Histoire de la présence musulmane en Allemagne
p. 37-45
Texte intégral
1Je vais dans un premier temps retracer l’histoire de la présence musulmane en Allemagne et présenter différentes figures de musulmans. Puis, dans un second temps, j’évoquerai le débat actuel à travers quelques problèmes posés par cette présence et les solutions apportées. Vous avez eu connaissance, en France, des grandes manifestations anti-islam qui se sont déroulées dans plusieurs villes allemandes, notamment à Dresde. Ce mouvement d’hostilité qui prend de l’ampleur, alors même que l’immigration est devenue une nécessité, s’explique par de nombreuses raisons.
Une présence importante et diversifiée
2La présence musulmane en Allemagne, même si elle représente un pourcentage plus faible qu’en France, est néanmoins importante. Nous ne disposons pas de statistiques précises car les chiffres de la population musulmane reposent sur des données discutables, relatives notamment au pays d’origine ou au patronyme. En 2008-2009, la population musulmane était estimée à 4,3 millions de personnes. Jusqu’à cette date, on l’évaluait à 3,8 millions de personnes. Cet écart d’un demi-million est considérable. Comme en France, cette population est très diverse. La moitié est allemande de plein droit et cette part est croissante. Ces Allemands musulmans ont les mêmes droits que les Allemands « de souche » : les biodeutsche, selon le mot communément employé. La population d’origine turque est majoritaire, même s’il y a des musulmans provenant du monde entier. J’ai effectué ma première enquête de terrain dans une ville thermale dans le sud-ouest de l’Allemagne, à Bad Kreuznach. Une petite ville qui a été le siège d’un quartier militaire pendant la Première Guerre mondiale, mais qui a aussi été le lieu de rencontres franco-allemandes, celle d’Adenauer et De Gaulle, puis celle d’Helmut Kohl et du président Mitterrand. C’est une ville de 45 000 habitants – qui abrite une usine Michelin –, où l’on recense entre 3 500 et 4 000 musulmans. Cette population est majoritairement originaire de Turquie, mais il y a également des musulmans d’Afrique subsaharienne et d’Asie. Il y a aussi des convertis. Cette petite ville réunit donc des musulmans originaires de près de vingt pays différents. Cette diversité est encore plus importante dans les régions de Berlin ou du Rhin-Main, comme à Francfort-sur-le-Main ou à Mayence.
3L’histoire de la présence musulmane a connu une rupture avec l’arrivée massive de la main-d’œuvre étrangère. Jusqu’à la fin des années 1950, en Allemagne, l’islam était le fait de grands bourgeois, de bourgeois, d’intellectuels, de diplomates, d’aristocrates, d’étudiants ou de grands commerçants. Dès la fin du 19e siècle, de grands commerçants venus d’Iran s’installent à Hambourg. Cette communauté de musulmans chiites est donc implantée depuis quelques générations. Cette période est caractérisée par un islam bien enraciné dans la société allemande. Dans les années 1960, une mosquée est construite à Hambourg, financée par le Shah. La plus vieille mosquée en Allemagne se trouve à Berlin. Elle a été construite par le mouvement missionnaire Ahmadiyya de Lahore et inaugurée en 1925. La branche Ahmadiyya de Lahore revêt un caractère intellectuel. Sa doctrine considère que le fondateur du mouvement, Mirza Ghulam Ahmad, n’est pas un prophète, mais un « rénovateur » (mujaddid) de l’islam. Cette doctrine s’est parfaitement adaptée au contexte de l’entre-deux-guerres. L’imam animait une émission de radio hebdomadaire et les célébrations religieuses constituaient des événements couverts par les journaux de l’époque. L’ahmadisme était donc bien ancré dans la société, trouvant sa place parmi d’autres mouvances spirituelles, telles que la théosophie ou l’anthroposophie. La présence musulmane est également liée à l’arrivée de soldats français. Leur présence est toujours visible dans les cimetières où il y a des tombeaux musulmans. Cette présence se manifeste encore aujourd’hui à travers les mariages mixtes, entre des Sénégalais, ou des Maghrébins et des femmes allemandes.
