8. Ludwig Ross en Grèce
La dimension européenne des sciences de l’Antiquité
p. 157-194
Texte intégral
1Ludwig Ross (1856-1859) est actif en Grèce1 (1832-1845) à une époque où le pays est au centre de la politique orientale européenne. Cette période initiale de sa carrière scientifique est décisive, non seulement pour l’orientation de ses propres recherches, mais aussi et surtout pour la détermination des fondements de l’archéologie classique européenne2. En effet, il est le premier représentant sur le sol grec d’une « science archéologique » en gestation dont il fait la promotion, soutenu par le pouvoir bavarois représenté par le roi Othon3 (1815-1867), qui accorde à l’archéologie une place éminente dans sa politique intérieure. En la personne de Ross se conjuguent science et politique : l’archéologie contribue à ancrer l’identité grecque dans l’Antiquité et à légitimer le pouvoir mis en place par les puissances protectrices — la France, la Grande-Bretagne et la Russie4. Par ailleurs, le rôle de Ross en Grèce ne se limite pas à la sphère du pouvoir bavarois, mais s’inscrit dans un large contexte européen, comme l’atteste sa correspondance5. Alors que son action est exposée aux conséquences des luttes d’influence entre les puissances européennes et à celles de l’affirmation de l’identité nationale grecque, elle nourrit, d’autre part, les échanges qui s’exercent au sein de la communauté des savants allemands, français et grecs. C’est ce qu’illustrent les relations épistolaires établies par Ross avec Karl Benedikt Hase (1780-1864) et Désiré Raoul-Rochette (1790-1854)6, tous deux membres de l’Académie des inscriptions et belles-lettres. La dimension européenne des travaux de Ross les fait dépendre de la réalité politique contemporaine, dont le cœur est alors la question d’Orient et la Grèce est l’un des termes majeurs, depuis la mise en place du projet méditerranéen de Bonaparte. En effet, l’expédition d’Égypte et de Syrie7 inaugure, d’une part, une longue période de rivalité entre nations européennes et, d’autre part, un « modèle » de mise en œuvre de la « science archéologique » : l’expédition militaro-scientifique8 réitérée à plusieurs reprises au cours du xixe siècle, et en premier lieu, précisément en Grèce, avec l’expédition scientifique de Morée en 18299. Alors que le philhellénisme européen est à son zénith, et que les nations occidentales s’engagent pour soutenir la cause de l’indépendance, la France décide l’envoi en Morée (le Péloponnèse) d’un corps expéditionnaire pour chasser les troupes de l’Égyptien Ibrahim Pacha ; elle l’accompagne d’une équipe de savants, parmi lesquels les archéologues, chargés « de fonder sur des bases précises la connaissance du passé de grandeur de ces territoires et contribuer ainsi, par delà l’obscurantisme de la domination islamique, à restaurer les origines de la civilisation occidentale10 ». Les travaux archéologiques français, définis par une commission représentative des académies des sciences, des inscriptions et belles-lettres et des beaux-arts11, se concentrent sur Olympie et réalisent, même très partiellement, les projets d’exploration d’un site considéré comme majeur par les savants européens, au premier rang desquels les Allemands qui, de Johann Joachim Winckelmann à Ernst Curtius12 en passant par Ross lui-même, n’ont cessé d’appeler de leurs vœux l’organisation d’une fouille systématique. De fait, l’expédition scientifique de Morée gardera jusqu’en 1875 valeur de référence dans la mise en place d’une « politique archéologique » en Grèce. Ross lui-même en assume la responsabilité à la direction des services créés par le pouvoir othonien et affirme ainsi la primauté de l’archéologie allemande sur tout le territoire grec : c’est bien ce que manifeste sa correspondance avec Désiré Raoul-Rochette, qui, comme les deux académies auxquelles il appartient13, est suspendu aux informations fournies par Ross sur les travaux conduits à Athènes et sur les fruits de ses incessants voyages d’exploration dans la Grèce continentale et insulaire. Cependant, la carrière de Ross pâtit de sa situation de dépendance à l’égard d’un pouvoir dont la politique, y compris archéologique, est mal acceptée par les Grecs eux-mêmes, ce qui provoque le retour de Ross en Allemagne et le transfert aux élites grecques de la responsabilité des institutions archéologiques. En ces circonstances, ses collègues français, Karl Benedikt Hase et Désiré Raoul-Rochette, portent un constant intérêt à ses travaux et l’assurent de leur soutien, tout en travaillant à l’illustration des sciences françaises de l’Antiquité en Grèce.
2De fait, le départ de Ross signe la fin de la prééminence allemande sur l’archéologie grecque et sert la politique française, qui se poursuit après 1829 dans la même ligne. En effet, l’expédition scientifique de Morée avait une fonction éminemment politique d’affirmation de puissance et d’influence et avait concouru à garantir à la France une place de premier rang parmi les « puissances protectrices » de la Grèce, ouvertement rivales. Les gouvernements successifs en France veilleront à la valorisation des résultats obtenus par les archéologues dans le Péloponnèse et se montreront attentifs à rappeler la primauté française sur ce terrain. Les relations scientifiques entre Ross et ses amis français s’inscrivent dans ce contexte, l’amitié n’excluant pas le jeu d’une concurrence discrète.
3Le rôle assigné à l’expédition scientifique de Morée dans la politique méditerranéenne française est confirmé et renforcé par une opération du même type mise en place à l’occasion de la conquête de l’Algérie en 1830 : à la demande du ministère de la Guerre, l’exploration scientifique de l’Algérie est, en effet, organisée en 1839 par une commission issue des trois académies déjà sollicitées pour la Morée. Dans les deux cas, le politique sollicite les académies pour qu’elles déterminent un programme défini par des commissions, au sein desquelles K. B. Hase et D. Raoul-Rochette jouent un rôle de premier plan. Ils seront également partie prenante dans la création de l’École française d’Athènes en 184614, au lendemain du départ de Ross pour Halle.
4C’est dans ce contexte européen de luttes d’influence et d’affirmation de l’identité nationale grecque que s’inscrivent les échanges au sein de la communauté des savants allemands, français et grecs. La correspondance de Ross avec deux de ses correspondants français, K. B. Hase et D. Raoul-Rochette, n’éclaire pas seulement les transferts scientifiques à l’œuvre dans un milieu où science et politique interfèrent, mais illustre aussi de façon saisissante l’imbrication des travaux archéologiques et des circonstances politiques. Ainsi, on ne peut s’empêcher de relever cette conjonction dans la création des institutions mises en place entre 1829 et 1846 : l’expédition scientifique de Morée, le service grec des antiquités et la promulgation de la loi sur le statut des antiquités et des fouilles de 1833-1834, l’université d’Athènes et la société archéologique d’Athènes en 1837, et enfin l’École française.
La mise en œuvre des sciences de l’Antiquité : l’itinéraire d’un archéologue allemand en Grèce15
5De 1832 à 1845, Ross fait d’Athènes son lieu de résidence permanente et de la Grèce16 sa « deuxième […] patrie » (« zweites […] Vaterland »). Ce n’est que contraint par les circonstances politiques consécutives au coup d’État du 3 septembre 1843 que, la mort dans l’âme et malade, il rejoindra la chaire de philologie et d’archéologie de l’université de Halle17.
6En mai 1832, Ross, en compagnie de Peter Wilhelm Forchhammer18 (1803-1894), quitte son Schleswig-Holstein natal et l’université de Kiel pour gagner Nauplie, première capitale de la Grèce libérée. Les deux amis ne sont ni les seuls ni les premiers à fouler le sol grec et à rejoindre la cour du jeune roi Othon (1815-1867), second fils de Louis Ier de Bavière, désigné par les « puissances protectrices » pour gouverner le pays. En effet, le philologue et épigraphiste Johannes Franz (1804-1851) est alors interprète auprès du roi19 mais sur le point de quitter le pays. Par ailleurs, Friedrich Wilhelm Thiersch (1784-1860), professeur de philologie à l’université de Munich et philhellène très actif20, achève un long séjour qui, entre septembre 1830 et octobre 1832, lui a permis de parcourir la Grèce continentale et, accompagné d’une véritable équipe scientifique, d’y conduire une vaste enquête archéologique. Cette initiative s’intègre dans un programme visant à développer en Grèce « des institutions savantes et pédagogiques et […] organiser l’exploration du pays sur le modèle de l’expédition française de Morée, mais de manière beaucoup plus ambitieuse et systématique et avec des savants allemands plus compétents21 ».
7En mai 1833, Ross et Forchhammer accompagnent le roi Othon et ses 3 500 soldats bavarois de Nauplie à Athènes, choisie comme capitale définitive22. Cet épisode est décisif dans la carrière de Ross qui initie le jeune souverain à la connaissance du patrimoine archéologique grec et en souligne l’importance pour faire admettre aux Grecs la légitimité de la royauté bavaroise. Dès lors, Ross s’affirme dans son rôle de conseiller du souverain en matière d’archéologie et, ainsi que Kyriakos Pittakis23 (1798-1863), est nommé en juillet 1833 conservateur adjoint (éphore) des antiquités du Péloponnèse, au sein du service des antiquités créé alors. L’année suivante, il devient directeur général des antiquités au détriment de son collègue grec. Cette situation de primauté du jeune savant allemand sur son aîné grec, combattant de la guerre d’indépendance, traduit l’esprit de la politique conduite par la royauté bavaroise et ne manquera pas de déclencher de violents conflits.
8La carrière de Ross se déploie désormais dans tous les domaines des sciences de l’Antiquité et particulièrement l’épigraphie et l’archéologie, le milieu savant européen le reconnaissant comme pionnier dans la promotion et l’exercice de l’Altertumswissenschaft en Grèce24. Il est, sans conteste, l’initiateur de l’épigraphie grecque conçue comme une pratique de terrain, qu’il exerce à l’occasion de ses nombreux voyages scientifiques en Grèce continentale aussi bien qu’insulaire, en particulier dans les Cyclades25. Il publie rapidement ses premiers résultats26 et contribue ainsi à l’élaboration du CIG (Corpus Inscriptionum Graecarum), dirigé à Berlin par August Boeckh (1785-1867)27.
9Le grand moment de la carrière grecque de Ross est assurément celui où, en 1834, Athènes étant devenue capitale du royaume, lui est confiée la charge de la conservation des monuments de l’Acropole28 : en collaboration avec les architectes et urbanistes Hans Christian Hansen (1803-1883) et Eduard Schaubert (1804-1860)29, et avec l’assistance de K. Pittakis, il conduit pendant deux années des travaux scientifiques remarquables, inaugurant l’archéologie scientifique de terrain en Grèce30. Le choix de Ross a été inspiré au roi Othon par l’architecte Leo von Klenze31 (1784-1864), envoyé à Athènes en août-septembre 1834 par Ludwig Ier de Bavière pour évaluer le plan de la ville conçu par les architectes royaux, Stamatios Kleanthis (1802-1862) et E. Schaubert, l’un grec et l’autre allemand et tous deux formés à l’école de Karl Friedrich Schinkel32 (1781-1841). Après avoir convaincu le roi d’accorder à l’Acropole le statut de site archéologique protégé, Klenze, chargé de la fouille et de la restauration du Parthénon, s’en remet à Ross qui est nommé conservateur des monuments de l’Acropole. Dans la même perspective du respect et de la valorisation du patrimoine archéologique d’Athènes, Klenze, dans un rapport remis au roi33, suggère trois mesures à prendre par le gouvernement othonien : la constitution d’un inventaire des monuments antiques, la protection des sites antiques grecs par la création d’un service des antiquités, et la conservation-restauration du Parthénon. Klenze soumet également au roi Othon le projet de création d’une université à Athènes. C’est ainsi que Ross est chargé de la direction du service grec des antiquités et des travaux à conduire sur l’Acropole, et qu’il deviendra, en 1837, le premier professeur d’archéologie à l’université.
