Ambigüité de la traduction : entre l’Antiquité et les Temps Modernes
p. 26-36
Résumé
Moyen de constantes interactions pour un dialogue entre les siècles et les espaces, la traduction forme une matrice transcendantale d’un processus culturel. La Renaissance est l’époque pendant laquelle naît la notion même de traduction et celle qui désigne le métier. Ainsi, la traduction prend place comme armature entre les divers pôles constructifs de la production écrite. Ces distorsions et ces patterns multidimensionnels se révèlent avec pertinence à travers l’œuvre de Louis Le Roy, un des plus grands hellénistes du xvie siècle. Son œuvre oscille entre la rigueur scientifique d’une traduction exacte des grands philosophes antiques et la spiritualité du Logos chrétien. Les mots n’étant que des signes conventionnels, il faut trouver les meilleurs spécimens pour expliquer le sensus. Le savoir se conçoit comme œcuménique et supra-linguistique. Dans un rapport entre la lettre et le sens, la traduction dépasse son texte-racine pour acquérir le statut d’original, elle devient, ainsi, l’objet de l’Histoire.
Texte intégral
1« Si vous traduisez toujours, on ne vous traduira jamais » disait Montesquieu1. Le travail d’un traducteur est généralement estimé comme peu glorieux et fort pénible, bref, ingrat. Longue et exigeante, la traduction demande un talent et une érudition hors normes, et ceci est d’autant plus vrai lorsqu’il est question de traduction de textes philosophiques. Il s’agit de transmettre dans une langue différente le message et les idées, mais aussi le style, le ton et le mouvement, bref, l’âme d’un ouvrage. Or, après un travail colossal, le traducteur doit trouver le courage de s’effacer entre l’auteur et les lecteurs. Ainsi la traduction reste toujours dans la comparaison avec l’original où elle n’aurait qu’à perdre.
« Si c’est un métier que de faire un livre, le métier est bien ingrat quand le livre est une traduction. L’auteur de l’ouvrage original prend pour lui la bonne part. […] Le traducteur ne doit espérer ni à ces facilités dans la lutte, ni à ces revanches dans la défaite. […] Au lieu de la joie fortifiante qui naît chez le créateur d’une pensée heureuse soudainement éclose, il ne connaît guère que les ennuis d’une investigation minutieuse, que les dégoûts d’un travail obscur et, pour ainsi dire, souterrain. »2
2Or, les incorrections sont inévitables et les critiques faciles à émettre.
« À peine a-t-on échappé à la dualité entre traduisible et intraduisible – au bénéfice du premier – que l’on doit plonger dans un autre abîme d’incertitude entre la fidélité au texte-source et l’inévitable, voire l’indispensable, trahison du texte et de son auteur. Toute traduction est une déformation du texte source par le jeu en boomerang du “ génie des langues ”, qui nourrit cette déformation et qui s’en nourrit. »3
3Avec ces difficultés évidentes, la frontière entre une traduction et une interprétation n’est jamais fiable, traduire signifie prendre position sur le sens des mots dans le contexte établi par l’auteur, mais ceci est déjà une transformation. Un ingénieux proverbe italien - Traduttore traditore - Traduire, c’est trahir proclame avec brillance une oraison funèbre de toute traduction à naître.
4Les premiers traducteurs français de la Renaissance semblent être unanimes quant à cette piètre estime de la Traduction. Étienne Pasquier (1529-1615), homme politique, humaniste et poète écrit :
« Il est vray, qu’il n’y a labeur plus ingrat que cesluy, ne qui soit si peu recogneu par une postérité. Le traducteur comme un esclave s’alambique tous les esprits à suivre à la trace les pas de l’auteur qu’il translate, il y consomme son âge. »4
5Ainsi, Jacques Peletier du Mans (1517-1582), lui-même traducteur de Pétrarque déclare en 1547 :
« En translatant
Y a grand’ peine, & de l’honneur pas tant […]
Voilà des pointz assez avantageux,
Pour refroidir un homme courageux. »5
6Le discours sur la traduction la représente indubitablement comme inférieure à l’invention. Cette mise en scène prend désormais la forme d’un procès fait à l’acte même de traduire. Peine, labeur, mépris, ni honneur, ni gloire – le travail d’un traducteur ne peut qu’acquérir un statut secondaire et quasiment discrédité dans la représentation collective.
