Chapitre X
Alimentation et activités agricoles
p. 115-121
Texte intégral
1Pour achever la présentation des résultats obtenus, il convient de s’intéresser aux diverses activités développées par les populations qui occupèrent les lieux tout au long des xe et xie siècles. Divers travaux de laboratoire ont été entrepris à cette occasion et, sans prétendre être exhaustives dans la mesure où plus de 30 % de la superficie du site reste à fouiller, les lignes qui suivent constituent cependant un bon reflet de l’alimentation consommée et des pratiques agricoles des habitants de Las Sillas.
L’alimentation carnée
2La détermination des 1 111 ossements d’animaux découverts dans les foyers des sols d’occupation et dans plusieurs dépotoirs permet d’abord de préciser l’alimentation carnée de cette population paysanne : 249 fragments ont été collectés dans le secteur I et 862 dans le secteur II. L’étude de ce mobilier a été menée par Alain Hénault, du service de zootechnie de l’École nationale de vétérinaires de Maisons-Alfort.
3Dans le secteur I, les ossements d’animaux collectés dans les foyers appartenaient majoritairement à des petits ruminants (210 fragments, soit 84,3 % du total), tels que chèvres ou moutons. Le reste se divisait de la manière suivante : bœufs (11), sangliers (10), lapins (6), oiseaux (6), poules (5) et chat (1). Les foyers creusés dans le sol de certaines pièces du secteur II (à l’exemple de l’UA 10) contenaient une majorité d’ossements appartenant à des poules, des lapins, des pigeons et des moineaux.
4Les divers échantillons prélevés dans les sols d’occupation des îlots du versant nord du secteur II (342 éléments) ont confirmé la large prédominance des petits ruminants dans l’alimentation : chèvres et moutons (88,7 %), sangliers (4,8 %), bœufs (3,2 %), poules (1,6 %) et lapins (1,6 %). Quelques rares ossements de chiens et de chevaux figuraient également dans les sols d’occupation des UA 7 et 8.
5Les fouilles menées sur le versant sud du secteur II n’ont paradoxalement fourni aucun ossement, à de très rares exceptions près, comme dans les sols de comblement du xie siècle de l’UA 72 où furent collectés 188 ossements, sans doute parce qu’il s’agissait là d’un dépotoir. Ils appartenaient à des petits ruminants (151 soit 80 %), des lapins (9), des bovins (9), des chevaux ou des ânes (2), une poule (1), les fragments non déterminés pouvant appartenir pour certains à des équidés ou des bovidés. Dans l’UA 65 ont également été collectés 264 petits ossements appartenant pour 80,2 % d’entre eux à des petits ruminants (chèvres, moutons…). Dans un foyer voisin (US 6406) se trouvaient encore 68 ossements : sur 59 fragments reconnus, 4 appartenaient à des bovins, 28 à des petits ruminants (chèvres et moutons) soit 47,5 % du total, 26 à des lapins et 1 à une poule.
6Ces résultats révèlent que les petits ruminants tels que chèvres et moutons occupaient une part essentielle dans l’alimentation carnée (80 %), sans que l’on puisse discerner la moindre évolution tout au long de la période considérée. Ces paysans consommaient sans doute cette viande sous la forme de ragoûts cuisinés dans de grosses marmites et leur alimentation comprenait également une grande variété de fruits et de légumes comme l’indiquent les données fournies par l’archéobotanique.
Les apports de l’archéobotanique
7Les remarques qui suivent constituent le résumé des conclusions d’une enquête entamée en 2013 par Jérôme Ros1. Dans le cadre de cette recherche, 15 échantillons provenant d’unités stratigraphiques différentes ont été prélevés en vue d’une étude carpologique. Des 15 contextes étudiés, 1 120 carporestes ont pu être extraits et 10 seulement n’ont pas pu être identifiés. Le spectre végétal obtenu se compose d’au moins 10 plantes cultivées ou cueillies et de 22 plantes sauvages. Cette étude a révélé une diversité appréciable de céréales telles que du blé nu (triticum aestivum), dont du froment, de l’orge vêtue (hordeum vulgare), du seigle (secale cereale) et de l’avoine (avena sp.)2. Elle a également attesté la présence de plantes aromatiques comme de la marjolaine et du romarin, et les carporestes identifiés ont aussi mis en évidence la présence d’arbres comme la vigne (vitis vinifera), l’olivier (olea europaea), le prunier (prunus domestica) et le figuier (ficus carica)3, dont les fruits venaient compléter l’alimentation paysanne.
