Premières notes sur les bâtiments à fonction économique en Afrique
p. 17-24
Texte intégral
En souvenir de Jürgen Christern
1Essayer d’esquisser un panorama, quand bien même synthétique, des édifices à fonction économique des provinces africaines est une tâche extrêmement lourde, mais en même temps très stimulante. Les chercheurs qui ont travaillé sur l’économie africaine se sont occupés jusqu’ici davantage de la « grande » économie, de la production destinée à l’exportation à l’échelle régionale et surtout méditerranéenne (notamment de celle destinée à l’approvisionnement de Rome) que du commerce local et de ses infrastructures ou de la production artisanale. Comme l’a souligné Y. Le Bohec :
Les artisans ont récemment fait leur apparition dans les manuels. En fait, ils ne sont connus que par le fait qu’un artisanat est connu, et il n’a été découvert que relativement récemment… Les commerçants sont assez mal connus et rien n’indique qu’ils occupaient en Afrique une place différente de celle qui était réservée à leurs homologues d’autres provinces1.
2La documentation est en effet rare, ce qui explique l’absence quasi totale de ces édifices — mais aussi des petites activités de commerce ou de prêt — dans les manuels, les traités etc. Jean‑Marie Lassère soulignait, dans sa dernière somme, qu’en Afrique « les inscriptions qui signalent des artisans ou des commerçants pèchent par leur rareté… et par leur laconisme2 ». La situation n’est pas meilleure ailleurs : le dépouillement des recueils d’inscriptions des provinces gauloises, germaniques et alpines n’a donné qu’une quinzaine de textes se référant à des édifices à fonctions économiques3. Toutefois ces régions, tout comme Rome, Ostie, la Cisalpine et quelques provinces danubiennes, ont restitué un grand nombre de reliefs qui peuvent illustrer plusieurs activités liées à la vie économique4. Cette documentation précieuse manque malheureusement pour l’Afrique : une absence qui est à imputer peut-être à la culture punique sous-jacente. Cela dit, il ne nous reste qu’à passer en revue par catégories (lieux du commerce, entrepôts, cachettes et autres), le peu de témoignages littéraires, épigraphiques et archéologiques qui nous sont parvenus, en rappelant que souvent ces lieux sont en rapport avec une divinité qui est garante de la régularité des transactions5.
Les lieux du commerce
Les macella
3Ces marchés alimentaires, destinés essentiellement au commerce de la viande, du poisson, plus rarement des légumes (horti)6, sont jusqu’ici attestés dans dix-huit villes africaines, pour un total de vingt-et-un édifices, Madauros en conservant deux, Thamugadi trois7. La fréquence diminue sensiblement vers l’ouest : un seul macellum est connu jusqu’ici en Maurétanie césarienne, à Auzia, aucun en Tingitane8. Il s’agit essentiellement de vastes places fermées, bordées de portiques abritant des boutiques, parfois pourvues d’une abside, avec des aménagements hydrauliques, pouvant présenter au centre une ou deux tholoi (Lepcis Magna, Thamugadi, « marché oriental ») ; leur construction est souvent financée par un acte d’évergétisme. Outre la publicité que cet acte garantissait au donateur, les marchés étaient évidemment très fréquentés : il faut considérer qu’un macellum était une structure de grande utilité aussi bien pour les producteurs que pour les consommateurs ; de plus il assurait des bénéfices à la cité par la location des stalles, par les droits d’entrée des marchandises9, etc. La plupart de ces ensembles se datent de l’époque des Antonins et des Sévères ; les plus anciens sont ceux de Lepcis Magna, dont le noyau original fut offert par Annobal Tapapius Rufus en 9-8 av. J.‑C.10, de Thugga, financé par M. Licinius Rufus, patronus du pagus et de la ciuitas11. Le plus tardif semble être celui de Nepheris, connu par une inscription datée du ve‑vie siècle qui en mentionne la construction12. Ces ensembles, d’utilité primaire, furent pour la plupart restaurés, parfois à plusieurs reprises, jusqu’au ive siècle. Le commerce ne se déroulait pas seulement à l’intérieur des structures bâties en dur, mais également sous les portiques et probablement aussi en plein air ou sous des auvents provisoires dans l’espace libre central13.
4Il ne faut pas oublier une autre construction, liée au macellum et à la curie, à qui l’on peut attribuer des fonctions économiques, à savoir le ponderarium, pour le contrôle public des poids et mesures, dont nous n’avons jusqu’ici, à notre connaissance, qu’une seule attestation : la ciuitas Galetaria dédie l’aedes curialis Concordiae, le tabularium et le ponderarium pro salute de Maximin en 235‑238 apr. J.‑C.14.
Marchés spécialisés
5Les sources mentionnent des fora ou basilicae spécialisés dans le commerce de quelques marchandises particulières15. Pour rester dans le domaine alimentaire, un forum holitorium, consacré aux légumes, est attesté à Thignica16 et Apulée introduit dans son récit un forum cuppedinis/cupidinis17, un « marché des gourmets », comme l’a défini Claire de Ruyt18, où était pratiqué le commerce de poissons et peut-être aussi d’autres denrées réputées ; il est fort probable qu’il s’agisse d’une réalité africaine transplantée dans le milieu grec du récit.