10Le lancement des travaux de conservation et de restauration sur l’Acropole connaît un grand retentissement dans toute l’Europe et suscite immédiatement l’enthousiasme et la curiosité des héllénistes et des philhellènes, particulièrement en France, où K. B. Hase et D. Raoul-Rochette nouent des liens épistolaires avec Ross dès le début de son activité archéologique. En effet, la première lettre de Ross à Hase est du 13 avril 1835 et évoque les fouilles de l’Acropole, la reconstruction d’Athènes et du Pirée et les découvertes d’inscriptions34. Quant à D. Raoul-Rochette, dans l’une de ses lettres à Karl Otfried Müller, il fait état d’une lettre de Leo von Klenze, qui, dès avant son retour en Allemagne, lui écrit de Nauplie le 26 septembre 1834 et l’informe de « découvertes bien intéressantes faites sur l’Acropole35 ». L’archéologue français transmet régulièrement à son collègue de Göttingen les informations communiquées par Klenze sur les travaux de Ross à Athènes ; dans l’une de ses lettres à Ross36, il souligne l’importance que revêt sa présence à Athènes : « vous êtes sur les lieux, vous connaissez les monuments, vous pouvez vérifier les faits. » Cette position et son zèle à tenir les savants français au courant des découvertes des antiquités justifieront son élection en 1841 comme membre correspondant étranger de l’Académie des beaux-arts, dont D. Raoul-Rochette est le secrétaire perpétuel depuis 183837. Dans ces transferts scientifiques, le Français, qui entretient aussi une correspondance avec F. Thiersch, se fait le médiateur entre Paris, Munich, Göttingen et Athènes.
11La carrière de Ross à Athènes prend donc un essor fulgurant et traduit l’importance que le pouvoir politique, en la personne du régent Maurer, accorde aux « antiquités grecques [qui], à part le fait qu’elles provoquent un grand intérêt des historiens et archéologues, ont avant tout, pour le Royaume de Grèce, une signification politique énorme. Car c’était l’idée de la Grèce antique qui inspirait à toute l’Europe le grand intérêt pour la lutte des héros de la nouvelle Grèce38. »
12Cependant, en 1836, survient une première catastrophe annonciatrice de l’éviction définitive de Ross des institutions grecques. Alors même qu’il assure l’exercice des transferts scientifiques entre les communautés savantes européennes par la circulation et la diffusion des informations, il se voit reprocher par le ministre grec de la culture de disposer à sa guise des résultats de ses travaux, en les publiant sans autorisation39. Il lui est alors interdit de publier les fouilles qu’il dirige sur l’Acropole. Ross est, de plus, exposé à une violente campagne de presse, dont l’un des acteurs est K. Pittakis, inspiré par le prix qu’il accorde aux antiquités grecques dans la construction de l’identité nationale de son pays. Profondément blessé par ces évènements, Ross donne sa démission de la direction du service, à laquelle accède Pittakis qui le remplace aussi dans la direction des travaux de l’Acropole40. Il est clair que Ross n’a pas su mesurer le ressentiment de son collègue et que, trop sûr de sa position dominante, il a négligé de prendre en compte les susceptibilités nationales grecques. De plus, cette crise de 1836 marque la prise de contrôle de l’archéologie et de la conservation des antiquités par les Grecs eux-mêmes41. En effet, la volonté affirmée des archéologues grecs de veiller eux-mêmes à la connaissance et à la sauvegarde de leur patrimoine archéologique pousse K. Pittakis et Alexandre Rizo Rangabé42 (1809-1892) à créer en 1837 la Société archéologique d’Athènes43.
13Quant à Ross, il est nommé à l’université créée en 1837, à la chaire d’archéologie et de philologie ; en 1841, il publiera le premier manuel d’archéologie et d’histoire de l’art en langue grecque44. Il incarne alors l’idéal conçu par F. Thiersch pour l’organisation de l’enseignement supérieur en Grèce : celui-ci préconisait en effet de faire appel à de « jeunes professeurs allemands » qui s’établiraient dans le pays et se feraient les agents de sa « régénération », tout en étendant l’influence allemande45. Ross, qui se définit lui-même comme passeur entre l’Orient et l’Occident46, répond aussi à la mission fixée à l’université et définie aussi bien par le régent Maurer47 que par Konstantinos D. Schinas, son premier recteur : « placée entre l’Occident et le Levant, elle est destinée à recevoir de l’un les ferments du savoir, et, après leur avoir donné en son sein une culture propre et féconde, à les transmettre, ravivés et prometteurs, à l’Orient tout proche48 ».
14Privé de la possibilité de poursuivre ses travaux archéologiques de terrain, Ross reprend ses missions d’exploration de la Grèce continentale et des Cyclades49. Les observations qu’il recueille dans les îles le persuadent que cette voie de communication entre Orient et Occident a dû permettre les contacts entre la Grèce antique et le Proche-Orient. Il ouvre ainsi le dossier des origines de la civilisation grecque et des influences orientales qu’elle aurait reçues ; s’il bénéficie du soutien de D. Raoul-Rochette, ses thèses sont rejetées par l’« école de Berlin » et par K. O. Müller qui défendent la complète autonomie de la civilisation grecque et repoussent le comparatisme. La correspondance de Ross et de Raoul-Rochette attestent de leur communauté de vues sur cette question qu’ils sont les premiers à soulever50.
15Le coup d’État du 3 septembre 1843, qui arrache au roi Othon une constitution51, met fin à la carrière grecque de Ross. Comme les autres fonctionnaires bavarois, il est contraint à la démission et remplacé dans sa chaire à l’université par A. Rizo Rangabé, qui sera élu en 1850 correspondant étranger de l’Académie des inscriptions et belles-lettres. Il décide alors de rentrer en Allemagne et, soutenu par ses illustres collègues de l’académie de Berlin, dont il est correspondant depuis 183652, il est nommé dans la chaire d’archéologie de Halle. Désiré Raoul-Rochette, dans sa lettre du 8 novembre 184553, l’en félicite et se réjouit de le voir se trouver ainsi « au centre des lumières de l’Allemagne et de l’Europe », ajoutant : « vous êtes pour moi l’espoir et l’appui des études archéologiques en Allemagne ; vous remplacez M. Müller », disparu en 1840, lors de sa mission en Grèce54. Dans la suite de leur relation, les deux savants continueront d’être associés dans la promotion d’une science archéologique autonome et dans l’illustration des liens entre Orient et Occident dans l’Antiquité.
16Avant de quitter la Grèce pour entrer en fonction à Halle à l’automne 1845, Ross accomplit une dernière mission d’exploration des îles de la mer Égée, financée par une bourse de l’État prussien : il se rend alors à Chypre55, où la présence de nombreux Européens manifeste l’enjeu que représente l’île dans la question d’Orient ; Ross qui, dès son arrivée en Grèce, avait plaidé pour que les Allemands s’emploient à contrer la présence dominante des Anglais et des Français en Grèce, séjourne à Smyrne pendant l’hiver 1844-1845, et appelle à l’implantation d’établissements commerciaux allemands en Asie Mineure56.
17Il passe deux mois sur l’île de Chypre, à la recherche des témoignages de l’occupation phénicienne de l’île et rencontre Louis de Mas-Latrie (1815-1897) médiéviste historien de l’époque des Lusignan57, qui effectue la première mission française sur l’île. Les deux hommes acquièrent pour le musée de Berlin et le cabinet des médailles de Paris de petites statuettes de terre cuite que Ross identifie comme phéniciennes58. La célèbre stèle de Sargon II59, découverte à Larnaca en l’absence de Ross, est dessinée par L. de Mas Latrie et présentée à l’Académie des inscriptions et belles-lettres, avant de faire l’objet d’une demande d’achat auprès du ministère de l’Instruction publique qui refuse. Acquise par l’ambassadeur de Prusse, la statue rejoint le musée de Berlin qui est le premier d’Europe à « posséder une suite de monuments dont la provenance fût bien établie60 ». Georges Perrot qui, à la fin du siècle, dans le sillage de L. Ross et de D. Raoul-Rochette, affirme le rôle décisif de l’Orient dans la formation des civilisations européennes, souligne la part que l’archéologue allemand a prise à la découverte de « toute une nouvelle province archéologique à conquérir, toute une page de l’histoire de la civilisation à rétablir lettre par lettre et ligne par ligne, à l’aide des monuments figurés61 ». Dans cette mission, Ross est accompagné par D. Raoul-Rochette, comme en témoigne leur correspondance après le retour de Ross en Allemagne.
18À l’automne 1845, Ross prend son poste à l’université de Halle62 où il prévoit des cours sur l’histoire de l’art, la paléographie et l’épigraphie, ainsi que sur la topographie de l’Attique. Il présente par ailleurs un projet pour le musée d’antiques et de moulages envisagé par l’administration universitaire ; il jouit auprès de ses collègues d’un très grand prestige et réunit autour de lui un solide groupe d’étudiants. Cependant, la terrible maladie qui le conduira au suicide ne tarde pas à se manifester, comme l’atteste la lettre que Raoul-Rochette adresse à son ami le 11 janvier 1847 pour obtenir de lui des nouvelles de sa santé63. La correspondance témoigne des progrès irrémédiables du mal qui réduit Ross à la suspension de ses cours et de ses travaux, mais elle illustre magnifiquement non seulement le courage de l’homme mais aussi l’énergie qu’il investit dans les échanges scientifiques avec ses collègues étrangers, au premier rang desquels K. B. Hase et D. Raoul-Rochette.
L’apport de la correspondance de L. Ross avec K. B. Hase et D. Raoul-Rochette
19Dans sa correspondance française, L. Ross privilégie manifestement Hase et Raoul-Rochette64, tous deux membres de l’Académie des inscriptions et belles-lettres65. Cette correspondance éclaire l’exercice de la science archéologique et des transferts scientifiques mis à l’épreuve de la politique orientale européenne.
20Karl Benedikt Hase, philologue d’origine allemande, formé aux universités de Helmstedt et de Iéna, s’était installé à Paris en 1801 et, introduit dès 1805 à la Bibliothèque royale, y était devenu conservateur en chef et administrateur des manuscrits grecs. Il est, à la Bibliothèque royale et au sein de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, un artisan majeur des transferts scientifiques franco-allemands. Par ailleurs, il est en contact étroit avec les Grecs résidant à Paris66 et succède en 1816 à Jean-Baptiste Gaspard d’Ansse de Villoison (1750-1805) dans la chaire de grec moderne et de paléographie grecque à l’École des langues orientales vivantes, dont il devient administrateur (1838) puis président (1847-1864). Introducteur de la byzantinologie en France, il joue, d’autre part, un rôle important dans la formation des épigraphistes français, pour les inscriptions grecques aussi bien que latines. Comme son collègue D. Raoul-Rochette, il appartient aux commissions académiques chargées de la rédaction des instructions aux membres des expéditions de Morée et d’Algérie67.
21Quant à D. Raoul-Rochette, il est de 1818 à 1848 conservateur du cabinet des médailles de la Bibliothèque royale et assure le seul cours d’archéologie alors dispensé en France. Tout au long de sa carrière, il s’emploie à la promotion d’une science archéologique autonome à l’égard de la philologie. Il est, comme ses correspondants Karl Otfried Müller et Ludwig Ross, membre de l’Institut de correspondance archéologique de Rome et entretient une riche correspondance européenne, où les savants allemands occupent une place de premier plan. Archéologue classique, il est, en même temps que K. B. Hase, membre de la commission académique chargée d’élaborer le projet d’une école française à Athènes68, puis, en 1850, sollicité pour définir les travaux de l’EFA69. Il se montre par ailleurs très attentif à la découverte des civilisations orientales en Égypte et au Proche-Orient. Il partage avec Ross la volonté d’affirmer la place de l’archéologie dans l’essor de la connaissance de l’Antiquité et soutient avec son collègue allemand que la civilisation grecque à son origine doit beaucoup aux influences orientales70.
22Tous deux entrent en relation épistolaire avec Ross au moment où celui-ci inaugure les travaux archéologiques sur l’Acropole et suscite la curiosité et l’enthousiasme, dans la communauté scientifique et au-delà. Si la première lettre de Hase à Ross est du 6 juillet 183771, les deux hommes sont en contact depuis 183572 ; quant à D. Raoul-Rochette, sa première lettre conservée date du 27 octobre 1839 mais contient l’allusion à une correspondance antérieure73. La mort de Raoul-Rochette, le 5 juillet 1854, marque la suspension des deux correspondances.
