Une voie de transhumance méconnue
La cañada Soria-Portugal à l’époque des Rois Catholiques
Una vía pecuaria mal conocida. La cañada Soria-Portugal en la época de los Reyes Católicos
A Little-Known Transhumant Route. The Soria-Portugal Cañada in the Age of the Catholic Monarchs
p. 21-36
Résumés
Nos hemos propuesto el estudio de una gran vía de trashumancia, a finales de la Edad Media, hasta ahora desconocida, cuyo recorrido a través de Castilla la Vieja va desde Soria y su comarca hasta Medina del Campo, Salamanca y Portugal. Gracias a los datos proporcionados por el Registro General del Sello (Archivo Histórico Nacional), que enumera las exacciones sobre la trashumancia que tuvieron lugar durante el reinado de los Reyes Católicos, podemos estudiar tanto la naturaleza de dicha cañada (cañada amojonada, vereda, vía pecuaria a través de zonas no cultivadas), como su trazado transversal, su articulación con las grandes cañadas Norte-Sur y su importancia económica
Nous nous sommes proposé d’étudier une grande voie de transhumance à la fin du Moyen Âge, inconnue jusqu’à présent, traversant la Vieille-Castille depuis Soria et sa région jusqu’à Medina del Campo, Salamanque et le Portugal. Grâce aux données fournies par le Registro General del Sello, conservé à l’Archivo General de Simancas, qui recense les exactions et impôts illicites ayant frappé la transhumance sous le règne des Rois Catholiques, nous pouvons envisager d’étudier la nature de cette cañada (bornée sur tout son parcours, plus étroite à certains endroits, voire simple voie de passage à travers champs), ainsi que son tracé transversal, son articulation avec les grandes cañadas orientées nord-sud et son importance économique
The subject of this study is a major transhumant route in the late Middle Ages, hitherto unknown. Beginning in Soria and the surrounding area, it ran through Old Castile to Medina del Campo and Salamanca and from thence to Portugal. Thanks to the invaluable data contained in the Registro General del Sello (Archivo General de Simancas), which details all exactions on transhumance during the reign of the Catholic Monarchs, we are in a position to decipher the nature of that route (defined as a marked drove road, a path or a livestock trail through uncultivated land), its cross section, its connections with the great north-south drove roads and its economic importance
Texte intégral
1L’histoire de la grande transhumance dans la péninsule Ibérique est largement tributaire de celle de ces voies de circulation qui portent le nom de cañadas, chemins bornés d’une largeur donnée, de veredas ou de cordeles, voies secondaires plus étroites, ou encore celui de cañadas abiertas οu vías pecuarias, voies au tracé incertain constituant davantage une direction de transhumance ou de passage qu’un véritable chemin. À cette imprécision dans la terminologie et dans les faits – entre voies de transhumance autorisées ou non, officielles ou usurpées, précisément tracées ou bien sommairement frayées –, s’ajoute une source supplémentaire de confusion : la facilité avec laquelle une cañada, au long d’un parcours comptant parfois plusieurs centaines de kilomètres, change de nom, s’élargit ou rétrécit, Tout concourt à rendre ardue la tâche de l’historien désireux de reconstituer ce réseau, vaste toile d’araignée établie très tôt et qui ira jusqu’à compter 120.000 km à l’époque moderne1.
2Toute tentative de restitution de ces voies de transhumance se doit de faire une très large part aux données de la géographie, dont l’intérêt est souvent sous-estimé. Ce sont en effet ces données qui sont à l’origine de cette particularité si typiquement ibérique (on n’en retrouve l’équivalent qu’en Provence et en Italie du Sud) qu’est la double transhumance. Le relief et le climat opposent deux cordillères, la Cantabrique et la Centrale, très froides l’hiver, humides et fraîches l’été, offrant des estivages (sierras) tout trouvés, une Meseta nord glaciale l’hiver et desséchée l’été, enfin une Meseta sud ouverte aux influences atlantiques, jouissant d’hivers doux et pluvieux et offrant d’exceptionnels pâturages d’hiver (extremos). L’exploitation, grâce à la mise au point d’un double mouvement de transhumance, de ces complémentarités remarquables a donné naissance à des voies de transhumance qui conduisent de la cordillère Cantabrique jusqu’à l’Andalousie et dont le tracé a dû tenir compte tant de l’orographie que de l’hydrographie : de la localisation des vallées propices à la transhumance, de fleuves plus ou moins faciles à franchir et permettant ou non la construction d’un pont ou le passage à gué.
3Il est certain qu’au fil des siècles les trajets possibles (et souhaités) ont été modifiés, mais les solutions de rechange n’étaient pas tellement nombreuses et, surtout, les besoins demeuraient fondamentalement les mêmes : acheminer les troupeaux du Nord vers le Sud (et retour) en traversant ou, à la rigueur, en contournant l’obstacle considérable constitué par une cordillère Centrale orientée SSO-NNE. Nous n’en voulons pour preuve que l’étonnante permanence du tracé de bon nombre de cañadas depuis l’époque romaine2.
