De la diagraphie à la numérisation : deux artisans d’une transmission de savoir (Charles-Louis Marle aîné, Louis-Georges Marle) (1829-2017)
Résumé
La vocation de Charles-Louis Marle tout comme celle de Louis-Georges est de transmettre le savoir au plus grand nombre. Si Charles-Louis né en 1799, fils d’un instituteur de Saône-et-Loire, s’engage dans un processus politique qu’il transmettra à ses deux fils Louis-Georges se consacre uniquement aux moyens de diffuser par le biais de la numérisation le savoir et la culture à une population privilégiant le côté pratique de la lecture sur l’outil informatique liseuse, tablette ou smartphone… ou bien à une population handicapée, les textes numérisés étant parfois restitués oralement.
Texte intégral
1Lorsque Charles-Louis Marle aîné édite son Manuel de la diagraphie en 1839, il a déjà publié dix ans auparavant un ouvrage intitulé, Praxigraphie ou recueil d’un nouveau genre pour apprendre par la pratique les règles de grammaire et l’orthographe ainsi que le Journal de la langue française, grammatical, didactique et littéraire. Cent soixante-dix ans plus tard, son descendant Louis-Georges Marle participe à son tour à cette transmission des savoirs en étant responsable des productions numériques aux éditions Albin Michel, après avoir été secrétaire d’édition aux éditions les Belles-Lettres. On se propose de comparer les deux méthodes ainsi que leur devenir ou leur avenir. Les sources utilisées sont les suivantes : pour Charles-Louis Marle aîné, Manuel de la diagraphie. Découverte qui simplifie l’étude de la langue par Marle aîné. Paris, Imprimerie administrative de Paul Dupont et Cie, 1839, Journal de la langue française grammatical, didactique et littéraire. Paris, 1827-1830, Archives privées ; pour Louis-Georges Marle, Les identifiants. International standard text code. Electre in ISTC-SNE Paris, 2015, Groupe normes et standards du SNE, Adéquation du langage. Onix au métier de l’éditeur… Paris, Atelier du SNE, juin 2016, Sources orales 2017.
Deux artisans de transmission du savoir
2La vocation de Charles-Louis Marle tout comme celle de Louis-Georges est de transmettre le savoir au plus grand nombre. Si Charles-Louis né en 1799, fils d’un instituteur1 de Saône et Loire, s’engage dans un processus politique qu’il transmettra à ses deux fils, Louis et Jérôme2 condamnés à la suite de la Révolution de Juin 1848 et du coup d’État du 2 décembre 1851, à la déportation en Algérie3, Louis-Georges se consacre uniquement aux moyens de diffuser par le biais de la numérisation le savoir et la culture à une population privilégiant le côté pratique de la lecture sur l’outil informatique liseuse, tablette ou smartphone… ou bien à une population handicapée, les textes numérisés étant parfois restitués oralement.
Charles-Louis Marle dit Marle aîné
3Lorsque Charles-Louis, publie en 1848 L’Émancipation de l’enseignement4, il a derrière lui un long parcours consacré aux moyens de transmettre le savoir. Directeur, avec son frère Lazare Olivier, d’une école d’enseignement mutuel fondée par son père en 1818, il publie en 1822, Charles et Guillaume, les parfaits élèves d’une école d’enseignement mutuel5, devient de 1826 à 1829 directeur du Journal de la langue française, grammaticale, didactique et littéraire6, « destiné à lutter contre la révolution romantique » écrira Jacques Chadourne en 1979, dans le Bulletin d’information pédagogique de l’Académie de Mâcon après avoir cité Marle :
« C’est bien après une révolution politique qui a accru le domaine de notre néologie et enfanté le dangereux romantisme qu’il convient d’opposer de nouvelles barrières au néologisme.7 »
4Cependant, le début du xixe siècle abonde en nombreuses méthodes d’apprentissage de la lecture impliquant une réforme de l’orthographe. Marle fera partie de ces réformateurs en publiant Le Manuel de la diagraphie, s’inspirant, en l’améliorant de la méthode de Laffore de Bourrousse, employée dans les écoles primaires, à partir du 22 juin 1829 : la Statilégie, lecture immédiate. Art de lire au plus haut degré de simplicité8. Peu avant la Révolution de 1830, Marle proclame ses idées populistes, qui vont lui valoir les attaques d’une intelligentsia avec laquelle il n’aura de cesse de polémiquer :