6Des marchés étaient réservés à la vente de tissus, une production importante de la Maurétanie et de la Numidie, comme en témoigne l’Expositio totius mundi et gentium (60) : « quae prouincia [sc. Mauretania] uestem et mancipia negotiatur […] et negotia habet [sc. Numidia] : uestem uariam et animalia optima19 ». À Cuicul, une basilica uestiaria fut édifiée et dédiée à Valentinien et Valens, entre 364 et 367, par le consulaire Publilius Caeionius Caecina Albinus20. Nous connaissons aussi, à Thamugadi, un forum uestiarium adiutricianum, signalé par une inscription21, dont le financement est vraisemblablement à attribuer à une riche dame nommée Adiutrix22.
7Le chalcidicum est un bâtiment destiné à la vente aux enchères, le plus souvent d’esclaves ; parfois il s’agit d’un portique, devant (ante) lequel23 les transactions ont lieu. Vitruve l’associe aux basiliques et sa fonction est celle d’abriter les commerçants24. Trois inscriptions monumentales de Lepcis Magna25 sont en rapport avec un complexe situé à l’est du théâtre, donnant sur la voie qui prolonge dans l’habitat la uia in mediterraneum, un parcours caravanier important débouchant dans le port de la ville. La construction fut financée par Iddibal Caphada Aemilius, un notable appartenant à une des familles les plus importantes et riches de la ville, et dédiée à Auguste en 11‑12 apr. J.‑C.26. L’édifice fut remanié à plusieurs reprises27 ; dans son état original il était constitué de deux rangées de cinq pièces mitoyennes séparées par une aula28 pourvue d’une sorte de pronaos tétrastyle précédé par un escalier monumental qui dépasse la ligne du portique donnant sur la rue ; une place bordée de portiques, située derrière la rangée de pièces, ne semble pas être en communication avec celles-ci. Le complexe place-pièces-portique a été interprété de façon assez convaincante comme étant un marché aux esclaves29, son emplacement correspondant à la topographie « idéologique » de ces ensembles, liée aux accès et dont la position assurait la possibilité de les isoler et d’y exercer facilement des contrôles. Une recherche sur les marchés des esclaves en Afrique reste à faire, malgré l’importance que cette activité devait avoir dans ces provinces à cause du commerce caravanier : il faut rappeler que ce commerce (mancipia negotiantur) est mentionné comme l’une des richesses de la Numidie30.
Les marchés périodiques
8L’existence de marchés périodiques est strictement liée au monde rural ; ils répondent aux exigences de commercialisation des denrées agricoles saisonnières et d’approvisionnement en outils, animaux et autres produits qui ne sont pas fabriqués au sein des propriétés plus ou moins étendues. Leur rythme peut être soutenu, comme c’est le cas des nundinae31 ou des suq-s hebdomadaires32, ou annuel, pour le gros bétail et pour les marchandises dont l’achat peut être programmé à l’avance. Les nundinae pouvaient se tenir aussi bien dans les villes que le long des routes, près de croisements importants, au débouché d’itinéraires caravaniers ou de transhumance, dans les uici ou au sein de domaines ruraux. Cette activité ne laisse pas de traces matérielles, sauf dans le cas où la surface où elle se déroule est entourée par une barrière en dur33 ; il faut donc s’interroger sur l’emplacement où ces commerces avaient lieu. Quant aux marchés périodiques urbains, Elizabeth Fentress a constaté, sur la base de l’analyse de la topographie de plusieurs villes, qu’ils se tenaient généralement près de sanctuaires extra muros de Mercure, sur une surface autrement vide et plutôt vaste34. Quelques témoignages épigraphiques nous sont parvenus, qui concernent les nundinae tenues dans les uici ou dans les grands domaines35 ; ces textes se réfèrent essentiellement à leur institution, qui se présente comme une œuvre d’évergétisme de la part du propriétaire du fundus ou du fondateur du uicus36. Si ces activités ne laissent pas de traces matérielles, il faut s’interroger sur les édifices qui devaient héberger les marchands plus aisés à la veille du marché (les autres pouvant soit voyager la nuit, soit dormir dans leur moyen de transport ou sous un abri provisoire et se trouver sur place pour le début des activités), sur les lieux, pouvant coïncider avec une auberge, où déposer des marchandises de prix ou entreposer, le marché terminé, les gains avant le départ. Dans le cas des nundinae proches des routes importantes, ces fonctions pouvaient être assurées par les mansiones ou par d’autres aménagements liés au cursus publicus.