7Et pourtant, la Renaissance est par excellence l’ère de la Traduction, l’époque exprime une sensibilité particulière à cette nouvelle activité, marquée par un accroissement massif du volume des travaux effectués. James Hutton estime qu’aucune autre langue que le français ne peut se féliciter d’un intérêt si marqué pour l’œuvre humaniste et d’un nombre aussi grand de traductions ; au cours du xvie siècle, il les évalue à plus de trois cents6. Le nombre de textes traduits augmente vertigineusement à tel point qu’on parle même de « la boulimie linguistique de la Renaissance française »7. Ainsi, le xvie siècle est l’époque qui fait naître la notion même de la traduction et celle qui désigne le métier. Apparaît ainsi le phénomène : le xvie siècle nomme et définit la traduction et en même temps la condamne et la rabaisse.
8Dans cette perspective, il paraît légitime de poser la question de savoir ce que représente véritablement la Traduction. Quelle est sa notion conceptuelle et comment s’inscrit-elle dans une Idéologie de la traduction en France ? Bref, pourquoi traduire ? Quoi traduire ? Comment traduire ? Quels sont les enjeux et la méthode de la Traduction ? Ces questions fondamentales s’inscrivent dans une problématique d’un ordre conceptuel plus large. Il s’agit de savoir non seulement placer la Traduction dans une orientation idéologique, politique et culturelle qui répond aux circonstances d’ordre extratextuel, mais aussi d’exposer à la fois les paradigmes de cette idéologie dans le texte même des traductions. Ainsi, celle-ci doit être abordée sous l’angle thématique (dans quels domaines privilégiés se produisent les traductions), sous l’angle idéologique (à quels systèmes de valeurs renvoient les thématiques repérées, les réseaux d’explications introduits), ou encore sous l’angle de l’écriture et de ses modèles implicites ou explicites (référencement d’une mémoire textuelle active). Désignant par des médiations complexes un foisonnement qualitatif et quantitatif, ces trois niveaux de fonctionnement mettent en lumière les motivations profondes de la Traduction.
9Évaluer ses motivations, comprendre la Traduction dans le contexte des idées culturelles et politiques de la Renaissance nécessite une enquête sur ses significations historiques. Or, parmi la cohorte des traducteurs de la Renaissance, s’il y a bien un nom à retenir, c’est celui de Louis Le Roy dit Regius (1510 env. – 1577), une des figures les plus méconnues parmi les humanistes français. Et pourtant, c’est lui qui peut à juste titre être présenté comme le premier traducteur moderne dans sa démarche méthodologique et son esprit scientifique. D’origine très modeste, mais un fervent admirateur de l’Antiquité, il consacre sa vie à l’œuvre humaniste. Son objectif est de traduire les textes anciens pour les rendre plus accessibles aux contemporains. Pendant vingt ans, il poursuit son projet avec une remarquable constance. Pour la première fois, les œuvres d’Isocrate et de Démosthène, les plus grands dialogues de Platon (Timée, Phédon, Sympose) ainsi que sa République, enfin la Politique d’Aristote sont traduits et commentés – un travail colossal d’envergure et de longue haleine.
10Nommé « Notre Platon français » par ses contemporains, philosophe d’histoire et brillant helléniste qui a « offert la Grèce » au xvie siècle, Louis Le Roy reste jusqu’à nos jours délaissé par l’historiographie française8. Pourtant, c’est à travers son œuvre que l’on constate le mieux les multiples paradigmes de la Traduction en France, ses patterns, ses ambiguïtés et ses pièges. Archétype du savant moderne, Louis Le Roy marque déjà une rupture dans la pratique de la Traduction. Un rapide tour d’horizon permettra de déceler sa portée idéologique à l’heure d’une rencontre privilégiée entre l’Antiquité et les Temps Modernes.