4Quelle que soit l’époque envisagée, l’attention des chercheurs s’est principalement concentrée sur ces grandes voies longitudinales, au détriment des éventuelles liaisons transversales. Ces dernières remontent pourtant au moins au Moyen Âge, car elles s’avéraient extrêmement utiles pour assurer un maillage indispensable à la circulation des troupeaux.
5Pour l’historien, la complémentarité des deux systèmes est d’ailleurs du plus grand intérêt. En effet, si le réseau des grandes cañadas nord-sud est d’une aide précieuse pour reconstituer le tracé des voies transversales (grâce en particulier aux points de convergence), ces dernières permettent à leur tour de préciser, voire de corriger le tracé des cañadas longitudinales – voire d’en découvrir de nouvelles – et d’en préciser le statut juridique. C’est cette double approche qui sera la nôtre dans l’étude qui va nous retenir, celle précisément d’une de ces liaisons transversales, qui coupait en son centre la Meseta nord, la cañada Soria-Portugal, plus particulièrement sous le règne de Ferdinand et Isabelle, époque de remise en ordre et de pacification des campagnes et où la Mesta, organisme officiel de la transhumance, revendiqua des droits qu’elle avait perdus ou dont elle avait été dépossédée. Le Registro General del Sello (« Registre général du Sceau »), conservé aux archives de Simancas, évoque à maintes reprises ces tentatives et constitue une source irremplaçable pour reconstituer le réseau des cañadas.
Le réseau des voies de transhumance
Le tracé des cañadas
6De ces voies de pâturage, orientées très grossièrement nord-sud et qui s’infléchissent au passage de la cordillère Centrale, on s’est efforcé à plusieurs reprises, depuis un siècle, de proposer une cartographie. Un examen de ces différents travaux s’impose. Julius Klein a été le premier à dessiner une carte succincte (fig. 1), qui s’est révélée essentiellement valable pour la fin du Moyen Âge et que la plupart des médiévistes, Julio Valdeón Baruque en dernier lieu, acceptent tout en signalant ses limites3. Les travaux de Robert Aitken ont proposé un tracé pour le XIXe siècle (fig. 5), tandis que ceux de Luis Vicente Díaz Martín (fig. 2) ont attiré l’attention sur une voie de circulation du XIVe siècle jusque-là inconnue4. Enfin, deux récents ouvrages collectifs, dirigés l’un par Gonzalo Anes et Ángel García Sanz (fig. 4), l’autre par Pedro García Martín (fig. 3), offrent respectivement un état des cañadas pour l’époque moderne et pour le XIXe siècle5.
7Mais Julius Klein a été à l’origine d’un parti pris, tout au moins en ce qui concerne le Moyen Âge : considérer les voies de transhumance à travers un schéma de répartition en quatre systèmes organisés chacun autour d’une cañada privilégiée : celles de León, de Ségovie, de Soria et, pour la Meseta sud, celle de Cuenca. Même si Julio Valdeón Baruque considère que ce schéma est encore valable pour la fin du Moyen Âge6, d’autres auteurs l’ont sérieusement remis en cause. Pour mettre en lumière les insuffisances du schéma proposé par Klein, examinons une par une les cañadas, en nous limitant à la Meseta nord.
8À propos de la leonesa avec León comme capitale de cuadrilla7), rappelons qu’Aitken a fait remarquer que Klein a confondu la Vizana avec ce que lui-même appelle la leonesa occidental, et qu’il a de même omis la leonesa oriental – ou tout simplement l’a prise pour la segoviana (fig. 1 et 5). En revanche Aitken, qui exhume la Vizana, ignore l’existence de la leonesa occidental et s’en tient à la leonesa oriental (fig. 5, 4 et 3). La leonesa de Klein, voie unique, peut ainsi être remplacée par trois voies qui suivent un tracé nord-sud et ont été retenues, il faut le souligner, par les historiens ayant proposé des cartes pour l’époque moderne ou le XIXe siècle (fig. 3, 4 et 5).
9Quant à la segoviana et la soriana, Klein, à partir de Logroño, leur fait longer l’Èbre, l’une vers le nord-ouest et l’autre vers le sud-est, en décrivant chacune un grand arc vers le sud : la première vers Burgos puis vers Valladolid avant de se diviser en deux branches et prendre en tenaille la cordillère Centrale, la seconde vers Calahorra puis obliquant vers Soria avant de rejoindre la segoviana à la latitude de la cordillère Centrale (fig. 1). La plupart des historiens ne font pas remonter les voies de transhumance jusqu’à la latitude de Logroño, mais insistent sur le tracé d’une segoviana comprenant seulement une branche au sud de la cordillère Centrale, la branche nord dessinée par Klein étant en fuit une branche de la soriana dite occidentale. De même, ils ont identifié une soriana orientale descendant de Soria vers la Nouvelle-Castille ainsi qu’une riojana également orientée nord-sud, inexistantes chez Klein et Aitken.