« Nous renverserons les préjugés qui tiennent en laisse la portion instruite de la société et garrotent le peuple. Nous voulons éclairer le peuple en masse et en quelques jours seulement.9 »
5Jacques Chadourne rappelle :
« Si le conservatisme linguistique, l’autorité de la norme et la pérennité de la langue caractérisent ses écrits en grammaire, il n’en est pas de même en ce qui concerne la transcription des phonèmes. Il se lança dans une véritable croisade iconoclaste.10 »
6En effet, ce fut une croisade destinée à réformer totalement l’orthographe par un système de phonèmes, la diagraphie. En 1838, il expérimente sa méthode à Lyon11 et Paris12. Il décide alors de publier le Manuel de diagraphie, suivi de la grammaire diagraphique, et de la grammaire théorique, pratique et didactique ou texte primitif de la grammaire didactique. Il interrompt sa croisade éducative pour fonder en 1841, à Lyon, le journal quotidien Le Rhône où il va mettre en pratique sa méthode diagraphique en publiant, les célèbres sermons du dominicain Lacordaire. Le 23 mai 1845, dans une annonce faite dans son journal, il propose à ses lecteurs Les conférences complètes de M. Lacordaire à Lyon, exactement recueillies et précédées du portrait et de la biographie du révérend Père. Le résultat fut un succès, mais le Père de l’Ordre des prêcheurs13 fondateur de la Congrégation enseignante en 1852, ne pouvant concevoir qu’une éducation chrétienne ne put être dispensée hors d’un établissement religieux14, intenta un procès à l’auteur pour ce qu’il considérait comme une contrefaçon15. Procès perdu, qui conduit Charles-Louis à la faillite mais ne l’empêche pas de publier de 1848 à 1849, l’Émancipation de l’enseignement16 et de février à août 1849, La Constitution. République du Présent et de l’Avenir17. Deux versions existent pour la fin de Charles-Louis. Il aurait vécu misérablement à Mâcon jusqu’à sa mort en 1860 ou bien aurait quitté la France pour les États-Unis, puis pour le Venezuela où il serait mort en 186418.
La méthode de diagraphie
« Trois jours suffisent pour établir la diagraphie dans une classe. Elle est un guide incessant de bonne prononciation – elle permet à l’élève dans la même situation que si un bon maître lui dictait perpétuellement un bon livre – elle économise le temps consacré aux dictées – elle réunit sans en avoir les inconvénients tous les avantages de la cacographie et des autres genres de devoirs d’orthographe – elle fait réfléchir les enfants, elle exerce leur jugement et féconde leur intelligence19. »
Le manuel de diagraphie : découverte qui simplifie l’étude de la langue20
7L’ouvrage de 71 pages comporte 25 pages consacrées à la méthode et 44 aux rapports, procès-verbaux, avis. L’idée générale du système consiste à définir les sons ou voyelles par 19 signes.
8Chaque signe peut être modifié selon sa valeur : â (son long) = -, an (son nasalé) = - surmonté d’un point, eu = I, ein = I surmonté d’un point, on (son nasalé) = u inversé surmonté d’un point, puis l’articulation des consonnes représentées par des petits traits munis de crochets ou de petites croix.
Le système
9Le signe horizontal - représente le a de ami, mais aussi de drap et a de mangea ou d’orgeat, en un mot tout ce qui se prononce en a, quelque soient les lettres qui indiquent la prononciation usuelle. Lorsque le signe – est surmonté d’un point, il remplace non seulement le an de plan mais aussi le and de gland, le ant de diamant… Le signe 7 est destiné à remplacer le c (dur) de cap mais aussi le ch de chrétien ou le q de cinq. En un mot tout ce qui dans la langue phonique a valeur phonique. Le .I accompagné d’un point en bas à gauche est destiné à remplacer le s de sel, mais aussi le c de cigale…
« Les signes révèlent les mots sans faire connaitre l’orthographe, ils lui peignent les sons de la voix comme s’ils entendaient une dictée : ils lui présentent une succession de problèmes orthographiques que l’enfant doit continuellement résoudre comme dans une dictée où chaque mot est une épreuve pour son savoir si bien qu’en signes diagraphiques un livre imprimé serait toujours une dictée continue et toujours bien dite. En réunion ou isolé, il suffit d’ouvrir un livre diagraphique pour jouir des avantages de cette dictée perpétuelle. »
10Marle donne comme exemple la phrase : en négligeant de remplir les devoirs de chrétien on néglige son bonheur de ce monde et de l’autre.
