Apprentissage et apprentis à Lyon au xviie siècle
Résumé
À Lyon au xviie siècle, l’apprentissage des 68 métiers est régi par les règlements déposés à la municipalité et vérifiés par la sénéchaussée, rassemblés aux archives municipales de Lyon (séries HH et 1C). Les 82 contrats d’apprentissage étudiés, signés devant notaire, précisent les personnes qui engagent les apprentis, leur origine géographique, le maître et le métier choisis, le prix de l’apprentissage, les obligations respectives des maîtres et des familles pour leur entretien (série 3E des archives départementales et métropolitaines du Rhône). De nombreuses difficultés d’application sont réglées à l’amiable ou portées en justice, attestant que maîtres et apprentis ne remplissent pas toujours leurs devoirs (série BP des archives départementales et métropolitaines du Rhône).
Texte intégral
1À Lyon, au xviie siècle, les 68 métiers sont régis par 134 règlements déposés à la municipalité, vérifiés par la sénéchaussée avant d’être approuvés par la monarchie. 110 d’entre eux mentionnent l’apprentissage. Les contrats d’apprentissage et les plaintes portées en justice montrent la manière dont ils sont appliqués1.
Apprentissages et apprentis dans les règlements
2Concernant l’apprentissage, les règlements expliquent les formalités à accomplir, les conditions d’accès, sa durée et les devoirs des maîtres et des apprentis. La mise en apprentissage et sa sortie nécessitent des formalités administratives et financières. 43 règlements, dont celui des maîtres bâtiers de 1669, mentionnent la nécessité de « passer un contrat devant notaire2 » et avec témoins3. 69 y ajoutent l’enregistrement obligatoire sur le livre du métier, soit en avertissant les maîtres gardes « pour se trouver lors de la passation de l’acte d’apprentissage devant notaire4 », soit que l’opération se fasse ultérieurement en faisant « enregistrer les noms et surnoms des apprentis dans les livres de la communauté qui seront en l’hôtel de ville, au greffe de la sénéchaussée et entre les mains des maîtres5 ».
368 règlements mentionnent le paiement d’une somme d’argent pour la signature du contrat, allant de 5 sous en 1599 pour les fabricants de canetilles, de cordons de chapeaux et de guimpes en or et en argent à 20 livres chez les orfèvres en 1686, la valeur la plus courante (32 cas) étant de 3 livres, ainsi chez les cordonniers en 16716. Pour les 64 règlements mentionnant la destination de cette somme, elle va tantôt aux pauvres de l’hôtel-Dieu de Lyon, pour les apothicaires ; tantôt à la location d’une chambre, pour les chapeliers ; tantôt à l’enregistrement de l’acte d’apprentissage, pour les corroyeurs ; mais elle est surtout destinée à la communauté de métier (15), ainsi chez les bouchers en 1700 ; à la réparation de la chapelle et au service divin (39), comme chez les benniers en 1674 ; ou conjointement à la communauté et à la confrérie (3, dont les guimpiers), ou encore à la chapelle et à l’enregistrement du contrat (2, dont les tapissiers7). Certains règlements, dont ceux des cordiers8, précisent que le maître est responsable de ce paiement si l’apprenti est défaillant. D’autres, comme celui des libraires en 1675, indiquent que le versement de cette somme s’effectue « sans qu’ils soient tenus de faire aucun festin ni dépense de bouche aux entrées et sorties dudit apprentissage9 », ce qui tend à prouver que ces réjouissances étaient autrefois de règle.
4L’apprentissage terminé, le maître délivre un brevet d’apprentissage (63 règlements y font référence), passé devant notaire et témoins, sinon il serait nul, dit le règlement des pâtissiers et oublieurs10. Les apprentis ne peuvent en effet travailler comme maîtres « qu’après l’avoir fait apparaître aux maîtres gardes11 ». 44 règlements, dont ceux des gantiers parfumeurs12, ajoutent la nécessité de « le faire savoir aux maîtres gardes pour faire inscrire sur un livre leur nom et surnom pour travailler comme compagnon13 ».
5L’accès à l’apprentissage est soigneusement réglementé. À certaines périodes, aucun apprenti n’y a accès. C’est le cas de 7 métiers, parmi lesquels les barbiers-chirurgiens en 168814. Le trop grand nombre d’ouvriers qui ne peuvent vivre de leur activité est mis alors en avant, comme chez les emballeurs en 1679 :
« Attendu le nombre excessif des apprentis, compagnons et maîtres du dit art qui se sont faits depuis les derniers règlements de 1564, auquel temps il n’y avait que 62 maîtres dans la ville au lieu qu’à présent ils sont au nombre de plus de 110 et les fils de maîtres compagnons et apprentis encore en plus grand nombre, ce qui fait qu’une partie desdits maîtres sont réduits à prendre le pain de l’aumône15. »
6« Ce qui pourrait les faire tomber dans les désordres et les lâchetés que l’oisiveté cause ordinairement16 », renchérissent les selliers. Quant aux guimpiers, ils déplorent la fuite des maîtres et de leurs techniques à l’étranger :
« La plupart, étant sans occupation, ont été obligés pour pouvoir subsister de se retirer dans les pays étrangers, où ils ont porté le secret de cette manufacture qui était florissante en cette ville, et qu’ils ont eu le malheur de voir diminuer tous les jours si considérablement que même la plupart des fils et filles de maîtres sont contraints d’apprendre d’autres professions17. »
7Les temps d’arrêt varient de deux ans, pour les emballeurs, à vingt ans pour les orfèvres.
