Annexes
p. 296-318
Texte intégral
ANNEXE 1. Plan de Zacatecas
ANNEXE 2. Quel modèle de stratification ? Le cas des artisans de Zacatecas au XVIIIe siècle
Tableaux réalisés à partir de l’ensemble de la base de données [AGN, AHEZ, AHN]
ANNEXE 3. Les choix matrimoniaux des bigames
Section Inquisición des AHN et AGN
ANNEXE 4. Les créances de don Joseph Fernández Cochero
AHEZ, Poder judicial, Civil1, Caja 22, Exp. 12
ANNEXE 5. Les cas d’hétérodoxie religieuse
Section Inquisición des AHN et AGN
ANNEXE 6. Les bigames dans le Centre-Nord de la Nouvelle-Espagne au XVIIIe siècle : statut et mobilité
Section Inquisición des AHN et AGN. R. E. Boyer, (1995) Lives of the bigamists: marriage, family and community in colonial Mexico.
ANNEXE 7. LA POLITIQUE RACIALE DANS L’EMPIRE COLONIAL ESPAGNOL
1501 : le mariage mixte est autorisé par la Couronne (précise toutefois que les femmes indiennes ne peuvent pas être retenues contre leur gré)
1503 : le gouverneur de Saint-Domingue reçoit l’ordre de veiller à ce que les Espagnols épousent des Indiennes et inversement (dans le but de les « civiliser »)
1505 : les autorités reçoivent l’ordre de traiter, dans le cas des délits sexuels (concubinage, adultère), les Espagnols avec sévérité, les Indiennes avec clémence
3 mai 1511 : les officiers de la Casa de la Contratación doivent laisser partir aux Indes des femmes célibataires s’ils le jugent convenable
23 février 1512 : une cédule royale autorise l’envoie d’esclaves blanches aux Indes (des morisques) dans le but de servir les Espagnols et d’éviter qu’ils ne se marient avec des Indiennes
14 janvier 1514 : la Couronne décrète une fois pour toutes la liberté d’épouser des Indiennes (mais n’entend tout de même pas favoriser les intermariages)
1516 : le cardinal Cisneros (régent de Castille) publie une instruction qui insiste pour que des Espagnols épousent des filles de caciques indiens (but politique)
21 mai 1524 : les Espagnols peuvent emmener leur épouse indienne et leurs enfants en Espagne ou dans n’importe quelle autre partie de l’Empire
1527 : un décret précise que les esclaves doivent épouser des esclaves (éviter les demandes d’affranchissement, flétrissure attachée à l’esclavage)
1528 : un décret interdit de séparer les femmes indiennes de leurs maris, même si elles le souhaitent
1536 : décret contre le vagabondage
3 octobre 1533 : Charles Quint ordonne de regrouper « tous les enfants d’Espagnols nés de mères indiennes » afin qu’ils reçoivent une éducation espagnole
1539 : la Couronne ordonne aux encomenderos de se marier dans les trois ans avec leurs concubines ou de faire venir leurs épouses légitimes d’Espagne sous peine de confiscation de l’encomienda
1541 : un décret recommande que les Noirs se marient entre eux
1541 : interdiction aux calpisques noirs de résider parmi les Indiens
1549 : aucun mulâtre, aucun métis, aucune personne née hors mariage ne peut posséder d’encomienda
1563 : décret contre le vagabondage
1568 : Philippe II interdit l’ordination des métis (mais quelques années plus tard, le pape l’autorise à condition qu’ils soient vertueux et connaissent les langues indiennes)
19 décembre 1568 : cédule royale interdisant le port d’arme aux mulâtres et zambos, mais l’autorisant aux métis avec des restrictions (ne doivent pas être vagabonds)
années 1570 : les métis ne peuvent plus devenir protecteurs d’Indiens, notaires ni caciques.
