La production animalière du sculpteur bordelais Alexandre Callède (1899-1980) : une source d’inspiration en phase avec le marché de l’art
Résumé
Le sculpteur statuaire Alexandre Callède (1899-1980) a consacré une partie de son œuvre aux animaux. Pour un catalogue des œuvres qui compte plus de 170 productions originales, la thématique animalière couvre la période 1920-1937, soit 36 œuvres sur un total de 60. Les animaux en terre cuite, en pierre reconstituée ou les tirages en bronze sont postérieurs à 1936 ou 1937, mais ils ont pour modèles des œuvres antérieures. La source d’inspiration est large : animaux de la basse-cour, faune sauvage de nos contrées ou d’horizons exotiques, animaux domestiques, tantôt stylisés, tantôt réalistes. Différents matériaux sont utilisés, le bois (noyer, ébène, bois de macassar, palissandre) ou la pierre (dont le marbre). L’expression Art Déco, dans des lignes épurées, le partage avec la saisie réaliste d’attitudes connues, associées à tel ou tel animal, autorisant des rapprochements avec l’œuvre d’artistes connus, qui sont ses aînés. La production animalière du sculpteur bordelais témoigne aussi d’un état du marché de l’art et de l’évolution de la demande sociale.
Texte intégral
1Le sculpteur statuaire Alexandre Callède (1899-1980) a consacré une partie de son œuvre au monde animal. Cette thématique s’inscrit surtout dans les deux premières décennies de l’activité de l’artiste. Pour un catalogue des œuvres qui compte quelque 170 productions originales, réalisées de 1920 à 1973, la thématique animalière couvre la période 1920-19371, soit 39 œuvres sur un total de 74. Une seule sculpture (« Grenouille », ciment noir, 1959) fait exception. Pour l’essentiel, les animaux en terre cuite (chats, lapins), en pierre reconstituée (chats) ou les tirages en bronze (chats) sont postérieurs à 1936 ou 1937, mais ils ont pour modèles des œuvres créées antérieurement. Cette production peut être abordée sous des angles divers et complémentaires. La source d’inspiration est large : animaux de la basse-cour, faune sauvage de nos contrées ou empruntée à des horizons exotiques, animaux domestiques, tantôt stylisés, tantôt réalistes, présentés parfois sous la forme de compositions (ex. « Roitelet et escargot », 1937). Différents matériaux sont utilisés, principalement le bois (noyer, ébène, bois de macassar, palissandre…) ou la pierre (dont le marbre). L’expression Art déco, aux lignes épurées, le partage avec la saisie réaliste d’attitudes connues, associées à tel ou tel animal, ou encore avec un sens du détail signifiant2. Répertorié comme appartenant à l’« École française »3, l’artiste mérite l’attention pour cet aspect particulier de son œuvre, laquelle témoigne d’un état du marché de l’art et de l’évolution de la demande sociale portant sur la thématique des animaux durant la période considérée.
L’importance du thème dans la production artistique des débuts
2Il n’est pas inutile de fournir quelques informations biographiques. Alexandre Callède passe sa prime jeunesse à la campagne, plus exactement dans les landes de pins, à Cornalis, un quartier situé dans la commune de Morcenx (Landes). Il grandit au milieu d’activités forestières et pastorales dans des paysages immortalisés par Félix Arnaudin4. Installé à Talence (Gironde) dès l’automne 1913 puis à Bordeaux, avec sa mère et sa sœur cadette, le jeune apprenti sculpteur et élève à l’école des Beaux-arts de Bordeaux5 a gardé ce lien intime avec la nature, la petite faune sauvage et les animaux de la basse-cour. À la ville, le « marché royal » du samedi matin, place Saint-Michel, le marché aux oiseaux du dimanche matin, place de la Victoire, lui ont fourni des modèles vivants pour plusieurs statuettes animalières. Pour les chats, ce sont entre autres ceux de l’hôtel-restaurant La Boule d’Or, voisin de l’atelier de l’artiste situé au n° 19 rue Porte Basse, qui ont pu servir de modèles (témoignage de l’artiste).
