Habiter la ville en étant pauvre
L'exemple de Trévise au xve siècle
p. 355-364
Texte intégral
Ni même sans doute de révolte contre
cette maison dont le toit percé avait
probablement dégoutté sur une
centaine de familles comme la sienne
qui avaient habité dessous et avaient
disparu sans laisser de trace, pas la
moindre, pas même des guenilles et
des pots cassés1.
1Dans l’introduction d’un article récent, Giacomo Todeschini analyse un passage de Karl Marx sur le logement des travailleurs et, notamment, les pauvres travailleurs devant se réfugier en guise de maison dans une cave, un trou, un logement qui « ne pourra jamais le protéger réellement2 ». Effectivement, les logements des pauvres, à toutes les époques, ne protègent pas des conditions de vie difficiles.
2Les pauvres et leurs maisons ont rarement le privilège de laisser des traces. C’est pourquoi il est plus difficile de percevoir les conditions d’habitation de ces groupes que celles des plus privilégiés. Structures des habitations, pauvreté de leur mobilier sont des éléments qui manquent pour appréhender les façons de vivre et d’habiter, bref d’approcher les « économies de la pauvreté3 ». Pour la fin du Moyen Âge, un type de sources permet pourtant d’effleurer le vécu d’une frange importante de la population, urbaine ou rurale, y compris les strates les plus basses : il s’agit des déclarations fiscales, notamment celles de la ville de Trévise au xve siècle4. Appartenant à la catégorie des villes‑sujettes, Trévise a mis en place l’estimo afin de répondre aux exigences financières de Venise. Pour cela, les habitants de la ville doivent présenter une déclaration aux autorités urbaines afin qu’une imposition leur soit fixée. De la sorte, des déclarations fiscales sont présentées par les potentiels contribuables à intervalles réguliers par les habitants, neuf fois de 1434 à 1504. Fait important pour étudier ces logements, dans ces déclarations il leur est notamment demandé de décrire les édifices qu’ils possèdent ou qu’ils louent5. Dans la plupart des cas, l’exigence de description a été respectée ce qui permet d’obtenir des informations, certes sommaires, sur des milliers de logements. De surcroît, comme toutes les opérations fiscales, les archives permettent de rendre compte d’autres aspects de la pauvreté comme sa distribution spatiale et les parcours de la population pauvre à l’intérieur des murs de la ville. Quelles sont les stratégies mises en place par les pauvres pour se loger et acquérir un sentiment de stabilité dans les centres urbains et quelles sont les caractéristiques de leur logement ? Il faut bien évidemment se poser la question de la pauvreté et sa mesure dans les sources fiscales. La place manque pour ce sujet ; je partirai des données économiques issues de cette documentation afin d’approcher cette population défavorisée, partie importante de la population urbaine6.
Un marché de l’immobilier limité
3Les urbains sont une population de locataires. En cela, les Trévisans ne se distinguent pas de l’ensemble de la population des autres villes, aussi bien durant les époques médiévale que moderne7. Les deux configurations les plus répandues pour habiter son logement sont d’en être propriétaire, pour une minorité, ou locataire, pour la majorité. Les chiffres sont éloquents : près des deux tiers, jusqu’en 1462, et les trois quarts des chefs de famille, par la suite, sont locataires de leur logement. Être propriétaire d’une maison est un bon marqueur de richesse : elle est réservée à un petit nombre. Deux déclarations successives d’un important personnage de la ville, le noble Bartolomeo da Mussi8, illustrent parfaitement la concentration dans quelques patrimoines des habitations en milieu urbain, concentration d’autant plus importante si on écarte toutes les propriétés, nombreuses, des institutions laïques et ecclésiastiques. Dans celle de 1441, il ne dénombre pas moins de vingt‑quatre logements. Dix ans plus tard, dix‑huit sont décrits, car certains ont été regroupés. La description de ces maisons ou de ces parties de maisons renseignent sur les conditions de logements des strates inférieures de la population. Dans cette énumération surgissent de nombreuses petites maisons dont les loyers ne dépassent pas les £. 15. De surcroît, d’après sa déclaration on peut comprendre que la maison qu’il utilise comme étable pour ses chevaux, dont il estime le loyer à £. 10, est plus grande que de nombreux logements qu’il met en location.