Autres lieux du commerce
9Production et petit commerce se déroulent souvent dans un même lieu : ainsi dans les tabernae des artisans, qui peuvent en même temps travailler à la fabrication d’objets variés et s’occuper des clients éventuels. De véritables quartiers artisanaux existaient dans les villes, que nous commençons à connaître grâce aux travaux de recensement qui ont été entrepris par Andrew Wilson à Thamugadi (fouleries) et à Sabratha (conserves de poisson, pourpre)37, et par David Mattingly à Leptiminus (productions diverses)38. Une étude globale des tabernae dans les villes africaines manque encore, les fouilles ayant privilégié dans le passé les grands ensembles monumentaux39 ; on relève toutefois l’exception remarquable que représente l’étude des boutiques qui bordaient le port circulaire de Carthage40. Il faut rappeler que dans les domus (donc les habitations en ville) de ceux « qui s’occupent de produits agricoles » (« qui autem fructibus rusticis seruiunt ») il faut prévoir, selon Vitruve, « des étables, des boutiques, dans leurs vestibules… » (« in eorum uestibulis stabula, tabernae… »)41. Les cités étaient en outre propriétaires de tabernae (t. publicae) quarum usus ad priuatos pertinet42, dont elles tiraient profit43. Le commerce de l’huile produite en ville dans des usines à exploitation familiale, comme celles que nous connaissons à Volubilis44, avait vraisemblablement lieu à l’intérieur de la domus même. Ainsi, à l’opposé, la vente au détail des produits d’établissements isolés, comme le garum, devait se faire probablement sur place, dans une pièce prévue pour cela.
10En plus de ces structures en dur, nous savons que des commerçants plaçaient leurs éventaires dans différents endroits du centre monumental des villes, notamment là où la fréquentation était plus importante. Ces aménagements n’ont pas laissé de traces clairement repérables, toutefois l’observation ponctuelle de la disposition de sillons superficiels et de trous dans le dallage du forum de Caesarea a permis à Nacera Benseddik et Timothy Potter de restituer des éventaires se disposant assez régulièrement près de l’angle nord-est de la place45.
11Le petit commerce lié aux sanctuaires est bien mieux connu en Orient qu’en Afrique : un grand nombre de petits commerçants de souvenirs, ex-voto et autres marchandises exerçaient une profession plutôt rentable autour des temples célèbres, comme l’indique la mésaventure éphésienne de l’apôtre Paul. Il faut imaginer aussi un commerce plus important d’objets précieux, au moins dans les sanctuaires les plus riches et prestigieux46.
Entrepôts (Horrevm/Horrea)
12Ce mot, au singulier, correspond dans le domaine juridique à cella47 ; cette équivalence établit une parenté entre horreum et cella proma, un magasin de denrées48. Horreum est employé par différents auteurs pour indiquer un espace fermé et gardé, apte à entreposer des objets, plus ou moins grands, afin de les abriter ou de les protéger. Ainsi, pour Columelle, l’horreum est le lieu où les instruments pour le travail des champs sont entreposés49. En nous limitant au milieu africain, Apulée emploie ce terme au singulier à plusieurs reprises, pour indiquer un local bien fermé et surveillé contenant des objets précieux, une sorte de caveau, qui devient facilement une cible pour les voyous50. De là, dans la fiction, l’étonnement de Psyché qui, en s’approchant d’horrea sublimi fabrica, voit que « quod nullo uinculo nullo claustro nullo custode totius orbis thesaurus ille muniebatur51 ». Cette interprétation est confirmée par un passage de l’Historia Augusta se référant à Alexandre Sévère : « Horrea in omnibus regionibus publica fecit, a<d> qu<a>e conferrent bona hi, qui priuatas custodias non haberent52 ». Un « horreum oliarium adq(ue) frumentarium » (« entrepôt pour l’huile et les céréales ») est attesté à Henchir el Oust53.
13Mais l’horreum, comme l’a bien expliqué Julien Dubouloz54 et comme nous le montrent les archives des Sulpicii55, est aussi le siège d’opérations commerciales qui se déroulent à l’intérieur.
14Le pluriel horrea peut indiquer aussi bien l’ensemble des cellae (horreum/a), que de grands entrepôts dans leur ensemble. Si les attestations épigraphiques d’horrea — publics et privés — ne manquent pas, leurs restes archéologiques sont jusqu’ici assez mal connus en Afrique ; une attention nouvelle à ces ensembles a été suscitée par les recherches effectuées dans le cadre d’un projet de recherche dirigé par Brigitte Marin et Catherine Virlouvet56. Ainsi une enquête sur les horrea de la Numidie a permis à Emanuele Papi et à Francesco Martorella d’en recenser six ou sept et de formuler une série d’observations concernant leurs emplacements, plans, capacités, reconstructions possibles, et commanditaires57. Les grands horrea étaient eux aussi bien gardés. Comme c’est le cas pour l’horreum privé, les gros ensembles aussi étaient le siège d’opérations commerciales.
