Cueillette ou horticulture Mésolithique : la Balma de l’Abeurador
p. 231-242
Résumés
La Balma de l’Abeurador recèle une importante stratigraphie comportant une séquence de l’Epipaléolithique-Mésolithique tronquée et ravinée, à laquelle succède une autre séquence qui débute à la fin du Néolithique ancien et se termine au Néolithique final. Les industries lithiques des couches du Préboréal et des débuts du Boréal sont très fortement dominées par le groupe des armatures. Une évolution peut être perçue au sein de cet ensemble, les pièces à dos : lamelles à dos et pointes étant progressivement remplacées par des armatures géométriques de plus en plus petites. La rareté des produits de débitage et des outils du fonds commun suggère une spécialisation des activités. L’économie de ces groupes mésolithiques comportait les activités traditionnelles de chasse au gros gibier (bouquetins, cervidés, sangliers) et de capture de petits animaux (oiseaux, lapins, poissons). Les activités de subsistance qui semblent avoir joué le plus grand rôle étaient cependant la récolte de graines et fruits. Les abondants vestiges carbonisés étudiés par J. Erroux révèlent la présence d’espèces variées parmi lesquelles se rencontrent plusieurs cultigènes : lentilles, pois, pois chiches, gesses chiches, ers.
L’origine phylogénétique de ces espèces est située au Proche-Orient ce qui pose le problème de leur éventuelle diffusion dès le 8e millénaire avant notre ère à travers la Méditerranée. Quoiqu’il en soit l’abondance des graines suggère des pratiques horticoles et de stockage qui sont le prélude de l’agriculture véritable.
The Balma Abeurador has revealed an important Epipalaeolithic-Mesolithic stratigraphy, truncated by erosion and succeeded by a sequence beginning in the final Early Neolithic and continuing until the Late Neolithic. Armatures dominate the lithic industries of the Preboreal and Boreal levels. A developmental sequence can be seen among the industries : backed pieces, backed bladelets and points are progressively replaced by smaller and smaller geometric microliths. The rarity of outils communs and débitage products suggests a specialization of activities at this site. The Mesolithic subsistence economy includes traditional hunting for large animals (ibex, cervids, boar) and small game (birds, rabbit, fish). The subsistence activities which seem to have had the greatest importance, however, were the harvest of pulses and fruits. The abundant carbonized remains, identified by J. Erroux, show the presence of a diversity of plant species including several cultigens : lentil, pea, chick pea, grass pea and bitter vetch.
The phylogenetic origin of these species lies in Southwest Asia. This raises the question of the diffusion of these plant species around the Mediterranean as early as the 8th millennium be. Whatever the case, the abundance of the plant remains suggests horticultural activities and storage, techniques which are the prelude to a true agriculture.
Texte intégral
1La Balma de l’Abeurador est une caverne spacieuse et bien éclairée située sur un promontoire calcaire dominant la plaine alluviale de l’Aude et permettant un accès facile aux plateaux et aux serres du massif primaire de la Montagne Noire.
2Le gisement recèle une importante stratigraphie comportant une vingtaine de niveaux d’habitat de l’Épipaléolithique et du Mésolithique ancien ainsi que quelques niveaux de la fin du Néolithique ancien, du Chasséen et du Néolithique final.
3Malgré de multiples traces de foyers et de structures de combustion, les couches mésolithiques se singularisent par leur extrême pauvreté en vestiges lithiques ou fauniques. Certains niveaux pourraient même paraître stériles si le tamisage intégral des sédiments n’était fait à l’eau avec des cribles très fins. Cette méthode permet d’expliquer certains caractères de ce gisement en révélant la présence de microlithes extrêmement petits et de nombreux vestiges de graines et de fruits carbonisés qui témoignent de l’importance de la subsistance végétale et des activités de cueillette voir d’horticulture dès les débuts de l’Holocène en Méditerrannée de l’Ouest.
I - La stratigraphie
4Dans le secteur central de la cavité fouillé sur plus de 25 mètres carrés, plusieurs coupes ont permis de préciser l’articulation des dépôts (Fig. 1).
- La séquence néolithique
5Très fortement endommagée par les anciennes fouilles, la couche à industries néolithiques a environ un mètre d’épaisseur. Elle est constituée d’éboulis provenant de l’extérieur de la cavité et emballés dans une matrice argileuse jaune en agrégats bien formés. Cette couche peut être subdivisée en plusieurs niveaux et recèle des lentilles de cendre et des structures de combustion (figure 2).
