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7.12. Le consentement à payer pour une alimentation plus respectueuse de l’environnement

p. 267


Texte intégral

Le problème

1L’intégration des problématiques environnementales dans les analyses économiques du secteur agricole est devenue une préoccupation majeure des pouvoirs publics. La gamme des instruments publics de régulation est large : réglementations, taxation, renforcement des règles de responsabilité ou des normes sur les produits finaux. Mais la sensibilité accrue des consommateurs aux dimensions environnementales rend également possibles des stratégies de différenciation sur la base d’allégations environnementales. Les éventuels coûts liés à l’adoption de pratiques plus respectueuses de l’environnement peuvent-ils être absorbés par une disposition à payer plus élevée de la part des consommateurs ?

2Le consentement à payer est la somme maximale qu’un individu est prêt à payer pour obtenir un bien ou un service. Lorsqu’un consommateur choisit un produit alimentaire, il intègre lors de son choix les multiples caractéristiques du produit. Or, pour le consommateur il n’est pas toujours facile d’avoir une connaissance précise de toutes ces caractéristiques, et une indication telle que « respectueux de l’environnement » peut se révéler couvrir plusieurs dimensions (santé du consommateur, santé du producteur, réduction des pollutions, etc.).

Les résultats

3Les protocoles d’économie expérimentale permettent de contrôler l’information divulguée aux consommateurs et d’évaluer l’impact d’une caractéristique précise sur leurs consentements à payer. Ces méthodologies consistent à proposer à un échantillon de consommateurs d’acheter différentes variantes d’un produit dans un cadre contrôlé qui permet d’évaluer l’effet de chaque caractéristique sur les consentements à payer. Plusieurs études expérimentales ont été menées afin d’estimer la prime que les consommateurs sont prêts à payer pour des produits plus respectueux de l’environnement. Ces études ont été menées dans plusieurs pays, sur divers produits alimentaires (ou d’origine agricole) et se sont intéressés à plusieurs types de signalisation de la qualité environnementale. Dans l’ensemble, les résultats tendent à montrer que les consommateurs sont sensibles à l’affichage environnemental. Cette sensibilité se traduit soit par une valorisation accrue des produits respectueux de l’environnement soit par une dévalorisation des produits affichant de mauvaises performances environnementales (par exemple une empreinte carbone élevée). Des éclairages par type de produits peuvent ainsi aider à choisir les bons instruments de régulation sur les différents marchés alimentaires.

Bibliographie

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Références bibliographiques

10.1093/erae/jbt011 :

• Bazoche P. et al., « Willingness to pay for pesticide reduction in the EU : nothing but organic ? », Eur Rev Agric Econ 2014 ; 41 : 87-109.

• Combris P et al., « Développement durable et comportement des consommateurs 2011 », Inra Sciences Sociales, 2011, n° 2-3.

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