8Le nombre des apprentis est limité soit globalement – ainsi les barbiers, étuvistes et perruquiers doivent-ils être « 200 à Paris, 20 dans les autres villes et 6 dans chacune des autres villes choisies par ceux qui font la profession18 » –, soit par atelier. Sur les 93 règlements pour lesquels on dispose de ce renseignement, 37, comme les cardeurs de soie19, ne peuvent en prendre qu’un à la fois. Toutefois, 43 règlements prévoient que, quelque temps avant la fin du contrat d’un premier apprenti, les maîtres, ainsi les pelletiers20, puissent en prendre un second. Les cordiers peuvent en instruire deux ; les maîtres doreurs, trois ; les bossetiers, six et les fondeurs, huit21. Dans 7 professions, l’importance de la fabrique conditionne le nombre d’apprentis : chez les futainiers, les propriétaires de douze métiers peuvent embaucher trois apprentis, et quatre s’ils ont dix-huit métiers22. Une exception est faite chez les fabricants de canetilles en 1599 ainsi que chez les marchands de futaines en 1670 et 167623 pour les filles de l’Aumône générale24, qui peuvent être embauchées en supplément.
9Des exigences particulières de sexe, d’âge, d’état civil, de religion et d’instruction s’ajoutent dans certains règlements. Les fabricants de canetilles et les cardeurs ne veulent « aucune apprentisse » alors que les libraires et les passementiers25 les acceptent si le maître est marié. L’âge minimum des apprentis est mentionné 8 fois. Chez les balanciers26 et les passementiers, il est de douze ans ; chez les ouvriers en soie, de treize ; chez les teinturiers, de quatorze à quinze ans ; chez les tapissiers, de quinze ans ; chez les tondeurs de drap, de seize ans et chez les imprimeurs, de vingt ans27. L’état civil des apprentis figure dans 12 règlements. Ils peuvent être mariés chez les futainiers mais 6 corps de métier, dont les chapeliers, les veulent célibataires28. La religion est inscrite dans 13 règlements. 9 règlements, à l’instar de celui des bouchers, souhaitent des apprentis catholiques. Les fourbisseurs et les peintres et sculpteurs29 refusent les apprentis de la « religion prétendue réformée ». Enfin, les apothicaires souhaitent qu’ils « soient instruits aux premières lettres », les imprimeurs en 1659 et 1661, ainsi que les libraires en 1675 et 168130, qu’ils sachent lire et écrire, et, en 1675 et 1676, qu’ils connaissent la langue latine jusqu’aux humanités, les imprimeurs y ajoutant la lecture du grec en 1695.
10La durée de l’apprentissage est variable. En 1588, les aiguilletiers prennent un apprenti tous les ans « pour le temps et terme qu’il plaira au maître31 », mais dans les 95 autres règlements, le temps est fixé. Il est de deux ans pour les boutonniers en 1659 ; de trois ans pour 32 règlements, dont celui des cardeurs de soie ; de quatre ans pour 39 règlements, dont celui des fondeurs ; de cinq ans pour 20 règlements, à l’instar de celui des plieurs de soie ; de six ans pour les horlogers et de huit ans pour les orfèvres32. Les uns et les autres justifient la durée de l’apprentissage « à cause du long travail et expérience nécessaire qu’il faut pour être capable audit art33 » (horlogers) ou « attendu que l’art est très difficile et très pénible34 » (teinturiers) et, de manière générale, « pour établir la perfection et fidélité requise35 » (tonneliers), « pour obvier aux grands abus et désordres qui se commettent audit métier au désavantage de leur réputation et au préjudice du public36 » (fileurs et mouliniers de soie) et pour maintenir la qualité de la production, comme chez les boulangers :
« le principal désordre ne venant que de la facilité de certains maîtres boulangers qui donnent des quittances à leurs apprentis par anticipation du temps où ils reconnaissent d’en avoir été servis quoiqu’effectivement ils n’aient pas satisfait à l’article 5 desdits règlement qui les engagent à faire leur apprentissage pendant trois ans pour devenir maître et leur ôtent par ce moyen l’occasion d’apprendre leur métier, par conséquent de faire du bon pain37. »
11C’est pourquoi la durée de l’apprentissage ne peut être réduite : 22 règlements, dont celui des chandeliers 38, mentionnent cette nécessité.
12Les fils de maîtres sont, en général, dispensés d’apprentissage, ce qu’exprime le règlement des selliers en 1629 : « auxquels il sera permis de lever boutique étant d’âge compétent, payant les droits sans faire apparaître aucun apprentissage pourvu qu’ils aient servi audit art leurs pères ou autres maîtres39 ». Ils sont même les seuls à pouvoir apprendre un métier quand l’activité se ferme, ainsi pour les orfèvres en 1686. Dans 66 règlements, comme chez les forgeurs, ils voient également leur contribution diminuer : un fils de maître doit payer 10 livres pour accéder à la maîtrise quand « les compagnons ayant fait leur apprentissage à Lyon doivent 30 livres et les compagnons étrangers 4040 ». Des conditions techniques sont allégées. Chez les apothicaires, ils ne doivent passer qu’un examen et ne faire qu’un seul chef-d’œuvre au lieu de quatre, payer 30 livres au lieu de 50 et avoir exercé deux ans comme compagnon au lieu de quatre. Un âge minimum est cependant requis pour leur installation : au moins vingt ans pour prendre des apprentis et des compagnons chez les emballeurs en 1679 et les forgeurs en 1698 ; quinze ans chez les guimpiers, vingt-cinq ans chez les plieurs de soie en 1668, puis vingt ans en 1688 ; seize ans chez les tondeurs de draps.
13Les filles de maîtres sont favorisées de la même manière, ainsi en 1619, chez les libraires relieurs : « On ne prendra qu’une apprentie à la fois, non compris les veuves et les filles de maîtres41. » Mais leur cas est plus compliqué, car elles sont susceptibles d’épouser des hommes d’une profession différente. « Les filles qui ont fait leur apprentissage et se marient avec quelqu’un qui n’est pas passementier ne peuvent pas former des apprentis », disent les passementiers en 1637. En revanche, « si elles se marient avec un compagnon de l’état, elles pourront tenir une boutique et former des apprentis42 ».