4À partir de là, on peut considérer de prendre comme échantillon les logements dont les loyers ne dépassent pas les £. 15. Parmi les locataires répondant à ce critère, les plaintes sont récurrentes. Il s’agit de toute cette population qui n’a que les bras pour vivre et qui souffre au travail. Il existe évidemment des exceptions : des contribuables qui déboursent des loyers importants affirment être pauvres. Beaucoup de ces locataires se logeant pour moins de £. 15 sont d’ailleurs classés dans la catégorie des « misérables », désignant plutôt des « misérables fiscaux » qui n’étaient pas dépourvus de tout. Même s’ils ne sont pas classés dans cette catégorie, peu semblent vivre de façon digne : beaucoup déclarent vivre de la mendicité, y compris parmi les habitants qui s’identifient par une activité9.
5Les médianes pour l’ensemble des locataires de la ville de Trévise varient selon les estimi de £. 15 à £. 2510. Pourtant, si l’on calcule les moyennes des loyers des différents estimi en fonction des activités pratiquées, elles sont souvent légèrement inférieures à £. 15 pour les métiers les moins rémunérateurs comme celui de porteur, d’ouvrier textile ou de maçon11. Si l’on étudie les caractéristiques des familles habitant dans ce type de logement, on constate qu’elles se démarquent quelque peu. La moyenne d’âge des chefs de famille vivant dans un logement dont le loyer est inférieur ou égal à £. 15 est légèrement inférieure à celle de l’ensemble. Par contre, le nombre de bouches dans ces logements est bien plus réduit par rapport à la moyenne (tableau ci‑dessous)12. Cette moyenne basse prouve la pauvreté de ces habitants contraints de loger dans des habitations exigües. Sans connaître les dimensions des logements, on peut supposer leur taille réduite, voire leur étroitesse et leur inconfort.
L’âge des chefs de famille dépendants à Trévise (1455-1499)
Année | Âge moyen | Taille de la famille |
1455 | 44,2 (45,6) | 3,6 (4,5) |
1462 | 44,3 (45,2) | 3,1 (4,5) |
1477 | 45 (45,2) | 3,6 (5,2) |
1499 | 44,8 (45,3) | 3,9 (5,5) |
Les caractéristiques des logements de pauvres
6Les maisons sont généralement décrites de façon sommaire comme étant alta, murada, solerada coverta da copi c’est‑à‑dire des maisons en dur, avec un étage au toit recouvert de tuiles, et non en paille comme cela se rencontrait fréquemment un siècle auparavant13. Cependant, les logements des pauvres de la ville dérogent fréquemment à cette description standardisée. Ces maisons sont petites, des bassi comme l’on trouvait à Naples dans le quartier dit « espagnol ». Les mots bassa ou pepian sont souvent utilisés pour définir les habitations urbaines en rez‑de‑chaussée14. Un journalier, manoal, originaire des Balkans, décrit sa maison comme bassa au loyer minime de £. 4. La simple mention de son activité le classe dans la catégorie des pauvres, un classement confirmé par le coût du loyer et la physionomie de son habitation15.
7La pauvreté se note de la même façon dans la nature des matériaux utilisés pour la construction de ces logements. Alors que les Statuts de Trévise obligent à ce que les maisons soient couvertes de tuiles afin de ralentir la propagation des incendies, certaines rares habitations sont couvertes de chaume, comme celle d’un préparateur de laines16. L’état physique de la maison est un autre indice de l’inconfort de ces logements aux loyers peu élevés. Les maisons peuvent être construites avec plusieurs matériaux : une habitation d’un porteur de vin, surélevée, est constituée d’un pan de mur en briques et les trois autres en bois17. Si cet humble travailleur est un des rares pauvres à posséder une maison, les caractéristiques de son logement sont communes. On rencontre beaucoup d’exemples de maisons non terminées, avec des matériaux en décomposition ou complètement détruites, dites « marzo » (en vénitien « pourri ») et qui supposent de nombreuses dépenses pour être remises en état18.
8Ces maisons en ruines sont mentionnées dans les déclarations des propriétaires. Une veuve précise tous les travaux dont ont besoin son logement et le reste de ses propriétés. Il est clair que la mention des travaux est destinée à faire baisser la valeur de ses biens immobiliers, mais les descriptions sont telles qu’une simple visite de contrôle suffirait à démontrer la supercherie. Les grands travaux dont ont besoin sa maison lui coûteraient d’ailleurs £. 12, comme elle l’explique en apportant des détails précis. Une de ses propriétés est de fait vide, probablement en raison de sa détérioration. Elle était auparavant habitée par une femme seule qui payait £. 12 de loyer, intégrant ainsi la catégorie de « locataires pauvres ». Or, là aussi de gros travaux sont nécessaires puisqu’une fuite du toit la rend probablement inhabitable, la propriétaire indique « qu’il y pleut19 ». On ne peut qu’imaginer la dureté des conditions de vie de ces habitants contraints de loger dans des habitations faites de bric et de broc, non terminées, à moitié construites avec des matériaux durables ou provisoires et peu solides.