6Le Chasséen classique est représenté dans la partie supérieure C2-F2 et des traces ténues d’une occupation du Néolithique ancien évolué ont été reconnues vers la base de la couche en C2a-C2b (datation C14 non calibrée de C2a : M.C. 2145 : 6260 ± 90 BP).
- La discordance post-montclusienne
7Le contact avec les dépôts sous-jacents est très tranché, la surface entre les deux couches est parfois très irrégulière et plusieurs ravines et dépressions tronquant les couches mésolithiques ont pu être observées. La discordance dans la stratigraphie de cette partie de la grotte explique la lacune importante qui sépare les derniers niveaux mésolithiques et les premiers niveaux néolithiques. Cette discordance est due à une phase d’érosion causée par une reprise de l’activité karstique qui a entraîné la disparition complète des couches mésolithiques vers le fond de la cavité. La datation de ces ravinements est difficile à déterminer car les dépôts de comblement des ravines (baptisés Cx ou C2b-C3) n’ont pas livré de vestiges significatifs.
- La séquence épipaléolithique-mésolithique
8Par suite du pendage important des couches son épaisseur est variable, elle est supérieure à 2 mètres et comporte plusieurs ensembles.
. Les couches C3, C4, C5, C6
9Cet ensemble est caractérisé par un sédiment pulvérulent brun foncé incluant d’assez nombreuses pierres altérées. La couche 3 est caractérisée par plusieurs passées rouges-jaunes ou noires que nous interprétons comme des témoins de combustion. La couche 4 est noire et très caillouteuse. La couche 5 comporte de nouvelles passées oranges et la couche 6 se caractérise par deux lits cendreux blanchâtres.
. Les couches 7 et 8
10La couche 7 contient beaucoup moins de pierres et se caractérise par un sédiment pulvérulent marron clair. Elle recèle des amas cendreux gris, blancs ou orangés sur plusieurs niveaux : C7, F7, C7b. La couche 8 assure la transition avec l’éboulis cryoclastique de C9. Elle se caractérise par la présence de nombreuses pierres non altérées et un sédiment fin limoneux gris-jaune incluant des niveaux de cendres et des structures.
. La couche 9
11Elle est essentiellement constituée par un puissant éboulis de blocs et de pierres très fortement gélivées et emballées dans un sédiment limono-graveleux jaune ou gris clair. Cette couche ne recèle pas de niveau d’habitat bien caractérisé et les vestiges qu’elle recèle ont pu s’infiltrer dans les interstices encore creux de l’éboulis.
. La couche 10
12Dans les secteurs où elle a été explorée, cette couche est peu épaisse et présente un pendage très accusé. Elle débute par un sédiment orangé graveleux incluant des fragments de plancher stalagmitique puis comporte deux lits charbonneux séparés par un sédiment limono-graveleux gris-rose.
. La couche 11
13Cette couche d’argile orangée ou marron incluant des graviers et galets roulés de quartz et de schiste témoigne du passage d’un ancien cours d’eau souterrain de fort débit.
14En l’attente de nouvelles datations radiométriques, nous attribuons hypothétiquement les ensembles inférieurs (couches 9 à 11) au Tardiglaciaire, l’éboulis cryoclastique de C9 pouvant correspondre au Dryas récent. Les couches 8 et 7 pourraient correspondre au Préboréal et les couches 6,5, 4 et 3 à la fin du Préboréal et au début du Boréal. (Datation C14 de C5 : MC 2144 : 8740 ± 90 B.P.).
II - Les industries lithiques
15La catégorie des armatures, pièces essentielles de l’horizon mésolithique de la cavité, rassemble les documents les plus évocateurs pour l’analyse des industries lithiques. Ce sont elles qui permettent d’établir une première ébauche de l’évolution des outillages par ailleurs mal caractérisés par leur proportion extrêmement réduite ou nulle en outils du fonds commun ; sur elles repose une part importante du statut chrono-culturel des occupants successifs du gisement et de la conception globale établie sur le site.
- Typologie et tendances évolutives
. Couches 10 et 9
16La faible extension des fouilles pratiquées dans cet ensemble constituant dans l’état actuel des travaux la base des niveaux archéologiques, et la rareté des vestiges n’ont pas encore permis de constituer une série représentative d’objets. Un grattoir sur éclat microlithique, quelques lamelles et micropointes à dos, sont seuls à remarquer (figure 3 n° 1 à 4).1
. Couches 8 et 7
17Le petit lot d’outils en pierre taillée découvert au sein de la couche 8 semble prolonger celui de la couche précédente. On note la présence d’un grattoir en quartz amorphe (Fig. 3 n° 5), de quelques lamelles à dos simple ou double (Fig. 3 n° 6 et 7), de pointes à dos de types divers : pointe fusiforme du genre pointe d’Istres (Fig. 3 n° 8), une pointe microlithique à dos courbe et base retouchée du type pointe de Rouffignac (Fig. 3 n° 9), une pointe microlithique à dos courbe et base rétrécie (Fig. 3 n° 10), toutes trois formes diminutives de divers types de pointes aziliennes, et un fragment proximal de triangle scalène (Fig. 3 n° 11). Une aiguille à chas en os, plus massive que ses homologues du Paléolithique supérieur, complète l’outillage (Fig. 3 n° 12).