3Une première grande occasion d’exprimer son talent de sculpteur sur bois lui est donnée par Henri Frugès, un industriel bordelais qui, dans le vaste chantier de décoration de son hôtel particulier impliquant des artistes confirmés, offre une chance à ce jeune sculpteur qui n’a pas vingt-cinq ans. Henri Frugès lui passe commande d’un ensemble de six fauteuils pour la salle à manger, de forme gondole à dossier ajouré et sculpté, avec des réminiscences Art nouveau6, soit trois motifs sculptés pour chacun d’eux :
« Écureuils, oiseaux, coquillages et algues, poissons, anguilles, crabes et poulpes. »
4Hormis un médaillon de bois, « Tête de lion » (le signe zodiacal de Callède !) et une tête sculptée représentant sa mère, nous n’avons pas trouvé trace d’une activité créatrice personnelle du sculpteur dans les années 1921-1924. Or, il a bien fallu que Frugès se fasse une idée précise des qualités techniques et artistiques de Callède avant de lui passer commande7. Dès 1926, débute une participation régulière à des salons artistiques bordelais. Cette année-là, le Salon des Arts décoratifs (juin 1926) lui décerne une médaille d’argent pour son ensemble de « bois dorés » (dont trois animaux : « Hibou ou Chat huant », 1925, (fig. 1) ; « Pélican », 1926, (fig. 2) ; « Pigeon », 1926). Ensuite, le Salon de la Société des Amis des Arts de Bordeaux accueille plusieurs œuvres représentant des animaux. Au Salon des Artistes français, à Paris, dès sa première exposition (1930), il reçoit une mention honorable pour un torse de jeune femme en bois d’iroko qui lui vaut une bourse d’État. À Bordeaux, Paul Berthelot, journaliste et critique d’art à La Petite Gironde, ne tarit pas d’éloge.
« Une exception cependant pour le sculpteur Callède, qui poursuit dans une petite boutique donnant sur la rue, des tailles de bois qui l’apparentent aux grands “imagiers” du Moyen Âge. »8
5Il s’agit de l’atelier ouvert rue Porte Basse depuis octobre 1929. Et le journaliste de poursuivre :
« Un chat stylisé à la japonaise, un pigeon-paon en bois argenté, attestent la variété d’inspiration et de technique de ce modeste, de ce simple qui sait mettre une âme dans tous ses modèles animaux. »9
6Une autre œuvre (1929) réalisée pour la clientèle particulière mérite l’attention. De taille plus imposante, il s’agit d’un bas-relief en pierre de Comblanchien10, qui occupe l’entablement d’une cheminée, complété par ses deux piliers (fig. 3). Deux « Gazelles d’Afrique » sont représentées dans un paysage composé de cactées et de plantes hautes aux feuilles stylisées. L’une des bêtes s’apprête à brouter une plante au sol tandis que l’autre est attentive aux alentours afin sans doute de prévenir tout danger. Les piliers présentent un motif végétal généreux, résolument Art déco, traité en symétrie, avec de larges feuilles qui laissent entrevoir un fruit.
7Parmi diverses œuvres, on trouvera des influences ou des sources d’inspiration puisées dans la production artistique de sculpteurs qui sont ses aînés, à l’exemple du « Hibou » (1925) ou du « Marabout » (1930) (fig. 4). Il s’agit de deux figures récurrentes dans la statuaire animalière de l’époque. Le hibou avec ses grands yeux scrutateurs, est symbole de la sagesse, de l’intelligence et de la réflexion comme dans le poème « Les hiboux » de Charles Baudelaire11 :
« Leur attitude au sage enseigne/Qu’il faut en ce monde qu’il craigne/Le tumulte et le mouvement »
8Dans les limites de la présente étude, il n’est pas possible de détailler les liens culturels, psychologiques et parfois oniriques qui entretiennent l’intérêt manifesté pour telle ou telle créature animale. Notons combien Callède est attentif aux détails : son hibou est fermement juché sur un haut de poteau (qui sert de socle), comme on le voit souvent dans la campagne à la nuit tombée. À l’opposé, les pattes du grand échassier (le marabout peut atteindre 1 m à 1 m 50 de haut), à peine dissociées du socle, suggèrent l’élévation spirituelle de cet oiseau chaman… Le hibou est parfois associé à cet autre animal qu’est le marabout, symbole de la sagesse, ascète méditatif et pieux, comme dans une composition de Clément Serveau, directeur artistique des éditions Ferenczi (Paris), qui date du début des années 193012.