14Une fois placés, les apprentis doivent observer un certain nombre de règles. En premier lieu, et bien que seulement quatre règlements en parlent expressément, ils « demeureront annuellement en la maison et service de leurs maîtres et non hors de ladite maison43 », comme le disent les guimpiers. Par conséquent, ils ne doivent pas s’absenter, ce qui est dénoncé dans 43 règlements. C’est pourquoi, disent les cartiers, « pour obvier aux plaintes et procès qui naissent journellement par la fuite des apprentis des maisons et service de leurs maîtres et contenir cette jeunesse en son devoir44 », des sanctions sont prévues. Les selliers en 1681 et les ouvriers en soie envisagent « de faire arrêter [l’apprenti] partout où il sera45 ». S’il revient, la plupart du temps, l’apprenti est tenu de finir son temps, ainsi chez les charrons46. Mais d’autres métiers sont plus rigoureux. En 1661, les imprimeurs font accomplir aux apprentis fugueurs le double du temps de leur absence, ainsi chez les libraires relieurs en 1619, 1675 et 1689. En 1696, ce tarif n’est valable qu’une fois chez les imprimeurs. En cas de récidive, l’apprenti est déchu définitivement de l’apprentissage, avec inscription sur le livre par le syndic et son adjoint. L’apprenti est exclu au bout d’un temps variable. Chez les bouchers en 1675, « après quinze jours d’absence, le maître pourra en affermer un autre après avoir fait rompre et biffer du livre l’interruption. De retour, l’apprenti ne pourra pas continuer le temps de l’apprentissage mais sera tenu de recommencer le temps47 » ; en 1700, le temps d’absence s’allonge à un mois avant de faire rayer les apprentis, comme chez les tapissiers. Les passementiers leur donnent deux mois ; les cartiers, trois mois. Par ailleurs, les apprentis ne doivent pas se mettre au service d’un autre maître sans le consentement du premier, ce que rappellent les tailleurs d’habits par deux fois.
15Outre leur conduite au travail, les apprentis sont tenus d’avoir une vie irréprochable. En 1668, les guimpiers les empêchent « d’aller au cabaret pendant le service divin48 ». 12 règlements précisent qu’ils ne doivent commettre ni larcins ni crimes. Si tel était le cas, leur brevet serait cassé (chapeliers) ; ils ne seraient pas reçus à la maîtrise (chapeliers, menuisiers, vitriers) ; ils seraient remis aux maîtres gardes qui leur feraient faire un procès par le prévôt des marchands (emballeurs, plieurs de soie, tanneurs) ; n’auraient pas de travail (libraires-relieurs) ou seraient chassés de la profession (emballeurs)49. De manière générale, « aucune personne de mauvaise vie ou repris de justice de quelque note d’infamie ne sera recevable audit métier50 » (selliers). Enfin, ils ne doivent pas s’assembler sans la permission du prévôt des marchands (emballeurs, forgeurs) sous peine d’être considérés comme « perturbateurs du repos public51 », condamnés à la prison et à une punition exemplaire (chez les imprimeurs, qui condamnent même les confréries).
16De leur côté, les maîtres ont également des devoirs. Ils sont solidaires financièrement de leurs apprentis si ces derniers ne peuvent payer ce qu’ils doivent à la communauté ou à la confrérie. 4 règlements rappellent que les maîtres ne doivent pas congédier les apprentis sans cause légitime, validée par les maîtres gardes ; 24 qu’ils ne doivent pas prendre à leur service les apprentis de leurs collègues ; 7 insistent sur la nécessité de leur apprendre le métier, dont les tapissiers, qui signalent que certains maîtres obligent des apprentis en bas âge à étudier le temps de leur apprentissage au lieu d’apprendre leur future profession ; chez les passementiers :
« […] Plusieurs maîtres résidant ès lieux circonvoisins de cette ville, au lieu de faire travailler leurs apprentis et apprendre ledit art et métier de tissotier, les envoient les uns aider à labourer la terre et les autres à garder le bétail ou en d’autres œuvres différentes et non dépendantes dudit art, et par ce moyen ne vivent ni demeurent en la maison du maître et font couler ainsi le temps à leurs apprentis au grand détriment et ruine dudit art52. »
17D’où les recommandations des fileurs : « Ils ne prétendront rien desdits apprentis pour leur apprentissage à la charge de vaquer continuellement par ledit apprentissage à apprendre le métier53 » ; des imprimeurs : « Les compagnons ne peuvent détourner ou interrompre leur travail ou envoyer les apprentis en ville pour leurs affaires particulières ou s’en servir en aucune manière que ce soit pour leur usage sans le consentement de leur maître54 » ; et des pâtissiers :
« [Les maîtres] ne peuvent envoyer leur apprenti vendre et débiter par la ville des petits pâtés, échaudés, casse-museaux, gâteaux ou autres, à cause des inconvénients et maladies qui en peuvent arriver et de la perdition des apprentis qui ne peuvent apprendre leur métier et ne peuvent à la fin de leur temps être bon ouvrier55. »
18Deux cas particuliers sont envisagés dans 7 règlements. Le premier concerne l’absence de travail : tant les cartiers que les guimpiers ou les tanneurs recommandent alors de voir avec les maîtres gardes si un autre maître peut employer les apprentis. Le second cas a trait à l’absence ou au décès du maître. 52 règlements précisent que les veuves peuvent alors mener l’apprentissage jusqu’à son terme, mais qu’elles ne sont pas autorisées à prendre de nouveaux apprentis. Cependant, si elles ne veulent pas le faire, on en référera aux maîtres gardes, de même si les veuves laissent l’apprenti sans travail pendant un mois (forgeurs) ou trois mois (plieurs de soie). Le recours à la veuve n’est pas systématique : chez les cardeurs de soie, les apprentis peuvent terminer leur temps chez les héritiers ; chez les peintres-sculpteurs-vitriers, aller chez un autre maître, avec l’accord des maîtres gardes ; de même chez les toiliers, à moins que le maître ait déjà un autre apprenti.
19Les règlements de métier organisent donc clairement l’apprentissage au sein de la profession. Leur application n’est cependant pas toujours aussi nette, comme l’attestent les contrats d’apprentissage.
