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Quelques « bâtiments à auges » d’Algérie

p. 85-101


Texte intégral

1Longtemps confondus avec des basiliques chrétiennes en raison des plans basilicaux de plusieurs d’entre eux, les « bâtiments à auges » ont été identifiés en tant que tels en 1985 par N. et Y. Duval qui, dans la foulée, en ont examinés plusieurs en détail1. D’autres restent à repérer et à étudier. Nous évoquerons ceux de la région de Tébessa et un autre situé beaucoup plus à l’ouest, au-dessus de la vallée du Chélif2.

« Bâtiments à auges » de la région de Tébessa

2Les « bâtiments à auges » semblent particulièrement nombreux dans la région de Tébessa (fig. 1). On en cite d’ordinaire six : près de la grande basilique de Tébessa (B.1), Tébessa Khalia (A.3), Henchir Faraoun (A.1), Oued el Louz (A.2), Henchir el Abiod (B.3), enfin Henchir el Adjeje (B.4). On peut en ajouter deux certains, Henchir Derirat (A.4) et Henchir Touta (B.2). Il en existait probablement d’autres3 et l’on peut notamment s’interroger sur trois cas cités en annexe (p. 101).

Fig. 1. — Répartition des « bâtiments à auges » connus dans la région de Tébessa et les Nemencha, Algérie

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TA : secteur où ont été découvertes les Tablettes Albertini.

© DAO : J.-P. Laporte, 2015.

3Les huit recensés et décrits de manière assez précise (tableau 1) se répartissent entre deux types différents : les uns de forme basilicale, avec abside, et les autres de plan carré ressemblant à des fortins.

Tableau 1 — Les « bâtiments à auges » de la région de Tébessa et leurs principales caractéristiques

Guénin, 1908aGsell, 1911*Modéran, 2003ToponymeAugesPuitsCiternesSilosEscalier
A« Bâtiments à auges » à plan basilical
A.118340, 12322Henchir Faraoun/ Henchir el Begueur2 x 61?23
A.298-9951, 4525Oued el Louz, Henchir Ahmed ben Naceur2 x 9???0
A.329, 14446Tébessa Khalia2 x 70001
A.49340, 105105Henchir Derirat/ Henchir Goussa ? ? ? ? ?
B« Bâtiments à auges » à plan carré (ou rectangulaire)
B.129, 10145Tébessa Sainte-Crispine2 x 400000
B.213139, 22747Henchir Touta2 x 30101
B.313939, 9436Henchir el Abiod = Reguibet Guessès2 x 60012
B.416139, 10139Henchir el Adjeje2 x 41011
* Le numéro de la feuille de l’ouvrage est suivi du numéro du site. Le 0 indique qu’aucun élément du type concerné n’a été signalé.

« Bâtiments à auges » à plan basilical

4Les bâtiments à plan basilical ont été d’autant plus scrutés qu’ils avaient été pris pour des basiliques chrétiennes. Les trois premiers ont été identifiés et bien étudiés par Y. et N. Duval4. Nous les évoquerons ici brièvement, ainsi qu’un autre, avant de regarder de manière plus précise les quatre bâtiments à plan carré (ou rectangulaire).

Henchir Faraoun/Henchir el Begueur (A.1)

5Le « bâtiment à auges » le plus monumental et le plus soigné (à ce jour) est celui d’Henchir Faraoun, alias Henchir el Begueur5. En 1909, François Guénin6 le signalait comme suit : « Fort byzantin de 19 mètres de côté englobant les restes d’une basilique déblayée en mai 1906. Le fort est précédé d’une première enceinte avec tours de flanquement7 ». Un plan Meunier, très imparfait, a été réinterprété et redessiné sous la direction de N. Duval (fig. 2), qui a visité le monument, déjà endommagé, mais encore assez bien conservé.

Fig. 2. — Plan et coupes d’Henchir Faraoun, Algérie

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© Duval, 1976, p. 956.

6On distingue bien le bâtiment primitif à plan basilical de 15,35 m de long (dans l’axe de l’abside) sur 17,15 m de large, transformé postérieurement en « fortin » de 17,60 m de profondeur sur 19,10 m de large par adjonction d’une enceinte épaisse de 1,10 m, avec au nord-ouest une seule porte fermée par une roue de pierre. Ce remaniement ne semble pas avoir affecté l’usage du bâtiment, tout au moins aucun vestige particulier n’en atteste, ceci jusqu’à sa désaffectation.

Oued el Louz/Henchir Ahmed ben Naceur/Henchir oued el Moktaa (A.2)

7Sur la rive droite de l’oued el Louz, Guénin décrivit sommairement un « bâtiment à auges » de plan basilical, à transept (en fait un couloir transversal) et abside, de 32 m de long sur 17 de large8, dont l’orientation n’est pas indiquée (fig. 3). Les nefs étaient précédées d’un parvis de 8 m de profondeur : « Le porche, de même que l’arc triomphal de grandes dimensions, étaient polylobés. Les bas-côtés étaient séparés de la nef centrale par une muraille en pierres de taille percée de neuf ouvertures, environ 1 mètre au-dessus du dallage. Ces ouvertures, dont l’appui est creusé en forme d’ « auge », sont arrondies à leur partie supérieure en arc de cercle. Elles mesurent 1 mètre de haut sur 0,68 m de large. Les nefs sont séparées de l’abside par un transept9 ». Un croquis inédit de Guénin10 précise plusieurs dimensions notamment la longueur de la nef (9,80 m), le diamètre des deux colonnes à l’entrée de la nef (0,43 m), la largeur du « transept » (4,50 m), la présence de chapiteaux « romains byzantins » (sic), de corbeaux avec rosaces et d’arcades doubles.

