L’école primaire pour tous ? La loi Guizot du 28 juin 1833
Résumé
La loi Guizot du 28 juin 1833 porte sur l’instruction primaire. Elle énonce deux principes : la liberté de l’enseignement et l’organisation d’un système scolaire public. Le clergé catholique conserve néanmoins une très large influence. Les communes de plus de 500 habitants ont l’obligation d’entretenir une école. Pour les filles ; rien. Il faut attendre une loi de 1836 pour commencer à remédier à cette injustice. François Guizot, ministre de l’Éducation, exige que tout instituteur, âgé d’au moins 18 ans, ait en sa possession un brevet de capacité. Le niveau des enseignants doit s’améliorer. Une vaste enquête est lancée durant l’automne 1833 afin de connaître l’état de l’enseignement primaire. Le corps d’inspection est organisé très sérieusement en 1835. L’alphabétisation des petits Français est en marche. En conséquence, le budget de l’État alloué à l’école primaire passe de 1 million de francs en 1832 à 6 millions en 1837. La France accueille dans ses écoles 2 millions d’élèves en 1832, ils sont 3,5 millions en 1847.
Texte intégral
1Lors de la présentation de son projet de loi aux députés le 2 janvier 1833, le ministre de l’Instruction publique François Guizot se relève péniblement d’une pneumonie. C’est donc le député de la Somme, Charles Renouard, rapporteur, qui déclare :
« Quand un gouvernement est fondé sur les lumières générales, il doit à tous l’instruction nécessaire à tous !1 »
2L’idée d’un enseignement piloté par l’État est ancienne. La Chalotais, procureur général du parlement de Bretagne, l’a défendue en 1763 et les révolutionnaires tentent de la mettre en œuvre2. Entre 1792 et 1795, la Convention rend sept décrets pour déclarer qu’il y ait partout des écoles primaires3. La loi Daunou du 25 octobre 1795 reprend les dispositions législatives adoptées par la Révolution. En 1806, Portalis, le ministre des Cultes, établit un rapport déplorable sur l’instruction primaire. En 1826, le baron Charles Dupin, professeur au Conservatoire national des arts et métiers, fait réaliser une carte de l’instruction en France qui révèle les disparités entre les départements et les régions françaises. La France du Nord et de l’Est est relativement scolarisée, mais les départements du Centre, de l’Ouest et du Sud-Ouest sont à la peine. Si bien que, le 14 février 1830, le ministre Guernon-Ranville fait signer par le roi Charles X une ordonnance qui demande aux communes de se pourvoir en moyens pour l’instruction primaire. La demande sociale d’instruction, d’éducation et de surveillance est manifeste bien avant les grandes lois scolaires de la monarchie de Juillet. Ambroise Rendu, Georges Cuvier et le baron de Gérando sont animés par de bonnes intentions et veulent améliorer l’enseignement primaire. Le livre de lecture s’organise notamment autour d’un personnage donnant vie à des leçons de morale. C’est par exemple Simon de Nantua, enfant soumis, écolier modèle et respectueux de l’ordre établi. D’autres livres se présentent sous la forme d’échanges amusants et instructifs entre un père et ses enfants4. Après la révolution de Juillet, l’article 69 de la Charte constitutionnelle du 14 août 1830 promet une loi sur l’instruction publique et la liberté d’enseignement. Les soubresauts politiques n’échappent pas non plus aux élèves comme on peut le voir sur le cahier d’arithmétique du jeune Jacques Gounou, élève à Moussac (fig. 1), dans le Gard, qui dessine régulièrement le drapeau tricolore remis à l’honneur par la monarchie de Juillet.
Renforcer le maillage scolaire
Le constat
3Le 20 janvier 1831, Félix Barthe, ministre de l’Instruction publique, présente une loi sur l’école primaire à la Chambre des pairs. Aucune suite n’est donnée car le projet est mal ficelé, les financements prévus devant d’abord être votés par les députés5. Le 1er mars 1831, le budget de l’éducation passe cependant de 50 000 francs à 1,5 million. Mais 14 230 communes sur 37 295 n’ont toujours pas d’école primaire6.