11Par la diagraphie on peut obtenir phonétiquement : an néglijan de rhamplir les devoirs de qurétiains, on néglije son bonheur, puis : an néglijan de remplir ces devoirs de kretien on négligent son bonheur, et ainsi de suite.
12Dans son exemple, il veut démontrer que l’on peut aboutir à la bonne orthographe. Au cours du procès, Lacordaire avait malencontreusement qualifié de sténographie (saisir pour soi à la hâte un texte pris au vol) le procédé, or la diagraphie ne suit pas la parole, son but est la pratique de l’orthographe, elle diffère de la tachygraphie (la tachygraphie devance les sons) et de la sténographie.
De la diagraphie à la numérisation
13Si la diagraphie est un moyen de transcription des phonèmes dans le but de découvrir l’orthographe après l’avoir ignorée – son inventeur dira qu’elle peint les sons – et modélise une nouvelle forme d’écriture, elle conserve, comme la numérisation, son fond. L’instituteur connaît l’orthographe du texte qu’il dicte, alors que l’élève l’ignore. Le but de Charles-Louis était donc de dévoiler le fond du texte et, à partir des transcriptions puis des interprétations personnelles et fantaisistes de l’auditeur, de conduire peu à peu ce dernier, avec l’aide de l’instituteur, à découvrir l’orthographe, ce qu’il ne dit pas dans son manuel mais que l’on pressent dans son Manuel de grammaire théorique pratique, didactique ou Titre primitif de la grammaire diagraphique.
14Le but de la numérisation est de garantir la pérennité et l’interopérabilité d’un texte auquel on accède via des moyens précis : le balisage du texte. Exemple : c’était à Mégara faubourg de Carthage, dans les jardins d’Hamilcar, devient après balisage : <p>C’était à <i>Mégara</i> faubourg de Carthage, dans les jardins d’Hamilcar.</p>
15Il s’agit de dissocier le fond de la forme grâce à un « langage pivot » : il s’agit de partir d’un fichier word, et le transformer en fichier XML (Extented Markup Language). Le texte ainsi balisé est transformé en fichier XHTML (Extensible Hypertext Markup Language) fichiers constitutifs de l’ePub. Le fichier XML est garant de la pérennité du texte et permet – après transformation – l’interopérabilité entre les différents systèmes de lecture, que ce soit de l’imprimé ou du livre numérique. Dans les deux cas, l’objectif est de conduire à la transmission du savoir, de permettre à tous d’avoir accès à la culture, à l’enrichissement personnel.
Louis-Georges Marle
16L’idée de la numérisation, contribuant à la lecture rapide, ergative et dont l’avantage est d’être de 20 % à 60 % moins cher que le livre papier ne pouvait que séduire Louis-Georges Marle. Grâce à sa capacité d’adaptation à ce mode de diffusion requérant un bagage scientifique, Louis-Georges après des études au Lycée Louis-le-grand puis au Lycée Fénelon, en classes de Mathématiques supérieures se rend compte que sa véritable vocation est l’édition. Il entreprend alors des études d’Histoire, avec option latin à la Sorbonne, tout en travaillant comme responsable de production aux éditions Les Belles lettres. Sollicité par le Groupe Albin Michel, cinquante et unième des grands groupes d’édition mondial, et sixième groupe d’édition en France, comme responsable de production du département sciences humaines, il va à partir de 2010 s’orienter vers la numérisation et entrer au Syndicat national de l’Édition. Ce qui a séduit Louis-Georges ce n’est pas le fait que la lecture soit considérée comme étant rapide et ergative, mais l’aspect technique qui consiste à trouver des passerelles entre les différents formats et de pouvoir créer des outils qui permettent de passer facilement de l’un à l’autre.