9Un autre élément des conditions de vie caractéristiques des pauvres en milieu urbain est la surpopulation des petits logements. Un céramiste déclare un foyer de cinq personnes, composé de sa femme, de ses deux enfants et de sa belle‑mère qu’il nomme, avec tout le respect qui lui est dû, « la vieille ». La famille fait partie des pauvres qui résident dans le centre de la ville, dans la paroisse de la cathédrale. La petitesse de l’habitation se comprend par le loyer acquitté de £. 9, et l’obligation de louer un lit £. 1 s. 12 par mois. Un lit où dort toute la famille, « vieille » comprise20.
Des loyers difficiles à payer
10Une autre manière de percevoir les difficultés d’une partie de la population urbaine réside dans les dettes dues en raison de loyers ou de baux emphytéotiques impayés, parfois depuis de nombreuses années. Parmi ces locataires il faut bien sûr écarter de la réflexion les contribuables qui utilisent la technique de gonfler leurs dettes en y insérant les loyers en cours. Or, le loyer est déjà pris en compte dans la réduction de l’estimation du patrimoine, et les résidences principales possédées sont quant à elles exemptées d’impôt. En dehors de ces cas, certaines situations semblent catastrophiques. En 1434, un maçon, locataire de la confrérie des flagellants Santa Maria dei Battuti, doit deux années de loyer à son propriétaire. Les exemples sont nombreux : on trouve aussi des peigneurs de laine qui n’ont pas payé leur loyer depuis un peu moins de deux années. Or un des peigneurs était un tisserand de draps étroits (les moins coûteux) sept ans auparavant. Il vivait déjà dans l’hôpital et il s’occupait de sa gestion. Sans surprise, les retardataires sont dans l’écrasante majorité des cas des acteurs des activités les moins rémunératrices et des veuves21.
11La façon de payer les loyers est aussi un signe de cette pauvreté. Le fait de travailler pour payer les sommes dues n’est en général pas un signe de bonne tenue économique des locataires. On retrouve souvent parmi les catégories des personnes qui travaillent pour payer leur logement des métiers de service comme les porteurs, les maçons et autres travailleurs occasionnels, mais aussi beaucoup de femmes. Beaucoup travaillent pour les propriétaires en guise de loyer. C’est le cas d’un certain Piero da Cividale da Belluno qui ne déclare aucune activité et qui « sert » la propriétaire avec laquelle il vit. Or, cette même propriétaire vit gratuitement dans la maison comme le présente sa déclaration. Une femme qui est d’ailleurs définie « misérable » par les autorités de la ville22.
12Ces services rendus aux propriétaires sont généralement mentionnés dans les contrats de location, comme le laissent supposer les quatorze « œuvres » nécessaires au paiement du loyer par une femme seule23.
Une « insertion urbaine » difficile pour les pauvres
13Ces conditions de logements ne sont évidemment pas immuables, les situations changent au gré des opportunités, mais aussi des déclins, et il existe des mobilités sociales qui se traduisent dans les parcours à l’intérieur de la ville24. Ces parcours, ces migrations ou mouvements qui reflètent finalement tous les obstacles à l’installation en milieu urbain se perçoivent dans certains récits : je terminerai avec un dernier cas qui illustre ces parcours au sein et en dehors de la ville. Les populations fragiles veulent prouver et faire savoir aux administrés leurs conditions souvent précaires d’existence qui révèlent leurs difficultés à s’insérer dans le milieu urbain. On se contente d’une petite chambre chez des gens puis, une fois la situation stabilisée et légèrement améliorée, il est possible de louer pour sa famille un logement un peu plus grand. C’est tout le récit fait par un porteur de vin originaire des Balkans25. Il raconte qu’il a d’abord habité à une vingtaine de kilomètres de Trévise, ensuite qu’il y a occupé une chambre chez un épicier‑apothicaire pour qui il entretenait le jardin. En 1462, il s’installe finalement dans le quartier Riva, à l’est de la ville, pour un loyer de £. 14 pour six personnes, dont quatre enfants. La famille se trouve toujours au même endroit en 1477. Malheureusement, la déclaration ne comporte pas de plus amples informations sur les caractéristiques de la maison, mais à n’en pas douter, elle était de petites dimensions. Le fait que ce porteur de vin fasse le récit de son installation en ville ne semble pas destiné, du moins directement, à obtenir une baisse de son imposition qui, sans ce récit, serait de toute façon assez faible au vu de la teneur de sa déclaration. On perçoit ici la « peine » des hommes et des femmes des époques anciennes26, une peine non liée directement au travail, mais à la précarité de l’existence. Ce type de récits nous permet d’explorer la psychologie des pauvres du xve siècle et, dans ce cas, la façon dont ce porteur de vin a logé pendant les longues années nécessaires pour atteindre une stabilité relative, un moment apparemment traumatisant ou en tout cas fondateur de son existence puisqu’il le partage avec les citoyens désignés pour gérer l’imposition.
