Avant-propos
p. XI-XV
Texte intégral
1Mon premier contact avec les lingots romains d’Espagne, ce fut en 1965 par un matin de février, un matin frais et bleuté d’hiver méditerranéen, à Carthagène, en Espagne, dans le Museo Arqueológico Municipal d’alors, une longue bâtisse grise sur une petite place. Dans le bâtiment, des vitrines, des outils antiques, de bois ou de fer, qui avaient été trouvés dans les mines romaines de la Sierra toute proche, puis une longue table sur laquelle étaient alignées des barres grises. « Son lingotes de plomo romanos recién llegados [me dit le gardien], proceden del mar, al lado, cerca del puerto. » Je jetai un coup d’œil intéressé, vis qu’il y avait des noms ou des bribes de noms inscrits en belles lettres, des silhouettes animales aussi ; un dauphin finement moulé dans un cartouche attira mon regard, dans le cartouche voisin je déchiffrai un nom : L.PLANI L.F (fig. 1). Ce fut une fulgurance.
2Quelque temps auparavant j’avais lu l’article, aujourd’hui centenaire, de Besnier, où il était question d’une épave, celle de Mahdia, en Tunisie ; sa cargaison, faite d’éléments d’architecture classique et de bronzes hellénistiques, devait venir de Grèce, peut-être du Pirée, le port d’Athènes ; elle renfermait aussi une douzaine de lingots de plomb, de forme classique, à dos cintré, ils portaient des marques, celles de Cn. Atellius, de M. Planius et de L. Planius. Alors, argumentaient certains, si le vaisseau venait de Grèce, les lingots aussi, et sans doute des célèbres mines du Laurion, proches d’Athènes…
3Or voilà que j’avais, sous mes yeux, un lingot de plomb portant la marque de L. Planius et trouvé au voisinage immédiat des mines de Carthagène : j’y vis une preuve que ces lingots étaient espagnols, et, en même temps, pour moi, le sujet d’une publication ; certes il allait falloir creuser l’idée, la nourrir, l’enrichir, la modeler, la présenter, mais, à mes yeux, il n’y avait pas de doute : ces lingots de L. Planius, et ceux, de type semblable, qui les accompagnaient venaient bien des mines espagnoles. Ce fut là mon premier article sur les mines romaines de la péninsule Ibérique, il parut cette même année 1965, dans le premier numéro des Mélanges de la Casa de Velázquez. Il marqua mon esprit, le choc visuel du début, certes dû au hasard, y était pour beaucoup. J’y vis une espèce de signe, j’y vis aussi le rôle que l’étude de ces lingots pouvait jouer dans une recherche comme la mienne. Dès lors, je me lançai dans une quête patiente de tous les lingots de plomb hispano-romains, connus et, surtout, encore inconnus.
4Mais mon travail de recherche, plus vaste, portait sur toutes les mines antiques de la Péninsule, et les lingots de plomb avaient des concurrents : les formes géométriques et grandioses des travaux romains dans les dépôts d’alluvions aurifères du Nord-Ouest, les mines de cuivre et d’argent du Sud-Ouest — de Riotinto à la mine d’Aljustrel, auréolée par le prestige des tables de Vipasca —, les rafas et les habitats miniers de la Sierra Morena, autant de sujets qui allaient m’accaparer tour à tour et parfois démesurément. Mais je ne perdis jamais de vue les lingots, qu’il fallût les débusquer dans les musées, ou en publier des cargaisons (Cabrera 5, Sud-Lavezzi 2, Sud-Perduto 2, Chipiona, etc.) aux côtés de leurs inventeurs.
5Je voudrais, à ce propos, dire ici ma dette à l’égard de toutes et tous les archéologues sous‑marins et autres plongeurs, qui m’ont associé à leurs découvertes, en France, ceux du DRASSM et d’ailleurs, ceux d’Espagne et d’Italie, des Baléares, de Sardaigne et de Sicile. J’ai le souvenir de séances de travail, passées, de l’angélus de l’aube à l’angélus du soir, à examiner, mesurer, peser, et manier ces pesants lingots, parfois véritables entraînements d’haltérophile, qui nous laissaient, à la tombée du jour, épuisés : Bernard Liou en avait gardé un souvenir douloureux.