Trésors, « caisses », cachettes
Les trésors
15Les recherches sur les trésors des temples et des sanctuaires ont concerné plutôt les contextes d’Asie mineure et de Syrie, outre, bien entendu, ceux de Rome et de l’Italie ; nous sommes beaucoup moins renseignés sur l’Afrique58. Ces complexes sacrés, qui faisaient aussi parfois fonction de « centres de dépôts59 », possédaient des biens, parfois considérables. Ils étaient constitués de dons précieux (qui pouvaient être vendus60) offerts par les fidèles, d’offrandes en espèces, des revenus de la location ou de la vente de biens de propriété du sanctuaire ou de la location d’espaces à l’intérieur de l’enceinte de celui-ci ou à proximité du temple, des honoraires relatifs aux tarifs sacrificiels61 et vraisemblablement des dons (selon des tarifs ?) aux dieux guérisseurs. Il est probable que ces trésors étaient entreposés dans les fauissae à l’intérieur des podia des temples, pouvant ainsi jouir de la protection de la divinité, qui fonctionnait comme un puissant moyen de dissuasion. Cela ne vaut, évidemment, que pour les temples romano-italiques, les temples « à cour » étant dépourvus de salles surélevées.
Les « caisses »
16Outre les lieux du commerce, d’autres établissements nécessitaient des salles ou des aménagements (cachettes ou autre) aptes à garder en sécurité des sommes d’argent. Les entreprises, les associations, les collegia possédaient un capital (dérivant des cotisations et autres revenus) qui était probablement abrité dans leur siège. Nous ne connaissons pas ces lieux de dépôt ; il serait intéressant d’étudier le plan de l’Édifice à colonnes de Carthage, siège vraisemblable de la factio des ueneti du cirque62 pour essayer de localiser un endroit pouvant être utilisé dans ce but.
17Le mot argentarii indique aussi bien les orfèvres que les « banquiers » ; en Afrique L. Praecilius Fortunatus de Cirta fait écrire, sur son épitaphe, « argentariam exhibui artem63 », une phrase qui ferait penser qu’il était plutôt un artisan qu’un banquier, mais l’allusion à son honnêteté et à sa fiabilité64 semble se référer plutôt à la profession de manieur d’argent65. Un uicus argentarius ou argentariorum est attesté à Carthage ; il est fort probable que ce toponyme se réfère aux artisans, comme semble le confirmer la mention d’« opifices in uico argentario » (« artisans dans le quartier des argentiers ») par Augustin66 ; son emplacement demeure inconnu67. Nous ne pouvons pas non plus localiser les bureaux des prêteurs d’argent d’Utique mentionnés par Plutarque et par Salluste68. Les sources dont nous disposons pour reconstruire les boutiques des argentarii, ou de manieurs d’argent divers (nummularii ou autres), sont peu nombreuses ; elles ont été analysées par Jean Andreau69. Il s’agit essentiellement d’un passage de Pline l’Ancien mentionnant la pergula, le balcon, de l’argentarius L. Fuluius, donnant sur la place du forum70 et d’un autre de Fronton, qui écrit à Marc Aurèle que ses portraits ou ses bustes se trouvent partout : « in omnibus argentariis mensulis pergulis tabernis protectis uestibulis fenestris71 ». Nous ne relèverons que l’emplacement central d’une boutique dans un cas et la présence d’un étage. Les représentations d’argentarii, nummularii, coactores argentarii, publicani, manieurs d’argent à différents titres ou de fonctionnaires chargés de la distribution de l’argent voire de son recouvrement (mais peut-être aussi tout simplement de transactions entre particuliers) que nous connaissons hors d’Afrique montrent ces personnages derrière une simple table (mensa, mensula72) ou un comptoir plus élaboré, sur lesquels sont posés des pièces et/ou un médaillier et/ou des sacs et/ou des tablettes. Le comptoir présente en général la surface antérieure répartie en panneaux rectangulaires ou carrés : ces derniers comportent, au centre, des disques concentriques en relief. On voit souvent, à une extrémité du comptoir, une partie surélevée, peut-être une étagère, protégée parfois par un grillage en lattes de bois disposées en oblique ; il pourrait s’agir du réceptacle de l’arca, la caisse. La reconstruction en bois d’un éventaire est exposée au Museo della Civiltà romana. L’activité des argentarii et des autres manieurs d’argent avait lieu à l’occasion de marchés périodiques, de ventes aux enchères, etc. et ne nécessitait qu’un banc-comptoir, une structure que l’on pouvait transporter. Des comptoirs stables se trouvaient probablement à l’intérieur de constructions solides et bien gardées qui pouvaient en abriter plusieurs ; les objets qui étaient échangés ou donnés en gage (monnaies, objets de prix) devaient impérieusement être entreposés dans des structures fixes et bien surveillées. Il est possible qu’ils fussent aussi gardés au domicile de l’intéressé73, comme semble le confirmer Vitruve qui, en décrivant les caractéristiques des maisons en fonction de l’activité de leurs propriétaires, établit que « feneratoribus et publicanis commodiora et speciosiora et ab insidiis tuta74 », à cause des biens qui y étaient conservés. Le fait qu’elles doivent être aussi confortables et belles pourrait faire penser qu’au moins une partie de l’activité de ces personnages se déroulait dans leur maison.
