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Les outils macrolithiques : 5 000 ans d’exploitation dans les Vosges

Résumé

Cet article fait écho à celui publié à l’issue du colloque organisé à Rennes en 2012 dont la thématique générale concernait les « Roches et sociétés » (Jodry 2012). Le travail présentait une synthèse cartographiée des sites importateurs de matériaux lithiques en Alsace et faisait un rappel des matériaux exploités. Une des lacunes de cet article résidait dans le manque d’information concernant les modes d’acquisition et leur situation. Nous avons décidé de compléter et enrichir cette recherche grâce à l’analyse couplée des ressources lithiques et des outils macrolithiques. Par conséquent, cette analyse met en valeur la richesse lithologique du massif vosgien, non seulement par la diversité des roches acquises, mais aussi par le biais des outils et leurs typologies fonctionnelles, qu’ils soient liés à la transformation alimentaire ou à l’artisanat.


Texte intégral

1L’étude des outils macrolithiques mis au jour sur les sites dont la fourchette chronologique comprise entre le Néolithique et le début de l’Antiquité, révèle la diversité des roches acquises et illustre la richesse des contacts entre les populations. La multiplication des points d’acquisition montre la capacité de l’Homme à s’affranchir des distances afin de mettre en place des circuits d’approvisionnement temporaires ou pérennes. Il est donc prêt à parcourir de longues distances ou plus pragmatiquement à utiliser un réseau commercial afin de se procurer le matériau ad hoc. L’acquisition locale, bien que relevant d’un réflexe humain tout à fait compréhensible, n’est donc pas forcément le seul mode opératoire.

2Cette gestion des ressources lithiques induit la recherche de la roche la plus efficace dans les conditions optimales de ramassage et de transport, ce qui conditionne l’aspect de ces outils, transportés sous leur forme brute, semi-finie ou achevée. En effet, tandis que la proximité entre la zone d’extraction et le site d’utilisation permet de constituer des stocks importants de matière brute, traitée ultérieurement ou employée telle quelle, l’éloignement semble entraîner deux types de traitement dans la réalisation des objets. Le premier concerne le dégrossissage de pièces brutes sur le site d’approvisionnement, afin de limiter les quantités de matière à transporter, le second repose sur la valorisation du transport de produits semi-finis ou finis afin de limiter la fracture d’outils plus complexes à réaliser.

3Afin de mettre en valeur ce potentiel géologique très riche, révélé par la variété des outils élaborés et leur répartition chronologique, nous avons construit deux bases de données dont la première « ressources lithiques » a été mise au point pour enregistrer les zones d’extraction et la caractérisation de la roche, en lien avec Philippe Duringer, géologue à l’IPG-EOST de Strasbourg et Gilles Fronteau, géologue au Gegenaa de l’Université de Reims. La seconde base de données, « outils lithiques », est construite à partir des inventaires des rapports de diagnostics et de fouilles. Cette base de données prend en considération le type d’outil, la matière première et la fourchette chronologique des sites. Le croisement de ces données constitue les clés d’entrée pour bâtir une cartographie des sites importateurs1 et ainsi dessiner les flux de circulation des ressources minérales.

Les bases de données

4Cette première enquête menée sur les « ressources lithiques » intègre les zones potentielles de prélèvement qui sont à l’heure actuelle peu nombreuses puisque leur découverte est soumise aux prospections pédestres. Toutefois, à l’heure actuelle 41 points d’acquisition sont enregistrés et positionnés sur un fond de carte géologique grâce aux données collectées par un appareil de géolocalisation utilisant la technologie GPS©/GLONASS©. Les points d’acquisition se situent dans les zones d’affleurement gréseux autour des sites archéologiques répertoriés dont certains sont fouillés et étudiés (Goubet et al. 2015 ; Farget, Fronteau 2011). Cependant dans l’état actuel de la recherche, l’attribution chronologique de nombreuses zones de prélèvements reste floue. 