4Afin de remédier à ces carences, le comte de Montalivet, ministre de l’Instruction publique, crée le Journal de l’instruction publique, l’ancêtre du Bulletin officiel de l’Éducation nationale. Le 24 octobre 1831, il présente à l’Assemblée nationale, un projet de loi sur l’instruction primaire. Il pose le problème de l’enseignement primaire obligatoire et il y est réticent :
« Il serait imprudent de porter atteinte à la puissance paternelle, et aux droits de la famille, même dans l’intérêt des enfants. Cette instruction, imposée par la force, serait reçue avec méfiance, surtout dans les campagnes, et on ne pourrait croire aux bienfaits d’une institution qui se présenterait sans les avantages de la liberté !7 »
5Les propositions de Montalivet sont débattues en commissions, mais elles n’arrivent pas jusqu’à la discussion parlementaire8 ! Le 17 décembre 1832, les députés Eschasseriaux, Laurence, Eusèbe Salverte et Taillandier font des propositions détaillées sur l’école. Il y a urgence, car sur 6 millions de jeunes de 5 à 15 ans, seuls 1 939 000 jeunes sont scolarisés en 1832, dont 1 200 000 garçons9.
Les premières mesures prises par Guizot
6Dès son arrivée au ministère de la rue de Grenelle en 1832, François Guizot10 crée un Manuel général de l’Instruction primaire, une revue pédagogique destinée à informer les instituteurs et les membres des comités locaux de surveillance, des méthodes et des publications relatives à l’instruction primaire (fig. 2). Le premier numéro qui est double porte la date de novembre-décembre 1832, mais il ne paraît qu’en janvier 1833, car il donne le texte et les motifs du nouveau projet de loi sur l’instruction primaire présenté à la Chambre des députés. Guizot confie la direction de ce périodique, édité par quatre libraires dont Louis Hachette, au professeur luthérien Jacques Matter, promu en même temps inspecteur général, puis, en mai 1833 à Paul Lorain, professeur de rhétorique au collège Louis-le-Grand.
7En 1833, sont envoyés dans les écoles 300 000 alphabets ou premiers livres de lecture dont l’auteur anonyme est Ambroise Rendu, 100 000 petits catéchismes historiques, 30 000 manuels d’arithmétique, 5 000 collections de tableaux de lecture, 10 000 histoires de la Bible par Boissard et 5 000 instructions pour les israélites.
8Après avoir été amendée par la Chambre des pairs, la loi Guizot du 28 juin 1833 est adoptée après de longs débats à l’Assemblée nationale par 219 voix contre 57. Lors des discussions, il défend une forme de laïcité. André Koechlin, le député d’Altkirch dans le Haut-Rhin, lui a demandé le 30 avril 1833 l’établissement d’écoles mixtes, car il y a dans sa commune une école mixte où catholiques, protestants et juifs se côtoient. Guizot répond :
« Cela va de droit. On ne demande à aucun enfant quand il se présente à l’école, de quelle communion il est11. »
9La loi Guizot affirme deux principes : la liberté de l’enseignement et l’organisation d’un système scolaire public. Guizot veut une école primaire dirigée par l’État, centralisée et intégrée au sein de l’Université. Chaque département doit posséder une école normale d’instituteurs contrôlant la formation des maîtres et chaque commune de plus de 500 habitants doit entretenir une école primaire. Guizot estime l’effort d’investissement que les villes doivent fournir sur l’ensemble du territoire pour construire ou acquérir des maisons d’école à 72 679 908 francs12, somme considérable au regard des faibles moyens dont disposent les municipalités. Cela entraîne inévitablement une hausse des impôts.
10La réforme de 1833 distingue l’école publique et l’école privée, mais paradoxalement Guizot opte pour une méthode d’enseignement mise au point par les frères des écoles chrétiennes. Plutôt que de réunir dans une même classe des élèves d’âges différents, ce qui jusqu’alors était le plus souvent le cas, on se met à enseigner la même chose, en même temps à des enfants de même niveau.
La pédagogie
11Guizot se prononce sur les méthodes pédagogiques. Il est favorable à l’enseignement simultané des écoles lasalliennes. À l’époque il existe trois méthodes : mutuelle, individuelle, simultanée. L’enquête lancée par Guizot en 1837 révèle que sur 33 695 écoles, 1 905 utilisent la méthode mutuelle (5,7 %), 22 113 la méthode simultanée (65,6 %) et 9 677 la méthode individuelle (28,7 %) (fig. 3). L’enseignement mutuel n’est implanté que dans une minorité d’établissements. Néanmoins, en Seine et Marne, on compte dans le canton de Melun trois écoles mutuelles gratuites, une à Melun, la deuxième à Maincy a été fondée et entretenue par le duc de Praslin dans son château, la troisième est au Mée13.
