In memoriam : Nagwa Abou El Maaty épouse Khalil (1954-2019)
Texte intégral
1Madame Nagwa Khalil, née Abou El Maaty nous a quittés le 12 juin 2019, à l’âge de soixante-cinq ans. Elle était veuve et mère de trois enfants (1980, 1983, 1984). Ayant obtenu un baccalauréat scientifique en 1972, elle s’engagea à l’Université du Caire, dans des études d’ingénieure agronome, option sociologie rurale et développement agricole, obtenant son diplôme (mention bien) en 1976. Elle exerça ensuite les fonctions de professeure d’anglais en collège, à Dekernis, en 1976-1977, puis de biologie, dans la même ville, mais en lycée en 1977-1978. Puis, de 1979 à 1983, elle travailla en tant qu’ingénieur agronome au service de planification de l’Université de Mansoura, toujours en Égypte. Prise par ses obligations de mère de famille, notamment la prise en charge d’un enfant grand handicapé, elle renoua un temps avec son métier d’ingénieur : d’avril à juillet 1989, elle effectua un stage à la société TECHNA (TECHnique de Nutrition Animale), une entreprise de service conseils à Coüeron (Loire-Atlantique).
2En 1995, elle soutint avec succès (mention bien) un DEA d’Études Méditerranéennes, option Civilisation, à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales (INALCO). Il se constituait d’un mémoire dirigé par Henri Laurens portant sur Les réformes agraires égyptiennes (1942-1970). Puis, après un temps d’interruption, elle s’inscrivit en thèse de doctorat d’histoire économique à l’Université Paris-Sorbonne (Paris IV), sous la propre direction de Dominique Barjot. Cette thèse fut soutenue, avec la mention très honorable, le 4 juin 2007. Elle portait sur La scolarisation de l’apprentissage agricole en France : les fermes écoles au service de l’agriculture et de son enseignement (xixe siècle-début du xxe siècle), thèse alors très neuve.
3Pratiquant l’anglais, l’arabe et le français, Madame Nagwa Khalil s’est illustrée par son engagement bénévole : aide aux tuberculeux et à leur famille, dans le cadre de l’Association « Amélioration de la santé » (1977) et enseignante bénévole en cours d’alphabétisation et de remédiation, toutes matières (au collège), en sciences et grammaire arabe (lycée) toujours à Dekernis (1976-1978). Elle renoua plus tard, en 1997-1998, avec le bénévolat : aide aux devoirs bénévole pour des élèves en classe de soutien, au collège Libertaire Rutigliano, à Nantes.
4La charge de son fils handicapé et le décès de son époux n’empêchèrent pas Madame Nagwa Khalil de publier un article de revue à comité de lecture : « La fabrique des instruments agricoles de la ferme-école des Trois-Croix », Histoire & Sociétés Rurales, vol. 21, 2004, p. 115-132, et une contribution aux actes de congrès du CTHS : « L’action des directeurs exploitants des fermes-écoles au sein de la viticulture locale (xixe-début du xxe siècle », dans Les Hommes de la vigne et du vin. Figures célèbres et acteurs méconnues, Paris, Éditions du CTHS, 2011, p. 11-24. S’y ajoutèrent quatre communications à congrès ou colloques : « Sur les traces de Mathieu de Dombasle : Jules Rieffel et le défrichement des landes de Grand-Jouan », Le Travail et les hommes, 127e congrès du CTHS, Nancy, 15 au 20 avril 2003 ; celle publiée en 2011 et présentée lors du Congrès de Bordeaux, Les hommes de la vigne et du vin, 20 au 25 avril 2009, « Une instruction professionnelle agricole gratuite pour la petite paysannerie au xixe siècle : les élèves apprentis des fermes écoles formés par des notables, colloque Les « petites gens » de la terre : paysans, ouvriers et domestiques du Néolithique à 2014, MRSH de l’Université de Caen, 8-10 octobre 2014 ; celle, posthume, à paraître dans le présent volume, « La transmission du savoir-faire agricole dans les fermes écoles créées par la France en Afrique du Nord et en Syrie au début du xxe siècle », La transmission des savoirs, 143e congrès du CTHS, Paris, 23 au 26 avril 2018. Tout cela ne donne que plus de regret à ce que la thèse, pourtant acceptée par les Presses Universitaires de Rennes, n’ait pas été publiée.
5Madame Nagwa Khalil laissera l’image d’une chercheuse scrupuleuse et passionnée.
Auteur
Professeur émérite d’histoire économique contemporaine, Sorbonne Université Lettres, Renmin University of China, membre de l’Académie des sciences d’outre-mer, président du Comité français des sciences historiques
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2016