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    Plan détaillé Texte intégral Sites paléolithiques de l’Altaï Les espèces humaines fossiles de l’Altaï Hybridations, échanges, transferts La préhistoire de l’Altaï et l’émergence d’Homo sapiens Notes de bas de page Auteur

    La Sibérie comme champ de transferts culturels

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    Table des matières

    1. Hommes fossiles de l’Altaï

    Échanges génétiques et transferts culturels au Paléolithique1

    Claudine Cohen

    p. 9-24

    Texte intégral Sites paléolithiques de l’Altaï Les espèces humaines fossiles de l’Altaï Les Néandertaliens L’invention des Dénisoviens Hybridations, échanges, transferts La préhistoire de l’Altaï et l’émergence d’Homo sapiens Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    1Longtemps, l’étude de la préhistoire humaine fut centrée sur l’Europe occidentale : c’est d’abord en France, à partir du milieu du xixe siècle, que la paléoanthropologie et l’archéologie préhistorique se sont formées comme sciences de la préhistoire de l’Homme et de ses cultures. Les recherches menées dans la basse vallée de la Somme apportèrent les preuves de l’existence de l’Homme fossile2, et conduisirent à distinguer, dans l’immensité des temps préhistoriques, le Paléolithique, âge des industries de pierre taillée et des grands chasseurs-cueilleurs, et le Néolithique, âge de la pierre polie, des débuts de la sédentarité, de l’agriculture et de l’élevage3. C’est essentiellement dans le Nord et le Sud-Ouest de la France que furent mis au jour les sites éponymes qui constituent aujourd’hui la base de la chronologie de la préhistoire mondiale. Dans les décennies qui suivirent, d’autres sites découverts en Allemagne, en Belgique, en Angleterre, en Espagne livrèrent des vestiges d’hommes fossiles et de leurs cultures. L’évolution humaine est alors envisagée comme un devenir graduel, qui voit se succéder dans nos régions les Néandertaliens, artisans des cultures moustériennes, et les Homo sapiens, porteurs des cultures du Paléolithique supérieur (Gravettien, Solutréen, Magdalénien). Au tournant du xxe siècle, de nouveaux fossiles, les Pithécanthropes de Java et les Sinanthropes de Chine, livrent l’image d’une humanité bien plus ancienne, datée du Paléolithique inférieur. À partir des années 1950, l’épicentre des recherches se déplace en Afrique, creusant l’histoire de la famille humaine de plusieurs millions d’années et mettant au jour une multitude de formes archaïques, cousines ou ancestrales de l’humanité actuelle4 : l’Afrique s’impose alors comme le berceau de l’humanité ; elle est aujourd’hui considérée comme le lieu d’émergence de populations appartenant à différentes espèces successives du genre Homo (Homo erectus, Homo sapiens) et le point de départ de leurs migrations vers les régions eurasiatiques.

    2Au cours du dernier demi-siècle, les recherches de terrain et de laboratoire ont tenté d’éclairer une histoire devenue fort complexe, de comprendre les modes d’existence de plusieurs formes humaines, leurs interactions et leurs échanges biologiques et culturels. La période de la transition du Paléolithique moyen au Paléolithique supérieur, au cours de laquelle les Néandertaliens disparaissent et l’Homme moderne s’impose dans tout l’ancien monde, se trouve au centre des interrogations scientifiques contemporaines.

    3Les recherches menées depuis plusieurs décennies dans l’Altaï sibérien ont contribué à nourrir ces questionnements. Elles apportent des éléments neufs pour comprendre les adaptations des Homininés durant le Pléistocène en Eurasie, et pour tenter de démêler l’écheveau des parentés et des itinéraires des différentes populations humaines sur le vieux continent. À côté de la paléoanthropologie, étude des vestiges osseux des Hommes fossiles, et de l’archéologie préhistorique, approche de leurs cultures matérielles, la biologie moléculaire et la génétique des populations offrent désormais de nouvelles ressources pour construire des phylogénies sur la base d’un repérage plus fin des filiations et des parentés, tenter de délimiter les espèces fossiles et comprendre leurs interactions. Les études conjointes d’archéologie préhistorique, de paléoanthropologie et de paléogénétique ont conduit à déceler dans ces régions de l’Altaï la présence de plusieurs formes humaines dont certaines étaient jusque là inconnues, obligeant les chercheurs à reconsidérer la diversité des humains existant à ces périodes, leurs possibles hybridations, et leurs échanges culturels.

    Sites paléolithiques de l’Altaï

    4L’Altaï est en Russie une des régions les plus riches en vestiges préhistoriques5. Des assemblages d’industries du Paléolithique inférieur connus dans des régions proches d’Asie centrale suggèrent que le peuplement initial de la Sibérie a pu avoir lieu il y a 800000 ans, peut-être même plus tôt : dans l’Altaï, le site de Karama, situé le long de la rivière Anouï, a livré des outils frustes, « galets aménagés » à partir de grands fragments de roches volcaniques locales6, qui paraissent témoigner d’une très ancienne vague migratoire venue d’Afrique. Cependant, les preuves de la présence humaine en Sibérie à ces époques restent dispersées, et les données sont encore insuffisantes pour reconstituer la colonisation humaine initiale de cette région.