18Le numéraire destiné à la paye des militaires et aux besoins des légions et d’autres détachements était conservé généralement dans la partie la plus protégée des castra, les principia. Une salle sans fenêtres et pourvue d’« auges » alignées sur son axe longitudinal et scellées dans un des murs se trouve près de l’entrée de la forteresse byzantine de Thamugadi, proche du corps de garde et d’accès non immédiat, donc bien protégée ; elle est en communication avec deux pièces de dimensions réduites, sans fenêtres elles aussi, s’appuyant sur le mur périmétral du fort75. Sa fonction est probablement celle de lieu d’échange et de paye, tandis que les pièces adjacentes pourraient servir de dépôt76. Une cachette a été découverte dans le « bâtiment aux niches77 », un ensemble de pièces disposées autour d’une cour carrée dans le fort de Gholaia/Bou Njem. La pièce no 8 était accessible depuis la no 9, munie de systèmes de verrous et de crapaudines de vantail, où se déroulait vraisemblablement la vente ; elle n’avait pas de fenêtres et ses murs étaient percés de quatre niches. Celle de la paroi orientale, à 1,96 m du sol, présentait derrière le bourrelet qui la délimitait une cachette rectangulaire creusée dans le sol de la niche et fermée par un couvercle rectangulaire en pierre78. Un graffite daté des années 253-260 sur la paroi de la pièce no 4, concernant probablement la reconnaissance d’une dette de la part d’un certain Iulius Crisontianus, a suggéré que la destination de ce complexe était peut-être commerciale79.
Il existe, dans le Sud de la Byzacène et de la Numidie, un certain nombre de « fortins » sans tours possédant une porte conduisant à une cour intérieure et présentant parfois des alignements d’auges, écuries, réserves alimentaires, lieux de rassemblement des redevances en nature ou de distributions suivant les interprétations […] ; on y trouve dans certains cas des reçus de livraisons sur ostraka, mais la date peut être souvent antérieure à l’époque byzantine80.
19Ainsi N. Duval signalait des édifices fortifiés, en rappelant ensuite les « batteries d’auges dans des forts, dans les maisons-tours de Sbeïtla, dans les annexes des églises81 ». Un exemple de ces maisons-fortes est l’édifice de Ksar el Kaoua, publié récemment par J.-P. Laporte82 : là aussi, comme dans la forteresse byzantine de Thamugadi, deux pièces proches de l’entrée fortifiée présentent des rangées d’« auges », dans un cas scellées dans un mur, dans l’autre libres.
Quelques perspectives de recherche
20Nous n’avons qu’effleuré, dans notre tour d’horizon sur les bâtiments africains à fonction économique, le problème de l’interprétation des soi-disants édifices « à auges ». Bien des problèmes restent ouverts à propos de ces constructions et des éléments dont elles prennent le nom. Il faudrait tout d’abord se poser la question de la légitimité scientifique d’une pareille dénomination : les communications qui suivront nous donneront les instruments pour y répondre.
21Si, pour la plupart, les bâtiments africains à fonction économique que nous connaissons ont été mis au jour à l’époque de l’archéologie coloniale, tout n’est pas perdu et nos connaissances peuvent augmenter de façon remarquable. Ainsi, un examen attentif des publications et des rapports de fouilles anciens ainsi que des photos, pourrait permettre de noter quelques détails révélateurs. Restent en outre parfois des portions d’habitat à explorer et quelques sites qui, n’ayant pas été touchés par cette archéologie, pourraient restituer ces édifices. Finalement, il ne faudra pas oublier la spécificité des provinces africaines et la persistance de traditions puniques. Les résultats des enquêtes menées par N. Benseddik, E. Fentress, Fr. Martorella, D. Mattingly, E. Papi, T. Potter, A. Wilson, dont il a été question plus haut, sont un exemple de la quantité et de la qualité des données qu’il est encore possible de rassembler en analysant attentivement la bibliographie et les vestiges. Des études comme celle de B. Goffaux sur la basilique et les horrea de Mactaris83 remettent en question, par l’analyse de la documentation disponible, des certitudes qui se fondaient sur des bases insuffisamment solides et ouvrent d’autres perspectives possibles. On peut par exemple se demander si la basilica n’aurait pas été un édifice commercial lié aux horrea plutôt que le siège du collegium, si ces horrea étaient petits et spécialisés comme les horrea Epagathiana d’Ostie, ou bien si leur fonction était celle de dépôt des biens du collegium, et ainsi de suite.
22Il faudra en outre enquêter sur des édifices ayant constamment ou sporadiquement une fonction économique, jusqu’ici mal connus : les structures d’accueil liées ou non au système du cursus publicus, les thermopolia, les popinae, les tabernae dépendant ou non des domus, les sièges des portoria et des bureaux relatifs au trafic commercial dans les ports. À ce propos il faut rappeler le système des ports de Carthage et le témoignage des ostraka trouvés en 1911 dans un puits sur l’Îlot de l’Amirauté et publiés par J. Th. Peña84 : quels étaient leurs rapports avec les bureaux de l’annone ? Et comment interpréter la tholos au centre de l’îlot, qui ressemble beaucoup à celle d’un marché ?