6Pour étudier ces lingots, j’avais à ma disposition les méthodes classiques et immédiates d’examen, celles de l’archéologie, de l’histoire, de l’épigraphie, etc. — et je les appliquai : mes articles de 1965 et 1966 en sont la preuve, ainsi que les publications des cargaisons de Cabrera 5, etc. Mais ne pouvait-on aller plus loin ? Or, dans les années 1960, une mode commençait à se répandre, celle de l’analyse des matériaux archéologiques et particulièrement des métaux. Peut‑être, pensai-je alors, cette méthode pourrait-elle un jour m’être utile et ferais-je bien d’y penser, en prévision…
7Dès le début et tout au long de cette longue quête, j’eus en effet le souci de déterminer l’origine des lingots que j’étudiais. Il y a, dans la Péninsule, deux grandes régions riches en gisements plombifères, le Sud-Est et la Sierra Morena, et dans chacune d’elles, des districts aux caractères géologiques et métallogéniques divers : pourrait-on un jour assigner tel ou tel lingot à une de ces régions, à un de ces districts, voire à une mine bien déterminée ? Difficile de pouvoir répondre tout de go à cette question ; mais les secrets profonds du métal, s’ils se dérobaient aux yeux de l’archéologue, se dévoilaient peut-être mieux à ceux du chercheur qui, dans son laboratoire, se penchait sur les échantillons. Encore fallait-il lui en fournir. Aussi, dès les premiers lingots que je manipulai, me préoccupai-je de les échantillonner ; chaque fois, c’était le même rituel : demande d’autorisation, prélèvement, conditionnement. Bien des échantillons dont les analyses figurent dans le tableau 39 du chap. V de ce livre datent des années 1965. Démuni que j’étais au début face aux procédures de prélèvement, je fus pris en pitié par Albert Bertrand, directeur de la Fundición Santa Lucía, à Escombreras, près de Carthagène : il me fit confectionner par un forgeron deux solides outils en fer, certes un peu frustes, mais qui me permirent d’échantillonner à la force du poignet, avant que je n’adopte vrille, puis perceuse électrique. Bref, petit à petit je me constituai un trésor d’échantillons, dont je voyais mal encore comment je pourrais l’utiliser.
8Dans les années 1960, donc, les analyses commençaient à être à la mode. Aussi les voyait-on apparaître dans les publications archéologiques, où elles étaient généralement reléguées en fin d’étude, comme si l’on ne savait pas trop comment s’en servir. Mais il était de bon ton qu’elles y figurassent. Un ouvrage qui portait sur la naissance de la métallurgie en Europe1 m’avait cependant frappé par le rôle central dévolu aux analyses. Certes mes objectifs étaient plus modestes, mais cet ouvrage m’encourageait à poursuivre mon effort dans cette voie.
9J’entrai alors en contact avec le Laboratoire d’anthropologie, préhistoire, protohistoire et quaternaire armoricains, à Rennes (dirigé par le professeur P.-R. Giot) qui, dans son domaine, pratiquait les analyses de minerais et d’objets en cuivre et bronze ; il s’intéressa à mes échantillons et à ma problématique. Ainsi, entre 1967 et 1977, furent réalisées quelque 400 analyses quantitatives par spectrographie2, en particulier d’échantillons de lingots de plomb. Par malheur, la comparaison métal/minerai ne put aboutir, principalement en raison des ajouts probables de fondants lors des traitements métallurgiques.
10Alors vint l’heure des isotopes du plomb. Un article de 1966 soulignait leur stabilité, même après traitement métallurgique, et son titre même, « Isotopenuntersuchungen zur Bestimmung der Herkunft römischer Bleirohre und Bleibarren3 », répondait précisément à mes interrogations ; un lingot de plomb y était pris comme exemple de démonstration, un lingot précisément d’origine espagnole, celui du musée de Bâle (notre no 10374), comme le montrait clairement le type et devaient le confirmer nos propres analyses, mais il se trouve que le référentiel d’analyses de minerais n’était pas suffisant (nous en évoquerons d’autres exemples !) et, du coup, la conclusion erronée. Pour pallier le manque de données, à partir de 1980, la revue Archaeometry se mit à publier périodiquement les articles du laboratoire Isotrace à Oxford (prof. Noël H. Gale), qui s’efforçaient de rassembler le plus possible de signatures isotopiques des gisements, principalement en s’alignant sur les publications de géologie, qui commençaient à diffuser massivement ce type d’informations5. Ainsi parurent plusieurs tableaux d’analyses isotopiques du plomb, qui concernaient les gisements (surtout de cuivre, mais aussi d’argent) de l’Orient méditerranéen d’abord, puis en 1995, ceux de l’Occident6.