9La production animalière du sculpteur se complexifie, au sein d’une création d’ensemble qui elle-même acquiert une assez grande diversité thématique. La veine première est toujours enrichie de petits oiseaux stylisés, situés dans un environnement caractéristique d’où émane un brin de poésie. Elle le sera jusqu’en 1937 ou 1938. On peut y ajouter un « Cygne » (1932) en pierre dure (calcaire). Un second ensemble permet d’individualiser des lapins et des chats de facture plus réaliste, en bois d’ébène. Un troisième groupe se rapporte à quelques tailles directes exécutées dans le marbre : « Coq », 1937 ; « Pintade », 1937 ; « Pigeon boulant », 1937 (fig. 5), également saisis dans des attitudes réalistes et d’une grande maîtrise technique. Un soin particulier est apporté au traitement décoratif des socles.
10Ajoutons la mise en place d’un procédé de duplication de quelques œuvres premières : moulages en terre cuite, en terre cuite émaillée, en ciment blanc, en pierre reconstituée, sur lequel nous allons revenir. Les envois effectués pour des expositions par le sculpteur combinent ces « types », car ils permettent de proposer un large éventail de prix de vente. À l’occasion d’une exposition estivale à la galerie Le Pin, à Arcachon, un article paru dans un périodique édité à Toulouse, signé Massot-Bordenave, donne une bonne idée de l’effet escompté.
« Chats, lapins en terre cuite, chat en pierre reconstituée, les animaux d’Alex Callède, largement traités, sans recherche de vains détails, ne manquent ni de vérité ni de caractère. Et combien curieux et charmants le Petit Oiseau d’ébène, le Poisson en bois de palissandre et – la merveille du groupe – ces deux Perruches en bois de noyer, tendrement perchées sur la même barre. »13
11Voilà une source d’inspiration féconde qui éclaire sur la relation entre l’animal et l’homme dans le processus créatif. Certains aspects de cette relation s’expliquent pour partie par le parcours de vie de l’artiste, son intérêt pour la chasse et la pêche, les bords d’eaux et la mer, l’affection portée aux oiseaux et autres petits volatiles d’agrément, sans oublier bien sûr la façon dont ces espèces sont revisitées par les courants de l’art. L’agencement de ces influences multiples est variable. L’information biographique peut contredire les choix thématiques et esthétiques. L’artiste a sculpté de nombreux chats sans en avoir jamais possédé un, à notre connaissance. En revanche, il a eu des chiens, dès son enfance, sans avoir proposé la moindre ébauche de ce fidèle compagnon de l’homme. Ces deux exemples témoignent surtout du primat des changements dans la hiérarchie des représentations animales au sein de la sculpture14, qui l’emportent sur le niveau de proximité concrète avec l’animal domestique.
Le jeu des influences et des courants esthétiques
12Tout sculpteur est un créateur qui aime à surprendre une clientèle de fidèles ou un public potentiel par des nouveautés. Les journalistes et/ou critiques d’art permettent de valoriser son travail commenté et parfois photographié dans les organes de presse. Pour autant, le marché de l’art impose une demande avec laquelle l’artiste doit parfois composer, au plan économique, pour vivre correctement de son activité. En France, quelle place tiennent les animaux dans la sculpture ? La sobriété des lignes, qui se vérifie dans la sculpture animalière, s’affirme après la Première Guerre mondiale, où l’on retrouve les simplifications de l’Art déco et du Cubisme. François Pompon (1855-1933) et quelques autres ont porté ce style à la perfection, « donnant aux animaux une allure nouvelle qui les idéalise magnifiquement », souligne Édith Mannoni15.
13Quelques-unes des pièces sculptées par Callède autorisent à établir des rapprochements. Certaines créatures intéressent plusieurs artistes de cette époque (hibou et chouette, coq, jeune lapin, héron et autres échassiers, marabout, chat…). Des créations de Callède peuvent être rapprochées des sculptures de François Pompon, mais aussi de Jane Poupelet16 (1874-1932), de Rembrandt Bugatti (1885-1916), d’Édouard-Marcel Sandoz (1881-1971) ou de Georges Hilbert (1900-1982), par exemple. À Paris, Callède a rencontré Pompon qui lui fera visiter son petit atelier de la rue Campagne-Première, quelques jours plus tard17. Incontestablement, ces contacts sont source d’inspiration, tout comme la fréquentation des expositions parisiennes. Parfois, une photographie parue dans la revue L’art et les artistes18 suffit à capter l’attention de l’artiste (« Otarie », 1932). Et que dire des chats, présents dès l’Antiquité et qui entrent dans l’œuvre de plusieurs créateurs ? Le « Chat » en bois de noyer (1930), paraît inspiré des chats égyptiens, à la pose hiératique. Son quasi contemporain (« Chat », 1931), « stylisé à la japonaise », souligne un critique, n’indique-t-il pas une autre piste à explorer ? Les deux chats en bois d’ébène (1936 et 1937) ne sont-ils pas à comparer au chat assis et au chat couché créés par René Lalique en 1932 ? D’autant que, de mémoire du sculpteur bordelais, Lalique l’avait sollicité pour un échange d’œuvres… Alexandre Callède est de ces artistes dont Robert Coustet dit qu’« ils se méfient à la fois des élans d’une imagination incontrôlée et des effets d’une virtuosité gratuite19 ».