23Hase et Raoul-Rochette s’intéressent à toutes les formes de l’activité scientifique de Ross et particulièrement à ses multiples voyages épigraphiques et archéologiques74, qui inspireront au second son propre itinéraire durant sa mission en Grèce. De fait, la correspondance des deux savants français fait une place importante aux missions que l’un et l’autre accomplissent dans le pays, à peu de temps d’intervalle, Hase en juin-juillet 1837 et Raoul-Rochette d’avril à décembre 183875.
24À cette époque, Ross ne jouit plus de la prééminence absolue sur l’archéologie grecque, puisqu’il a perdu la direction du service des antiquités et celle des travaux sur l’Acropole. De plus, la création de la société archéologique d’Athènes permet à l’élite grecque de s’affirmer comme légataire du patrimoine antique dont elle assure la gestion grâce à l’action des initiateurs de la société, K. Pittakis et A. Rizo Rangabé ; ces derniers entretiennent des liens avec les savants européens, dont Hase et Raoul-Rochette, qui se font ainsi les médiateurs entre France, Allemagne et Grèce76.
25Hase est investi d’une mission officielle d’exploration de la Morée, doublée d’une mission diplomatique77 auprès du roi Othon78 et de l’ambassadeur autrichien Anton von Prokesch-Osten79 (1795-1876). Il a été chargé par la commission de Morée de la publication des inscriptions grecques recueillies par l’expédition scientifique, et sa mission a pour objectif de rappeler la primauté des travaux français dans le Péloponnèse, à un moment où Olympie suscite, dans le milieu germanique, des projets de fouille : après F. Thiersch80, le prince Pückler-Muskau (1785-1871) conçoit en 1836 un projet de fouille sur le site le plus prestigieux du Péloponnèse.
26Ce voyage de Hase semble bien avoir pour but de rappeler la place de la science française en Grèce acquise grâce à la mission de Morée, l’origine allemande de Hase et ses liens avec les représentants de la communauté scientifique germanique permettant d’atténuer les effets d’une concurrence franco-allemande encore discrète.
27Quant à Raoul-Rochette, il participe lui aussi à l’affirmation de la science archéologique française à travers la mission qu’il accomplit pour le compte du ministère de l’Instruction publique entre avril et décembre 183881. Il est accompagné de l’architecte Prosper Morey82 (1805-1886), pensionnaire de l’Académie de France à Rome et familier des monuments antiques. À Athènes, Raoul-Rochette déplore de n’avoir pu rencontrer Ross83, parti pour l’Allemagne et le Danemark, mais il fait exécuter des relevés architecturaux sur le Parthénon et le Théseion, nouant des contacts avec les architectes Hansen et Schaubert84.
28Il est reçu lui aussi par le roi Othon, dont il obtient la permission d’exécuter des moulages d’éléments architecturaux de l’Acropole pour le musée du Louvre, l’Académie et l’École des beaux-arts. Il se montre particulièrement reconnaissant à l’égard de K. Pittakis, qui a fait preuve envers lui d’une « obligeance de tous les moments, jointe à toute l’expérience qu’il possède et qui a rendu ma tâche, à moi, bien plus sûre et bien plus aisée à remplir85 ».
29Il poursuit son voyage par l’exploration systématique de l’archipel des Cyclades, suivant les traces de Ross et suggérant comme lui d’ouvrir à Délos un chantier de fouilles86, que l’École française d’Athènes inaugurera en 1873. En ces temps où s’esquisse l’exploration archéologique de la Grèce, les grands sites prestigieux — Olympie, Délos, Delphes — sont déjà l’enjeu des communautés scientifiques française et allemande, préfigurant ainsi l’ère des « grandes fouilles » et la rivalité franco-allemande consécutive à la guerre de 1870-187187.
30Raoul-Rochette fait aussi une incursion en Asie Mineure pour y chercher les ruines de Troie et obtient de l’administration turque la cession, en faveur du Louvre, des bas-reliefs du temple d’Assos88.
31Les missions de Hase et Raoul-Rochette favorisent certes l’exercice des transferts entre les trois communautés savantes allemande, française et grecque, mais elles manifestent aussi, dans un contexte de forte rivalité et de tensions politiques, la lutte d’influence feutrée et courtoise qui se joue entre l’Allemagne et la France, par savants interposés, assurément liés par l’amitié et la collaboration, mais également soucieux du prestige de leurs nations respectives.
32La mise en regard des lettres de Raoul-Rochette à Ross et de ses observations sur « Athènes sous le roi Othon89 » traduit bien cette ambivalence. En effet, la correspondance témoigne de l’accord parfait des deux hommes sur les sujets scientifiques qui leur tiennent à cœur90, ainsi que leur insertion réciproque dans leur milieu scientifique respectif : Raoul-Rochette favorise l’élection de Ross comme correspondant étranger à l’Académie des beaux-arts91, l’assiste pour l’obtention du titre de chevalier de la Légion d’honneur92, alors que Ross propose sa participation au projet de « corpus général des inscriptions latines » conçu par le ministre Abel Villemain et dirigé par Hase93. Ils échangent publications et comptes rendus94. Les deux hommes ont eu plusieurs occasions de se rencontrer en France et en Allemagne95 : à Paris en 1845 et 1846, ainsi que l’attestent une lettre de Ross à Hase96 et deux lettres de Raoul-Rochette97 ; en Allemagne, lors du séjour de Raoul-Rochette en 1846, le 29 mai à Halle98.
33Pourtant, quand il s’agit d’évoquer l’Athènes de 1838, Raoul-Rochette ne peut que déplorer la décision de la royauté bavaroise de construire une « nouvelle Athènes », sur les ruines de l’ancienne : dans la précipitation qu’on a mise à bâtir ici une ville, du moment qu’on y avait placé une cour, on a dû couvrir presque partout ces restes précieux, à peine exhumés et non encore étudiés ou connus99. » Il condamne comme « une pensée fausse et funeste […] celle qui plaça sur le site de l’antique Athènes le siège du nouveau royaume de la Grèce100 ».
34Ce texte polémique est publié dans une revue de grande diffusion et fait écho en France au point de vue politique porté sur la situation de la Grèce, dans un contexte européen conflictuel. En effet, la crise provoquée par l’occupation égyptienne du Levant (1839-1841) est sur le point d’éclater et de provoquer l’isolement de la France, qui soutient l’action du khédive égyptien : le traité de Londres signé le 15 juillet 1840 comporte les signatures de la Grande-Bretagne, de la Prusse, de la Russie et de l’Autriche ; l’humiliation de la France est d’autant plus grande que François Guizot (1787-1874) est alors ambassadeur à Londres101. Cette situation explique en partie l’intensité de la rivalité franco-britannique en Grèce et la volonté de Guizot, devenu ministre des Affaires étrangères (octobre 1840-septembre 1847), de développer l’influence française en Grèce, où le coup d’État de 1843 rebat les cartes politiques et ouvre une période marquée par l’essor des initiatives françaises en matière d’archéologie.
35La création en 1842 du bureau des missions littéraires et scientifiques au sein du ministère de l’Instruction publique traduit l’intérêt de l’État pour l’archéologie et les sciences de l’Antiquité et permet l’introduction d’une nouvelle formule pour leur exercice dans les pays du pourtour méditerranéen : les « missions » scientifiques sont désormais possibles indépendamment des expéditions militaires. On voit dès lors se multiplier les missions de savants hellénistes en Grèce et en Méditerranée orientale.
36Ainsi, Charles Lenormant (1802-1859), gagne la Grèce en 1841, après avoir été nommé conservateur du Cabinet des médailles102. Proche de Guizot103, il reçoit de lui une mission diplomatique, dans laquelle l’accompagnent Jean-Jacques Ampère104 (1800-1864), Prosper Mérimée et Jean de Witte105 (1808-1889) ; ils sont chargés de recueillir des renseignements sur la Grèce du roi Othon et d’évaluer le poids du « parti français », ainsi que l’intensité de la rivalité franco-britannique106.
37Quelques lettres de Hase à Ross apportent un éclairage intéressant sur cette « mission Lenormant » qui intervient au moment où Théobald Piscatory (1800-1870) est envoyé en Grèce pendant l’été 1841 par Guizot, alors ministre des Affaires étrangères107. Hase, dans sa présentation de Lenormant, son collègue à la Bibliothèque royale et à l’Institut de France, signale sa proximité avec Guizot : « l’archéologue plein d’esprit […] lié d’amitié avec nombre de nos dirigeants, en particulier avec le ministre des Affaires étrangères, Monsieur Guizot » (« der geistvolle Archeolog […] befreundet mit vielen unseren jetzigen Machthabern, namentlich mit dem Minister der auswertigen Angelegenheiten Herrn Guizot108 »).
38L’interférence entre science et politique aussi bien que les modes d’exercice des transferts franco-allemands sont révélés sous un jour inattendu par cette correspondance : Hase, que Ross sollicite de lui fournir des livres rares indisponibles en Allemagne109, est un moment à cours de solution, mais la mission de Lenormant offre un recours : sa toute nouvelle nomination comme conservateur du Cabinet des médailles permet à l’archéologue d’emprunter à la Bibliothèque royale les livres demandés, qu’il lui sera facile de remettre à Ross en mains propres à Athènes110. La correspondance de Hase conservée au Goethe-und Schiller-Archiv de Weimar offre d’autres exemples de cette pratique assez désinvolte de la part du Conservateur des manuscrits grecs de la Bibliothèque royale.
39En ces années qui précèdent immédiatement le coup d’État du 3 septembre 1843, les initiatives françaises se multiplient et une nouvelle mission du ministère de l’Instruction publique est confiée à Philippe Le Bas (1794-1860), élève de Hase et éditeur des inscriptions de la commission de Morée111. Accompagné du dessinateur Eugène Landron, il se rend en Grèce en 1842-1844 et accomplit un vaste périple qui le mène d’Athènes au Péloponnèse jusqu’en Carie, dans les îles et en Phrygie : il fait une riche moisson de plus de 5 000 inscriptions, partiellement publiées dans le compte rendu de sa mission.
40Cette entreprise coïncide avec la volonté de Guizot, alors ministre des Affaires étrangères, de renforcer l’influence française en Grèce et avec la nomination, on l’a dit, de Théobald Piscatory comme ministre plénipotentiaire de France auprès du roi de Grèce en avril 1843, quelques mois avant le coup d’État. En 1844, son ami Ioannis Kolettis, chef du « parti français », étant devenu Premier ministre112, Piscatory lui soumet le projet d’une école française élaboré en accord avec Narcisse de Salvandy, grand-maître de l’Université113. L’initiative émane donc du ministère des Affaires étrangères dirigé par Guizot. Cette institution, conçue comme « une sorte de collège français établi aux portes de l’Orient, autant pour les intérêts de la politique que pour les besoins de la science114 », est créée par l’ordonnance du 11 septembre 1846115. De fait, à cette époque, l’école d’Athènes est avant tout un instrument d’amplification de l’influence française destiné à contrecarrer la politique méditerranéenne et orientale anglaise116.
41Cependant, l’Académie des inscriptions et belles-lettres est sollicitée pour définir les objectifs scientifiques de la future école et constitue en son sein une commission dont Hase et Raoul-Rochette sont membres117. La réforme de 1850, en plaçant l’école sous la tutelle de l’Académie des inscriptions et belles-lettres qui précise la nature de ses travaux118, en fait un véritable centre scientifique pour l’étude de l’antiquité grecque. L’archéologie de terrain y est pour la première fois illustrée par l’un de ses membres, Charles-Ernest Beulé (1826-1874)119, qui, en 1852, obtient l’autorisation de conduire une fouille sur l’Acropole, donnant ainsi le coup d’envoi des travaux archéologiques de terrain à l’École française.
