de définir les origines primaires de ces roches.
37Les cornéennes à biotite proviennent très probablement de l’auréole de contact des granités hercyniens largement représentés dans la partie orientale des Pyrénées,. Des « cornéennes », d’origine un peu différente, existent aussi dans les terrains secondaires de la zone nord pyrénéenne mais leur faciès, en lame mince, semble plus éloigné de celui des outils polis (Azambre (B.), Guitard (G.), comm. pers.).
38La composition des amphibolites calciques employées dans l’outillage poli, et en particulier la présence fréquente de palgioclases zonés, permet de leur attribuer une origine magmatique plutôt que sédimentaire. Elles pourraient très vraisemblablement provenir de l’altération des cortlandites (roches ultrabasiques) dont plusieurs affleurements sont connus dans les Pyrénées orientales (carte 2).
39Quant aux métagrauwackes et roches sédimentaires associées, elles affleurent très largement dans les zones primaires des Pyrénées et de la Montagne Noire.
40A côté des cinq grands types de roches dont nous avons pu fixer de façon non équivoque l’origine, d’autres matières premières ont été employées dans le midi de la France soit de façon très ponctuelle comme le basalte qui à St Pierre de-la-Fage peut être d’origine régionale, soit un peu plus fréquemment comme l’amphibolite alumineuse que l’on trouve sur plusieurs sites. Cette dernière roche est assez répandue et peut provenir aussi bien des Alpes que du Massif Central ou des Pyrénées.
Circulation des matières premières et/ou des objets finis au Néolithique ancien
41La détermination des grandes zones d’approvisionnement en matière première permet de définir, sur chaque site, la part du matériel d’origine locale et régionale et celle du matériel importé. Toutefois, compte tenu du nombre restreint d’objets que nous avons pour le Néolithique ancien, il faut rester prudent dans l’interprétation des résultats de l’analyse pétrographique. Il serait en effet tout à fait abusif de vouloir conclure à l’existence d’axes d’échange ou de commerce à partir de la présence de quelques objets seulement, trouvés nettement hors de leur contexte géologique. Il semble cependant que la mise en évidence de quelques éléments étrangers dans les sites du Néolithique ancien puisse être rattachée à deux phénomènes : l’un ponctuel, n’ayant pas d’incidence économique ; l’autre, beaucoup plus important, qui pourrait être l’amorce d’un processus qui se développera considérablement à partir du Néolithique moyen.
42La présence de pièces en métabasite à glaucophane dans les sites de la Poujade, Camprafaud, Île de la Corrège peut être attribuée au premier phénomène. Nous ne pensons pas qu’il faille y voir autre chose que la manifestation du déplacement de quelques individus, emportant avec eux certains objets. Il faut néanmoins noter ici que, ponctuelle ou à plus grande échelle, la diffusion des outils a toujours été observée d’est en ouest. Nous n’avons encore jamais eu d’exemple, à quelqu’époque du Néolithique que ce soit, de déplacement d’ouest en est sur plus de quelques dizaines de kilomètres : les roches pyrénéennes apparaissent comme strictement liées au matériel archéologique des sites du domaine pyrénéen. Elles n’ont, en particulier, jamais franchi le Rhône.
43La présence d’outils en roches éclogitiques à la Station du Barratin, à la Grotte d’Unang, à la Grande Baume de Géménos et à la Grotte Lombard nous paraît relever du deuxième phénomène. Nous pensons qu’il peut s’agir ici des premières manifestations d’un courant de diffusion qui, à partir de la Ligurie et/ou du Piémont, prendra une grande extension au Néolithique moyen. En effet si ces importations (qui, il faut le souligner, témoignent déjà d’une grande maîtrise des techniques de fabrication) sont peu importantes au Néolithique ancien et ne dépassent pas le Rhône vers l’ouest, elles prennent un très grand développement ensuite. Au Néolithique moyen et final, les outils en roches éclogitiques envahissent la Provence orientale (Ricq-de Bouard (M.), 1981), ils sont encore très nombreux dans les sites des Gorges du Verdon et toujours franchement présents en plein domaine des alluvions duranciennes (site de la Couronne (13) et des Lauzières (84)), ils se retrouvent enfin nettement au-delà du Rhône, en Languedoc occidental et dans le Roussillon (Ricq-de Bouard (M.), inédit).
44L’existence de ce courant, dont il semble que l’on trouve l’origine dans le Néolithique ancien, et dont les implications économiques ont dû être importantes par la suite posent un certain nombre de questions. Quelles en sont les origines et les raisons ? le manque de matière première en Provence ? le rayonnement d’un grand centre de production situé en Ligurie ou au Piemont (comme le centre d’Alba dans la province de Cuneo) ? Quelle a été la monnaie d’échange ? Ce sont des questions qui ne pourront être résolues qu’avec l’aide des archéologues.
Localisation des sites ayant livré des outils polis au Néolithique ancien
45Barratin (Station du), Courthezon, (84)
46Brégoule (la), Soyons, (07)
47Camprafaud, Ferrières-Poussarou, (34)
48Caucade, Nice, (06)
49Corrège (île de la), Leucate, (11)
50Église (Grotte de l’), Baudinard, (83)
51Escanin (Abri d’), Les Baux-de-Provence, (13)
52Font-des-Pigeons (Abri de la), Châteauneuf-les-Martigues, (13)
53Géménos (Grande Baume de), Géménos, (13)
54Jean Cros (Abri), Labastide-En-Val, (11)
55Lombard (Grotte), Saint Vallize-de-Thiey, (06)
56Oulen (Baume d’), Le Garn, (30)
57Peiro Signado, Portiragnes, (34)
58Poujade (La), Millau, (12)
59Saint Pierre-de-la-Fage, Lodève, (34)
60Roc de Dourgne (Abri du) Fontanes-de-Sault, (11)
61Unang (Grotte d’), Malemort-Du-Comtat (84)
Bibliographie
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Bibliographie
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Notes de fin
1 Ce résultat diffère de ceux publiés en 1979 (Guilaine (J.), 1979). Mais il faut noter qu’il s’agissait alors de déterminations faites à l’œil nu et donc susceptibles d’être remises en cause par une analyse en lame mince.
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