12Dans l’école mutuelle, on utilise l’ardoise et le tableau. Un maître unique juché sur son bureau enseigne à des élèves installés derrière de longs pupitres, par l’intermédiaire de condisciples désignés à cet effet. L’absence de manuels uniformes pour toute la classe, quand l’école ne peut en fournir, oblige l’instituteur à se servir des documents que chaque élève lui apporte : vieux livres qui viennent de chez les parents, missels et même contrats, baux et documents divers, peu adaptés à l’apprentissage rudimentaire de la lecture. Il est donc difficile de faire travailler ensemble tous les élèves d’un même niveau, d’où l’enseignement individuel. Le maître s’occupe successivement de chaque enfant. Il n’y a parfois pas de mobilier scolaire suffisant et s’il n’y a pas de tableau, il faut renoncer à uniformiser le texte à lire14.
13En 1842, les écoles communales sont encore dirigées presque partout par le mode individuel. Ainsi, lorsque l’inspecteur Lamotte demande à un maître d’école de village s’il a adopté la méthode simultanée, l’enseignant lui répond :
« Oui, j’enseigne simultanément chaque écolier l’un après l’autre15. »
14L’enseignement simultané ne se généralise véritablement qu’au moment où un grand nombre d’écoles se trouvent aux mains de maîtres sortis des écoles normales. Enfants des classes moyennes et pauvres cohabitent sur les mêmes bancs de l’école, mais les enfants issus des milieux les plus précaires forment l’essentiel puis la quasi-totalité des élèves scolarisés dans l’école publique. S’il faut ne faut que 6 à 7 francs par an au minimum pour équiper un élève en papier, livre et plume d’oie, la majorité des familles ne peut pas payer de supplément pour la pension ou la rétribution de maîtres privés. Un élève de Dinan se rappelle même que lors de la rentrée en 1833 ou 1834, un frère a sorti une plume en fer :
« Chacun aurait voulu en avoir, mais elles coûtaient cher, six sous la plume16. »
15L’école n’est pas encore obligatoire, mais elle reste gratuite pour les pauvres. Les manuels scolaires sont distribués aux familles les plus en difficulté, soit 23 % des élèves du primaire en moyenne en 1833 et 31 % en 1837, mais plus de la moitié dans certains départements. Des abus ont parfois lieu : certains conseillers municipaux inscrivent leurs propres enfants sur les listes de gratuité.
16L’inspecteur Lamotte préconise l’utilisation de cartes murales pour la géographie17, dont le coût varie entre 1 et 5 francs pour une carte selon la qualité. L’inspecteur Jules Malras préconise une estrade suffisamment élevée pour que le maître puisse dominer toutes les tables et surveiller les élèves. En face de ces derniers, il convient de placer un buste du roi et un grand crucifix. La salle de classe doit être belle et le mobilier complet. Au milieu, on doit trouver un poêle monté en briques ou en faïence. Un thermomètre, une horloge, une armoire, une fontaine en zinc avec robinets pour l’usage quotidien des élèves sont des équipements essentiels. Parmi les outils pédagogiques, on trouve un boulier compteur, un arithmographe18, une collection de poids et mesures, une collection de minéraux de la contrée, une collection de bois et de végétaux du canton, une collection d’animaux et d’oiseaux communs en France, un globe terrestre, une sphère armillaire19.
