Les multiples réseaux formels et informels d’un apothicaire parisien : l’échevin Matthieu-François Geoffroy
p. 54-63
Résumé
Matthieu-François Geoffroy (1644-1708), appartenait à un réseau formel, celui des apothicaires parisiens réunis au sein d’une communauté régie par des statuts, dont il fut garde en 1684, mais il appartenait également à de nombreux réseaux informels très influents. L’étude de son journal ainsi que de nombreux autres documents (éloge de son fils Étienne-François, article du Journal des Savants, archives de la ville, etc.) permet de constater leur multiplicité et leur importance dans le déroulement de sa carrière aux confins de l’administration et de la marchandise. Le réseau informel des anciens élèves des Jésuites du Collège de Clermont, où il fut le condisciple de Louvois, lui ouvrit les portes du réseau politico-administratif constitué autour de la famille Le Tellier. Les conférences scientifiques qu’il organisait dans son officine pour l’éducation de ses enfants montrent qu’il se trouvait au cœur d’un réseau scientifique comportant de nombreux membres (Cassini, Joblot, du Vernay, Homberg) de l’Académie des sciences, compagnie dont deux de ses fils firent ultérieurement partie. Il convient de ne pas négliger le réseau d’artistes (Sébastien Le Clerc, Nicolas de Plate-Montagne, Nicolas de Largillière) avec lequel ses fonctions lui permirent des contacts fructueux. Un réseau influent était constitué par les membres de sa clientèle aristocratique avec qui il entretenait une relation privilégiée.
Matthieu-François était en relation avec le réseau des échevins de Paris avant même son élection à ce poste prestigieux (1685), grâce à son grand-père Étienne Ier (1586-1673) qui l’avait précédé, en 1636, dans ces fonctions. Son fils Claude-Joseph occupa, lui aussi, cette position enviée. Il fit ensuite partie de la juridiction consulaire (1694), autre réseau institutionnel, dont son grand-père lui avait ouvert la voie. L’appartenance de Geoffroy à un aussi grand nombre de réseaux était exceptionnelle, même à l’époque, et explique en partie sa réussite sociale.
Texte intégral
1Matthieu-François Geoffroy (1644-1708) exerçait la profession de maître apothicaire, rue Bourg-Tibourg, à Paris. C’était un notable local, puisqu’il occupa les fonctions de commissaire des pauvres de sa paroisse (1677), de marguillier de la fabrique de l’Église Saint-Paul (1683), de garde de la communauté des apothicaires parisiens (1684), de premier échevin de la ville de Paris (août 1685, 1686, août 1687) et de premier consul en 1964.
Sources
2Les sources s’avèrent fort nombreuses à son propos. Son Journal a été publié par Paul Dorveaux, au début du xxe siècle1. Le Registre des délibérations des apothicaires parisiens est conservé dans le fonds ancien de la Bibliothèque Interuniversitaire de Santé, pôle Pharmacie2. Un article du Journal des Sçavans relate la part prépondérante que Matthieu-François prit à une démonstration publique de thériaque en 16843. L’Éloge de son fils Guillaume-François, publié par Fontenelle dans l’Histoire de l’Académie royale des sciences mentionne ses relations avec les milieux scientifiques4. Les Archives de la ville de Paris font état de son activité échevinale5. La relation du voyage de Martin Lister à Paris permet de connaître l’aspect de sa boutique6. Enfin, sa biographie a été publiée en 20087. Les multiples réseaux auxquels ce bourgeois de Paris appartenait, pouvaient être formels ou informels.
Réseau des apothicaires
3Logiquement, sa famille et sa profession le conduisirent à évoluer au sein d’un réseau formel, celui des apothicaires parisiens, organisés en communauté structurée. Déjà, son grand-père Étienne Ier était un notable de cette communauté et de la bourgeoisie parisienne. Maître apothicaire depuis 1586, il fut élu garde de la communauté en 1634 et accéda, deux ans plus tard, aux fonctions d’échevin de Paris. Tout en étant commissaire des pauvres, il participa à la juridiction consulaire, comme consul en 1642, puis comme juge, en 1656. Quant à son père, Étienne II, qui était également maître apothicaire depuis 1638, il fut élu garde en 1665. Geoffroy entretenait également des relations avec des correspondants provinciaux, puisqu’il envoya son fils aîné à Montpellier chez l’apothicaire Pierre Sanche, afin qu’il pût suivre les cours que la Faculté de Médecine de cette ville organisait pour les élèves apothicaires, tandis que lui-même recevait à Paris François, le fils de son confrère8.