1er décembre 1573 : renouvellement de la cédule royale du 19 décembre 1568
11 janvier et 5 mars 1576 : cédule royale déclarant que les métis ne peuvent pas devenir cacique
1578 : interdiction aux métis, mulâtres et Noirs de résider parmi les Indiens
20 novembre 1578 : une cédule royale empêche les métis d’être choisis comme protecteurs des Indiens
1585 : le IIIe Concile Mexicain refuse l’ordination des castas
31 août et 28 septembre 1588 : par une cédule royale, Philippe II accepte l’ordination des métis après enquête sur leur ascendance et à condition qu’ils soient légitimés
1600 : interdiction aux Espagnols de résider parmi les Indiens
1600 : cédule royale adressée au vice-roi du Pérou, Luis de Velasco, pour qu’il surveille avec attention les métis, mulâtres et zambos
1608 : même instruction envoyée au vice-roi du Pérou, le marquis de Montes-claro
30 août 1608 : cédule royale de Philippe II qui établit que les métis et les mulâtres ne peuvent pas être intégrés aux secours envoyés de Nouvelle Espagne aux Philippines
24 juillet 1623 : une cédule royale ordonne que les Noirs libres servent dans les milices pour contribuer à la défense du territoire colonial
19 mars 1625 : la compagnie de Noirs libres doit participer à la défense de Panama
23 juillet 1643 : cédule royale interdisant que l’on installe des places occupées par des soldats morenos, mulâtres ou métis
1646 : les propriétaires non-indiens de terres dans les communautés indiennes ne peuvent pas s’y établir. Au contraire, les métis élevés par leur mère peuvent y rester
1665 : le vice-roi du Pérou interdit aux femmes noires et aux mulâtresses le port de vêtements de soie
1680 : Recopilación de las leyes
1681 : les ordonnances des potiers de Mexico admettent dans la corporation les Espagnols et les métis mais pas les Noirs et les mulâtres
2 septembre 1687 : le Roi accepte sous certaines réserves la proposition selon laquelle les officiers ayant épousé des Noires peuvent se voir refuser l’accès à un grade supérieur
8 mars 1723 : le conseil municipal de Buenos Aires établit la ségrégation à l’école élémentaire (seuls blancs et indiens peuvent apprendre à lire et à écrire)
6 août 1739 : une bulle de Clément XII interdit que métis et mulâtres soient reçus dans l’ordre de Saint Augustin de Mexico
1767 : le visitador José Galvez déclare que les lois de séparation ne s’appliqueront plus que dans les districts missionnaires
1770 : décret proclamant officiellement le devoir d’hispanisation des Indiens
1776 : promulgation d’un code matrimonial interdisant les mariages socialement inégaux (approbation parentale pour les moins de 25 ans…)
7 avril 1778 : extension du code aux colonies (Indiens et métis peu à peu soumis aux mêmes règles que les Espagnols)
novembre 1781 : une cédule royale interdit tout contact entre Indiens et noirs et mulâtres et surtout le mariage entre les deux castes
1783 : un document affirme que le roi, « en vertu de sa souveraineté, peut faire sortir n’importe lequel de ses sujets de sa naissance obscure, et le placer dans les sphères les plus hautes »
4 novembre 1784 : abolition de la pratique du marquage des esclaves au fer rouge
31 mai 1789 : une cédule royale dicte un véritable « Code Noir »
10 février 1795 : promulgation de la cédule royale des « gracias al sacar »
1806 : le Conseil des Indes demande la confirmation du code de 1778 : mariage libre entre Espagnols, Indiens et métis, demande permission pour tout mariage avec des castas aux origines africaines1
ANNEXE 8. Toiles de Andrés de Islas (1774), 75 x 54 cm, Musée des Amériques, Madrid
ANNEXE 9. Entre marginalisation et intégration, les stratégies mises en œuvres par les plèbes urbaines
ANNEXE 10. GLOSSAIRE
Dans un souci de clarté, nous avons choisi de regrouper, classer et définir dans ce glossaire les termes espagnols ou techniques utilisés tout au long du texte2. La page où ils apparaissent pour la première fois est indiqué entre parenthèses.