18Les objets lithiques de la couche 7 sont plus nombreux. Les outils communs ne sont malgré tout représentés que par quelques pièces : grattoirs courts sur éclat (Fig. 3 n° 13), un denticulé épais (Fig. 3 n° 14) et un petit burin atypique (Fig. 3 n° 15). Les lamelles à dos (Fig. 3 n° 16), les lamelles à dos et retouches semi-abruptes inverses rappelant les lamelles Dufour (Fig. 3 n° 17 et 18) ou les lamelles Dufour atypiques (Fig. 3 n° 19) sont attestées. Les armatures, à un seul exemplaire près de pointe fusiforme annonçant les pointes de Sauveterre (Fig. 3 n° 31), font désormais clairement apparaître une tendance à l’extrême miniaturisation ; le caractère pygmée est observable sur des micropointes à dos rectiligne (Fig. 3 n° 20, 21), sur une pointe par troncature oblique (Fig. 3 n° 23) et sur des armatures géométriques : triangle isocèle, scalène, segments symétriques et asymétriques (Fig. 3 n° 25 à 30). Quelques pièces appartenant à ce dernier type d’armature sont en limite des caractères hyperpygmées qui déterminent la taille d’une minuscule pointe à dos courbe (Fig. 3 n° 22). Un fragment d’os noirci par le feu et manifestement gravé de sillons profonds à la figuration peu évocatrice est peut-être à ranger parmi les très rares témoignages de l’art mésolithique.
. Couches 6 à 3
19A partir de la couche 6, l’appauvrissement de l’outillage commun se limitant à quelques éclats retouchés peu nombreux (Fig. 4 n° 1 et n° 30), semble conduire à une véritable désaffection de ce type d’objet dans le site. Dans un même temps, aux côtés des lamelles à dos diverses et des armatures dont une micro-pointe de la Gravette particulièrement remarquable (Fig. 4 n° 8) et des armatures géométriques dont les types évoluent peu par rapport à la couche précédente (Fig. 4 n° 10 et 14) et notamment un triangle isocèle, apparaissent des armatures hyperpygmées s’apparentant au type du triangle de Montclus (Fig. 4 n° 15 à 17).
20Le mobilier lithique de la couche 5 témoigne de l’accentuation de la microlithisation (Fig. 4 n° 18 à 28). Une partie proximale d’aiguille à chas (Fig. 4 n° 29) reproduit fidèlement, par ses dimensions, sa morphologie et la technologie mise en œuvre pour sa confection, l’exemplaire révélé dans la couche 8. Elle apporte un élément de preuve intéressant sur la nature évolutive des séries mésolithiques.
21Dans la couche 4, les éclats retouchés toujours très rares, les lamelles à dos et pointes à dos dont un bel exemplaire de pointe azilienne (Fig. 4 n° 31 à 41) et les armatures géométriques (Fig. 4 n° 42 à 48) sont désormais classiques dans le contexte du gisement.
22Il n’est possible d’observer aucune modification sensible à partir du mobilier lithique de la couche 3 (Fig. 4 n° 49 à 60). Les traces d’usure hélicoïdales sur un galet de quartz amorphe (Fig. 5 n° 1) et périphériques sur un galet de quartzite (Fig. 5 n° 2) sont déterminées par des points d’impact résultant de percussions légères et par des traces d’abrasion étendues formant une facette. L’utilisation de galets comme broyeurs est vraisemblable ; un fragment de pièce de même nature existe dans le mobilier de la couche 5.
- Structure
23Les décomptes provisoires des diverses composantes des industries lithiques récoltées à partir d’une zone de fouille déjà étendue laissent percevoir la très nette sous-représentation des produits bruts de débitage et surtout des outils du fonds commun y compris les éclats retouchés sommairement.
24Les enlèvements bruts sont constitués entre 80 et 90 % par des éclats dont la plus grande dimension est inférieure, et souvent de beaucoup, à 1 cm ; les objets de module supérieur dépassent par ailleurs très rarement 2 cm. La part de menus débris de quartz amorphe, matériau se fragmentant facilement, est importante. Les nucléi sont extrêmement rares et encore inconnus dans certaines couches. Les broyeurs sont attestés.