42Une ère nouvelle semble bien s’ouvrir alors pour l’école qui s’impose progressivement comme le centre des recherches sur la Grèce, ainsi que peut le confirmer, précisément en 1852, l’échec de Raoul-Rochette à obtenir une mission du ministère de l’Instruction publique pour un architecte chargé de conduire des fouilles dans un quartier d’Athènes voué à la destruction120. Il fait part de ce projet à Ross pour la première fois dans sa lettre du 14 avril 1851, en lui demandant même de lui « indiquer plusieurs de ces points à fouiller », ce que Ross ne manque pas de faire121. Au début de l’année suivante, force est à Raoul-Rochette de déplorer l’inutilité de ses efforts et sollicitations de plusieurs ministres successifs et d’en conclure que « dans les circonstances où nous sommes, un intérêt purement scientifique touche bien peu de personnes dans notre monde politique122 ».
43Il se peut qu’il y ait à cet échec une autre explication : en effet, la réforme de l’EFA en 1850 a permis d’en affirmer la vocation de centre de recherche pour les sciences de l’Antiquité. Désormais, les membres de l’école se livrent à des travaux de terrain et s’engagent dans des missions d’exploration et d’étude, ce qui rend moins nécessaires, voire inutiles, les missions individuelles patronnées par le bureau des missions de l’Instruction publique. Un nouveau « modèle » d’institution archéologique à l’étranger est né avec l’EFA : son implantation pérenne permet la continuité dans les activités conduites en accord avec les autorités locales, tout en favorisant l’essor de l’influence française et les transferts scientifiques avec les autres communautés scientifiques. Au moment où Ross, représentant en Grèce de l’archéologie et de l’épigraphie allemandes, a dû s’effacer, la communauté savante française s’est dotée d’un centre décisif pour son rayonnement.
44Ce renversement explique peut-être le silence de Ross et de ses deux correspondants français sur l’EFA : seul Hase l’évoque rapidement dans sa dernière lettre du 20 avril 1850, pour indiquer qu’il est membre de la commission académique chargée de la réformer. Il semble que tous trois se soient retenus d’aborder un sujet délicat dont la politique n’est pas absente, pour ne pas nuire aux échanges scientifiques et personnels et préserver la sérénité indispensable entre savants appartenant à des nations concurrentes.
45Le départ de Ross d’Athènes a brisé l’élan qu’il a donné à l’archéologie et à l’épigraphie allemandes dans le domaine hellénique, mais le site d’Olympie suscite à nouveau les projets allemands de fouille approfondie.
46Le premier, Ernst Curtius123 (1814-1896), précepteur du prince Friedrich Wilhelm de Prusse, élabore un programme qu’il présente le 10 janvier 1852124 en une conférence publique, à laquelle assistent le roi lui-même et de nombreuses personnalités importantes, dont Alexander von Humboldt125 (1769-1859).
47Curtius avait séjourné en Grèce entre 1837 et 1841126 et avait bien sûr visité le site d’Olympie. Après avoir fait référence aux travaux de l’expédition française de Morée, il expose un plan d’exploration pour lequel il dépose une demande de permis et présente un budget. Cependant, l’opposition de Bismarck et la guerre de Crimée empêcheront la réalisation de ce programme.
48Ross lui-même reprend à son compte ce projet et publie en 1853 un appel à souscription pour ouvrir un chantier riche de promesses et confirmer les progrès accomplis par l’archéologie de terrain en Grèce127 ; lui aussi rappelle les travaux français de 1829 — « la fouille des Français, petite mais couronnée de succès » (« die kleine, aber mit Erfolg gekrönte Ausgrabung der Franzosen ») — ajoutant : « Les fouilles françaises méritent à peine ce nom » (« Die französische Nachgrabung verdient kaum den Namen »). Il appuie l’appel de Curtius à engager des fouilles, en invoquant l’orgueil national qui doit inciter les Allemands à s’associer aux recherches sur les monuments grecs pour ne pas rester en retrait au regard des autres pays : « Nous autres Allemands nous occupons peut-être plus que toute autre nation de la Grèce ancienne128 ; voulons-nous rester en arrière des autres dans l’exploration des monuments ? » (« Wir Deutschen beschäftigen uns vielleicht mehr als irgend eine andere Nation, mit dem alten Griechenland ; wollen wir in seiner monumentalen Erforschung hinter anderen zurückbleiben129 ? »). On sent pointer l’esprit de concurrence qui se manifestera avec force lorsqu’après la guerre franco-prussienne, s’ouvrira en 1874 l’Institut archéologique allemand d’Athènes et que, l’année suivante, Curtius inaugurera enfin le chantier d’Olympie130.
49Ni Raoul-Rochette ni Hase ne réagissent à ces tentatives de rétablir l’archéologie allemande en Grèce au niveau où l’avait portée Ross, préférant sans doute se garder avec lui d’évoquer un sujet qui pourrait susciter des discussions néfastes à leurs échanges.
***
50La Grèce de Ludwig Ross apparaît comme un véritable « laboratoire » de la mise en place et de l’organisation de l’archéologie dans un pays qui subit les conséquences de la politique internationale. En ce qui concerne l’exercice de l’archéologie, la monarchie bavaroise et la France offrent deux modèles bien distincts d’institutions, dont l’un, offert par la création de l’EFA en 1846, finira par prévaloir sur le plan international.
51Si l’activité de Ross en Grèce marque incontestablement l’avènement de l’archéologie scientifique et des autres sciences de l’Antiquité, ses responsabilités officielles dans la gestion du patrimoine et des travaux archéologiques le conduisent à avoir la mainmise absolue sur les institutions nationales grecques : le service des antiquités est ainsi placé sous la direction d’un étranger, alors que tout ce qui concerne le passé antique est porteur d’une valeur symbolique et politique très forte pour les Grecs. Par ses fonctions, Ross est exposé à la contestation du pouvoir autoritaire bavarois, qui se heurte aux aspirations des Grecs à l’indépendance pleine et entière. C’est ainsi que le service des antiquités passe sous la direction de K. Pittakis (1836), alors que les élites grecques décident de former une puissante Société archéologique d’Athènes (1837).
52La création de l’EFA est une réponse à cette situation critique et un moyen de ménager les intérêts de la science comme de la politique : une institution pérenne, établie en accord avec le gouvernement du pays d’accueil, permet de développer l’influence française et est appelée à développer des travaux scientifiques en collaboration avec les communautés savantes grecques et autres. À la fin de la carrière de Ross et de Raoul-Rochette, la recherche archéologique s’affirme dans un nouveau cadre qui la favorise et l’inscrit dans une « politique archéologique » définie et soutenue par le pouvoir et très précisément par Napoléon III131. Ce sont alors les membres de l’EFA qui sont sollicités pour accomplir des missions d’exploration et d’étude qui auront une importance décisive et marqueront une étape dans l’histoire de la science archéologique132.
53La réplique allemande interviendra dès la chute du roi Othon en 1863 par le projet de création d’un institut archéologique allemand à Athènes133, dont la réalisation en 1874 sera favorisée par la résolution du conflit franco-prussien de 1870-1871. Dans le même esprit de rivalité ouverte, l’École française de Rome est créée au lendemain de la guerre, à l’image de son aînée l’EFA134, dont le modèle inspirera la mise en place par la France d’institutions similaires de l’Égypte jusqu’au Liban, à la Syrie et à la Turquie, en passant par l’Espagne et la Palestine, l’Afrique du Nord et le Proche-Orient mandataire étant dotés d’institutions spécifiques selon leur statut politique. Les autres nations occidentales reproduiront ce même modèle de l’Espagne jusqu’au Proche-et Moyen-Orient.
54La guerre de 1870-1871 ouvre incontestablement une nouvelle ère, celle des « grands chantiers » dans le domaine hellénique et proche-oriental, par lesquels s’exprime la concurrence entre les puissances occidentales. Le conflit franco-prussien lui-même n’anéantira pas les transferts scientifiques entre les deux communautés savantes, mais instaurera un nouveau rapport entre science et politique, la seconde inspirant souvent les dispositions prises en faveur de la première. Rivalité et collaboration coexistent, troublant l’exercice de transferts scientifiques où se mêlent échanges amicaux et crispations nationales. Dans ce contexte, le modèle de l’école ou de l’institut implanté à l’étranger, que l’ensemble des nations occidentales adopte, permet de rétablir les conditions de dialogue indispensables à une collaboration scientifique fructueuse.
55Il nous reste sans doute à saluer la qualité des relations personnelles et scientifiques que Ross et ses deux collègues français ont nourries, dans un contexte politique compliqué et fluctuant qui aurait pu les exposer au conflit.
Bibliographie
Des DOI sont automatiquement ajoutés aux références bibliographiques par Bilbo, l’outil d’annotation bibliographique d’OpenEdition. Ces références bibliographiques peuvent être téléchargées dans les formats APA, Chicago et MLA.
Format
- APA
- Chicago
- MLA
Références des ouvrages cités
Alexandre Charles 1846
Alexandre Charles, « Missions en Grèce », Journal de l’Instruction publique 15 (1846).
Amandry Michel, Hermary Antoine, Masson Olivier 1987
Amandry Michel, Hermary Antoine, Masson Olivier, « Les premières antiquités chypriotes du Cabinet des médailles : la mission Mas-Latrie en 1845-1846 », CCEC 8 (1987-2), p. 3-15.
Basch Sophie 1995
Basch Sophie, Le Mirage grec. La Grèce moderne devant l’opinion française (1846-1946), Athènes, Paris, Hatier-Kauffmann (« Confluences »), 1995.
Bertrand Alexandre 1892
Bertrand Alexandre, « Éloge funèbre de M. Alexandre Rizos Rangabé », CRAI 36.1 (1892), p. 13-14.
Bertsch Daniel 2005
Bertsch Daniel, Anton Prokesch von Osten (1795-1876). Ein Diplomat Österreichs in Athen und an der Höhen Pforte. Beiträge zur Wahrnehmung des Orients im Europa des 19. Jahrhunderts, Munich, Oldenburg Verlag, 2005.
Bibliothèque-Médiathèque de Nancy 2013
Bibliothèque-Médiathèque de Nancy, « Prosper Morey : itinéraire d’un architecte », [en ligne], mise en ligne 2013, URL : http://morey-nancy.fr/exhibits/show.
Boeckh August 1840
Boeckh August, Urkunden über das Seewesen des Attischen Staats, Beilage zur Staatshaushaltung der Athener, Berlin, G. Reimer, 1840.
Bonnet Corinne et Krings Véronique 2008
Bonnet Corinne et Krings Véronique, S’écrire et écrire sur l’Antiquité. L’apport des correspondances à l’histoire des travaux scientifiques, Grenoble, Éditions Jérôme Millon, 2008.
Borbein Adolf 2000
Borbein Adolf, « Griechische Forschungen aus Berliner Sicht », in Étienne Roland (éd.), Les politiques de l’archéologie du milieu du xixe siècle à l’orée du xxie. Colloque organisé par l’École française d’Athènes à l’occasion de la célébration du 150e anniversaire de sa fondation, Athènes, École française d’Athènes, 2000, p. 15-24.
Bourguet Marie-Noëlle, Lepetit Bernard, Nordman Daniel, Sinarellis Maroula (dir.) 1998
Bourguet Marie-Noëlle, Lepetit Bernard, Nordman Daniel, Sinarellis Maroula (dir.), L’Invention scientifique de la Méditerranée. Égypte, Morée, Algérie, Paris, Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, 1998.
Bruhns Hinnerk 2005
Bruhns Hinnerk, « Grecs, Romains et Germains au xixe siècle : quelle antiquité pour l’État national allemand ? », Anabases. Traditions et réception de l’Antiquité 1 (2005), p. 17-43.
Dyson Stephen L. 2006
Dyson Stephen L., In Pursuit of Ancient Pasts : a History of Classical Archaeology in the Nineteenth and Twentieth Centuries, New Haven, Londres Yale University Press, 2006.
Espagne Michel 2005
Espagne Michel, « Le philhellénisme entre philologie et politique. Un transfert franco-allemand », in Espagne Michel et Pécout Gilles (éds), Revue germanique internationale 1-2, Philhellénismes et transferts culturels dans l’Europe du xixe siècle (2005), p. 61-75.