11Je m’efforçai alors de trouver en France un laboratoire pratiquant ce genre d’analyse. En novembre 1989, un contact avec le CEA (Commissariat à l’énergie atomique) et avec le Laboratoire de recherche des musées de France tourna court. Et puis, il y eut, sur la côte ouest de la Sardaigne, la fouille de l’épave Mal di Ventre C, exécutée de 1988 à 1991 par les archéologues de Cagliari (D. Salvi) ; elle permit de ramener au jour 981 lingots, de toute évidence d’origine espagnole ; dans cette opération intervint aussi l’Istituto Nazionale di Fisica Nucleare, intéressé par ce plomb qui avait échappé au rayonnement solaire pendant près de vingt siècles, et son directeur, Ettore Fiorino, rêvait d’en tapisser les murs du laboratoire souterrain du Gran Sasso, ce qui se fit au terme d’un accord auquel la presse internationale donna en son temps un large écho. L’Istituto, bien sûr, se chargea d’exécuter les analyses isotopiques du plomb de quelques-uns de ces lingots. Là-dessus, en 1992, Piero Quarati, professeur de physique nucléaire à l’université de Cagliari, en accord avec la Soprintendenza per i Beni Culturali de Cagliari, entra en relation avec moi, en raison de mes publications sur le sujet.
12Alors commença le dernier épisode de cette chasse aux lingots, épisode qui s’achève en cette année 2023. Ce furent des conférences à Cagliari (1993), à Milan (1997), et des contacts avec tous ceux qui gravitaient autour de l’Istituto Nazionale di Fisica Nucleare, en particulier avec Pier Renato Trincherini, alors à la tête de l’Environment Institut (Centro comune di ricerca della Commissione europea, à Ispra, Varese), qui, aux côtés de Piero Quarati, accepta de participer à cette entreprise archéologique, en assurant dans son laboratoire (LIMS), l’exécution des analyses isotopiques des lingots et minerais dont je lui fournis les échantillons. Ce fut le début d’une longue collaboration, au cours de laquelle nous connûmes succès et échecs. Parmi ces derniers, deux sont dus à l’insuffisance de notre banque de données de référence (minerais) : d’abord les lingots de l’épave Saintes-Maries-de-la-Mer 1 — présentés par nous (2001)7 comme provenant probablement des Cévennes méridionales, alors qu’ils sortaient (nos collègues allemands le montrèrent en 2003)8 des mines de Germanie —, ensuite les lingots de Comacchio (2012a)9, auxquels nous consacrons un développement dans cet ouvrage. Parmi les succès, il faut compter l’attribution d’un grand nombre de lingots du type D1 aux gisements de Carthagène-Mazarrón (2009)10, des lingots de Chipiona aux mines de la Sierra Morena (2011)11, de ceux de Cabrera 4 (2012b)12 et de Cabrera 5 (2001)13 au district de Linares – La Carolina.
13Pour l’étude des probabilités de provenance des lingots qui est présentée dans cet ouvrage, Piero Quarati et Pier Renato Trincherini ont mis au point une méthode, qui, affinée par Fernando J. Palero Fernández, géologue métallogéniste, permet aujourd’hui, tout en faisant preuve de prudence, d’aller un peu plus loin dans les tentatives d’attribution des lingots à tel ou tel district plombifère d’Espagne.