25La structure apparemment très originale de ces industries ne peut en aucune façon rappeler le faciès sauveterrien du type Les Fieux (2), où la pauvreté de l’outillage typique du fonds commun est compensée par un nombre très important d’éclats retouchés.
26A l’intérieur de la catégorie des pièces microlaminaires à dos, il est possible de noter, d’une part une certaine permanence des lamelles à dos toujours présentes à quelques exemplaires, et d’autre part l’apparition des triangles de Montclus et pièces assimilées, toujours pygmées ou hyperpygmées à partir de la couche 6 où ils accroissent la microlithisation. Leur association avec des triangles isocèles situe leur présence dans le site dès le premier quart du VIP millénaire en accord total avec la datation de la couche 5 sus-jacente.
27La découverte des microlithes au sein des foyers structurés manifestement en place écarte l’hypothèse d’un tri par des phénomènes naturels.
28La carence des outils communs aggravée par celle des produits de débitage engage donc à penser que ces industries ne peuvent en aucune manière traduire l’ensemble des activités traditionnelles imputables à un groupe humain avec toutes ses composantes, stationné pour un séjour de quelque durée. Ce phénomène, rarement mis en évidence, conduit à la reconnaissance d’un habitat réellement spécialisé accentuant vraisemblablement sa spécificité au cours de la séquence mésolithique représentée.
- Contexte chrono-culturel
29L’appartenance des industries issues de la couche 7 et 8 ainsi que celles des couches 6 à 3 au complexe sauveterroïde ne semble pas devoir être remise en cause. Les niveaux plus anciens, mal représentés par un nombre très restreint de pièces, pourraient être rapportés à un faciès épipaléolithique du Tardiglaciaire. La lacune dans l’occupation de la cavité, ou du moins dans la séquence stratigraphique si l’on envisage des phénomènes de ravinement postérieurs à la formation de la couche 3, explique l’absence de documents du Mésolithique récent : trapèzes et surtout pointes de Gazel classiques dans le bassin de l’Aude au cours du VIe millénaire (3).
30Les industries sauveterroïdes de la Balma de l’Abeurador s’inscrivent dans une vaste entité culturelle qui pourrait s’étendre selon l’état actuel de nos connaissances, depuis le Nord de l’Italie jusqu’au Sud de la France. Elle serait caractérisée dans cette zone :
dans le Nord de l’Italie, par les couches AF, AE, AD et AC de l’abri de Romagnano III (4) et de Colbricon (5). Des sites plus méridionaux de la péninsule pourraient être rattachés à cet ensemble.
En Provence, par les gisements du Montadien avec notamment la couche 6 de l’abri Cornille et la couche 3 de l’abri du Mourre-Poussiou (6) (7), l’horizon épipaléolithique de la Baume de Fontbrégoua (8), et ceux du Sauveterrien dont la couche 2B de l’abri de Chinchon 3 et la couche 4 de l’abri de Saint-Mitre fournissent d’excellents exemples.
En Languedoc où le Sauveterrien-Montclusien, mieux connu à l’abri des Salzets (9), aux abris de la Poujade et de la Vayssière (10) que dans les couches 32 à 23 du site éponyme (6) (11), constitue un contexte archéologique plus étroit pour notre gisement.
31La nécessité d’une étude minutieuse portant sur la nature des rapports chrono-culturels reliant les divers faciès sauveterriens et sauveterroïdes, selon les expressions génériques couramment utilisées, apparaît avec insistance. Toutefois, les distinctions qui ont d’ores et déjà été mises en évidence, induites selon toute vraisemblance par les différences pré-établies au sein des substrats épipaléolithiques — Epigravettien final, Epibouvérien, Valorguien, Azilien, Epilaborien... — ne peuvent faire totalement oublier leurs ressemblances.
32L’ancienneté des complexes sauveterroïdes italiens (couche sauveterroïde du site de Santa Isola en Toscane datée de 9980 ± 160 B.P. ; couche AF de Romagnano III datée de 9330 ± 90 B.P. et couche AE datée de 9580 ± 250 B.P. au sein desquelles les triangles à trois côtés retouchés sont déjà bien attestés) trouve sa confirmation dans la précocité justement soulignée (12) de l’amorce du processus de Sauveterrianisation perceptible dans les industries épigravettiennes très évoluées de Provence, Ligurie, ...