Réseau des anciens élèves du Collège de Clermont
4Matthieu François appartenait également à un réseau informel, mais très influent, celui des anciens élèves du Collège de Clermont9. Il fréquenta, en effet, ce prestigieux établissement, fleuron de l’enseignement de la Compagnie de Jésus, en même temps que le marquis de Louvois. Bien que celui-ci fût nettement plus âgé, puisqu’il était élève de philosophie quand Matthieu François entra en cinquième, des relations durables se nouèrent entre eux, qui s’étendirent à leurs familles. Des liens s’établirent ainsi tant avec le père de Louvois, le Chancelier Le Tellier, qu’avec sa mère, Élisabeth Turpin, avec qui ils prirent un tour plus personnel, puisque Matthieu-François mentionne dans son Journal10 que cette dame lui rendit visite lorsqu’il se trouvait alité et le coucha sur son testament. Par ailleurs, le ministre de la guerre confia à Matthieu-François, en 1672, la tâche de fabriquer des remèdes pour l’Armée, lors de la préparation de la guerre de Hollande11. Louvois lui procura également des places de commissaires des guerres pour ses deux frères12. Durant la maladie du ministre, en 1690, Matthieu-François lui fournit de nombreux médicaments13. À la génération suivante, leurs fils, Étienne-François Geoffroy et l’Abbé de Louvois firent ensemble le voyage d’Italie14.
Réseau scientifique
5Le réseau des savants avec qui Matthieu-François était en relation s’avère impressionnant. Geoffroy fit ainsi appel à Simon Boulduc, un apothicaire qui allait devenir membre de l’Académie royale des Sciences, lorsqu’il dut choisir un « conducteur » pour l’examen de maîtrise de son fils aîné. Le naturaliste Martin Lister, membre de la Royal Society, quand il accompagna l’ambassadeur Lord Portland à Paris, visita l’officine familiale qu’il décrivit de façon fort élogieuse et ce médecin anglais rapporta dans sa relation de voyage6 : « J’ai beaucoup à me louer de la politesse de ce savant à mon égard ». Quant aux « conférences réglées » que Geoffroy organisa à son domicile pour l’éducation de son fils et qui attirèrent, comme le rapporte Fontenelle15, un public de qualité, elles permettent de juger de sa capacité à mobiliser des personnalités en vue du monde scientifique. Se déplacèrent ainsi, à sa demande, Jean-Dominique Cassini, le célèbre astronome, le Père Sébastien Truchet, dont Fontenelle vante le génie pour la « méchanique », Louis Joblot, le spécialiste des aimants et de l’usage du microscope, Gabriel du Vernay, l’anatomiste bien connu, ainsi que Guillaume Homberg, chimiste renommé d’origine hollandaise et ami de la famille.
Réseau artistique
6Matthieu François ne négligeait pas pour autant les milieux artistiques. En témoignent des portraits réalisés par des maîtres réputés, comme Nicolas de Platte-Montagne ou Nicolas de Largillière (Fig. 1). Il était en relation suivie avec Sébastien Leclerc qui dessina son ex-voto et réalisa pour ses fils des gravures destinées à orner leurs synthèses – sortes d’affiches au format in-plano, rédigées en latin et destinées à annoncer le programme de leurs examens de soutenance de maîtrise d’apothicaire, ainsi que la composition du jury. Lorsque son fils cadet, Claude-Joseph, et son petit-fils, Claude-François, moururent, la vente de leur collection16 comportait notamment des milliers d’estampes, ainsi que des dessins originaux, dont certains de la main de Philippe de Champaigne.