10Enfin, les recherches récentes de Díaz Martín ont mis en évidence pour le XIVe siècle une cañada non soupçonnée par les autres auteurs mais qui rejoint étrangement le schéma de Klein (fig. 2). Cette cañada de Logroño se divisait en deux branches au sortir de cette ville, l’une remontant vers le nord le long de l’Èbre puis se dirigeant vers Burgos avant de descendre vers le Douro, qu’elle traversait à Aranda avant de gagner Ségovie, l’autre descendant l’Èbre, traversant la Tierra de Cameros jusqu’à Soria puis obliquant vers l’ouest pour franchir le Douro à Osma avant de poursuivre sa route vers Manzanares. Ces deux branches prenaient en étau la cordillère Centrale, un peu comme la segoviana et la soriana de Klein (fig. 1 et 2)8. La plupart des autres cartes font remonter beaucoup moins au nord les cañadas, probablement parce qu’elles proposent un tracé plus tardif des voies de transhumance qui auraient ainsi « rétréci » avec les siècles.
11L’historiographie s’est surtout attachée à ces grandes cañadas nord-sud appartenant au « système » élaboré par Klein, laissant de côté les voies transversales qui pourtant étaient indispensables pour relier les différents réseaux les uns aux autres. Seule la carte présentée par Sáenz Ridruejo pour l’époque moderne indique quelques cordeles (fig. 4)9. On peut cependant supposer que la Meseta nord, parcourue transversalement par le Douro, était également parcourue depuis la Reconquête par une vía pecuaria assurant le passage d’une cañada à l’autre et permettant ainsi de collecter les troupeaux et de les redistribuer. Il est probable que dès le Xe siècle, dès que leurs conquêtes eurent atteint le Douro, les chrétiens éprouvèrent la nécessité de disposer d’une route longeant le fleuve de plus ou moins près et permettant la circulation des hommes et des bêtes. Dès le XIe siècle et le début du suivant s’organisa probablement un premier réseau de voies de transhumance au nord de la cordillère Centrale, auquel se juxtaposa très vite un second réseau au sud de la cordillère Centrale, l’organisation des grandes cañadas nord-sud étant postérieure à la bataille de las Navas de Tolosa. Comme le fait remarquer Julio Valdeón Baruque,
Por una parte se encontraban las vías pecuarias que enlazaban las sierras que circundan la cuenca del Duero con las llanuras de la misma, y por otra, las que iban desde los pastos invernales del νalle del Tajo hacia las zonas montañosas del sistema central y la serranía de Cuenca. Sólo después del éxito alcanzado en 1212 contra los almohades pudo adquirir preponderancia el sistema de cañadas que consideramos tradicional, es decir, el que se desarrollaba en el sentido norte-sur10.
12Il n’y a probablement pas eu de réseau de voies de transhumance nord-sud bien organisé avant 1212. Mais que les historiens s’en tiennent aux quatre cañadas « historiques » décrites par Klein ou bien admettent l’existence d’autres liaisons – et quelle que soit d’ailleurs l’époque envisagée –, ils ont généralement négligé les voies transversales.
Cañadas et voies secondaires de transhumance
13Lorsque le Registro General del Sello évoque les vías pecuarias, il utilise le terme précis de cañada – dans le sens exclusif de « chemin mesurant six sogas de large11 » – sans donner de nom précis et sans davantage distinguer entre cañada ordinaire et cañada real12, allant seulement jusqu’à mentionner parfois (très rarement) quelques cordeles. Il y a sans doute là un parti pris adopté pour toutes les voies de transhumance de tout le royaume. Mais les scribes royaux désignent très souvent les vías pecuarias de manière plus allusive : « por do pasan los ganados que van e vienen de los estremos » ou, plus rarement : « por la cañada abierta », énumérant parfois les localités ou les finages traversés ou se bornant à indiquer une direction, toujours d’est en ouest pour la voie du Douro, du sud au nord pour la rive nord du fleuve et du nord au sud pour la rive sud.