Qualifier et valoriser les maîtres d’école
Leur mission
17François Guizot souhaite démocratiser l’enseignement, mais il veut aussi encadrer les consciences par un savoir de qualité. Il écrit dans ses Mémoires :
« Je ne connais rien de plus nuisible aujourd’hui pour la société, et pour le peuple lui-même, que le mauvais petit savoir populaire, et les idées vagues, incohérentes et fausses, actives pourtant et puissantes, dont il remplit les têtes20. »
18L’envoi de la loi aux instituteurs, le 18 juillet 1833, s’accompagne d’une circulaire destinée « à leur faire comprendre les conditions de leur noble mission » et son importance nationale21. La loi fixe deux conditions pour être instituteur : le brevet de capacité depuis 1816 et celui de moralité (fig. 4). En outre, il faut une autorisation rectorale, imposée à tout enseignant tant public que privé. Tout maître d’école doit être âgé d’au moins 18 ans. Le brevet de capacité est un diplôme national décerné après examen aux enseignants du primaire. Guizot souligne l’importance de ce précieux sésame dans sa loi du 28 juin 1833 :
« Il est évident que l’instruction primaire tout entière repose sur cet examen […]. Supposez qu’on y mette un peu de négligence, ou de complaisance, ou d’ignorance, et c’en est fait de l’instruction primaire22. »
Leur niveau
19Deux sessions annuelles d’examen sont organisées par une commission nommée par le ministre. Les normaliens ne sont pas dispensés des épreuves. L’article 25 de la loi Guizot institue une ou plusieurs commissions chargée(s) d’examiner ceux qui aspirent à devenir instituteur dans chaque département. Il généralise une pratique qui existe depuis 1819. Le contrôle intervenait généralement après la nomination de l’instituteur. La commission d’examen visitait les maîtres en exercice. Lorain constate :
« Si l’on avait pris le parti de réviser alors les brevets et d’exclure de l’enseignement tous ceux qui n’auraient pu faire preuve de la capacité requise, presque toutes les écoles de France auraient été fermées ipso facto, et que ce n’était pas là le but de la loi23. »
20Il cite des fautes d’orthographe
comme « otaurisacion », « il pert son temps », « éfort
stéril »24.
Les contrôles réalisés par des notables pleins de
bonne volonté, mais sans connaissance réelle de
l’école primaire, deviennent plus sérieux avec
l’inspection primaire établie par l’ordonnance royale
du 26 février 1835. Les écoles normales primaires
doivent permettre une évolution en formant des maîtres
compétents. Elles sont néanmoins critiquées par les
conservateurs persuadés que les normaliens sont trop
savants pour être dociles25. Pourtant, la
proportion des normaliens dans
l’enseignement public augmente : 4 417 en 1840, 6 917
en 1843, ils sont 9 200 en 1846. De plus, si on compte
74 écoles normales en 1837, la première école normale
de filles n’apparaît qu’en 1838. Dix ans plus tard, il
n’y a que 8 écoles normales de filles en France.
21Les candidats et les candidates doivent subir des épreuves d’admissibilité : une dictée, une page d’écriture, du calcul et à partir de 1837, une composition de style. Au cours de la session d’août 1843, 40 % des postulants dans le département de la Somme sont éliminés après la dictée. Les admis aux épreuves orales se présentent devant des jurys et sont interrogés sur l’instruction morale et religieuse, la grammaire, l’arithmétique, l’histoire, la géographie, les sciences, la musique et la pédagogie.
Leur salaire
22La loi Guizot garantit à chaque maître d’école un salaire minimum de 200 francs par an, le salaire annuel moyen d’un ouvrier sous la monarchie de Juillet étant de 450 francs par an ! Dans les Ardennes, l’instituteur était auparavant payé en blé fourni par les familles26. Des maires affirment que de nombreux maîtres n’ont presque rien touché depuis plusieurs années. L’inspection relève ces abus. Dans certaines communes du Pas-de-Calais, l’instituteur signe un reçu de 200 francs, mais ne perçoit, et ce avec son accord, que 100 à 150 francs27 ! L’inspecteur des Landes consigne qu’instituteur est synonyme de mendiant28. Certains maîtres sont contraints d’exercer d’autres professions afin de compléter leurs revenus. En 1833, dans l’Hérault, sur 350 instituteurs laïques, 55 sont secrétaires de mairie, ce qui leur rapporte entre 30 et 120 francs par an. D’autres sont barbiers et il leur arrive de raser pendant la classe. L’un est aubergiste et tient une maison de jeu. Certains sont géomètres, gardes-champêtres, greffiers, revendeurs ou cultivateurs. Beaucoup servent d’écrivain public. Leurs affaires les conduisent fréquemment au cabaret et de nombreux maîtres sombrent dans l’ivrognerie. De même, dans un rapport, l’inspecteur d’académie de Blois consigne à propos de ce qu’était l’instituteur jusqu’à présent :
« Connu des bons viveurs de la commune et apprécié de tous les cabaretiers, il était le convié de tous les amphitryons du lieu, c’est lui qui se chargeait d’égayer les réunions de ses quolibets de mauvais goût ou de ses entretiens de corps de garde, car le maître d’école était choisi le plus souvent parmi les soldats congédiés29. »
23Les maîtres qui ne sont pas en poste fixe se louent à gages pour une saison. C’est notamment le cas dans les Alpes méridionales où les instituteurs se vendent à la foire de Barcelonnette, le 28 septembre : une ou deux plumes à leur chapeau indiquent s’ils apprennent à lire ou s’ils enseignent aussi à écrire30. Une somme fixe est négociée, le maître se rend au village, loge chez l’habitant, prend ses repas à tour de rôle dans les familles. Au printemps, il remonte dans la montagne s’occuper de ses cultures. De nombreux instituteurs sont itinérants et vont de hameau en hameau. Une ferme ou une grange est utilisée comme école. Les élèves privilégient souvent les travaux des champs à l’étude. Les enseignants aussi, puisqu’on relève de nombreux cas où ils libèrent les enfants afin d’aller cultiver leur lopin de terre. Les vacances sont ainsi de 6, 7 ou 8 mois31.