11Le phénomène de la Traduction à l’époque de la Renaissance est incontestablement lié à de nombreux facteurs comme l’essor de l’imprimerie ou la redécouverte de l’Antiquité avec un intérêt accru pour ses chefs-d’œuvre. Cet accroissement correspond à « l’illimitation du champ de la traduction »9. Au Moyen Âge, ce champ est clos, il s’agit essentiellement du corpus des auctoritates à traduire. À la Renaissance, n’importe quel texte de n’importe quel genre est désormais considéré comme potentiellement traduisible. Ce sont les traductions qui, en quelque sorte, deviennent elles-mêmes les nouvelles auctoritates10.
12Le terme spécifique pour désigner la traduction apparait à cette époque même. Au Moyen Âge, l’acte de traduire est désigné par plusieurs termes dont le plus courant est celui de translation (latin translatio avec le verbe correspondant translatare), que l’anglais a conservé jusqu’à nos jours. L’écriture, étant essentiellement centrée autour de l’ordonnancement et du commentaire de textes déjà existants :
« Il n’y avait guère de raisons pour que le traducteur-interprète-commentateur occupe une place distincte ni que la traduction ait à être pensée comme un objet occupant une fonction spécifique dans le champ de la production écrite. »11
13Autrement dit la distinction entre le texte originel et le texte secondaire, tels que traduction, adaptation, commentaire, s’avère floue, car la traduction est déjà en soi un acte d’interprétation. Cette indéfinition est renforcée par le fait que les frontières linguistiques, ainsi que la distinction entre « sa » parole et celle d’« autrui », se montrent équivoques, fragiles, souvent tortueuses à dessein12.
14Le verbe traduire, dérivation du latin traducere, existe déjà en France au xve siècle, mais son champ sémantique relève uniquement du domaine juridique (traduire en justice) : à partir de 1480, ce sont les légistes qui répètent en français le terme utilisé en latin. Puis les humanistes italiens et, en premier lieu, Leonardo Bruni emploient (probablement par erreur) tradurre comme synonyme de translatare. Cette transformation linguistique de l’usage lexical se répand rapidement en Europe. En France, apparu pour la première fois dans un texte de 1509, le mot traduction va progressivement évincer translation au cours du xvie siècle13.
15Pour certains historiens, cette innovation sémantique n’a rien de fortuit et désigne un profond changement dans la manière même de percevoir cet acte14. Traductio appartient à une famille sémantique très différente de celle de translatio. Cette famille de mots a fourni, à partir du verbe ducere (conduire), des termes comme induction, déduction, réduction, production. La traduction met l’accent sur l’énergie active (ducere), alors que la translation renvoie vers le mouvement de transfert et de transport. Tous les mots formés à partir de ducere supposent des agents. Surgit alors une dialectique nouvelle, le traducteur revendique la spécificité de son travail et sa valeur essentielle dans l’ensemble de la production culturelle. C’est justement pour cela que l’opération traduisante est perçue à partir de la Renaissance comme un acte de l’activité spécifique, celle que l’on appelle véritablement la Traduction15.
16Or, les traducteurs d’avant 1550 forment une seule école, il suffit de les comparer à Louis Le Roy pour constater ce fait. Ils suppriment rarement, mais ajoutent volontiers, même des phrases entières, qui sont censées rendre le texte plus clair. Cependant, ce genre d’addition n’est jamais gratuit. Ainsi, la traduction peut atteindre presque le double du mot à mot. Jusqu’à la Renaissance, les traducteurs ignorent presque majoritairement la notion de traduction fidèle ; les textes sont traités « avec une liberté, une désinvolture, une fantaisie aussi déconcertantes »16. Le refus de la fidélité – non verbum pro verbo – entraine le besoin d’introduire des modifications et des corrections. Dans une traduction libre, mieux vaut traduire selon l’esprit que selon la lettre, le sens devant primer sur la forme. Dans cette perspective, il est légitime de supprimer le superflu, mieux encore d’ajouter le profitable, bref, il s’agit des belles infidèles, comme on appela plus tard ce type de traductions libres17.