14Un procédé est utilisé pour rendre les œuvres financièrement plus accessibles à un public élargi. L’artiste a pu faire le moulage d’une œuvre originale qu’il considérait comme réussie, afin d’en garder une copie, toujours plus précise que quelques photographies. Ce peut être aussi l’occasion d’étoffer sa production. Pour satisfaire une clientèle pas nécessairement très fortunée, Callède s’est rapidement placé sur deux fronts. D’une part, il peut compter sur la vente de pièces uniques, en bois de nos régions (comme l’orme ou l’ormeau, aujourd’hui introuvables), en bois exotique ou en marbre. Le prix affiché croît avec la rareté du matériau requis, son volume, et la plus ou moins grande difficulté technique à le travailler. D’autre part, les revenus du travail peuvent être confortés par la réalisation de tirages divers qui permettent à une œuvre d’acquérir le statut de bien reproductible, ce qui en principe joue en faveur d’un moindre prix de vente. Des lapins, dont les originaux exécutés en bois étaient vendus depuis quelques années, ont connu une seconde vie en terre cuite. Il en a été de même pour des chats allongés, en terre cuite ou en pierre reconstituée, ou pour des chats assis, en ciment, en terre cuite simple ou émaillée (fig. 6), en pierre reconstituée. Malheureusement, nous ignorons le nombre exact de ces tirages – à l’unité – en particulier pour les terres cuites, ainsi que l’entreprise ou les entreprises (sans doute bordelaises) qui les ont réalisés. Cependant, les carnets d’exposition de l’artiste, qui indiquent ses ventes d’œuvres, témoignent du rayonnement local de cette production. Ultérieurement, le modèle d’un chat assis sera repris sous la forme de deux tirages en bronze à la cire perdue. L’un porte le cachet du fondeur (Valsuani, Paris) placé à côté de la signature de l’artiste, et l’autre, plus récent (1946), seulement le cachet du même fondeur.
15Notons que ces procédés de « multiplication » de l’œuvre utilisés par le sculpteur bordelais ne se limitent pas à sa thématique animalière. On en retrouve le principe pour des têtes de faune et pour un petit torse de femme. Le recours aux tirages en bronze est plus tardif. Auparavant, l’artiste a souvent utilisé des bois précieux exotiques (iroko, ébène, palissandre), chers à l’achat, importés à Bordeaux par voie maritime20. Cet intérêt du public pour la sculpture animalière est en partie le reflet d’une demande sociale, artistique et culturelle que des sculpteurs arrivent à enrichir et à stimuler par la qualité de leur création. Si en France la condition de l’artiste évolue durant les années 1920-1930, comme l’a noté Marie-Claude Genet-Delacroix21, le cas d’Alexandre Callède en fournit un bon exemple. Sa solide formation initiale, le travail et le talent vont permettre à sa production « d’échapper définitivement à la parenté des métiers artisanaux dont jusque-là seules les élites de la profession se détachaient 22 ». Mais il est vrai, aussi, que la sculpture est un art particulier. Paul Berthelot avait vu juste en indiquant une filiation assez fréquente entre l’artiste et l’artisan23. Emmanuel Bréon rappelle que :
« Se rapprochant de l’artisanat, elle (la sculpture) s’avère aussi plus populaire : les sculpteurs n’ont jamais eu peur de parler de métier. »24
16Les tailles directes dans la pierre, dont le marbre, ajoutent au métier puisqu’elles sont une alternative exigeante à la tradition académique du modelage25.