Fig. 3. — Bâtiment d’Oued el Louz, Algérie

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© Plan Guénin, 1908a retouché par Golvin, Duval, 1972, p. 693, fig. 17.

8Une enceinte de 32 m de long sur 26 m de large était accolée à ce bâtiment ; elle était « analogue par sa construction et sa disposition intérieures à celles que nous avons signalées dans la plupart des ruines11 ». Le plan de Guénin semble y indiquer des parties de stylobate et même quelques colonnes.

Tébessa Khalia (A.3)

9Un important complexe cultuel antérieur, complété et remanié à l’époque chrétienne12, comportait à basse époque un « bâtiment à auges » (fig. 4), proche d’une huilerie à laquelle il semble avoir été lié par les murs, ce qui pourrait correspondre à un lien organique entre les deux13.

Fig. 4. — Plan du « bâtiment à auges » de Tébessa Khalia, Algérie

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© Duval, 1976, p. 937, fig. 5.

Henchir Derirat = Henchir Goussat (A.4)

10À 4 km au nord de Bir Oum Ali, à proximité de la frontière tunisienne, l’important site d’Henchir Derirat se composait de deux groupes à 1 km l’un de l’autre14. La ruine orientale, qui avait livré un autel dédié à Minerve et à Jupiter15 à l’angle d’un bâtiment important, était « d’étendue moyenne », et parsemée de pierres et de fragments sculptés appartenant pour la plupart à un « bâtiment à auges » (pris par Guénin pour une basilique).

11Ce bâtiment, de plus de 30 m de longueur, comportait « une abside semi-circulaire de 4,50 m de diamètre, construite en pierres de taille [...]. L’intrados de l’arc triomphal était sculpté de feuilles ornementales. Beaucoup de sculptures : jolis chapiteaux, têtes de pilastres16 ».

12L’édifice comportait deux « lignes d’auges rectangulaires formant la table d’une série d’ouvertures taillées en arc à leur partie supérieure ». Dans les « monuments à auges » d’Henchir Begueur, Henchir Ahmed ben Naceur et Henchir Behir, « les murs auxquels elles étaient appliquées étaient exclusivement ceux qui séparent la nef centrale des nefs latérales ; ici, elles semblent bien avoir été étendues à d’autres murs transversaux17 ». Cette dernière notation pourrait faire penser à un « bâtiment à auges » à plan cruciforme comme celui du Kef.

13Comme à Henchir Zaâba18, « les parois intérieures étaient munies de niches terminées en haut par des quarts de sphère, cannelés, sur lesquels ressortent en relief des animaux de diverses sortes, serpents, chevaux, chameaux19 ». Nous ne savons pas si ces niches étaient ouvertes ou fermées.

Bâtiments à plan carré ou rectangulaire

Tébessa, « bâtiment à auges » (?) près de la basilique de Sainte-Crispine (B.1)

14Tout en le considérant nettement à part, nous mettrons ici en tête, car le plus souvent évoqué, le « bâtiment à auges20 » du complexe chrétien de Sainte‑Crispine à Tébessa21. Trop différent des autres, à la fois par ses dimensions (49 x 22 m) et le nombre de ses « auges » (environ 80), il ne peut servir à déterminer l’usage de ce type de dispositif, mais pourra être examiné ultérieurement pour juger du ou des usages qui pourront être attribués à ce type de bâtiment jusqu’ici unique.

Henchir Touta (B.2)

15Dans le centre du Bahiret Telidjen, vaste cirque de forme allongée, à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de Tébessa, se trouvait une importante agglomération antique comportant un fort byzantin22. Le commandant Guénin y fouilla du 10 au 18 décembre 1907 un « bâtiment à auges » publié en détail en 190823 (fig. 5). Au lieu des parois solides et en bel appareil auxquelles il s’attendait, Guénin découvrit des murs constitués de moellons et de remplois24. Le bâtiment mesurait 15 m de long sur 13 de large. La précision de la description, qui correspond bien au plan, et les dispositions très classiques du bâtiment ont permis d’en restituer partiellement l’élévation25 (fig. 6).

Fig. 5. — Plan du « bâtiment à auges » d’Henchir Touta, Algérie

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© Guénin, 1908b, p. 256.

Fig. 6. — Élévation partielle du « bâtiment à auges » d’Henchir Touta, Algérie

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© Restitution : J.‑P. Laporte, 2015.

16L’entrée unique du bâtiment se trouvait à l’est, sous la forme d’un couloir B26 donnant accès, au fond et à gauche, à la porte proprement dite, ouvrant sur la pièce C. La fouille de cette chambre jusqu'au fond, à 1,70 m de profondeur, ne donna que des tessons de poterie anépigraphes. Deux autres portes donnaient accès aux pièces D et G.

17La chambre D occupait toute la profondeur du bâtiment. Comme les autres, elle livra de nombreux débris d’amphores, dont l’un portait, gravé à la pointe, en lettres de 2 à 3 cm, le mot incomplet « INO » suivi d'une queue de lettre descendant au-dessous de la ligne. Le mur élevé entre D et les chambres E et F était en grande partie en pisé (toub). Une lacune pouvait correspondre à l’emplacement d’une porte.

18On pénétrait ensuite dans un ensemble formé par les « chambres » E à I, disposées de manière symétrique autour d’un axe marqué au sol par un canal à section triangulaire creusé dans une suite de pierres de taille, recouvert de dalles, qui conduisait les eaux descendues des toits (ou plutôt des terrasses) vers une citerne centrale.

19La partie centrale du bâtiment était constituée par une cour G séparée des pièces E et J (que Guénin prit de ce fait pour des écuries) par deux lignes de trois « auges » supportées par quatre piliers rectangulaires formés chacun d'une pierre de taille posée verticalement.