Comment protéger les pauvres ?
14Dans ces sociétés aux déséquilibres structurels et conjoncturels, il est nécessaire de créer des dispositifs aptes à prendre en charge ces populations en grandes difficultés, ce qu’Angela Groppi a défini de « welfare avant le welfare » à propos des populations âgées27. Les données recueillies pour Trévise démontrent la place du logement dans les dispositifs mis en place pour secourir les nécessiteux de la ville28. Les mauvais payeurs ne sont pas expulsés ni mis en prison immédiatement pour dettes ; les nombreux endettements pour loyers impayés le prouvent. C’est le cas d’un ancien travailleur du textile qui bénéficie en 1441, en raison de sa santé et de sa charge de famille, de la gratuité de son logement possédé par un hôpital de Trévise29.
15Malheureusement cette gratuité n’est pas éternelle, et un autre porteur de vin ne peut habiter indéfiniment « pour l’amour de Dieu » chez les chanoines de la cathédrale. Il va devoir par la suite, la mort dans l’âme, prendre un logement en location30. Le même argumentaire est avancé par un autre porteur de vin âgé de cinquante‑trois ans : en 1462, il indique qu’il vit gratuitement mais qu’il devra partir une fois son propriétaire revenu et, implicitement, intégrer le marché locatif31. Or, son parcours est intéressant car en 1434, il possédait avec un comparse la moitié d’une maison au bord du fleuve Sile lorsqu’il s’occupait de décharger les ballots des embarcations. Sa fonction a dû prendre fin rapidement car il est déclaré « porteur » sur la même feuille. Son déclassement a dû se traduire par un désinvestissement et une obligation de louer puisqu’en 1448 et 1459, il est locataire d’un petit logement au loyer modeste. On ne le retrouve pas dans les documents par la suite, il a dû ainsi profiter des dernières années de sa vie sans payer de loyer.
16Si l’on analyse les profils les propriétaires des logements à £. 15 et moins, on peut aussi percevoir une logique32. Pour le premier estimo du siècle, 137 propriétaires sur 355 sont des institutions laïques et ecclésiastiques. Parmi ces institutions, l’hôpital des flagellants est propriétaire de vingt‑sept logements. On trouve aussi beaucoup de femmes, trente‑six, démontrant la place de l’immobilier dans les dots. Même une esclave possède une petite maison qu’elle donne en location à une autre femme qui déclare travailler à la tâche. Son mari étant infirme, c’est cette femme qui a établi le document fiscal et le couple est d’ailleurs déclaré « misérable » au verso33. De surcroît, la gratuité n’implique pas un acte gracieux : un habitant de Trévise vit effectivement gratuitement dans la maison d’un propriétaire vénitien, mais il la tient en état pour lui en échange34.
17Une autre façon d’utiliser le logement pour assurer une aide aux pauvres provient aussi des maisons lorsqu’elles sont léguées par des membres des confréries, les loyers perçus servent à aider leurs pauvres confrères. On perçoit de la sorte une espèce d’aide apportée par les institutions caritatives ou les confréries de métier. Elles jouent ce rôle en logeant les pauvres à moindre frais ou gratuitement, sans oublier, naturellement, d’en tirer de l’argent35. D’une autre façon, le marché immobilier intervient dans l’aide apportée aux pauvres : il s’agit d’utiliser les maisons possédées pour en redistribuer les loyers aux pauvres, notamment aux membres des confréries de métier ou autres nécessiteux. C’est l’utilisation qui est faite des legs de ses membres par la scuola des cordonniers. Une partie des biens, terres et maisons, participe ainsi à la prise en charge des miséreux, et les revenus immobiliers sont utilisés pour faire fonctionner l’économie urbaine36. La somme totale est importante puisque ce sont £. 105 qui sont léguées en 1434. L’argent sert aussi aux prisonniers, à payer des prêtres.
