« Patrimoine du Proche-Orient », une plateforme de connaissances : l’accessibilité, l’éditorialisation et la diffusion de la recherche au Proche-Orient par le numérique
“Heritage of the Middle East”, a platform for knowledge
Résumés
À une époque où le numérique questionne le rapport aux distances et aux frontières en tissant des liens plus forts que les conflits et les destructions, « Patrimoine du Proche-Orient » est une initiative qui offre une ouverture nouvelle sur cette région, son patrimoine mondial et ses sites éternels. Après des décennies de recherche archéologique et historique sur cette région exceptionnelle par ses vestiges, l’objectif assumé du projet est de valoriser le travail scientifique des équipes pluridisciplinaires et internationales ainsi que les collections et les archives, sur une plateforme de connaissances accessible à tous. Ce travail est l’occasion de s’interroger de façon itérative sur les apports des outils numériques, en particulier sur la représentation tridimensionnelle et la restitution virtuelle dans l’étude du passé. Ces techniques sont devenues incontournables pour l’archéologie, dès la préhistoire et jusqu’à l’époque moderne. À quels enjeux pouvons-nous répondre ? Quelles contraintes nous limitent aujourd’hui ?
At a time when digital technology is questioning the relationship between distances and borders, weaving stronger links than conflicts and destructions, Near Eastern Heritage is an initiative that offers a new opening on this region, its world heritage and its eternal sites. After decades of archaeological and historical research on this exceptional region, the project’s objective is to promote the scientific work of multidisciplinary and international teams, collections and archives on a knowledge platform accessible to all. This work is an opportunity to question, in an iterative way, the contributions of digital tools, in particular three-dimensional representation and virtual restitution in the study of the past. These techniques have become essential for archaeology from prehistory to the modern era. What challenges can we meet? What constraints limit us today?
Entrées d’index
Mots-clés : patrimoine, Proche-Orient, numérique, recherche archéologique, accessibilité
Keywords : heritage, Near East, digital, archaeological research, accessibility
Texte intégral
1Les guerres qui ont ravagé le Proche-Orient dernièrement ont entraîné des pertes inestimables pour l’histoire de l’humanité et le patrimoine ; les premières villes, des modèles d’architecture monumentale, des objets uniques sont définitivement perdus. Face à ces actes de destruction, l’initiative « Patrimoine du Proche-Orient » est née afin d’agir pour la préservation de la connaissance et la valorisation de ce patrimoine. Depuis plus de vingt ans, la collection « Grands sites archéologiques », portée par le ministère de la Culture, et dont la coordination est confiée au musée d’Archéologie nationale, présente l’histoire et la vie des Hommes à travers les recherches des plus grands spécialistes. Cette collection est en évolution permanente et promeut l’archéologie française dans toute sa diversité : archéologie terrestre et urbaine, archéologie sous-marine, archéologie de la Grande Guerre, archéologie des milieux souterrains (grottes et abris ornés), etc.
2Depuis 2016, la collection propose une série consacrée au patrimoine du Proche-Orient. Elle mobilise les outils et les technologies numériques au service de la connaissance et de la préservation du patrimoine de cette région riche en histoire. Dans cette optique, une convention entre le ministère de la Culture et le laboratoire d’excellence (labex) « Les passés dans le présent » (université Paris-Nanterre) a été signée pour une collaboration étroite entre les chercheurs spécialistes du Proche-Orient et l’équipe du projet du Ministère.
Problématiques
3Les missions archéologiques françaises, historiquement très impliquées dans les recherches archéologiques au Proche-Orient, sont aujourd’hui interrompues à cause des conflits armés. La question qui se pose alors est de savoir comment il est possible d’assurer une forme de continuité de la recherche sur une zone clé de l’histoire de l’humanité. La série « Patrimoine du Proche-Orient » est une des réponses à cette question. En collaborant avec les chercheurs français spécialistes de ces régions, il est possible de poursuivre les études engagées, d’accompagner de nouvelles problématiques, de soutenir de jeunes chercheurs tout en assurant la publication et la diffusion des travaux sur une plateforme de connaissances numérique ouverte et accessible à tous.