14Je viens de mentionner trois des coauteurs de ce livre. J’y ajoute un autre géologue espagnol, José Ignacio Manteca, qui s’est chargé de présenter les gisements de Carthagène et Mazarrón, tandis que Fernando Palero s’occupait de la Sierra Morena et de la Sierra Almagrera. On l’a vu, les deux chapitres qui traitent des isotopes du plomb sont dus à P. Quarati, P. R. Trincherini et F. J. Palero. Juan Antonio Antolinos Marín s’est occupé de la présentation des mines romaines de la Sierra de Cartagena et de Mazarrón, en collaboration avec Christian Rico, qui a aussi accepté d’assurer avec moi l’édition de cet ouvrage, charge absorbante s’il en fut et dans laquelle il a fait merveille. Je l’en remercie très vivement. Michele Stefanile fut le dernier à rallier l’équipe : des articles, puis son livre sur la présence des Campaniens en Espagne, et spécialement dans les mines du Sud-Est, imposaient qu’il nous fît bénéficier de ses connaissances. Je n’aurais garde d’oublier Gobain Ovejero, prématurément disparu (q. e. p. d.), qui devait se charger des mines de la Sierra Morena et que Fernando J. Palero a remplacé au pied levé. On trouvera dans la Table des matières, à la fin de ce livre, la présentation détaillée des chapitres avec indication des auteurs.
15À tous ceux que je viens de nommer, je dis ma reconnaissance pour leur collaboration riche et efficace. Cette entreprise est du type de celles qui, aujourd’hui, ne peuvent être menées à bien que par un collectif. Je l’avais commencée en solitaire, nous l’achevons en équipe, et c’est bien ainsi.
16Il me reste à remercier toutes les personnes grâce à qui ce livre a pu être écrit. Je l’ai déjà fait dans deux ouvrages antérieurs pour celles qui m’avaient aidé dans la première moitié de cette entreprise, et dont plusieurs sont aujourd’hui décédées. Je ne rappellerai donc point ici leur souvenir. En revanche, je n’aurai garde d’oublier de nommer toutes celles et tous ceux, ainsi que les institutions, qui, au cours des vingt-cinq dernières années, nous ont permis d’étudier, le plus souvent de visu, mais aussi, aujourd’hui, à l’heure d’Internet, par le biais de documents électroniques, les pièces présentées ici, et d’illustrer notre ouvrage par leurs photographies. Ce sont :
- en Algérie : musée de Cherchell ;
- en Autriche : Gernot Piccottini (Musée du Magdalensberg) ;
- en Espagne : Daniel Alonso Campoy (Arqueología Marítima del Mediterráneo, SLP) ; Benjamin Costa (Museu Arqueològic d’Eivissa i Formentera) ; Antonio Daza (Belmez) ; Aquilino Delgado Domínguez (Museo Minero de Riotinto) ; Antonio Espinosa (Vilamuseu, Villajoyosa) ; Asunción Fernández Izquierdo (CASVC, Comunitat Valenciana) ; Jordi H. Fernández (Museu Arqueològic d’Eivissa i Formentera) ; Enrique Gandía Álvarez (Museo Municipal de Historia y Arqueología de Cullera, Valencia) ; Víctor Guerrero Ayuso † (Museu de Palma de Mallorca) ; Marcos Hunt Ortiz (Universidad de Sevilla) ; Carlos de Juan Fuertes (Universitat de València) ; Antonio Monterroso Checa (Universidad de Córdoba) ; Iván Negueruela (MNAS-ARQVA, Carthagène) ; José Miguel Noguera Celdrán (Universidad de Murcia) ; María Ángeles Pérez Bonet (MNAS-ARQVA, Carthagène) ; Juan Aurelio Pérez Macías (Universidad de Huelva) ; Juan Pinedo Reyes (Arqueomar, Carthagène) ; Octavio Pons Machado (Museo de Menorca) ; Octavio Puche (Instituto Geológico y Minero