18Enfin, une dernière façon d’utiliser le logement pour prendre en charge la pauvreté urbaine structurelle : considérer la maison comme un refuge pour les populations en voie de « désaffiliation37 ». La colocation, subie plus que choisie, est ainsi un moyen de diminuer le coût du loyer dans le budget des pauvres ; les maisons sont ainsi partagées entre différents locataires, surtout entre les jeunes et les personnes âgées, en particulier les veuves. C’est ce que dit une veuve qui vit « en communion » avec sa marraine pour un loyer modeste de £. 738. D’autre part, la maison des autres semble être un refuge pour les plus pauvres dans certains cas. En 1499, un meunier recueille de cette façon son frère aveugle de 36 ans et son beau‑frère infirme de 40 ans39. Martin da Giavera loge un pauvre et en échange de la surveillance de la maison ne lui fait pas payer de loyer40.
19L’évocation de ces maisons en ruines, à moitié construites avec de la tôle rend palpable la pauvreté d’une population en général invisible des archives. La question du logement, même si quelques mois de petits travaux divers suffisent parfois à en assurer le paiement annuel, est au centre des préoccupations de ces hommes et femmes contraints de vivre dans des conditions difficiles, entassés dans un même lit, dans des bâtiments fragiles et, très probablement, mal conçus pour faire face aux intempéries et aux froids de l’hiver. À l’image de l’ensemble des agglomérations, le centre de la ville est occupé par les populations les plus favorisées exerçant les activités les plus lucratives. Toutefois, les populations démunies peuvent aussi loger dans le centre de la ville, évidemment dans des logements exigus, le plus souvent des chambres aux loyers modestes. Cependant, ces logements sont aussi des éléments qui permettent à toute une population de trouver refuge, de « vivre dans le monde », comme certaines déclarations le proclament. La maison constitue de la sorte une protection sociale pour les plus pauvres.
Notes de bas de page
1 Faulkner, 2000, p. 277.
2 Todeschini, 2019, pp. 3-24, en particulier p. 3 : « un trou, pas un toit. Ici, le “pauvre” survit comme un sans-patrie : il n’est jamais à la maison, at home, parce qu’il n’a jamais de quoi acheter une véritable home et parce que, quand bien même il arriverait à acquérir une maison avec sa “sueur de sang” (Blutschweiß), celle-ci ne pourra jamais le protéger réellement ».
3 La Roncière, 1982, pp. 390-405 donne quelques indications pour les travailleurs florentins du xiiie siècle et leur logement. Pour Paris voir Geremek, 1992, pp. 98-100 ; Roux, 1969.
4 Pour une description de la source, voir l’introduction et le premier chapitre de Scherman, 2013.
5 Del Torre, 1990, pp. 155-159, a édité les règles de l’estimo de 1486 qui évoluent très peu tout au long du xve siècle. Voici justement au chapitre iv un des passages concernant l’immobilier possédé : « et similiter describantur prata, terre vigre, nemora, poste pecudum, piscationes, venationes, domus, appothece, molendina, fulones et alia quecumque bona stabilia, declarando loca cum duobus confinibus, et eorum qualitates » (« [Les contribuables doivent décrire pré, terres, bois, pâturages pour les moutons, pêcheries, maison, ateliers, moulins, foulons et tous les biens immobiliers en précisant le lieu avec deux confins et leur qualité » : sauf indication contraire, toutes les traductions sont de l’auteur). Pour les locataires la même chose est demandée au chapitre suivant.
6 Sur cette question, voir pour Trévise Scherman, 2009. Plus généralement Alfani, Di Tullio, 2019 ou encore Piccini, 2017.
7 Ago, Delille, 2003, p. 299. Pour des chiffres sur Venise au xviie siècle, Chauvard, 2003, p. 306.
8 Il est à de nombreuses reprises provveditore de la ville entre la fin des années 1430 et les années 1440, Archivio di Stato di Treviso (ASTV), Comunale, busta (b.), 46, fo 1.
9 ASTV, Estimi, b. 13/1, 10/06 sans millésime, estimo de 1434. C’est le cas de ce pauvre marin qui vit dans une petite maison, casetta d’un loyer de £. 12 et qui déclare être un « povero mariner […] e vive cum le decte creature la plu parte de lemosena » (« un pauvre marin […] qui vit avec ses enfants, la plupart du temps de charité »).
10 Pour celui de 1434 : £. 15, 1441 : £. 20, 1447 : £. 20, 1462 : £. 18, 1477 : £. 25, 1499 : £. 25.
11 Scherman, 2013, p. 288 présente le tableau des loyers selon les activités pratiquées.
12 Ibid., p. 168 voir les caractéristiques des chefs de famille dans le tableau « L’âge des chefs de famille dépendants ».