Entre réminiscences et créativité ponctuelle : les décennies qui suivent l’après-guerre
17On peut considérer que le marché de l’art, à Bordeaux comme ailleurs, se présente sous un tout autre jour après la Seconde Guerre mondiale. D’autres thématiques sont privilégiées par le sculpteur. Par ailleurs, la demande du public s’est modifiée. À la rentrée de l’année 1942-1943, Alexandre Callède est recruté en qualité de professeur de sculpture statuaire à l’école des Beaux-arts de Bordeaux, suite au décès d’un de ses maîtres, Charles Louis Malric (1872-1942), dont il fut le collaborateur. Une fois la paix retrouvée, cette nouvelle situation socio-professionnelle s’accompagne d’une série d’obligations publiques, avec la réalisation de plusieurs bustes de personnalités bordelaises. Cette activité n’est pas sans avoir quelque influence sur la partie la plus personnelle de la production de l’artiste, qui passe au second plan. Quelles sont les pièces à examiner, en relation directe avec le thème de l’étude ? Quelques représentations d’animaux figurent sur des œuvres qui datent de cette époque. Il s’agit pour l’essentiel de créatures de fiction ou très stylisées.
18La maquette de bas-relief intitulé « Allégorie de la mer » (1957, plâtre, fig. 7) est une proposition pour un concours public ouvert à Arcachon pour décorer l’hôtel des PTT. Elle représente un groupe de quatre chevaux marins cabrés, la tête dressée hors de l’eau. Ils sont précédés de deux poissons stylisés, des dauphins dont le corps très allongé réalise une gracieuse boucle. Une méduse à l’ombrelle bombée d’où s’échappent de longs filaments regroupés en trois ensembles complète cette faune marine. La partie inférieure du bas-relief est occupée par le blason de la ville d’Arcachon et des éléments ou accessoires qui permettent d’identifier les activités maritimes de la ville (d’un côté la navigation de plaisance et l’aviron, de l’autre la pêche au large…). La fiche établie par le sculpteur26, intitulée « Explicitation du “thème” traité en sculpture », décrit tous les éléments de cette composition marine. « Les Chevaux marins à la crinière d’or du char de Neptune (Le Dieu de la Mer) exaltent la beauté et la puissance de la mer ». « Les Dauphins expriment les grands voyages océaniques ».
19Dans le prolongement de cette étude évoquant des créatures qui peuplent le milieu aquatique (1957), on constate le retour au thème de la sculpture animalière avec une « Grenouille », complétée par la mention « sculpture de jardin » (ciment noir, été 1959). Cette grenouille a été réalisée en deux temps : d’abord d’après modèle vivant. L’animal avait été capturé au bord du lac de Lacanau par l’un des fils de l’artiste, et placée sous une cloche en verre, le temps de modeler en terre glaise cette pièce, deux fois plus grande que nature. L’animal a été rendu à son milieu aquatique. Ensuite, le moulage en plâtre de cette pièce a permis de réaliser le modelage d’une grenouille de trois fois cette taille (25 cm), dont il existe deux plâtres. Exposée au Salon d’Automne (Paris, 1959) puis au Salon de l’Atelier à Bordeaux, la même année, cette grenouille obtient un certain succès27. Elle attire l’attention du journaliste bordelais Yves Bermond28. C’est l’une des rares fois où l’artiste expose une sculpture à thème animalier dans un salon de la capitale. À l’époque, Callède, qui s’adonne à la pêche sur le lac, aurait aimé capturer une belle prise, perche ou brochet, de façon à disposer d’un modèle pour réaliser un nouveau poisson (témoignage recueilli auprès de l’intéressé). Mais la chance associée à cette activité de détente en décida autrement…
20Mentionnons le groupe de « Chats » (1958), en pierre reconstituée, dont les deux modèles originaux, ici réunis sur un même socle, datent de 1936 et 1937. Eux aussi portent la mention « sculpture de jardin ». Ces chats figurent dans l’ensemble d’œuvres présentées par Callède au Salon des Artistes français (Paris) de 1958, puis au Salon de l’Atelier (Bordeaux) en 1959. Déjà, au Salon d’Automne (Paris) de 1957, il expose un « Chat » assis, en ciment blanc29, dont l’original a été conçu en 1936 ou l’année suivante. Un chat allongé est acquis par un particulier à ce moment-là30. On retrouve, dans cet épisode de la vie professionnelle de l’artiste, un souci d’aller à la rencontre d’une clientèle qui pourrait être disposée à acheter à un prix raisonnable des œuvres reproduites dans des matériaux de base (pierre reconstituée, ciment blanc, ciment noir). En vain, peut-être, parce que la société de consommation de masse est en train d’imposer de nouveaux goûts culturels… Pour autant, la figuration des animaux reste une source d’inspiration féconde pour les arts, dont la sculpture. Saisir l’attitude vraie de l’animal le plus humble qui soit, par une sorte d’intelligence plastique, résulte entre autres qualités d’une patiente éducation de l’observation31.