Maîtres et familles d’apprentis
20Comme prévu dans les règlements, les contrats sont signés devant notaire. Trois études lyonnaises (Chappelu, Magdinier, Couchard) ont été dépouillées pour les années 1600, 1650, 1700. Y ont été ajoutés les actes de Favard père, notaire de l’Aumône générale. Au total, 82 contrats ont été répertoriés : 18 en 1600 ; 4 entre 1636 et 1654 ; 11 en 1650 ; 19 en 1700 et 30 passés par l’Aumône générale entre 1632 et 1674. Seuls 2 actes mentionnent les maîtres gardes, qui en théorie doivent être présents lors de la signature56. Tous les contrats comportent les mêmes éléments : le nom et la profession de ceux qui placent quelqu’un en apprentissage auprès d’un maître, dont le nom et le métier sont précisés, la durée de l’apprentissage, les obligations de chacune des parties et le prix de l’apprentissage, l’acte se terminant par les signatures éventuelles des contractants. Les documents signés par les recteurs de l’Aumône générale pour leurs enfants adoptifs sont identiques, mis à part les noms de leurs familles.
21L’examen de l’ensemble de ces données permet de cerner les profils des apprentis et des personnes qui les placent, les prix et les conditions globales des apprentissages ainsi que leur évolution au cours du siècle.
22Ce sont essentiellement des garçons (66 : 80,5 %) qui sont ainsi remis. Il n’y a que 16 filles (19,5 %), dont 13 sont issues de l’Aumône générale. Leur âge n’est pas indiqué. Cependant, l’un d’eux est marié57.
23Dans la majorité des cas, ce sont les pères (22 cas : 42 %), les mères quand elles sont veuves (9 cas : 17,3 %), voire les deux parents (2 cas) ou un père et une grand-mère (1 cas) qui confient leurs enfants. Mais 5 garçons (9,6 %), dont Jacques Chabaud58, se mettent seuls en apprentissage. Il peut aussi s’agir d’un oncle (4 cas : 7,6 %), d’une tante (1 cas), ou de ces deux ascendants (1 cas), d’un frère (1 cas), accompagné de son épouse (1 cas), d’un ami agissant par procuration, comme Louis Bachelier actant pour le fils d’Antoine Croiset, habitant en Dauphiné (4 cas)59. Un cas particulier concerne un maître désirant donner un métier à une ancienne servante : Jamet, ayant charge des affaires de Larthuy pour Marianne Polet, « ci-devant à son service60 ».
24Quand on connaît leurs lieux de résidence, ces personnes habitent, pour l’essentiel, à Lyon (30 ; 65,2 %). Mais 16 (34,7 %) viennent de Savoie, du Bugey, du Dauphiné, du Roannais, du Beaujolais (2 cas) ou surtout de la proche région lyonnaise (10 cas)61. Dans l’ensemble, ils sont, le plus souvent, artisans ou commerçants (33 cas). Seul Blaise Tricaud se dit écuyer62. Les 7 autres sont laboureurs ou vignerons63. Au cours du siècle s’opère une nette fermeture : de moins en moins de ruraux (4 en 1600, 3 en 1650, aucun en 1700) placent leurs enfants à Lyon (9 en 1600 ; 5 en 1650 ; 2 en 1700). Ce qui explique que les conditions sociales sont de moins en moins variées : en 1700, 3 maîtres ouvriers en soie mettent leurs fils chez des homologues64, alors qu’en 1600 et 1650, l’arrivée en ville entraînait le changement d’activité et de condition.
25Le nombre de métiers a d’ailleurs tendance à diminuer : en 1600, on place les 18 apprentis dans 11 métiers différents ; en 1650, les 11 jeunes dans 9 métiers ; en 1700, les 19 apprentis dans 9 métiers (9 d’entre eux apprenant la profession de maître ouvrier en draps de soie et 2 celle de sellier). On discerne alors le passage de l’artisanat à la mono-industrialisation de la ville. Seule l’Aumône générale fait encore apprendre 18 professions différentes à ses 30 adoptifs.
26La durée de l’apprentissage est loin d’être toujours conforme à celle qui est fixée dans les règlements : sur les 63 contrats sur lesquels elle figure, 22 sont moins longues – ainsi Georges Perrot et Benoît Beaujolais, marchands teinturiers de soie, qui prennent Jean Guittera pour trois ans quand il en faudrait quatre65 – ; 7 contrats le font durer plus que nécessaire, comme le maître futainier Noël Miot, qui se charge de Claude Fuerat pour quatre ans au lieu de trois66 ; 34 (54 %) respectent les temps prévus, à l’instar du maître passementier Denis Filachat (quatre ans67). Une évolution nette se dessine au cours du temps : en 1700, 75 % des durées sont conformes à la réglementation. La plus mauvaise contractante est l’Aumône générale au milieu du xviie siècle (33,3 % de durées non conformes).
27Sur les 54 actes qui mentionnent le prix de la mise en apprentissage, 15 (27,7 %), à l’instar de Rambert Daffaud68, versent moins de 30 livres ; 32 (59,2 %), dont Andrée Coulhoud69, de 31 à 150 livres ; 7 (12,9 %) plus de 150 livres. S’y ajoutent généralement des étrennes (5 écus70) ou des épingles (2 écus71) pour les femmes des maîtres. Ces sommes sont versées en plusieurs fois : Bernard Chirat paie 2 écus 12 sols à Noël, 2 écus 12 sols en mars et 2 écus 12 sols le Noël suivant72. On peut aussi payer en nature : Antoine Durand donne deux pièces de vin clairet de 4 asnées chacune à Antoine Polet, et Antoinette Cotele 50 livres et un baril de vin clairet de trois ans et demi73.