4Aujourd’hui, plusieurs projets et initiatives se développent dans l’optique de la conservation et la diffusion de la recherche avec un aspect numérique, par exemple le projet ArchXant1, le projet Collart-Palmyre2 et d’autres. Par contre, chaque projet a ses problématiques et ses objectifs et il n’existe pas de liaison directe entre eux. Notre projet essaie de réunir les différents travaux sur une seule plateforme numérique.
Objectif
5L’objectif est à la fois simple et ambitieux, donner à voir et à comprendre au plus grand nombre ce que furent les civilisations et les monuments du Proche-Orient, tout en favorisant la poursuite des recherches même si les sites archéologiques sont inaccessibles.
6Si l’on constate un intérêt certain du grand public pour l’archéologie en général et celle du Proche-Orient en particulier, le nombre de synthèses adaptées n’est pas si important, même sur Internet. Compte tenu des événements tragiques récents, il semble y avoir une attente d’une meilleure accessibilité à des contenus de qualité, adaptés à un public non spécialiste. Contribuer à une plus large diffusion du savoir tout en répondant aux évolutions des usages en matière de diffusion numérique est l’un des enjeux de la collection, disponible en ligne et gratuite. Conçus en langue française, les contenus sont en cours de traduction en arabe, en anglais, voire en d’autres langues selon la nature des partenariats avec les équipes de recherche. La version anglaise assure une diffusion à l’échelle internationale et contribue à valoriser les collaborations mises en œuvre au-delà des frontières de l’hexagone. La traduction en langue arabe doit encourager une forme de réappropriation par les populations locales, premières concernées par ce patrimoine. Cette plateforme constituera un ensemble de ressources précieux lorsque le temps de la reconstruction sera venu (fig. 1).
7De la préhistoire à l’époque moderne, « Patrimoine du Proche-Orient » couvre différentes époques et thématiques sur une vaste zone géographique. L’enrichissement de la collection contribue à une meilleure compréhension de l’évolution des sites et des monuments, ainsi qu’à une mise en contexte des dynamiques de développement de la région proche-orientale. Le projet contribue à la collecte, à l’indexation et donc à la préservation des connaissances acquises via les fonds d’archives, les études et les analyses pluridisciplinaires, les restitutions 3D et la valorisation des publications. Il permet aussi de fournir un accès privilégié à ces ressources, en constituant un véritable conservatoire des savoirs. La démarche s’appuie sur les synergies créées par les partenariats et les collaborations entre équipes, selon qu’elles dépendent d’un ministère, d’une université, d’un centre ou institut de recherche, d’un musée…
Méthodes
8Dans un contexte d’évolution, voire de révolution, les outils numériques accompagnent et renouvellent les approches et les pratiques, comme soutiens à la recherche, à la documentation et à la restitution (réalité virtuelle ou augmentée), et bien entendu comme vecteurs de diffusion et de médiation culturelle. Le ministère de la Culture et ses partenaires, notamment, au travers de la convention signée avec le laboratoire d’excellence « Les passés dans le présent » de l’université Paris-Nanterre, ont d’ailleurs pour objectif principal de « placer les outils et technologies numériques au service de la connaissance et de la préservation du patrimoine du Proche-Orient ».
9Un soin particulier est apporté à l’éditorialisation des contenus. La rédaction des textes et la présentation des médias sont structurées pour fournir différents niveaux de lecture, afin de toucher un large public. Synthèse d’approches pluridisciplinaires et résultats de la recherche sont ainsi disponibles aux professionnels du patrimoine, aux étudiants ainsi qu’aux amateurs éclairés ou aux enseignants. En suscitant l’intérêt, en fournissant des repères et en éveillant la curiosité, l’objectif est de faire œuvre utile en s’adressant au plus grand nombre.
10Le projet tire parti des synergies développées autour de la série « Patrimoine du Proche-Orient » et combine les expertises croisées des partenaires. Un comité scientifique, coordonné par le département des Affaires européennes et internationales (DAEI) de la direction générale des Patrimoines (DGP) du ministère de la Culture, définit les orientations. Une équipe projet (département du Développement de la politique numérique du musée d’Archéologie nationale-Domaine national de Saint-Germain-en-Laye) coordonne ensuite le travail de conception, de collecte et de production en lien avec des comités de suivi, si nécessaire, en fonction des projets. Ce travail de coopération contribue à la richesse du contenu et à la prise en compte de la complémentarité des approches.