    5Entre -300000 et -30000 ans, on trouve dans l’Altaï les preuves d’une occupation humaine continue que traduisent les vestiges d’industries lithiques, de foyers, de restes osseux d’animaux consommés, et des restes humains. Les recherches intensives menées depuis les années 1970 dans ces régions ont en effet permis de mettre au jour une dizaine de sites importants du Paléolithique moyen et du Paléolithique supérieur : parmi ces sites, plusieurs présentent une succession de nombreux niveaux d’occupation, telles que les grottes Denisova, Okladnikov, Kara Bom et le site de plein air d’Oust-Karakol 1.

    6De même que l’Europe, la Sibérie du Sud a connu d’importantes variations climatiques au cours du Pléistocène, des alternances de réchauffement et de glaciation. Les études de paléontologie, de paléobotanique, de palynologie ont apporté une vision plus précise des transformations des paysages, des flores et des faunes7. Cependant, les régions du Nord-Ouest de l’Altaï, à l’écart des glaciers de haute montagne, semblent avoir bénéficié de conditions environnementales relativement stables et favorables au séjour des hommes8.

    Fig. 1. Entrée actuelle de la grotte Denisova. Située à proximité du village de Tcherno Anouï, à environ 150 km au sud de Barnaoul, la grotte surplombe de 28 mètres la vallée de la rivière Anouï, qui coule en contrebas.

    Image

    7Au Pléistocène moyen et supérieur, les Homininés trouvèrent en effet refuge dans des grottes à des altitudes parfois assez élevées : plus de 1000 m pour le site de Kara-Bom, situé dans une dépression entourée de montagnes de 2300 mètres ; 700 m pour la grotte Denisova et le site de plein air d’Oust Karakol dans la partie nord-est de l’Altaï, et 300 m d’altitude pour la grotte Okadnikov. Parmi les sites explorés dans cette région, la grotte Denisova est le plus vaste et le plus remarquable ensemble. Connue de longue date, elle tient son nom de l’ermite Denis, qui y séjourna au xviiie siècle. Elle est située dans la chaîne Bachelasky à l’Ouest de l’Altaï, près du village de Tcherno Anouï, à environ 150 km au sud de Barnaoul. Elle se trouve aujourd’hui à une altitude de 670 m au dessus du niveau de la mer, et surplombe de 28 m la vallée, orientée nord-sud, de la rivière Anouï qui coule en contrebas. À partir du Paléolithique moyen, cette vallée, épargnée par les glaciers, fut le refuge de chasseurs-cueilleurs. Plusieurs autres sites paléolithiques de plein air sont connus le long de cette vallée, tels que Anouï 2 et Karakol.

    8La grotte Denisova offre une importante succession de niveaux paléolithiques, du Paléolithique moyen ancien au Paléolithique supérieur : l’occupation humaine est représentée dans sa stratigraphie depuis 282000 ans, sur 22 niveaux, parmi lesquels les préhistoriens russes distinguent quatre phases principales d’occupation humaine9 : au plus bas de la série stratigraphique, des cultures du Paléolithique moyen ancien (couches 22 et 21) ; puis des assemblages moustériens du Paléolithique moyen (couches 20 à 12) auxquels succède une culture dite du « Paléolithique supérieur initial » (niveau 11) caractérisée comme un mélange entre des industries lithiques moustériennes et des industries plus avancées sur pierre et sur os, associées à des objets de parure et des objets symboliques ; enfin des industries du Paléolithique supérieur proprement dites (couche 9). La succession de ces niveaux révèle la présence, et peut-être la contemporanéité en ces lieux, de plusieurs formes distinctes appartenant à la famille humaine.

    Les espèces humaines fossiles de l’Altaï

    Les Néandertaliens

    9Les Néandertaliens, ces Homininés éteints à la carrure trapue et massive, au front bas, à la face fuyant en museau, au crâne dont la capacité cérébrale est sensiblement identique à la nôtre, ont vécu dans l’Europe couverte de glaciers, en un temps assez récent pour côtoyer notre espèce en différents lieux de l’Europe occidentale et au Moyen-Orient10. Ils apparaissent il y a quelque 200000 ans à l’extrémité nord-ouest de l’Eurasie, succédant aux Homo heidelbergensis connus dans la péninsule ibérique et dans le Sud de l’Europe occidentale, et à des formes « pré-néandertaliennes » connues entre -400000 et -200000 dans ces régions, et s’éteignent il y a moins de 30000 ans. On les trouve en Europe de l’Ouest, de l’Est et du Sud, en France, en Allemagne et en Grèce, en Croatie, au Proche-Orient, et plus à l’est encore dans le Caucase11. Jusqu’il y a peu, le site néandertalien le plus oriental connu était celui de Teshik Tash en Ouzbékistan — mais la découverte dans l’Altaï d’industries et de vestiges osseux néandertaliens ajoute plusieurs milliers de kilomètres à la pénétration de ces Homininés en Asie.

    10Au nord-ouest de l’Altaï plusieurs sites sont en effet caractérisés par une importante superposition de niveaux du Paléolithique moyen, témoignant de la longue présence des Néandertaliens dans ces régions : la grotte Okladnikov, située dans la chaîne de montagnes basses de l’Altaï, dans le bassin de la rivière Anouï, à 14 m au dessus de la rivière, qui comprend une cavité et un réseau de plusieurs galeries et couloirs, et la grotte Chagyrskaya, située à moyenne altitude, qui domine de 25 mètres la vallée de la rivière Charysh. La stratigraphie des deux grottes, toutes deux orientées au sud, et identifiées comme des camps de chasse moustériens, se développe sur plusieurs niveaux, caractérisés par des industries homogènes et sans rupture de continuité : il s’agit d’un outillage sur éclats et sur lames résultant d’un « débitage radial avec une composante réduite de technologies parallèles et levallois12 » qui paraît constituer une forme régionale particulière du Paléolithique moyen, baptisée par les chercheurs « industrie de Sibiryashikha13 ». La présence néandertalienne est attestée par les vestiges osseux exhumés dans la grotte Okladnikova, morphologiquement identifiés par les paléoanthropologues, cette identification étant confirmée par l’étude de l’ADN extrait des os fossiles.