28Les différences de prix s’expliquent difficilement. L’apprentissage d’un même métier requiert des sommes différentes : en 1600, un cordonnier demande 24 écus quand un autre en réclame 1674 ; en 1650, il est payé 48, 12 ou 75 livres75 ; en 1700, l’apprentissage d’un maître ouvrier en soie varie de 14 à 250 livres76. Le lien n’est pas clair non plus avec le nombre d’années d’apprentissage : au début du xviie siècle, les trois ans d’apprentissage sont rémunérés 100 livres chez un libraire, 300 livres chez un procureur, 42 livres chez un serrurier77. Il faut donc conclure à une hiérarchie des métiers – l’Aumône générale verse 120, 140 et 150 livres pour l’apprentissage de maître chirurgien78 quand elle paie 18 livres pour un maître tondeur de draps79 – et à l’excellence de certains maîtres par rapport à d’autres.
29On notera cependant une nette évolution au fil des années : en 1600, aucune rémunération n’est supérieure à 150 livres, quand une l’est en 1650 et trois en 1700. L’institution de l’Aumône générale est beaucoup plus généreuse que les particuliers : 10 contrats sur 14 prévoient une somme de 31 à 150 livres et 2 de 151 à 300 livres. Le maître sellier Claude Richard reçoit 200 livres pour la formation d’Antoine Dumas, quand son homologue Benoît Garet en perçoit 60 et 10080.
30À ce prix, destiné au paiement de la pension de l’apprenti et à la rémunération du maître pour le temps qu’il lui consacre, s’ajoutent, dans 68 contrats, d’autres frais que doivent prendre en charge les familles ou l’Aumône générale. 32 d’entre eux (47 %) doivent « entretenir, habiller, chausser81 » l’apprenti. Les recteurs précisent parfois leur nombre : « 3 habits neufs en plus de ce qu’il a » ; « un habit d’hiver, un habit d’été et 3 chemises82 ».
31Le blanchissage est toujours évoqué : il est fait soit par la famille – la mère de Guillaume Chirat le « tiendra blanc de lessive83 » –, soit par le maître – Claude Carles « sera reblanchi par son maître quand il fera la lessive84 ». 6 contrats sont beaucoup plus évasifs, la famille se contentant « d’entretenir l’apprenti en habits et autres choses nécessaires85 ».
32Dans 13 contrats, les familles doivent aussi se porter caution de l’apprenti, à l’instar de Françoise Cachard86. Jean Antoine, seul, doit de plus envisager de payer des dommages et intérêts « advenant qu’il lui fasse chose sinistre et digne de représentation87 ». Dans 16 contrats enfin, la famille s’engage à représenter l’apprenti et « à le faire réintégrer le service88 » s’il s’absente de l’atelier. D’autres dispositions sont plus ponctuelles : Pierre Palleux et Andrée Couchard enverront « un maître chez les patrons pour apprendre à lire et à écrire à leurs fils89 » ; Jean Montagnon « fournira un petit lit sur des tréteaux, garni d’une paillasse, d’un matelas, d’un traversin de plumes, de linceuls et de couverture90 ». Il semblerait que les préoccupations évoluent au cours du siècle : la fourniture des vêtements et l’entretien des apprentis n’apparaissent plus en 1700, date à laquelle la seule condition mentionnée est la réintégration, signe peut-être que les jeunes gens sont plus réticents vis-à-vis des maîtres. On pourrait penser à une évolution entre 1600 et 1700, mais il peut ne s’agir que de formules propres à chaque notaire.
33En revanche, les apprentis et les maîtres ont les mêmes devoirs d’un bout à l’autre du siècle. Pour les apprentis, « servir, procurer profit, obéir, sans s’absenter91 ». Quelques variantes interviennent dans les termes du contrat : après « profit », on ajoute « sans dommage, lui rendre compte de ce qu’il maniera pour lui92 » ; après « obéir », « en tout ce qui lui est commandé d’honnête et licite93 » ; après « dommage », « et autrement faire comme un vrai et loyal serviteur envers son maître sans lui forfaire aucunement94 ».
34Les devoirs des maîtres sont : « enseigner sans cacher ni celer, administrer son boire, manger et coucher95 ». Certains ajoutent « et autres aliments requis et nécessaires pour sa nourriture96 ». D’autres mentionnent la lumière97 ; concernant leur art, certains précisent ce qu’ils leur apprendront : « montrer à coudre, blanchir et couper le linge98 ». Deux contrats de l’Aumône générale insistent sur l’éducation morale : « l’enseigner en bonne vie et mœurs, crainte de Dieu, en bonne mère de famille99 » ; « l’enseigner en bonnes mœurs et conversation en bon père de famille100 ». Ces constatations rejoignent, en gros, celles de Rafik Toumi portant sur 600 contrats101.
35Suivant la réglementation, les contrats semblent tout prévoir ; mais tout ne se passe pas toujours comme envisagé.
Les ratés de l’apprentissage
36Dans l’ensemble, les relations entre les apprentis et les maîtres se passent bien. En témoignent les éloges des patrons à la fin de l’apprentissage. Si la plupart se contentent d’une formule brève – « Barthélemy Rey, maître emballeur, est satisfait de son apprenti Michel Volin102 » –, d’autres ajoutent une phrase relative à l’avenir de l’apprenti : « Jean Saint-Genis a fini son apprentissage ; il l’a fidèlement servi et il consent qu’il aille travailler où bon lui semblera103 ». Ce brevet est le gage d’une embauche rapide : Isabeau Jubin, qui « a bien et fidèlement servi pendant quatre ans104 » Claudine Maupetit, épouse de François Roulliat, maître ouvrier en soie, s’engage immédiatement auprès de Charles Monnet et de sa femme.
37Attestent également des bonnes relations entre apprentis et maîtres certaines attitudes décrites dans les plaintes déposées à la sénéchaussée, montrant que l’apprenti, sans se détacher de sa famille naturelle – comme dans le cas de Pierre Joannard, qui rend visite à son père, vigneron à Saint-Cyr-au-Mont-d’Or105 – fait désormais partie de celle du maître : Jean Franchelin dîne avec Alphonse Durantet, maître ouvrier en draps de soie, sa femme et leur servante106 ; Benoît Potin prend le frais devant la porte du domicile de son patron107.