5Toutefois ces zones sont reconnues à l’aide de deux critères : présence d’une halde (Hal) et d’un ou plusieurs objets en cours de taille et abandonnés ou brisés, isolés (OI) ou dans un contexte d’exploitation visible (OC). Ce contexte d’acquisition se fait sur matériaux de surface (COL) ou directement sur la roche mère (EXT). Les pièces sont très fréquemment réalisées à partir de petits blocs déplaçables par l’Homme (COL_i ; Jodry & Holderbach, 2017) et plus rarement à partir de gros blocs de surface (EXT_b) non transportables (fig. 1).

Fig. 1. - Exemple de gros bloc de surface non transportable (EXT_b) exploité pour l’acquisition de matériaux.

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© Cliché : Jodry-Inrap 2010.

6Parallèlement à cette première base de données « ressources lithiques », une seconde est construite. Cette base de données « outils lithiques » intègre jusqu’à présent 25 sites, la plupart diachroniques, dont la fourchette chronologique s’inscrit sur la période du Néolithique ancien au début du Haut Empire (premier siècle). Une forte variation peut se lire dans la chronologie des sites enregistrés jusqu’à présent et il est souhaitable à l’avenir de corriger ces différences afin d’affiner les comparaisons puisqu’une grande amplitude se lit au sein de certaines périodes. L’exemple le plus flagrant concerne le Néolithique où l’on enregistre un seul site du Néolithique ancien pour 10 sites du Néolithique récent. Une amplitude identique a été mise en valeur pour les implantations protohistoriques où sept sites de l’âge du Bronze côtoient dans l’inventaire 24 sites de l’âge du Fer (fig. 2).

Fig. 2. - Chronologie du décompte des sites enregistrés dans l’étude (état août 2017).

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© Jodry, Inrap, 2017.

7La base de données « outils lithiques » rassemble plus de 1 200 outils : 1 039 réalisés dans les roches sédimentaires, 117 dans les roches magmatiques et 97 dans les roches métamorphiques. Ils se répartissent principalement sur la période du Néolithique avec 828 pièces (692 outils pour la période centrale du Néolithique moyen2) puis sur la période protohistorique avec 367 pièces (96 outils pour l’âge du Bronze, 91 pour la période Hallstatt et 180 pour le second âge du fer). Enfin, 58 outils ont été inventoriés pour la période antique.

8Dans cet ensemble d’outils lithiques, différents groupes peuvent être répertoriés. Ce sont principalement des pièces destinées à la transformation de produits alimentaires parmi lesquelles les outils de mouture arrivent en tête avec 832 pièces (toutes périodes confondues). D’autres éléments, appartenant à des activités artisanales, sont également retenus parmi lesquels les percuteurs, enclumes, polissoirs, lissoirs et aiguisoirs rassemblent 333 pièces sur l’ensemble des périodes.

Les sources d’approvisionnement en matériaux lithiques et les modes d’acquisition

9Ces deux banques de données permettent de construire un tableau chronologique des principales sources lithiques exploitées. Il indique, par le plébiscite de certaines roches au détriment d’autres ou au contraire par leur absence, qu’une sélection semble être à l’origine de ce choix. Cette sélection semble obéir à un schéma d’acquisition commandé soit par une connaissance aiguë des affleurements lithiques, soit en utilisant un maillage de sites intermédiaires qui importent certaines pièces lithiques sur de longues distances (tabl. 1).

10Le massif vosgien se développe sur près de 300 kilomètres de long et s’étend sur 35 kilomètres dans sa plus petite largeur. Dans sa partie méridionale, il entre en contact avec l’Arc Jurassien à la hauteur de Bâle et s’étend jusqu’aux massifs du Hunsrück et de l’Eifel en Allemagne à son extrémité septentrionale. La complexité des dépôts sédimentaires vosgiens impose qu’on les qualifie davantage afin d’éviter qu’ils soient mal identifiés et résumés par une terminologie triviale comme « grès rose » ou « grès des Vosges ». L’intervention de Philippe Duringer et Gilles Fronteau dans ce domaine a particulièrement aidé les archéologues à modifier cette vision simpliste et la caractérisation pétrographique précise des roches, doublée par la réalisation de lames minces, a contribué à valoriser la richesse lithologique présente dans le massif Vosgien.