    11Un fragment osseux de phalange de pied humain fut découvert en 2010 dans la couche 11 de la grotte Denisova, datée de -50000 ans. Cet os conservé dans le permafrost était un objet de choix pour l’étude de l’ADN ancien. L’équipe de l’institut Max Planck d’anthropologie évolutive de Leipzig, spécialisée depuis les années 1990 dans la mise au point de méthodes permettant l’étude de l’ADN fossile, a pu clairement identifier, à partir de l’examen de l’ADN mitochondrial et nucléaire de ce fragment osseux, son appartenance à l’espèce Homo neandertalensis14. La datation tardive de ce vestige par rapport aux autres Néandertaliens de l’Altaï fait penser qu’il pourrait représenter « une population relativement réduite de Néandertaliens » qui aurait migré vers l’Altaï au moment de « l’apparition d’hommes anatomiquement modernes dans le Caucase ou dans la partie occidentale de l’Asie centrale15. »

    L’invention des Dénisoviens

    12En juillet 2008, un jeune archéologue, Alexander Tsybankov, exhuma dans ce même niveau (couche 11), à proximité de l’entrée de la grotte, un minuscule morceau d’os, que les chercheurs identifièrent comme l’extrémité distale d’une phalange humaine incomplètement ossifiée, appartenant donc à un individu juvénile, mais dont l’attribution précise (néandertalienne ou sapiens) était impossible à décider. Les chercheurs russes confièrent également ce fragment à l’institut Max Planck de Leipzig afin de déterminer la nature exacte du fossile.

    13L’ADN de ce fragment se trouvait lui aussi remarquablement conservé. L’ADN mitochondrial, puis l’ADN nucléaire purent être séquencés et répliqués par la technique d’amplification génique de PCR (réaction de polymérisation en chaîne)16. Les conclusions furent inattendues, voire inouïes : selon la première étude, publiée dans Nature en avril 2010, et portant sur l’ADN mitochondrial17, ce petit os avait appartenu à un Homininé qui n’était directement apparenté ni aux Néandertaliens ni aux Homo sapiens, et dont les caractéristiques moléculaires étaient inconnues des généticiens. Une molaire, une très grosse M3 inférieure aux racines fortement écartées d’allure très primitive — qui avait été découverte en 2000 dans le niveau 11.1, à peu près contemporain de celui de la phalange —, confirmait la présence à Denisova d’un Homininé jusque là inconnu.

    14L’étude génétique du fragment osseux montrait qu’il s’agissait d’un individu de sexe féminin âgé de cinq à huit ans, à la peau mate, aux cheveux bruns et aux yeux marron. La comparaison du génome avec celui des hommes modernes montrait notamment une différence de huit gènes caractérisant le fonctionnement et le développement du cerveau, quatre en rapport avec la peau, et six avec les yeux. On parla dès lors d’une nouvelle forme d’Homininés, les « Dénisoviens », qui auraient vécu il y a un peu plus de 50000 ans, selon les datations stratigraphiques (72000 ans, selon l’horloge moléculaire18) et auraient donc été contemporains de la dernière vague d’arrivée des Néandertaliens dans ces régions.

    15Cette construction scientifique est un épisode fascinant de l’histoire des sciences du vivant : tout se passe comme si désormais une forme biologique pouvait être identifiée, voire définie, par une étude de laboratoire portant sur ses caractéristiques moléculaires. Celles-ci permettraient, mieux que la trouvaille d’un fossile entier (ou en son absence), de connaître l’origine et l’histoire d’une forme vivante, ses relations phylogénétiques avec les autres Homininés, ses caractéristiques non seulement physiques (couleur des yeux, des cheveux, etc.) mais aussi mentales. Dans la rivalité plus ou moins latente qui oppose depuis près d’un demi-siècle naturalistes et biologistes moléculaires, une telle opération marque le triomphe des sciences high tech sur les méthodes traditionnelles. Avec l’invention des Dénisoviens (en entendant ici le terme d’invention au triple sens d’une découverte, d’une construction mentale, et d’une fiction), la paléontologie moléculaire a franchi un nouveau pas, depuis longtemps espéré : la possibilité de faire resurgir de toutes pièces ou presque une forme jusque là inconnue.