20Le bord de chacune des « auges » tourné vers E et J portait un trou d'attache ; il était poli et arrondi par un frottement que Guénin attribua à celui de la tête des chevaux contre la pierre (dans la mesure où il pensait qu’il s’agissait d’écuries). À droite et à gauche de la ligne d'« auges » existaient deux portes, respectivement de 1 m et 0,80 m de large. Guénin trouva à nouveau dans cette pièce des tessons de poterie.

21La pièce G était séparée de la partie H à gauche par un pilier carré de 0,60 m de haut et à droite par une pierre de taille carrée à la base, cylindrique en haut, de part et d’autre de l’orifice du puits central, une pierre tronconique de 0,60 m de diamètre moyen et 0,50 m de hauteur, surmontée d'un disque de pierre, couvrant l'orifice d'une citerne de 8 m de profondeur, 1 m de large, 1,50 m de long, dont les parois étaient maçonnées jusqu'à 3 m du sol. La margelle présentait intérieurement des cannelures creusées par le frottement des cordes de puisage, également présentes sur une grosse pierre en saillie dans la paroi de la citerne, ce qui témoigne d’un usage prolongé.

22Contre la rangée d’« auges » séparant E et G apparurent en place les trois marches inférieures d’un escalier de 0,80 m de large, montant à l’étage disparu27.

23La cour G était prolongée vers le sud par une pièce H, de même largeur, que Guénin qualifia de hangar. La terre y était mélangée de cendres, de charbons, de tessons de vases de toutes formes et de toutes dimensions, avec également des ossements humains28.

24Située dans l’angle sud-est du bâtiment, la pièce I mesurait 3 m de long sur 2,60 m de large. La forme de l’embrasure de la porte vers la salle H montre que l’on ne pouvait la fermer que de l’intérieur. Elle contenait des fragments de terre cuite et des ossements. Un mur plein la séparait du local J, seule pièce dallée de l’édifice, semblable à la pièce E. Comme partout ailleurs, l’espace J livra beaucoup de morceaux de poterie29.

25Dans l’angle nord-est du bâtiment, se trouvait une chambre A non dallée, de 3 m de large sur 4,50 m de long30, qu’on ne pouvait atteindre qu’après avoir parcouru les autres. Le mur nord présentait une brèche en élévation, mais fut retrouvé en fondation. C’est là que des ostraca avaient été découverts avant la fouille, à la surface du sol actuel.

26À moins de 0,50 m de profondeur, Guénin y découvrit à nouveau de très nombreux morceaux de poterie, d’épaisseur, de forme et de couleur variables ; deux au moins, l’un brisé en trois morceaux, portaient des inscriptions ; sur d’autres, les lettres paraissaient avoir disparu ; sur d’autres, enfin, on ne reconnaissait aucune trace d’écriture. Continuée jusqu’au niveau du seuil de la porte, la fouille livra de nombreux débris de poterie de taille croissante à mesure que l’on sapprochait du fond.

27Sous cette pièce, à 1,50 m de profondeur, et jusqu’à 2,50 m, apparurent sur une longueur de 4 m les vestiges d’un édifice antérieur beaucoup plus soigné, avec de grandes et belles pierres de taille en calcaire blanc, renversées les unes sur les autres. Parmi elles, se trouvaient de nombreuses lames de calcaire blanc débitées à la scie, et des fragments ornés de sculptures. L’un de ces derniers représentait un homme armé d’une perche et faisant tomber des fruits d’un arbre fourchu, sur une branche duquel un autre personnage était appuyé31. Bien que Guénin ne le précise pas, il s’agissait sans doute d’une scène de cueillettes d’olives décorant l’édifice antérieur au « bâtiment à auges ».

28À toute profondeur, Guénin découvrit des ossements humains, les uns d’époque récente, d’autres, en dehors des murs de la maison, datant de l’époque romaine ou byzantine. Au milieu de ces derniers, Guénin trouva à l’extérieur du mur nord une lampe ronde de terre grise, dont la partie inférieure se prolongeait en pointe.

29La particularité essentielle de ce bâtiment est d’avoir livré des ostraca et un cachet. Les ostraca avaient été découverts avant la fouille, dans la chambre A, au ras du sol moderne, c’est-à-dire très au‑dessus du sol antique. Guénin pensa, sans doute avec raison, que ces documents avaient été conservés au premier étage au dessus de la salle A et étaient tombés sur le remblai lors de l’effondrement du plancher qui les portait.

30Deux d’entre eux (fig. 7), partiellement lus32, donnent une liste de noms suivis pour la plupart de dedit (« a donné », abrégé en ded ou dd) puis d’une somme dans une unité de compte représentée par les deux lettres HS liées, symbole des sesterces au Haut-Empire, qui doit représenter ici des folles. La première ligne de l’ostracon A (fig. 7) mentionne un certain Ianuarius, qualifié de lanarius, lainier, qui avait remis (dedit) 350 folles. Le second, un certain Brumasius, avait donné 100 folles. Il semble s’agir de bordereaux d’encaissement, par un receveur, de versements effectués par plusieurs personnes. Nous avons là un élément important pour la compréhension de ce bâtiment, et sans doute aussi de ses congénères.

Fig. 7. — Lecture des deux seuls ostraca déchiffrés à Henchir Touta, Algérie

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© Cagnat, Omont, 1908, p. CCXLVIII.