17Or, ce modèle de traduction s’explique par son caractère diachronique. La théorisation de la traduction en Grèce semble bien être un paradigme introuvable ; en revanche, la culture romaine est bien une culture de la traduction, qui annexe et intègre par des traductions massives l’ensemble du corpus grec notamment18. La traduction est envisagée comme une action purement pragmatique. Elle est vue comme une pratique capitale pour le développement des qualités oratoires, il s’agit d’adapter les meilleurs textes grecs au discours romain, et ceci loin de tout souci de transmission sémantique. Cicéron traduit Démosthène non en interprète mais en orateur et dans son De optimo genere oratorum il formule la fameuse revendication – non verbum pro verbo – « pas de mot à mot ». Cette formule est maintes fois reprise et popularisée, d’abord par Horace dans son Art poétique, puis par la tradition chrétienne à travers l’œuvre de saint Jérôme – le patron des traducteurs19.
18L’époque de la Renaissance hérite ainsi d’une longue histoire de la traduction-transformation. La pratique de la traduction dans la culture de la Renaissance justifie les ajouts d’addenda au texte, de divers commentaires et de paragraphes pour expliquer intentionnellement l’idée de l’auteur. La traduction est ainsi conçue comme une transformation linguistique entre les mots et leur signification, leur essence transcendante. Il s’agit de la survivance d’un courant philosophique depuis le Cratyle de Platon, qui insiste sur les relations entre le nomen en tant que désignation d’une substantia particulière du monde, et la réalité de cette substantia en soi. Les mots ne seraient que des signes conventionnels, dont il faut trouver les meilleurs spécimens pour expliquer l’Idée originelle – le sensus. Ce modèle orphique trouve sa continuité dans la traduction nominaliste du Moyen Âge (universalia realia). L’acte de la traduction est vu ainsi comme l’acte de la reconstruction. Dans cette conception « hypertextuelle », la fidélité à la lettre du texte est non seulement évacuée, mais aussi stigmatisée comme une maladresse20.
19Étienne Dolet, dans son traité La Manière de bien traduire d’une langue en autre (1540) – l’alpha et l’oméga de la théorie de traduction à la Renaissance – reste attaché à cette conception. Suivant presque textuellement l’idée de Cicéron-Horace et de saint Jérôme, il formule une règle pour tous les traducteurs :
« Il ne se fault pas asservir jusques à la que l’on rende mot pour mot. »
20La traduction mot à mot est une servitude et elle est imputée à un « deffault d’esprit ». Rester sur le plan lexical du texte risque de compromettre le processus, ce qui mènera à une erreur de conception. Étienne Dolet condamne avec force les traducteurs qui « s’efforcent de rendre ligne pour ligne, ou vers pour vers ». Il prévient avec insistance et sévérité les futurs traducteurs :
« Tu te garderas diligemment de ce vice : qui ne demonstre aultre chose, que l’ignorance du traducteur. »21
21Or, les écrits de Louis Le Roy marquent à juste titre la nette séparation entre la manière de traduire au cours de la première moitié du xvie siècle et celle de la seconde, une évolution entre une traduction libre (ad sensum), pratiquement exclusive jusqu’à ce moment, vers une conception de la traduction fidèle (ad verbum), qui finira par triompher dans le monde savant.
22Pour Louis Le Roy, le respect de l’esprit de l’auteur doit s’accompagner d’un respect du texte :
« [il] travaille comme les savants modernes ; il étudie les textes, il compare les doctrines, il allègue des faits. »22
23Son principe fondamental et modèle théorique de la traduction est le suivant :
« Transcrire de un livre en aultre, gardee la proprieté des deulx langues, sans y adjouter rien du sien, ou en oster de l’autheur. »23
24Le traducteur apparait comme une personne loyale envers le texte, qu’il traduit, sans quelconque intention d’ajouter, de soustraire ou d’en changer une partie, rendant possible une correcte interprétation du message original. Sa fidélité au texte grec est scrupuleuse, il respecte la valeur des mots, cherche à rendre leurs formes et leurs acceptions par des équivalents « sémantiques ». Comme le souligne Jean-Yves Pouilloux :
« Le Roy cherche donc avant tout à acclimater sans transposer, à traduire sans trahir. Il cherche visiblement à faire la part du traducteur la plus restreinte possible, à rendre discrète son intervention. […] En ce sens, encore, il est un précurseur. Les traductions modernes ne font pas toujours mieux qu’il avait fait dès 1553. »24
25Très souvent le traducteur cite le texte grec même, soit dans la marge, soit dans ses commentaires, en donnant à la fois la preuve matérielle de son exactitude et le moyen de discuter, de contrôler et de rectifier sa version. Ainsi, les historiens s’accordent pleinement sur les mérites de traducteur dont fait preuve Louis Le Roy.