ADMINISTRATION COLONIALE ET IMPÔTS
Alcabala : Impôt portant sur les diverses transactions commerciales (p. 83).
Cabildo : Conseil municipal des villes espagnoles, formé de regidores élus seulement par les vecinos (p. 27).
Corregidor : Personnage à la tête d’un corregimiento, subdivision d’une Audience. Nommé par la Couronne ou le vice-roi pour cinq ans, il exerce dans les régions les plus densément peuplées. On parle de corregidor de españoles lorsque celui-ci a sous sa juridiction une ville espagnole et ses environs et de corregidor de indios lorsqu’il a sous sa responsabilité des villages indigènes. Zacatecas fut dans un premier temps dirigée par un alcalde mayor nommé par l’Audience de Guadalajara mais la Couronne a rapidement mis la main sur la région en mettant en place un corregidor (p. 76).
Gremio : Corporation, corps de métier organisé selon des statuts (p. 41).
Intendencia : Circonscriptions, inspirées par la pratique françaises, ont été mises en place à la fin du XVIIIe siècle pour remplacer les corregimientos et alcaldías mayores dans un souci d’amélioration et de rationalisation de l’administration coloniale (p. 18).
Real Audiencia (Audience royale) : Tribunal civil et pénal et organe qui administre le territoire sous sa juridiction en Amérique coloniale. C’est l’échelon inférieur à la vice-royauté (p. 17).
Real Cédula (Cédule royale) : Dépêches ordinaires utilisées par le roi pour s’adresser aux autorités et aux particuliers et dans lesquelles sont prises des décisions comme la promulgation d’une nouvelle loi, l’envoi d’un visiteur dans les colonies ou encore une permission exceptionnelle, l’autorisation à un casta enrichi d’acheter le droit de se faire passer pour un Espagnol, par exemple (p. 140).
Monde de la mine
Aviador : Désigne les marchands qui fournissent le matériel nécessaire à l’exploitation minière. Les transactions entre ces hommes et les mineurs se font la plupart du temps à crédit, ce qui contribue fortement à envenimer bien souvent les relations entre ces deux groupes socioprofessionnels.
Bara de mina : Une mine était partagée en douze parts, en douze actions. L’expression « posséder une bara de mina » signifie être possesseur d’une action dans une mine (p. 41).
Barretero : Mineurs chargés d’extraire le minerai. Avec la généralisation de la poudre explosive dans le cadre de l’exploitation minière, ceux-ci ont fini par constituer une véritable aristocratie au sein des mineurs en raison des risques encourus (p. 59).
Dueño de mina : Terme employé par les Espagnols de la période coloniale pour désigner les propriétaires de mines, les entrepreneurs investissant dans l’industrie minière. En Nouvelle Espagne, c’est le terme minero, mineur, qui est utilisé, ce qui peut parfois prêter à confusion (p. 96).
Hacienda de beneficio : Ateliers où le minerai extrait dans les mines est traité, soit par le procédé de la fusion soit, plus souvent, par celui de l’amalgame à l’aide du mercure (p. 53).
Mita : Pratique coloniale, ainsi appelée au Pérou, consistant à obliger la population masculine indigène à quitter leurs villages pour aller travailler dans les mines d’argent, d’or et de mercure. En raison des grandes distances que ces hommes devaient parcourir et surtout des dangers inhérents à une telle activité, la mita a prélevé un lourd tribut humain chez les populations indiennes et a modifié durablement les structures sociales des régions concernées (p. 58).
Operario de mina : Terme correspondant à ce que nous appelons aujourd’hui les mineurs, c’est-à-dire, ceux qui travaillent dans les mines. Pour éviter toute confusion avec le mot minero, nous avons préféré utiliser cette expression espagnole plutôt que le terme français actuel (p. 41).