31Toujours dans la chambre A, à environ 1 m en dessous du sol moderne (c’est-à-dire presque sur le sol antique), Guénin découvrit un cachet de 5,5 cm de long, 3 de large sur une base rectangulaire épaisse de 1 cm d’épaisseur (fig. 8). Le tenon de préhension, taillé dans la pierre, présentait la forme d’un tronc de pyramide à section carrée, de 3 cm de hauteur, 3 de côté à la base et 2 en haut. La partie supérieure, de même que l’une des tranches du cachet, était ornée d’un dessin grossier de croisillons. La partie inférieure, gravée en creux et d’une exécution très primitive, représentait un personnage à la tête radiée, les bras élevés horizontalement à hauteur des épaules. L’un d’eux tenait peut-être une corne d’abondance, l’autre un objet indéfinissable. On discerne de part et d’autre du corps des lettres inégales33 que Guénin ne se risqua pas à déchiffrer. Il serait hardi d’y voir un alpha et un oméga. Il pouvait s’agir d’une allusion au nom du propriétaire de l’objet.

Fig. 8. — Cachet de pierre trouvé dans le « bâtiment à auges » d’Henchir Touta, Algérie

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© Guénin, 1908b, p. 258, fig. 2.

32À une époque où l’on ignorait l’existence de « bâtiments à auges », Guénin émit l’opinion que les pièces du rez-de-chaussée étaient des magasins, dans lesquels des denrées alimentaires étaient conservées dans des jarres fort nombreuses, car il avait recueilli plus d’un mètre cube de tessons, et que la pièce située au premier étage au-dessus de la pièce A était une sorte de bureau, où l’on tenait des comptes sur des débris d’amphore34. Il attribuait la construction à l’époque byzantine, sans doute en raison du nombre de blocs en remploi, indice insuffisant, mais ici acceptable35. Resté perplexe, il conclut que « la maison était un magasin d’approvisionnement dont le préposé ou le propriétaire tenait des comptes sur des tessons de poterie36 ».

Henchir el Abiod/Reguibet Guessès (B.3)

33À 11,4 km à l’ouest de Chéria, près de la piste de Chéria à Khenchela par Zaoui et Tazougart, dans une ruine d’environ 300 m de côté, avec de nombreux monuments, plusieurs basiliques ou chapelles37, Guénin fouilla un « fort » carré de 15 m de côté38, dont le mur extérieur était épais de 1,76 m (fig. 9). La porte unique était fermée par un disque de pierre de 1,70 m de diamètre installé dans une avancée du bâtiment. La plupart des murs intérieurs, comme dans le fort de Metkidès39, étaient construits en pisé (toub ?) très solide revêtu d’un enduit poli40. La partie centrale comprenait deux lignes d’« auges » parallèles. La particularité est ici la présence de deux lignes intercalaires de piliers jointifs formés de pierres de tailles posées verticalement alternant avec des colonnes debout.

Fig. 9. — Plan du « bâtiment à auges » d’Henchir el Abiod, Algérie

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© D’après Guénin, 1908a, p. 139.

34Deux escaliers, situés au revers de la façade de part et d’autre de l’entrée, et dans l’alignement des secteurs F2 et F3, montaient au premier étage, après un palier intermédiaire situé à environ 1,50 m de hauteur (6 marches). Seules les deux premières marches de la volée supérieure, après un retour à 90 degrés le long du mur d’enceinte, sont figurées sur le plan. On peut penser que le palier se trouvait à peu près à mi-hauteur, ce qui donnerait de 3 à 3,50 m pour le niveau du sol du premier étage.

35Sur le site, une « auge » à deux compartiments, large de 0,67 m, haute de 0,45 m, portait, en lettres de 6 cm l’inscription « +PAX DEIVO [rosace] NATI CARITAS XI [avec ligature TI]41 », mais on ne peut la rapprocher avec certitude du « bâtiment à auges ».

36Comme à Henchir Touta, Guénin découvrit dans le bâtiment des ostraca, dont le nombre varie hélas d’une publication à l’autre. En 1907, « dans les chambres de ce fort, nous avons trouvé un tesson de poterie portant des inscriptions cursives et des cachets ou amulettes en pierre [et] en terre cuite, qui ont fait l’objet d’une étude particulière de M. Monceaux42 ». Mais en 1908, Cagnat et Omont publièrent leur lecture de quatre ostraca43 découverts par Guénin à Henchir el Abiod, sans que nous sachions exactement où, ni si ce chiffre recouvre la totalité des documents découverts, ni si celui qui avait été trouvé dans le « bâtiment à auges » en faisait partie. Ceci empêche de les utiliser pour la compréhension de l’édifice étudié.

37Le sens exact de ces textes nous échappe. Les deux derniers paraissent faire mention de chèvres (capras), de boucs (edo[s]), de brebis (obes), ce qui semble étranger aux usages évoqués pour les « bâtiments à auges ». Les deux premiers mentionnent des carici agrarie (?) qui pourraient concerner des champs (?) plutôt que des édifices, ainsi que des toponymes : Casarum Nigrensium et un fundus Puteos. Les Casae Nigrenses (et non Nigrae) portent le nom d’une tribu libyque, les NGRY, bien attestée à 80 km de là, dans le nom de Nigrenses Maiores qui a donné le nom actuel de Négrine44. On connaît plusieurs évêques des Casae Nigrenses45, et notamment Donatus, fondateur éponyme du Donatisme46. Compte tenu de la banalité du toponyme, on ne peut toutefois affirmer en toute certitude l’identification définitive de ce siège épiscopal47.