21Le bas-relief gravé, sur blocs d’ardoise en double face (1964), réalisé pour orner le patio du nouveau lycée mixte de Bordeaux-Bastide (futur lycée François-Mauriac), a bénéficié du « 1 % »32. Il représente d’un côté La Nature, envisagée de l’infiniment petit avec la structure de l’atome à l’infiniment grand en référence à l’univers, ainsi que par les trois règnes : minéral, végétal et animal, observables sur la terre. Le règne animal est figuré par un grondin stylisé, deux coquillages et un couple d’oiseau volant dans les airs. Chaque motif est rehaussé à la feuille d’or, comme sur le bas-relief installé dans le lycée. Il existe une maquette préparatoire, également sur bloc d’ardoise (1963), exposée la même année au Salon des Artistes français (Paris) (détail, fig. 8), ainsi qu’une première ébauche sur ardoise (1962-1963) L’orientation du vol des deux oiseaux est inversée dans la réalisation définitive.
22À l’époque, l’artiste avait gravé quelques motifs sur des chutes d’ardoise, dont un poisson exotique (vers 1962-1963), qui a été conservé (fig. 9). L’animal est représenté nageant au milieu d’algues longilignes et ondulées. Cette exécution à la fois stylisée et soignée est à rapprocher du poisson (ébène et bois doré, vers 1935) qui figure dans les collections du musée des Arts décoratifs de Bordeaux33. Et peut-être est-il possible de replacer cet animal dans la veine créatrice explorée par le jeune sculpteur dès 1925, au contact de Pierre Seguin. Il faut souligner la prégnance de ce « modèle » de poisson dans la mémoire de l’artiste, qui ne disposait pas de photographies pour les deux pièces sculptées dans les années 1930. Ici, la représentation du poisson obéit davantage à des critères culturels de type Art déco qu’à un souci de réalisme naturaliste. Mais c’est aussi, dans un moment récréatif, comme un retour aux sources.
23Une dernière occasion se présente lorsqu’Alexandre Callède est chargé de réaliser la maquette grandeur nature des armoiries de la ville de Bordeaux (1964-1965) qui ornent l’entrée principale du Palais Rohan (hôtel de ville). L’exécution en a été confiée au sculpteur François Calderon (1933-2014), formé à l’école des Beaux-arts de Bordeaux. La province d’Aquitaine, dont Bordeaux est la capitale, est figurée par le Léopard dit « Lion passant », la tête de face et la dextre levée. Callède, en accord avec Xavier Védère34, s’est autorisé à mettre en valeur la tête de l’animal, à l’abondante crinière (étude en plâtre, fig. 10). La tête du fauve occupe ainsi une petite surface du « chef de France » indiqué par trois fleurs de lys. Tout au long du chantier, et jusqu’à l’inauguration de l’ensemble, les commentaires érudits publiés dans la presse locale ont été nombreux. Les armoiries antérieures sculptées sur le portail d’entrée de la mairie vers 1835 étaient jugées inappropriées par les historiens.
24En conclusion, la part animalière de la statuaire d’Alexandre Callède est relativement importante, surtout pendant les deux premières décennies de son activité professionnelle. Et sans doute de petites pièces sculptées dans les années 1922-1925, et même au-delà, ont-elles pu échapper à nos investigations. Pour autant, les autres genres (sculpture religieuse, faunes35, nus féminins, bustes pour la clientèle particulière, etc.) sont bien représentés. Les œuvres de jeunesse ne se limitent pas au thème animalier. À partir de la fin des années 1930, la thématique africaine, s’ajoutant aux genres qui viennent d’être cités, paraît placer au second plan la thématique animalière dans l’œuvre d’ensemble de l’artiste. Ces éléments chronologiques sont à rapprocher de ce que précise Frédéric Chappey, directeur des musées de Boulogne-Billancourt, dans un entretien à propos d’une exposition 100 sculptures animalières, présentée en 2012 au Musée des Années 3036 :
« En confrontation aux maîtres du réalisme, certains artistes opposent la synthèse à la méthode analytique en saisissant silhouette, attitude et moment plutôt que l’exacte anatomie. »37
25La statuaire animalière d’Alexandre Callède, marquée par un souci de stylisation expressive, correspond assez bien à cette analyse. L’artiste bordelais adopte cette démarche.
