Chapitre X
Andalousie
p. 144-175
Texte intégral
1Nous distinguerons dans cette présentation par provinces l’Andalousie occidentale, dans laquelle nous incluons les provinces de Cadix, Cordoue, Huelva et Séville, de l’Andalousie orientale, qui recouvre le territoire des provinces d’Almeria, Grenade, Jaén et Malaga. Cette division correspond grosso modo à une réalité historique dont il est impossible dans le cadre de ce travail de prendre en compte les composantes subtiles : celles du maintien dans l’Espagne chrétienne, entre le XIIIe s. et la fin du XVe siècle, d’une enclave musulmane dont les frontières sont sujettes à des variations plus ou moins importantes. Nous avons cependant estimé utile de faire ici figurer, à titre d’exemples, quelques-uns des monuments de l’ancien royaume nasride dans la mesure où ils sont des éléments de comparaison, des prototypes parfois, de certains monuments chrétiens. Dans bien des cas, il est évident que seule une approche monographique fine pourrait rendre compte de la complexité d’édifices d’origine islamique, occupés et maintes fois remaniés par les nouveaux maîtres chrétiens de cet ultime bastion d’al-Andalus.
Andalousie orientale
Provinces d’Almería, Grenade, Jaén et Málaga
2L’Andalousie orientale, c’est-à-dire les provinces d’Almería, Grenade, Jaén et Málaga, se confond à peu près avec l’ancien royaume nasride dont le maintien, jusqu’en 1492, ne se fit pas sans de multiples modifications de frontières. Un examen des catalogues et des publications et une rapide enquête sur le terrain suffisent à montrer que l’on peut, sans scrupules, considérer qu’en 1500 rien d’important n’avait encore été construit en brique dans le territoire de ces quatre provinces par les nouveaux maîtres des derniers bastions de l’Espagne musulmane.
3Il nous faut donc évoquer brièvement cette architecture nasride qui se développe dans l’Andalousie orientale entre la fin du XIIIe et la fin du XVe siècle. Prenant leurs sources dans l’architecture almohade, les maîtres d’œuvre au service des émirs nasrides développèrent l’emploi de la brique au point que B. Pavón Maldonado a pu écrire :
Será en Andalucía donde sin pausas ni titubeos el ladrillo se aclimata bien, bajo las dominaciones almorávide y almohade (siglo XI-XIII), pasando a ser material predilecto y casi exclusivo, experiencia que alecciona al norte de África y que se perpetua en el reino nazarí de Granada (siglo XIII-XIV). Zócalos de piedra o de tapial y paramentos o frenteados de piedra serán obligados componentes de esta arquitectura de ladrillo mediterránea1.
4Cette appréciation de B. Pavón signale bien les limites de cette architecture de brique, presque toujours masquée par les enduits, les stucs ou les alicatados, ces somptueux tapis de céramique qui développent sur les murs des édifices les plus prestigieux les inépuisables variations du décor géométrique et floral de l’art islamique. Dans le vaste corpus des édifices islamiques d’Espagne où la brique se cache derrière des revêtements divers, les palais de l’Alhambra tiennent une place prépondérante, mais l’éclat de ce décor masque une réalité structurelle très complexe : à Grenade comme dans toute l’Andalousie orientale, la brique est toujours étroitement associée à la pierre de taille et au béton. Que l’on pense à la tour de Comares, à l’enceinte et aux portes de l’Alcazaba, aux bains arabes, à la chapelle de San Sébastian, à la tour de San José, partout se vérifie cette propension à limiter l’emploi de la brique aux couvrements de baies ou de salles, à des arases ou à des chaînes d’angle. Ce n’est que dans les maçonneries très minces et légères des portiques et des galeries, celles des palais de l’Alhambra ou celles du corral del Cordón, que la brique est employée en gros-œuvre. Quant à son usage décoratif, il est limité aux minarets, le plus ancien exemple étant en Andalousie orientale celui de San Sebastián de Ronda, établi sur un socle de pierre, dont l’appareil extrêmement soigné présente une alternance de deux briques en carreaux et deux briques en boutisses.
5Ce sont sans doute des minarets nasrides qui constituent les clochers de brique de bien des églises construites au XVIe et au XVIIe siècle : parmi eux figurent en bonne place ceux présentés par M. D. Aguilar García dans son étude sur Málaga mudéjar2 (fig. 74).
6La parenté évidente qui existe entre ces minarets et les clochers des églises sévillanes, naguère encore considérés comme des minarets réutilisés par les conquérants chrétiens, suffit à montrer l’arbitraire de la distinction faite entre architecture islamique et architecture mudéjare : même structure de « tours emboîtées », même décor d’arcs polylobés et de panneaux de sebka, même système de proportions inscrivent minarets musulmans et clochers chrétiens dans la lignée des minarets almohades dont la Giralda est le plus fameux témoignage. Les mêmes similitudes marquent l’architecture civile et militaire au point de rendre souvent impossible la détermination des strates successives dans ces édifices maintes fois remaniés. En raison de ces parentés, nous incluons dans cette étude, à titre d’exemples, quelques mentions d’édifices essentiellement musulmans auxquels il faudrait adjoindre les références aux édifices majeurs de l’Espagne islamique comme la mosquée de Cordoue, l’Aljafería de Saragosse, l’Alhambra de Grenade ou la Giralda de Séville, monument capital pour l’histoire de la construction de brique.
7La reconquête de Grenade en 1492 allait être suivie, à l’époque des Rois Catholiques, d’une vaste campagne de reconstruction de la ville basse articulée sur quelques monuments majeurs qui témoignent d’un abandon assez rapide de tout « mudéjarisme3 » et, en tout cas, d’une adoption systématique de la pierre de taille pour les maçonneries murales. La brique, du reste, n’avait jamais été véritablement à l’honneur dans l’architecture de la capitale du dernier royaume musulman d’Espagne : toujours masquée par les enduits, les stucs ou les revêtements de céramique, elle n’était employée que de façon purement fonctionnelle dans les arcs ou les voûtes. Quelques exceptions cependant peuvent être signalées : notamment le minaret nasride de San Juan de los Reyes, qui présente un décor inspiré des minarets almohades et proche de ceux de la région de Malaga, ou encore l’ancien morabitun, devenu une chapelle dédiée à San Sebastián4, avec sa belle coupole à nervures entrecroisées dont l’arc d’entrée laissait apparaître le matériau de construction.
8C’est à Málaga, ville reconquise en 1487, que l’on trouve à l’extrême fin du XVe siècle, voire au début du XVIe siècle, le seul édifice médiéval chrétien dans lequel la brique est utilisée de manière très décorative : la porte de l’église de Santiago de Málaga5 (fig. 75) est en fait un portail en ladrillo limpio qui allie un bel arc en accolade d’allure encore gothique à une modénature déjà classique. Ailleurs, l’enduit de chaux recouvre les maçonneries, qui ne sont guère visibles que dans les monuments ruinés ou abandonnés, comme les tours de défense de la côte6, que l’on aurait tort de croire toutes médiévales7 et qui montrent que dans les couvrements la brique est souvent préférée au béton et à la maçonnerie de moellons qui règne sans partage dans les maçonneries murales8.