    16Cependant, l’étude n’était pas exempte d’hésitations et d’incertitudes. Les procédures expérimentales ayant mené à l’identification des Dénisoviens recelaient quelques obscurités. Étant donnée l’application de la technique d’amplification génique de PCR à des fragments d’ADN de très petite taille, la contamination des vestiges par des ADN exogènes est possible, voire probable. La sensibilité du PCR s’exerce en effet non seulement sur les molécules propres aux tissus anciens, mais aussi sur les molécules exogènes, telles que les bactéries, ou celles provenant des individus qui les ont approchés (collecteurs ou expérimentateurs par exemple) — ce qui rend problématique l’analyse des spécimens anciens, entraînant des risques accrus de contamination. D’autre part, les conclusions des différentes expériences étaient curieusement contradictoires : la première étude, portant sur l’ADN mitochondrial, concluait que les Dénisoviens s’étaient séparés de la lignée ancestrale des sapiens/Néandertaliens il y a plus d’un million d’années. Cette conclusion faisait de l’Homininé de Denisova une sorte d’erectus archaïque, dont la persistance dans ce coin de Sibérie restait énigmatique. Quelques mois plus tard, en décembre 2010, une nouvelle publication portant cette fois sur l’ADN nucléaire19 indiquait des résultats tout différents : le rameau dénisovien s’était séparé des Néandertaliens il y a moins de 400 000 ans (donc postérieurement à la séparation sapiens/ Néandertal), il représenterait donc une lignée cousine, essentiellement asiatique, des Néandertaliens.

    17Les Dénisoviens sont-ils une population, une espèce, une sous-espèce ? Les biologistes de Leipzig s’étaient dans un premier temps contentés de baptiser le fossile du nom du lieu de sa découverte, sans préjuger de son niveau taxinomique. Deux ou trois individus trouvés sur un seul site ne font pas une espèce, ni même une population… Cependant, certains scientifiques n’hésitent pas à parler d’« Homo denisovensis » ou « Homo altaiensis ». Pour eux, les Dénisoviens pourraient bien être une espèce à part entière, représentée par des fossiles déjà connus, provenant de l’Asie du Sud-Est : certains « sapiens archaïques » de Chine pourraient être des Dénisoviens qui s’ignorent. L’hypothèse a été avancée à propos des fossiles chinois de Dali20 ou de Xujiayo21 ou encore de la mandibule de Penghu22 extraite d’un fond marin à proximité de Taiwan. Cependant, la nature de ces fossiles chinois ne renseigne guère sur cette parenté. Les Dénisoviens n’étant jusqu’ici identifiés que par leurs caractéristiques moléculaires, et leurs traits anatomiques étant pratiquement inconnus, seule l’étude du génome pourrait confirmer cette appartenance : aucun ADN n’ayant pu être extrait de ces fossiles chinois, l’hypothèse reste toute spéculative.

    Hybridations, échanges, transferts

    18Néandertaliens, Dénisoviens et sapiens étaient donc présents dans l’Altaï, et ces trois formes humaines ont occupé la grotte Denisova. La question reste de savoir si leur présence en ce lieu fut contemporaine ou successive : quelles preuves pouvons-nous avoir de la rencontre entre ces différentes populations, de leurs hybridations, des échanges, voire des transferts culturels qui purent avoir lieu entre elles ?

    19La présence conjointe de leurs restes fossiles dans les mêmes couches et les traces d’hybridation indiquées par les comparaisons de leurs génomes font penser que Néandertaliens et Dénisoviens ont cohabité dans ces régions, à une (ou plusieurs) époques qui restent mal définies. En effet, la couche 11 de la grotte Denisova est datée de -50000, tandis que les datations moléculaires du fragment osseux de Dénisovien donnent un âge de 72000 ans, et des âges beaucoup plus anciens, autour de 120000 ans, pour les dents et les autres fragments.

    20D’autre part, des hybridations auraient également eu lien entre Dénisoviens et sapiens. Les molécularistes ont trouvé des traces du génome dénisovien, à hauteur de 6 %, ce qui est considérable, chez les ancêtres des habitants actuels de Mélanésie, de la Papouasie à l’Australie, ce qui indique une grande expansion de ces Homininés vers le Sud-Est de l’Asie. Plus étonnant encore, des parentés génétiques avec les Dénisoviens auraient été également décelées dans l’analyse de restes fossiles pré-néandertaliens à la Sima de Los Huesos en Espagne23 : pour expliquer la parenté de cette forme sibérienne avec ces fossiles néandertaliens espagnols vieux de 400000 ans, faut-il invoquer d’immenses migrations — dont aucune trace n’est connue — ou bien faire l’hypothèse que ces formes retiennent toutes deux certains traits archaïques qui ont été éliminés du génome des Néandertaliens plus tardifs et des sapiens24 ?

    21À la fin du Paléolithique moyen, les rencontres entre différentes formes humaines semblent avoir donné lieu à des échanges culturels complexes. On sait qu’au Proche-Orient, il y a quelque 90000 ans, Néandertaliens et sapiens ont partagé les mêmes cultures « moustériennes ». Dans de nombreux sites de la fin du Paléolithique moyen, des contrées occidentales de l’Europe jusqu’à la plaine russe et aux confins de l’Asie, les composantes culturelles locales se sont mêlées à des traits nouveaux. Les assemblages d’industries tels que le Châtelperronien d’Europe occidentale, l’Uluzzien du pourtour méditerranée, d’Italie et de Grèce, le Szélétien, le Bohunicien d’Europe centrale, le Streletskien de Russie, ont fait l’objet d’âpres débats. Ils ont été tantôt attribués aux sapiens, tantôt aux Néandertaliens seuls, ou bien à leurs échanges. Ils pourraient révéler des formes d’apprentissage réciproque, d’« acculturation25 », de « diffusion d’idées d’un groupe à l’autre » sans réel contact26, voire une simple convergence… « Chaque partie de l’Europe connut diverses réactions parfois d’une extrême complexité, mais toutes ont finalement adopté les modes de vie nouveaux, en articulant leur propre destin sur l’art, la religion et le rapport à l’animal. Une nouvelle histoire des cultures paneuropéennes s’était mise en route » écrit Marcel Otte27 pour rendre compte de cette transition complexe entre Paléolithique moyen et supérieur en Europe.