Réseau de ceux à qui ils fournissaient des médicaments
7Ce que nous appellerions sa clientèle huppée constituait un autre réseau de personnalités influentes. On relève ainsi, dans son journal17, les noms de Charles d’Albert d’Ailly, duc de Chaulnes, gouverneur de Bretagne et ami de Madame de Sévigné, de Nicolas-Jean Foucault, intendant de Caen, ou encore de l’Abbesse de Vernon, sœur de Madame de Saint-Pouange, l’épouse de Gilbert Colbert de Saint-Pouange, un proche collaborateur de Louvois au ministère de la guerre, personnage que l’on croise également, à plusieurs reprises, dans son Journal. Geoffroy, comme l’on pouvait s’y attendre, fournissait personnellement de nombreux médicaments à Louvois. Il eut même l’occasion, en dépit du grand nombre d’apothicaires privilégiés qui gravitaient à la Cour, d’effectuer, « par ordre du Roy et de Monseigneur », le voyage de Versailles, afin d’administrer à la dauphine « de l’extrait de quinquina en petites pilules dorées »18. L’extrait de quinquina constituait une forme d’administration de cette drogue plus concentrée que la simple poudre, donc efficace sous un plus petit volume, mais l’amertume s’en trouvait encore augmentée, ce qui rendait nécessaire d’enrober les pilules dans une feuille d’or, afin d’en dissimuler la saveur désagréable au patient.
8Ce traitement novateur et souverain contre les fièvres, se trouvait malheureusement inadapté à la lutte contre la tuberculose, dont on pense que souffrait l’épouse du Grand Dauphin. Cette intervention ne parvint, naturellement pas, à sauver Marie-Anne-Victoire de Bavière. L’infortunée princesse se trouvait alors à la dernière extrémité et elle mourut, moins d’un mois plus tard, à l’âge de trente ans.
Réseau échevinal
9Un dernier réseau peut être identifié, il s’agit du plus prestigieux, celui des échevins et anciens échevins de Paris. Si le réseau des échevins de Paris possède incontestablement un caractère formel, celui des anciens échevins qui n’avait pas d’existence formalisée, n’en demeurait pas moins extrêmement efficace. Le billet d’enterrement du grand-père de Matthieu-François, Étienne Ier, reproduit par Maurice Bouvet19, ne manquait pas, bien des années après la fin de son échevinage, de signaler sa qualité de « doyen des eschevins », ce qui montre l’importance attachée à ce titre, puisqu’il semblait ne pas se perdre après la fin des fonctions et que son plus ancien titulaire était qualifié de doyen.
10Le Journal de Matthieu-François porte, au titre de l’année 1685, une mention fort sobre20 : « Le jeudy 16 aoust j’ay este eslû premier échevin ». Cette date est conforme à la tradition, puisque les élections ont, en principe, toujours lieu le lendemain de la fête de l’Assomption, le jour de la Saint-Roch. Une seule exception peut se produire, lorsque le 16 tombe un dimanche, dans ce cas, l’élection est reportée au 17.
Les conséquences de l’appartenance au réseau échevinal
11Le simple fait d’appartenir au réseau échevinal allait offrir à Geoffroy plusieurs occasions d’approcher le roi Louis XIV. Dès le premier dimanche suivant l’élection, une première rencontre eut lieu. Matthieu-François nota dans son Journal21 : « Le Dimanche 19, j’ay eu l’honneur de prester serment entre les mains du Roy à Versailles ». Là encore, il ne s’agissait que du respect de la tradition : tout nouveau bureau de la Ville devait prêter serment lors de sa prise de fonction.
12En revanche, une occasion fut manquée, le 28 mars 1686. En effet, à cette date eut lieu l’inauguration de la place des Victoires, offerte au roi par le maréchal de La Feuillade. L’état de santé du roi, tracassé par sa fistule, ne lui permit pas d’y assister. Geoffroy se borna à noter : « Le jeudy 28 mars, j’estois en qualité d’Echevin à la cérémonie de la place des Victoires »22. Il ne mentionna même pas que les échevins avaient, en cette circonstance, reçu Monseigneur le dauphin, Monsieur, le frère du roi, et Madame, la princesse palatine, ainsi que de nombreuses personnalités.