38S’il survient un incident, ils s’épaulent l’un l’autre : le perruquier Lequin entre dans la boutique du marchand Lempereur en son absence et agresse l’apprenti de ce dernier, qui le retrouve en pleurs à son retour. Le marchand se rend immédiatement chez le perruquier et lui envoie son compte108. Le jour de Pentecôte, Jacques Contant et sa femme entendent « que leur apprenti avait été frappé. Ils sont descendus pour obliger [l’agresseur] de venir à leur domicile109. » L’apprenti se range du côté des patrons : Benoîte Sapet va chez Claude Grebon pour avoir paiement de 44 livres que ce dernier doit à son mari : « Grebon et son apprenti ont fermé la porte sur elle et lui ont porté des coups de pieds et de poings en diverses parties de son corps110. » Catherine, veuve Jofferay, son fils et son apprenti ont injurié et prononcé des chansons insolentes à Étiennette Legat, épouse Bebin, et à sa fille. Les victimes « dirent que ce n’était pas honnête de faire dire à son fils et apprenti de telles chansons » ; Catherine Jofferay « demande alors à son apprenti de jeter un seau d’eau sur elles et ils continuent de les injurier111 ».
39Pourtant, les relations ne sont pas toujours excellentes dans les ateliers. Les difficultés sont réglées à l’amiable ou doivent être portées en justice. Apprentis et maîtres peuvent se désister devant notaire, sans que la raison en soit donnée ou à cause d’une faute de l’apprenti – absence en particulier112. Dans d’autres cas, des apprentis sont transférés à un autre maître : « Benoît Bernard, maître ouvrier en draps de soie, remet Jean Lapiernaute, son apprenti, à Simon Coste, maître dudit art, pour le temps restant à faire de son apprentissage113. » Ces changements apparaissent souvent en fin d’apprentissage : Antoine Barillot, maître ouvrier en drap de soie, est « satisfait du service et fidélité que Jean-François Rey lui a rendu depuis le 5 octobre 1696 pour parachever le temps de l’apprentissage commencé avec Jean Quidran le 7 juin 1695114 ». Ces événements peuvent être pluriels dans la vie d’un apprenti : le 21 juillet 1667, Nicolas Bourdet, maître ouvrier en drap de soie, remet Guillaume Girardon à Étienne Jourdan pour continuer son apprentissage, commencé le 15 janvier 1665 avec François Vidaud, qui l’avait lui-même remis à Nicolas Bourdet115. Les raisons des transferts, prévus dans les règlements à condition d’être validés par les maîtres gardes du métier – ils le sont dans 3 cas116 sur les 16 relevés – sont généralement inconnues, sauf une fois : Claudine Foucard, épouse de Nicolas de Lacour, maître passementier, confie Florie Jonas à Pierre Métaré « pour n’avoir de quoi l’employer117 ». Mais il n’est pas interdit de penser que les apprentis ont exaspéré les premiers maîtres.
40Six types de conflits sont susceptibles d’être introduits en justice, à l’instar de ceux qui interviennent dans les relations de travail118. Il peut s’agir de difficultés entre apprenti et compagnon – comme pour le procès qui oppose, pour une raison inconnue, Jean Vanel et Pierre Charmezal, apprenti et compagnon chandeliers chez Pipon119 – ou de problèmes entre apprenti et ancien maître, comme pour le procès qui confronte le satinaire Jean Recaut à Marin Stango, chez qui il a fait son apprentissage120. Dans 10 cas, cependant, il s’agit de problèmes entre apprenti et maître. Dans 4 cas, l’apprenti, représenté généralement par un de ses parents, se plaint de mauvais traitements. Par exemple, Claude Sellimard est entré en apprentissage chez Claude Gret, maître ouvrier en soie, le 23 mars 1654. Il y est resté jusqu’au 26 avril 1656, jour où :
« [Gret] sans sujet quelconque l’ayant battu et excédé à coups de poings, de pieds et de nerfs de bœuf avec effusion de sang, […] jurant et blasphémant le saint nom de Dieu et proclamant que tant que le fils Sellimard demeurerait à son service, il le maltraiterait121 ».
41Pierre Barset, apprenti ouvrier en soie chez Antoine Milleret, revient d’un pèlerinage à Valfleury où, la pluie l’ayant surpris, il est resté deux jours :
« Ayant quitté son justaucorps pour se mettre au travail, Milleret s’approcha un bâton à la main [et] prit plaisir à compter les cinquante coups qu’il lui donna. Il a mis le bâton en plusieurs morceaux. Il est demeuré comme mort sur place. Il l’a déjà battu deux fois avec la même cruauté122. »
42Cette violence est assez semblable à celle que pratiqueront plus tard deux patronnes lyonnaises123. Dans d’autres cas, ce sont les injures qui pleuvent : Pierre-Noël Mory, apprenti de Pierre Fillon, maître juré tireur d’or, est abordé par le frère de son patron :
« Te voilà, bougre de fripon, de coquin, voleur, tu as dérobé les retailles de mon frère que tu as revendues à un orfèvre, injures atroces à l’honneur du plaignant124. »
43Injures et mauvais traitements se conjuguent pour Jacques Pat, apprenti tanneur chez la veuve Rivière :
« [Elle] a conçu contre lui une telle haine et animosité sans aucun sujet qu’elle l’injurie et maltraite journellement et le fait injurier et maltraiter par ses parents. Hier vers 4/5 heures du soir, il est monté au grenier étendre des peaux. La veuve l’a suivi, l’a pris par les cheveux et lui a donné des soufflets. Il est descendu dans la tannerie où il espérait trouver du secours. Mais le compagnon qui s’y trouvait lui a donné deux coups de barre de fer et l’a poussé. Blessé à la tête, il s’est relevé et s’est enfui. L’ouvrier l’a suivi en le menaçant : “Il faut que je t’assomme”125. »