    22L’Altaï apporte des témoignages originaux de semblables interactions culturelles en Asie. Les sites de l’Altaï ont livré, on l’a vu, de nombreux objets manufacturés de pierre et d’os. La couche 11 — celle où furent exhumés les fragments d’os dénisovien et néandertalien — contenait une série de vestiges associant des objets caractéristiques de l’époque moustérienne et d’autres ressemblant aux vestiges du Paléolithique supérieur occidental. Des outils fins de silex sur débitage de lame, des instruments en os, rappellent fortement les cultures des Hommes modernes. On y trouve une aiguille à chas de 7,5 cm, la plus ancienne connue, témoignant de techniques de fabrication sophistiquées et de pratiques de couture élaborées, et de nombreux éléments de parure : pendentifs en dents de cerf, perles taillées dans l’os, ou dans des coquilles d’œuf… On y a découvert aussi un fragment de bracelet en chloridolite verte, remarquablement poli, et plusieurs anneaux de marbre et d’ivoire28. Ces objets datés par les préhistoriens russes du « Paléolithique supérieur initial » évoquent les cultures propres à Homo sapiens, dont la présence est avérée dans les couches sus-jacentes. Seraient-ils les œuvres des mystérieux Dénisoviens29 ? Ou de leur rencontre avec des sapiens déjà présents dans cette région à la fin du Paléolithique moyen ? Pour le paléontologue anglais Chris Stringer30 il s’agit simplement d’une industrie caractéristique des cultures sapiens du Paléolithique supérieur. Selon lui, la couche 11 de Denisova est un véritable « palimpseste » dont la stratigraphie indique par endroits l’effondrement et la pénétration de couches sus-jacentes : des éléments provenant des niveaux supérieurs se seraient mêlés aux strates plus anciennes. Dans cette interprétation, les sapiens auraient simplement remplacé les formes d’Homininés existant localement au Paléolithique supérieur.

    23Mais d’autres hypothèses sont avancées. Les préhistoriens russes qui travaillent dans ces régions depuis des décennies plaident pour la continuité d’un développement local : ils défendent « à la fois la continuité du développement des traditions paléolithiques durant au moins 280000 ans et l’émergence de traditions culturelles du Paléolithique supérieur à partir d’un substrat Paléolithique moyen local. Cela implique une continuité non seulement culturelle mais aussi génétique chez les populations préhistoriques de l’Altaï, et indique également que Néandertaliens et Dénisoviens sont tous deux les auteurs de traditions du Paléolithique moyen. Les Dénisoviens, cependant, semblent former une population localisée31 ». Une vague de sapiens arrivés à la fin du Paléolithique moyen aurait rencontré ces populations locales et se serait mélangée à elles. Ultérieurement, il y a peut-être 30000 ans, de nouveaux groupes sapiens auraient peuplé la région, y introduisant les cultures typiques du Paléolithique supérieur, et se mêlant aux populations déjà présentes en ces lieux.

    24Le modèle dit « multirégionaliste »32 de l’origine d’Homo sapiens est sous-jacent à cette proposition. Pour les préhistoriens russes Anatoli Derevianko et Mikhail Shunkov, les Homo sapiens du Paléolithique supérieur furent constitués d’arrivants nouveaux mêlés à des variétés humaines présentes localement, qui se sont développées sur place. Ainsi les cultures dénisoviennes traduiraient-elles un développement local continu depuis les origines archaïques, auquel se mêlent, à différentes époques, des éléments néandertaliens et sapiens. « Les données provenant des sites stratifiés montrent clairement la continuité entre les traditions technologiques du Paléolithique moyen et du Paléolithique supérieur. Les industries du début du Paléolithique moyen se sont développées à partir du technocomplexe paléolithique moyen local33 », affirment encore les préhistoriens russes. La population « dénisovienne », qu’ils baptisent parfois Homo sapiens altaiensis, se serait développée localement, elle ne serait alors rien d’autre qu’une sous espèce (une race) d’Homo sapiens, espèce « polycentrique » et polytypique, intégrant non seulement la diversité génétique mais aussi la diversité des cultures présentes.

    ***

    La préhistoire de l’Altaï et l’émergence d’Homo sapiens

    25La région de l’Altaï offre ainsi un ensemble d’éléments riches, complexes et passionnants pour aborder à nouveaux frais la préhistoire de l’Homme, et notamment éclairer la période cruciale qu’est la transition du Paléolithique moyen et supérieur.

    26Multiples furent, depuis leur arrivée en Eurasie il y a 1,8 millions d’années34, les populations d’Homininés qui parcoururent les vastes étendues de ce continent au Paléolithique ancien et moyen. La grande extension des Néandertaliens dans le temps et l’espace, avec ses phases d’isolements géographiques au gré des migrations et des aléas de l’environnement (glaciations) laisse présumer que leur diversité génétique fut importante ; il est probable, d’autre part, que de nombreux échanges génétiques eurent lieu entre ces populations locales, Homo erectus ou Hommes de Neandertal, et les hommes de type moderne au cours de leurs migrations dans tout l’ancien monde. Les relations entre sapiens, Néandertaliens et autres espèces d’Homininés, sont donc beaucoup plus complexes que l’on avait généralement pensé jusqu’ici, tant au plan biologique qu’en ce qui concerne leurs échanges culturels.