24Une caisse départementale d’épargne et de prévoyance est créée pour les maîtres d’école. Il s’agit de la première forme de pension de retraite que les instituteurs aient connue. Pour que cette caisse fonctionne, les maîtres doivent verser mensuellement 5 % de leur traitement. Ces caisses fonctionnent sur le système de la capitalisation. Ce capital avec ses intérêts est remis aux instituteurs au moment de leur retraite. En 1846, le traitement des instituteurs est revu à la hausse. Le salaire minimum est désormais de 600 francs par an jusqu’à 1 800 francs pour les enseignants du primaire à Paris32. Le ministre Salvandy souhaite aussi favoriser l’avancement du personnel.
Connaître l’état de l’enseignement primaire
L’enquête Guizot-Lorain
25Après le vote de la loi de juin 1833, Guizot lance une vaste enquête pour connaître l’état de cet enseignement primaire. Les résultats sont précis et fiables (même si les données ont disparu pour l’Allier, l’Ille-et-Vilaine et le Nord). Ils couvrent les aspects administratifs, financiers, matériels et pédagogiques des écoles visitées et donnent des renseignements sur chaque instituteur. Cette grande tournée menée en France, à l’exception de la Corse, mobilise 490 inspecteurs. En juillet 1833, la France dispose de 31 420 écoles primaires et le Rapport au roi du 14 avril 1834 fait état de 33 695 écoles primaires publiques de garçons. Les écoles sont réparties en trois catégories : écoles bien dirigées (15 601), écoles médiocres (14 535) et les écoles mal dirigées (3 739)33.
26Résumant l’état général dans un livre publié en 1834, Lorain révèle que de nombreux instituteurs sont anticléricaux. Lorsqu’un inspecteur demande à un maître dans le Calvados : « où en êtes-vous de l’instruction morale et religieuse ? » La réponse obtenue est : « Je n’enseigne pas ces bêtises-là. » Dans l’arrondissement de Mortain (Manche), l’instituteur d’une école mutuelle mène les élèves dans la ville, tambour en tête, chantant la Marseillaise, et le cortège crie devant le presbytère : « À bas les jésuites, à bas les calotins34. » La guerre scolaire est allumée ! Le rapport fait aussi apparaître le manque d’instituteurs et la majorité d’entre eux sont des congréganistes. La loi votée sous la monarchie de Juillet reste favorable à l’Église. Au recrutement difficile d’institutrices laïques, mal rémunérées, isolées, confrontées à un examen ardu s’oppose la progression constante des effectifs de religieuses exemptées du brevet de capacité et formées gratuitement dans les noviciats de congrégations bien structurées, riches de dons et de legs. À la fin de la monarchie de Juillet, les congréganistes constituent la moitié du personnel féminin.
27L’accès à la scolarisation et à l’alphabétisation se renforce grâce à la loi Guizot de 1833, qui impose à chaque commune l’entretien d’une école. Néanmoins, dans les campagnes on observe des résistances. Les enfants à l’école, c’est de la main-d’œuvre en moins dans la ferme. L’instruction apparaît aux paysans comme un luxe inutile. « Nos pères ont bien vécu sans cela ; nous vivons bien sans cela, et nos enfants pourront faire de même35 ». Un propriétaire du Médoc affirme avoir besoin de vignerons et non de lecteurs36 ! Un bourgeois du Gers préfère voir les enfants curer un fossé plutôt qu’ils perdent leur temps en allant à l’école37.