44De leur côté, les apprentis ne sont pas sans défauts. Certains fuguent : Pierre, l’apprenti de Louis Tillier, « est sorti de chez lui en emportant toutes les hardes qu’il lui avait données126 » ; Claude Boujard « s’est absenté fort souvent » du service de Jean André, maître ouvrier en drap de soie127. D’autres se rebellent contre leur patron, l’insultant et exerçant des violences, comme Joseph Janin, apprenti de Pierre Gotail : « Ne pouvant souffrir les remontrances de son maître, il l’insulte et le menace tous les jours » ; le 1er juillet, il est venu avec deux complices pour maltraiter Pierre Gotail. « Il a saisi une des chevilles de son métier, lui en a donné plusieurs coups et a excédé sa femme à coups de pieds et de poings128. » Pierre Deville, apprenti de Jacques Mathelon, a été traité de fainéant par son patron, qui lui a demandé de travailler :
« [L’apprenti] s’est emporté contre lui en jurant et blasphémant le nom de Dieu, s’est rué sur lui en lui portant plusieurs coups en plusieurs endroits de son corps et notamment un coup de pied au genou, lui ayant arraché les cheveux et déchiré sa cravate. Puis il a pris un grand couteau, dont il l’a voulu frapper lui ayant porté un coup sur la main129. »
45Jean Duperey, apprenti de Julien Perrin, abuse de sa confiance : il loue un cheval soi-disant au nom de son maître, qui affirme qu’il n’a rien demandé et que Jean Duperey n’est plus à son service depuis deux ans130. Non content de fuguer, Claude Jumel a une conduite en tout répréhensible :
« Entre autres, sur la fin du mois de novembre dernier, il fut vu par beaucoup de personnes dans sa boutique tellement pris de vin qu’il n’y eut pas moyen de le faire bouger de la place où il était. Et d’ailleurs il s’est rendu si désobéissant qu’au lieu de porter les souliers dans les maisons qu’il lui indiquait, il sortait, allait se promener où bon lui semblait. »
46Outre ce « mauvais naturel », « il a gâté beaucoup de besogne131 ».
47Bien réglé sur le papier, l’apprentissage n’est donc pas forcément bien pratiqué à Lyon au xviie siècle.
Bibliographie
Bayard Françoise, « Les conflits du travail portés en justice : Lyon, xviie-xviiie siècles », dans Hamon Maurice (dir.), Le travail avant la révolution industrielle, actes du 127e Congrès national des sociétés historiques et scientifiques (Nancy, 2002), Paris, Éditions du CTHS, 2006, p. 71-81.
Bayard Françoise, « Anne Meunier et Catherine Maria : deux mauvaises patronnes en 1751 », dans Terrier Didier et al. (dir.), Tisser l’histoire : l’industrie et ses patrons (xvie-xxe siècle), mélanges offerts à Serge Chassagne, Valenciennes, Presses universitaires de Valenciennes, 2009, p. 157-167.
Toumi Rafik, « L’apprentissage à Lyon au xviie siècle », mémoire de DEA d’histoire, Lyon, université Lumière – Lyon II, 2003.
Notes de bas de page
1 Les règlements se trouvent aux archives municipales de Lyon dans les séries HH et 1C et, dans une moindre mesure dans la série BP des archives départementales et métropolitaines du Rhône, où se trouvent aussi les contrats et les documents judiciaires, dans les séries 3E et BP. Dans les notes qui suivent, la localisation des fonds n’a pas été répétée.
2 HH 17, 8 mars 1669.
3 HH 167, 26 février 1682 (passementiers).
4 HH 35, 21 août 1698 (charpentiers).
5 HH 185 (tailleurs d’habits).
6 HH 183, 12 août 1599 (fabricants de canetilles) ; HH 112, 27 avril 1686 (orfèvres) ; HH 78, février 1671(cordonniers).
7 1C 304107, 1660 (apothicaires) ; HH 31, 1685 (chapeliers) ; HH 77, 1683 (corroyeurs) ; HH 19, 30 mars 1700 (bouchers) ; HH 17, 24 décembre 1674 (benniers) ; HH 92, [s. d.] (guimpiers) ; HH 189, 29 novembre 1676 (tapissiers).
8 HH 77, 1639.
9 HH 98, 3 octobre, 4 octobre 1675.
10 HH 172, 22 juin 1671.
11 HH 181, 22 juin 1662 (selliers).
12 HH 91, 22 juin 1662, 3 mars 1672.
13 HH 181, 22 juin 1662.
14 HH 175, 2 septembre 1688.
15 HH 81, 6 juillet 1679.
16 HH 181, 1686.
17 HH 92, 9 avril 1699.
18 1C 704 733, 23 mars 1673.
19 HH 27, 20 novembre 1631.
20 HH 174, 4 septembre 1681.
21 HH 77, 1639 (cordiers) ; BP 3608, 4 août 1691 (fondeurs).
22 HH 88, 1670.
23 HH 88, 15 décembre 1676.
24 L’Aumône générale est une institution de charité adoptant les orphelins, les élevant et leur trouvant un métier.
25 1C 304 339, 6 juin 1619 (libraires) ; 1C 305 146, 1637 ; HH 167, 26 février 1682 ; [s. d.] (passementiers).
26 1C 304 161, 2 juin 1668 (balanciers).
27 HH 128, 2 juillet 1687 (ouvriers en soie) ; HH 191, 8 avril 1686 (teinturiers) ; HH 189, 1698 (tapissiers) ; HH 201, 16 novembre 1683 (tondeurs de drap) ; BP 3615, avril 1696 (imprimeurs).
28 HH 89, 15 décembre 1676 (futainiers) ; HH 31, 6 mai 1670 (chapeliers).
29 HH 87, 1673 (fourbisseurs) ; HH 174, 1681 (peintres et sculpteurs).
30 HH 98, 4 octobre 1675 ; 9 décembre 1681.
31 1C 304 265, 1588.
32 BP 3608, 18 janvier 1659 (boutonniers) ; HH 86, 1668 (fondeurs) ; HH 179, 20 juin 1668 (plieurs de soie).
33 1C 304329, 1660.