    27À la lumière de multiples découvertes résultant de l’étude de l’ADN ancien, dont celles de Denisova, le modèle « monocentriste » dit de l’out of Africa35, dominant depuis les années 1980, doit être aujourd’hui revu et amendé. On a longtemps admis que notre espèce est d’origine récente et que, sortie d’Afrique il y a quelque 60000 ans, elle vint à se répandre en une fois dans tout l’ancien monde, remplaçant les différentes formes locales rencontrées sur sa route. Il semble aujourd’hui qu’il y ait eu plusieurs émergences de groupes sapiens hors d’Afrique depuis plus de 120000 ans ; que les espèces locales ne furent pas purement et simplement anéanties, remplacées par un Homme mieux doué et mieux armé ; et que les différentes formes du genre Homo se sont rencontrées, hybridées entre elles à de multiples reprises et à plusieurs époques et sur toute l’étendue du continent eurasiatique. « Il est probable qu’à la fin du Pléistocène, des échanges génétiques eurent lieu entre de nombreux groupes d’Homininés, et même entre la plupart. Il est vraisemblable que de nouveaux échanges seront détectés à mesure que des chercheurs pourront disposer de nouveaux génomes anciens bien conservés36.

    28Le riche « laboratoire » que constituent désormais les sites de l’Altaï met en œuvre une collaboration internationale dans le cadre de recherches qui mobilisent les ressources conjuguées de la paléontologie, de l’archéologie préhistorique et de la génétique. Dans l’Altaï, des équipes internationales tentent d’intégrer ces différentes approches, cherchant à trouver un langage commun et un terrain solide, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives pour la connaissance de toute la complexité de l’évolution humaine.

    29Au plan épistémologique, la préhistoire de l’Altaï apparaît donc comme un domaine privilégié, où se déploient les multiples implications du débat scientifique contemporain. Aujourd’hui dans l’Altaï se rencontrent différentes orientations de la recherche sur la préhistoire de l’Homme autour de découvertes majeures effectuées dans ces régions. Sans doute, nombre d’éléments demeurent énigmatiques, et la diversité de leurs interprétations tient non seulement aux sites étudiés, au matériel et aux méthodes, mais aussi aux attendus théoriques, voire idéologiques, qui sous-tendent les différents modèles rendant compte de cette époque reculée de notre histoire. Les enjeux de prestige et de pouvoir scientifique, d’une part, les enjeux nationalistes, de l’autre, ne sont pas absents de ces confrontations. On peut espérer cependant qu’il en ressortira une vision renouvelée, enrichie, de l’histoire paléolithique de la famille humaine et des débuts de notre humanité.

    Notes de bas de page

    1 Je remercie chaleureusement Michel Espagne et Katia Dmitrieva, qui m’ont donné l’opportunité de me rendre dans l’Altaï et de présenter mes travaux dans le cadre du passionnant colloque qu’ils ont organisé en juin 2017. Je tiens à dire toute ma reconnaissance à mon ami Vladislav Monastyrsky pour la générosité de son accueil et son hospitalité, et pour m’avoir conduite, en un inoubliable périple dans les montagnes de l’Altaï, jusqu’à la grotte Denisova. Je remercie enfin le professeur Michail Shunkov de m’avoir donné la possibilité de visiter cette grotte, et de m’avoir guidée dans cette exploration.

    2 Voir Claudine Cohen et Jean-Jacques Hublin, Boucher de Perthes, Les origines romantiques de la préhistoire, Paris, éd. Belin, 2017.

    3 Sur la définition du Paléolithique et du Néolithique, voir John Lubbock, Prehistoric Times, Londres, William & Norgate, 1865.

    4 Yves Coppens, Le Singe, l’Afrique et l’Homme, Paris, Fayard, 1980.

    5 A.P. Derevianko, A.V. Postnov, et al., « The Pleistocene peopling of Siberia : a review of environmental and behavioural aspects », in Bulletin of the Indo-Pacific Prehistory Association, 25, 2005, p. 57-68.

    6 M.V. Shunkov, « La région de l’Altaï dans la préhistoire asiatique », in Le Troisième homme, préhistoire de l’Altai, Musée national de Préhistoire des Eyzies, RMN, 2017, p. 19-20.

    7 M. Shunkov, « La vallée de l’Anouï au Pléistocène : un refuge », in Le troisième homme, op. cit., p. 32-39.

    8 M.V. Shunkov, ibid., p. 39.

    9 M.V. Shunkov, « La Grotte de Denisova, mémoire de la préhistoire de l’Altaï », in Le Troisième homme, op. cit., p. 45.

    10 B. Maureille et B. Vandermeersch (éd.), Les Néandertaliens, biologie et culture, Paris, éditions du CTHS, 2007.

    11 Voir Jean-Jacques Hublin et Bernard Seytre, Quand d’autres hommes peuplaient la Terre, Paris, Flammarion 2008.

    12 M.V. Shunkov, « La région de l’Altaï dans la préhistoire asiatique », in Le Troisième homme, op. cit., p. 24.

    13 Anatoly Derevianko et al. « The Sibiryashikha facies of the Middle Palaeolithic of the Altaï », Archaeology, Ethnography and Anthropology of Eurasia, 2013, 41-1, p. 89-103.

    14 K. Prüfer et al., « The complete genome sequence of a Neandertal from the Altaï Mountains », in Nature, 505, 2 jan 2014, p. 43-49.