28En 1836, le prêtre Jean-Marie de La Mennais, frère aîné du philosophe Félicité Robert de La Mennais, s’interroge sur le devenir de la réforme scolaire. Lors d’une distribution des prix, il déclare :
« Nous avons eu le regret de voir beaucoup de parents retirer leurs enfants de l’école avant qu’ils aient pu s’y appliquer suffisamment. Dès que les enfants ont atteint l’âge de 12 à 13 ans et qu’ils ont appris à lire, à écrire, à calculer, on s’imagine que leur éducation primaire est finie, quoiqu’elle ne soit réellement qu’à peine commencée. On se hâte de les mettre à l’ouvrage dans un atelier, où jamais ils ne deviendront que des ouvriers médiocres, tandis qu’avec le secours des mathématiques ils seraient devenus bientôt des ouvriers d’un mérite supérieur38. »
Une année scolaire-type
29Concrètement, en 1836, l’année scolaire commence le 15 octobre et s’achève le 15 septembre. On prévoit un mois de vacances entre le 15 septembre et le 15 octobre. La journée scolaire est de 6 heures. La classe prévoit des créneaux horaires pour les meilleurs élèves qui ont une heure de plus de cours chaque jour. À 9 heures du matin, tous les élèves doivent être réunis devant la porte de l’école ou sous le préau avant d’entrer en classe. L’après-midi, après une pause méridienne, la classe reprend de 14 heures à 17 heures. L’école communale accueille des enfants de 6 à 14 ans39. Si un élève manque de se rendre à la classe, le maître en prend note et il en donne avis aux parents. Une journée type est organisée de la façon suivante pour la 3e classe. De 9 heures à 9 h 40, on commence par des exercices de mémorisation en grammaire, en instruction religieuse et morale, en géographie ou en histoire40.
30Les 20 minutes d’après sont consacrées à la récitation. Les instructions officielles recommandent d’interroger fréquemment les sujets paresseux. Entre 10 heures et 11 heures, ont lieu les exercices d’écriture. La matinée s’achève entre 11 heures et midi avec les mathématiques : calculs, problèmes à résoudre, le système métrique, les proportions et les fractions. L’après-midi, entre 13 heures et 14 heures, c’est lecture ou plutôt géographie le mardi et le samedi. De 14 heures à 15 heures, on écrit à nouveau ou on fait du dessin linéaire selon le niveau. De 15 heures à 15 h 40, on fait de la grammaire et on termine les vingt dernières minutes jusqu’à 16 heures avec de l’instruction morale et religieuse. Cet emploi du temps n’est pas le même suivant l’âge et le niveau des élèves. Guizot a divisé l’enseignement primaire en deux degrés : l’enseignement primaire élémentaire et l’instruction primaire supérieure. La loi du 28 juin 1833 a imposé aux communes chefs-lieux de département et à celles dont la population excède 6 000 habitants d’établir une école primaire supérieure. Deux niveaux de programme sont donc prévus.
31L’instituteur ne passe pas un jour sans prendre des notes sur la conduite et l’application des élèves. Il tient un registre dans lequel il inscrit les notes bonnes, médiocres ou mauvaises de chaque élève. En fin de la semaine, les noms des élèves sont inscrits dans ce cahier par ordre de mérite et proclamés devant la classe. Les signes d’évaluation sont : bien B, assez bien AB, ou mal M. Le relevé de notes reste affiché dans l’école pendant tout le mois. L’instituteur conserve avec soin ce cahier et ces listes de mérite afin de les présenter à l’inspecteur, aux membres des comités locaux ou du conseil municipal qui peuvent visiter l’école. Il est interdit de frapper les élèves. La férule est donc proscrite !
32Les seules punitions autorisées sont les suivantes : un ou plusieurs mauvais points, la réprimande, la restitution d’un ou plusieurs billets de satisfaction, la privation de tout ou partie des récréations avec une tâche extraordinaire, la mise à genoux pendant une partie de la classe ou de la récréation, sans que cette punition puisse durer plus d’un quart d’heure, l’obligation de porter un écriteau désignant la nature de la faute, enfin le renvoi de l’école.
Le maintien de carences dans l’enseignement primaire
33L’enseignement pour les filles est restreint. Il faut attendre la loi du 23 juin 1836 pour que les dispositions de la loi Guizot s’appliquent aux écoles de filles, sauf la plus importante : l’obligation pour les communes d’entretenir une école, et pour les départements, une école normale. L’enseignement pour les filles est toujours peu important. Le chef du bureau de l’instruction primaire au ministère de l’Instruction publique, Paul Lorain, souligne cependant la fondation d’une école de filles à Pourrain dans l’Yonne.