Tabl. 1. - Tableau chronologique des principales roches exploitées.

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La couleur foncée indique la roche plébiscitée pour la période selon le groupe lithologique. La couleur claire et blanche sa présence ou son absence.

© Jodry, Inrap, 2017.

11La recherche d’une roche aux bonnes compétences mécaniques induit des déplacements locaux (entre 0 et 20 km), régionaux (déplacement supérieur à 20 km mais inférieur à 100 km) ou extra-régionaux (déplacement supérieur à 100 km) montrant un investissement humain lourd dédié à la recherche de blocs le plus fréquemment préformés (Fronteau et al. 2015 ; Jodry & Duringer 2016a).

12Le prélèvement sur matériaux de surface de petite dimension (COL_i) est la technique la plus représentée et cette dernière se décline selon des emplacements topographiques spécifiques où l’accumulation de roches de surface permet leur prélèvement sans difficulté. Ils peuvent être acquis au sein d’une minière (COL_m), dans des éboulis (COL_e) et dans les alluvions (COL_a) que ces dernières soient issues d’une rivière vosgienne ou du Rhin. Ce type de sélection permet au tailleur de pierre de transporter un élément de qualité testé sur la zone de prélèvement.

13La minière est, selon le lexique élaboré par le PCR « Évolution typologique et technique des meules du Néolithique au Moyen Âge » (rapport de l’année 2014), est « une exploitation ou extraction par terrassement à ciel ouvert, sous forme de fosse, de matière première minérale ». Ce système observé à plusieurs reprises sur les hauteurs de Gueberschwihr lors d’une série de prospections facilite l’accès aux matériaux de surface sans avoir à dégager une zone et creuser pour son exploitation. Ces petites zones dépressionnaires possèdent des dimensions dont la variation montre qu’elles sont adaptées aux besoins (fig. 3). Ces dimensions sont comprises entre 4 m² et 20 m² et leur profondeur ne dépasse pas le mètre. Les supports lithiques récupérés dans ces minières sont des blocs ou des galets relativement préformés économisant ainsi au tailleur de pierre certaines étapes comme celle de l’équarrissage, de l’épannelage durant lesquelles la fracture de bloc est fréquente. L’intérêt de ce type de prélèvement est le gain de temps et le transport de pièces de qualité.

14Les prospections menées sur les affleurements gréseux quartzitiques proches de la faille vosgienne ont permis de déterminer les lieux d’acquisition de galets ou de plaques de même format (pour la réalisation d’outils de mouture et enclumes) que ceux découverts sur le site néolithique de Dambach-la-Ville-PAAC (Jodry & Duringer 2016a) et distants de 40 km induisant un déplacement régional.

Fig. 3. - Exemple de minière creusée dans la partie supérieure d’une terrasse gréseuse sur la commune de Gueberschwihr.

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© Cliché : Jodry-Inrap, 2015.

15Le deuxième mode de prélèvement, observé en flanc de montagne ou dans les vallées, est l’exploitation de matériaux sur les éboulis (COL_e). Ce dernier peut avoir plusieurs origines, naturelle ou anthropique, comme le démantèlement de parois rocheuses, cas observé dans le gigantesque amas de blocs, converti en carrière, qui couvre les flancs du Purpurkopf à Rosheim.

16Les prospections récentes engagées en 2014 ont permis de découvrir mêlées à la construction de l’enceinte qui domine la montagne, le Purpurschloss, quatre ébauches de meules rotatives (Jodry & Holderbach, 2017). À l’extérieur de cette enceinte, dans la carrière, deux autres ébauches brisées et abandonnées ont été retrouvées. Même si l’imposant diamètre (1,20 m) d’une pièce en cours d’élaboration permet de l’attribuer avec prudence à la période médiévale (probablement postérieure à l’édification du château-tour), les autres pièces peuvent être associées, en fonction de leur diamètre, à la fin de la période gauloise ou au début de la période antique. Quoi qu’il en soit, les meules découvertes sur ce site sont taillées dans des blocs qui gisent au sol. Ces blocs entaillés pour en extraire une meule ou mis en forme pour leur donner le format désiré (fig. 4) sont quasiment identiques aux meules gauloises découvertes sur le site d’Obernai-PAEI distant de 12 km impliquant par conséquent un déplacement local.