    15 M.V. Shunkov, ibid., p. 25.

    16 Les techniques d’amplification génique de PCR, mises au point en 1987, permettent de copier en grand nombre (avec un facteur de multiplication de l’ordre du milliard) une séquence d’ADN ou d’ARN connue à partir d’une faible quantité d’acide nucléique : elles ont ouvert la voie à la possibilité d’extraire l’ADN de fossiles très anciens en amplifiant de petits fragments d’ADN dégradés ou modifiés ; voir M. A. Innis, et al. « DNA sequencing with Thermus aquaticus DNA polymerase and direct sequencing of polymerase chain reaction-amplified DNA ». PNAS 1988.

    17 Johannes Krause et al., « The complete mitochondrial DNA genome of an unknown hominin from southern Siberia », in Nature 464, 894 – 89, avril 2010.

    18 Kay Prüfer et al., « A high coverage Neandertal genome from Vindija Cave in Croatia », in Science, 5 oct. 2017.

    19 Reich, D. et al., « Genetic history of an archaic hominin group from Denisova Cave in Siberia », in Nature, 468 (7327), 2010, p. 1053-1060.

    20 Jean-Jacques Hublin, communication orale.

    21 Xing S et al., « Hominin teeth from the early late Pleistocene site of Xujiayo, Northern China », in American Journal of Physical Anthropology, 156 (2) 2015, p. 224-240.

    22 Chang, CH et al., « The first archaïc Homo from Taiwan », in Nat. Commun, 6, 2015, p. 6037.

    23 Meyer M. et al., « A mitochondrial genome sequence of a hominin from Sima de Los Huesos », in Nature 505 (5483), 2014, p. 403-406.

    24 Chris Stringer, « Deciphering the Denisovans », PNAS, 2 décembre 2015, vol. 112, no 51.

    25 Voir Francesco D’Errico et al., « Neanderthal acculturation in Western Europe ? A critical review of the evidence and its interpretation », in Current Anthropology, 1998, 39, p. 1-44.

    26 Marcel Otte, Néandertal/Cro Magnon, La rencontre, Arles, Errance, 2014, p. 50.

    27 Ibid.

    28 Anatoly P. Derevianko et al., « A Paleolithic bracelet from Denisova cave », in Archaeology, Ethnography and Anthropology of Eurasia, 2008, 34-2, p. 13-25.

    29 M.V. Shunkov, « La grotte de Denisova et le paléolithique de l’Altaï », in Le Troisième homme, préhistoire de l’Altai, Musée national de Préhistoire des Eyzies, RMN, 2017, p. 48- 51.

    30 C. Stringer, « Deciphering the Denisovans », in PNAS, December 22, 2015, vol. 112, no 51, p. 15542-15543.

    31 Mikael V. Shunkov, « La région de l’Altaï dans la préhistoire asiatique », in Le Troisième homme, préhistoire de l’Altai, Musée national de Préhistoire des Eyzies, RMN, p. 25.

    32 Milford H. Wolpoff, Thorne, A.G. et al., « Multiregional Evolution : A world-wide source from human populations », in Origins of Anatomically Modern Humans, New York-London, Plenum Press, p. 176-200.

    33 M.V. Shunkov, op. cit., p. 26.

    34 Voir David Lordkipanidze et al., , « A complete skull from Dmanisi, Georgia, and the evolutionary biology of the early Homo », in Science, 18 octobre 2013, 342, p. 326-331.

    35 Paul Mellars and Chris Stringer (ed), The Human Revolution : Behavioural and Biological Perspectives on the Origins of Modern Humans, Princeton University Press, 1989.

    36 Kay Prüfer et al., « A high coverage Neandertal genome from Vindija Cave in Croatia », in Science, 5 oct. 2017.

    Auteur

    Claudine Cohen

    Directeur d’études à l’EHESS (CRAL), Paris, et à l’EPHE (3e section, UMR Biogéosciences).

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    2 Voir Claudine Cohen et Jean-Jacques Hublin, Boucher de Perthes, Les origines romantiques de la préhistoire, Paris, éd. Belin, 2017.

    3 Sur la définition du Paléolithique et du Néolithique, voir John Lubbock, Prehistoric Times, Londres, William & Norgate, 1865.

    4 Yves Coppens, Le Singe, l’Afrique et l’Homme, Paris, Fayard, 1980.

    5 A.P. Derevianko, A.V. Postnov, et al., « The Pleistocene peopling of Siberia : a review of environmental and behavioural aspects », in Bulletin of the Indo-Pacific Prehistory Association, 25, 2005, p. 57-68.

    6 M.V. Shunkov, « La région de l’Altaï dans la préhistoire asiatique », in Le Troisième homme, préhistoire de l’Altai, Musée national de Préhistoire des Eyzies, RMN, 2017, p. 19-20.

    7 M. Shunkov, « La vallée de l’Anouï au Pléistocène : un refuge », in Le troisième homme, op. cit., p. 32-39.

    8 M.V. Shunkov, ibid., p. 39.

    9 M.V. Shunkov, « La Grotte de Denisova, mémoire de la préhistoire de l’Altaï », in Le Troisième homme, op. cit., p. 45.

    10 B. Maureille et B. Vandermeersch (éd.), Les Néandertaliens, biologie et culture, Paris, éditions du CTHS, 2007.

    11 Voir Jean-Jacques Hublin et Bernard Seytre, Quand d’autres hommes peuplaient la Terre, Paris, Flammarion 2008.

    12 M.V. Shunkov, « La région de l’Altaï dans la préhistoire asiatique », in Le Troisième homme, op. cit., p. 24.

    13 Anatoly Derevianko et al. « The Sibiryashikha facies of the Middle Palaeolithic of the Altaï », Archaeology, Ethnography and Anthropology of Eurasia, 2013, 41-1, p. 89-103.