13 Même si les descriptions sont nombreuses, elles ne sont pas assez régulières pour opérer une étude statistique sur les caractéristiques des habitations. Toutefois, les données offrent un point de vue qualitatif rare sur les conditions de logement des populations.
14 Pour des comparaisons avec le monde rural du Trévisan, Pasqual, 2006, pp. 373-381.
15 ASTV, Estimi, b. 16/1, 26/07 sans millésime, estimo 1434, Zorzi da Isagabria, manoal.
16 ASTV, Estimi, b. 37, Lettre P, 09/06/1441, Gasparin Passavantin. Il paie un bail emphytéotique de £. 5 au couvent de Santa Margherita.
17 ASTV, Estimi, b. 14/2, 09/07/1434 : Rizardo da Prata, un porteur de vin, décrit sa maison : « Ho una chasa in la contrada de Santa Bona in Treviso alta con una sponda da muro, le altre tre fate de tolle » (« J’ai une maison dans la contrada de Santa Bona à Trévise, surélevée avec un côté en mur de pierres, les trois autres en bois »).
18 ASTV, Estimi, b. 79, Lettre M, 11/02/1477, Zuanpiero da Milan quondam (q.) Antonello. À propos de sa maison voilà ce qu’il indique : « A laqual bixogna gran spexa al presente per esser marzo tuta de legname » (« elle nécessite de grandes dépenses car tout le bois est pourri »).
19 ASTV, Estimi, b. 12/2, 20/08 sans millésime : « Beny de dona Madalena da le Chalce in Santa Bona, zoè condecion de quela. Prima, una chaxa in la contrada de Santa Bona habitada per la deta. La qual piove più de mea; besogna rechovir con terzo uno de copy, meza chorba de chalçina e per far uno volto de androna che responda in lo volto grando che conduxe in lo Chagnan per contio de maistri, zoè murari in piere, calzina, sabion e maistranza va de spexa […] £XII. […] Item, una caxa alta, murada, solarada, cov<er>ta de chopy sora la Ruoia ; habitada per Bortholamio Brocho zimaor se convien far amundar una androna va de spexa e per far uno volto che resonda in lo Chagnan per lavorier e maistranza £XV. […] Paga de fito £XXXII. Item, una caxa alta, murada e meza de pare, coverta de copi; habitada per dona Coradina dei Vanuny da Pexeia. La qual à tolto commiado questo messe in la contrada de Santa Bona. La qual piove e s'el ve piasse mandade a veder. […] Paga de fito £XII. Notade che la dona decta non ha altra intrada e tien una fantescha a so spexe la decta dona Madalena » (« Premièrement, une maison dans la contrada de Santa Bona dans laquelle elle habite. Il y pleut et il est nécessaire de la couvrir avec un tiers de tuiles, une moitié de corbeille de chaux et de faire édifier une voûte dans le couloir qui mène à la rivière Cagnan. Pour la maintenance des maîtres, c’est‑à‑dire maçons, pierres, chaux, sable et manufacture, cela coûtera £. 12. […] Item, une maison haute, en pierre, avec un étage, couverte de tuiles sous la rivière Roya ; habitée par Bortolamio Brocho tondeur, il convient de réparer le porche et faire une voûte jusqu’au Cagnan, pour les matériaux et la main-d’œuvre, £. 15 […] paie de loyer £. 32. Item, une maison haute, moitié en pierre et moitié en bois, couverte de tuiles, habitée par madame Coradina dei Vanuni da Peseia. Laquelle a pris congé ce mois-ci, dans la contrada de Santa Bona. Il pleut dans la maison et si cela vous fait plaisir envoyez quelqu’un vérifier. Elle paie de loyer £. 12. Notez que la veuve n’a pas d’autre entrée et qu’elle entretient une domestique à ses frais »).
20 ASTV, Estimi, b. 68, Lettre C, 01/12/1462, le céramiste Antonio da Milan q. Bernardin Badela.
21 ASTV, par exemple dans le premier estimo de 1434, la veuve Benvegnuda d’Endrigeto da Musan doit trois ans de livello à la congrégation de la cathédrale (b. 11/3, 15/06 sans millésime). Jacomo da Lubiana, un peigneur de laine, est endetté pour plus d’un an de loyer auprès du Vénitien Zuan Corner (b. 11/2, 01/07 sans millésime) comme un autre peigneur de laine Vetor da Prata, lui aussi endetté pour plus de deux ans envers le même propriétaire (b. 11/1, 07/07 sans millésime). Enfin, dernier exemple, un maçon doit deux années de livello à la scuola de Santa Maria dei Battuti (b. 16/2, 12/06/1434, maître Vetor Grasselo da Fossalonga).