Fig. 4. - Ébauche de meule abandonnée mise en forme à partir d’un bloc isolé dans un éboulis.

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© DAO : Jodry-Inrap 2014.

17Le troisième système d’acquisition (COL_a), le procédé de prélèvement dans les alluvions (rhénanes ou vosgiennes), semble le plus répandu. Les alluvions d’origine rhénane déposées au cours du Quaternaire sont majoritairement formées de galets, graviers et sables. Dans un mouvement récent de repli en rive droite de la vallée, le Rhin a localement façonné des terrasses, dont la surface est formée de plusieurs niveaux, séparées par des talus d’érosion. Parmi ces alluvions, les galets rhénans possèdent des dimensions variant de quelques centimètres à 20 ou 30 centimètres de longueur, en fonction de la compétence du fleuve. Leur dimension décroît en direction de l’aval du fleuve, de 20 cm de longueur aux environs de Colmar, les galets n’excèdent pas 10 cm aux alentours de Strasbourg. Ces alluvions forment par conséquent des réserves immenses, stockées sur une grande épaisseur qui, une fois examinées par l’Homme et ramassées, sont aptes à être utilisées le plus souvent en outils de percussion. Ces derniers étant préférentiellement sélectionnés parmi les galets de quartzite.

18Les alluvions des rivières vosgiennes permettent également d’obtenir des galets massifs et de grande dimension ou plus modestes comme sur le site hallstattien d’Odratzheim, par exemple, où les structures ont fourni de gros galets entre 0,300 et 0,600 kg et de petits dont la masse n’excède pas quelques dizaines de grammes. Les galets de quartzite proviennent du sous-sol même du site (Jodry 2017) mais en l’absence d’accès à cette « réserve naturelle » le prélèvement peut être effectué dans le lit des rivières alentour où de nombreux galets aux tailles variées sont détachés par l’érosion naturelle de la matrice des couches du Conglomérat principal.

19La cible du ramassage alluvionnaire concerne aussi le prélèvement de blocs roulés volumineux à l’image de ceux qui tapissent certains flancs de vallées vosgiennes encaissées. La fouille du site de Weyersheim, qui a livré de gros éléments d’enclumes brisées en granite, a permis de déclencher une recherche pour en déterminer la provenance.

20Ces éléments pondéreux en granite dont le plus lourd pèse 31 kg ont été très certainement prélevés dans l’environnement de Gunsbach dans la vallée de la Fecht (fig. 5) à environ 100 kilomètres au sud-ouest du site de Weyersheim. Les flancs de cette vallée sont des sources potentielles d’approvisionnement facilement accessibles, d’après Pierre Fluck (Université de Haute Alsace), ce qui présente un schéma de prélèvement régional.

Fig. 5. - Vue champêtre de la vallée de la Wormsa.

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© F.-X. Saile ; document BNUS.

21Le quatrième mode d’acquisition se fait directement sur les haldes (COL_hal) qui accumulent les déchets de carrières ouvertes. C’est dans les carrières des Stampfloecher sur la commune de Saint-Jean Saverne que les Couches Intermédiaires (Trias) ont fait l’objet d’exploitations à destination des sites vosgiens proches (approvisionnement local). Les prospections réalisées en 2004 (Ring 2004) puis en 2016 ont permis d’étudier des meules taillées à partir d’éléments dont l’origine géologique reste inédite puisque c’est la première mention de l’exploitation de ces strates gréseuses. Deux raisons peuvent être invoquées pour comprendre la décision qui préside au choix de la roche exploitée dans ces carrières. Les prospections géologiques pédestres effectuées avec Philippe Duringer couplées à l’observation de la carte géologique de Saverne permettent de mieux les comprendre (Jodry & Duringer 2016b).