    14 K. Prüfer et al., « The complete genome sequence of a Neandertal from the Altaï Mountains », in Nature, 505, 2 jan 2014, p. 43-49.

    15 M.V. Shunkov, ibid., p. 25.

    16 Les techniques d’amplification génique de PCR, mises au point en 1987, permettent de copier en grand nombre (avec un facteur de multiplication de l’ordre du milliard) une séquence d’ADN ou d’ARN connue à partir d’une faible quantité d’acide nucléique : elles ont ouvert la voie à la possibilité d’extraire l’ADN de fossiles très anciens en amplifiant de petits fragments d’ADN dégradés ou modifiés ; voir M. A. Innis, et al. « DNA sequencing with Thermus aquaticus DNA polymerase and direct sequencing of polymerase chain reaction-amplified DNA ». PNAS 1988.

    17 Johannes Krause et al., « The complete mitochondrial DNA genome of an unknown hominin from southern Siberia », in Nature 464, 894 – 89, avril 2010.

    18 Kay Prüfer et al., « A high coverage Neandertal genome from Vindija Cave in Croatia », in Science, 5 oct. 2017.

    19 Reich, D. et al., « Genetic history of an archaic hominin group from Denisova Cave in Siberia », in Nature, 468 (7327), 2010, p. 1053-1060.

    20 Jean-Jacques Hublin, communication orale.

    21 Xing S et al., « Hominin teeth from the early late Pleistocene site of Xujiayo, Northern China », in American Journal of Physical Anthropology, 156 (2) 2015, p. 224-240.

    22 Chang, CH et al., « The first archaïc Homo from Taiwan », in Nat. Commun, 6, 2015, p. 6037.

    23 Meyer M. et al., « A mitochondrial genome sequence of a hominin from Sima de Los Huesos », in Nature 505 (5483), 2014, p. 403-406.

    24 Chris Stringer, « Deciphering the Denisovans », PNAS, 2 décembre 2015, vol. 112, no 51.

    25 Voir Francesco D’Errico et al., « Neanderthal acculturation in Western Europe ? A critical review of the evidence and its interpretation », in Current Anthropology, 1998, 39, p. 1-44.

    26 Marcel Otte, Néandertal/Cro Magnon, La rencontre, Arles, Errance, 2014, p. 50.

    27 Ibid.

    28 Anatoly P. Derevianko et al., « A Paleolithic bracelet from Denisova cave », in Archaeology, Ethnography and Anthropology of Eurasia, 2008, 34-2, p. 13-25.

    29 M.V. Shunkov, « La grotte de Denisova et le paléolithique de l’Altaï », in Le Troisième homme, préhistoire de l’Altai, Musée national de Préhistoire des Eyzies, RMN, 2017, p. 48- 51.

    30 C. Stringer, « Deciphering the Denisovans », in PNAS, December 22, 2015, vol. 112, no 51, p. 15542-15543.

    31 Mikael V. Shunkov, « La région de l’Altaï dans la préhistoire asiatique », in Le Troisième homme, préhistoire de l’Altai, Musée national de Préhistoire des Eyzies, RMN, p. 25.

    32 Milford H. Wolpoff, Thorne, A.G. et al., « Multiregional Evolution : A world-wide source from human populations », in Origins of Anatomically Modern Humans, New York-London, Plenum Press, p. 176-200.

    33 M.V. Shunkov, op. cit., p. 26.

    34 Voir David Lordkipanidze et al., , « A complete skull from Dmanisi, Georgia, and the evolutionary biology of the early Homo », in Science, 18 octobre 2013, 342, p. 326-331.

    35 Paul Mellars and Chris Stringer (ed), The Human Revolution : Behavioural and Biological Perspectives on the Origins of Modern Humans, Princeton University Press, 1989.

    36 Kay Prüfer et al., « A high coverage Neandertal genome from Vindija Cave in Croatia », in Science, 5 oct. 2017.

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    Cohen, C. (2018). 1. Hommes fossiles de l’Altaï. In M. Espagne, P. Alexeiev, & E. Dmitrieva (éds.), La Sibérie comme champ de transferts culturels (1‑). Demopolis. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.demopolis.2898
    Cohen, Claudine. « 1. Hommes fossiles de l’Altaï ». In La Sibérie comme champ de transferts culturels, édité par Michel Espagne, Pavel Alexeiev, et Ekatarina Dmitrieva. Paris: Demopolis, 2018. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.demopolis.2898.
    Cohen, Claudine. « 1. Hommes fossiles de l’Altaï ». La Sibérie comme champ de transferts culturels, édité par Michel Espagne et al., Demopolis, 2018, https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.demopolis.2898.

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    Espagne, M., Alexeiev, P., & Dmitrieva, E. (éds.). (2018). La Sibérie comme champ de transferts culturels (1‑). Demopolis. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.demopolis.2828
    Espagne, Michel, Pavel Alexeiev, et Ekatarina Dmitrieva, éd. La Sibérie comme champ de transferts culturels. Paris: Demopolis, 2018. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.demopolis.2828.
    Espagne, Michel, et al., éditeurs. La Sibérie comme champ de transferts culturels. Demopolis, 2018, https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.demopolis.2828.
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