8Destinée à refléter le paysage exploité au cours des xe-xie siècles, une approche anthracologique a également été menée sur la base de 373 charbons de bois provenant de cinq contextes différents (dépotoirs, niveau de sol en lien avec une structure de combustion, sol de circulation et foyer non appareillé). Leur étude traduit d’abord la présence d’une végétation méditerranéenne largement dominée par le chêne kermès/vert (quercus coccifera/ilex), puisqu’il représente à lui seul 43 % des charbons identifiés, sans que l’on puisse déterminer s’il s’agissait d’un espace forestier de type chênaie verte ou d’espaces ouverts de type matorral. Les restes des autres espèces reconnues sont moins abondants. Parmi ceux-ci figurent le pin de type méditerranéen (pinus halepensis), un possible ciste (cistus), le genévrier (juniperus), le romarin (rosmarinus officinalis), la clématite campanulée (clematis campaniflora) et différentes légumineuses. Ces charbons de bois révèlent aussi une assez grande diversité fruitière puisque sont attestés entre autres du cerisier, une possible aubépine, des Prunus indéterminés et des rosacées au sens large. Les autres fruitiers sont le figuier, l’olivier et la vigne. Figurent encore parmi ces charbons de bois des traces de hêtre (fagus sylvatica) et de pin de type sylvestre4.
9Le regroupement de toutes ces données fournit de précieuses informations au sujet de l’alimentation des habitants de Las Sillas, mais aussi sur les pratiques agraires et la physionomie des terroirs exploités.
10On insistera d’abord sur le fait que les céréales constituent ici la première catégorie végétale et la récurrence du blé nu et de l’orge vêtue indique une utilisation répandue de ces céréales dans l’économie vivrière du site. On constate parmi les vannes une abondance particulière des rachis de blé nu et de seigle, des éléments de tiges, et des bases racinaires de céréales/graminées. La présence de grains, de rachis, de tiges, de bases racinaires de céréales et de semences de mauvaises herbes suggère que des récoltes « brutes » de céréales ont pu être acheminées jusqu’au site et traitées sur place, les produits et sous-produits obtenus étant par la suite remobilisés dans la sphère domestique.
11Dans ce tableau, on soulignera également des absences notables, en particulier celle de toute légumineuse, alors que des graines de lentille sont attestées au cours des ixe-xie siècles à Lérida et à Balaguer, au Pla d’Almatà, ainsi que de l’ers pendant les xie-xiie siècles au Tossal de Solibernat près de Lérida5. On notera aussi l’absence d’espèces végétales telles que le millet, le noyer, le pêcher, le pin pignon et l’amandier. La gamme de plantes alimentaires apparaît finalement réduite et sans doute lacunaire, probablement en raison de la nature des contextes (carbonisés) qui limite la conservation et l’enregistrement de certaines plantes (légumes, plantes à semences oléagineuses, fruits à semences fragiles) et d’un échantillonnage qui demeure relativement restreint.
12On insistera surtout sur le fait que, dans l’état présent des recherches, les échantillons recueillis ne contiennent aucune des cultures de l’innovation agronomique arabe que mentionnent les sources arabes à partir du xie siècle (par exemple agrumes, riz, épinard, aubergine, coton)6. L’éventail agroalimentaire semble ainsi très similaire à celui exploité au cours des périodes antérieures en péninsule Ibérique, avec une prédominance d’espèces classiques depuis l’Antiquité en Méditerranée occidentale : blé nu, orge vêtue, vigne et olivier. Concernant le blé nu, on soulignera la présence de blé de type froment, à une période à laquelle le blé dur (triticum durum) est censé connaître un essor pour son rôle particulier dans l’alimentation. L’utilisation et le rôle du seigle méritent également une attention particulière. Il semble en effet que cette céréale soit absente des assemblages carpologiques urbains d’al-Andalus mais qu’elle occupe une place particulière au côté de l’orge vêtue en contexte rural. Mentionné par les textes pour sa farine qui pouvait être utilisée pour d’autres pains que ceux confectionnés avec le froment et l’orge vêtue, le seigle est toutefois considéré comme une céréale mineure dans l’alimentation en al-Andalus. L’usage de cette céréale est probablement à mettre en relation avec le statut paysan des habitants de Las Sillas.