Andalousie occidentale
Province de Cadix
9La partie nord de la province prolonge la région de Las Marismas ; elle est relativement pauvre en constructions médiévales, à l’exception de celles regroupées dans la ville de Sanlúcar de Barrameda. Dans cette dernière, la pierre est le matériau quasi exclusif, associée au béton ou à la maçonnerie de moellons. C’est du reste le cas dans l’ensemble de la province, dans laquelle se prolongent, pour aller mourir dans l’océan, les derniers contreforts de la Serranía de Ronda, riches en belle pierre de construction. Il ne faudrait pas cependant sous-estimer l’utilisation de la brique, ici comme ailleurs masquée par les enduits de chaux. B. Pavón Maldonado, qui a ausculté avec soin les édifices de Jerez, en signale l’emploi dans les vestiges subsistants de l’époque almohade, bains ou mosquées9 ; il signale leurs dimensions (27 x 13,5 x 5cm/30 x 15 x 5cm), qui restent approximativement identiques dans les édifices mudéjars.
10D’une manière générale, l’emploi en est exceptionnel dans les maçonneries murales, si ce n’est sous forme d’arases irrégulières. Dans les arcs et les voûtes, en revanche, son emploi semble assez systématique, que ce soit dans l’architecture militaire, où il est toujours délicat de faire la part entre les parties musulmanes et les parties chrétiennes, ou dans l’architecture religieuse, où l’on retrouve quelques traits caractéristiques du mudéjar sévillan, notamment les grandes arcades en arcs outrepassés festonnés de polylobes ou les coupoles à trompes des églises San Dioniso de Jerez ou San Salvador de Vejer de la Frontera10.
Province de Cordoue
11La province de Cordoue, ancienne capitale d’al-Andalus, est paradoxalement assez pauvre en monuments islamiques. La Grande Mosquée supplée cependant à cette carence monumentale, dans la mesure où sa construction s’étala en fait de la fin du VIIIe s. à la fin du Xe siècle. Durant ces deux siècles, le rôle dévolu à la brique ne cessa de s’amenuiser. Dès la première campagne des années 780 son rôle fut purement décoratif : les grands arcs bichromes de la salle de prière et les portes du mur d’enceinte ont largement recours à ce matériau, mis en œuvre avec beaucoup de soin, selon une technique qui annonce avec six siècles d’avance les portails de ladrillo limpio de la Séville des années 1500. Nous avons déjà signalé que, dans les grandes arcades de la salle de prière, les claveaux des arcades de la première campagne sont bien constitués par des briques, tandis qu’ils ne sont qu’un placage mince dans l’agrandissement d’Al-Hakam à la fin du Xe siècle et simplement feints dans l’agrandissement d’Al-Mansour, quelques années plus tard.
12Des briques (35 x 23 x 5,2 cm) formant claveaux sont encore visibles dans le minaret de San Juan de los Caballeros11, dont le couvrement de l’escalier est une voûte hélicoïdale de brique. À Madînat al-Zahrâ, la brique est aussi rarement employée ; de grandes dimensions (35 x 25 x 5 cm), elle est utilisée presque exclusivement au revêtement intérieur des fours12.
13La qualité de la pierre et l’abondance des carrières dans cette région d’Andalousie est une des raisons pour lesquelles la brique ne s’imposa pas à l’époque médiévale. Au XIIIe siècle, elle est utilisée sporadiquement pour des couvrements d’arcs ou de salles, notamment dans l’architecture militaire.
14On retiendra à cet égard l’exemple du château d’El Carpio13 (fig. 76), construit en 1325 par le maître Mahomet pour Garcí Méndez de Sotomayor ; de ce château, en fait réduit de nos jours à une impressionnante tour de maçonnerie aux angles harpes de brique, on peut rapprocher celui de La Rambla14.
15Dans ce domaine de l’architecture militaire, la tour de l’enceinte de Palma del Rio mérite d’être signalée pour sa belle voûte d’ogives quadripartite qui associe à la rigueur des ogives épannelées des voûtains cannelés qui s’inspirent visiblement des coupoles à côtes de l’architecture islamique (fig. 41).
16Pour l’essentiel, l’usage de la brique est simplement utilitaire et l’enduit de chaux unifie le gros-œuvre dans lequel le béton est largement employé concurremment à la pierre de taille et à la maçonnerie de moellons, sans que l’on puisse, semble-t-il, tirer de conclusions très pertinentes sur le choix de tel ou tel matériau. Tout au plus peut-on affirmer que la pierre de taille, réservée le plus souvent aux parties nobles, portails ou encadrements des baies, occupe dans la hiérarchie des matériaux un rôle que la brique ne lui ravira pas durant tout le Moyen Âge. À la tour d’El Carpio, par exemple, où les voûtes sont construites en brique, l’enduit imitant un appareil de pierre de taille est encore très nettement visible dans la salle du premier étage.
17Ce n’est que tardivement, avec l’adoption de la technique du ladrillo limpio, que la brique retrouve, à San Sebastián de Palma del Río15, une fonction décorative bien marquée (fig. 77), mais nous sommes là très manifestement dans l’orbite de la grande métropole sévillane beaucoup plus que dans celle de l’ancienne capitale d’al-Andalus.
Province de Huelva
18La « ruine de cordillère » que constitue la Sierra Morena se délite dans les reliefs granitiques désordonnés de la Sierra de Aracena, au nord de la province16. Les constructions de cette région utilisent le moellon brut et les galets des pauvres affluents du Guadiana et du Guadalquivir. Un mortier maigre les amalgame et les recouvre d’un enduit qui, dans les périodes fastes, disparaît sous une couche de lait de chaux. La brique, peut-être fabriquée dans des fours du type de celui encore existant non loin de San Pedro d’Aroche (fig. 3), y est utilisée avec parcimonie. Elle servit à construire les arcs de la mosquée almohade d’Almonaster, transformée en église à la fin du XIIIe siècle ou au début du XIVe S.17 (fig. 78). À San Pedro de Aroche, des colons venus de Castille ou du León inspirèrent le décor d’arcatures qui orne la travée droite du chœur et constitue la manifestation la plus méridionale du « roman de brique »18 (fig. 79), alors que des arcs polylobés et outrepassés marquent dans le même édifice et dans les adjonctions chrétiennes d’Almonaster (fig. 39) la naissance du mudéjar onubense.
19Si, comme on le croit, la chapelle de la Magdalena de Cumbres Mayores19 date effectivement du début du XIVe siècle, le gothique s’introduit dans cette région à la même date que les deux autres styles par le biais de voûtains coupoliformes rappelant ceux de l’église de Calatrava la Nueva (Ciudad Real). À la fin du XVe siècle, les constructeurs utilisent toujours la brique avec autant de parcimonie dans les voûtes à nervures multiples de l’église du château d’Aracena20. Dans tous les cas, c’est vers le Nord, la Castille, le León et davantage encore l’Estrémadure, que nous invitent à regarder ces édifices et il est possible qu’une enquête plus approfondie permette de repérer dans cette région d’autres voûtes « a la extremeña » que celles signalées par A.J. Morales Martínez à Cortegana.
