Avant-propos
p. 239
Texte intégral
1Nous avons cherché jusqu’ici à saisir l’objet complexe qu’est la continuation apocryphe en comparant tout d’abord les Premières parties originales d’Alemán et de Cervantès aux œuvres de Luján et d’Avellaneda, puis en essayant de mesurer l’influence de ces dernières sur les suites authentiques du Guzmán et du Quichotte. Il convient à présent, à partir d’une dernière série d’analyses textuelles, de formuler une proposition théorique permettant de mieux cerner la notion de continuation apocryphe en Espagne au début du XVIIe siècle.
2Nous partirons pour cela d’une hypothèse issue des chapitres précédents : le fait qu’il existe entre les écritures de Luján et de Cervantès, d’une part, et celles d’Alemán et d’Avellaneda, d’autre part, une certaine affinité. Pour exister face à Alemán, il faudrait, d’une façon ou d’une autre, écrire à la manière de Cervantès, c’est-à-dire prendre la seule direction nouvelle possible pour le roman, celle empruntée par l’auteur du Quichotte. Pour exister face à Cervantès il conviendrait, en revanche, de revenir à la seule autre option nouvelle possible, celle qu’avait tracée Alemán. Il en découle que Luján serait en quelque sorte plus cervantin qu’alémanien et Avellaneda plus alémanien que cervantin. Cet apparent paradoxe, loin d’être le fruit du hasard, nous semble être la clef de voûte permettant d’élaborer une véritable théorie de l’apocryphe.
3Avant d’y parvenir, il est toutefois nécessaire d’éprouver cette hypothèse et d’en tester la viabilité. Nous commencerons donc par étudier de façon croisée les écritures de Luján et de Cervantès, afin de déterminer la justesse d’un tel rapprochement et tenter de mieux comprendre les causes des affinités que leurs écrits laissent transparaître (chapitre vii). Nous examinerons ensuite la pertinence d’une approche comparée des projets littéraires d’Alemán et d’Avellaneda, en cherchant aussi à établir les raisons qui peuvent expliquer les convergences entre les œuvres des deux romanciers (chapitre viii). En nous appuyant sur les conclusions de l’ensemble des chapitres précédents, mais plus particulièrement sur les résultats de cette double étude croisée, nous proposerons enfin une théorie de l’écriture apocryphe en Espagne au début du XVIIe siècle (chapitre ix).
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