Espagne Michel et Pécout Gilles (éds) 2005
Espagne Michel et Pécout Gilles (éds), Revue germanique internationale 1-2, Philhellénismes et transferts culturels dans l’Europe du xixe siècle (2005).
Etienne Roland (éd.) 2000
Etienne Roland (éd.), Les politiques de l’archéologie du milieu du xixe siècle à l’orée du xxie. Colloque organisé par l’École française d’Athènes à l’occasion de la célébration du 150e anniversaire de sa fondation, Athènes, École française d’Athènes, 2000.
Fittschen Klaus 2005
Fittschen Klaus, « Griechenland und der Orient-Ludwig Ross gegen Karl Otfried Müller », in Goette Hans Rupprecht et Palagia Olga (éds), Ludwig Ross und Griechenland. Akten des internationalen Kolloquiums, Athen, 2-3 Oktober 2002, Rahden/Westf., Verlag Marie Leidorf GmbH, 2005, p. 251-261.
Furtwängler Andreas E. 2005
Furtwängler Andreas E., « Ludwig Ross in Halle-Aspekte eines Leidenweges », in Goette Hans Rupprecht et Palagia Olga (éds), Ludwig Ross und Griechenland. Akten des internationalen Kolloquiums, Athen, 2-3 Oktober 2002, Rahden/Westf., Verlag Marie Leidorf GmbH, 2005, p. 275-280.
Goette Hans Rupprecht et Palagia Olga (éds) 2005
Goette Hans Rupprecht. et Palagia Olga (éds), Ludwig Ross und Griechenland. Akten des internationalen Kolloquiums, Athen, 2-3 Oktober 2002, Rahden/Westf., Verlag Marie Leidorf GmbH, 2005.
Gran-Aymerich Ève 2000
Gran-Aymerich Ève, « L’archéologie française en Grèce : politique archéologique et politique méditerranéenne 1798-1945 », in Étienne Roland (éd.), Les politiques de l’archéologie du milieu du xixe siècle à l’orée du xxie. Colloque organisé par l’École française d’Athènes à l’occasion de la célébration du 150e anniversaire de sa fondation, Athènes, École française d’Athènes, 2000, p. 63-78.
Gran-Aymerich Ève 2001
Gran-Aymerich Ève, « Le Palais de l’industrie, miroir de la politique archéologique de Napoléon III », Bulletin de la Société historique de Compiègne 37, Napoléon III et l’archéologie. Une politique archéologique nationale sous le Second Empire (2001), p. 29-47.
Gran-Aymerich Ève 2007
Gran-Aymerich Ève, Les Chercheurs de passé 1798/1945. Aux sources de l’archéologie, Paris, CNRS Éditions, 2007.
Gran-Aymerich Ève 2009
Gran-Aymerich Ève, « L’archéologie française et la Méditerranée, 1850-1900 », in Ballini Pier Luigi et Pecorari Paolo (éds), L’Italia, la Francia e il Mediterraneo nella seconda metà dell’800, Venise, Istituto Veneto di Scienze, Lettere ed Arti, 2009.
Gran-Aymerich Ève 2011
Gran-Aymerich Ève, « Épigraphie française et allemande au Maghreb. Entre collaboration et rivalité (1830-1914) », Mitteilungen des Deutschen Archäologischen Instituts. Römische Abteilung 117 (2011), p. 567-600.
Gran-Aymerich Ève, Ungern-Sternberg Jürgen von 2012
Gran-Aymerich Ève, Ungern-Sternberg Jürgen von, L’Antiquité partagée. Correspondances franco-allemandes (1823-1861), Paris, Académie des inscriptions et belles-lettres, 2012.
Gran-Aymerich Ève 2013
Gran-Aymerich Ève, « La création de l’École française de Rome et le « grand dessein » de Félix Ravaisson-Mollien (1813-1900), conservateur au musée du Louvre », in Lambert-Bresson Michèle et Térade Annie (éds), Architectures urbaines. Formes et temps. Mélanges offerts à Pierre Pinon, Paris, Picard, 2013, p. 223-230.
Grange Daniel J. 2000
Grange Daniel J., « L’École française d’Athènes. Protohistoire d’une institution : l’Expédition scientifique de Morée (1829) », in Étienne Roland (éd.) 2000.
Étienne Roland (éd.), Les politiques de l’archéologie du milieu du xixe siècle à l’orée du xxie. Colloque organisé par l’École française d’Athènes à l’occasion de la célébration du 150e anniversaire de sa fondation, Athènes, École française d’Athènes, 2000, p. 43-61.
Habicht Christian 2005
Habicht Christian, « Ludwig Ross als Epigraphiker », in Goette Hans Rupprecht et Palagia Olga (éds), Ludwig Ross und Griechenland. Akten des internationalen Kolloquiums, Athen, 2-3 Oktober 2002, Rahden/Westf., Verlag Marie Leidorf GmbH, 2005, p. 107-112.
Hallof Klaus 2005
Hallof Klaus, « Ludwig Ross und die Preußische Akademie der Wissenschaften zu Berlin », in Goette Hans Rupprecht et Palagia Olga (éds), Ludwig Ross und Griechenland. Akten des internationalen Kolloquiums, Athen, 2-3 Oktober 2002, Rahden/Westf., Verlag Marie Leidorf GmbH, 2005, p. 13-128.
Hase Alexander von 1994
Hase Alexander von, « Weimar. Paris. St. Petersburg. Karl Benedikt Hase (1780-1864) und sein europäisches Umfeld », Beiträge zur Hase’schen Familiengeschichte, Band 1, Mayence, v. Hase & Koehler, 1994, p. 47-82.
Hase Karl Benedikt 1839-1850
Hase Karl Benedikt, 8 lettres à L. Ross, Nachlass Ludwig Ross, Schleswig-Holsteinischen Landesbibliothek Kiel, 1839-1850.
Haugsted Ida 1985
Haugsted Ida, « L’école architecturale de Copenhague », in Tsiomis Yannis (dir.), Athènes. Ville capitale, Athènes, Éditions de la Caisse des fonds archéologiques de Grèce, 1985, p. 74-81.
Hermary Antoine 2009
Hermary Antoine, « Die Franzosen und die Archäologie auf Zypern », in Rogge Sabine (éd.), Zypern und der Vordere Orient im 19. Jahrhundert. Die Levante im Fokus von Politik und Wissenschaft der europäischen Staaten, Münster, Waxmann Verlag, 2009, p. 101-113.
Héron de Villefosse Antoine 1897
Héron de Villefosse Antoine, Funérailles de M. le comte de Mas Latrie, discours, Institut de France AIBL, 1897.
Hufnagl Florian 1985
Hufnagl Florian, « Klenze et l’Antiquité », in Tsiomis Yannis (dir.), Athènes. Ville capitale, Athènes, Éditions de la Caisse des fonds archéologiques de Grèce, 1985, p. 58-61.
Klinkhammer Lutz 2006
Klinkhammer Lutz, « Archéologie et politique à l’époque des grandes fouilles », in Centre régional de documentation pédagogique de Bourgogne, Musée de la civilisation celtique (éd.) L’Archéologie, instrument du politique ? Archéologie, histoire des mentalités et construction européenne. Actes du colloque du Luxembourg, 16-18 novembre 2005, Dijon, SCÉRÉN-CRDP de Bourgogne, 2006, p. 115-131.
Kokkou Angelikè 2005
Kokkou Angelikè, « Ludwig Ross et Kyriakos Pittakis. Deux pionniers de l’archéologie grecque », in Goette Hans Rupprecht et Palagia Olga (éds), Ludwig Ross und Griechenland. Akten des internationalen Kolloquiums, Athen, 2-3 Oktober 2002, Rahden/Westf., Verlag Marie Leidorf GmbH, 2005, p. 63-71.
Lepetit Bernard 1998
Lepetit Bernard, « Missions scientifiques et expéditions militaires : remarques sur leurs modalités d’articulation », in Bourguet Marie-Noëlle, Lepetit Bernard, Nordman Daniel, Sinarellis Maroula (dir.), L’Invention scientifique de la Méditerranée. Égypte, Morée, Algérie, Paris, Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, 1998, p. 97-116.
Lipinski Edward 2004
Lipinski Edward, Itineraria Phoenicia, Louvain, Peeters Publishers, 2003, p. 50-56.
Mallouchou-Tufano Fani 2007
Mallouchou-Tufano, « The Vicissitudes of the Athenian Acropolis in the 19th Century » in Valavanis Panos, Petrakos Vasileios, Delivorias Angelos (éds), Great Moments in Greek Archaeology, Athènes, Kapon Éditions, 2007, p. 36-58.
Marchand Suzanne 1996
Marchand Suzanne, Down from Olympus. Archaeology and Philhellenism in Germany. 1750-1970, Princeton, Princeton University Press, 1996.
Masson Olivier, Hermary Antoine 1988
Masson Olivier, Hermary Antoine, « Le voyage de Ludwig Ross à Chypre en 1845 et les antiquités chypriotes du musée de Berlin », CCEC 9 (1988-1), p. 3-10.
Maufroy Sandrine 2005
Maufroy Sandrine, « Hellénisme, philhellénisme et transferts culturels triangulaires : le cas de Charles Benoît Hase », in Espagne Michel et Pécout Gilles (éds), Revue germanique internationale 1-2, Philhellénismes et transferts culturels dans l’Europe du xixe siècle (2005), p. 61-75, p. 109-123.
Maufroy Sandrine 2011
Maufroy Sandrine, Le Philhellénisme franco-allemand (1815-1848), Paris, Belin, 2011.
Maurer Georg Ludwig 1835
Maurer Georg Ludwig, Das Griechische Volk in öffentlicher und privatrechtlicher Beziehung vor und nach dem Freiheitskampfe bis zum 31 Juli 1834, Heidelberg, J.C.B. Mohr, 1835 [édition grecque par Vournas Tasos, Athènes, Tolidi, 1976].
Mehl Andreas 1995
Mehl Andreas, « Zypern und die grossen Mächte im Hellenismus », Ancient Society 26 (1995), p. 93-132.
Mehl Andreas 2009
Mehl Andreas, « Der Archäologe Ludwig Ross 1845 in Zypern auf den Spuren der Antike », in Rogge Sabine (éd.), Zypern und der Vordere Orient im 19. Jahrhundert. Die Levante im Fokus von Politik und Wissenschaft der europäischen Staaten, Münster, Waxmann Verlag, 2009, p. 153-187.
Minner Ina E. 2005
Minner Ina E., « « … so gilt mir Griechenland als mein zweites […] Vaterland ». Die Griechenland-Erfahrung von Ludwig Ross im Spannungsfeld privater und beruflicher Heimatsuche », in Goette Hans Rupprecht et Palagia Olga (éds), Ludwig Ross und Griechenland. Akten des internationalen Kolloquiums, Athen, 2-3 Oktober 2002, Rahden/Westf., Verlag Marie Leidorf GmbH, 2005, p. 25-39.
Moullas Panayotis 1985
Moullas Panayotis, « L’Université grecque et la politique », in Tsiomis Yannis (dir.), Athènes. Ville capitale, AE Athènes/Affaires européennes, 1985, p. 119-121.
Niemeier Wolf-Dietrich 2005
Niemeier Wolf-Dietrich, « Ludwig Ross — Wegbereiter der Altertumswissenschaft im neuen Griechenland in Goette Hans Rupprecht et Palagia Olga (éds), Ludwig Ross und Griechenland. Akten des internationalen Kolloquiums, Athen, 2-3 Oktober 2002, Rahden/Westf., Verlag Marie Leidorf GmbH, 2005, p. 1-13.
Pago Géraldine 2004
Pago Géraldine, « L’utilisation et la perception de la référence antique dans la Grèce moderne : l’exemple de l’architecture néo-classique à Athènes. Analyse et témoignages », Dialogues d’histoire ancienne 30.1 (2004), p. 123-145.
Papageorgiou-Venetas Alexander 2005
Papageorgiou-Venetas Alexander, « Der unveröffenlichte Briefwechsel zwischen Ludwig Ross und Leo von Klenze (aus den Jahren 1834 bis 1854) und die Anfänge der Griechischen Archäologie », in Goette Hans Rupprecht et Palagia Olga (éds), Ludwig Ross und Griechenland. Akten des internationalen Kolloquiums, Athen, 2-3 Oktober 2002, Rahden/Westf., Verlag Marie Leidorf GmbH, 2005, p. 41-61.