33Ce phénomène pourrait donc être légèrement plus tardif dans le Sud et le Sud-Ouest de la France, où, quoiqu’il en soit, les triangles de Montclus n’apparaissent que peu après la fin du stade ancien du Mésolithique (11) daté de 8770 ± 200 B.P. à l’abri des Salzets à Mostuejouls sur le causse de Sauveterre (9). C’est entre ces deux termes chronologiques, et pour le moins à une époque aussi reculée que dans le site caussenard, que ces objets apparaissent à la Balma de l’Abeurador, et plus vraisemblablement vers la fin du Préboréal à la charnière des VIIIe et VIIe millénaires ; ils se sont développés numériquement ensuite selon un processus connu, au cours du stade moyen seule phase mésolithique attestée ultérieurement à l’Abeurador pendant, vraisemblablement, la première moitié du VIIe millénaire. Les autres données archéologiques, y compris la datation, confirment pleinement cette opinion.
III - Une économie en mutation
34Les recherches ne sont pas encore suffisamment avancées pour cerner tous les détails des modes de subsistance et des stratégies d’adaptation à des environnements en pleine évolution au cours du Tardiglaciaire, du Préboréal et peut-être des débuts du Boréal (13).
35Les premières données disponibles (14) permettent néanmoins d’échafauder quelques hypothèses pour expliquer certains caractères originaux de ce gisement comme : l’importance des dépôts anthropiques mais la quasi stérilité de ceux-ci ; l’extrême rareté des vestiges de grande faune ; l’importante spécialisation de l’outillage avec prédominance de microlithes minuscules.
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36La documentation concernant les couches profondes (C10 et C9) attribuables au Targlaciaire est trop réduite pour susciter un commentaire. Nous nous contenterons d’indiquer la présence de graines carbonisées dès ces niveaux.
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37Dans les couches attribuables au 8e millénaire (C7b, C7), les vestiges fauniques de grands mammifères chassés sont peu abondants mais appartiennent à des espèces de milieux divers. Le bouquetin (Capra pyrenaïca) et le sanglier (Sus seroja) semblent les mieux représentés mais des ossements de cervidés et d’aurochs (Bos primigenius) ont été trouvés. Les vestiges de petits animaux : lapin, lièvre et oiseaux sont plus nombreux. On relève la présence d’oiseaux aquatiques assez abondants : sarcelle d’hiver (Anas crecca), fuligule milouin (Aythya ferina), râle d’eau (Rallus aquaticus), dont la capture a dû se faire assez loin de la grotte, peut-être dans les étangs aujourd’hui asséchés du Minervois. Quelques vertèbres de saumon (Salmo salar) ont été découvertes et pourraient témoigner d’une fréquentation d’un cours d’eau tributaire du Bassin Aquitain, le Thoré étant le plus proche. Ces divers éléments semblent montrer que le groupe évoluait dans un vaste territoire d’une dizaine de kilomètres de rayon autour de la grotte (Fig. 6), ce qui s’accorde assez bien avec les données ethnographiques concernant l’aire d’approvisionnement d’un groupe de chasseurs cueilleurs (15).
38La rareté des vestiges fauniques semble indiquer cependant que l’alimentation carnée n’était pas très importante ; l’abondance des graines carbonisées suggère que ce sont les aliments végétaux qui assuraient l’essentiel de la subsistance.
39Les vestiges de fruits : noisettes (Corylus avellana L.) ; cerises ? (Prunus sp.) et raisins (Vitis vinifera L.) sont nombreux et indiquent des occupations étalées sur toute la belle saison.
40Les graines issues de gousses sont très abondantes mais peu d’entre elles sont déterminables. On remarque l’apparition des légumineuses : lentilles (Lens escu-lenta) ; gesse chiche (Lathyrus cícera L.) et lentille ervilière (Ervum ervilia L.). Grâce à la perspicacité des recherches de J. Erroux, certaines graines dont la détermination posait problème (graines dites X de Fontbré-goua) pourraient en fait appartenir au genre Valerianella sp. ; la présence de ces nombreuses graines de mâche est surprenante car nous n’avons pas connaissance qu’elles soient comestibles, peut-être s’agit-il de semences accidentellement tombées dans les foyers : plusieurs espèces de mâche sont en effet consommables comme salade.
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41Dans les couches attribuables à la fin du Préboréal et peut-être aux débuts du Boréal : première moitié du 7e millénaire avant notre ère en chronologie conventionnelle (C6, C5, C4, C3), les vestiges fauniques attribuables à de grands mammifères chassés sont très rares. L’échantillonnage est cependant représentatif : les sangliers (Sus scrofa) et les cervidés (Cervus elaphus et Capreolus) constituaient des gibiers de choix avec quelques bouquetins (Capra pyrenaïca) et aurochs (Bos primigenius). Les petits animaux : lapins (Oryctolagus cuniculus) et lièvres (Lepus europaeus) ainsi que les oiseaux de milieux arborés comme le pigeon colombin (Colomba oenas) sont représentés plus fréquemment mais leur part dans l’alimentation ne devait pas être très importante.