20Le clocher de Santa María del Castillo à Aracena (fig. 81) est l’un des rares témoignages de l’influence de la Séville almohade : le décor de sebka de la face nord est réalisé en briques enchâssées dans une maçonnerie grossière. C’est à Aracena également que l’on trouve le seul élément de brique réellement soigné du nord de la province : la porte ouest, en ladrillo limpio, de Santa Catalina21 (fig. 82) est en effet comparable en tout point aux beaux exemplaires de ce type conservés dans la région de Séville.
21C’est à l’orbite de la grande capitale andalouse qu’il faut rattacher le sud de la province22, dont les terres basses s’étendent entre l’embouchure du Guadiana et le delta du Guadalquivir. La brique y est associée au béton et à la pierre de taille dans les anciennes mosquées de Niebla23 (fig. 83) et Villalba del Alcor (pl. I)24, transformées au XIIIe siècle en églises et modifiées aux siècles suivants pour mieux s’accorder aux exigences du culte catholique. À Santa Clara de Moguer25 (fig. 84) ou à San Antón de Trigueros26 (fig. 85), les modèles du gothique sévillan de Santa Ana ou de Santiponce27 sont évidents, tant dans le parti général que dans les détails de mouluration, le plus souvent réalisés en pierre. La pierre de taille est également choisie pour la construction du chevet plat de l’église franciscaine de La Rábida28 et pour le parement extérieur du chœur de San Martín de Niebla : tout semble indiquer que, dans cette zone, la brique est tout au mieux acceptée et toujours « sous réserve de chaulage ». Comment en effet expliquer que, presque toujours, lorsqu’elles sont laissées visibles, les maçonneries se présentent comme de véritables manteaux d’arlequin, si ce n’est par le fait qu’elles étaient destinées à être enduites ? Le matériau du gros-œuvre reste le béton ou la maçonnerie de moellons, d’où la grande épaisseur des murs, que l’on note même dans des édifices gothiques aussi évolués que San Antón de Trigueros. Quant aux nervures et aux encadrements des baies, c’est en pierre qu’ils sont réalisés à Huelva, Moguer, San Martín de Niebla29, Trigueros, etc. En fait, il n’y a guère que dans les voûtes que la brique soit utilisée d’une manière assez systématique : à cet égard, l’église de San Bartolomé de Villalba del Alcor (pl. I et fig. 31 et 35) est un monument tout à fait étonnant qui présente un véritable échantillonnage des voûtements almohade, gothique et mudéjar.
22Ce n’est qu’à l’extrême fin du XVe siècle ou au début du XVIe s. que la brique moulée est employée pour construire les nervures des voûtes d’ogives de l’église de Palos de la Frontera30, et plus tard encore celles de Lucena del Puerto31, après s’être imposée progressivement pour la construction des portes. À San Jorge de Palos de la Frontera, la porte sud (ca. 1475) [fig. 72], un des prototypes de l’architecture de ladrillo limpio, rivalise par le soin de l’appareillage et le raffinement du décor avec la porte nord, sans doute un peu antérieure, construite en pierre de taille.
Province de Séville
23La réédition, en 1983, du petit livre de D. Angulo Íñiguez32 sur l’Arquitectura mudéjar sevillana, paru en 1932, ne comble pas la lacune que constitue l’absence d’une réflexion de synthèse sur l’architecture sévillane de la fin du Moyen Âge. Limité à l’étude de l’architecture de brique, le présent ouvrage ne saurait prétendre à une telle ambition ; nous souhaitons pour le moins qu’il y contribue par la mise en évidence de particularités techniques dont certaines mériteraient une étude plus approfondie.
24D. Angulo a défini une typologie de l’architecture mudéjare sévillane qui, dans le sens qu’il donne au terme mudéjar, recouvre totalement et déborde à peine le domaine de l’architecture de brique ; il nous suffit de reprendre dans ses grandes lignes son travail avant de proposer de le nuancer en fonction du mode d’approche qui est le nôtre.
25Les vestiges de l’époque almohade (Grande Mosquée de Séville, minarets comme celui de Cuatrovitas à Bollullos de la Mitación), le postulat du maintien de la tradition artisanale musulmane et le constat d’influences grenadines, tolédanes et mérinides dans la deuxième moitié du XIVe siècle sont aux yeux de D. Angulo les causes premières de l’émergence d’un style mudéjar après la conquête de Séville en 1248 et de son maintien jusque dans le XVIe siècle avancé. Ce triomphe du « morisque » se traduit par la couverture de charpente ouvragée des nefs, par le choix des piliers comme supports et très rarement celui des arcs outrepassés, par celui, enfin, des couvertures ochavadas plutôt que des voûtes d’ogives.
26Ces choix furent-ils ceux des lendemains immédiats de la conquête ? Non, si l’on en croit Angulo : les plus anciennes églises semblent avoir proposé des formules « trecentesques » associées, dans le cas de l’église (transformée) de San Francisco de Séville du moins, à une construction de pierre. Avec Santa Ana de Triana (pl. XII) et San Antón de Trigueros (Huelva, fig. 85), les formules gothiques sont introduites avec détermination sous la forme de grandes églises-halles voûtées d’ogives. Suivent des églises à nef unique entièrement voûtées, comme San Gil ou San Martín de Séville, certaines à chevet plat comme La Rábida (chevet du reste construit en pierre), La Algaba, Alcalá del Río.
27Avec Santa Marina (pl. IV), Santa Lucía et San Julián de Séville, on assiste à la création, au milieu du XIVe siècle, du type paroissial à trois vaisseaux, à piliers à ressauts très minces, abside polygonale voûtée et extrémités des collatéraux rectilignes, et portails de pierre de taille.
28La reconstruction, à la suite du tremblement de terre de 1356, de Santa Marina et d’Omnium Sanctorum (pl. X et XI) correspond à ce type ; le « maître de 1356 » exporta à Aznalcázar le chœur profond de deux travées, les nervures ornées de dents-de-scie, les merlons échelonnés, réalisés semble-t-il indifféremment en brique, en béton et brique, ou encore en pierre comme à l’église détruite de San Miguel. Des variations mineures isolent de ce groupe de celui de San Roman de Séville et de Santa María de Marchena (pl. V) ; l’influence du « maître de 1356 » se prolongea au XVe siècle dans les églises de La Cartuja (pl. IX) et de San Lázaro à Séville et dans celle de Santa María de la Granada à Guillena.
29Un autre type clairement délimité est celui des églises à chœur « morisque », c’est-à-dire carré et couvert d’une coupole à pans sur trompes ; les églises de l’Aljarafe (Palma del Condado, Castilleja de Talhara à Benacazón [fig. 38]), mais aussi Hinojos ou Gerena répondent au principe selon lequel une qoubba se substitue à l’abside.
30Enfin, les églises à arcs-diaphragmes, concentrées dans le nord de la province (et de ce fait le plus souvent construites en maçonnerie de moellons), complètent le panorama proposé par l’historien sévillan. Les nuances qu’il introduit en isolant géographiquement des groupes (régions de Cadix, Carmona, Marchena, Écija, Sierra de Constantina, Sierra de Aroche, El Aljarafe, Ribera del Guadalquivir, etc.) sont davantage le prétexte d’une présentation non catalographique de notes de terrain que le signe d’une véritable tentative de synthèse.
31Les notions concernant le parti général sont complétées par une typologie des éléments d’architecture qui permettent de prendre en compte une série de formes entrant dans la définition du style mudéjar.