de España, Madrid) ; Isabel Rodà (Universidat Autònoma de Barcelona) ; Guillermo Rosselló Bordoy † (Museu de Palma de Mallorca) ; padre Cristóbal Veny Meliá † (monastère de Lluc, Majorque) ; Museo Arqueológico Municipal Enrique Escudero de Castro, Carthagène ; Museo Arqueológico Nacional, Madrid ; Museo Arqueológico Provincial, Huelva ; Museo Arqueológico, Murcie ; Museo de Arqueología, Bellas Artes y Etnografía, Cadix ; Museu Arqueològic de Catalunya, Barcelone ; Museu de Belles Arts, Castellón de la Plana ;
- en France : Hervé Alfonsi (Commission nationale d’archéologie subaquatique de la FFESSM, Corse) ; Jean Andreau (EHESS) ; André Bazzana (CNRS, Lyon) ; Odile Bérard-Azouz (musée de l’Éphèbe, Cap d’Agde) ; Hélène Bernard (DRASSM) ; Louis Bonnamour (Musée Denon, Chalon-sur-Saône) ; Jean-Michel Bontempi (Musée départemental d’archéologie d’Aléria, Corse) ; Jean Boube † (CNRS, Toulouse) ; Jean-Pierre Brun (Collège de France) ; Franca Cibecchini (DRASSM) ; Antoinette Hesnard † (CNRS, Marseille) ; Marie-Pierre Jézégou (DRASSM) , Philippe Leveau (Aix-Marseille université) ; Bernard Liou † (Aix-Marseille université) ; Luc Long (DRASSM) ; Louis Maurin (université Bordeaux Montaigne) ; Nicolas Monteix (université de Rouen) ; Paul Nebbia (musée de Sartène, Corse) ; Gérard Nicolini † (université de Poitiers) ; Virgile Ortoli (Porto-Vecchio, Corse) ; Alain Pasquet (Porto-Vecchio, Corse) ; Florence Richez (DRASSM) ; Michel Salvat (dépôt de fouilles archéologiques sous-marines, Port-Vendres) ; Dr Serafini et Mme Serafini (musée de Bastia, Corse) ; André Tobal (Marseillan) ; William Van Andringa (EPHE, Paris) ; Daniele Vitali (université de Dijon) ; dépôt de fouilles archéologiques d’Aix-les-Milles ; musées d’Istres et de Mâlain ;
- en Grèce : Elpida Hadjidaki (Athènes) ;
- en Italie : Fede Berti (Museo Archeologico Nazionale di Ferrara) ; Flavio Ennei (Castello di Santa Severa) ; Ettore Fiorino (Milan) ; Stefano Genovesi (Museo di Cecina) ; Maria Costanza Lentini (Soprintendenza per i Beni Culturali, Messine) ; Attilio Mastino (Università degli Studi di Sassari, Sardaigne) ; Eugenio Moschetti (Museo della Via Cornicolana, Rome) ; Antonio Nesta (Turin) ; Claude Pouzadoux (Centre Jean Bérard, Naples) ; Donatella Salvi (Soprintendenza per i Beni Culturali, Cagliari, Sardaigne) ; Emmanuela Santaniello (Parco Archeologico di Ercolano) ; Philippe Tisseyre (Soprintendenza per i Beni Culturali e Ambientali del Mare, Palerme, Sicile) ; Sebastiano Tusa † (Soprintendenza per i Beni Culturali e Ambientali del Mare, Palerme, Sicile) ; Raimondo Zucca (Università degli Studi di Sassari, Sardaigne) ; musée de la Villa Arbusto, Ischia ; Museo Archeologico Regionale, Palerme ; Museo Archeologico Nazionale, Naples
- en Suisse : Historisches Museum, Bâle ;
- en Tunisie : le musée national du Bardo.
17Enfin, je ne peux passer sous silence celles et ceux grâce à qui ce livre voit le jour dans les collections de la Casa de Velázquez : Michel Bertrand, ancien directeur, et Nancy Berthier, actuelle directrice ; Gwladys Bernard, directrice des études pour les époques ancienne et médiévale (École des hautes études hispaniques et ibériques) et Laurent Callegarin, son prédécesseur ; le service des publications, sa directrice, Véronique Gilles de la Londe, et spécialement Sakina Missoum, secrétaire d’édition, pour sa vigilance et sa rigueur.