Peón : Hommes chargés de remonter le minerai extrait dans les galeries vers la surface dans le cadre strict du monde de la mine. Ils remplissent à cet effet des corbeilles qu’ils portent sur leur dos et empruntent à longueur de longues échelles construites avec des troncs dans lesquels des marches ont été creusées. Leur travail est aussi dangereux que celui des barreteros, notamment en raison des risques de chute, mais il est moins reconnu en terme de salaire (p. 51).
Pepena : Pratique, repandue dans les mines du nord de la Nouvelle Espagne où la main d’œuvre est libre et salariée, qui autorise les mineurs à garder une partie du minerai qu’ils ont extrait au cours de leur journée de travail, à l’utiliser comme monnaie d’échange ou à bénéficier de son traitement. Cette pepena vient ainsi grandement valoriser le salaire quotidien des mineurs de la région. C’est d’ailleurs quand, dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, des entrepreneurs voudront supprimer cette pratique, considérée comme un obstacle pour la rentabilité, que des mouvements populaires agiteront les centres miniers comme ce fut le cas à Real del Monte en 1766 (p. 55).
Quinto real : Impôt perçu par la Couronne sur l’extraction des métaux précieux à hauteur de 20 %. Si les mineurs de Nouvelle Castille paient effectivement le quinto real, les mineurs de Nouvelle Espagne ne doivent s’acquitter que du diezmo, autrement dit d’un taux d’imposition de 10 % seulement.
Repartimiento : Terme qui, dans le cadre de l’industrie minière, désigne un synonyme utilisé en Nouvelle Espagne pour qualifier la pratique de la mita (p. 23).
VOCABULAIRE DU MÉTISSAGE
Ces définitions ne sont fournies qu’à titre indicatif dans la mesure où la définition de certains termes peut varier d’une région à l’autre. Cependant, nous nous sommes efforcés de définir les expressions les plus communément admises et employées.
Casta (s) : Terme générique utilisé par l’administration coloniale espagnole pour désigner les populations métissées (p. 15).
Castizo : Enfant d’un Espagnol et d’une métisse (p. 22).
Coyote : Enfant d’un Indien et d’une métisse (p. 15).
Mestizo : Enfant d’un Espagnol et d’une Indienne (p. 15).
Morisco : Enfant d’un Espagnol et d’une mûlatresse (p. 22).
Mulato : Enfant d’un Espagnol et d’une Noire (p. 15).
Pardo : Terme considéré comme le synonyme de « noir » ou désigne plus largement les gens de couleurs d’ascendance africaine : noirs mais aussi mulâtres (p. 27).
Zambo (ou lobo selon les régions) : Enfant d’un Noir et d’une Indienne (p. 22).
Zambaigo : Enfant d’un zambo (ou lobo) et d’une Indienne (p. 23).
POIDS ET MESURES
Carga de mineral : 1 carga de mineral comprend 81 libras (livres).
Legua : 1 legua (lieue) équivaut à 5 572,7 m.
Libra : 1 libra équivaut à 16 onzas ou à 460 grammes.
Marco (de plata) : 1 marc (d’argent) vaut 8 pesos et 4 reales.
Montón de mineral : 1 montón de mineral comprend 32 quintaux ou équivaut à un peu plus de 9 cargas.
Peso : 1 peso (castellano) vaut 8 reales ou tomines.
Real (ou real de vellón) : 1 real ou tomín vaut 12 tostones ou granos.
Notes de bas de page
1 D’après M. Mörner, Le métissage dans l’Histoire de l’Amérique Latine et Á. Rosenblat, La población indígena y el mestizaje en América, t. 2 : El mestizaje y las castas coloniales, 188 p.
2 Sources : D. Ladd, The making of a strike. Mexican silver workers struggles in Real del Monte, 1766-1775. Fr. Langue, Mines, terres et société à Zacatecas (Mexique) de la fin du XVIIe siècle à l’indépendance, B. Lavallé, L’Amérique espagnole de Colomb à Bolivar, p. 44-48 et 179. J. Rodríguez García et J. Castilla Soto, Diccionario de términos de Historia de España, Edad Moderna.
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