13Une autre opportunité allait toutefois se présenter. Le 18 novembre 1686, à Versailles, le roi subit, en présence de Louvois et de Madame de Maintenon, l’importante opération de la fistule anale, pour laquelle son premier chirurgien mit au point le célèbre bistouri à la royale. Matthieu-François ne manqua pas de mentionner ce fait dans son Journal :
« Le 18 novembre, l’opération de la fistule à l’anus a esté faite au Roy par M. Félix, son premier chirurgien. »23
14Le roi se rendit à Paris pour remercier Dieu de sa guérison, en assistant à un office d’action de grâce à la cathédrale Notre-Dame. À cette occasion, afin de sceller solennellement le pardon qu’il accordait au peuple de sa capitale, Louis XIV accepta, pour la première fois depuis les malheurs de la Fronde, d’être reçu à souper à l’Hôtel de Ville. Naturellement, toute l’organisation de cette cérémonie somptueuse reposa sur le prévôt des marchands et les échevins. Geoffroy nota fièrement dans son Journal :
« Le jeudy, 30 Janvier, le Roy, après avoir entendu la messe à Nostre-Dame, vint disner à l’Hostel-de-Ville ; M. de Fourcy, prévost des marchands, eut l’honneur de servir Sa Majesté, et moy celuy de servir Monseigneur le Dauphin en qualité de premier Échevin. »24
15Le premier personnage de l’État était ainsi servi par le premier personnage de la ville, le prévôt des marchands, tandis que le second personnage de l’État, son héritier le Dauphin, l’était par le premier échevin, deuxième personnage de la ville. Les hiérarchies, si importantes au xviie siècle se trouvaient donc respectées et cette situation symbolisait la soumission de la ville au pouvoir royal, lequel, en retour, accordait à la capitale son pardon solennel pour sa participation aux troubles de la Fronde.
16Ce dîner hautement symbolique fut jugé suffisamment important pour mériter une large publicité, mise en œuvre par l’État et dont Geoffroy se trouva tout particulièrement en charge, au nom de la ville, ce qui lui donna de nouvelles occasions de se rendre à Versailles. Dès le vendredi, il fut du voyage pour remercier Louis XIV de sa visite :
« Le lendemain, 31 janvier, la ville fut à Versailles remercier le Roy de l’honneur qu’il luy avoit fait. »25
17Le premier support choisi pour cette propagande fut celui des médailles. On sait l’importance que Louis XIV accordait à ce mode de communication. Près de six mois après la réception du roi, Geoffroy mentionna un nouveau voyage du bureau de la ville à Versailles et cela marqua la première apparition des médailles dans son Journal :
« Le dimanche 15 juin, la Ville fut à Versailles présenter au roy et à toutte la cour des médailles qui avoient este frapées exprès au sujet de l’honneur qu’elle avoit receu. »26
18Cette médaille fit l’objet d’une reproduction dans l’ouvrage consacré aux médailles du règne27, sous le titre de :
« 1687. Festin fait au Roy dans l’Hostel de Ville. »
19L’avers est orné du visage du roi et le côté pile illustre l’événement. Cette face fait l’objet d’une description dans le texte explicatif :
« On y voit le Roy assis sous un dais. Il a devant luy une table, où la Ville de Paris pose avec respect une corbeille pleine de fruits. »
20Le neveu du roi, fils de Monsieur et futur duc d’Orléans ne se trouvait pas à la cour, ce jour-là, et ce fut Geoffroy qui se trouva chargé de se rendre à Saint-Cloud pour lui apporter la fameuse médaille :
« Le mercredy, 30 Juillet, j’ay este député de la Ville pour aller à Saint-Cloud présenter les médailles à M. le Duc de Chartres, qui n’estoit point à Versailles lorsque la Ville y fut en distribuer. »28
21Bien que son temps d’échevinat fût terminé depuis le 16 août 1687, Geoffroy s’occupa personnellement, au cours de l’année 1688, de tout ce qui concernait ces médailles et leur diffusion.