13En somme, les analyses carpologiques et anthracologiques mettent en lumière l’existence d’une polyculture vivrière, basée sur une diversité céréalière et fruitière appréciable. Elles suggèrent que les habitants de Las Sillas furent bien des producteurs qui cultivaient, traitaient et consommaient les produits et sous-produits de leurs récoltes. Tous les éléments évoqués conduisent donc à supposer qu’elles prenaient place dans un paysage finalement assez proche de celui que l’on peut observer aujourd’hui dans les environs du site (champs, vergers, matorrals), probablement maintenu très ouvert par l’activité agropastorale.
Une importante activité céréalière
14L’importance de l’activité céréalière évoquée plus haut est également confirmée par les nombreuses meules découvertes et surtout par la présence d’une quarantaine de silos de grande taille répartis dans le secteur I comme dans le secteur II7. Présents dans tous les îlots du secteur II, ils étaient cependant absents des constructions ayant servi d’habitations, à de rares exceptions près comme l’UA 61. De manière remarquable, ces structures étaient toujours situées au pied d’une paroi, souvent dans un des angles des constructions. Il s’agissait de fosses au profil campaniforme creusées dans la roche sur une profondeur allant de 1,40 m à 2,20 m, qui présentaient un fond légèrement concave et une ouverture rectangulaire obturée par d’épaisses dalles de grès. Les plus grands présentaient parfois une encoche taillée dans leur paroi pour servir d’appui à une échelle. Ces silos étaient vides de tout contenu, une mince couche de terre poussiéreuse recouvrant le fond.
15Si ces structures étaient destinées à la conservation des céréales, leur nombre et leur volume (compris entre 4 et 5 m3) conduisent à émettre l’hypothèse qu’ils ne furent pas utilisés à ce seul effet. De fait, leur remplissage impliquerait une production céréalière considérable, et il n’est pas exclu qu’ils aient été aussi destinés à protéger de la chaleur et de l’humidité d’autres matières périssables. Si l’ouverture de ces silos était habituellement scellée par une fine couche d’argile compacte afin de les rendre hermétiques, en revanche la présence répétée d’un sol d’occupation les recouvrant8 semble témoigner de la désaffection de nombre d’entre eux dans le courant du xie siècle. Si l’effort occasionné par le creusement de ces silos demeure remarquable, l’abandon d’un grand nombre dans le secteur II n’en est que plus surprenant, comme si le projet initial auquel ils s’intégraient, peut-être même la fonction de cette partie du site, avait évolué au cours du xie siècle9.
16Puisqu’il s’avère indéniable que les quantités de grains que renfermaient ces réserves dépassaient largement les besoins d’un groupe de familles paysannes, il est donc permis d’avancer que l’une des fonctions de cet établissement était de regrouper les productions ou les redevances en grains de plusieurs autres habitats et qu’une partie notable de ces grains était destinée à la ville, ce qui expliquerait une fois de plus la spécificité de cet établissement rural dont le nom, Las Sillas (ou plutôt Las Cías), demeure associé à ces aménagements. Loin d’être seulement le lieu de résidence de plusieurs familles paysannes, ce site aurait ainsi également servi de grenier, justifiant ainsi les difficultés rencontrées pour le désigner sous une seule catégorie.
17Comparativement aux vestiges relatifs aux activités agricoles, les données concernant l’artisanat s’avèrent beaucoup plus réduites puisqu’elles se limitent à deux domaines, à savoir le travail des tissus et la métallurgie. Dans le premier cas, on rappellera la présence de fusaïoles, de pesons de tisserand et de griffes de templet répartis dans plusieurs constructions du secteur II, ainsi que l’existence de cuves étagées dans ce que l’on a désigné comme un quartier artisanal. Pour le reste, alors que les activités métallurgiques en al-Andalus ont récemment fait l’objet d’un regain d’attention10, la fouille ne peut fournir ici que de maigres indices. Le seul espace dans lequel le travail des métaux paraît admissible est l’UA 52 dans laquelle une épaisse couche de cendres associée à des scories a été mise au jour.