Papageorgiou-Venetas Alexander 2006
Papageorgiou-Venetas Alexander, Briefwechsel Klenze-Ross 1834-1854, Athènes, Athens Archaological Society, 2006.
Perrot Georges 1865
Perrot Georges, « L’École française d’Athènes : comment on la juge à l’étranger », Revue de l’Instruction publique (29 juin 1865).
Perrot Georges 1879
Perrot Georges, « Fouilles et découvertes. Le général de Cesnola et le Musée métropolitain de New York », Revue des deux mondes 31 (1879), p. 570-611.
Perrot Georges 1906
Perrot Georges, « Notice sur la vie et les travaux de Désiré Raoul-Rochette, lue dans la séance publique annuelle du 16 novembre 1906 », CRAI (1906), p. 638-701.
Petrakos Vasileios 1987
Petrakos Vasileios, The Athens Archaeological Society : The History of its first 150 years, 1837-1987, Athènes, 1987.
Petrakos Vasileios 2007
Petrakos Vasileios, « The stages in greek archaeology », in Valavanis Panos, Petrakos Vasilios, Delivorrias Angelos (éds), Great Moments in Greek Archaeology, Athènes, Kapon Editions, 2007, p. 16-34.
Prokesch von Osten Anton 1867
Prokesch von Osten Anton, Geschichte des Abfalls der Griechen vom Türkischen Reich im Jahre 1821, Vienne, Gerold 1867 (réimpression : Graz, Akademische Druck-und Verlagsanstalt, 1970).
Prölss Erich Robert
Prölss Erich Robert, « Prokesch von Osten, Anton Franz Graf (1830 erbländischer Ritter, 1845 Freiherr, 1871 Graf) », National Deutsche Biographie [en ligne], URL : http://www.deutsche-biographie.de/sfz41601.html.
Radet Georges 1898
Radet Georges (éd.), Les Débuts de l’École française d’Athènes. Correspondance d’Emmanuel Roux 1847-1849, Bordeaux, Feret & fils, 1898.
Radet Georges 1901
Radet Georges, L’Histoire et l’œuvre de l’École française d’Athènes, Paris, Albert Fontemoing, 1901.
Raoul-Rochette Désiré 1831
Raoul-Rochette Désiré, « Notice sur les sculptures d’Olympie, lue à l’Académie des Belles-Lettres et à celle des Beaux-Arts, dans les séances des 4 et 5 février », Journal des savants, 1831, p. 93.
Raoul-Rochette Désiré 1838a
Raoul-Rochette Désiré, « Voyage de M. Raoul-Rochette en Orient. Athènes, le 27 mai 1838, au Ministre », Lettres adressées aux Nouvelles Annales des voyages 79.3 (1838), p. 327-347.
Raoul-Rochette Désiré 1838b
Raoul-Rochette Désiré, « Athènes sous le roi Othon. A M. de Pouqueville », Revue des Deux mondes 16 (15 octobre 1838), p. 179-198.
Raoul-Rochette Désiré 1839-1854
Raoul-Rochette Désiré, 33 lettres à L. Ross, Nachlass Ludwig Ross, Schleswig-Holsteinischen Landesbibliothek Kiel, 1839-1854.
Raoul-Rochette Désiré 1845
Raoul-Rochette Désiré, « L’Acropole d’Athènes, lu à la séance publique annuelle des cinq académies, le vendredi 2 mai 1845 », Mémoires de l’Institut de France, AIBL, t. XV, no 22, 1845.
Raoul-Rochette Désiré 1848
Raoul-Rochette Désiré, « Mémoires d’archéologie comparée, asiatique, grecque et étrusque… », Mémoires de l’Institut de France AIBL, t. XVII, no 2 (1848), p. 1-104.
Raoul-Rochette Désiré 1850-1851
Raoul-Rochette Désiré, « Expédition scientifique de la Morée, Abel Blouet, Paris, 1831-1838 » (compte rendu), Journal des savants, 4 articles, 1850, p. 397, p. 459, p. 546 ; 1851, p. 144.
Raoul-Rochette Désiré 1853
Raoul-Rochette Désiré, « L. Ross, Die Pnyx und das Pelasgikon in Athen, Braunschweig, 1853 ; F.G. Welcker, Der Felsaltar des höchsten Zeus oder das Pelasgikon zu Athen, bisher genannt die Pnyx, Berlin, 1852 » (compte rendu), Journal des savants, 1853, p. 736.
Raoul-Rochette Désiré 1861
Raoul-Rochette Désiré, « Rapport à l’Académie… au nom de la commission chargée de préparer les propositions destinées à régulariser les travaux de l’École française d’Athènes, le 8 mars 1850 », Mémoires de l’Institut de France, AIBL, t. XX-1, no 13, 1861.
Rogge Sabine (éd.) 2009
Rogge Sabine (éd.), Zypern und der Vordere Orient im 19. Jahrhundert. Die Levante im Fokus von Politik und Wissenschaft der europäischen Staaten, Münster, Waxmann Verlag, 2009.
Ross Ludwig 1834-1845
Ross Ludwig, Inscriptiones Graecae Ineditae, fasc. 1, Nauplie, 1834 ; fasc. 2, Athen, 1842 ; fasc. 3, Berlin, 1845.
Ross Ludwig 1835
Ross Ludwig, « Berichte von den Ausgrabungen auf der Akropolis », 1-6 Berichte, Kunst-Blatt 16 (1835).
Ross Ludwig 1835-1854
Ross Ludwig, 10 lettres à K.B. Hase, Goethe-und Schiller-Archiv, Weimar, 1835-1854.
Ross Ludwig 1840
Ross Ludwig, « 18 Inschriftentafeln nach von Ross gefertigten Kopien », in Boeckh August, Urkunden über das Seewesen des Attischen Staats, Beilage zur Staatshaushaltung der Athener, Berlin, G. Reimer, 1840.
Ross Ludwig 1840-1852
Ross Ludwig, Reisen auf den griechischen Inseln des ägäischen Meeres, 4 vol., Stuttgart, Tübingen, Cotta, 1840, 1843, 1845, 1852.
Ross Ludwig 1841a
Ross Ludwig, Reise und Reiserouten durch Griechenland. 1. Theil : Reisen in Peloponnes, Berlin, G. Reimer, 1841.
Ross Ludwig 1841b
Ross Ludwig, « Note sur le célèbre statuaire grec Strongylion (olymp. 86-97). Lettre à Raoul-Rochette », Journal des savants, 1841, p. 244-248.
Ross Ludwig 1845
Ross Ludwig, « Kleinasien und deutsche Colonisation », Augsburger Allgemeine Zeitung 1 (1. Januar 1845), p. 1-4.
Ross Ludwig 1846a
Ross Ludwig, « Vorwort », in id., Hellenika. Archiv archäologischer, philologischer, historischer und epigraphischer Abhandlungen und Aufsätze, in periodischen Heften, Bd. 1, Heft 1, Halle, 1846, p. I-XXV.
Ross Ludwig 1846b
Ross Ludwig, « Stele mit Basreliefs und Keilschriften in Kition (Larnaca) auf Cypern », in id., Hellenika. Archiv archäologischer, philologischer, historischer und epigraphischer Abhandlungen und Aufsätze, in periodischen Heften, Bd. 1, Heft 1, Halle, 1846, p. 69-70.
Ross Ludwig 1848
Ross Ludwig, Reisen des Königs Otto und der Königin Amalia in Griechenland, 2 vol., Halle, Schwetschke, 1848.
Ross Ludwig 1850a
Ross Ludwig, « Die Phönicier und die neueste Forschung über sie », Allgemeine Monatschrift für Literatur 1 (1850), p. 85-96.
Ross Ludwig 1850b
Ross Ludwig, « Alte Kunst-und Religiongeschichte. Rochette, Mémoires… (Besprechung des 1. Bandes von D. Raoul-Rochette, Mémoire d’archéologie comparée asiatique, grecque et étrusque, Paris, 1848), Allgemeine Monatschrift für Literatur 2 (1850), p. 82-92.
Ross Ludwig 1853
Ross Ludwig, Ausgrabung von Olympia. Ein Vorschlag, Brunswick, Bruhn, 1853.
Ross Ludwig, Schaubert Eduard, Hansen Christian 1839
Ross Ludwig, Schaubert Eduard, Hansen Christian, Die Akropolis von Athen nach den neuesten Ausgrabungen. Erste Abteilung : Der Tempel der Nike Apteros, Berlin, Verlag von Schenk u. Gerstaecker, 1839.
Savoy Bénédicte et Blankenstein David 2014
Savoy Bénédicte et Blankenstein David (dir.), Les Frères Humboldt, l’Europe de l’Esprit, Paris, PSL Research University-Jean-Pierre de Monza, 2014.
Sporn Katia 1985
Sporn Katia, « Ludwig Ross auf den Kykladen », in Goette Hans Rupprecht et Palagia Olga (éds), Ludwig Ross und Griechenland. Akten des internationalen Kolloquiums, Athen, 2-3 Oktober 2002, Rahden/Westf., Verlag Marie Leidorf GmbH, 2005, p. 159-173.
Svoronos Nicolas 1980
Svoronos Nicolas, Histoire de la Grèce moderne, Paris, PUF, 1980.
Theis Laurent 2008
Theis Laurent, François Guizot, Paris, Fayard, 2008.
Thouvenel Édouard 1890
Thouvenel Édouard, La Grèce du roi Othon. Correspondance de M. Thouvenel avec sa famille et ses amis, recueillie et publiée avec notes et index biographique par L. Thouvenel, Paris, Calmann-Lévy, 1890.
Tolias Georges 1997
Tolias Georges, La Médaille et la rouille. L’image de la Grèce moderne dans la presse littéraire parisienne (1794-1815), Athènes, Paris, Hatier-Kauffmann, 1997.
Tsiomis Yannis 1985
Tsiomis Yannis (dir.), Athènes. Ville capitale, Athènes, Éditions de la Caisse des fonds archéologiques de Grèce, 1985.
Tsiomis Yannis 2005
Tsiomis Yannis, « Athènes 1833 : La guerre pour la capitale de l’État-Nation », Études balkaniques 12 (2005), p. 173-176.
Valavanis Panos, Petrakos Vasilios, Delivorrias Angelos 2007
Valavanis Panos, Petrakos Vasilios, Delivorrias Angelos (éd.), Great Moments in Greek Archaeology, Athènes, Kapon Editions, 2007, p. 16-34.
Valenti Catherine 2006
Valenti Catherine, L’École française d’Athènes, Paris, Belin, 2006.
Yerolympos Alexandra 2003
Yerolympos Alexandra, « Extension territoriale et stratégies de réappropriation des espaces urbains : l’État grec à la recherche d’une identité urbaine de 1828 à la première moitié du xxe siècle », in Turrel Denise (dir.), Villes rattachées, villes reconfigurées. xvie-xxe siècles, Tours, Presse universitaires François-Rabelais, 2003, p. 305-333.
Yon Marguerite, 1995
Yon Marguerite, « La stèle de Sargon II à Chypre : la découverte de la stèle à Larnaca (Chypre) » in Caubet Annie (éd.), Khorsabad, le palais de Sargon II, roi d’Assyrie, Paris, La Documentation française, 1995, p. 159-168.
Notes de bas de page
1 Voir les actes du colloque tenu à Athènes en octobre 2002 : Goette Hans Rupprecht et Palagia Olga 2005.
2 Voir sur ce thème Niemeier Wolf-Dietrich 2005.
3 Voir Thouvenel Édouard 1890.
4 Sur la place et le rôle de l’archéologie dans la définition et l’organisation de la Grèce indépendante, voir Pago Géraldine 2004, Tsiomis Yannis 2005 et Yerolympos Alexandra 2003.