32Les arcs outrepassés brisés des portes de Sanlúcar la Mayor (pl. VI et VII), Lebrija, Carmona, San Marcos de Séville, Santa Olalla, La Rábida et Guadalcanal sont paradoxalement assez rares dans une région dominée par la capitale almohade. Les arcades encadrées d’alfices apparaissent liées à des édifices tardifs (Ayamonte, Lepe…), les piliers chanfreinés et les colonnes (San Isidoro del Campo à Santiponce, Palma del Condado…), les portes de ladrillo limpio ou de ladrillo visto (Santiponce, Villalba del Alcor, Aznalcázar), les merlons échelonnés (Villalba del Alcor, Marchena, Lora del Río), les voûtes (à décor d’entrelacs ou à côtes), les charpentes artesonadas, les tours de type minaret (à pilier central) ou sur chapelle ochavada, les tours-façades sont autant d’éléments qui servent à définir des groupes très réduits d’édifices et qui permettent tout au plus d’établir des comparaisons ponctuelles en vue d’une datation toujours hypothétique.
33C’est à partir de ces données et de cet ouvrage, complétés par le magnifique mais incomplet catalogue archéologique de la province de Séville et par une petite série de monographies, qu’il nous faut maintenant réfléchir aux rapports de la brique et de l’architecture sévillane au Moyen Âge.
34Il convient tout d’abord de dessiner les limites de cette architecture « sévillane », qui ne se superposent pas exactement à celles de la province. Au sud-ouest, l’influence de la métropole andalouse s’étend largement sur la province de Huelva ; au nord, elle est limitée par les premiers contreforts de la Sierra Morena, à l’est, elle pénètre par la vallée du Guadalquivir dans les hautes terres de Cordoue.
35Historiquement, la brique est présente, de façon assez massive, dans les vestiges d’Itálica dès l’époque romaine ; à Séville même, le matériau a été trouvé dans les substructions d’un édifice paléochrétien révélé par les fouilles de l’Alcázar33. Rien d’important ne fut cependant construit en brique dans la ville avant la période almohade34. Avec la Giralda c’est, soudainement, un chef-d’œuvre qui consacre le matériau. On imagine que l’emploi s’en généralisa alors. Ibn ‘Abdun rapporte qu’au XIIe siècle les moules-étalons étaient suspendus dans la Grande Mosquée35 ; les maisons de la capitale étaient en brique (sans doute en brique crue) et, au début du XIIIe siècle, le matériau avait gagné du terrain dans les campagnes avoisinantes : le minaret de Cuatrovitas à Bollullos de la Mitación en témoigne. Les briques utilisées pour sa construction sont caractérisées par les proportions l/L = 1/2, qui les distinguent des briques de l’époque romaine. Elles constituent, tant dans la tour que dans les bâtiments voisins, les maçonneries murales à l’exclusion de tout autre matériau si ce n’est le mortier de chaux et de sable qui les assemble par des joints épais. Incontestablement, à Séville, l’architecture de brique sortit des mains des maçons musulmans.
36La conquête chrétienne de 1248 fut, semble-t-il, un frein à l’essor de ce type de construction. D’une part, la ville se dépeupla rapidement36 avant même que les troupes de saint Ferdinand n’eussent franchi le mur d’enceinte, d’autre part les conquérants, naturellement désireux de faire triompher les formules architecturales chrétiennes, importèrent une architecture de pierre dont le chœur de Santa Ana de Triana est la manifestation la plus éclatante (pl. XII), avec les portails des églises qui furent conservés dans les reconstructions consécutives au tremblement de terre de 1356. À l’« état de choc » qui suivit la conquête succéda une période de prostration relative qui ne prit fin que dans les dernières décennies du siècle. Le repeuplement opéré dans les premières décennies du XIVe siècle amena sans doute quelques familles de mudéjars, mais en petit nombre, et rien ne permet d’affirmer qu’elles aient été composées majoritairement de maçons et de briquetiers. Nul doute cependant que la fabrication de la brique reprit alors dans le lit majeur du Guadalquivir, où l’on pouvait encore voir avant les grands travaux des années 1980 de très nombreuses installations de potiers et de briquetiers.
37Le résultat de cette reprise démographique37 et artisanale est l’éclosion d’une quantité d’églises au XIVe siècle. Le tremblement de terre de 1356 occasionna vraisemblablement une reconstruction en masse des palais, des maisons et des églises38 qui dut être extrêmement favorable au développement de l’architecture de brique. Associée au béton, qui constitue l’essentiel des maçonneries murales, la brique est utilisée pour les arcs, les voûtes et les parements dans la plupart des édifices que nous avons étudiés. On ne peut cependant aller au-delà d’une évocation imprécise de la manière dont le matériau s’imposa progressivement, dans la ville tout d’abord et dans les campagnes avoisinantes par la suite : d’une part, la chronologie établie par l’érudition locale manque à la fois de précision et de fiabilité, d’autre part, les enduits omniprésents ne permettent pas de connaître avec certitude la nature des maçonneries.
38Dans la ville même, l’église Santa Ana de Triana39 est un édifice qui permet cependant de vérifier que, dans le dernier quart du XIIIe siècle, la pierre le disputait encore très largement à la brique pour les parties « nobles » : les piliers et les arcs d’entrée des chapelles, les voûtes du sanctuaire sont construits dans une belle pierre calcaire qui fut également utilisée pour le portail principal, au nord. L’appareil est soigné, la mouluration précise, et la sculpture décorative abondante et variée ; aucun caractère mudéjar ne marque la grande église fondée par Ferdinand III et l’on ne peut que constater que « cet art aristocratique ne s’acclimate pas au milieu andalou40 ». Rien ne permet de qualifier de mudéjar cet édifice pleinement gothique qui s’inscrit dans la lignée des constructions andalouses d’Alphonse X41 auxquelles, comme l’a montré Pierre Dubourg-Noves, il convient de rattacher la tour de Don Fadrique conservée dans l’enceinte du couvent de Santa Clara. Le parti général de Santa Ana, qui est celui d’une église-halle, incite à regarder vers le nord pour chercher des sources d’inspiration. L’église Sainte-Élisabeth de Marbourg, des années 1230-1240, tenue pour le prototype des églises-halles gothiques, est sans doute trop éloignée42, trop élancée, trop ouverte, trop « française » pour fournir des éléments de comparaison pertinents, mais la cathédrale de Poitiers, plus ancienne d’un siècle, plus massive et « fermée », plus proche géographiquement aussi, a pu fournir, sinon un modèle direct, du moins une source d’inspiration pour les maçons et tailleurs de pierre français qui travaillèrent sur les chantiers royaux de Castille à la fin du XIIIe siècle. L’influence de formules nées dans l’Ouest de la France est du reste sensible également dans les voûtes de la tour de Don Fadrique, dont la grand-salle présente un couvrement d’ogives marqué par des formules angevines. Certes, il ne s’agit pas là d’influences directes et la présence de motifs décoratifs en chevron « normands » sur les nervures de Santa Ana ou de San Isidoro del Campo (fig. 86), la vivacité naturaliste et si « parisienne » des éléments sculptés des voûtes de l’Alcázar de Cordoue indiquent que les artistes qui collaboraient à ces œuvres avaient déjà opéré une synthèse des composantes régionales de l’art gothique.