34 HH 191, 8 avril 1686.
35 HH 202, 5 mars 1675.
36 HH 84, octobre 1619.
37 1C 304 156, 23 octobre 1699.
38 HH 29, 1693.
39 1C 702 490, 1629.
40 HH 87, 23 juillet 1681.
41 1C 304 339, 6 juin 1619.
42 1C 305 146, 1637.
43 HH 92, s. d.
44 HH 28, 1675.
45 HH 181, 26 juin 1681
46 HH 36, 13 novembre 1670.
47 1C 304 166, avril 1669.
48 HH 181, 25 juin 1681 ; HH 92, 21 juin 1668.
49 HH 109, 5 août 1678 (menuisiers) ; HH 208, 27 août 1693 (vitriers) ; HH 188, 1698 (tanneurs).
50 1C 702490, 18 mars 1634.
51 HH 81, 6 juillet 1679 ; HH 87, 26 septembre 1698.
52 1C 305 146, 1637.
53 HH 84, septembre 1600.
54 BP 3615, 1661.
55 HH 172, 22 juin 1671.
56 3E 3793, 2 mars et 12 décembre 1700.
57 3E 6245, 3 juin 1650.
58 3E 3793, 25 juin 1700.
59 Ibid., 1er décembre 1700.
60 3E 3472, 24 décembre 1600.
61 3E 6245, 21 février 1650 (Savoie) ; 3E 3472, 26 février 1600 (Bugey), 22 avril 1600 (Roannais), 3 juin 1600 (Beaujolais).
62 3E 3472, 14 juillet 1600.
63 3E 6245, 12 mars 1650 (laboureurs), 24 août 1650 (vignerons).
64 3E 3793, 17 mars 1700.
65 3E 3472, 22 avril 1600.
66 3E 6245, 21 février 1650.
67 3E 3793, 2 mars 1700.
68 3E 6245, 24 mai 1650.
69 3E 3793, 7 juin 1700.
70 3E 3472, 19 avril 1600.
71 Ibid., 3 juin 1600.
72 Ibid., 17 septembre 1600.
73 3E 3793, 5 août, 1er septembre 1700.
74 3E 3472, 16 février, novembre 1600.
75 3E 6245, 17 mars, 24 mai, 3 juin 1650.
76 3E 3799, 17 octobre, 12 août 1700.
77 3E 4846, fol. 255, 18 novembre 1636 (libraire) ; 3E 4847, fol. 518, 18 novembre 1647 (procureur) ; 3E 4848, fol. 284, 19 mars 1654 (serrurier).
78 3E 4846, fol. 420, 12 juillet 1639 ; 3E 4847, fol. 288 et fol. 392 vo, 31 août et 26 octobre 1646 ; 3E 4846, fol. 346, 7 mai 1638.
79 3E 4847, fol. 288, 31 août 1645.
80 3E 4848, fol. 576, 3 septembre 1656 ; 3E 3793, 1er et 15 décembre 1700.
81 3E 3472, 23 décembre 1600.
82 3E 4846, fol. 148, 30 novembre 1634 ; 3E 4848, fol. 123, 3 mars 1652.
83 3E 3472, 7 septembre 1600.
84 3E 3472, 17 septembre 1600 ; 3E 4847, fol. 292, 31 août 1645.
85 3E 6245, 23 mai 1650.
86 3E 3472, 1er août 1600.
87 Ibid., 4 septembre 1600.
88 3E 3793, 17 mars 1700.
89 Ibid., 11 mai, 7 juin 1700.
90 Ibid., 25 novembre 1700.
91 3E 3472, 19 janvier 1600.
92 3E 6245, 3 juin 1650.
93 3E 3793, 17 février 1700.
94 3E 4847, fol. 288, 31 août 1645.
95 3E 3472, 19 avril 1600.
96 Ibid., 22 avril 1600.
97 3E 3793, 2 mars 1700.
98 Ibid., 8 juin 1700.
99 3E 4849, fol. 143, 4 mai 1662.
100 3E 4849, fol. 143, 4 mai 1662 ; 3E 4851, fol. 49, 23 janvier 1674.
101 R. Toumi, « L’apprentissage à Lyon au xviie siècle ».
102 3E 3793, 10 septembre 1700.
103 3E 4848, fol. 352 vo, 9 novembre 1654.
104 3E 4849, fol. 656 vo, 5 octobre 1667.
105 BP 2902, 13 juin 1685.
106 BP 2904, 13 septembre 1685.
107 BP 2895, 12 juin 1684.
108 BP 2869, 7 août 1680.
109 BP 2918, 21 mai 1687.
110 BP 2868, 28 juillet 1680.
111 BP 2919, 13 juillet 1687.
112 3E 4849, fol. 656, 20 septembre 1667 ; 3E 3793, 15 août 1700 ; 3E 4851, 22 avril 1674.
113 3E 4849, fol. 194, 3 janvier 1663.
114 3E 3793, 30 juin 1700.
115 3E 4849, fol. 639, 21 juillet 1667.
116 3E 4848, fol. 771, 13 juillet 1658 ; 3E 4849, fol. 163 et 639, juillet 1662.
117 3E 4848, fol. 771, 13 juillet 1658.
118 F. Bayard, « Les conflits du travail portés en justice : Lyon, xviie-xviiie siècles ».
119 BP 2902, 18 juin 1685.
120 BP 2910, 14 juin 1686.
121 BP 2842, 26 avril 1656.
122 BP 2934, 6 juin 1689.
123 F. Bayard, « Anne Meunier et Catherine Maria : deux mauvaises patronnes en 1751 ».
124 BP 2873, 3 mai 1681.
125 BP 2918, 3 mai 1687.
126 BP 2926, 31 juillet 1688.
127 BP 2873, 12 mai 1681.
128 BP 2919, 4 juillet 1687.
129 BP 2894, 8 mai 1694.
130 BP 2856, 12 mai 1673.
131 BP 4508, 17 décembre 1661.
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