5 Nachlass Ludwig Ross, Schleswig-Holsteinischen Landesbibliothek Kiel. Sur le rôle des correspondances savantes, voir Bonnet Corinne et Krings Véronique 2008.
6 Une partie de leur abondante correspondance allemande a été étudiée et publiée par Gran-Aymerich Ève, Ungern-Sternberg Jürgen von 2012. Pour chacun des dossiers, voir Hase Karl Benedikt 1839-1850, Raoul-Rochette Désiré 1839-1854, Ross Ludwig 1835-1854.
7 Sur la place de la Grèce comme échelle vers l’Égypte, voir Tolias Georges 1997, p. 198-199.
8 Sur les rapports entre archéologie et politique méditerranéenne française voir Gran-Aymerich Ève 2000, Gran-Aymerich Ève 2009.
9 Sur la création et le programme de l’expédition, voir Grange Daniel J. 2000, p. 44 ; sur la relation de la science et de la politique Maufroy Sandrine 2011, p. 108-112.
10 Lepetit Bernard 1998, p. 99.
11 K.B. Hase et D. Raoul-Rochette en sont membres et rapporteurs de ses recommandations pour les sciences de l’Antiquité.
12 Ernst Curtius (1814-1896), professeur à l’université de Berlin, ouvrira en octobre 1875 la première campagne sur le site d’Olympie. Pour les archéologues cités dans ce texte, voir Gran-Aymerich Ève 2007.
13 Celle des inscriptions et belles-lettres et celle des beaux-arts.
14 Voir Grange Daniel J. 2000, p. 56, n. 35.
15 Pour une vision d’ensemble approfondie, voir Goette Hans Rupprecht et Palagia Olga (éds) 2005.
16 Voir le titre de Minner Ina E. 2005.
17 Furtwängler Andreas E. 2005.
18 Il deviendra professeur de philologie à l’université de Kiel.
19 Maufroy Sandrine 2005, p. 117. J. Franz est l’un des correspondants de K. B. Hase.
20 Voir Espagne Michel 2005, p. 68-71 et Maufroy Sandrine 2011, p. 191-235. F. W. Thiersch est intervenu dès 1829 auprès de Louis Ier de Bavière pour le convaincre de présenter la candidature de son fils Othon au trône de Grèce. Son séjour de 1830-1832 revêt un caractère politique affirmé par son soutien au jeune prince bavarois. Sur ces sujets, Maufroy Sandrine 2011, p. 208-212. F. W. Thiersch est l’un des correspondants allemands de D. Raoul-Rochette.
21 Maufroy Sandrine 2011, p. 209.
22 Tsiomis Yannis 2005.
23 Kokkou Angelikè 2005 et Dyson Stephen L. 2006, p. 74-75.
24 Ainsi que W.D. Niemeier le déclare dans le titre de son article : « Ludwig Ross — Wegbereiter der Altertumswissenschaft im neuen Griechenland » (Niemeier Wolf-Dietrich 2005).
25 Voir Habicht Christian 2005 et Sporn Katia 1985. Ross Ludwig 1840-1852, Ross Ludwig 1841, Ross Ludwig 1848.
26 Ross Ludwig 1834, dont Carl Otfried Müller, professeur à l’université de Göttingen, assure le compte rendu.
27 Le premier volume était paru en 1824.
28 Sur l’aspect idéologique du choix de l’Acropole, voir Tsiomis Yannis 2005 et Yerolympos Alexandra 2003.
29 Le premier est danois et, nommé architecte royal, il contribue pendant dix-sept années à la construction de la nouvelle Athènes, en particulier par la réalisation du bâtiment de l’université. Eduard Schaubert, quant à lui, est arrivé en Grèce en 1831. Sur l’Acropole, tous deux procèdent à l’anastylose du temple d’Athéna Nikè. Voir Haugsted Ida 1985, p. 74-81.
30 Ross Ludwig 1835, Ross Ludwig, Schaubert Eduard, Hansen Christian 1839. Voir Petrakos Vasileios 2007 et Mallouchou-Tufano Fani 2007.
31 Voir la correspondance de Klenze et de Ross : Papageorgiou-Venetas Alexander 2005 et 2006. Voir également la contribution de M. Espagne dans ce volume : « Berlin-Athènes, Munich-Athènes, Bonn-Athènes ».
32 Hufnagl Florian 1985, p. 59, Tsiomis Yannis 2005, Yerolympos Alexandra 2003.
33 Papageorgiou-Venetas Alexander 2005, p. 47-48.
34 Ross Ludwig 1835-1854.
35 Voir Gran-Aymerich Ève, Ungern-Sternberg Jürgen von 2012, p. 183 et note 233 (lettre du 30 octobre 1834).
36 Raoul-Rochette Désiré 1839-1854, lettre no 2 du 24 avril 1840.
37 Voir la lettre no 3 du 22 février 1841 par laquelle D. Raoul-Rochette annonce à L. Ross son élection : « Vous croirez sans peine et je ne chercherai point à dissimuler que le choix que l’Académie vient de faire en vous de son correspondant à Athènes, est dû à l’estime que je lui ai inspirée pour vos travaux, à l’assurance que je lui ai donnée du zèle que vous mettiez à nous tenir au courant des découvertes d’antiquités qui ne cessent de se produire sur ce sol si éminemment classique ».
38 Maurer Georg Ludwig 1835, p. 544, cité par Tsiomis Yannis 2005, p. 175.
39 À l’occasion de la découverte au Pirée de documents épigraphiques d’une importance majeure concernant l’organisation maritime de l’État athénien au temps de la fondation de la deuxième alliance navale attique, Ross, sans demander l’autorisation aux autorités grecques, en exécute les relevés et les communique à A. Boeckh pour qu’il les publie. Boeckh August 1840. Voir Habicht Christian 2005, p. 111.
40 Voir Kokkou Angelikè 2005.
41 Sur ces sujets, voir Dyson Stephen L. 2006, p. 73-75, qui présente K. Pittakis comme « an archaeological nationalist ».
42 Il succède à L. Ross en 1845 à l’université d’Athènes où il enseigne l’archéologie jusqu’en 1862, et exerce aussi les fonctions de ministre des Affaires étrangères entre 1856 et 1859. A partir de 1867, il poursuit une carrière de diplomate, chargé des ambassades de Washington, Paris, Constantinople et Berlin. En 1850, il est élu correspondant étranger de l’Académie des inscriptions et belles-lettres. Voir Bertrand Alexandre 1892.
43 A. Rizo Rangabé en sera le premier secrétaire de 1837 à 1851, et K. Pittakis lui succèdera de 1852 à 1859. Voir Petrakos Vasileios 1987. D. Raoul-Rochette est membre de la société, aux côtés de nombreux archéologues et philologues allemands. Quant à K. B. Hase, il est sollicité par Rangabé pour la promotion et le soutien de la société : voir sa lettre du 4 juillet 1837 traduite et publiée par Maufroy Sandrine 2005, p. 228.
44 Il donne une version traduite du Handbuch der Archäologie der Kunst de K.O. Müller. Voir dans ce volume la contribution de Vratskidou Eleonora, « Inventer une archéologie « pratique » : Karl Otfried Müller aux mains des Grecs modernes ».
45 Espagne Michel 2005, p. 71.
46 Il écrit à son frère Charles : « je crois que je suis destiné à cette vocation de former l’un des éléments de jonction entre […] l’Europe et le Levant nouvellement éveillé » (« ich glaube, dass ich zu diesem Berufe bestimmt bin, eines der Verbindungsglieder zwischen […] Europa und dem neuerwachten Morgenlande zu bilden »). Cité par Minner Ina E. 2005, p. 33-34.
47 Voir la note 38.
48 Cité par Moullas Panayotis 1985, p. 119.
49 Ross Ludwig 1840-1852, Ross Ludwig 1841. Voir Sporn Katia 1985.
50 Ross Ludwig 1846a, Raoul-Rochette Désiré 1848. Voir Fittschen Klaus 2005.
51 Svoronos Nicolas 1980.
52 Ses partisans sont August Boeckh, Christian August Brandis, Eduard Gerhard, Alexander von Humboldt, Karl Ritter. Voir Hallof Klaus 2005 et Furtwängler Andreas E. 2005.
53 Raoul-Rochette Désiré 1839-1854.
54 Sur la relation entre D. Raoul Rochette et K. O. Müller et leurs échanges scientifiques, voir Gran-Aymerich Ève, Ungern-Sternberg Jürgen von 2012.
55 Masson Olivier, Hermary Antoine 1988, Mehl Andreas 1995 et Mehl Andreas 2009.
56 Mehl Andreas 2009, p. 158 note 19. Voir, parmi plusieurs publications sur ce thème, Ross Ludwig 1845.
57 Voir Perrot Georges 1879, Héron de Villefosse Antoine 1897, Hermary Antoine 2009.
58 Ross Ludwig 1850a.
59 Ross Ludwig 1846b. Voir Lipinski Edward 2004, Yon Marguerite, 1995.
60 Perrot Georges 1879, p. 575. L’auteur de la monumentale Histoire de l’Art dans l’Antiquité (10 vol., 1882-1914) émet ce jugement sur L. Ross : « C’était un savant distingué, dont les travaux sont encore aujourd’hui consultés avec fruit. […]. Instruit, curieux et actif, il fit tourner au profit de la science cette haute situation officielle. Ce furent surtout les îles, jusqu’alors si mal étudiées, qui attirèrent son attention », p. 573.
61 Perrot Georges 1879, p. 576 (souligné dans le texte).
62 Furtwängler Andreas E. 2005.
63 Raoul-Rochette Désiré 1839-1854 : « J’avais espéré recevoir de vos nouvelles, au retour des bains que vous êtes allé prendre, et qui sans doute, j’aime à le croire, ont achevé de raffermir votre santé ».
64 Voir l’inventaire de sa correspondance (lettres reçues) dans Goette Hans Rupprecht. et Palagia Olga (éds) 2005, p. 319-330. Pour le rôle des deux savants français dans les transferts scientifiques franco-allemands, voir Gran-Aymerich Ève, Ungern-Sternberg Jürgen von 2012.
65 D. Raoul-Rochette appartient également à l’Académie des beaux-arts dont il est le secrétaire perpétuel à partir de 1838.
66 Voir Tolias Georges 1997, p. 153, Maufroy Sandrine 2005, Maufroy Sandrine 2011, p. 65-112.
67 Karl Benedikt Hase est chargé de la publication des inscriptions de Morée et d’Algérie. Désiré Raoul-Rochette présente les statues d’Olympie (Raoul-Rochette Désiré 1831) et fait le compte rendu de la publication par Abel Blouet des travaux archéologiques de l’expédition de Morée (Raoul-Rochette Désiré 1850-1851).
68 Grange Daniel J. 2000, p. 56, note 35.
69 Raoul-Rochette Désiré 1861.
70 Raoul-Rochette Désiré 1848.
71 La première lettre de Hase à Ross ne porte en fait de date que : « Donnerstag, 6. Juli », mais son contenu permet de déterminer qu’elle est écrite pendant le séjour de Hase à Athènes, soit en 1837. Hase Karl Benedikt 1839-1850.
72 La première lettre de Ross est datée « Athen, 13/1 April 1835 ». Ross Ludwig 1835-1854.
73 A la 3e page de la lettre : « Je serai bien aise de reprendre avec vous, Monsieur, une correspondance qui pourrait m’être si utile, et que je tâcherai à mon tour de vous rendre agréable. ». Raoul-Rochette Désiré 1839-1854. Le contact a dû s’établir peu de temps après la réception par D. Raoul-Rochette de la lettre de Leo von Klenze de septembre 1834, voir note 35.
74 Hase Karl Benedikt 1839-1850, lettre no 2 du 30 novembre 1839. Ross Ludwig 1840-1852, Ross Ludwig 1841a.
75 De nombreuses lettres de Hase et de Ross évoquent le séjour athénien du premier et le milieu allemand et grec qu’ils ont fréquenté ensemble. Sur le séjour de Hase, voir Maufroy Sandrine 2005, p. 115 ; sur celui de D. Raoul-Rochette : Gran-Aymerich Ève, Ungern-Sternberg Jürgen von 2012.