42Les graines et débris de coques, de noyaux ou de pépins sont abondants dans tous les niveaux. Le mode de prélèvement par mètre carré et par décapage permettra d’apprécier la densité de ces vestiges dans chaque sol d’habitat. On peut affirmer d’ores et déjà qu’ils sont plus fréquents dans les niveaux cendreux ou charbonneux que dans les niveaux limoneux. Certains niveaux blanchâtres ou orangés (C3, C5) ne livrent pratiquement que des graines carbonisées et des microlithes à l’exclusion de tout autre vestige.
43Les graines issues de gousses sont très largement dominantes. Parmi les espèces déterminées les plus fréquentes il faut citer : les lentilles (Lens esculenta Moench) ; les petits pois (Pisum sativum L.) ; les gesses chiches (Lathyrus cicera L.) ; les lentilles ervilières (Ervum ervilia L.) ; les vesces (plusieurs espèces du genre Vicia) ; ainsi que des pois chiches (Cicer arie-tinum) et des graines de gesse velue (Lathyrus hirsu-tus L.).
44Les graines de mâche (Valerianella sp.) sont toujours présentes mais plus rares et quelques graines de gail-let (Galium sp.) et de liseron (Convolvulus sp.) ont pu être reconnues.
45Des restes de noisettes (Corylus avellana L.), de raisins (Vitis vinijera L.) et peut-être de cerises (Prunus cerasus L. ?) sont présents.
46La trouvaille d’un seul grain de blé et de quelques os de moutons dans la partie supérieure de la séquence mésolithique au contact avec les couches néolithiques s’explique probablement par des intrusions soit dans des terriers, soit dans des éboulis mal scellés. Ces perturbations, bien naturelles dans une grotte, dont les couches fortement inclinées ont de surcroît été ravinées, nous ont obligé à établir une gradation des secteurs de fouilles, en fonction de la qualité de leur stratification et du scellement de leurs dépôts. Dans la mesure du possible, les terriers ont été individualisés et leur contenu tamisé à part. Nous avons pu ainsi expliquer la présence dans les couches mésolithiques de menus fragments de céramique dont quelques-uns portent des décors de type épicardial ou chasséen.
IV - Derniers chasseurs ou premiers jardiniers ?
47Les premiers résultats des recherches pluridisciplinaires conduites à l’Abeurador peuvent expliquer certains caractères originaux de ce gisement. La parcimonie des vestiges fauniques dans cet habitat où les traces d’occupations humaines sont abondantes et se superposent sans discontinuer peut s’expliquer par une orientation économique vers les ressources du monde végétal. Dans ce contexte, il est particulièrement intéressant de remarquer que l’industrie lithique présente un cachet très original : peu de débitage, très rares outils du fonds commun, prédominance de microlithes minuscules. Si l’on considère, comme le montreront peut-être les études de micro-traces, que les microlithes ont pu tout aussi bien entrer dans la réalisation d’outils composites du genre faucille ou scie (16) que dans celle d’armatures de flèches, l’on peut élucider l’apparente dichotomie d’un site pauvre en faune mais dont l’industrie est dominée par le groupe des armatures.
48Le gisement de l’Abeurador peut donc être considéré comme l’habitat typique d’un groupe dont la subsistance était surtout végétale et axée sur les graines, les fruits et les salades disponibles pendant toute la bonne saison.
49Les vestiges carbonisés que nous avons trouvés en apportent des preuves et ne doivent pas faire oublier que de nombreux autres aliments comme des rhizomes, des bulbes, des tubercules, des pousses, des bourgeons, des fleurs, des fruits ou des champignons ont pu jouer un rôle encore plus important et ne laisser aucune trace dans le gisement.
50Même si ces diverses données tendent à confirmer la validité du modèle théorique établi par D. Clarke dans un essai suggestif (17), elles ne sont pas sans soulever de nombreuses et délicates questions.
51Le premier problème tient à la place de ces activités dans le cadre du cycle annuel. S’agit-il d’activités de cueillette au jour le jour dans le cadre d’une occupation discontinue du site comme pourrait le signifier l’absence de diversification de l’outillage lithique ou bien au contraire d’activités de récolte intensive de graines et noisettes dans le but crucial de réaliser des stocks alimentaires consommables en mauvaise saison, à l’instar de pratiques observées chez certains groupes de chasseurs-cueilleurs (18). Ce point pourra éventuellement être précisé par l’étude des courbes d’abattage du gibier qui révèleront si les animaux étaient tués tout au long de l’année ou bien uniquement à la belle saison alors qu’ils cherchaient sur les plateaux au-dessus de la grotte des pâturages préservés de la sécheresse.