26« Le premier salon des artistes animaliers a lieu en 1930 : c’est l’âge d’or de la sculpture animalière », souligne Frédéric Chappey38. Il est donc assez logique que, au même moment, les animaux sculptés par Callède aient été très appréciés à Bordeaux. On comprend aussi que, peut-être pour ne pas se laisser enfermer dans l’étiquette d’un sculpteur animalier, l’artiste ait opté pour l’envoi de deux grands torses (jeune femme, 1930, et homme, 1931) en bois d’iroko, salués par la critique, à l’occasion de ses deux premières expositions au Salon des Artistes français (Paris). Quasiment absente des salons parisiens jusqu’en 1957, à l’exception d’un chat assis en bronze (Salon d’Automne, 1943), et présente par la suite à trois ou quatre reprises seulement, la sculpture animalière d’Alexandre Callède39 témoigne d’une source d’inspiration intéressante et diversifiée, marquée par une production en phase avec une clientèle des arts, au demeurant composite. Cette préoccupation est doublée, chez l’artiste, d’un sens à la fois précis et personnel de la construction progressive d’une carrière de sculpteur statuaire.
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Notes de bas de page
1 Musée des Beaux-arts de Bordeaux (Serge Fernandez, documentation et recherche), reconstitution du catalogue des œuvres d’Alexandre Callède en voie d’achèvement, 2013-2016. Certains détails chronologiques sont susceptibles d’être modifiés, sans remettre en cause l’ensemble.
2 La qualité technique inégale des illustrations proposées tient à la diversité des supports initiaux : photographie ancienne et souvent de petit format, plaque de verre, photographie prise aujourd’hui pour des œuvres localisées.
3 E. Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, p. 462.
4 Félix Arnaudin. Le guetteur mélancolique (Œuvre photographique 1874-1921).
5 Alexandre Callède est inscrit à l’École des beaux-arts de Bordeaux à partir de l’année 1914-1915. Il obtient les deux premiers prix de sculpture au terme de l’année 1918-1919, et intègre l’atelier Tuffet, à Bordeaux, installé au n° 40, rue Tastet.
6 Musée des Arts décoratifs. Bordeaux. J. Du Pasquier (dir.), Mobilier bordelais et parisien, « l’exécution du mobilier fut confiée au sculpteur Alexandre Callède », p. 161-163.
7 Il en est de même pour les périodes de collaboration avec Pierre Seguin (1872-1958), professeur à l’École nationale des Arts décoratifs, dans l’atelier de celui-ci, à Paris. Elles se situent dans les années 1925-1928. En l’état actuel des investigations, nous ne savons pas grand-chose des fruits de cette collaboration.
8 P. Berthelot, La Petite Gironde, 7 février 1931.
9 Ibid.
10 La pierre de Comblanchien, dite parfois pierre de Bourgogne, est un calcaire dur et très résistant, habituellement de couleur beige clair. Elle est extraite de carrières qui se trouvent sur la commune du même nom.
11 C. Baudelaire, « Les hiboux », Les Fleurs du mal, p. 111.
12 Cette composition orne un dépliant publicitaire (début des années 1930) servant de couverture aux ouvrages vendus par la Librairie Mollat de Bordeaux. La couverture avec rabats a été conservée sur des livres acquis à ce moment-là par Alexandre Callède. Ajoutons que celui-ci côtoie Clément Serveau au Salon des Artistes français.
13 Massot-Bordenave, Art Méridional, août 1938.
14 Donnons un exemple. Un catalogue d’œuvres de sculpteurs dits « animaliers » (Enghien, 1980) propose à la vente 160 pièces. Les 23 bronzes qui représentent des chiens sont le fait d’artistes ayant vécu exclusivement au xixe siècle, à l’exemple de Pierre Jules Mêne (1810-1870). En revanche, 4 des 5 bronzes figurant des chats sont l’œuvre de sculpteurs dont la production s’étend du xixe et xxe siècle : Emmanuel Fremiet (1824-1910), Théophile Alexandre Steinlen (1859-1923) et Jean Tarrit (1866-1950). Nous n’avons pas pu identifier L. Aiche, pour son « chat couché ».
15 É. Mannoni, Le Bronze et l’Animal, p. 60.
16 A. Rivière, « Les petites bêtes de Mademoiselle Poupelet », p. 38-43 et p. 101-109. D. Godfrey, « Jane Poupelet l’animalière » Sud-Ouest, 9 mars 2006.
17 Une photographie de cet atelier figure dans l’ouvrage de Léone Pia-Lachapelle, François Pompon, sculpteur bourguignon, sa vie, son œuvre (Cahier phot. non paginé).