39Il ne faudrait peut-être pas négliger non plus des parentés à la fois structurelles et formelles qui existent entre Santa Ana et certains édifices catalans, qui pour n’être pas voûtés d’ogives n’en sont pas moins des églises-halles dont les supports sont des piliers quadrangulaires à ressauts43. D’autres influences, catalanes, languedociennes et provençales, sont évidentes dans l’architecture contemporaine de la capitale andalouse. Les grands arcs bandés entre les contreforts de la nef primitive, en pierre, de San Isidoro del Campo44 à Santiponce, œuvre de Guzmán el Bueno, frère bâtard d’Alphonse X, qui remonte aux premières années du XIVe siècle, nous invitent à envisager d’autres apports, qui sont ceux du Midi de la France, du Languedoc, du Roussillon et de la Provence ; plus militaires encore, la nef et le chœur rajoutés après 1350 (pl. VIII) dirigent la recherche des influences vers le Palais des papes d’Avignon. Dans tous ces édifices, l’usage de la brique est réduit à celui d’un matériel de remplissage inapte à jouer un rôle quelconque dans la définition d’une esthétique architecturale ou décorative. Ces monuments « importés » furent-ils « en concurrence » avec des édifices construits dans le style local ? Rien ne permet de l’affirmer. Il est possible que dans la deuxième moitié du XIIIe siècle des constructions aient pu manifester le maintien des traditions almohades mais nous n’en avons aucune preuve, à l’exception de l’église Santa María de la Oliva de Lebrija, qui est peut-être l’ancienne Grande Mosquée45 (pl. V).
40Dans l’état actuel des connaissances, force est de convenir que la brique associée à des formules décoratives mudéjares n’apparaît guère avant la deuxième moitié du XVIe siècle. C’est alors seulement que naît le « mudéjar sévillan ».
41Quelles peuvent être les raisons de cette nouvelle orientation donnée à l’architecture, de cette « mutation » stylistique ? On ne saurait là encore que proposer des hypothèses.
42La première a trait au repeuplement de Séville par des artisans mudéjars, qui s’effectua assez rapidement avec des familles de Sévillans vaincus qui regagnèrent la ville, mais aussi avec des émigrants venus d’autres régions conquises. L’adoption du fuero de Tolède pouvait rassurer les moros pazguatos sur l’attitude des nouveaux maîtres de la ville à leur égard ; il est certain toutefois que cette colonie maure ne pouvait, quantitativement parlant, constituer un groupe important. Le mythe d’une morería bien implantée géographiquement et de quelque importance a été contesté à juste titre par A. Collantes46 : jusqu’à la promulgation des ordonnances de Valladolid en 1412, à la différence de ce qui existe pour les juifs, il n’y a aucune mention de quartier réservé aux musulmans dans l’abondante documentation conservée. Dans les années 1420, une cinquantaine de familles musulmanes fournissaient trente ouvriers employés à l’Alcázar ; ils n’étaient plus que dix en 1437, alors que la communauté musulmane occupait soixante-quinze maisons. À la fin du XVe siècle, il n’y avait plus à Séville qu’une quinzaine de vecinos musulmans, dont quatre veuves. Cette évocation purement quantitative ne doit cependant pas nous amener à minimiser le poids des populations musulmanes ou d’origine musulmane dans le domaine de la construction : d’une part la main-d’œuvre serve n’est pas prise en compte, d’autre part les conversions nombreuses affectèrent le statut de bien des habitants de Séville sans pour autant modifier leur manière de vivre ni de construire. La spécialisation des mudéjars dans les métiers artisanaux est par ailleurs une réalité dont il faut tenir compte : treize charpentiers et maçons figurent dans les listes des ouvriers employés à l’Alcázar en 1420 et parmi la centaine de mudéjars qui ont laissé des traces dans la documentation sévillane du XIVe siècle, 40 % sont maçons ou charpentiers et 65 °/o sont liés de près ou de loin à un chantier de construction. Ces seules considérations permettent de confirmer que l’architecture de Séville aux XIVe et XVe siècles pouvait bénéficier du savoir-faire d’une main-d’œuvre mudéjare un moment éclipsée par les maçons venus du Nord.
43Il n’en reste pas moins vrai que les albañiles empilent les briques mais qu’ils le font en fonction de partis architecturaux décidés par les commanditaires47. Ferdinand III, Alphonse X, Sanche IV et Ferdinand IV, qui se succédèrent sur le trône de Castille, ne semblent pas avoir manifesté par leur commande la moindre attirance pour l’art musulman ; rien ne poussait ces princes, essentiellement préoccupés de parachever la conquête de l’Andalousie, à adopter le style des constructions de leurs adversaires, et si les albañiles mudéjares ont collaboré aux chantiers sévillans entrepris sous leur règne, ils se sont adaptés sans mal au style gothique voulu par ces rois.
44Le 30 octobre 1340, la bataille du Río Salado, remportée par Alphonse XI, marqua sans doute l’un des grands tournants de la Reconquête : les musulmans furent vaincus, et leur maintien en Espagne reposa désormais uniquement sur les alliances qu’ils surent se ménager avec des princes chrétiens divisés.
45Pierre Ier le Cruel a joué un rôle considérable dans le changement d’orientation qui se produisit alors, non seulement du point de vue politique, mais aussi du point de vue artistique. C’est lui qui, ayant pris sous sa protection le roi de Grenade Mohammed V, a été à l’origine du développement soudain du style mudéjar. Les travaux entrepris sous son règne à l’Alcázar sont effectués sous la houlette de maîtres d’œuvre venus de Grenade : la façade (de pierre) du palais, construite alors, est la première œuvre réellement mudéjare de l’architecture sévillane. Qu’il y ait dans ce choix artistique une attitude politique délibérée, nul ne peut raisonnablement en douter. L’unification du royaume, l’intégration des différentes religions et peuples dans une communauté « nationale » était l’ambition du roi ; la façade de son palais sévillan est l’étendard de ses convictions. Un appui aussi déterminé encouragea la manifestation de goûts artistiques que n’avait pas transformés la greffe artificielle de formules trop étrangères aux traditions : lorsque le chapitre de Séville ordonne en 1412 la réfection de la façade et des dépendances du Corral del Olmo, le contrat précise :
La jesería de los arcos que sea de la jesería de los arcos más fermosos que están en los arcos de los portales del Alcaçar Nuevo […]. E, de la parte de fuera, la çinta sobre arcos semejantes de letra morisca tal como la del Alcaçar48.
46Le choix du roi cautionna une tradition artistique quelque temps gênée dans son développement par son appartenance au monde des vaincus ; désormais, le « mudéjarisme » pouvait s’exprimer dans l’architecture publique et dans tous les matériaux maniés par les artisans mudéjars. Ici comme à Tordesillas (Valladolid), la manifestation de ce courant nouveau est associée dans un premier temps à des façades de pierre et au décor somptueux des charpentes et des yeserías, la brique restant, comme dans les édifices du règne de Ferdinand III, un matériau de gros-œuvre qui devait être masqué.
47C’est cependant à un autre facteur qu’à la faveur royale qu’il faut attribuer le développement de la construction de brique survenu dans la deuxième moitié du XIVe siècle.