11La plateforme créée, maintenue et mise à jour par le ministère de la Culture, s’appuie sur l’outil de gestion de contenus Drupal. Le suivi éditorial est assuré par la direction générale des Patrimoines et de l’architecture, et plus particulièrement par la mission au Patrimoine mondial pour la série « Patrimoine du Proche-Orient ». Compte tenu de la valeur inestimable de certains fonds d’archives de sites archéologiques aujourd’hui détruits, et selon les besoins de chaque équipe, nous nous appuyons sur les compétences des services d’archives pour accompagner et valoriser le travail d’indexation, de traitement, de numérisation et d’analyse afin d’en assurer la préservation, la conservation et la diffusion. Nous travaillons avec le service des archives des établissements auxquels appartiennent les équipes de recherche concernées. Le traitement se fait selon les normes des Archives nationales. Par exemple, le service des archives de la Maison des sciences de l’Homme mondes, à Nanterre, s’est occupé des archives de toutes les missions qui en dépendent (Mari, Bosra, Larsa, Tell Feres). Pouvoir accéder aux archives anciennes ou récentes de sites archéologiques inaccessibles ou détruits constitue un véritable atout pour l’avenir et contribue à l’accessibilité des résultats de la recherche par les spécialistes, les professionnels du patrimoine ou le grand public.
12Les outils et techniques numériques appliqués aux métiers du patrimoine sont pertinents s’ils sont mis au service de la recherche et sa diffusion. La collaboration avec des laboratoires de recherche spécialisés (intelligence artificielle, interaction Homme-machine, restitution 3D, réalité mixte…) ou avec des représentants du secteur privé, issus du monde socio-économique, est source de réflexion et contribue à l’évolution des pratiques. Le recours à la 3D renouvelle et prolonge ainsi une longue tradition d’analyse architecturale ou d’hypothèses de restitution appliquées au patrimoine. La capacité de traitement de données dans des systèmes d’information géographique offre de nouvelles perspectives d’études spatiales à grande échelle.
13La diversité des partenaires et des compétences crée les conditions d’un dialogue qui questionne les objectifs et les moyens de la discipline. Malgré la démocratisation des outils numériques et la généralisation de leur usage dans le domaine patrimonial, les problématiques scientifiques restent l’objectif et le moteur du projet et déterminent les réponses aux questions : quelle information voulons-nous transmettre ? Quels moyens sont les plus adaptés ? À qui nous adressons-nous ?
14Ce portail de connaissances est en évolution permanente, tant du point de vue des contenus que des fonctionnalités. Chaque nouveau projet nourrit la réflexion et s’inscrit dans une démarche itérative afin de répondre aux enjeux scientifiques et techniques communs.
Programme et réalisations
15La série « Patrimoine du Proche-Orient » a été mise en ligne les 2 et 3 décembre 2016 par le président François Hollande lors d’une conférence sur la protection du patrimoine en péril qui se tenait à Abou Dhabi. Quelques jours plus tard, au Grand Palais, lors de son inauguration, l’exposition Sites éternels : de Bamiyân à Palmyre, présentait un dispositif numérique original, fruit d’un partenariat entre le musée du Louvre et l’agence Iconem, pour présenter les quatre sites de Palmyre, Khorsabad, le Crac des chevaliers et la mosquée des Omeyyades de Damas. Au-delà de l’exposition, une publication dans la série « Patrimoine du Proche-Orient » présente contexte et environnement, histoire et évolution, ainsi qu’un état des lieux des problématiques de recherche menées sur ces différents sites ou monuments (fig. 2).
16Depuis 2016, la série s’enrichit régulièrement. À l’été 2019, elle comptait 12 titres consacrés à des sites de Syrie ou d’Irak, à des thématiques ou à des portraits d’archéologues.