34Le comité communal a le soin d’inspecter les écoles publiques et privées. Au quotidien, l’État s’en remet donc aux notables du coin. L’instituteur est surveillé par un conseil local où siègent le maire, le curé, le pasteur et des personnalités. Guizot se rend compte qu’il s’agit d’un mauvais système et par l’ordonnance du 26 février 1835, il crée un corps d’inspecteur spécial dans chaque département. La tâche est lourde pour un seul homme. On lui accorde en 1837 des sous-inspecteurs pour l’assister. Ces fonctionnaires vont visiter régulièrement ce qui se passe dans les écoles. Les sanctions peuvent aller jusqu’à la révocation du maître, si besoin. La commune se charge des dépenses matérielles et le département de celles des écoles normales de garçons. L’enseignement religieux est assuré dans tous les établissements scolaires, mais le père de famille peut s’y opposer.
35Dans sa thèse, René Lemoine évalue la réforme de l’école primaire dans la Somme. Le tiers des hommes et les trois quarts des femmes n’ont pas appris à lire41. Une pétition du 28 novembre 1840 des habitants de Rainneville adressée au préfet stipule que l’instituteur est nul ! Les enfants n’apprennent rien, car ce maître laisse sa classe pour aller jaser chez les particuliers sur l’administration municipale42.
36La loi Guizot modernise et renforce l’enseignement primaire. En 1837, 29 613 communes ou réunions de communes sont pourvues d’écoles. Elles accueillent 1,5 million garçons et 412 000 filles43. En 1840, il ne reste plus que 4 000 communes sans école en France. Dans le département des Hautes-Alpes, il n’y a qu’une commune sans école primaire, mais dans l’Allier, 141 communes sur 323 en sont dépourvues, dans l’Indre, c’est une commune sur deux44 ! Le nombre de maîtres d’école passe de 59 735 en 1837 à 75 535 en 1843. En 1847, on compte 3 530 000 élèves répartis dans 43 500 écoles. En 1848, le nombre de conscrits illettrés est de 33 % alors qu’il était de 47 % en 182845. Le sous-préfet de Poligny s’afflige en 1847 : « Des distributions d’imprimés destinées à égarer l’esprit des habitants des campagnes ont eu lieu clandestinement46. » Guizot a pourtant déclaré dans sa lettre aux instituteurs de France : « L’instruction primaire universelle est désormais la garantie de l’ordre et de la stabilité sociale47. »
37Sous la monarchie de Juillet, l’alphabétisation reste socialement très inégale au sein du monde rural entre les exploitants propriétaires et les journaliers agricoles (fig. 5). La loi ne stipule ni l’obligation scolaire ni la gratuité, sauf pour les indigents qui reçoivent une aide communale. L’école devient cependant un lieu reconnu de socialisation et d’hygiénisation de l’enfance. Les instituteurs deviennent des notables locaux. Le député bonapartiste Henri Boulay de la Meurthe, ardent défenseur de l’instruction populaire et président de la Société d’instruction élémentaire proclame que « l’ignorance exerce une si grande influence sur le crime, elle y est tellement mêlée, qu’elle est comme le crime lui-même48 » et appuie son argumentaire par une statistique : 86,47 % des criminels condamnés en 1844 sont des ignares49. Il établit donc une corrélation entre une mauvaise scolarité et la délinquance. Guizot est favorable au vote capacitaire50 combiné au suffrage censitaire. Maintenir l’ordre social tout en formant une citoyenneté : tel est le cadre idéologique de cette mutation.
Bibliographie
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Notes de bas de page
1 O. Gréard, A. Durand, La législation de l’instruction primaire en France depuis 1789 jusqu’à nos jours, tome II, p. 2.
2 P. Merle, La démocratisation de l’enseignement, p. 16.
3 F. Guizot, Mémoires pour servir à l’histoire de mon temps, tome III, p. 56.
4 R. Grevet, L’avènement de l’école contemporaine en France (1789-1835), p. 243.
5 Bulletin de la société pour l’instruction élémentaire, Paris, Au siège de la société, 1 bis rue Hautefeuille, 5e série, tome VI, 1870, p. 69.