L’arrivée de la main-d’œuvre immigrée
4Mais avec la migration de main-d’œuvre étrangère, la situation a changé. Dans un premier temps, l’immigration provenait de pays d’Europe du Sud (Italie, Espagne, Grèce), donc de pays catholiques ou orthodoxes. Puis elle est venue d’ex-Yougoslavie, mais là encore il ne s’agissait pas de musulmans mais de Croates, de Slovènes, de Serbes. La présence de musulmans bosniaques venant d’ex-Yougoslavie date de la guerre des années 1990.
5Suite à la signature de contrats avec le Maroc (1963), la Tunisie (1965) et la Turquie (1961), l’immigration de main-d’œuvre musulmane s’accroît jusqu’à la fin des années 1960. Les immigrés d’origine marocaine ou tunisienne se concentrent dans certaines régions, dans certaines villes. Leur nombre est, jusqu’à aujourd’hui, relativement faible. Les immigrés d’origine turque, quant à eux, se répartissent sur l’ensemble du territoire de l’Allemagne de l’Ouest, aussi bien dans les villages et petites villes que dans les grandes villes, au gré de la demande des usines en main-d’œuvre. L’immigration ouvrière turque a donc concerné l’ensemble des régions, des Bundesländer. Ainsi, dans le sud-ouest du Bundesland de Hesse, une petite ville de 20 000 habitants connaît le taux de concentration de musulmans le plus élevé en Hesse en raison de la présence d’une usine de caoutchouc.
Une absence de lieux de culte
6Durant cette première période, la méconnaissance de l’islam a conduit à ignorer les difficultés rencontrées au quotidien par cette population. Aucune structure, ni dans les pays d’origine ni au sein des organismes allemands, ne prenait en charge ces migrants musulmans. Alors que les migrants espagnols ou portugais étaient assistés par l’Église catholique, que les Grecs se tournaient vers l’Église protestante avant d’établir leurs propres structures, que les Turcs ou les Arabes de gauche, qu’ils soient communistes, sociaux-démocrates ou syndicalistes étaient pris en charge par le Parti social-démocrate ou par les syndicats, le reste des migrants musulmans se retrouvait totalement isolé. Dans la littérature de l’époque, les difficultés rencontrées par cette population sont uniquement abordées sous des aspects socio-économiques, et comme en France, réduites à des questions liées à la condition ouvrière ou au travail, par exemple la question des cotisations ou de la Sécurité sociale, etc. Jusqu’à la fin des années 1960, les célébrations religieuses musulmanes, lors de fêtes telles que l’Aïd al-Adha ou l’Aïd al-Fitr, avaient lieu dans des églises, surtout dans des églises catholiques, et notamment dans la fameuse cathédrale de Cologne. J’imagine qu’aujourd’hui, si les musulmans demandaient la grande cathédrale de Cologne pour faire leur prière, ce serait la fin de la République.
Que s’est-il passé au cours des trente dernières années ?