23Il faudra donc savoir chercher… et on risque de trouver.
Notes de bas de page
1 Le Bohec, 2013, p. 9.
2 Lassère, 2015, p. 230.
3 Mathieu et alii, 2009-2010.
4 Il suffit de parcourir les volumes du Corpus Signorum Imperii Romani (CSIR) ou du Recueil d’Émile Espérandieu (1907‑1955), deux « classiques » ; pour une synthèse, voir Zimmer, 1982.
5 Ce rapprochement peut être matérialisé par la proximité d’un temple, par la présence d’autels, statues, ex-voto. Il n’est pas possible d’approfondir cet aspect ici.
6 De Ruyt, 1983, pp. 341-350.
7 Young, inédit, et Hamdoune, 2009, à qui nous renvoyons pour plus de détails.
8 Ibid., p. 28, n. 10.
9 Voir entre autres, Lassus, 1966, p. 1230 ; Il capitolo, 1999 ; Tran, 2008, p. 340. Tertullien, Apologeticum, 13, 5 : « sic Capitolium, sic olitorium forum petitur ; sub eadem uoce praeconis, sub eadem hasta, sub eadem adnotatione quaestoris diuinitas addicta conducitur » (« On se rend au capitole comme on se rend au marché aux herbes ; c’est au cri du même crieur public, sous le même panneau et sous l’enregistrement du même questeur que la divinité est adjugée au plus offrant », trad. de l’auteur).
10 IRT, 319c.
11 AE, 1922, 109 (= ILAfr, 559 = DFH, 69).
12 CIL, VIII, 24039.
13 Tran, 2008, p. 334.
14 CIL, VIII, 757 = ILS, 5517 ; Michon, 1904, s. v., « ponderarium » ; pour l’Afrique, Hamdoune, 2009, pp. 32‑33.
15 C’est surtout à ces marchés spécialisés — et aux horrea — que De Ruyt, 1983, pp. 332-339, consacre son chapitre concernant les édifices commerciaux distincts du macellum.
16 CIL, VIII, 1408 = ILS, 5359 = ILTun, 1307.
17 Apulée, Métamorphoses, I, pp. 24-25.
18 De Ruyt, 1983, p. 244. En général, sur le forum cuppedinis, cupidinis ou cupedinarum (voir ibid., pp. 243-245).
19 « Cette province (à savoir la Maurétanie) fait le commerce des tissus et des esclaves […] puis (vient la province de Numidie) qui possède des commerces : différents tissus et d’excellents animaux [chevaux] », trad. de l’auteur.
20 CIL, VIII, 20156 = ILS, 5536.
21 AE, 1998, 1583 (= AE, 1909, 4) ; sur le problème de l’existence d’un autre fragment d’inscription portant le même texte, voir Wilson, 2001, pp. 281-283 ; il pense que la spécification adiutricianum est due à la présence, dans la ville, d’un autre marché aux tissus, dénommé simplement forum uestiarium. Ce dernier serait à identifier avec l’ensemble à cour immédiatement au sud-ouest de la porte de Lambèse (plan dans Ballu, 1911, figure à la p. 51, qui l’interprète comme un entrepôt ou salle de vente), l’autre avec l’édifice très allongé à abside situé sur le côté ouest de la place qui précède le marché de Sertius.
22 Dupuis, 1998 ; contra Wilson, 2002, p. 241.
23 TPSulp, n. 85, 87, 90 à 92 : « ante chalcidicum Caesonianum, Puteoli ».
24 Vitruve, De architectura, V, 1, 4-5 : « Basilicarum loca adiuncta foris quam calidissimis partibus oportet constitui, ut per hiemem sine molestia tempestatium se conferre in eas negotiatores possint… Sin autem locus erit amplior in longitudine, chalcidica in extremis constituantur, uti sunt in Iulia <et> Aquiliana » (« L’emplacement des basiliques qui sont unies aux forums doit être dans le secteur le plus chaud, afin que les commerçants puissent s’y rendre pendant l’hiver sans être ennuyés par le temps… et si l’espace disponible est plus long que large, les chalcidica doivent être édifiés aux extrémités, comme c’est le cas pour la Iulia et l’Aquiliana », trad. de l’auteur).
25 IRT, 324 a-c ; l’inscription était gravée sur l’architrave du portique de façade. Le personnage est dit avoir fait édifier de sua pecunia « chalcidicum et porticus et portam et uiam ».
26 IRT, 316, de l’époque des Antonins.
27 Schippa, 1981-1982.
28 La salle est un sacellum consacré au numen d’Auguste, à qui fut associée Venus Chalcidica (IRT, 306).
29 Braconi, 2005 (voir Gros, 2001-2002, p. 133, n. 4). En général, Fentress, 2005. La spécification « et porticus » dans les inscriptions pourrait se référer aussi bien au portique de la façade qu’à la place située en arrière : dans ce cas le chalcidicum se limiterait aux salles alignées et au portique devant.