22Il nota ainsi successivement dans son Journal :
« Le vendredy 12 mars, M. Petit, Me du balancier du roy m’a livré cent deux médailles que le roy avoit fait frapper au sujet du disné qu’il avoit fait frapper au sujet du disné qu’il avoit fait à l’Hostel-de-Ville, pour estre distribuées à messieurs de la Ville »
puis :
« Le samedy 13, j’ai este à Versailles prendre l’ordre du roy de M. de Louvois pour en faire la distribution que je fis les trois jours suivans. »29
23Un second support publicitaire fut utilisé pour relater cette visite historique, l’estampe. On connaît la grande diffusion et le rôle politique joué par les almanachs, tout au long du règne. Deux d’entre eux, au format in-plano et concernant l’année 1688, évoquaient la réception du roi par la ville. Pour des raisons évidentes, les évènements illustrés avaient toujours eu lieu l’année précédente. Dans les deux cas, on peut y reconnaître, sans aucune ambiguïté, le premier échevin, représenté dans l’exercice de ses fonctions.
24La gravure de Lepautre (Fig. 2) qui illustrait le premier de ces calendriers était intitulée : « Louis le Grand, l’amour et les délices de son peuple ». Elle représentait la grande salle de l’Hôtel de Ville, la table du banquet, les prestigieux convives assis et, debout derrière le roi et les princes, le bureau de la ville en grande tenue. On distingue très nettement Matthieu-François, placé derrière le Dauphin (Fig. 3). Le premier échevin est revêtu de sa robe mi-partie et tient entre ses mains un plateau d’argent chargé d’une carafe, ainsi que d’un verre à pied. Il est représenté au côté du prévôt qui porte lui-même un plateau identique. Le trait de la gravure est précis et l’on identifierait sans peine Geoffroy, même sans l’aide de la mention de son nom qui figure pourtant dans la légende.
25Quant à la seconde estampe, elle concerne « La joye publique et la réception du roy ». Louis XIV, à sa descente de carrosse, est accueilli sur les marches de l’Hôtel de Ville par M. de Fourcy et les échevins. Le prévôt s’incline devant le roi et lui présente son épouse ; il est entouré par les échevins en robe et, là encore, on reconnaît très bien le premier d’entre eux, Geoffroy (Fig. 4).
26La seule mention d’une estampe qui figure dans le Journal30 de Geoffroy ne permet pas d’identifier celle de ces gravures dont l’ancien échevin s’occupa de la diffusion :
« J’ay fait dans le mois de décembre [1687] la distribution de l’estampe que la Ville a fait graver au sujet de la venue du roy à l’Hostel-de-Ville. »
27La date confirme bien, en revanche, qu’il s’agissait d’un calendrier pour l’année 1688, mais c’était le cas des deux documents qui nous sont parvenus.
Le réseau de la juridiction consulaire
28Enfin, Geoffroy appartint à un autre réseau formel, celui de la juridiction consulaire, ancêtre de nos tribunaux de commerce. Il fut en effet élu consul en 1694. Il mentionna le fait dans son Journal31 :
« Le samedy 30 [janvier 1694] l’on a fait l’élection des consuls : M. Legrand pour grand juge, et MM. Geoffroy, Baudequin, Dumont et Billet pour consuls. Le lundy 1er février, prestation de serment à la Grande Chambre et installation au siège ».
29Geoffroy resta exactement une année en fonction, puisque le 29 janvier 1695, il nota dans son Journal :
« Le samedy 29, j’ay quitté le Consulat, l’élection aiant este faite de M. Tranchepin pour juge et MM. Creton, Berard, Edme et Chauvin pour consuls. »
30Cette brillante carrière aux confins de la marchandise et de l’administration n’aurait certainement pas été possible sans l’appartenance de Matthieu-François Geoffroy à un ensemble aussi important de réseaux, tant formels qu’informels. L’appartenance au réseau des anciens élèves du Collège de Clermont a certainement joué un rôle essentiel lors de plusieurs étapes de cette vie bien remplie, puisque l’indéfectible protection des Le Tellier s’est souvent avérée déterminante. Faire partie d’un réseau signifiait bien souvent la possibilité d’accéder à un autre. Il est ainsi notoire que la plupart des maîtres apothicaires, anciens échevins, ont fait partie de la juridiction consulaire, même si ce fut le cas également de bien d’autres. L’originalité de Matthieu-François résidait dans le nombre et la diversité des réseaux dont il faisait partie.
