Préambule à la deuxième partie
p. 141-142
Texte intégral
1Cette étude des ingénieurs militaires a pour but de réussir à définir un profil modèle, le plus fidèle possible, de l’homme qui appartient à ce corps mais aussi de saisir dans la mesure du possible la diversité de ces hommes. À partir de ce profil, il est alors possible de répondre à une interrogation fondamentale : quelle place les ingénieurs militaires occupaient-ils dans le monde militaire et scientifique de l’époque ? Le recours à la constitution d’un fichier prosopographique a permis de construire, pas à pas, l’univers des ingénieurs. Pour chacun d’entre eux, des données personnelles, professionnelles et de vie privée ont été collectées, amenant ainsi à traiter un corpus de 787 individus. Ce corpus sert de base à toutes les conclusions qui peuvent être issues de son analyse.
2À partir de ces sources, le travail de réflexion sur l’ingénieur et ses particularités professionnelles s’est organisé dans trois directions : les critères de recrutement, la carrière menée, la vie professionnelle. La définition des critères de recrutement s’établit à partir de l’étude des origines géographiques et sociales des individus et de la formation reçue pour accéder à la fonction. Dès lors, on voit poindre un certain nombre d’exigences qui font de l’ingénieur un militaire différent. Ce sont la compétence, la fatigue à l’étude des sciences qui forgent l’ingénieur. Le meilleur de l’académie réussit dans ce parcours du génie.
3Le suivi des carrières permet de découvrir un autre aspect intéressant de la vie de ces hommes : leur insertion professionnelle dans le monde militaire. L’ingénieur est un instrument du pouvoir monarchique, en cela il est proche du roi. Il appartient à un milieu fortement hiérarchisé comme tout corps militaire. Mais quelle part accorde-t-on à la compétence pour la promotion dans ce corps ? Ne peut-on progresser dans ce corps que si l’on montre sa valeur ? L’ingénieur militaire possède les sciences et techniques qui lui permettent de répondre à la polyvalence qu’on lui demande mais pour autant atteint-il la reconnaissance des honneurs ou des hautes fonctions ? Comment peut-on le classer parmi les élites de l’armée ? Autant de questions auxquelles il est possible de répondre par l’étude des différents parcours des 787 ingénieurs. Enfin, l’étude de la contribution professionnelle de ces hommes à l’élaboration d’un État moderne, dernier volet de la réflexion sur la place de l’ingénieur militaire permet de le situer aussi bien sur le terrain militaire ou civil que dans les milieux scientifiques. Trois expressions correspondent alors à la définition de la vie professionnelle des ingénieurs : mobilité, capacité d’adaptation et diffusion des savoirs techniques et scientifiques.
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