48En 1356 se produisit à Séville un tremblement de terre qui, selon le chroniqueur López de Ayala, fut assez dévastateur49. On a peut-être surévalué l’impact de cet événement sur la vaste entreprise de reconstruction des églises au XIVe siècle, mais il semble néanmoins certain que la plupart des églises paroissiales de la ville et des campagnes environnantes ont été reconstruites postérieurement à cette date.
49La brique fut alors largement employée, non seulement pour construire les supports minces des nefs charpentées, murs et piliers, mais aussi pour les voûtains d’ogives et, enfin, pour les portails réalisés à l’imitation de ceux, en pierre, de la génération précédente ; à cet égard, l’exemple de Santa Marina50, récemment restaurée, est tout à fait significatif : le portail ouest, de la fin du XIIIe siècle ou du début du XIVe s., fut conservé et vint s’y ajouter le portail latéral, morphologiquement identique mais réalisé entièrement en brique (fig. 87).
50Il est difficile de déterminer si les portails gothiques de Séville sont antérieurs aux portails mudéjars de Sanlúcar la Mayor ; pour la majorité d’entre eux, cela n’est pas impossible, même si les églises auxquelles ils donnent accès ont été reconstruites à la fin du XIVe siècle ou au XVe siècle. Quoi qu’il en soit, on peut imaginer que, dans la deuxième moitié du XIIIe siècle, on construisit dans les campagnes sévillanes des édifices non entièrement soumis au canon gothique ; on expliquerait mieux ainsi le cas de l’étrange église paroissiale de Lebrija, totalement atypique, dont le couvrement de coupoles (fig. 88) à intrados très décoré s’inscrit dans une tradition purement islamique.
51Associée à la brique, cette tradition islamique allait donner lieu à la construction de plusieurs clochers de type minaret, tant à Séville (San Pedro, San Marcos) que dans les campagnes avoisinantes (Aznalcázar, Sanlúcar la Mayor). Le décor en sebka, les couvrements outrepassés et polylobés ont longtemps laissé penser qu’il s’agissait de constructions remontant à l’époque almohade ; il est généralement admis aujourd’hui qu’il n’en est rien, mais aucun argument archéologique décisif ne justifie ce revirement de position et pour certaines de ces tours subsistent de fortes présomptions d’« islamisme ». Les tours de San Pablo de Aznalcázar et de San Pedro de Sanlúcar la Mayor, nettement séparées des églises qu’elles accompagnent, sont peut-être almohades ; celle de Santa María de Sanlúcar la Mayor est antérieure au chevet de l’église qu’elle flanque et, de ce fait, peut être antérieure à la Reconquête. La transformation en clochers des minarets almohades n’est assurée que pour la chapelle de Cuatrovitas à Bollullos de la Mitación, pour la Giralda, clocher de la cathédrale de Séville51, et pour la tour de San Salvador de Séville, transformée par Leonardo de Figueroa à la fin du XVIIe siècle.
52Des tours présentant un décor mudéjar peuvent en revanche adopter une structure « chrétienne » ; c’est le cas de la tour d’Omnium Sanctorum à Séville (pl. XI), qui est pourvue d’un escalier en vis, mais aussi de toute une série de clochers dont le rez-de-chaussée est occupé par une chapelle (San Martín, San Andrés, Santa Ana de Séville, église paroissiale d’Alcalá del Río)52. Dans certains cas, comme à Santiago de Carmona53, la modénature permet d’être assuré d’une date très tardive pour le décor de sebka, mais on doit convenir que la datation de ces éléments reste la plupart du temps très hypothétique.
53Le style mudéjar associé à la brique donne fréquemment lieu à des compositions décoratives délicates qui associent des encadrements de baies en brique apparente à des pans de murs enduits. À San Román, les baies de la façade ouest (fig. 89) associent arc brisé et arc polylobé ; à Santa Marina, l’arc brisé a disparu et les briques, bichromes, sont polies selon la technique du ladrillo limpio. En ladrillo limpio également, mais rehaussé de céramique, sont les baies d’Omnium Sanctorum (pl. X), ce qui nous conduit à penser que cette église a été remaniée à la fin du XVe siècle.
54La technique du ladrillo limpio, que nous distinguons de celle du ladrillo visto, allait porter à un point de raffinement extrême l’architecture mudéjare sévillane en transformant les portails et, dans une moindre mesure, les baies d’éclairage des édifices religieux en de précieuses créations céramiques. En dehors des exemples cités plus haut d’Omnium Sanctorum et de Santa Marina, nous n’avons pas noté la présence de fenêtres en ladrillo limpio ; leur datation est problématique dans la mesure où ces baies sont associées à des édifices dont la reconstruction est généralement datée de la deuxième moitié du XIVe siècle. Or, la technique du ladrillo limpio associée aux portails semble plutôt être caractéristique de la fin du XVe siècle. Le passage du ladrillo visto au ladrillo limpio a pu s’effectuer au milieu du XVe siècle. Dans la province de Séville, le seul portail de ce type daté avec précision est celui de l’église du couvent de Santa Paula (pl. XIII)54, qui fut mis en place en 1504. Ceux de San Isidore del Campo et de San Pablo de Aznalcázar (pl. II)55, peut-être dus au même atelier, sont traditionnellement datés des environs de 1500 ; ceux de Palma del Rio (Cordoue, fig. 77) et Villalba del Alcor (pl. I) sont sans doute à peu près contemporains, peut-être même plus proches de ta date de 1514 qui est celle de la chapelle de l’ancienne université, dite de la Porte de Jerez ou de Maese Rodrigo56. Dans tous les cas, on se trouve en présence de portes qui associent une structure gothique empruntée aux portes de pierre de taille de la Séville de saint Ferdinand à la brique assisée sans joints, polie, souvent bichrome et rehaussée d’éléments céramiques. À Santa Paula (pl. XIII), la présence de médaillons inspirés de l’art des Della Robia, réalisés par Francisco Niculoso Pisano, et le recours à des motifs décoratifs italianisants associent pour la première fois la brique à une œuvre déjà « Renaissance ».
55Dans le domaine de l’architecture civile, on peut dire que, de la tour de Don Fadrique à la Casa de Pilatos, la brique suit la même trajectoire. Réduite le plus souvent à la construction d’arcs et de voûtes, elle apparaît rarement en parement avant le XVe siècle. Les tours de Dos Hermanas57 ou d’Espartinas58 sont des témoignages de son emploi très aléatoire ; sur une base de pierre de taille, elle servit à construire les chaînes d’angles des murs de pisé de la tour de Los Herbeos (Dos Hermanas) ; à la tour de Quintos (Dos Hermanas), seule une arase marque sa présence dans les murs ; à la tour de Loreto (Espartinas), elle paremente les murs chaînés de pierre de taille ; dans les trois derniers cas cités, elle est le matériau exclusif de couvrement des espaces intérieurs. Le seul édifice parementé entièrement de brique est la tour de Los Guzmanes à La Algaba59 ; datée de 1446, elle présente, sous des allures de donjon chrétien, une structure interne qui rappelle par son patio supérieur la Zisa de Palerme60 et une belle voûte en pendentif qui semble correspondre à un type de voûtement assez courant dans les édifices civils et militaires du XVe siècle.