14Cette opposition entre cañada et vía pecuaria n’est pas un hasard. À côté des cañadas, bornées et d’une largeur déterminée, qui semblent avoir été particulièrement destinées à la traversée des terres cultivées, des zones habitées ou des ponts, les historiens insistent actuellement de plus en plus sur la présence de voies de passage « de libre paso », frayées à travers montes et terres communautaires et dont le tracé était flou par définition. C’est ce que dit Luis Vicente Díaz Martín :
Cuando el ganado pasaba por terrenos baldíos ο montes comunales, no existía límite alguno13,
15rejoint sur ce point par E. Galán y M. Ruiz-Gálvez :
...Los caminos, lo que eran los trayectos, eran únicamente vagos trazados mal conocidos que se identificaban por la necesidad de tocar en ellos algún puerto, puente ο lugar que servía de referencia, y a partir del cual se entraba en el descampado ο en las fragosidades desconocidas siguiendo simplemente una cierta orientación. Era en este dominio en el que los pastores, más habituados a los desplazamientos y plenamente identificados con el terreno, se convertían en auténticos expertos, capaces de aconsejar una dirección a seguir, un paso más cómodo ο una ruta alternativa más acorde con las necesidades del viajero14.
16De son côté, Fermín Marín Barriguete remarque que contrairement aux cañadas bornées (amojonadas), la majorité des vías pecuarias ne faisaient pas l’objet d’une inspection périodique parce qu’elles traversaient de vastes régions de pâturage où tout bornage était inutile : c’étaient des cañadas abiertas (ou cañadas de libre paso)15. En raison de la longueur même de certains trajets – plusieurs centaines de kilomètres –, le tracement d’une cañada devait rencontrer d’insurmontables difficultés pratiques et peut-être, dans bien des régions traversées, n’offrir qu’un intérêt secondaire, surtout lors de la crise démographique de la fin du Moyen Âge, alors que les friches avaient regagné du terrain.
La voie de transhumance Soria-Portugal : essai de reconstitution
Les documents
17Cette opposition entre différentes voies se reflète dans les documents qui ont trait à cette fameuse voie Soria-Portugal. Il s’agit essentiellement de plaintes de la Mesta devant les nombreux préjudices (agravios) subis par des hermanos de la Mesta se rendant ou revenant des extremos et pratiquant donc la grande transhumance. Certes il y eut des protestations bien avant le règne d’Isabelle et de Ferdinand, mais l’absence d’une source comparable au Registro General del Sello ne nous permet pas de les recenser systématiquement16. Dès l’avènement des souverains, la Mesta profita de la remise en ordre pour tenter d’obtenir gain de cause et de faire cesser les abus commis par les seigneurs ou les villes. En effet, le bétail transhumant était astreint à payer une seule fois par an l’impôt royal du servicio y montazgo, à quoi s’ajoutaient éventuellement quelques redevances seigneuriales autorisées. Les troupeaux avaient le droit de circuler librement par les vías pecuarias,
paciendo las yerbas y bebiendo las aguas, guardando panes y viñas, huertas y prados de guadaña, dehesas de bueyes coteadas
18selon la formule consacrée. Les préjudices subis étaient essentiellement de deux types. Tout d’abord, les obstacles au passage des troupeaux qui se dirigeaient vers les extremos ou bien en revenaient. Ils intervenaient essentiellement sur les cañadas au sens strict, ce qui permet d’ailleurs de les identifier à coup sûr. Citons par exemple le rétrécissement arbitraire ou même la coupure de la route et sa mise en culture, qui obligeait alors le berger à passer par les terres cultivées avoisinantes. Dans les deux cas, il s’ensuivait la perception évidemment illicite d’une amende, parfois aussi un vol de bétail. Mais les empêchements au libre passage pouvaient également survenir sur les cañadas abiertas ou même sur les terres communautaires, bien que le délit fût alors plus difficile à commettre.
19Le deuxième grand type de préjudice subi par les troupeaux consistait en la perception d’une série de taxes illicites car ne reposant généralement sur aucun privilège – en tout cas sur aucun privilège confirmé en 1480 aux Cortes de Tolède : c’étaient les pasos, portazgos, rodas, asaduras, pontages, barcajes, etc. – ou encore la perception d’un second servicio y montazgo. Ces abus fiscaux étaient souvent récents, remontant aux troubles politiques de l’époque Trastamare ou au déclin démographique du XVIe siècle ; ils étaient appelés imposiciones nuevas.
20Les plaintes durèrent pendant tout le règne, souvent réitérées, preuve que les abus n’avaient pas disparu. Les Rois Catholiques élargirent pourtant en 1489 à toutes les vías pecuarias le privilège de libre circulation dont jouissaient les cañadas bornées, pensant ainsi clarifier la situation.
Le tracé
21Grâce aux données dont nous disposons, nous pouvons donc identifier des cañadas au sens strict et de multiples vías pecuarias (fig. 6), ce qui présente le double intérêt, d’une part, de proposer un itinéraire entre Soria et le Portugal et, d’autre part, d’apporter des précisions sur les grandes cañadas nord-sud qui inévitablement viennent couper cet axe transversal : leur nombre, leur tracé et même leur nom.