La numérisation chez Albin Michel
17Les éditions ont commencé à numériser quelques ouvrages à partir de 2010, en particulier les romans. Depuis, sa production numérique n’a cessé d’augmenter et représente aujourd’hui 5 à 6 % du chiffre d’affaires. Maison mère, elle n’est pas éditrice scientifique comme sa filiale Vuibert, et va s’orienter vers les secteurs porteurs que sont le roman contemporain, ou la fiction dont elle est l’un des leader. Depuis mai 2016, elle entre dans le dispositif PNB (prêt numérique entre bibliothèques) avec 4 500 titres disponibles pour les bibliothèques numériques, élargissant ainsi son lectorat. C’est donc à un vaste projet auquel va participer Louis-Georges Marle en tant que responsable de la numérisation
La technique
18Dès le début des années 2010, Louis-Georges Marle s’est orienté vers les langages de description de page plutôt que vers les logiciels de PAO (publication assistée par ordinateur), pour deux raisons : la première étant que les logiciels présents sur le marché ne permettaient pas de réaliser des mises en pages fluides pour les sciences humaines (il fallait créer systématiquement deux blocs de texte par page pour le texte et pour les notes de bas de pages, les notes étant déconnectées du texte), le système WYSYWYG – what you see is what you get avait des limites, en particulier pour la transcription des équations mathématiques. La seconde est qu’une fois le texte mis en page, on ne pouvait plus le transformer dans d’autres formats (formats de poche en l’occurrence à l’époque).
19La découverte du langage LaTeX, langage de description de page (inventé en 1978 par Donald Knuth et amélioré par Leslie Lamport en 1992), toujours utilisé aujourd’hui, qui respecte les formules mathématiques, les règles typographiques et les polices modernes, permet, en dissociant le fond de la forme d’obtenir à peu près toutes les formes de mise en page propres aux sciences humaines, y compris plusieurs niveaux de notes de bas de page et plusieurs façons de les présenter – à la ligne ou en paragraphe.
20Exemple : composition du texte de Johannes Kepler, Contra Ursum (in La Guerre des astronomes, volume II : La querelle au sujet de l’origine du système géo-héliocentrique à la fin du xvie siècle, Paris, Les Belles Lettres, 2008)
21Bien que ce langage soit semi-balisé puisqu’il colporte encore des indications de mise en pages, il permet de comprendre la distinction entre le fond d’un texte et la forme qu’on veut lui donner, si bien que passer aux langages de balisages devient un jeu d’enfant.
Le langage de balisage
22Les langages de balisage sont relativement anciens : le premier GML Generalized Markup Langage est créé en 1969, puis SGML Standard Generalized Markup Language en 1984. Ces langages ont pour principe fondamental la séparation complète entre la structure logique d’un document (titres, chapitres, paragraphes, illustrations…) qui est identifié par des balises insérées dans le document lui-même, et sa mise en page qui dépend du support de présentation (livre, journal écran, graphique…) définie en dehors du document dans une ou plusieurs feuilles de style (police, style, taille et couleur des caractères, alignement et espacement des paragraphes…). La lourdeur et le prix très élevés des équipements informatiques pour faire tourner ces langages étaient tels qu’ils étaient réservés à l’industrie (Boeing, Airbus, Snecma, et l’armée).
23C’est à partir du SGML Standard Generalized Markup Language que le Britannique Tim Berners-Lee inventa le WWW. Word Wild Web a développé le concept de HTML Hypper Text Markup Language et le langage internet. La baisse des coûts des systèmes informatiques, la démocratisation de la micro-informatique, l’apparition d’internet et la lourdeur du langage SGML ont poussé les informaticiens à trouver un langage plus souple permettant l’interopérabilité : le XML Extensible Markup Language (dont la première version date de 1995).
24Exemple : François Crouzet, Histoire de l’économie européenne, 1000-2000, Paris, Albin Michel, 2001.
25Toute la structure du livre, que ce soit la hiérarchie logique des titres ou les enrichissements typographiques, est notée par des balises : <tit> pour un titre, <p> pour un paragraphe, <i> pour italique, <pc> pour les petites capitales… On obtient alors un fichier qui s’affranchit de la forme qu’on veut lui donner qui est pérenne et surtout interopérable. C’est-à-dire qu’on peut le transformer en d’autres types de fichiers en fonction des besoins.