56On ne saurait clore cette évocation de l’architecture de brique dans la province de Séville sans mentionner celle de la Sierra, dans laquelle le matériau apparaît de manière encore plus occasionnelle, toujours associé à des arcs ou des voûtes (San Juan d’Alanís61, chapelle d’Aznalcóllar62 [fig. 54]), parfois à des portails ou à des clochers (Cazalla de la Sierra63, Alanís64, Guadalcanal65, Gerena66).
Notes de bas de page
1 « Hacia un tratado de arquitectura », p. 331.
2 M. D. Aguilar García, Málaga mudéjar. Arquitectura religiosa y civil.
3 Quelques prolongements du gothique teinté de mudejarsimo sont cependant sensibles dans des édifices mineurs, cf. José Manuel Gómez Moreno Calera, « Aproximación al estudio del gótico y mudéjar granadinos, La iglesia de la Encarnación de Alhama y el maestro mayor Rodrigo Hernández », Cuadernos de Arte de la Universidad de Granada, 17, 1985-1986, pp. 155-169 ; et Id., « Nuevos datos sobre la ermita de San Sebastián de Granada », Cuadernos de Arte de la Universidad de Granada, 15-17, 1979-1981, pp. 299-302.
4 Ibid.
5 CME, Málaga, par R. Amador de los Ríos (pl. 43), et M. D. Aguilar García, Málaga mudéjar. Arquitectura religiosa y civil, pp. 142, 216, 226.
6 J. Temboury Álvarez, Torres almenaras.
7 On aimerait pouvoir disposer pour ces constructions d’une étude comparable à celle réalisée par E. Cooper sur les côtes du royaume d’Aragon : The Sentinels of Aragon.
8 M. D. Aguilar García, Málaga mudéjar. Arquitectura religiosa y civil, p, 51, signale l’impossibilité de deviner la nature des matériaux sous l’épaisseur de l’enduit ; elle précise cependant que dans les cas où l’on peut observer la composition des murs, ceux-ci sont généralement en béton avec angles harpés et arases de briques.
9 Basilio Pavón Maldonado, Jerez de la Frontera. Ciudad medieval. Arte islámico y mudéjar, Madrid, Asociación Española de Orientalistas, 1981, pp. 11-13 et passim.
10 CME, Cádiz. (8 vol. manuscrits), par E. Romero de Torres, Madrid, 1934, p. 396.
11 F. Hernández Jiménez, El Alminar de Abd Al-Rahman III, p. 134.
12 S. López Cuervo, Medina Az-Zahra, p. 57.
13 Catálogo artístico y monumental de la provincia de Córdoba par D. Ortiz Juárez et alii, t. II, pp. 269-277 ; et Félix Hernández, « Las torres de El Carpio (Córdoba) y de Porcuna (Jaén) », Al-Andalus, 17(1), 1952, pp. 200-213.
14 CME, Córdoba, par R. Ramírez de Arellano, pp. 596-597.
15 Ibid., p. 151.
16 A. J. Morales Martínez, Arquitectura medieval en la Sierra de Aracena.
17 Alfonso Jiménez Martín, La mezquita de Almonaster. Huelva, Instituto de Estudios Onubenses « Padre Marchena », 1975 ; A. J. Morales Martínez, Arquitectura medieval en la Sierra de Aracena, pp. 62-64 et 80-86.
18 A. Jiménez, « Arquitectura mudéjar y repoblación ».
19 Ibid., pp. 247-248.
20 A. J. Morales Martínez, Arquitectura medieval en la Sierra de Aracena, pp. 122-123.
21 Ibid., pp. 122-123.
22 A, Marín Fidalgo, Arquitectura gótica del sur de Huelva.
23 María Belén et José Luis Escacena, « Niebla (Huelva), excavaciones junto a la puerta de Sevilla (1978-1982). La cata 8 », Huelva Arqueológica, 12, 1990, pp. 167-305, voir p. 191 ; A. Marín Fidalgo, Arquitectura gótica del sur de Huelva, pp. 60-64.
24 Archivo Ministerio de Cultura, 70 995, 70 865, 71 122 ; D. Angulo Íñiguez, Arquitectura mudéjar sevillana de los siglos XIII, XIV y XV, pp. 109-113 ; Manuel Jésús Carrasco Terriza, « Continuidad y evolución del arte almohade y mudéjar en la iglesia parroquial de Villalba del Alcor (Huelva) », dans Actas del I Simposio internacional de mudejarismo (Teruel, 15-19 septembre 1975), Madrid-Teruel, CSIC - Diputación Provincial de Teruel, 1981, pp. 286-303 ; A. Marín Fidalgo, A rquitectura gótica del sur de Huelva, pp. 84-91.
25 Archivo Ministerio de Cultura, 70 973,70 754, 70 783, 77 091 Juan Miguel González Gómez, El monasterio de Santa Clara de Moguer, Huelva, Instituto de Estudios Onubenses « Padre Marchena », 1978 ; A. Marín Fidalgo, Arquitectura gótica del sur de Huelva, pp. 55-57.
26 Archivo Ministerio de Cultura, 71 122 (architecte : R. Manzano) ; 71011, 70 701,79 226 (architecte : A. Jiménez) ; D. Angulo Íñiguez, Arquitectura mudéjar sevillana de los siglos XIII, XIV y XV, pp. 22-26 ; A. Marín Fidalgo, A rquitectura gótica del sur de Huelva, pp. 75-84.
27 Archivo Ministerio de Cultura, 71 220 (architecte : F. Hernández Jiménez, 1944) ; 71 050, 71 109, 71 199 (architecte : R. Manzano Martos, 1963) ; Catálogo arqueológico y artístico de la provincia de Sevilla, par J. Hernández Díaz, A. Sancho Corbacho et F. Collantes de Terán Sánchez, t. I, p. 213 ; Guía artística de Sevilla y tu provincia, par A. J. Morales et alii, pp. 543-545.
28 Archivo Ministerio de Cultura, 71 072 (1954) ; 70 995 (architecte : R. Manzano, 1966) ; 70 754 (architecte ; A. Jiménez) ; V. Lampérez y Romea, « Iglesias españolas de ladrillo », n° 7, p. 49 ; A. Marín Fidalgo, Arquitectura gótica del sur de Huelva, pp. 68-70 ; Ricardo Velázquez Bosco, El monasterio de Nuestra Señora de la Rábida, Madrid Junta para Ampliación de Estudios e Investigaciones Científicas, 1914.
29 D. Angulo Íñiguez, Arquitectura mudéjar sevillana de los siglos XIII, XIV y XV, pp. 93-94 ; A. Marín Fidalgo, Arquitectura gótica del sur de Huelva, pp. 64-65.
30 A. Marín Fidalgo, Arquitectura gótica del sur de Huelva, pp. 65-67.
31 Ibid., pp. 51-53.
32 D. Angulo Íñiguez, Arquitectura mudéjar sevillana de los siglos XIII, XIV y XV, qui n’est en fait que le résultat d’une mise en forme de notes recueillies à l’occasion de l’élaboration du catalogue monumental de la province.
33 Manuel Bendala Galán et Iván Negueruela Martínez, « Baptisterio paleocristiano y visigodo en los Reales Alcázares de Sevilla », Noticiario Arqueológico Hispánico, 10, 1980, pp. 335-379.