« À comparer telle traduction de Le Roy avec une version moderne, on ne distingue, en effet, que peu de différences ; mis à part quelques mots, aujourd’hui tombés en désuétude, les textes ont le même sens. »25
26Or, développer les traductions signifie, avant tout, enrichir et cultiver la langue française. Célébrer sa langue comme l’ont fait les Grecs et les Romains devient une cause de la production littéraire. Louis Le Roy prend part à la plénitude de ces deux passés homogènes dans un présent vernaculaire hétérogène aux contours rhétoriques encore flous ; d’où le déplacement d’un système rhétorique classique dans un français prématuré. Avec le sentiment national aidant, la prise de conscience de l’identité linguistique mène ainsi à une reprise thématique du problème textuel26.
27Ainsi, apparait l’idée d’une construction de l’unité nationale au travers d’une conquête linguistique. Dans cette perspective, la langue nationale devient un outil du pouvoir et la traduction – sa représentation symbolique, le projet politique se manifeste dans ses formes culturelles. François Ier, dont les sympathies en matière d’hellénisme sont bien connues, ne peut qu’adhérer aux études qui mènent à communiquer les plus sublimes résultats de la pensée grecque. En cristallisant l’image d’un Prince des Armes et des Lettres, François Ier explicite la fonction instrumentale d’un enrichissement linguistique à travers l’œuvre des humanistes, ainsi les efforts de la traduction et de la restauration textuelle sont mis en valeur dans un projet politique.
28En se plaçant dans la continuité temporelle antique, Louis Le Roy s’inscrit pleinement dans ce projet culturel :
« J’aurois seulement proposé le premier à la nation Françoyse les lumières des lettres […] qui ont demeuré long temps cachez es escholes, ou ensevelis aux librairies, sans estre mis en usage […] travaillant mesmement en une langue non gueres dressée, ny aecoustuméc aux disciplines. »27
29Or, les mots représentent des Idées, et l’adaptation des idiomes grecs et latins permet à une langue vernaculaire, telle que le français, de s’élever de sa basse condition en véhiculant de nouveaux syntagmes linguistiques comme les nouveaux concepts philosophiques. Certes, il n’y a pas d’équivalents pour la plupart des institutions grecques, les termes métaphysiques sont, quant à eux, également absents dans le vocabulaire français. Le traducteur doit fabriquer des outils, équiper la langue-cible de mots nouveaux, qui vont permettre de traduire la langue-source déjà établie. Dans ses commentaires Louis Le Roy se plaint :
« Personne iusques à present, n’a traitté de la philosophie en françois. Donc si lon y trouve quelques motz estranges, nouveaux, et non encores usitez […] il plaira aux lecteurs me pardonner. »28
30La nouveauté des sujets philosophiques qu’il expose lui permet d’inventer son propre outil linguistique. Ainsi, Louis Le Roy n’hésite pas quand un mot lui manque ou qu’il n’existe simplement pas en français à en créer un. La nature des sujets traités et leur nouveauté lui imposent l’obligation d’oser et d’innover.
31De cette manière, on trouve chez Louis Le Roy et pour la première fois les mots potentiellement, pluralité, présupposer, parité, magnitude, microcosme, facteur, sympathie, intelligible ou encore gymnastique. Avec la création de ces néologismes, on s’aperçoit de l’ingéniosité et de la finesse de sa traduction pour résoudre ou contourner les difficultés.
« Traduire, c’est toujours faire l’expérience de l’intraduisible, mais pas toujours sur les mêmes éléments du discours philosophique. »29
32Cependant, le souci de l’amélioration de la langue française n’est pas le seul but des traductions. Ainsi il s’agit surtout d’un moyen de garder et de transmettre les connaissances.