22Tout d’abord, une raison géographique : dans ce secteur, le grès grossier s’étend essentiellement sur les flancs de vallons, propices aux érosions, et n’apparaît pas sous la forme d’affleurement notable dont l’accès pourrait faciliter l’ouverture d’une carrière.

23La seconde raison est d’ordre géologique. Le grès grossier est dans ce secteur une roche de très mauvaise qualité qui cumule des défauts. En effet, le premier de ces défauts réside dans sa texture composée d’éléments fins et d'éléments argileux qui rendent ce grès très friable, empêchant son exploitation pour la fabrication de meules. Par ailleurs, attribués à la formation de Karlstal, ces grès sont par nature bien moins cimentés que toutes les autres formations du Buntsandstein, car une grande partie des grès est d’origine éolienne.

24Le second défaut que nous pouvons invoquer est que ce grès se présente aux rares endroits visibles sous la forme d’une roche totalement diaclasée par les fissures verticales et obliques et clivée horizontalement par de très nombreux joints de stratification typiques de ces couches de Karlstal (fig. 6).

Fig. 6. - Grès vosgien apparaissant diaclasé sur le versant ouest de la zone prospectée.

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© Cliché : Jodry-Inrap 2016.

25Nous disposons à l’heure actuelle de deux d’exemples d’extraction directement sur la roche mère (EXT). Il s’agit pour le premier de quelques traces de pic d’extraction d’une potentielle meule observées sur un front de taille sur la commune d’Eckartswiller (information Nicolas Meyer-Inrap, fig. 7). Le second exemple est la découverte d’affleurements de calcaire à Entroques proche de la commune de Bergheim et exploités pour en retirer des blocs destinés à être transformés en percuteurs pour le site néolithique de Dambach-la-Ville-PAAC (Duringer & Kucharski 2016) distant de 15 km, induisant ici un approvisionnement local.

Fig. 7. - Exemple de contexte d’acquisition sur roche mère de type acquisition sur paroi (EXT_f).

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© Cliché : Meyer 2013.

Les outils lithiques adaptés aux besoins

26La variété lithologique du massif vosgien (Vosges cristallines au Sud, constituant le socle vosgien, et des Vosges gréseuses au Nord, constituant la couverture sédimentaire) a séduit les différentes cultures, dès le Néolithique ancien, pour l’élaboration de nombreux outils, à commencer par ceux de la sphère alimentaire représentée par les moulins. Le système du moulin va-et-vient composé d’un élément fixe (meule) sur lequel travaille un élément mobile, libre (molette) est connu depuis le Paléolithique pour le broyage de pigments (Archambaud de Beaune 2000). Cependant cet appareil ne se généralise qu’à l’avènement de l’agriculture pour la transformation des céréales en farine panifiable ou en composants de bouillies. Dans le cas le plus répandu d’une activité de mouture céréalière, cet outil fonctionne en plaçant le grain sur la meule, sur laquelle est actionnée manuellement la molette dans une course rectiligne. L’appui généré par l’utilisateur sur la molette va participer, avec le concours de la texture de la roche, à l’ouverture de l’enveloppe des céréales.

27Cet outil peut aussi être utilisé pour le broyage de matières végétales comme les condiments, légumes ou plantes médicinales (Baudais & Lundstrom-Baudais, 2002). Cette activité induit une utilisation de la molette selon une trajectoire circulaire, car c’est l’écrasement qui est ici davantage recherché plutôt que l’abrasion. Tandis que l’activité de mouture nécessite l’emploi d’une roche abrasive telle que le grès grossier, l’activité de broyage végétal optera plus volontiers pour le grès fin.