7L’un des premiers éléments de ce changement apparaît avec la fin du recrutement de la main-d’œuvre ouvrière. À la suite du choc pétrolier, l’Europe a connu pendant dix ou quinze ans une grave crise économique. Durant une très courte période les migrants ont dû décider, dans un contexte de grandes incertitudes, de s’installer durablement en Allemagne et de faire venir leur famille, ou de rentrer définitivement dans leur pays d’origine. Avec les regroupements familiaux, les besoins des migrants ont changé, mais cela a aussi entraîné un changement dans la visibilité de l’islam. Le regroupement familial a provoqué l’établissement de nouvelles structures, là où il n’existait que quelques mosquées. La construction de la mosquée de Munich, par exemple, avait été initiée par des volontaires militaires musulmans venant du Caucase (et luttant aux côtés des nazis). Ce projet avait ensuite été récupéré par les Frères musulmans, et en particulier par le père de Tariq Ramadan, Said Ramadan. Il y avait également les mosquées de Berlin et d'Hambourg déjà mentionnées. Hormis ces mosquées, il n’existait que des salles de prière très modestes, aménagées dans des caves ou des bâtiments insalubres. La plupart des musulmans se sentaient étrangers en Allemagne, à la fois non reconnus et mis à l’écart. Avec l’arrivée des femmes et des enfants, les besoins ont évolué. Comme en France, la volonté de préserver l’identité culturelle est apparue et elle s’est notamment manifestée à travers l’appartenance religieuse, la nécessité d’instituer une éducation religieuse comprenant l’enseignement religieux, l’apprentissage de la prière, la connaissance de quelques ouvrages et, pour les Turcs, des cours d’arabe. À la fin des années 1970 se met ainsi en place une infrastructure qui est d’abord le fait de personnes qui ont acquis une expérience de l’auto-organisation dans leur pays d’origine. Au sein de la communauté turque, les antikémalistes, les ancêtres du mouvement Milli Görüs ou les membres de la confrérie Suleymancilar ont participé à ce processus de structuration. Ailleurs, ce sont des tendances liées aux Frères musulmans qui ont acquis l’expérience de la gestion d’organisations autonomes et dissidentes, lesquelles ont répondu au besoin de structuration religieuse. Ce premier tissu s’organise donc de manière spontanée, au gré des besoins et sans réel investissement.
L’enracinement et la structuration de l’islam en Allemagne
8Pour les autres migrants, qu’ils soient marocains, tunisiens, et pour la majorité turque, l’établissement de structures religieuses débute dans les années 1980-1985. Un des événements qui a joué un rôle dans cet enracinement et dans la structuration de l’islam est la révolution iranienne qui a inspiré beaucoup de gens, aussi bien dans les pays à majorité musulmane qu’en Europe. Par exemple, à Bad Kreuznach, des parents chiites iraniens ont envoyé leurs enfants à la mosquée turque pour qu’ils y acquièrent les rudiments de la religion, quand bien même il s’agissait de mosquées sunnites.
9Les grandes associations turques ont reproduit le canevas national turc. Par exemple, il y a des kémalistes modérés qui se sont organisés dans un organisme proche de l’État turc et de son institution religieuse (la Diyanet), le DITIB, dont le centre est à Cologne. Mais il y a aussi les Loups gris,des ultranationalistes, des ultrakémalistes qui ont leurs propres organisations. On trouve aussi des antikémalistes comme les soufis du mouvement de Nurculuk ou encore, aujourd’hui, le mouvement Gülen qui gère des écoles et des crèches mais qui n’a pas de mosquées ni de salles de prière et dont les structures sont beaucoup plus floues : des salles de réunion ou des salles d’étude. Milli Görüs administre pour sa part des moquées. Il y a eu aussi, pendant une période, le califat de Cemaleddin Kaplan, qui avait fait scission avec le mouvement Milli Görüs dans les années 1980. Enfin, le Suleymancilar qui gère ses propres mosquées. Il y a donc des kémalistes et des antikémalistes. Parmi ceux-là, il y a des antikémalistes politiques comme Milli Görüs et des quiétistes comme les Suleymancilar ou Nurcu, qui s’occupent seulement de religion et d’éducation.
10En Allemagne, on peut peut-être distinguer d’un côté les mosquées ethniques, fréquentées par des Marocains, des Tunisiens ou des Turcs. Dans ce cas, on trouve des grands groupes religieux aux profils spécifiques, tels que Milli Görüs et Suleymancilar, ou d’autres moins marqués d’un point de vue religieux (en allemand, on parle de Volkskirche, à savoir de grandes églises regroupant plusieurs tendances, certaines plus conservatistes, d’autres plus libérales) qui cohabitent sous le même toit. De l’autre côté, on peut distinguer des mosquées que je qualifie de « supranationales », généralement d’origine arabe, souvent initiées par des étudiants dans les villes universitaires, et qui sont parfois liées aux réseaux des Frères musulmans ou à d’autres réseaux internationaux, mais qui sont maintenant beaucoup plus divers et beaucoup plus proches de la culture allemande. La langue allemande s’impose dans ces mosquées en raison de la diversité des gens qui les fréquentent. C’est la lingua franca. Les sermons y sont soit prononcés en allemand, soit traduits dans cette langue. Ces mosquées sont fréquentées par des familles (hommes, femmes et enfants), et les femmes ont une assez grande influence sur les activités.
