Introduction à la troisième partie
p. 241
Texte intégral
1Nous voudrions, dans cette troisième partie, faire dire aux lingots ce qu’ils recèlent de leur propre histoire, qui est aussi l’histoire des mines qui les ont produits. En effet, les marques et timbres qu’ils portent (catalogue épigraphique ci-après), le métal dont ils sont constitués (2e partie), comme aussi les conditions de leurs découvertes (annexe I), tout cela permet de les suivre, depuis leur lieu de production jusqu’à leur point d’aboutissement, autrement dit d’esquisser à travers eux-mêmes une histoire de la production et du commerce du plomb hispanique à l’époque romaine. Le plomb, mais aussi l’argent, car, comme on l’a répété à satiété dans les pages qui précèdent, les mines qui ont produit nos lingots de plomb, métal utile certes, ont été, aussi et surtout, une source d’argent, métal précieux, métal monétaire, dont Rome avait besoin pour la frappe de sa monnaie nouvelle, le denier, destiné à devenir l’étalon monétaire méditerranéen en cette fin de la République. Sur l’argent donc, qui fut produit parallèlement au plomb, on ne sait rien de précis. Certes, une partie de ce que nous allons dire sur l’organisation et les structures de la production vaut à la fois pour l’argent et pour le plomb, mais comment et dans quelles proportions fut utilisé l’argent d’Hispanie dans les frappes monétaires, comment l’État romain en récupéra-t-il au moins une partie, car, au sortir de la mine et des fonderies, il était bien, comme le plomb, la propriété des producteurs ? À ces questions il faut espérer que les recherches en cours sur les analyses isotopiques du plomb et de l’argent des monnayages romains apporteront des réponses au moins partielles1.
Notes de bas de page
1 Les travaux qui portent sur la provenance de l’argent des monnayages romains et qui utilisent les mesures isotopiques du plomb se sont multipliés ces vingt dernières années, avec des résultats très divers. Parmi les grands programmes en cours, on citera le programme européen ERC Advanced Grant SILVER, dirigé par Fr. Albarède (ENS Lyon) et consultable en ligne.
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