28L’observation des surfaces actives d’outils tels que ceux-ci permettent de montrer un traitement particulier de mise en forme et d’entretien. Tandis que la mise en forme à l’aide d’un percuteur lourd (entre 0,5 et 1 kg) donne globalement au futur outil son aspect général, le traitement des produits nécessite un habillage de la surface active à l’aide d’une boucharde. Il en résulte un habillage de la surface qui confère le « mordant » nécessaire au bon traitement du produit déposé sur la meule. Ces deux activités (mise en forme et entretien) requièrent deux outils quasiment identiques, en quartzite la plupart du temps, mais au fonctionnement différent.

29Tandis que le percuteur pour la mise en forme nécessite un geste lancé perpendiculaire, entraînant la création de zones aplanies jouxtant des facettes écaillées, la boucharde se manipule en percussion lancée tangentielle. Ce fonctionnement induit des stigmates différents sur l’extrémité de la pièce où les plages d’écrasement sont séparées par des arêtes (Poissonnier 2002). Certains percuteurs ont pu néanmoins servir, selon Laurent Carozza (Carozza 2005) à d’autres fins que la rectification ou la réalisation de surfaces actives de moulins, par exemple le traitement de matières tendres : broyage de végétaux, production de dégraissants, travail de matières osseuses ou traitement des peaux, etc.

30Dès le début du ve siècle avant notre ère, la transformation du grain en farine va se faire au moyen de moulins rotatifs. Cette révolution technologique prend sa source sur la frange orientale de l’Espagne actuelle (Alonso-Martinez 2002), mais ce système n’apparaît en Basse-Alsace qu’à La Tène finale (Jodry 2006). Ces moulins sont constitués de deux éléments : la meule dormante, qui se présente généralement sous la forme d’un disque de pierre dont la surface active est plus ou moins pentue, et la meule tournante dont les deux surfaces sont finement travaillées. La fonction la plus fréquemment évoquée est également la mouture céréalière, mais à l’instar du moulin va-et-vient cette activité peut être tournée vers le décorticage des céréales, le traitement de plantes oléagineuses, aromatiques, médicinales ou tinctoriales et vers le concassage et le broyage de sel, de minerais, de coquillages ou d’argiles.

31En parallèle à cette activité foncièrement alimentaire, l’activité artisanale utilise des enclumes (broyage minéral ou traitement de produits métalliques) nécessitant des roches résistantes à la percussion, des polissoirs, galets ou blocs de roche choisis pour leur qualité abrasive comme le grès grossier mais aussi des lissoirs. Ces derniers se présentent sous la forme de petits galets de quartzite dont la masse est comprise entre 50 et 100 gr. Leur morphologie générale fait penser à de petits galets roulés et ramassés de manière opportuniste, sans pouvoir certifier s’ils sont d’origine alluvionnaire ou issus de la désagrégation de blocs de Conglomérat Principal. Ces lissoirs sont utilisés de manière active et peuvent servir à lisser la surface des peaux ou d’objets en bois ou en os. Nous pouvons également suggérer une fonction de lissage de la surface des céramiques afin d’homogénéiser leurs parois. Les différentes roches employées pour l’élaboration d’outils lithiques (mouture, broyage, percussion, polissage ou lissage,…) sont choisies en fonction de leurs formes, leurs qualités mécaniques, leurs résistances à l’usure et l’accessibilité des gisements (Fronteau & Boyer 2011).

32Ainsi l’abrasivité du granite (roche magmatique-plutonique) a entrainé sa sélection dès le Néolithique moyen pour la réalisation d’outils de mouture, comme ceux du site de Dambach-la-Ville par exemple (Jodry & Duringer 2016a). Mais c’est également sa résistance et l’aspect roulé des galets qui semblent être recherchés pour la réalisation d’enclumes notamment à La Tène ancienne ; Michler et al, à paraître).