22Pour plus de clarté, nous procéderons par tronçons géographiques. Le Registro General del Sello distingue souvent entre la cañada reliant Soria à Medina del Campo (la « cañada adelante » ou « de l’aval ») et, d’autre part, celle qui part de Medina del Campo pour atteindre Salamanque, Pedrosín et le Portugal17. Mais il procède aussi à une classification par évêchés, surtout lorsqu’il s’agit d’envoyer des enquêteurs se renseigner sur place à la suite d’une plainte de la Mesta ou des cultivateurs ou éleveurs locaux. À plusieurs reprises, par exemple le 20 janvier 148018, des enquêteurs furent envoyés dans tout l’évêché d’Osma afin d’accumuler des preuves sur
las grandes tyranías, robos e cohechos que se havían fecho a los ganaderos e pastores que pasavan al estremo a ervajar con sus ganados e tornavan del...
23La Mesta n’obtenant pas gain de cause, un nouvel enquêteur fut dépêché le 26 janvier 1502, non seulement dans l’évêché d’Osma mais aussi dans ceux de Sigüenza et Calahorra, avec les villes d’Ágreda et Alfaro, et dans l’évêché de Burgos (soit toute la cuadrilla de Soria), car on accusait les cultivateurs d’« estrecha[r]les e labrando les cañadas ». Mais le bétail de la Mesta fit également l’objet de plaintes et d’enquêtes dans le même évêché d’Osma, par exemple le 17 novembre 149419 et le 29 novembre 149420,
sobre el paso de los ganados del concejo de la Mesta por algunos lugares de la tierra del obispado de Osma.
24Les évêchés plus occidentaux de la vallée du Douro (Palencia, Salamanque et Ciudad Rodrigo) ne firent pas l’objet d’une enquête globale car le bétail de la Mesta y subit moins de préjudices. Cela nous conforte dans notre projet d’effectuer une étude par secteurs, à laquelle nous procéderons d’est en ouest.
De Soria à Aranda non comprise
25La région la plus orientale, composée de l’évêché d’Osma (en particulier le vaste finage de Soria, avec ses deux cent quarante villages) avec les villes d’Ágreda et d’Alfaro, ainsi qu’au nord de l’évêché de Calahorra et au sud de celui de Sigüenza, se présente comme une véritable trouée dans les monts Ibériques permettant de communiquer avec la vallée de l’Èbre et la Nouvelle-Castille.
26La puissante comunidad de Soria, située à la jonction de plusieurs régions, apparaît comme un véritable nœud de voies de transhumance. Les autorités s’y étaient livrées à de nombreuses malversations sur le bétail transhumant, imposiciones nuevas surtout, mais aussi vols (prendas), voire obstacles au passage, comme en témoignent les plaintes répétées de la Mesta. Le 19 janvier 147821, le Conseil royal interdit à la ville de Soria de prélever la moindre imposicion nueva sur les troupeaux de la Mesta « que pasan por la dicha ciudad e su termino », ce qui fut réitéré le 11 mai 148622. Entre temps une autre plainte avait été élevée le 30 juin 148423 contre les
fuerzas e agravios quel alguacil e montaneros de la ciudad de Soria le fasyan a los dueños de los ganados que van e vienen de los extremos, pasando con los dichos ganados por los términos de la ciudad de Soria.
27Le finage de Soria est en effet traversé par une cañada qui remonte vers le nord, probablement jusqu’à Logroño (fig. 6), longeant la sierra de Urbión puis descendant l’Iregua et parcourant la Tierra de Cameros par des cañadas abiertas, sur lesquelles des alcaides indélicats prélevaient des impusiciones nuevas, en particulier à Villa Jubera, Ocón et Ausejo. De Logroño partaient deux autres voies ; la première remontait le cours de l’Èbre jusqu’à San Asencio et sans doute au-delà, la seconde le descendait jusqu’à Calahorra avant de se séparer en deux voies au moins, l’une le long du Cidacos, l’autre jusqu’à Alfaro (qui était relié à Yanguas) puis Ágreda, Pinilla et Soria. On peut vraisemblablement reconnaître là l’extrémité nord de ce que certains appellent la soriana oriental. Remarquons que le tracé de la soriana de Klein, remontant jusqu’à l’Èbre en taisant un large détour par la Tierra de Cameros, ou bien le tracé de la cañada de Logroño du XIVe siècle ont de solides fondements. Cette vía pecuaria, très ramifiée, permettait certainement une très bonne circulation du bétail.
28Cette même voie de transhumance, après avoir traversé Soria, poursuivait sa route vers le sud en passant par Escobosa ou Almazán (où il y avait un gué), Morón, Jubera, etc.24
29Au-delà, vers l’ouest, la sierra de Urbión donnait naissance à différentes νías pecuarias dont l’une descendait le cours du Douro et l’autre traversait ce fleuve au pont d’Andaluz avant de poursuivre sa route plus au sud, vers Berlanga, Barcones, Cincovillas, Atienza, Jadraque et Ciruelas, échappant donc elle aussi à la vallée du Douro25. Il s’agissait sans doute de ce qui a été appelé ensuite cañada riojana.