L’implication sociale : le SNE (Syndicat National de l’Édition)
26Fidèle à sa vocation de transmettre à tous, Louis-Georges a rejoint le Syndicat National de l’Édition dans le Groupe normes et standards21 : production d’EPUB nativement accessible aux publics empêchés de lire, ciblant les 18 % de personnes en situation de handicap en France (handicap visuel, auditif, Dys (langage), moteur, psychique, intellectuel et cognitif). Le but de l’atelier du SNE consiste à faire comprendre à l’éditeur qu’il existe des moyens pour fabriquer des livres numériques « accessibles » en se basant sur les langages informatiques existant sans que cette transformation n’engendre un coût rédhibitoire. L’information contenue dans les pages (X) html provenant de l’EPUB (Electronic PUBlication ou publication électronique), comportera de l’information sémantique lisible aussi bien par les liseuses classiques que par celles adaptées au public malvoyant.
27Le fichier commence par une balise « body » indiquant où se situe le fichier en question : devant (frontmatter), page de titre, dédicace, exergue…, dans le corps du texte (bodymatter) ou à la fin de l’ouvrage (backmatter), dans la même collection, du même auteur <. Le fichier est découpé en sections ayant un rôle précis : EPUB : type = « chapter » role = « doc-chapter » indiquant que l’on se trouve dans un chapitre et que cette information est lisible aussi bien par une liseuse EPUB type que par un dispositif pour malvoyants (role = « doc-chapter »). Bien qu’il existe déjà des éditions adaptées par le biais des associations nationales, cela ne suffit pas à la demande. Le groupe propose de passer de l’édition adaptée répondant à des besoins spécifiques (lecture en braille, bibliothèque sonore) à l’édition inclusive répondant aux besoins les plus simples (romans, essais) : par le biais d’Epub destinés aux handicaps auditifs, visuels, moteurs, psychiques… Le but de l’atelier de recherche dont les assises se tiennent régulièrement sous forme de tables rondes est d’améliorer ce système permettant une numérisation plus large.
28Les objectifs sont semblables pour les deux idéalistes, mais, si le premier, agissant en cavalier seul à une époque où l’enseignement de la lecture, la refonte de la grammaire font l’objet de nombreuses expériences et innovations plus ou moins évidentes, est conduit à l’échec à cause de ses options politiques, son descendant, travaille en équipe dans l’Atelier groupe de recherche du SNE, en dehors de toute implication politique. Pour lui, seule compte l’amélioration d’un système destiné à transmettre et procurer aux plus démunis le plaisir du savoir et de la distraction.
Bibliographie
Assises professionnelles du livre à l’heure du numérique, groupe normes et standards du numérique, l’adéquation du langage ONIX au métier d’éditeur, groupe normes et standards du numérique, Paris, 2015.
Chadourne Jacques, « Aujourd’hui comme hier, Charles-Louis Marle, premier directeur de l’école normale de Mâcon », dans Bulletin d’information pédagogique, no 4, CDDP Mâcon, 1981.
Chervel André, Les grammaires françaises 1800-1914, Répertoire chronologique, Paris, Institut national de Recherches pédagogiques, Service, Histoire de l’Éducation, 1982.
Boustany Joumana, Boudroux Evelyne, Chartron Ghislaine, La médiation numérique : renouvellement et diversification des pratiques, actes du colloque Documents numériques et société, Zagreb 2013, Louvain-la-Neuve, De Boeck supérieur, 2014.
M. Marle aîné, Manuel de la diagraphie. Découverte qui simplifie l’étude de la langue, Paris, imprimerie administrative Paul Dupont et Cie, 1839.
Marle Louis, De la Bourgogne à la bataille d’Alger, Paris, La Pensée universelle, 1973.
Sanoswski Jean-Claude, Marle, Charles Louis dit Marle aîné, Association d’Études et Cahiers Charles Fourier, Cléron, mai 2017.
Von Hooland Seth, Gillet Florence, Henchen Simon, Introduction aux activités numériques, Méthodes et pratiques de Sciences humaines et sociales, Louvain-la-Neuve, De Boeck supérieur, 2016.