Quelle intégration dans la société allemande ?
11Aujourd’hui, on rencontre les mêmes difficultés que dans les années 1970. Certes, la question de la séparation spatiale persiste, mais il existe des problèmes plus complexes qui sont parfois indépendants de la religion. Le problème de la scolarité est lié aux coutumes des mariages. En effet, jusqu’à présent, on observe une continuation des situations migratoires dans les couples où l’un des conjoints arrive du pays d’origine et ne maîtrise pas la langue allemande. Il y a alors une continuation des situations familiales où l’utilisation de l’allemand n’est pas fréquente et où les enfants rencontrent des difficultés dans l’apprentissage de la langue. Contrairement à la France, l’enseignement de la langue allemande aux étrangers demeure problématique et n’est pas imposé comme une condition du vivre-ensemble. Alors qu’en France l’apprentissage du français est plus rapide et que sa maîtrise constitue un véritable enjeu dans le processus d’intégration, la situation en Allemagne est plus complexe. Un autre problème rencontré est la criminalité.
12Il s’agit surtout d’un phénomène que l’on observe dans certains quartiers de certaines villes, mais qui laisse penser qu’il est généralisé à toute l’Allemagne. Ainsi, si des problèmes apparaissent à Berlin-Neukölln, c’est l’ensemble des musulmans en Allemagne qui sera soupçonné. Ces généralisations influencent les discours publics et politiques, alors qu’à mon sens il ne s’agit pas d’un problème religieux mais d’un problème de classes comme l’avait déjà souligné le magazine Der Spiegel dans les années 1970. Aujourd’hui, le discours néolibéral dominant n’autorise plus la lecture en termes de classes alors que ce phénomène peut s’expliquer par les conditions socio-économiques. La question de la criminalité est à la fois liée aux conditions personnelles, comme la formation, le niveau de salaire, l’emploi ou le chômage, la connaissance de la langue, l’expérience, et à des conditions socio-économiques au niveau macro comme le taux de chômage, la présence ou l’absence d’un bassin d’emploi, etc. La situation est un peu différente de la situation française, car en Allemagne il n’y a quasiment pas de grands ensembles HLM ni de banlieues. Certains quartiers de quelques villes connaissent une plus grande concentration de musulmans ou d’immigrés, comparés à d’autres, mais dans l’ensemble il y a plus de mixité et les problèmes liés à la structure des logements sont plus rares.
L’islamophobie : un phénomène en hausse
13Depuis le 11 septembre 2001, l’islamophobie est croissante. Ce phénomène est lié à la construction identitaire. Une personne peu pratiquante, un « musulman de ramadan » pourrions-nous dire, comme il y a des « chrétiens de Noël », est constamment renvoyée à son appartenance musulmane. En Allemagne, l’islam est devenu une ethnie. Il est difficile d’échapper à cette injonction identitaire. Certains individus ont recours à une ultrasécularisation et deviennent plus allemands que les Allemands, reniant tout lien avec l’islam.
14D’autres, même s’ils ne sont pas pratiquants, adoptent une identité musulmane pour des questions de solidarité ou, comme dans la célèbre pièce de Max Frisch, Andorra, parce qu’il est impossible d’échapper à cette injonction, ils l’acceptent et se définissent comme musulmans. La présence du salafisme pose problème en Allemagne aussi, bien qu’à mon avis ce phénomène soit amplifié par les médias, car il s’agit d’un courant très minoritaire, même si certains salafistes représentent un véritable danger. Cette présence est aussi mal perçue par les associations musulmanes en raison de la concurrence que cette mouvance leur impose. À l’instar des Églises, les associations musulmanes éprouvent des difficultés à attirer les jeunes. Or, les jeunes se forment sur Internet, là où les salafistes sont très présents, et ils manifestent peu d’intérêt pour les mosquées de leurs parents et de leurs grands-parents. Les associations essayent donc de se dynamiser, d’utiliser la langue allemande, de paraître modernes, d’être plus critiques, car si l’école développe le sens critique, à la mosquée ou dans la sphère parentale c’est l’inverse, il faut respecter l’autorité imposée par l’âge.