22 ASTV, Estimi, b. 17/3 pour Piero (« El serve la dicta dona ») et b. 15/3 pour donna Caterina.
23 Sur les rémunérations, Beck, Bernardi, Feller, 2014 ; Arnoux, 2009.
24 Quertier, 2019 et la bibliographie citée. Ago, Delille, 2003, p. 302.
25 Voir, pour un parcours similaire, le cas d’Antonio da Posega dans Scherman, 2013, p. 321.
26 Braunstein, 1996.
27 Groppi, 2010.
28 Je renvoie pour les chiffres à Scherman, 2013, p. 285 et pp. 390-391 : « La gratuité du logement est une mesure courante accordée aux individus les plus fragiles physiquement et économiquement : les infirmes, les vieux et les femmes. Ces dernières représentent parfois la moitié des bénéficiaires, onze sur vingt‑cinq en 1434, cinq sur dix en 1447, onze sur cinquante‑six en 1462 ou encore cinq sur dix‑huit en 1499. En 1434, 2,3% des logements recensés sont habités gratuitement, 1,2% en 1448, 4,4% en 1462 et 1,4% en 1499. Les propriétaires participent de la sorte à la protection des plus faibles ».
29 ASTV, Estimi, b. 36, Lettre F, 31/08/1441 : « Chondizion de Piero da Feltre. Sta a la Piaza del Chapetani. Dixe aver boche sete et aver in pegno a çodei per ducati 14; niente de proprio; homo vechio e desposente. Sto a l'ospedal de misser Sant' Marcho e Sant' Vetor quaxi per l'amor de Dio per respeto de 5 fiolete. Denari non ho, no me la serave andar mie pegni a uxura, diebo schuoder stara 6 formento e ò deschaveda apreso £100 » (« Déclaration de Piero da Feltre, habite Piazza del Capetano. Il dit nourrir sept bouches et a mis en gages chez les juifs 14 ducats ; il ne possède rien ; c’est un homme vieux et faible. J’habite à l’hôpital San Marco et San Vetor, quasiment gratuitement en raison de mes 5 fillettes. Je n’ai pas de numéraire, il ne faut pas que je laisse mes gages en usure, je dois recouvrer 6 boisseaux de froment et j’ai déboursé £. 100 »).
30 ASTV, Estimi, b. 88/1, 03/02/1477, Alovixe da Vicenza q. Pero. Malheureusement, je ne le retrouve pas dans les deux estimi suivants, on ne sait donc pas s’il a véritablement cherché un logement payant.
31 ASTV, Estimi, b. 70, Lettre P, 25/11/1462, Antoni deto Pilato q. Jacomo da Prata : « bixognerà tuor una chaxa affito » (« Il sera nécessaire de payer un loyer »). Pour les déclarations précédentes, b. 13/1, b. 38/1 et b. 61.
32 Voici les chiffres pour 1434 : 355 logements de ce type (46% du parc locatif), 1441 : 152 (30%), 1451 : 139 (25,6%), 1455 : 130 (40%), 1462 : 218 (27%), 1477 : 100 (23%), 1486 : 35 (18%), 1499 : 92 (19%).
33 ASTV, Estimi, b. 12/3, 24/07 sans millésime : « Item, sta in t'una cha che sè de una schiava che à nome Luzia, sta chon madona Andriola ; paga de fito £ X a l'ano in la chontrada de San Nycholo in la Isola de mezo […]. Altro non à, va a lavorar a druova » (« Item, elle habite dans une maison qui appartient à une esclave nommée Lucia, au service de madonna Andriola, elle paie de loyer £. 10 à l’année […]. Elle ne possède rien d’autre et va travailler à la journée »).
34 ASTV, Estimi, b. 70, Lettre P, 30/11/1462, Stefano q. Bernardo porteur de sacs. Il la tient in conzo (« maintenir en état »). Celle‑ci est une maison à pepian (en rez-de-chaussée).