17La publication Mari, ville des bords de l’Euphrate est consacrée à l’importante capitale mésopotamienne des IIIe et IIe millénaires av. J.-C. Haut lieu de la recherche archéologique française au Proche-Orient, ce site de Syrie a fait l’objet de campagnes de fouilles régulières depuis 19333. Un important travail de synthèse a été effectué par l’équipe, sous la direction scientifique de Pascal Butterlin (université Paris 1 – Panthéon-Sorbonne), directeur de la mission archéologique française de Mari. Les fonds conservés au service des archives de la Maison de l’archéologie et d’ethnologie de Nanterre ont fait l’objet d’une collecte, d’une indexation et d’une étude approfondie. Le soutien apporté à l’équipe a permis à de jeunes chercheurs, doctorants et post-doctorants, d’étudier ces archives et d’assurer ainsi une continuité des recherches malgré le conflit en Syrie. Forte de ces travaux et de la connaissance accumulée au fil des années, l’équipe a initié un important travail de restitution 3D du grand palais de Mari4 avec Archéovision (université de Bordeaux), et du Massif Rouge5 avec Artefact.de, afin de mieux comprendre cette architecture de briques crues aussi complexe qu’extraordinaire. Une carte narrative, interactive, a été également produite. Elle s’appuie sur un outil de système d’information géographique (SIG) et rend compte de l’histoire des recherches ainsi que de la situation du site pendant la crise syrienne. Les différentes réalisations sur le site de Mari soulignent l’apport des outils numériques dans la recherche archéologique.
18Le travail éditorial débute par une présentation générale du site et des découvertes et se développe au fur et à mesure pour aborder et présenter des sujets spécifiques des recherches menées. Son objectif est de répondre aux attentes du public spécialiste du domaine ou non spécialiste.
19La publication Nimrud, une capitale d’Assyrie présente l’ancienne capitale de l’empire néo-assyrien6 (ixe-viie siècle av. J.-C.), et en particulier son sanctuaire, l’Ezida, qui figure parmi les meilleurs exemples de « bibliothèque antique » que l’on connaisse à ce jour. C’est dans ce temple dédié à Nabû, dieu des sciences et du savoir, qu’étaient conservés des textes administratifs et littéraires. Sous la direction d’Aline Tenu et Philippe Clancier, et en collaboration avec le Centre interdisciplinaire de réalité virtuelle (CIREVE) de l’université de Caen-Normandie, il est ainsi possible de redonner vie à cette bibliothèque antique et d’effectuer une visite virtuelle de l’Ezida. Ce dispositif immerge les visiteurs dans le passé et permet de visiter le sanctuaire dans son état initial, meublé et animé (fig. 3). Cette expérience ouvre de nouvelles perspectives en matière de médiation culturelle, en s’adressant à un autre type de public tout en maintenant un haut niveau d’exigence scientifique et pédagogique.
20La publication Orient cunéiforme explore les richesses de l’écriture cunéiforme et des différentes langues qui l’ont utilisée. Au travers d’une sélection d’objets exceptionnels comme le caillou Michaux7, une statuette de Pazuzu8, la tablette de l’Esagil9 ou celle de la huitième campagne de Sargon II10, l’objectif est de rendre compte de la richesse des cultures mésopotamiennes. Modèles 3D, images interactives, frise chronologique, carte interactive sont proposés pour susciter la curiosité, attirer le regard et assurer une meilleure compréhension du contexte de mise en œuvre de ces objets. Développé sous la direction de Francis Joannès (université Paris 1 – Panthéon-Sorbonne) et avec l’implication de jeunes chercheurs, ce projet a bénéficié du soutien du département des Monnaies, médailles et antiques de la Bibliothèque nationale de France et du département des Antiquités orientales du musée du Louvre.
21D’autres sites ont été publiés et traitent de diverses époques ou aires géographiques : Tell Feres et Bosra en Syrie, Larsa et Babylone en Irak, ainsi qu’un titre consacré à la figure de Jacques de Morgan. Ces différentes publications sont liées les unes aux autres afin de dresser un panorama, encore partiel, de l’histoire du Proche-Orient.
22D’autres projets sont en cours, comme celui consacré au sanctuaire Saint-Syméon-le-Stylite (Syrie), site phare de l’architecture paléochrétienne orientale, exceptionnel par son état de conservation et son rôle historique dans le développement du monachisme et du pèlerinage en Syrie du Nord. En collaboration avec la mission archéologique française de Saint-Syméon, une restitution tridimensionnelle du sanctuaire dans son état initial y sera présentée, fruit de presque quarante ans de travail sur le terrain, et qui s’appuie sur des relevés lasergrammétriques et photogrammétriques de l’ensemble du site, particulièrement précieux puisqu’effectués avant le conflit déclenché en 2011.