76 Voir la lettre de A. Rizo Rangabé à Hase où il sollicite son soutien de philhellène et de savant envers la société archéologique d’Athènes nouvellement créée et dont il est le secrétaire. Maufroy Sandrine 2005, p. 115. Pour les relations de D. Raoul-Rochette avec K. Pittakis, Raoul-Rochette Désiré 1839-1854, lettre 7 du 7 avril 1844, p. 2 et 3.
77 Il est envoyé en Grèce alors que Guizot est chargé au gouvernement du département de l’Instruction publique (1832-837). Voir Hase Alexander von 1994, p. 69.
78 Il est reçu à deux reprises par le roi.
79 Voir Prölss Erich Robert et Bertsch Daniel 2005. A. Prokesch von Osten est ambassadeur auprès du roi Othon de 1834 à 1849. L. Ross en est l’ami proche et Hase comme Raoul-Rochette entretiennent avec lui une correspondance assez suivie, après l’avoir rencontré à Athènes.
80 Voir note 21.
81 Gran-Aymerich Ève, Ungern-Sternberg Jürgen von 2012, p. 114, note 59. Voir aussi Perrot Georges 1906, p. 676.
82 Bibliothèque-médiathèque de Nancy 2013.
83 Raoul-Rochette Désiré 1839-1854, lettre no 1, Paris, le 27 octobre 1839 : « J’ai bien regretté dans le temps votre absence d’Athènes, qui m’a privé de l’avantage de vous connaître personnellement et qui m’a rendu bien moins profitable le séjour que j’ai fait moi-même dans cette ville, où votre expérience et vos lumières m’auraient été d’un si grand secours ».
84 Voir note 29.
85 Raoul-Rochette Désiré 1838, p. 334.
86 Dans sa lettre au ministre de l’Instruction publique, datée d’Athènes, le 27 mai 1838, il écrit : « C’est là aussi une entreprise que je me suis permis de recommander au roi Othon, qui se propose de fouiller à Delphes et qui ne trouverait certainement pas moins à Délos », Raoul-Rochette Désiré 1838, p. 330.
87 Voir à ce sujet, Klinkhammer Lutz 2006, Gran-Aymerich Ève 2007.
88 17 blocs.
89 Raoul-Rochette Désiré 1838b.
90 Les relations de la Grèce avec l’Orient qui leur inspirent une opposition commune aux émules de Niebuhr (« l’école exclusivement hellénique »), la promotion de l’« archéologie comparée », ou encore les recherches qu’ils mènent conjointement sur la topographie d’Athènes…
91 Raoul-Rochette Désiré 1839-1854. Lettre du 22 février 1841. Voir note 37.
92 Ibid. Lettre du 7 avril 1844.
93 Lettre du 4 octobre 1844. Voir Gran-Aymerich Ève 2011.
94 Ainsi que l’attestent Raoul-Rochette Désiré 1853, Ross Ludwig 1841b, Ross Ludwig 1850b.
95 L. Ross était absent d’Athènes au moment de la mission de Raoul-Rochette.
96 Ross Ludwig 1835-1854. Lettre du 19 septembre 1845.
97 Lettres du 8 novembre 1845 et du 18 janvier 1846.
98 Raoul-Rochette Désiré 1839-1854. Lettres « Berlin, 23 mai 1846 », et « Weimar, 2 juin 1846 », où Raoul-Rochette évoque la rencontre de Halle : « cette journée marquera parmi les plus précieuses de ma vie, à cause des connaissances que j’y ai faites, grâce à vous, d’hommes si justement célèbres. ».
99 Raoul-Rochette Désiré 1838b, p. 186.
100 Ibid., p. 188. Il ajoute : « Voilà ce qu’une pensée allemande a coûté d’un seul coup à la science, à la Grèce, à l’Europe » (p. 189), mais devant l’Acropole rendu à sa splendeur primitive, il s’écrie : « Voilà ce qu’a produit l’affranchissement de la Grèce, et ce qu’a exécuté le prince qui la gouverne ; et moi, je me suis prosterné sur ces marbres antiques, rendus à la liberté, comme la Grèce elle-même, j’ai tout oublié, tout pardonné de ce que j’ai vu dans la moderne Athènes » (p. 191).
101 Theis Laurent 2008.
102 Voir sa notice dans Gran-Aymerich Ève 2007, p. 934-936.
103 Theis Laurent 2008, p. 146-148. C. Lenormant est présent dans la correspondance de L. Ross, par une lettre du 28. 08. 1844.
104 Historien spécialiste de la littérature du Moyen Âge, professeur au Collège de France et membre des académies française (1848) et des inscriptions et belles lettres (1842), il fait le récit de cette mission et du long voyage en Orient qu’elle a permis.
105 Voir sa notice dans Gran-Aymerich Ève 2007, p. 1252-1254. Le dossier de la correspondance de L. Ross contient quatre lettres de J. de Witte, datées entre le 31. 01. 1842 et le 11. 05. 1846.
106 Voir la lettre no 5 de Hase, « Paris, den 31. Juli 1841 », où il présente les membres de la mission.
107 Ross Ludwig 1835-1854, lettre no 4, « Athen, 14 Julius 1841 », alors que l’arrivée de Lenormant à Athènes est imminente. Fervent philhellène, T. Piscatory s’est rendu en Grèce en 1825 pour soutenir la cause de l’indépendance. Il a rencontré alors Ioannis Kolettis (1773-1847), futur ambassadeur de Grèce auprès de Louis-Philippe (1835-1844), puis chef du gouvernement grec (1844-1847). Sa mission de 1841 amorce sa carrière diplomatique et consiste à développer l’influence française et à identifier les personnalités susceptibles d’être soutenues. T. Piscatory sera nommé ministre plénipotentiaire de France auprès du roi de Grèce en avril 1843. Il est en relation épistolaire avec L. Ross entre 1846 et 1849 (8 lettres), après le retour de celui-ci à Halle.
108 Hase Karl Benedikt 1839-1850, lettre no 4, « Paris, den 16. Juni 1841 », et encore dans la lettre suivante « Paris, den 31. Juli 1841 » : « Lenormant (befreundet mit unserem jezt (sic) allmächtigen Minister Guizot ».
109 Ross Ludwig 1835-1854, lettre no 3, « Athen den 8. Dezember 1840 ».
110 Hase Karl Benedikt 1839-1850, lettre no 3, « Paris, den 29 März 1841 » et lettre no 4, « Paris, den 16. Juni 1841 ».
111 Il est à cette époque maître de conférences de langue et littérature grecques à l’École normale supérieure et concourt par son enseignement à fonder une école française d’épigraphie grecque. C’est lui qui en 1843 conçoit le projet d’un corpus des inscriptions latines auquel L. Ross offrira son concours. Il a été élu membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres en 1838. Hase le recommande très chaleureusement à L. Ross dans sa lettre no 6, « Paris, den 3. Januar 1843 ». Quelques lettres de Lebas à Hase sont conservées dans le fonds de ce dernier à Weimar. Voir Gran-Aymerich Ève 2007, p. 929-930 et Gran-Aymerich Ève 2011.
112 Voir la note 107.
113 Voir Radet Georges 1901, Basch Sophie 1995, Étienne Roland (éd.) 2000, Gran-Aymerich Ève 2007, Valenti Catherine 2006.
114 Alexandre Charles 1846.
115 Gran-Aymerich Ève 2000, p. 65-67.
116 Radet Georges 1898.
117 Grange Daniel J. 2000, p. 56 note 35.
118 Raoul-Rochette est rapporteur des travaux de la commission chargée de la réforme : Raoul-Rochette Désiré 1861.
119 Il est à Athènes depuis 1849. Voir sa notice dans Gran-Aymerich Ève 2007, p. 601.
120 Raoul-Rochette Désiré 1839-1854, lettre no 27 « Paris, 29 janvier 1852 » : « il faudrait entreprendre d’y fouiller dans cette partie de l’Athènes moderne, qui étant couverte de masures abandonnées, se prêterait encore aujourd’hui à une opération de ce genre ; et ce serait là le but d’une mission que je voudrais faire confier par notre gouvernement à quelque architecte intelligent. »
121 Raoul-Rochette l’en remercie dans sa lettre du 12 mai 1851.
122 Fin de sa lettre à Ross du 29 janvier 1852.
123 Voir Marchand Suzanne 1996 p. 77-78, Gran-Aymerich Ève 2007, p. 730-731.
124 Borbein Adolf 2000, p. 15-24. L’auteur souligne d’entrée de jeu la fondation de l’EFA six années auparavant, suggérant ainsi une relation entre cet événement et le programme présenté par Curtius.
125 Il est en relation amicale et épistolaire avec K. B. Hase et D. Raoul-Rochette. Il fait partie des membres de l’Akademie der Wissenschaften de Berlin qui ont soutenu la candidature de L. Ross à la chaire de Halle. Voir Savoy Bénédicte et Blankenstein David (dir.) 2014.
126 Il y avait accueilli et accompagné K. O. Müller qui devait mourir au cours de ce voyage.
127 Ross Ludwig 1853.
128 Sur cette perception allemande de la Grèce antique, voir Bruhns Hinnerk 2005.
129 Il suggère que le gouvernement grec confie la direction des travaux à A. Rizo Rangabé, son successeur à l’université d’Athènes.
130 Voir Klinkhammer Lutz 2006.
131 Gran-aymerich Ève 2001.
132 Il s’agit de la mission de Léon Heuzey (1831-1922) en Macédoine (1858) et de celle de Georges Perrot (1832-1914) en Asie Mineure et en Anatolie (1861).
133 Perrot Georges 1865.
134 Gran-Aymerich Ève 2013.
Auteur
Consacre ses recherches à l’histoire de l’archéologie méditerranéenne française dans son contexte international. Elle s’est attachée à rendre compte de l’élaboration et de l’organisation des sciences de l’Antiquité au cours des xixe et xxe siècles, tout en mettant l’accent sur l’étude des transferts à l’œuvre entre les milieux scientifiques européens. Ses travaux ont particulièrement porté sur les fonds de correspondances entre savants français et allemands et sur les archives institutionnelles. La correspondance de K.B. Hase et de D. Raoul-Rochette avec leurs collègues d’outre-Rhin a fait l’objet d’une édition commentée, réalisée en collaboration avec Jürgen von Ungern-Sternberg, professeur à l’université de Bâle, que complète la présente analyse des lettres échangées avec L. Ross. Elle a publié notamment Les Chercheurs de passé 1798/1945. Aux sources de l’archéologie (Paris, CNRS Éditions) ; « Theodor Mommsen et ses correspondants français : la “fabrique” internationale de la science », Journal des savants, 1. 2008, p. 176-229 ; « Épigraphie française et allemande au Maghreb. Entre collaboration et rivalité (1830-1914) », Mitteilungen des Deutschen Archäologischen Instituts. Römische Abteilung, Band 117 (2011), p. 567-600.
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Les marranismes
De la religiosité cachée à la société ouverte
Jacques Ehrenfreund et Jean-Philippe Schreiber (dir.)
2014
Théories intercontinentales
Voyages du comparatisme postcolonial
Pascale Rabault-Feuerhahn (dir.)
2014
Accompagner
Trente ans de soins palliatifs en France
Michèle-H. Salamagne et Patrick Thominet (dir.)
2015
Aux heures suisses de l'école républicaine
Un siècle de transferts culturels et de déclinaisons pédagogiques dans l'espace franco-romand
Alexandre Fontaine
2015
Nikolaus Pevsner, arpenteur des arts
Des origines allemandes de l’histoire de l’art britannique
Émilie Oléron Evans
2015
Le Vietnam
Une histoire de transferts culturels
Hoai Huong Aubert-Nguyen et Michel Espagne (dir.)
2015
Les intraduisibles du patrimoine en Afrique subsaharienne
Danièle Wozny et Barbara Cassin (dir.)
2014
Le cinéma près de la vie
Prises de vue sociologiques sur le spectateur du xxie siècle
Emmanuel Ethis
2015
L'hellénisme de Wilhelm Von Humboldt et ses prolongements européens
Sandrine Maufroy et Michel Espagne (dir.)
2016