38Cinq petits objets en terre cuite (fig. 10) ont été étudiés en 190948 par Monceaux, qui, ne sachant pas interpréter leurs inscriptions, fut tenté de les considérer comme des amulettes (il ne s’agissait pas de cachets dont le texte aurait été gravé à l’envers pour apparaître à l’endroit au démoulage). Le soin apporté à la gravure est très variable d’un objet à l’autre. Sur le tenon de préhension en forme de planta pedis (fig. 10.3) du « cachet » 4, on note avec surprise les lettres « DMS ». Monceaux pensa à une abréviation pour d(o)m(inu)s, idée sans doute hardie. Le « cachet » 5 ressemblait à un champignon. La face cylindrique du pied (non reproduite) portait une croix grecque, entre les bras de laquelle étaient gravées grossièrement de probables lettres que Monceaux proposa de lire « DADOMINO » (avec les D inversés), pour d(atum) a domino, développement à notre sens très incertain. La face inférieure ne portait que des tracés vermiculés.

Fig. 10. — « Cachets » ou amulettes (?) découverts à Henchir el Abiod, Algérie

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© Monceaux, 1909, planche suivant la page 60.

Henchir el Adjeje (B.4)

39Dans une ruine étendue située dans la plaine de Gassès, près de Bir Trab49, Guénin leva le plan d’un « fort » de 15 m de côté, déblayé en partie par un autochtone une trentaine d’années plus tôt (fig. 11)50. Le sol antique se situait à environ 3,50 m au-dessous du sol moderne51.

Fig. 11. — Plan d’Henchir el Adjedje dans la plaine de Gassès, Algérie

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© D’après Guénin, 1908a, p. 161.

40Guénin qualifia de « tours » les quatre pièces aux angles, ce qui aurait pu laisser supposer qu’elles dépassaient le niveau des autres murs, mais le cliché pris alors (fig. 12) ne semble pas le confirmer. La façade se composait de trois parties d’égale largeur (5 m), les deux « tours » saillant de part et d’autre d’une avant-cour comportant un puits circulaire à margelle carrée précédant la seule porte du bâtiment, qu’une roue de pierre permettait de fermer.

Fig. 12. — Le « bâtiment à auges » d’Henchir el Adjedje, Algérie

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© Guénin, 1907, collection « Aouras ».

41Outre le puits de l’avant-cour, la pièce B comportait en son centre un silo. Elle était séparée de C et de D par deux lignes de quatre « auges ».

42La pièce E, inscrite dans la « tour » de gauche, comportait un escalier montant à l’étage. Six marches étaient conservées jusqu’à un palier intermédiaire, au-delà duquel l’escalier devait se poursuivre en retour vers la gauche. S’il se trouvait à 1,50 m de hauteur, le sol de l’étage se serait situé à environ 3 m du niveau inférieur.

43La photographie (fig. 12) montre le bâtiment tel que le vit Guénin, avant de le dégager sans doute un peu plus52. La vue, prise de la pièce I vers l’entrée, montre la face interne de la porte d’entrée encore munie de sa roue de pierre et flanquée à droite d’une ouverture plus étroite permettant de la manœuvrer dans l’épaisseur du mur d’enceinte. La ligne d’« auges » de droite avait disparu sous les éboulis.

Essai de synthèse sur les « bâtiments à auges » de la région de Tébessa

44Si l’on considère que les connaissances sur les bâtiments de la région de Tébessa reposent presque exclusivement sur les prospections d’un seul homme, le commandant Guénin et sur ses parcours à cheval pendant ses tournées administratives, on mesure bien l’étendue de notre ignorance sur le nombre réel de ces édifices. Toujours est-il que la région de Tébessa montre donc les deux types principaux de bâtiments, à plan basilical (A.1 à A.4), avec peut-être une variante cruciforme (A.4), et d’autres à plan carré (B.1 à B.4).

45Le nombre d’« auges » varie considérablement, de 6 (B.2 : Henchir Touta) à 18 (A.2 : Oued el Louz). Elles peuvent être surmontées de guichets permettant des échanges entre les deux côtés53. Les traces d’usure sur les « auges » ou sur la margelle du puits d’Henchir Touta plaident pour un usage long et intensif.

46Les autres aménagements signalés54 sont moins constants, mais souvent présents : puits, citernes, silos, escalier(s) menant au premier étage disparu. La présence d’escalier(s) montre, dans la plupart des cas certains, l’existence d’un premier étage qui se trouvait à une hauteur d’environ 3 m par rapport au sol du rez-de-chaussée. Il est donc probable qu’une partie du bâtiment était découverte, formant un puits de lumière pour éclairer le rez-de-chaussée.

47Avec leur puits ou citerne, central ou extérieur, les nombreux récipients céramiques, les ostraca et les cachets d’Henchir Touta et d’Henchir el Abiod, les « bâtiments à auges » de la région de Tébessa, et plus particulièrement ceux à plan carré, semblent bien avoir une destination économique en relation avec des productions agricoles. Olives et huile semblent être des candidats sérieux. Les alentours de Tébessa, et en particulier les Nemencha, étaient complantés d’oliviers, avec de grandes huileries comme celle d’Henchir Brisgane55, et de nombreux pressoirs isolés, parfois bien au sud, jusque dans le Petit Sahara au nord de Négrine56.

48La plupart des « bâtiments à auges » de plan basilical ne sont entourés que de murs de simple épaisseur (une cinquantaine de centimètres), y compris celui d’Henchir Faraoun dans son premier état. Les bâtiments à plan carré sont tous enserrés dans un mur épais, avec une porte d’entrée unique et étroite, dont plusieurs fermées par une roue de pierre. C’est également le cas du second état de celui d’Henchir Faraoun, alors englobé dans une nouvelle enceinte.