23Une publication consacrée aux sceaux-cylindres du Proche-Orient ancien est également en préparation. Elle nous plonge dans un monde d’images en miniature pour expliquer comment ces petits objets caractéristiques de la région ont servi pendant plus de 3 000 ans à sceller portes, jarres, bulles et tablettes d’argile. Cette publication numérique prolonge le programme de recherche « AssyrOnline, humanités numériques et assyriologie : outils pour une histoire online du Proche-Orient ancien » dirigé par Bertrand Lafont (CNRS) et Jacob Dahl (université d’Oxford), en partenariat avec le département des Monnaies, médailles et antiques de la Bibliothèque nationale de France et le British Museum. Une sélection de sceaux-cylindres a été numérisée par l’équipe de Summum 3D afin d’illustrer les techniques de fabrication, les origines et les usages de ces objets minuscules, parfois difficilement lisibles.
24La cité syrienne antique d’Ougarit, centre majeur d’échanges de la Méditerranée orientale et capitale d’un royaume du même nom, qui connut son apogée entre le xive et le début du xiie siècle av. J.-C., fera prochainement l’objet d’un titre dans la collection. Cette publication est élaborée par la mission archéologique syro-française de Ras Shamra-Ougarit, dirigée côté français par Valérie Matoïan (Maison de l’Orient et de la Méditerranée).
25Une vingtaine d’autres titres sont programmés sur l’ensemble de la région, notamment au Liban, en Jordanie et au Yémen. L’évolution de la série avec les différents sites archéologiques et sujets thématiques enrichit notre projet et fortifie nos méthodes. Cela nécessite un suivi de l’avancement de la recherche et un travail de mise à jour sur l’ensemble du portail.
Perspectives et conclusions
26La série « Patrimoine du Proche-Orient » concentre en priorité ses efforts sur les sites archéologiques et les monuments de Syrie et d’Irak menacés ou détruits, afin de répondre à l’urgence de la situation. Un travail est engagé dans la même perspective sur le patrimoine du Yémen. À long terme, la plateforme a pour objectif d’étendre son champ d’action à l’ensemble du Proche-Orient. Le Liban et la Jordanie notamment sont en projet ou en réflexion, en réponse aux demandes croissantes des équipes ou des instituts français, européens et internationaux.
27Dans le cadre d’une convention de mécénat technologique entre le ministère de la Culture et la start-up Iconem, nous finalisons un module innovant permettant de positionner des documents d’archives sur un modèle 3D (nuage de points). La preuve de concept a porté sur deux sites syriens : le Crac des chevaliers et Palmyre. Une réflexion est en cours afin d’envisager la création d’un module open source proposant des fonctionnalités essentielles, qui permettrait ainsi de décliner ce module sur d’autres sites ou monuments.
28Dans un contexte politique et diplomatique particulièrement sensible, la série « Patrimoine du Proche-Orient » est une initiative résolument tournée vers l’avenir, qui tient compte de l’évolution des usages numériques, des enjeux de la médiation culturelle et de la diffusion des contenus de la recherche. Elle joue un rôle non négligeable contre le trafic illicite des biens culturels en renforçant les liens entre les équipes de recherche et les services de l’administration concernés, pour une plus grande réactivité et en sensibilisant le public à la fragilité de ce patrimoine. Ouverte et accessible à tous, cette plateforme de connaissances mutualise les possibilités offertes par les outils numériques et les dispositifs interactifs. Elle accompagne la diffusion de la recherche, l’ouverture de nouvelles perspectives et la réflexion pour mieux comprendre les cultures et civilisations qui se sont succédé dans cette région et en décrypter les enjeux géopolitiques complexes.
Bibliographie
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Notes de bas de page
Auteurs
Histoire des arts et des représentations (UAR, université Paris-Nanterre, labex « Les passés dans le présent »)
Musée d’Archéologie nationale, domaine national de Saint-Germain-en-Laye
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Signes et communication dans les civilisations de la parole
Olivier Buchsenschutz, Christian Jeunesse, Claude Mordant et al. (dir.)
2016