30 Expositio totius mundi, 60.
31 Les études sur les nundinae sont très nombreuses ; nous nous limitons à citer Shaw, 1981 ; Nollé, 1982 ; Pavis d’Escurac, 1984 ; De Ligt, 1993 ; Colin, 2000 ; Zelener, 2000 ; Hamdoune, 2012, s. v. « Nundinae ». Sur la périodicité des nundinae en Afrique, atypique par rapport à d’autres régions, voir Meloni, 2008, p. 2533 et n. 2.
32 Pour une idée sur l’organisation spatiale et le fonctionnement des marchés hebdomadaires, voir Troin, 1975.
33 Les marchés hebdomadaires plus importants du Maroc septentrional furent dotés, à l’époque du protectorat espagnol, d’enclos en maçonnerie pourvus souvent de pièces ou entrepôts en style mauresque (Souk el Khemis de Temsamane, Beni Boufrah, etc.).
34 Fentress, 2007. Les villes considérées sont : Volubilis, Bulla Regia, Gigthis, Vazi Sarra, Thuburnica, Castellum Tidditanorum, Thamugadi ; les conclusions sont formulées avec prudence, des sondages de contrôle étant souhaités.
35 Chaouali, 2002, Meloni, 2008. Voir aussi Apulée, Métamorphoses, III, 29 : « uicum quempiam frequentem et nundinis celebrem » (« un village peuplé et célèbre pour ses marchés périodiques », trad. de l’auteur).
36 C’est le cas d’Aurelia Saturnina (CIL, VIII, 8280=20077 = ILS, 6869 = ILAlg, II, 7482) et de Phosphorus (AE, 1913, 226 = AE, 1916, 2 et 80 = AE, 1920, 7 = ILAlg, II, 6225).
37 Wilson, 2002.
38 Mattingly, 2001. En général, Lassère, 2015, pp. 229-230.
39 Wilson, 2002, p. 236 : « Gone, thankfully, are the days of large-scale clearance excavation when whole urban quarters were stripped to reveal the major public buildings and the street-plan, with scant recording of stratigraphy and finds, and publication only of the more spectacular public buildings, if at all » (« Les jours des dégagements à grande échelle, lorsqu’on fouillait des quartiers entiers pour mettre au jour les édifices publics les plus importants et le réseau des voies, avec une très faible considération de la stratigraphie et des trouvailles, et en ne publiant que les édifices les plus spectaculaires, sont heureusement finis ou presque », trad. de l’auteur).
40 Voir en dernier, Hurst, 2010.
41 Vitruve, De architectura, VI, 5, 2.
42 Ulpien, Digeste, XVII, 1, 3 : « boutiques dont l’usage revient à des personnes privées », trad. de François Baratte.
43 Tran, 2009.
44 Akerraz, Lenoir, 1981-1982.
45 Benseddik, Potter, 1993, pp. 58-60.
46 Ismaelli, 2011, a interprété les édifices s’ouvrant sur la grande cour dallée du Sebasteion d’Aphrodisias (les « pseudo-portiques ») comme étant — au moins en partie — destinés au commerce d’objets de luxe lié au sanctuaire.
47 Ulpien, Digeste, XXXIII, IX, 3, 11.
48 Tran, 2008, p. 328, qui cite une inscription bilingue de Thuburbo Maius (ILTun, 732) ; de cellae promae il est question aussi dans Tertullien, De resurrectione, 27, 49.
49 Columelle, De re rustica, I, 6, 7.
50 Apulée, Métamorphoses, III, 28 : « horreum quoddam satis ualidis claustris obseptum obseratumque, quod mediis aedibus constitutum gazis Milonis fuerat refertum, securibus ualidis adgressi diffindunt » (« Ils abattent, après l’avoir attaché avec des haches robustes, un entrepôt suffisamment barré et fermé par des serrures solides qui avait été aménagé au milieu de la maison de Milon où étaient entreposés ses trésors », trad. de l’auteur) ; IV, 18 : « omnes ad unum, mox etiam ianitorem ipsum gladio conficit, clauique subtracta fores ianuae repandit nobisque prompte conuolantibus et domus alueo receptis demonstrat horreum, ubi uespera sagaciter argentum copiosum recondi uiderat » (« en un instant, il tue immédiatement à l’épée aussi le concierge et, après lui avoir retiré la clé, nous ouvre la porte et montre à nous, qui rentrons rapidement au milieu de la maison, l’entrepôt où il avait vu, le soir précédent, que l'on déposait adroitement une grande quantité d’argenterie », trad. de l’auteur) ; VIII, 22 : « uxor eius instricta cunctas mariti rationes et quicquid horreo reconditum continebatur admoto combussit igne » (« sa femme, aveuglée par la jalousie, brûla tous les registres de son mari et tout le contenu de l’entrepôt », trad. de l’auteur).
51 Ibid., V, 2 : « le trésor du monde entier n’était protégé par aucun lien, par aucune cloison, par aucun gardien », trad. de l’auteur.