30Enfin, de Soria partaient vers l’ouest une série de vías pecuarias. L’une allait vers Cabrejas del Pinar puis vers Peñaranda avant de rejoindre le Douro à Aranda (voir infra), l’autre franchissait le fleuve vers Osma pour se diriger vers Ayllón et Riaza, épousant en gros le tracé de la soriana occidental26. Entre le pont d’Andaluz et Valdeosma, le fleuve était longé des deux côtés par des voies de transhumance. Dans cette partie de la liaison Soria-Portugal, il n’y a pas véritablement une cañada unique mais plutôt une série de tronçons, se doublant parfois, assurant à plusieurs reprises la jonction entre la riojana et la soriana occidentale.
Aranda et l’évêché de Burgos
31Cette partie de la cañada Soria-Portugal longeait probablement le Douro entre Osma et Penafiel, traversant Langa, Aranda, Roa, Cueva et Peñafiel, avant de s’en écarter et de prendre une direction nettement méridionale. Parcourue par des rivières orientées est-ouest, la rive droite du Douro est dominée à l’est par les sierras de la Demanda et de Urbión avant de former, à l’extrémité nord-est, La Rioja. Deux grandes voies de pâturage drainaient ces massifs et les vallées qui les séparaient. De Logroño partait une voie qui remontait l’Èbre au moins jusqu’à San Ansencio (cañada) puis descendait le Najerilla, entre les sierras de la Demanda et Urbión, en recueillant de nombreuses voies secondaires avant d’aborder la région de Pinilla Mamolar, où le bétail pouvait passer à travers le finage ou bien emprunter la cañada, vers laquelle convergeaient de nombreuses vías pecuarias27. Les obstacles au passage y furent aussi nombreux que les perceptions illicites. À partir de Pinilla, une cañada gagnait Aranda de Duero, pont et passage très importants pour le bétail de la Mesta, qui y était souvent l’objet d’imposiciones nuevas28. Il se peut qu’il s’agisse là de l’extrémité nord de la segoviana. C’est là en tout cas que la cañada de Logroño, déjà évoquée, traversait le Douro après avoir décrit un parcours un peu plus occidental.
32La seconde grande voie descendait de la sierra de la Demanda et passait par Cuevas et Lerma, avant de rejoindre le Douro à Roa. En effet, l’abbaye d’Oña, proche de l’Èbre – et qui, bien que située très au nord, détenait un important droit de libre pâturage ainsi que le village de Pineda en pleine sierra de la Demanda –, faisait transhumer son bétail vers l’est, vers la région de Logroño, et n’empruntait probablement pas cette voie du Douro. Cette dernière était bien une cañada, car on la désignait par l’expression cañada ayuso (« la cañada de l’aval »)29. Elle fut le lieu de nombreuses exactions : empêchements au passage et perceptions illicites. Son tracé était légèrement plus méridional que celui de la fameuse cañada de Logroño, laquelle devait passer non loin de Burgos. C’est ce que suggère aussi la carte de Klein.
33Enfin, entre Aranda, Roa, Cueva et Peñafiel, la cañada du Douro était doublée par une seconde voie qui, passant par Aranda, Haza et Rábano, parvenait jusqu’au Duratón, qu’elle franchissait par le fameux pont de Rábano. Puis ces deux cañadas poursuivaient leur chemin de manière parallèle, s’infléchissant vers le sud, jusqu’à Coca et Olmedo30. Ces deux cañadas, qui s’éloignaient du Douro au sud de celui-ci, étaient reliées par plusieurs voies à la segoviana et à la soriana occidentale.
La section Medina del Campo - Portugal
34Medina del Campo correspondait à un nœud exceptionnel de voies d’eau, de chemins et de vías pecuarias. Y convergeaient pratiquement toutes les voies de la Meseta nord occidentale. D’abord celles du nord, qui descendaient les nombreux fleuves de la cordillère Cantabrique. C’est ainsi qu’une grande partie du bétail de Burgos, en particulier celui de l’Hospital del Rey, empruntait la vallée de l’Arlanzón puis celle du Pisuerga avant d’atteindre Olmedo31. Toutefois, le libre passage à travers certains finages était toléré, comme à Tardajos, près de Burgos. Palencia collectait le bétail qui descendait entre autres le cours du Carrión et du Pisuerga, tandis que Valladolid, un peu plus au sud, faisait office de nœud secondaire avant d’acheminer l’ensemble du bétail vers Medina del Campo. Dans toute cette région les plaintes pour obstacle au pâturage demeurèrent rares, mais les imposiciones nuevas y furent fréquentes.
35Medina del Campo se trouvait à proximité de la leonesa occidental et de la leonesa oriental, qui permettait une communication facile avec la cordillère Centrale, mais aussi se trouvait reliée au dernier tronçon de la cañada Soria-Portugal.