Notes de bas de page
1 Olivier Marle, instituteur, fonda une école d’enseignement mutuel à Mâcon en 1818.
2 Ils ont 18 et 20 ans lors de leur arrestation.
3 Archives Privées Marle, (APM), dossier Louis et Jérôme (condamnations, déportation, transportation en Algérie. Création d’une imprimerie et de journaux politiques, liens avec Proudhon).
4 L’Émancipation de l’enseignement, publié de mai 1848 à novembre 1849.
5 Charles et Guillaume, où les parfaits élèves d’une école d’enseignement mutuel, par C. Marle, directeur de l’école d’enseignement mutuel de Mâcon, à Mâcon, chez l’auteur, 1822.
6 Parue en 1784.
7 APM, dossier Charles-Louis, J. Chadourne, « Aujourd’hui comme hier, Charles-Louis Marle, premier directeur de l’école normale de Mâcon ».
8 Bourrousse de Lafforre, Brevet d’invention pour un procédé de lecture, Statilégie lecture immédiate. Art de lire au plus haut degré de simplicité, prospectus, 1827.
9 Appel aux Français, « Combat », Paris, Corréard jeune, éditeur, 21 rue Richelieu, no 21, 1829, chap. III, p. 49.
10 J. Chadourne, « Aujourd’hui comme hier, Charles-Louis Marle, premier directeur de l’école normale de Mâcon », p. 80.
11 L. Marle, De la Bourgogne à la bataille d’Alger, p. 65.
12 Ibid., Le 27 août 1838, à l’école primaire du 10e arrondissement de Paris, 4 septembre 1838 à l’école communale du 6e arrondissement, p. 65-66.
13 Ordre de saint Dominique ordre prêcheur.
14 La loi Guizot de 1833 prévoyait trois types d’écoles : l’école publique avec enseignement public, l’école publique avec enseignement congrégationiste et l’école privée avec enseignement congrégationiste.
15 J.-Cl. Sonowski, « Marle, Charles louis dir Marle aîné », Propriété littéraire, discours religieux, contrefaçon, Cour royale de Lyon, Le journal du palais, Jurisprudence française, vol. 45, p. 433-436. avocat, Pezzani, (fourieriste) Jean-Claude Sosnowski, in Association d’études et Cahiers Charles Fourier, 2017.
16 APM, Dossier Charles-Louis, L’Émancipation de l’enseignement, samedi 4 novembre 1848, no 27.
17 APM, Dossier Charles-Louis, La Constitution. République du Présent et de l’Avenir, rédacteur gérant Ch. Martin, rédacteur en chef, Marle Aîné, numéro spécimen, 28 février 1849, no 17, 11 août 1849, 37, rue des Vieux-Augustin, Bureau, rue Saint Marc, no 39, Paris.
18 L. Marle, De la Bourgogne à la bataille d’Alger, « Louis (il n’écrit pas Charles-Louis), est allé mener une vie assez misérable à Lyon où il a trouvé un emploi de maître de pension, et où il va mourir en 1860 », p. 245. Il semble qu’il y ait confusion avec un autre Louis Marle frère puîné de Charles. Une autre version est donnée dans les dossiers fouriéristes : il aurait quitté la France pour les États-Unis puis le Venezuela ; version plausible. Les bâtiments de l’École normale de Mâcon furent légués à une congrégation de religieuses du Venezuela, qui l’occupait toujours en 1980. Une autre version le fait mourir à Saint Domingue en 1884. Généalogie Joël Marle par Geneanet.
19 Texte de la page de couverture accompagnant le titre.
20 M. Marle aîné, Manuel de la diagraphie. Découverte qui simplifie l’étude de la langue.
21 Arts de la visibilité, et epub 3, pour une excellence de lecture numérique, Les assises du livre numérique, Paris, 23 novembre 2017.
Auteur
Docteur en Histoire moderne et contemporaine, doctorante en littérature comparée, Université Paris IV – Paris-Sorbonne, chercheur hébergé Centre Roland Mousnier UMR 8596 Paris Sorbonne, CNRS
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Signes et communication dans les civilisations de la parole
Olivier Buchsenschutz, Christian Jeunesse, Claude Mordant et al. (dir.)
2016