52 SHA, Alexander Seuerus, 39, 3 : « Il édifia des entrepôts publics dans toutes les régions, où pouvaient apporter leurs biens ceux qui n’avaient pas de magasins privés », trad. de l’auteur.
53 AE, 2002, 1670.
54 Dubouloz, 2008.
55 TPSulp, passim.
56 Ce projet a donné lieu à plusieurs rencontres et publications dont nous ne pouvons pas dresser ici la liste ; nous nous bornerons à citer les actes du colloque « Entrepôts de stockage, entrepôts et marchés. Pour une typologie des horrea dans l’Afrique du Nord antique », parus sous forme de dossier dans la revue Antiquités africaines, 43, 2007.
57 Papi, Martorella, 2007.
58 Dans son important travail sur le rôle économique des sanctuaires romains, Malrieu, 2005 se fonde essentiellement sur les témoignages de Rome. Voir en tout cas Tertullien, Apologeticum, 13, 5.
59 Malrieu, 2005, p. 95 (voir aussi pp. 96-98 pour Rome).
60 Comme l’atteste l’inscription de Furfo (CIL, IX, 3513 = ILS, 4906). Il faut peut-être envisager des locaux où certains dons en nature offerts au sanctuaire étaient échangés en espèces. Pourrait-on expliquer ainsi la fonction du chapelet de boutiques longeant le sentier d’accès au sanctuaire de Saint-Syméon à Qal‘at Sem‘an (Pieri, 2014 et dans ce volume, pp. 231-247
61 Voir le tarif CIL, VI, 820 = ILS, 4916 (Rome). Il ne faut pas oublier le rapport entre les sacrifices et la vente de viande (Hamdoune, 2009, p. 32, n. 22).
62 Comme l’indique l’inscription en mosaïque du pavement de la salle voûtée : « Felix populus ueneti » (AE, 1922, 26 = ILAfr, 385).
63 CIL, VIII, 7156 = CLE, 512 = ILAlg, II, 820 = Vie, mort et poésie, 121 : « j’exerçais le métier de banquier », trad. de Christine Hamdoune.
64 CIL, IX, 3513 = ILS, 4906, v. 4 : « fydes [sic] in me mira fuit semper et ueritas omnis ».
65 Griffe, Lassère, Soubiran, 1997.
66 Augustin, De ciuitate Dei, VII, 4.
67 Expositio totius mundi, 61 : [Carthage] « praecipuum inuenies opus publicum in ea, uicum argentariorum » (« là tu trouveras un lieu particulier, le quartier des changeurs de monnaie », trad. de l’auteur) ; Augustin, Confessions, VI, 9 : « […] ad cancellos plumbeos, qui uico argentario desuper praeminet » (« à la grille en plomb, qui domine le quartier des changeurs de monnaie », trad. de l’auteur).
68 Plutarque, Vitae parallelae, Cato Minor, 59, 61, 64 (« triakosioi ») ; Salluste, Iugurtha, 64, 5.
69 Andreau, 1987, pp. 467-478.
70 Pline, Naturalis historia, XXI, 8 : « L. Fuluius argentarius bello Punico secundo cum corona rosacea interdiu e pergula sua in forum prospexisse dictus ex auctoritate senatus in carcerem abductus non ante finem belli emissus est » (« Pendant la deuxième guerre punique, le banquier L. Fulvius, accusé d’avoir regardé le forum du haut de son balcon qui donnait sur le forum avec une guirlande de roses sur la tête, fut emprisonné et ne fut pas relâché avant la fin de la guerre », trad. de l’auteur).
71 Pline l’Ancien, IV, 12, 6 : « […] dans tous les bureaux des changeurs d’argent, toutes les échoppes, sous les auvents, dans les boutiques, les vestibules, les encadrements des fenêtres », trad. de Louis Callebat.
72 Andreau, 1987, p. 467.
73 Ibid., p. 474.
74 Vitruve, De architectura, VI, 5, 2 : « aux banquiers et aux fermiers des impôts il faut […] une architecture très confortable et de très bel aspect, protégée aussi des agressions », trad. de l’auteur.
75 Lassus, 1981, pp. 80-81, fig. 46-47 et p. 104, fig. 70-71. La fonction des « auges » scellées dans le mur du corps de garde (ibid., p. 102, fig. 69) est différente, la circulation étant possible d’un seul côté de l’alignement.
76 Sur la fonction de cette pièce, voir aussi la contribution de F. Bejaoui et Z. Lecat dans ce volume, pp. 69-84.
77 Pièce no 8 ; sur le bâtiment à niches, Rebuffat, 1969-1970, pp. 133-135.
78 Rebuffat et alii, 1969-1970, pp. 24, 26, pl. VIId, fig. 7.
79 Ibid., p. 25.
80 Duval, 2006, p. 141.
81 Ibid., p. 142.
82 Laporte, 2014a et dans ce volume, pp. 85-101.
83 Goffaux, 2011.
84 Peña, 1998.
Auteur
Université de Cassino
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