36La section Medina del Campo - Portugal était rarement présentée de manière segmentée dans la documentation, mais comme un ensemble. Celui-ci présentait en effet des traits communs32. Cette route était empruntée par le bétail « que van a los extremos e vienen dellos [...] por la cañada adelante », « desde la villa de Medina del Campo fasta Portugal ». Cette cañada reliait Medina à Salamanque par Navas del Rey et Tarazona. C’était là un tronçon obligé. Salamanque, sur le Tormes, était une véritable plaque tournante de chemins et de vías pecuarias, possédant un célèbre pont ainsi qu’un gué (vado). Outre la voie provenant de Medina del Campo, elle recevait les deux cañadas desservant au nord du Douro, par Zamora et Toro, la région léonaise (la Vizana) et la Tierra de Campos, où le passage par les communaux était autorisé. À partir de Salamanque les possibilités étaient nombreuses. Il était possible de suivre la cañada par Villalba, éventuellement par Ciudad Rodrigo, vers le port de Pedrosín d’où l’on pouvait rapidement gagner la frontière portugaise ou bien l’Estrémadure occidentale, par Santibáñez puis Alcántara et Cáceres33. Autre possibilité, toujours à partir de Salamanque : aller jusqu’à Béjar (où se faisait la jonction avec la soriana occidentale), puis gagner Abadía, Malpartida et le Nord de l’Estrémadure. Ces vías permettaient donc d’éviter complètement la cordillère Centrale en la contournant vers l’ouest et d’acheminer ainsi le bétail vers les invernaderos du Portugal et surtout d’Estrémadure.
Conclusion
37Bien qu’il ne faille pas juger d’après le nombre beaucoup plus élevé de plaintes concernant le centre et l’est de la vallée du Douro, il est probable que le tronçon Soria - Medina del Campo fut le plus emprunté, car il croisait plusieurs très grandes vías pecuarias : les deux sorianas, la riojana, la segoviana et la leonesa oriental, selon notre terminologie. Nous constatons que la plupart des troupeaux qui allaient hiverner dans La Serena et en Nouvelle-Castille, lorsque le lieu de destination était par hasard indiqué, empruntaient ces voies classiques. Le tronçon Medina del Campo - Portugal, qui ne croisait guère que la leonesa occidental et surtout la Vizana, était probablement moins fréquenté, ces chemins menant surtout en Estrémadure occidentale.
38Cela explique sans doute la nature de la cañada Soria-Portugal, qui permettait de collecter les troupeaux et de les redistribuer mais croisait des voies de transit inégalement réparties sur son tracé. Il est vraisemblable que cette cañada était loin de présenter tout au long de son parcours l’aspect et le statut d’une authentique cañada de 75 m, mais devait comprendre de nombreux segments de vía pecuaria. Si elle avait appartenu entièrement au même type, elle serait probablement passée à la postérité dans la documentation sous une dénomination particulière. Mais sans doute a-t-elle eu un tracé trop aléatoire et trop changeant ; sans doute, surtout, a-t-elle été souvent confondue avec des cordeles des grandes voies nord-sud. Parfois simple voie, parfois double ou même triple voie, véritable cañada ou bien simple cañada abierta, voire simple passage, elle présentait sans doute un caractère trop divers, elle ressemblait trop à une juxtaposition hétéroclite de cordeles, pour être comptée au nombre des grandes cañadas du royaume. Mais son utilité nous semble avoir été indéniable.
39À travers cet exemple, et à la lumière des différentes communications ici rassemblées, quelques points semblent acquis :
– Le « système » proposé par Klein, plus juste qu’il n’a pu paraître dans son excessive simplicité, demeure cependant très embryonnaire : les cañadas nord-sud sont de toute évidence plus nombreuses qu’il ne les décrit. La permanence de certaines d’entre elles à travers les siècles est tout à fait remarquable ;
– Les historiens concèdent de moins en moins d’importance au statut « juridique » des cañadas, ayant constaté qu’une même voie pouvait présenter des tronçons bornés ou couper à travers les communaux. Ceci explique que certaines vías, inutilisées à certaines époques, ne soient alors pas mentionnées. La réalité apparaît plus mouvante qu’on ne l’imaginait il a encore quelques années. La reconstitution du réseau et, a fortiori, sa cartographie en sont donc d’autant plus difficiles ;
– Enfin, les recherches récentes insistent sur le caractère fondamental des liaisons entre grandes cañadas et donc sur l’existence d’un « réseau » indispensable au bon fonctionnement du « système » pastoral transhumant.
Notes de bas de page
1 Voir dans le présent ouvrage, pp. 1-19, la communication de Pedro García Martín, « “La principal sustancia destos reynos”. De la trashumancia premesteña en la Península Ibérica ».