Les solutions proposées en Allemagne
15Pour terminer, voici quelques solutions proposées. En premier lieu, l’enseignement de l’allemand. Avant Noël, l’Union chrétienne-sociale en Bavière a demandé que l’allemand soit la seule langue parlée dans les ménages, ce qui est comique parce que lorsque les Bavarois parlent en bavarois, je ne comprends rien ; je leur serais donc bien reconnaissant de parler en allemand aussi bien à la maison qu’à l’extérieur.
16Il y a aussi le principe de l’éducation religieuse obligatoire à l’école publique. Ce qui peut paraître très particulier vu de France. Une autre solution est l’école maternelle obligatoire afin que les enfants commencent leur scolarité avec un bon niveau de langue. L’objectif étant que les enfants puissent entamer leur scolarité sur de bonnes bases. La création du Congrès de l’islam allemand (Deutsche Islam Konferenz) en septembre 2006 à l’initiative du ministre de l’Intérieur Wolfgang Schäuble est le signe d’une certaine prise en compte de ces problématiques. Malheureusement son successeur, le ministre Hans-Peter Friedrich, a imposé des thèmes centrés sur des questions de sécurité, ce qui a beaucoup indisposé les associations musulmanes. Actuellement, sous l’égide du ministre Thomas de Maizière, les sujets sont négociés avec les associations, ce qui permet un climat plus favorable à des résultats. L’éducation est le grand défi de la communauté musulmane. De grands efforts sont réalisés en matière d’éducation en général et même les associations très religieuses y participent, car la réussite des enfants revêt une grande importance à leurs yeux.
Le rôle de l’État
17La séparation « boiteuse » en Allemagne entre l’État et la religion constitue un atout. L’État est religieusement neutre, mais il favorise des organisations religieuses ou des organisations civiques et ce sont les associations religieuses qui organisent leurs propres activités. La liberté de religion et de croyance recouvre des droits individuels aussi bien que collectifs. Le droit allemand autorise par exemple les manifestations religieuses en public. Comme pour toute manifestation, il y a certaines règles administratives à respecter, mais il est possible de prier en public ou d’organiser des célébrations religieuses publiques. Depuis quelques années, l’État fédéral a aussi investi près de 20 millions d’euros pour élaborer une nouvelle théologie islamique dans six universités avec quatre centres de théologie. Ce projet, censé devenir permanent, a pour objectif de faciliter « l’académisation » d’une autre interprétation de l’islam. Cette initiative a été bien reçue par les musulmans, même si certains choix ont suscité des débats et des mécontentements. La théologie musulmane est pratiquée à l’université, ce qui est tout à fait inédit.
18Enfin, depuis une quarantaine d’années, un changement s’est opéré dans le discours politique et la plupart des politiciens ont accepté le fait que l’Allemagne soit un pays d’immigration. Aujourd’hui, la Chancelière peut affirmer publiquement que l’Allemagne est un pays d’immigration, qu’il y a un réel besoin d’accueillir des immigrés et qu’il est donc impératif d’établir une politique d’accueil.
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19En guise de conclusion, je reprendrai la phrase prononcée par Christian Wulff, notre ancien président de la République, lors d’un discours à l’occasion de la fête nationale en 2010 : « L’islam fait partie de l’Allemagne. » À l’époque, ces mots avaient fait scandale, mais aujourd’hui, cela devient de plus en plus une réalité, même si l'on observe parallèlement le développement du mouvement Pegida en Allemagne.
Auteur
Directeur du Centre pour l’étude de l’islam et du droit en Europe (EZIRE), Friedrich-Alexander-Universität, Erlangen-Nüremberg

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