6 Revue indépendante, Paris, 1842, p. 278.
7 De la nécessité de rendre l’instruction primaire obligatoire en France, Montbéliard, Henri Barbier, 1861, p. 28.
8 F. Guizot, Compléments des Mémoires pour servir à l’histoire de mon temps, Histoire parlementaire de France, volume 2, p. 1.
9 P. Trudeau, Histoire de l’action sociale à Pantin du xviie au xxe siècle, p. 81.
10 De confession protestante, né à Nîmes, historien, professeur à la Sorbonne, François Guizot a été plusieurs fois ministre sous la monarchie de Juillet. Outre l’Éducation, il s’est occupé de l’Intérieur et des Affaires étrangères pour finir président du Conseil jusqu’au 24 février 1848. Jules Joseph Bourdet, « M. Guizot, ministre de l’Instruction publique », Supplément au Voleur, no 27, Delarue, 1836.
11 F. Guizot, Compléments des Mémoires..., p. 35.
12 F. Reboul-Scherrer, La vie quotidienne des premiers instituteurs 1833-1882, p. 110.
13 P. Lorain, Tableau de l’instruction primaire en France d’après des documents authentiques et notamment d’après les rapports adressés au ministre de l’Instruction publique par les 490 inspecteurs chargés de visiter toutes les écoles de France à la fin de 1833, p. 52.
14 F. Reboul-Scherrer, La vie quotidienne…, p. 133.
15 Journal général de l’Instruction publique, 25 mai 1834.
16 Récit d’un élève de Dinan, cité par A. Prost, L’enseignement en France, 1800-1967, p. 129.
17 F. Buisson, Dictionnaire de pédagogie et d’instruction primaire, tome 1, p. 342.
18 Machine à calculer.
19 Instrument qui modélise la sphère céleste. Elle est utilisée pour montrer le mouvement apparent des étoiles, du soleil et de l’écliptique autour de la terre.
20 F. Guizot, Mémoires pour servir à l’histoire de mon temps, tome III, p. 64-65.
21 F. Guizot, Rapport au roi par le ministre secrétaire d’État au département de l’Instruction publique, sur l’exécution de la loi du 28 juin 1833, p. 4.
22 O. Gréard, A. Durand, La législation de l’instruction primaire en France depuis 1789 jusqu’à nos jours, recueil des lois, décrets, ordonnances, arrêtés, règlements, décisions, avis, projets de lois, p. 10.
23 P. Lorain, Tableau de l’instruction primaire en France…, p. 58.
24 Ibid., p. 270.
25 A. Prost, L’enseignement en France, 1800-1967, p. 138.
26 Ibid., p. 279.
27 Ibid., p. 288.
28 Ibid., p. 276.
29 Ibid., p. 149.
30 Ibid., p. 134.
31 P. Lorain, Tableau de l’instruction primaire en France…, p. 201.
32 Manuel général de l’instruction primaire, 1846, p. 153-154.
33 F. Reboul Schererr, La vie quotidienne…, p.19.
34 P. Lorain, Tableau de l’instruction primaire en France…, p. 131.
35 Ibid., p. 375.
36 Ibid., p. 18.
37 Ibid.
38 Cité par P. Perrin, Les idées pédagogiques de Jean-Marie de la Mennais.
39 Arch. mun. de Bordeaux cote 102 R2. Université de France. Extrait du registre des délibérations du Conseil royal de l’Instruction publique. Procès-verbal de la séance du 23 mars 1836.
40 Manuel général de l’instruction primaire, p. 181.
41 R. Lemoine, La loi Guizot, 28 juin 1833, son application dans le département de la Somme, p. 50.
42 Ibid.
43 L’Espérance, mardi 16 novembre 1841.
44 Ibid.
45 S. Aprile, La révolution inachevée, 1815-1870, p. 139.
46 Ibid.
47 Ibid.
48 J. Malgras, De l’éducation et de l’instruction publique…, p. 105.
49 H. Boulay de la Meurthe, Rapport sur la situation de l’instruction primaire en France et sur les travaux de la société pour l’instruction élémentaire, 1846, p. 13 et 16.
50 Mode de scrutin dans lequel le droit de vote est accordé aux citoyens dotés de capacités intellectuelles comme savoir lire et écrire.
Auteur
Docteur en histoire, membre de l’Institut Napoléon
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Signes et communication dans les civilisations de la parole
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2016