49Il nous semble distinguer une chronologie, avec une évolution du plan basilical, assez largement ouvert, vers le plan carré à mur d’enceinte épais et porte simple (B.2 : Henchir Touta), puis de la porte simple à la porte fermée par une roue de pierre qui paraît caractéristique de l’époque byzantine (B.3 : Henchir el Abiod, B.4 : Henchir el Adjeje). C’est sans doute à cette époque que le bâtiment basilical d’Henchir Faraoun (A.1) a été fortifié de la sorte. Parallèlement, le soin apporté au décor semble baisser avec le temps.

Ksar el-Kaoua (Chlef)

50Quittant la région de Tébessa, nous passons maintenant à quelques 600 km à l’ouest, sur les hauteurs dominant la vallée du Chélif au sud-ouest de Chlef (ex‑Orléansville). Signalé à plusieurs reprises depuis le xixe siècle57, le Ksar el‑Kaoua a fait récemment l’objet d’une synthèse réunissant l’essentiel des documents disponibles58. Il s’agit de la résidence d’un notable, probablement un autochtone romanisé, érigée vers le milieu du ive siècle. Située au sommet d’une butte, elle comporte un bâtiment central fortifié, entouré d’une seconde enceinte abritant des bâtiments secondaires mal identifiés (fig. 13). Empruntant un terme d’ordinaire usité dans le Moyen Âge européen, nous l’avons qualifiée de « maison-forte ».

Fig. 13. — Vue satellitaire de Ksar el Kaoua, Algérie

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Le tracé de l’enceinte extérieure a été souligné d’une ligne blanche.

© Google Earth, 2015.

51Le bâtiment principal, de plan cruciforme (fig. 14), montre tous les aménagements classiques d’une domus urbaine, ici comme enroulés autour d’un péristyle central, le tout protégé par un rempart épais comportant une chemise de pierre de taille tournée vers l’extérieur, doublée à l’intérieur d’un mur maçonné, avec des inclusions de briques de 50 cm d’épaisseur59. La surface enclose se répartit entre des espaces relativement accessibles au public (pièces 1 à 7), un possible corps de garde (8 à 10), un péristyle central (17) entouré par un couloir qui dessert un vestibule (13) précédant une grande salle de réception (14) et enfin les appartements privés du maître de maison (19 à 23). Deux pièces comportant des « auges » (4 et 5) se situent dans l’angle sud-est du bâtiment principal, près de la seule porte d’entrée protégée elle-même par deux tours.

Fig. 14. — Plan général du bâtiment central de Ksar el Kaoua, Algérie

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© Lacave-Laplagne, 1911, dans Laporte, 2014a, p. 478, fig. 9.

52À partir du vestibule d’entrée 2, qui suivait le grand arc d’entrée, on pénétrait dans la pièce 3 qui commandait les deux salles 4 et 5 comportant des « auges ».

53La paroi nord-ouest de la salle 4 comportait un mur « à auges ouvertes », c’est-à-dire accessibles des deux côtés (fig. 15), qui la séparait d’un étroit couloir communiquant par l’arrière avec la partie résidentielle de l’édifice. Le dispositif était adapté à un échange entre des clients (?) et la maison elle‑même, sans que nous en connaissions le sens (collecte de redevances, ou distribution de secours). Aujourd’hui « auges » et piliers ont disparu et on ne voit plus que le mur sous-jacent60.

Fig. 15. — Les « auges » de la salle 4 du bâtiment central de Ksar el Kaoua, Algérie

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© Capitaine Flick, 1894, dans Laporte, 2014a, p. 482.

54La seconde « salle à auges », aménagée à l’intérieur de la tour située à droite de l’entrée du bâtiment, comprenait une seule ligne d’« auges » aveugles, c’est-à-dire plaquées directement contre l’intérieur du rempart qui enserre le bâtiment (fig. 16 et 17). Les « auges » ont été posées au moment de la construction, et remplacent ici la maçonnerie épaisse de 50 cm qui double ailleurs l’intérieur de la muraille externe en grandes pierres de taille.

Fig. 16. — Les auges de la pièce 5 vers 1890 du bâtiment central de Ksar el Kaoua, Algérie

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© Capitaine Flick, 1894, dans Laporte, 2014a, p. 482.

Fig. 17. — État actuel des auges de la salle 5 du bâtiment central de Ksar el Kaoua, Algérie

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© A. Mahri, 2010.

55Comme tout le reste du bâtiment, cette partie a fait l’objet de prélèvements de pierres entre le début du xxe siècle et les années 1960. Il ne reste aujourd’hui que les « auges » elles-mêmes ; les logettes qui les surmontaient ont disparu, de même que l’arc surmontant la porte d’entrée, laissant apparaître la face brute de l’enceinte de pierres de taille, partout ailleurs doublée d’une maçonnerie de 50 cm d’épaisseur, et à certains endroits (fig. 17), d’une dizaine de centimètres seulement.

56Un schéma explicatif (fig. 18) de l’angle sud-est du Ksar el-Kaoua montre la position relative des pièces 4 et 5 et la disposition différente de leurs « auges ». Le mur externe a été « ouvert » de manière à montrer les dispositions internes, notamment la position relative de ces deux pièces.

Fig. 18. — Aperçu de l’angle sud-est du Ksar el Kaoua, Algérie

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© DAO : J.‑P. Laporte, 2015.

 

57Nombre de destinations avaient été proposées pour les « bâtiments à auges » (églises, écuries, macellum…), puis écartées une à une pour des raisons précises61. Aucun de ceux de la région de Tébessa n’a montré la moindre trace d’activité cultuelle, et elle est complètement exclue à Ksar el Kaoua. Compte tenu de l’exiguïté des entrées, notamment dans les bâtiments à plan carré, les « auges » auraient été difficilement accessibles, voire inaccessibles, à des ânes ou des chevaux62.