33En revanche, peu de roches métamorphiques ont été employées pour la réalisation d’outils lithiques hormis le gneiss, réservé aux moulins va-et-vient de La Tène ancienne. Nous ne connaissons pas exactement la raison de ce choix, cette roche foliée restant tout de même fragile, mais il n’est pas exclu que son utilisation relève d’une fonction précise. L’épaisse couche gréseuse des Vosges est assise sur les dernières séries permiennes caractérisées par des roches volcaniques (rhyolite) ou sédimentaires (arkose). Ces roches sont exploitées pour la réalisation de moulins va-et-vient et rotatifs (Féliu & Jodry 2017 et Jodry & Duringer 2016a). La rhyolite est présente au Néolithique récent mais c’est surtout sur l’axe chronologique laténien que cette roche est exploitée. En effet, l’ouverture des carrières de La Salle, où sont extraits des minières une roche grenue de très bonne qualité abrasive, se situe à l’extrémité de la période Hallstatt.

34Choisie sans doute pour ses capacités abrasives identiques à celles de la rhyolite et sa disponibilité, l’arkose permienne est exploitée dès le Néolithique moyen puis ponctuellement durant l’âge du Bronze et le Haut Empire où elle est taillée pour la réalisation de grandes meules rotatives. Ici son action abrasive est sans doute à mettre en parallèle à celle du gneiss, offrant peut-être une roche de qualité pour traiter les céréales vêtues. Toutefois ce matériau, présent sur toute la frise chronologique du Néolithique à l’Antiquité, n’aura pas une aura identique à celle des grès triasiques.

35Ces grès triasiques recouvrent le massif Vosgien, du moins dans la partie septentrionale de la chaîne. Cette accumulation de sédiments détritiques, maximale dans le nord des Vosges où l’épaisseur atteint 400 m, forme l’essentiel des affleurements du Buntsandstein. Ce sous-étage du Trias inférieur se compose de subdivisions stratigraphiques dont les plus importantes sont le Buntsandstein moyen, composé du grès vosgien, grossier et du conglomérat principal. Même si le conglomérat propose une efficacité abrasive potentiellement inférieure due à la présence de dragées de quartzite dans sa matrice, il n’en reste pas moins une roche présente sur la totalité de l’axe chronologique. Cependant c’est le grès grossier qui reste la roche « par excellence » puisqu’elle agglomère les différents critères d’une bonne pierre meulière. C’est en effet la fonction principale qui lui est assignée depuis le Néolithique ancien jusqu’au Haut Empire.

36L’étage supérieur du Trias divisé en couches intermédiaires sur lesquelles est assis le grès à Voltzia, est reconnaissable grâce à la texture fine de ses composants. Cette texture fine est recherchée notamment pour la réalisation de polissoirs et aiguisoirs principalement durant La Tène ancienne où la métallurgie du fer prend son essor. Contrairement à l’hypothèse que nous avancions en 2012 (Jodry 2012) le niveau des Couches Intermédiaires et les strates calcaires sous-jacentes ont bien fait l’objet d’exploitations (Duringer & Kucharski 2016). Les Couches Intermédiaires ont été exploitées pour pallier la défaillance mécanique du grès grossier (Jodry & Duringer 2016b) mais ses capacités abrasives (destinées aux outils de mouture) doivent être tout de même soulignées (Jodry & Fronteau, en cours).

37Les bancs calcaires dont il est question désormais grâce aux découvertes récentes faites sur le site de Dambach-la-Ville sont ceux de l’étage triasique moyen appelé Muschelkalk (calcaire à Entroques ; destiné aux percuteurs au Néolithique moyen) et jurassique inférieur où ont été prélevées les « ovoïdes » du Lias (exploitées pour la réalisation de percuteurs). Globalement, ces blocs de calcaire très présent sur la partie septentrionale des Vosges où se succèdent les vallonnements des collines sous-vosgiennes ont été prélevés pour la réalisation de percuteurs, de lissoirs ou de projectiles destinés à la chasse ou aux affrontements entre belligérants (Jodry & Cousseran-Néré 2015). Cependant l’absence de calcaire peut être remplacée par les galets de quartzite dont le ramassage s’effectue dans les alluvions rhénanes (fig. 8). Ces percuteurs sont néanmoins découverts la plupart du temps en relation avec la fabrication du matériel de mouture (fabrication et entretien de la surface active des meules).