Notes de bas de page
1 UMR 7209 (MNHN-CNRS-SU)/UMR 5554 (ISEM, équipe « Dynamique de la biodiversité, anthropo-écologie »). Parmi les personnes ayant participé aux divers tamisages et à l’étude des échantillons recueillis figurent Cécile Bourguet, Charlotte Hallavant et Marie-Pierre Ruas (Ruas, Ros, 2013). Pour une perspective générale sur l’Aragon, voir Alcolea, 2016.
2 Le blé nu est la céréale attestée par le plus grand nombre de restes et il apparaît dans 6 des 15 contextes étudiés. L’orge vêtue est enregistrée par 74 restes, essentiellement des grains. Le seigle est attesté quant à lui par 82 restes, grains et articles de rachis, uniquement dans les deux contextes les plus riches du site (US 7203, US 9410). L’avoine, reconnue par 73 restes sur un total de 3 contextes, n’a pu être identifiée au-delà du genre : en effet, à partir des seuls grains et en l’absence d’éléments anatomiques permettant la diagnose, il est impossible de déterminer s’il s’agit d’une avoine cultivée ou sauvage. Son abondance dans l’US 9410, supérieure à celle du blé et du seigle, suggère toutefois son statut cultivé.
3 La vigne est l’espèce la plus abondante. Elle est reconnue par différents éléments anatomiques : essentiellement des pépins, entiers et fragmentés, mais également des baies entières, pédicelles et fragments de rafle. Elle est attestée dans 3 des 15 contextes étudiés, tout comme le figuier, ce dernier n’étant toutefois enregistré que par 7 restes. L’olivier n’apparaît que dans 2 contextes et le prunier dans un seul contexte.
4 Ces essences d’affinité montagnarde et/ou mésophile ne se rencontrent pas à l’heure actuelle dans les environs du site, et se développent plus en altitude sur le piémont pyrénéen, comme dans la Sierra de Guara. Du fait de l’identification imprécise du pin de type sylvestre, il est impossible de déterminer s’il s’agit d’une espèce tolérante au climat sec et ensoleillé sous lequel est implanté le site ou d’une espèce strictement montagnarde et inféodée aux environnements frais et/ou humides. Par ailleurs, si le pin de type sylvestre est régulièrement attesté dans les sites archéologiques aux époques antérieures, il semblerait qu’il s’agisse de la première attestation de hêtre dans un site archéologique en Aragon.
5 Alonso Martínez, 2005 ; Alonso Martínez, Antolín Tutusaus, Kirchner Granell, 2014 ; Alòs Trepat et alii, 2006-2007 ; Rovira Port et alii, 1997.
6 Bolens, 1981.
7 Bazzana, 2006 ; Meouak, 2001 ; Gast, Sigaut (éd.), 1979-1981 ; Gast, Sigaut, Beutler (éd.), 1985.
8 À quelques exceptions près, comme le silo US 8412, près duquel fut découverte la plus grande meule du site.
9 On a parfois supposé que leur présence, contemporaine de la taille du rocher, traduisait l’existence d’une occupation antérieure de la table rocheuse. En ce sens, l’ensemble des travaux de taille du rocher dans le secteur II ne serait pas attribuable à la première phase d’occupation islamique du site et pourrait se rapporter à une occupation plus ancienne, comme si l’édification d’une mosquée dans le courant du xe siècle s’était produite à l’extrémité d’une table rocheuse occupée par des constructions plus anciennes. Cette hypothèse ne peut être retenue, même s’il n’est pas rare dans la région que des établissements islamiques aient été édifiés à l’emplacement d’anciens sites perchés d’époque ibère comme à Gabarda. De fait, comme on l’a déjà souligné, la stratigraphie ne révèle aucune trace d’occupation antérieure et le nombre d’objets se rapportant à une phase d’occupation antérieure s’avère d’une extrême pauvreté : un fragment de tegula réutilisé dans un foyer, deux as frappés à Huesca vers 150-100 av. J-C. et une douzaine de petits fragments de céramique sigillées. Surtout ces procédés de taille du rocher et ces structures de conservation des grains sont également discernables sur d’autres établissements musulmans des environs, comme à Gabarda, la Iglesieta, Alberuela de Tubo ou Piracés, ce qui conduit à considérer qu’il s’agit là de techniques constructives répandues au cours du xe siècle.
10 Canto García, Cressier (éd.), 2008.
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