34 À l’exception peut-être de certaines parties de la mosquée primitive, dont les vestiges sont visibles dans la cour qui borde au nord l’église du Salvador.
35 Cf. chap. I, p. 25.
36 A. Collantes de Terán Sánchez, « Los mudéjares sevillanos », p. 225 « La ocupación de la Sevilla musulmana por las tropas cristianas se llevó a cabo tras el abandono previo de la población indígena. »
37 Population : 15.000 habitants en 1384 et 45.000 à la fin du XVe siècle, selon une estimation avancée par M. Á. Ladero Quesada, La ciudad medieval, p. 177.
38 On estime que ce tremblement a atteint le degré 7 de l’échelle de Richter. La tour du Salvador s’effondra et la moitié des maisons de la ville furent ruinées (R. Gómez Ramos, La iglesia de Santa Marina de Sevilla, Séville, Diputación Provincial, coll. « Arte Hispalense » [60], 1993, p. 36).
39 Archivo Ministerio de Cultura, 70 869 (1969) ; 71133 (1970) ; 70 686,70 986,70 713 (architecte : R. Manzano, 1972) ; D. Angulo Íñiguez, Arquitectura mudéjar sevillana de los siglos XIII, XIV y XV, pp. 19-22 ; María de los Ángeles Martínez Valero, La iglesia Santa Ana de Sevilla, Séville, Diputación Provincial, coll. « Arte Hispalense » (56), 1991.
40 M. A. Martínez Valero, La iglesia Santa Ana de Sevilla.
41 E. Lambert, « L’art gothique à Séville après la reconquête » ; et P. Dubourg-Noves, « Le style gothique français ».
42 On ne saurait toutefois négliger que les liens avec les pays germaniques avaient été renforcés par le mariage de Ferdinand III et de Béatrice de Souabe.
43 L’église de Saint-Jean le Vieux de Perpignan présente un écart de 25 cm entre la hauteur des voûtes du vaisseau central et celle des voûtes des collatéraux (Jean-Auguste Brutails, Notes sobre Part religiós en el Rosselló, Barcelone, Aven, Biblioteca del Centre Excursionista de Catalunya [2], 1901). Pour de plus amples informations sur ce type d’édifice, cf. Isolde Kölher-Schommer, Vorromanische und romanishe Hallenkirchen in Katalonien, St. Ingbert, W. J. Rohrig Verlag, coll. « Saarbrücker Hochschulschriften Kunstgeschichte » (41), 1987.
44 Archivo Ministerio de Cultura, 71 220 (architecte : F. Hernández Jiménez, 1944) ; 71050, 71109, 71199 (architecte : R. Manzano Martos, 1963) ; Catálogo arqueológico y artístico de la provincia de Sevilla, par J. Hernández Díaz, A. Sancho Corbacho et F. Collantes de Terán Sánchez, t. I, p. 213 ; Guía artística de Sevilla y su provincia, par A.J. Morales et alii, pp. 543-545.
45 Archivo Ministerio de Culture, 81 310, exp. 227-78 (architecte : R. Queiro Filgueira) ; D. Angulo Íñiguez, Arquitectura mudéjar sevillana de los siglos XIII, XIV y XV, pp. 99-100 ; Guía artística de Sevilla y su provincia, par A.J. Morales et alii, pp. 324-329 ; Antonio Fernández Casanova, « Iglesia Mayor de Lebrija », Boletín de la Sociedad Española de Excursiones, 89, juillet 1900, pp. 158-167 ; V. Lampérez y Romea, Historia de la arquitectura cristiana española, t. I, p. 253.
46 A. Collantes de Terán Sánchez, « Los mudéjares sevillanos ».
47 Cf. sur ce point, dans notre quatrième partie, la notice consacrée au château de Casarrubios del Monte, p. 214-215.
48 F. Collantes de Terán Sánchez, « Los mudéjares sevillanos », p. 232.
49 Cf. note 38.
50 Archivo Ministerio de Cultura, 71 070 (architecte : F. Hernández, 1956) ; 71 199 (architecte : R. Manzano, 1963) ; D. Angulo Íñiguez, Arquitectura mudéjar sevillana de los siglos XIII, XIV y XV, p, 150 ; R. Gómez Ramos, La iglesia de Santa Marina de Sevilla.
51 D. Angulo Íñiguez, Arquitectura mudéjar sevillana de los siglos XIII, XIV y XV, pp. 138-140.
52 Ibid, pp. 154-156.
53 Catálogo arqueológico y artístico de la provincia de Sevilla, par J., Hernández Díaz, A. Sancho Corbacho et F. Collantes de Terán Sánchez, t. II, pp. 158-162.
54 Ibid, atlas, t. I, pl. 93, et Guía artística de Sevilla y su provincia, par A. J., Morales et alii, pp. 198-201.
55 Catálogo arqueológico y artístico de la provincia de Sevilla, par J. Hernández Díaz, A. Sancho Corbacho et F. Collantes de Terán Sánchez, t. I, pp. 186-189.
56 Archivo Ministerio de Cultura, 71070 (architecte : F. Hernández, 1956) ; 70 837 (1967) ; 71132 (architecte : R. Manzano, 1971) ; Catálogo arqueológico y artístico de la provincia de Sevilla, par J. Hernández Díaz, A. Sancho Corbacho et F. Collantes de Terán Sánchez, t. II, p, 282 ; Guía artística de Sevilla y su provincia, par A.J. Morales et alii, p. 103.
57 Catálogo arqueológico y artístico de la provincia de Sevilla, par J. Hernández Díaz, A. Sancho Corbacho et F. Collantes de Terán Sánchez, t. III, pp, 21-25, 29.
58 Catálogo arqueológico y artístico de la provincia de Sevilla, par J. Hernández Díaz, A. Sancho Corbacho et F. Collantes de Terán Sánchez, t III, pp. 14-15. L’implantation de l’escalier et l’étage supérieur, qui constitue une sorte de patio entouré de hauts murs, suggèrent un rapprochement avec la Zisa de Palerme.
59 Catálogo arqueológico y artístico de la provincia de Sevilla, par J. Hernández Díaz, A. Sancho Corbacho et F. Collantes de Terán Sánchez, t. I, pp. 132-135.
60 La Zisa comportait aussi, à l’époque des rois normands, un patio qui fut couvert au XIVe siècle. Il n’est pas impossible que ce type de « palais-tour » ait son origine dans des constructions fatimides et une postérité dans l’architecture urbaine d’Égypte ou du Moyen-Orient.
61 Catálogo arqueológico y artístico de la provincia de Sevilla, par J. Hernández Díaz, A. Sancho Corbacho et F. Collantes de Terán Sánchez, t. I, p. 30.
62 Ibid, t. I, p. 200.
63 Ibid., t. II, pp. 317-319.
64 Ibid., t. I, p. 30.
65 Ibid., t. IV, pp. 210-213.
66 D. Angulo Íñiguez, Arquitectura mudéjar sevillana de los siglos XIII, XIV y XV, p. 106 ; Catálogo arqueológico y artístico de la provincia de Sevilla, par J. Hernández Díaz, A. Sancho Corbacho et F. Collantes de Terán Sánchez, t. IV, p. 173.
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