58Parmi les pistes les plus sérieuses, Ch. Picard63 avait évoqué la perception de l’annone en nature, c’est‑à-dire de grains. N. Duval a penché pour les distributions, largitiones, tant publiques que privées, dont on connaît l’importance au Bas‑Empire64. Le même auteur a noté des indices en faveur d’un usage para-agricole, l’association probable à l’oléiculture avec la proximité d’huileries, les découvertes de reçus (d’huile ou d’olives ?), des trous (de trop plein ?) dans les « auges » à Haïdra qui orienteraient vers un liquide ou un produit libérant un liquide (olives mûres ?)65. Les « bâtiments à auges » que nous venons d’étudier ne font pas obstacle à cette idée, et semblent même la conforter, avec la présence d’ostraca et de cachets hélas non datés, mais sans doute tardifs, d’Henchir Touta. Cependant, il faut se garder de toute exclusive, les ostraca déchiffrés à Henchir Touta (encaissement d'argent), et ceux peut-être d’Henchir el Abiod (mentions de chèvres et de champs, si elles correspondent bien à l'édifice), ainsi que le nombre élevé de récipients (Henchir Touta) et l'omniprésence d’espaces de stockage, semblent bien montrer la diversité des activités et des produits agricoles traités.

59Lorsque le contexte archéologique est connu, les « bâtiments à auges » de la région de Tébessa ne sont pas isolés ; ils se trouvent au milieu d’autres bâtiments parfois importants.

60Les deux « salles à auges », de présentation différente, intégrées dans la structure de la maison forte de Ksar el Kaoua, appartiennent sans aucun doute au même type d’installation, mais dans un contexte différent et surtout avec une datation apparemment plus haute (milieu du ive siècle) qui montre que l’existence de ce type de dispositif est plus ancienne qu’on ne le croit d’habitude, ce qui pourra avoir une certaine importance pour ses interprétations futures.

61Globalement, on s’est peut-être intéressé plus à l’architecture de ces bâtiments qu’aux objets qui y ont été découverts. Il serait important d’examiner les listes de ces derniers, lorsqu’elles ont été conservées. C’est probablement par ce biais que l’on pourra avancer vers la (ou peut-être les) solution(s) quant à l’usage, toujours problématique, de cette catégorie de bâtiments.

Annexe : trois « bâtiments à auges » probables dans la région de Tébessa

62Bien que méritoires, les descriptions parfois cursives de Guénin ne permettent pas toujours de se faire une opinion bien nette (il faudrait pour cela revenir au terrain). On peut citer trois cas :

  1. Feidh-Amor-Foukhani66, près de Henchir Ben Falia, où Guénin signala une « chapelle » dans une grande enceinte carrée, dans laquelle étaient éparses des pierres « évidées en quart de sphère, partie supérieure de niches ayant appartenu à une basilique » dont Guénin ne put déterminer l’emplacement exact67. Ces pierres pouvaient couronner des niches ouvertes (guichets) ou aveugles.
  2. Henchir Behir68 où se trouvait, à l’intérieur d’une enceinte carrée en pierres de taille de 45 m de côté, une basilique de 20 m de long sur 13 de large. « Chacune des nefs latérales [était] séparée de la nef centrale par une muraille percée de six ouvertures rectangulaires avec « auges », comme dans l’Henchir el Begueur [ici A.1] et l’Henchir Ahmed ben Naceur [A.2]. Entre les nefs et l’abside, on retrouve les vestiges d’un transept. L’architecture de cette chapelle est très simple, sans ornement69 ».
  3. Henchir Zaâba. Dans une « ruine de 200 mètres environ très intéressante70 », les murs de l’une des basiliques « devaient présenter une série de niches tantôt simples, tantôt doubles placées entre des pilastres cannelés. Les voûtes de ces niches sont également cannelées ; plusieurs portent des serpents sculptés, les uns seuls, les autres enlacés de diverses façons71 ».

Notes de bas de page

1 Duval, 1972.

2 Je tiens à remercier les éditeurs de me permettre de joindre au présent volume cet article dont le contenu a été exposé lors d’un séminaire de François Baratte.

3 Une liste et une carte des vestiges chrétiens de la région ont été données par Modéran, 2003, pp. 532‑536. Cette carte ayant été établie à partir de l’Atlas archéologique, basiliques chrétiennes et bâtiments à auges ne sont pas différenciés.

4 Duval, 1972, 1976, 1979 et 1985.

5 AAA, f. 40, 123 ; Gsell, 1901, pp. 173-175, no 20 ; Guénin, 1907, pp. 337-351, pl. XXXVIII-XLI et Id., 1908a, pp. 183-185 ; Fercot, 1937, pp. 263-265 : chapelle, avec un intéressant cliché, p. 264. Duval, Duval, 1972, pp. 677-690 ; Duval, 1975, pp. 957-959 ; Christern, 1976, pp. 153 et 232-234 et plan fig. 35c. Voir, dans ce volume, l’article de F. Bejaoui et Z. Lecat, pp. 69-84.

6 Sur ce remarquable témoin, commandant du cercle de Tébessa de 1904 à 1908, voir Hue, 2009 et Faure, 2010. Une copie des carnets du commandant Guénin, présentés par le commandant Hue, est conservée dans les archives de l’association Aouras.

7 Guénin, 1908a, p. 183.

8 AAA, f. 51, 45 addenda ; Guénin, 1908a, pp. 98-99, plan ; Roux, 1910, pp. 203-205, fig. 9-14 (sous le nom d’Henchir oued el Moktaa) ; Codur, 1949, p. 588 (église) ; Duval, Duval, 1972, pp. 692-694 ; Modéran, 2003, p. 535, no 25.