Bibliographie
Des DOI sont automatiquement ajoutés aux références bibliographiques par Bilbo, l’outil d’annotation bibliographique d’OpenEdition. Ces références bibliographiques peuvent être téléchargées dans les formats APA, Chicago et MLA.
Format
- APA
- Chicago
- MLA
Bouvet Maurice, « Les apothicaires échevins de Paris », Revue d’histoire de la Pharmacie, 1952, tome X, 40e année, n° 135, p. 433-446.
10.3406/pharm.1952.10986 :Coëtlogon Anatole et Tisserand Lazare Maurice, Les Armoiries de la Ville de Paris, Paris, Imprimerie Nationale, 1875.
Dorveaux Paul, « Journal de Matthieu-François Geoffroy, maître apothicaire de Paris », Bulletin de la Société d’histoire de la Pharmacie, 17e année, n° 66, 1906, p. 505-577.
Dupont-Ferrier Gustave, Du Collège de Clermont au Lycée Louis-le-Grand (1563-1920), Paris, Hachette, 1920.
Fontenelle, « Éloge de M. Geoffroy », Histoire de l’Académie Royale des Sciences, année 1731, Histoire, p. 93-100.
Journal des Sçavans, Lundy 28 février 1684, p. 61-71.
Lafont Olivier, Échevins & Apothicaires sous Louis XIV, La vie de Matthieu François Geoffroy, bourgeois de Paris, Paris, Pharmathèmes, 2008.
Lister Martin, Voyage de Lister à Paris en 1698, Paris, Société des bibliophiles français, 1873.
Médailles sur les principaux événements du règne de Louis le Grand, Imprimerie Royale, 1702.
Annexe
Illustrations
Notes de bas de page
1 P. Dorveaux, Journal de Matthieu-François Geoffroy, maître apothicaire de Paris, p. 505-577.
2 Registre des délibérations du corps des apothicaires parisiens, Bibliothèque interuniversitaire de santé, Paris – Pôle Pharmacie, Registre 37.
3 Journal des Sçavans, Lundy 28 février 1684, p. 61-71.
4 Fontenelle, Éloge de M.Geoffroy, p. 93-100.
5 A. de Coëtlogon et L. Tisserand, Les Armoiries de la Ville de Paris, passim.
6 M. Lister , Voyage à Paris, p. 212.
7 O. Lafont, Échevins & apothicaires, passim.
8 P. Dorveaux, Journal de Matthieu-François Geoffroy, p. 568-569.
9 G. Dupont-Ferrier, Du Collège de Clermont au Lycée Louis-le-Grand, passim.
10 P. Dorveaux, Journal de Matthieu-François Geoffroy, p. 573.
11 Ibid., p. 508.
12 Ibid., p. 512-513.
13 Ibid., p. 513-515.
14 Fontenelle, Éloge de M. Geoffroy, p. 94.
15 Ibid., p. 93.
16 Catalogue des livres et estampes de défunts Mrs. Geoffroy, passim.
17 P. Dorveaux, Journal de Matthieu-François Geoffroy, passim.
18 Ibid., p. 513.
19 M. Bouvet, Les apothicaires échevins de Paris, p. 436.
20 P. Dorveaux, Journal de Matthieu-François Geoffroy, p. 509.
21 Ibid., p. 509.
22 Ibid., p. 509.
23 Ibid., p. 510.
24 Ibid., p. 510.
25 Ibid., p. 510.
26 Ibid., p. 511.
27 Médailles sur les principaux événements du règne de Louis le Grand, p. 220.
28 P. Dorveaux, Journal de Matthieu-François Geoffroy, p. 511.
29 Ibid., p. 511.
30 Ibid., p. 511.
31 Ibid., p. 569-570.
Auteur
Président de la Société d’Histoire de la Pharmacie,
Membre de l’académie nationale de Pharmacie
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Signes et communication dans les civilisations de la parole
Olivier Buchsenschutz, Christian Jeunesse, Claude Mordant et al. (dir.)
2016