18Pour terminer cet avant-propos, je voudrais faire état de la conjonction de notre entreprise avec celle du Deutsches Archäologisches Institut associé au Bergbaumuseum de Bochum et à l’université de Köln. Aux alentours des années 2007-2008, ces trois organismes se lancèrent dans un projet d’une tout autre envergure que le mien. Il s’agissait d’étudier l’ensemble des lingots de plomb du monde romain, quelle que fût leur région d’origine ou de découverte : Afrique du Nord, Balkans, Espagne, Gaule, Germanie, Grande-Bretagne, Macédoine, Sardaigne, etc. L’offre de participation qui me fut faite par les professeurs N. Hanel et A. Hartmann (2007) était séduisante, mais il apparut assez vite (2009) qu’elle impliquait une adaptation à d’autres normes et à d’autres méthodes, l’abandon d’une partie de nos objectifs et, finalement, l’éclatement de notre équipe. Nous poursuivîmes donc notre propre projet. Il semblerait que la parution du Corpus der römichen Bleibarren de nos collègues allemands soit également proche14 et coïncide avec la publication de notre propre étude : espérons qu’à côté de ce monumental ouvrage, notre livre apportera une contribution originale à la connaissance de ces semi-produits de l’économie du monde romain que sont les lingots de commerce.
19Toulouse, février 2023
Notes de bas de page
1 Junghans, Sangmeister, Schröder, 1960.
2 Une partie de ces résultats a été publiée en bloc dans Giot, Bourhis, Briard, 1969, pratiquement sans commentaire (tableaux 35 à 44, nos 935 à 1107). L’ensemble fut repris et présenté dans ma thèse de doctorat d’État intitulée Les mines de la péninsule Ibérique dans l’Antiquité romaine, soutenue à l’université Paris 1 en septembre 1979 (Domergue, 1990). Un exemplaire de soutenance complet a été déposé à la bibliothèque de la Sorbonne, un autre à celle de l’université Toulouse 2 – Le Mirail, aujourd’hui Toulouse – Jean Jaurès. L’Appendice I, « Les analyses », était consacré aux minerais de plomb et de cuivre. Dans l’Appendice II, « Les lingots de plomb romains estampillés fabriqués en Espagne », les pages 255-265 renfermaient les analyses des lingots de plomb, accompagnées d’un commentaire succinct. Par ailleurs, les analyses de minerais et scories de plomb et de cuivre constituent un appendice dans Domergue, 1987a, pp. 545-585.
3 Grögler et alii, 1966.
4 Les numéros de ce genre renvoient à notre « Catalogue épigraphique des lingots hispano-romains » et au tableau général de ces marques, qui constitue l’annexe II en fin d’ouvrage, tableau 63.
5 Parfois non sans inconvénient. Ainsi, faisant suite à une étude de la composition isotopique du plomb des gisements minéralisés de la cordillère Bétique et particulièrement du Cabo de Gata (province d’Almería), à l’extrême sud-est de l’Espagne (Arribas, Tosdal, 1994), la revue Archaeometry publie en 1995 une série de 25 analyses isotopiques du plomb (LIA) des minerais de ces mines (entre autres Paniza, Monsu, Castillo de las Guardas), pouvant ainsi faire penser que ces mines avaient été actives dans l’Antiquité (Stos-Gale et alii, 1995, p. 414). Du coup, le Cabo de Gata fait son entrée dans la littérature archéométrique avec deux articles, l’un concernant la pollution par le plomb dans les glaces du Groenland (Rosman et alii, 1997, p. 3415), l’autre à propos de la composition du métal utilisé dans les monnaies d’Auguste et Tibère à base cuivre (Klein et alii, 2004), où sont cités les gisements de « South Almeria ». Or on ne relève au voisinage de ces mines aucune trace d’occupation romaine (prospections réalisées par moi-même en 1966, 1999 et 2001) ; par ailleurs la complexité des minerais de ces gisements rendait difficile leur exploitation par les Anciens (information orale fournie par F. Palero Fernández).
6 Aujourd'hui, pour la péninsule Ibérique, on consultera la banque de données IBERLID, publiée en 2021 par l'université du Pays basque [disponible en ligne].
7 Trincherini et alii, 2001.
8 Rothenhöfer, 2003.
9 Domergue et alii, 2012a.
10 Trincherini et alii, 2009.
11 Nesta et alii, 2011.
12 Domergue et alii, 2012b.
13 Trincherini et alii, 2001.
14 Rothenhöfer, 2018.
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