18 Le sculpteur est abonné à la revue mensuelle L’art et les artistes. Art ancien, art moderne, art décoratif, Paris.
19 R. Coustet, « Présentation » de l’exposition Les animaux et l’art aquitain. xixe et xxe siècles, n. p.
20 Le sculpteur se porte acquéreur de billes de bois rare, dans des lots dépareillés, vendues sur le port de Bordeaux. Callède est renseigné sur ces opportunités par un négociant en bois exotiques qu’il connaît par le Stade bordelais dont il est sociétaire.
21 M.-C. Genet-Delacroix, « Le statut social de l’artiste professionnel aux xixe et xxe siècles », dans La condition sociale de l’artiste, p. 87-104.
22 Ibid., p. 96.
23 Voir les notes 8 et 9.
24 E. Bréon, L’art des années 30, p. 71.
25 P. Elliott, « La sculpture en taille directe (…) : pratique et théorie », n. p.
26 « Dossier bas-relief Arcachon », archives du sculpteur.
27 L’œuvre n’est pas à vendre. Le sculpteur la destine à des amis bordelais de longue date, qui possèdent eux aussi une villa au bord du lac de Lacanau.
28 Y. Bermond, « Visite au Salon d’Automne 1959… », Sud-Ouest (coupure de presse non datée).
29 Ce chat est photographié, accompagné de la mention : Alex. Callède. – chat en ciment superblanc Lafarge exposé au Salon d’Automne », Journal de l’Amateur d’Art, Paris, n° 200, novembre 1957 (p. 12).
30 Cette information nous a été fournie, photographies à l’appui, par M. Pierre Cornu, lors de la tenue du colloque du CTHS. Nous l’en remercions. Sa famille vivait à Bordeaux, sa mère, modiste de profession et artiste peintre amateur, avait fait l’acquisition d’un chat allongé signé A. Callède.
31 Ce n’est pas un hasard si cet intérêt renouvelé pour l’animal, en 1958 et l’année suivante, trouve un écho dans l’enseignement de Callède à l’École des beaux-arts de Bordeaux. « Atelier de sculpture statuaire. Esquisse de Noël (1960) pour toutes les classes. Sujet : études d’animaux (dessin). Animaux au choix : chez soi, dans la rue, au jardin public, dans les campagnes, à la ferme et dans les champs, etc. ». « Note aux élèves spécialisés : pendant les vacances de Noël (1960), il sera demandé aux élèves de sculpture statuaire de réaliser en modelage ou en sculpture un ANIMAL (à leur choix). Pensez au Sculpteur animalier POMPON. » (« Enseignement artistique », archives du sculpteur).
32 Un arrêté du 18 mai 1951 prévoit que 1 % du montant du crédit accordé par l’État peut être employé à des travaux de décoration confiés à des artistes.
33 J. Du Pasquier et R. Coustet, Bordeaux Art déco, p. 72.
34 Xavier Védère (1898-1992) fut Conservateur des Archives municipales de Bordeaux de 1931 à 1963, puis Conservateur du musée des Arts décoratifs de cette ville jusqu’en 1972.
35 Par ailleurs, il ne faut pas ignorer un autre aspect de l’œuvre de cet artiste bordelais qui compte de nombreuses exécutions de faunes, entre 1931 et 1947. Figures héritées du siècle artistique précédent, ces créatures hybrides combinent un aspect humain ou anthropoïde avec les éléments empruntés directement au genre animal (cornes plus ou moins développées, oreilles en pointes, membres inférieurs traités à l’exemple des membres postérieurs de bouc, velus et dotés de sabots).
36 F. Chappey, 100 sculptures animalières – Bugatti, Pompon, Giacometti…, Catalogue d’exposition.
37 http://www.e-bb.fr/100-sculptures-animalieres-exposition-exceptionnelle-au-musée-de-boulogne-billancourt.
38 Ibid.
39 Aux œuvres qualifiées d’originales (39 pièces), on peut raisonnablement ajouter une trentaine de tirages divers. Ce n’est pas rien mais le fait d’être très peu présent avec la thématique animalière dans les expositions parisiennes explique en partie que le sculpteur bordelais ait échappé aux recherches de Jean-Charles Hachet pour son monumental ouvrage publié en 2005.
Auteur
Chargé de recherche au CNRS, GEMASS (UMR 8598) Groupe d’étude des méthodes de l’analyse sociologique de la Sorbonne
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