« Vrayement ce seroit grand honte que noz prédécesseurs eussent tant travaillé pour nous instruire et que par notre paresse se perdist ce qu’ils nous ont très songneusement conservé. Donques il fault faire, s’il est possible, pour la postérité ce que l’antiquité a fait pour nous. »30
33Les traductions dépassent ainsi leur dimension linguistique et textuelle afin de contribuer à une expansion scientifique et conceptuelle, celle d’un projet humaniste.
34Le choix opéré par Louis Le Roy pour traduire des œuvres antiques n’est pas dû au hasard et répond parfaitement à cette ambition. La transformation textuelle d’un texte-source vers un texte final se passe également au niveau conceptuel. Il s’agit de translatio studii – le transfert du savoir ou migration du savoir – notion à la fois linguistique, historique, topologique et culturelle. Avec la langue grecque et latine, c’est tout le savoir, les Arts et les Sciences, que s’approprie le pays, en abordant les traductions. Par cet acte d’appropriation, la France accède en quelque sorte à l’Âge d’or héroïque, où la Traduction devient un rêve de grandeur à la dimension universelle. Le traducteur est un vecteur de la transmission de savoirs, d’où l’émergence d’une vision de la traduction comme une pratique indispensable.
35Cependant, cette migration n’est pas un simple déplacement dans lequel le savoir reste identique à lui-même : c’est une mutation. Le savoir devient en quelque sorte supra-linguistique31. Le transfert des concepts produit de nouveaux concepts, qui tout en saisissant les concepts antérieurs, les modifient et les remplacent dans les domaines métaphysiques. L’acte de traduire est orienté simultanément vers un passé textuel, celui du texte-source et vers un présent conceptuel, celui de la traduction finale. À travers le passé, le regard du traducteur est constamment tourné vers le présent. Une traduction est une transposition culturelle, ainsi, traduire signifie servir la cause d’un déplacement historique des connaissances, il s’agit d’élargir l’horizon d’une langue et d’une culture. Dans cette perspective, le traducteur se voit investi d’une mission.
36Ainsi, Louis Le Roy se fixe comme objectif l’ambition de rendre accessible au public de son temps les acquisitions de la pensée grecque. Or, le traducteur n’estime point qu’il s’agisse d’apporter aux savants seuls le fruit d’un labeur obscur : c’est au siècle même qu’il révèle la sagesse antique. En effet, au xvie siècle, à peu près tous les auteurs grecs peuvent se lire en latin. Cependant, le rêve humaniste aspire à ce que tout homme puisse avoir la possibilité de s’instruire et de s’assurer une culture complète, sans s’imposer une étude approfondie des langues antiques. Or, le grand public ignore presque tout de la langue et de la culture grecques, l’exercice du commentaire devient, alors, indispensable. La fonction de traducteur est aussi celle de guide, à l’image de Virgile qui conduit Dante dans le monde étrange de La Divine Comédie : Louis Le Roy est là, tout près de son lecteur, et le mène pas à pas à travers le temps et l’espace.
37Cependant, ses commentaires se présentent sous une forme nouvelle, celle de notes, et dans le procédé ils ressemblent plus à ceux d’éditions modernes. Séparés du texte traduit et regroupés après chaque chapitre ou après un long passage, ses commentaires, imprimés dans une police de caractère différente, semblent être incapables de déformer le sens du texte. Son commentaire se fait alors prudent, il choisit l’interprétation la plus neutre, celle qui est le moins susceptible de déformer la traduction. Jean-Yves Pouilloux écrit à ce propos :
« Un remarquable précurseur, dans la mesure où il unit l’esprit critique à l’exposé historique. […] avec lui, apparaît le commentaire d’aspect scientifique. »32
38Enrichir la langue, tout aussi bien que la science et la philosophie, transmettre les connaissances utiles à travers une mutation textuelle, servir l’État en faisant l’éducation politique du prince et de ses sujets – ces ambitions dépassent largement les objectifs d’un simple translateur-vulgarisateur. L’œuvre de traduction, par définition secondaire, se transforme, ainsi, en expression d’un projet humaniste. À travers la Traduction s’effectue la transformation d’un modèle prétexte dans une recherche active d’un savoir et le choix des textes à traduire s’inscrit ainsi dans un schéma conceptuel.