9 Guénin, 1908a, p. 98.

10 Id., Carnet 2 (archives Aouras), p. 33.

11 Id., 1908a, p. 98.

12 AAA, f. 29, 144 ; Duval, 1976, pp. 933‑948 ; Laporte, 2009, notamment pp. 301‑302 et fig. p. 329.

13 Duval, 1976, p. 955.

14 AAA, f. 40, 105 ; Truillot, 1932‑1933, pp. 276‑277 ; Modéran, 2003, p. 536, no 46.

15 ILAlg, I, 3838.

16 Guénin, 1908a, p. 93.

17 Ibid.

18 Ibid., pp. 86-87. Parmi les « monuments à auges » de plan inconnu, voir ci-dessous p. 101, « Annexe », no 3.

19 Ibid., p. 93.

20 Gsell, 1901, t. II, pp. 285-287 ; Sérée De Roch, 1952 ; Modéran, 2003, p. 536, no 45.

21 Sur la basilique de Tébessa, voir AAA, f. 29, 101, no 15 ; Sérée De Roch, 1952, pp. 53-54 et pl. dépliante ; Christern, 1976. Consulter la fig. 1 de la contribution de M. Spruyt dans ce volume p. 50.

22 La longueur de l’agglomération antique dépassait un kilomètre et sa largeur près de 400 m : Guénin, 1908b, p. 255.

23 AAA, f. 39, 227 ; Guénin, 1908a, p. 133 et Id., 1908b.

24 Ibid.

25 Chacun des bâtiments cités ici a fait l’objet d’une restitution informatisée (logiciel Sketchup), ce qui a permis de mieux en comprendre et de visualiser l’organisation, tout en donnant l’ensemble des dimensions.

26 Guénin, 1908b, p. 258. Nous conservons la désignation des pièces utilisée par Guénin, ce qui nous amènera à étudier en dernier lieu la pièce A.

27 Guénin, 1908b, p. 259.

28 Ibid., p. 260. Ceci pourrait témoigner d’une réutilisation funéraire après l’abandon du monument.

29 Ibid.

30 Ibid., p. 256.

31 Ibid., p. 258.

32 Cagnat, Omont, 1908 ; ici fig. 7. Nous avons retrouvé le premier au Musée du Louvre, département des AGER, inv. MNC 891b.

33 Guénin, 1908b, p. 257.

34 Ibid., p. 260.

35 La porte ne montrait pas de roue de pierre permettant de l’obturer, indice qui aurait été plus probant d’une datation byzantine.

36 Guénin, 1908a, p. 133.

37 AAA, f. 39, 94 ; Guénin, 1908a, p. 139, plan ; Modéran, 2003, p. 535, no 36.

38 Voir aussi, dans ce volume, la contribution de F. Bejaoui et Z. Lecat pp. 69-84 et celle de Ph. Leveau pp. 131‑146.

39 Guénin, 1908a, p. 115. Ruines disparues dès avant 1908.

40 Ibid., p. 139.

41 Guénin, 1908a, p. 148, no 6 : « Paix de Dieu. Charité de Donatus », trad. de l’auteur. Vonati pour Donati, fait de langue.

42 Monceaux, 1909, pp. 60-67, pl. VII.

43 Cagnat, Omont, 1908, p. CCXLIX.

44 Laporte, Dupuis, 2009.

45 Mandouze, 1982, p. 1257.

46 Ibid., pp. 293-303 : Donatus 5.

47 Lancel, 1991, p. 1347.

48 Monceaux, 1909.

49 AAA, f. 39, 101 ; Guénin, 1908a, p. 161 ; Modéran, 2003, p. 535, no 34.

50 Voir aussi, dans ce volume, la contribution de F. Bejaoui et Z. Lecat pp. 69‑84 et celle de Ph. Leveau pp. 131‑146.

51 Guénin, 1908a, pp. 161-162.

52 Cliché de Fr. Guénin, collection « Aouras », publié par Faure, 2010, p. 195, fig. 4, ici fig. 17. On voit ici de droite à gauche l’orifice permettant de manœuvrer la roue de pierre et la porte qu’elle fermait. Comme le montre le plan, il existait à gauche une ouverture symétrique (2), également destinée à la manœuvre.

53 On trouve ailleurs des niches dont le fond est (ou était) fermé. Ici, les guichets semblent au moins majoritaires.

54 Certains ont pu ne pas avoir été signalés dans les textes (même lorsque le bâtiment a été fouillé).

55 AAA, f. 40, 78.

56 Chabin, Laporte, 2016. Les huileries sont nombreuses au nord des Nemencha, mais leur densité décroît vers le sud, bien qu’il y en ait eu jusqu’au nord de Négrine, dans l’actuel Petit Sahara.

57 AAA, f. 22, no 63 a-d.

58 Laporte, 2014a.

59 La face externe du mur d’enceinte est constituée sur environ 3 m de hauteur de pierres de tailles à bossages, surmontées sur environ 3 m de pierres de taille bien épannelées.

60 Un cliché visible sur le site internet de l’association Castellum Tingitanum (Chlef) [disponible en ligne] en témoigne.

61 Duval, Golvin, 1972, pp. 168-171.

62 On peut éliminer également les petits quadrupèdes, moutons ou chèvres, pour lesquels les auges auraient été de toute manière trop hautes.

63 Charles-Picard, 1957, pp. 137-142.

64 Duval, 1972, pp. 708-709.

65 Duval, Golvin, 1972, pp. 168-171.

66 AAA, f. 40, 57 ; Guénin, 1908a, p. 82.

67 Ibid.

68 AAA, f. 40, 67, addenda ; Guénin, 1908a, p. 85.

69 Ibid.

70 AAA, f. 39, 129-151 ; Guénin, 1908a, p. 86.

71 Ibid.

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