2 Voir dans le présent ouvrage, pp. 263-278, la communication d’Eduardo Galán et Marisa Ruiz-Gálvez, « Rutas ganaderas, transterminancia y caminos antiguos. El caso del Suroeste peninsular entre el Calcolítico y la Edad del Hierro ».
3 Julius Klein, The Mesta. A Study in Spanish Economic History (1273-1836), Cambridge, 1920 (trad. espagnole La Mesta. Estudio de la historia económica española [1273-1836], Madrid, 1979) ; Julio Valdeón Baruque, « La Mesta y el pastoreo en Castilla en la baja Edad Media (1273-1474) », dans Gonzalo Anes et Ángel García Sanz (éd.), Mesta, trashumancia y vida pastoril, Valladolid, 1994, pp. 49-64 (cité G. Anes et Á. García Sanz [éd.], Mesta, trashumancia).
4 Robert Aitken, « Rutas de trashumancia en la Meseta castellana », Estudios Geográficos, VIII, 1947, pp.·185-199 ; Luis Vicente Díaz Martín, « La Mesta y el monasterio de Guadalupe, un problema jurisdiccional a mediados del siglo XIV », Anuario de Historia del Derecho Español, XLVIII, 1978, pp. 507-742 ; Id., « Reflexiones sobre el tratado de las cañadas en el siglo XIV », dans Estudios de Historia medieval en homenaje a Luis Suárez Fernández, Valladolid, 1991, pp. 115-129 (cité L. V. Díaz Martín, « Reflexiones sobre las cañadas »).
5 P. García Martín (éd.), Cañadas, cordeles y veredas, Valladolid, 1991 ; G. Anes et Á. García Sanz (éd.), Mesta, trashumancia.
6 J. Valdeón Baruque, art. cit.
7 Cuadrilla : on sait que ce terme désignait les divisions territoriales de la Mesta.
8 L. V. Díaz Martín, « Reflexiones sobre las cañadas ».
9 G. Anes et Á. García Sanz (éd,), Mesta, trashumancia.
10 Valdeón Baruque, art, cit.
11 Soit à peu près 75 m. La soga, qui équivalait à 12,66 m, se subdivisait en 45 palmas valant 0,28 m chacune.
12 C’est sur les cañadas reales que se situaient les puertos reales, points de perception du servicio y montazgo. Voir Marie-claude-Gerbet, L’élevage en Castille sous les Rois Catholiques (1454-1516), nouvelle édition revue, Madrid, Collection de la Casa de Velázquez (31), 1999, pp. 57 sqq.
13 L. V. Díaz Martín, « Reflexiones sobre las cañadas ».
14 E. Galán y M. Ruiz-Gálvez, art. cit.
15 Fermín Marín Barriguete, « La configuración institucional del Honrado Concejo de la Mesta : los Reyes Católicos y los privilegios ganaderos », dans G. Anes et Á García Sanz (éd.), Mesta, trashumancia, pp. 67-92.
16 M.-Cl. Gerbet, op. cit.
17 Pour la première : Archivo General de Simancas, Registre General del Sello (cité RGS), f° 203 (2 mars 1494), f° 321 (7 avril 1494), f° 350 (10 avril 1495), f° 349 (11 avril 1495), etc. Pour la seconde : f° 279 (7 octobre 1494), f° 205 (23 décembre 1494).
18 RGS, f° 59.
19 RGS, f° 362.
20 RGS, f° 423.
21 RGS, f° 185.
22 RGS, f° 120.
23 RGS, f° 75.
24 RGS, f° 424 (19 avril 1494), f° 23 (21 juin 1494). Sur le gué d’Almazán, voir Ángel Cabo Alonso, « Medio natural y trashumancia en la España peninsular »·, dans G. Anes et Á. García Sanz (éd.), Mesta, trashumancia, pp. 23-45 (p. 39),
25 RGS, f° 239 (2 septembre 1485), f° 145 (11 janvier 1492), f° 444 (28 février 1494).
26 RGS, f° 112 (11 décembre 1990) pour la première, f° 67 (15 janvier 1495) pour la seconde.
27 RGS, f° 51 (12 novembre 1491).
28 RGS, f° 71 (18 août 1490), f° 200 (5 septembre 1494), f° 70 (28 avril 1495), f° 66 (7 août 1495).
29 RGS, f° 41 (4 décembre 1493).
30 RGS, f° 200 (6 septembre 1494), f° 350 (10 avril 1495), f° 349 (11 avril 1495), f° 18 (27 juin 1495), f° 162 (20 juillet 1495).
31 RGS, f° 86 (14 novembre 1490).
32 RGS, f° 202 (1er mars 1494), f° 279 (7 octobre 1494), f° 205 (23 décembre 1994).
33 RGS, f° 202 (1er mars 1494), f° 205 (23 décembre 1494).
Auteur
Université de Tours
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