Fig. 8. - Exemple de percuteur sur galet rhénan.

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© Cliché : Schneikert-Inrap 2009.

38Précédant ces dépôts alluviaux, durant l’ère tertiaire, le volcanisme de l’Eifel en Rhénanie-Palatinat (Allemagne) a permis de former des coulées basaltiques compactes qui offrent une matière première aux compétences mécaniques indéniables pour la réalisation de moulins rotatifs durant le Haut Empire. Plébiscitée durant le Haut Empire, devenue la roche synonyme de meule rotative militaire, le basalte de l’Eifel, exploité depuis le Néolithique, n’est présent dans la région de Basse-Alsace que depuis la période romaine.

39Les principaux gisements destinés à l’extraction de meules rotatives dont la standardisation est facilitée par la morphologie des colonnes basaltiques se situent dans le massif volcanique de l’Osteifel où les principales coulées de lave de Mayen, de Kottenheim et d’Ettringen ont été exploitées. Cependant, les coulées de lave du groupe de cratères du Bellerberg offrent également la possibilité d’extraire une roche compacte de très bonne qualité aux compétences mécaniques indéniables, depuis le début du premier millénaire avant notre ère (Mangartz & Harms 2002). L’acquisition de cette roche lointaine induit un approvisionnement extra-régional utilisant très certainement un maillage de sites ou d’ateliers intermédiaires.

 

40Durant les cinq millénaires qui précèdent la période romaine, les matières premières lithiques des grandes entités géologiques présentées dans cette recherche ont fait l’objet d’exploitations et d’importants échanges sur des distances variant de l’approvisionnement local à l’acquisition extra-régionale. Cet article vient apporter un éclairage supplémentaire sur les décisions qui président aux choix des roches et met en valeur l’exploitation des ressources vosgiennes.

41Tandis que les grès permiens et triasiques restent les principales roches exploitées depuis le Néolithique pour la réalisation de matériel de mouture, les roches magmatiques comme le granite restent en retrait. Mais contrairement à ce que nous avancions en 2012, faute d’indices, d’autres roches, comme le basalte et la rhyolite, apparaissent dans les assemblages dès cette période, mais restent tout de même anecdotiques. Cette émergence de « nouvelles » roches dans les assemblages est peut-être due à une volonté d’ouvrir de nouveaux réseaux afin de pallier une fluctuation dans les axes d’approvisionnement ou constituent des « monnaies d’échanges » afin d’affirmer son influence.

42C’est à la transition Bronze final/Hallstatt que les nouveaux circuits d’approvisionnement se dessinent : cette période charnière annonce les grandes options à venir dans le choix des roches exploitées. Dès cette phase, la représentation des matières premières locales, principalement sédimentaires, se stabilisent voire diminuent et les « nouveaux » matériaux s’affirment. Le développement de ces roches exogènes est un phénomène vraisemblablement soutenu par l’éclosion d’un artisanat de plus en plus qualifié, utilisant des outils métalliques adaptés à l’exploitation des roches dures (Bessac 1986, Féliu & Jodry 2016). C’est ensuite à la fin de la période laténienne et la charnière augustéenne que va s’affirmer l’hégémonie du basalte. Pour des raisons d’homogénéité des sources d’approvisionnement lithique et d’uniformisation dans les méthodes d’extraction, cette roche supplantera alors le grès durant tout le Haut Empire (Jodry 2016).

Bibliographie

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Notes de bas de page

1 Cette recherche est en cours et reste conditionnée, dans sa partie « outils lithiques », aux prescriptions faites par le Service Régional de l’Archéologie. La base de données « ressources lithiques » est soumise, de son côté, aux autorisations de prospections annuelles attribuées à l’auteur, délivrées par ce même service. Par conséquent, il convient de considérer ce travail comme un « état des lieux », puisqu’il résulte d’un dépouillement progressif en constante évolution.

2 L’exceptionnel site de Dambach-la-Ville-PAAC (fouillé par Ch. Croutsch-AA) a livré plus de 700 outils lithiques.

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