52Le second problème, encore plus important, a trait au statut de certaines espèces et se greffe sur la question capitale des balbutiements de l’agriculture et de l’origine phylogénétique de certains cultigènes.
53Dans une récente étude sur la diffusion des végétaux cultivés dans la région méditerranéenne, W. Van Zeist, tout en affirmant qu’on doit rester prudent vis-à-vis de la diffusion des légumineuses en Méditerranée de l’Ouest, souligne leur origine orientale probable et ne met pas en doute leur culture dans les économies néolithiques de la Méditerranée occidentale (19).
54La découverte des mêmes légumineuses non accompagnées de céréales dans divers ensembles mésolithiques des 8e et 7e millénaires dans le Midi de la France : Abeurador mais aussi Fontbrégoua à Salernes dans le Var (20) et Montclus dans le Gard pose le problème du statut de ces espèces. S’agit-il d’espèces spontanées qui faisaient l’objet d’une cueillette intensive comme le suggère leur diversité ou bien d’espèces domestiques introduites par l’homme et cultivées dès ces périodes très anciennes ?
55La première alternative pourrait être admise pour certaines espèces de vesces ou de gesses qui ont pu se développer particulièrement bien dans les environnements de type forêt-steppe qui ont été reconnus au Préboréal dans le Midi de la France (21) et qui évoquent des formations actuellement présentes au Proche-Orient. Elle est plus délicate à admettre pour d’autres espèces dont les origines phylogénétiques se trouvent au Proche-Orient.
56C’est notamment le cas des lentilles, des petits pois, des pois chiches, des gesses chiches et des lentilles ervilières dont les ancêtres sauvages ont pu être reconnus grâce à des analyses cytogénétiques dans la flore actuelle du Proche-Orient (22).
57Admettre que ces plantes ont été introduites par l’homme ne va pas sans soulever de multiples autres questions. Même dans le croissant fertile la domestication de ces légumineuses n’est pas très ancienne, les pois à enveloppe lisse considérés comme domestiques (comme ceux de l’Abeurador) ne sont guère connus avant 7000 B.C. de même que les pois chiches, les gesses chiches ou les lentilles ervilières (Jarmo, Cayônu, Jericho) (23). Les lentilles domestiques se distinguent des lentilles sauvages par une augmentation du diamètre dans des sites du 8e millénaire (Mureybet), or le diamètre des lentilles de l’Abeurador est très faible (2,5 à 3 mm.) et correspondrait plutôt à celui de lentilles non encore domestiquées, mais dont le statut de graine cultivée tiendrait à leur présence en dehors de leur habitat naturel.
58Le problème est très complexe car il oblige à admettre que la diffusion de ces espèces a été extrêmement rapide sinon instantanée à travers la Méditerranée ce qui est difficile à admettre en l’état actuel des connaissances archéologiques. On ne peut que constater l’absence de jalon d’une éventuelle transmission si l’on excepte le cas de la grotte de Franchthi en Grèce. Dans ce gisement des lentilles et autres légumineuses apparaissent à la fin du Paléolithique supérieur entre 13000 et 10000 B.P. (non calibré) et l’accroissement du diamètre des lentilles suggère leur mise en culture entre 9000 et 8000 B.P. dans un contexte encore mésolithique (24). D’un autre côté s’il s’agit bien d’espèces introduites par l’homme à l’état domestique, on ne comprend pas pourquoi d’autres plantes cultivables ne les ont pas accompagnées : les céréales par exemple.
Conclusion
59Les nombreuses questions encore en suspens que posent nos recherches à la grotte de l’Abeurador trouveront peut-être des éléments de réponse avec la multiplication des recherches de macro-restes dans les gisements épipaléolithiques où ces pratiques sont malheureusement encore trop peu répandues. Pour revenir au cas de l’Abeurador la possibilité d’une manipulation de l’environnement par la protection de certaines plantes, une cueillette qui prend garde de ne pas détruire les stations voire la favorisation artificielle par l’incendie et les semailles de graines autour de l’habitat nous paraît tout à fait envisageable et pourrait constituer un stade horticole qui serait le prélude de l’agriculture véritable.
