Conclusion de la première partie
p. 109
Texte intégral
1Ce premier parcours, interne à l’ordre ignatien, a permis d’interroger la Compagnie de Jésus comme corps « écrivant » et Pedro de Ribadeneyra comme scriptor jésuite.
2La correspondance avait une fonction structurante fondamentale pour cet ordre missionnaire. Elle faisait office de clôture spirituelle ad intra en même temps qu’elle permettait de consolider le corps institutionnel ad extra. Savoir écrire et, plus exactement, savoir comment écrire, était un préalable indispensable pour tout jésuite. Si les usages de l’écrit furent tout d’abord épistolaires et administratifs, l’écriture à proprement parler littéraire émergea dans le dernier quart du xvie siècle. La reconnaissance institutionnelle des scriptores témoigne de la nécessité pour l’ordre de doter les consueta ministeria de supports écrits : le ministère de l’écriture apparut comme l’une des modalités du ministère de la Parole de Dieu.
3C’est pourquoi l’ethos communautaire informa toute vocation littéraire dans la Compagnie. Le parcours de Pedro de Ribadeneyra est ici exemplaire. Ce jésuite, expert en rhétorique et qui témoigne d’une hyperspécialisation scripturaire, comprit son apostolat de plume comme moyen de prolonger sa conversion et de renforcer ainsi le grand œuvre d’Ignace de Loyola, la Compagnie de Jésus. L’auteur jésuite était avant tout un religieux qui prenait la plume. Son activité littéraire devait répondre au modo de proceder de l’ordre qui régissait chaque action entreprise au nom de la congrégation ignatienne.
4Les ministères de l’ordre étaient fondamentalement dirigés ad extra, et celui de l’écriture ne fit pas exception avec la nécessité de diffuser les textes produits par l’institution religieuse sur une scène extérieure. Aussi nous faut-il désormais examiner dans quelle mesure le scriptor ignatien put se muer en écrivain religieux, où coïncidèrent champ apostolique jésuite et premier champ littéraire espagnol.
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