35 Pour une analyse de la pratique immobilière d’un hôpital, Strobbe, 2014, ou encore Benfante, 2003.
36 ASTV, Estimi, b. 17/2, 30/06 sans millésime, estimo de 1434 : « Questo si è quelo che à la scuola dei chalegary. Primo, uno maxo de tera in la via de Torexele che tien Domenego fiolo che fo de Tono da Torexele a livelo; paga a la scuola a l'ano £XVI de livelo. I qual dinary se die despensar ai puovry de la dita scuola per l'anema de ser Bortholamio soler che lasò in so testamento. Item, lasa el dito ser Bortholamio soler sora scrito a la scuola dei calegary una clexura in Castelbernardo che tien afito Franzon. Paga de fito £ VIIII. Dei qual dinary se fa 3 carità ai prexoniery che monte a la suma dei danary. Querenzie da una parte l'aqua dita el Ploion? da 2 parte una via consorte. Diese despensar per Dio ai puovri de la scola. […] Item, una peza de tera zerca 1/2 champo in lugo dito Sachon apreso Fontane. Paga de fito a l'ano £2. Che lasò ser Bortholamio solaro per alturio de vistir uno puovro […]. Item, una chaxa in chavo el ponte da San Vido che paga de livelo a l'ano £X. Paga al prexente Antony fiolo de mo Domenego da Fanzuolo chalegaro che lasò m° Grazuiolo a la dita scola dei qual dinary se do ogn'ano al prete de San Lunardo £2 s. 10, item ai frari de San Franzesco £2 s. 10, item, a la fabriga de San Vido £1 […]. Item, una chaxa che lasa mo Franzischin in la contrada de San Lunardo in la qual abita m° Nicolo marangon. Paga de fito a la scola £XVI a l'ano i qual dinary si die despensa per Dio ai puovry de la scola. […] Item, una chaxa in la contrada de San Martin che lasò m° Franchin a la dita scola in la qual abita mo Zan da la Pergola caleger paga £XL de fito a l'ano. I qual dinary se de despensa ai puovry de la dita scola azeto £6 che preven ai castaldy e masary. […] Item, uno caso de chaxa in contrada de San Zan Bruxa. La qual lasò mo Zan da Choneclan a la scole dei Calegary. Abita al prexente uno Piero scorzer. Querenzie : da una parte i frary dal Bosco e una parte mo Nicolo Pizolo scorzaro, una parte la congregazion. Paga de fito a l'ano £XII. I qual dinary se despenxa ai puovry de la scola […] » (« Voici ce que possède la confrérie des cordonniers. Premièrement, un terrain sur le chemin de Torreselle occupé par Domenego fils du défunt Toni en emphytéose ; il paie à la confrérie à l’année £. 16. Les sous reçus doivent être dépensés pour les pauvres de la confrérie pour l’âme de Bortolamio fabricant de semelles qui le légua dans son testament. Item, légua le dit Bortolamio […] une terre située à Castel Bernardo loué par Fanzon. Il paie de loyer £. 8. De cette somme, trois charités doivent être faites aux prisonniers […]. Item, un bout de terre […] légué par ser Bortolamio pour aider à vêtir un pauvre […]. Item, une maison au bout du pont de San Vito, qui paie d’emphytéose £. 10 à l’année. Paie en ce moment Antonio fils de maître Domenego da Fanzuolo cordonnier, [maison] léguée par maître Graziolo à ladite confrérie, de ces sous, £. 2 s. 10 sont données au prêtre de San Leonardo, de même aux frères de San Francesco, de même à la fabrique de San Vito £. 1 […]. Item, une maison que légua maître Franceschin dans la contrada de San Lunardo dans laquelle habite maître Niccolò charpentier. Il paie £. 16 de loyer, cela doit être dépensé pour Dieu aux pauvres de la confrérie […]. Item, une maison dans la contrada de San Martin que légua maître Franchin à la confrérie dans laquelle habite maître Zuan dalla Pergola cordonnier, paie £. 40 de loyer à l’année. Les sous doivent être dépensés pour les pauvres de la confrérie, à l’exception de £. 6 qui doivent revenir aux administrateurs de la confrérie […]. Item, une petite maison […]. Il paie de loyer à l’année £. 12. Les sous sont dépensés pour les pauvres de la confrérie […] »).
37 Sur ce concept, consulter les travaux de Robert Castel, notamment Castel, 1995.
38 ASTV, Estimi, b. 37, Lettre T, dona Madalena veuve de maître Lorenzo da le Trivelle forgeron. Elle vit « in comunion con dona Marina so compaggna » dans une toute petite maison pour £. 7 par an appartenant à la Scuola di Santai Maria dei Battuti.
39 ASTV, Estimi, b. 105/1, 30/04/1499, déclaration de Liberal q. ser Ciprian da Spineda. Son moulin accueille en tout sept personnes, sa femme, ses deux enfants et trois parents. Sa sœur de 31 ans habite aussi avec eux.
40 ASTV, Estimi, b. 36, Lettre G, 29/08/1441 : Martin est propriétaire de sa maison, « tegno Andrea per varda e niente paga de fito » (« J’ai embauché Andrea comme gardien et il ne paie pas de loyer »).
Auteur
Université Gustave Eiffel — ACP, EA 3350
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