Bibliographie
Bibliographie
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2. – Champagne (F.) et Jaubert (J.) 1983. La grotte des Fieux à Miers (Lot). Bilan de 13 années de recherches. Congrès Préhistorique de France XXIe session. Montauban-Cahors, 1979, Vol. 1, pp.85-104, 13 Fig.
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6. – Escalon de Fonton (M.) 1976. La constitution de l’Epipaléolithique et du Mésolithique dans le Midi de la France. Les civilisations du 8e au 5e millénaire avant notre ère en Europe. Colloque XIX. Congrès U.I.S.P.P., Nice 1976 ; pp.53 à 70, 8 Fig.
7. – Onoratini (G.) 1982. Préhistoire, sédiments, climats du Würm III à l’Holocène dans le Sud-Est de la France. Université d’Aix-Marseille III. 2 tomes, 384 p. et 401 p., nombreuses figures.
8. – Courtin (J.) 1975. Le mésolithique de la Baume de Fontbrégoua à Salernes (Var). Cahiers Ligures de Préhistoire et Archéologie ; t. 24, pp. l10 à 117, 5 Fig.
9. – Maury (J.) 1967. Un gisement sauveterrien sur les Grands Causses : L’abri des Salzets. Bulletin de la Société préhistorique Française ; p. LXVII à LXX, 1 Fig.
10. – Clottes (J.) 1977-1979. L’abri de la Poujade. Travaux de G.B. Arnal. Informations archéologiques de la circonscription de Midi-Pyrénées. Gallia-Préhistoire, t. 20, fasc. 2, pp.520 à 524, Fig. 5 à 7 ; T.22, fasc. 2, p.662 à 665, Fig. 39 et 40.
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12. – Binder (D.) 1980. L’industrie lithique épipaléolithique de l’abri Martin. Bulletin du Musée d’Anthropologie Préhistorique de Monaco; n°24, pp.71 à 96, 8 Fig.
13. – Comme le montrent les diverses études en cours : anthracologie : Vernet (J.-L.), Heinz (C), Marquet (J.-C.) ; insectivores : Robert (M.)
14. – Ces résultats sont dus aux études de graines : Erroux (J.) ; aux études de faune : Geddes (D.) ; aux études d’avifaune : Vilette (P.) et d’ichtyofaune : Le Gall (O.).
15. – Higgs (E.-S.), Vita Finzi (C.) 1972. Prehistoric economies : a territorial approach. Papers in economic prehistory. Edited by E.S. Higgs, 1972. University of Cambridge, pp.27-36, 4 Fig.
16. – Parmi les rares instruments conservés qui comportent des microlithes en position fonctionnelle, la faucille de Columnata, Tiaret (Algérie) est un document qui va à l’encontre du stéréotype : microlithe = armature de flèche. Camps Fabrer (H.). Matière et Art mobilier dans la Préhistoire nord-africaine et saharienne. Paris 1966, A.M.G. p.146-153.
17. – Clarke (D.) 1976. Mesolithic Europe : the economie basis. Problems in Economies and Social Archaelogy. G. de G. Sieveking, I.M. Longworth and KE Wilson eds. Duckworth, London, 1976, pp.449-481.
18. – Testard (A.) 1982. Les chasseurs cueilleurs ou l’origine des inégalités. Société d’Ethnographie, Paris, Université de Paris X, 254 p.
19. – Van Zeist (W.) 1980. Aperçu sur la diffusion des végétaux cultivés dans la région méditerranéenne. La mise en place, l’évolution et la caractérisation de la flore et de la végétation circum-méditerranéenne, Montpellier 9-10 Avril 1980, Naturalia Mons-peliensa 1980, pp.129-147, 7 Fig.
20. – Courtin (J.) 1975. Ibidem, note 8.
21. – Krauss-Marguet (I.) 1980. Contribution à l’histoire de la végétation postglaciaire des Grands Causses d’après l’analyse anth-racologique du gisement préhistorique de la Poujade. (Commune de Millau, Aveyron). D.E.S. Montpellier, 1980, 75 p., VII pl.
22. – Zohary (D.), Hopf (M.), 1973. Domestication of puises in the old world. Science, 30 november 1973 - vol. 182 - pp. 887-894, 3 Fig., 4 cartes.
23. – Redman (C.) 1978. The rise of civilisation. W.H. Freeman and Company. San Francisco - 367 p., nombreuses figures.
24. – Hansen (J.-M.) 1978. The earliest seed remains from Greece : Paleolithic through Neolithic at Franchthi cave. Bericht der Deutches Botanisches Gesellschaft, 91. pp. 39-46. Renfrew (J.) 1973, Agriculture - Neolithic Greece - National Bank of Greece -pp. 147-164. 8 Fig.
Notes de fin
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