Paix, amitié et déclenchement des guerres de religion
p. 135
Texte intégral
1Si une confrontation diplomatique obéit à des lois propres, elle ne peut rendre compte à elle seule de la conclusion de la paix et de sa signification. Le face-à-face entre Habsbourg et Valois a des dimensions multiples, qui se révèlent au-delà du cadre des assemblées diplomatiques.
2Faute d’avoir pleinement mesuré l’ampleur de la défaite de Saint-Quentin, on a recherché la clé d’interprétation du traité ailleurs : dans les troubles religieux, français principalement — c’est la thèse de Lucien Romier, la seule qui soit véritablement étayée. Il a ses partisans et ses détracteurs, qui ont invoqué l’épuisement financier, sans en faire la démonstration1. À quel degré les opérations militaires, le nerf de la guerre et les progrès du protestantisme ont-ils provoqué la fin du conflit ? Ne faudrait-il pas y ajouter une recherche d’apaisement et de réconciliation entre princes ? Il convient d’évaluer, de manière individuelle mais aussi globale, l’incidence de ces différents facteurs. Aussi analysera-t-on tour à tour leur impact, en se gardant de prétendre faire toute la lumière : c’est un mystère qui se joue lors de la paix, à la fois événement crucial et solennel soumis au regard et à l’appréciation de tous les contemporains, mise en scène des forces et des faiblesses des participants, mais aussi véritable quête de sens sur le destin politique et religieux de chaque monarchie.
Notes de bas de page
1 L. Romier, Les origines politiques des guerres de religion, t. II, pp. 287-290. Certains placent sur un même plan divisions religieuses et difficultés financières : R. Romano, « La pace di Cateau-Cambrésis » ; F. Solano Costa, « El Tratado de Cateau-Cambrésis » ; I. Cloulas, Henri II, pp. 549-583 ; V. Vázquez de Prada, Felipe II y Francia, pp. 103-107. D’autres affichent un franc scepticisme quant au choix d’Henri II de signer la paix pour s’attaquer aux protestants : A. de Ruble, Antoine de Bourbon et Jeanne d’Albret, t. I, pp. 193-212 ; Correspondance des nonces en France Lenzi et Gualterio, légation du cardinal Trivultio, pp. 39-44 ; D. Potter, Picardy, pp. 294-295 ; L. Gentile, Les traités de Cateau-Cambrésis.
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