39L’aboutissement de ce projet culturel est la traduction de la Politique d’Aristote – l’ouvrage phare de la pensée constitutionnelle par excellence, source d’inspiration et référence quasi obligatoire pour toute sorte de réflexion politique. Louis le Roy rend en français un ouvrage où presque chaque sentence a une valeur idéologique et quasi juridique, sa traduction reste d’ailleurs la seule en langue française pendant deux cents ans33.
40Dans ce sens, le traducteur se voit comme un vrai novateur, qui vise à apporter une nouvelle façon de réfléchir et de concevoir la vie civique et la science politique. Dans un élan d’enthousiasme, Louis Le Roy s’exclame :
« Recevrez donc, recevrez ceste noble science, qui se presente aujourd’hui à vous : estudiez, veillez, travaillez pour apprendre, cognoistre, entendre, afin qu’un l’appliquant à son vray usage, vous rendiez utiles à vos pais, secourables aux amis, serviables aux estats. »34
41Les traductions d’Aristote correspondent à une recherche active d’une meilleure compréhension des réalités politique à travers l’étude du passé hétéroclite. La sagesse antique contribue « aux mœurs et affaires de ce temps »35 dans une confrontation dialectique du modèle de l’histoire passée et du présent politique. Dans un discours méthodologique, fondé sur un système de causalités, Aristote apporte une réponse positive à la crise politico-religieuse du xvie siècle par le biais d’une élaboration des matrices pratiques centrées sur la recherche d’un meilleur régime politique.
42Or, à une époque où Aristote ne suffit plus pour expliquer le monde, Platon offre un système complet qui part du cosmos pour arriver à l’homme. Ainsi, pour la plupart des humanistes de la Renaissance, le platonisme devient une forme de la religion. Louis Le Roy n’y fait pas exception. Le traducteur se trouve ainsi au carrefour des tendances de son siècle – entre Platon et Aristote – en prenant part à l’élaboration d’un modèle théorique, qui comprend la méthode politique d’Aristote et la conception métaphysique de Platon. Platon relie la politique avec la Providence divine et la notion de la justice. Il transporte le discours métaphysico-moralisant dans une dimension spirituelle à la recherche d’une Idée, il est celui qui parvient mieux à formuler des vérités partielles sans pour autant atteindre cette perfection du logos que contiennent les Évangiles.
43Il faut se rappeler que les études des auteurs grecs sont toujours suspectes aux yeux de l’Église. La Réforme protestante s’appuie entre autres, sur les traductions de la Bible en langues vernaculaires. Or, Louis Le Roy démontre que c’est dans la dialectique même des œuvres de la philosophie grecque que résident les arguments principaux du christianisme, tels que l’immortalité de l’âme, l’Amour et la Beauté. D’où une sélection rigoureuse et exclusiviste des textes à traduire. Ainsi, il se fixe comme objectif de démontrer que la philosophie grecque est, non seulement, sans danger pour la vraie foi mais peut également la soutenir : de la sorte Platon mène inévitablement à Jésus et « Platon, peu de choses changées, seroit Chrestien »36. Les idées de Platon ne sont autre chose que la clef du christianisme et un moyen efficace pour réanimer la doctrine catholique. De ce fait, la traduction est envisagée comme principalement cibliste, visant l’annexion de certains textes antiques par la proclamation de l’universalité de l’Esprit, au prix d’une inévitable « dénaturalisation » de leur message originel.
44Pourquoi traduire ? Quoi traduire ? Comment traduire ? Ces questions semblent aujourd’hui ordinaires et dépourvues d’utilité, mais au milieu du xvie siècle, Louis Le Roy y apporte des réponses nouvelles, inédites et profondément révolutionnaires. Premier traducteur moderne dans sa démarche méthodologique, son œuvre permet de mettre en évidence la dimension quadrilatérale de la notion de la Traduction. La traduction sert, avant tout, à embellir la langue natale par l’application des modèles rhétoriques antiques. Nées de considérations pratiques, les traductions de Louis Le Roy se donnent pour but d’édifier et d’enseigner. Les traductions représentent un moyen privilégié pour développer la langue tout en apportant une importante contribution philosophique et théorique. Œuvre de la vulgarisation utile, la traduction dépasse largement la problématique de l’utilité de la transmission d’un savoir. Les textes des traductions émanent des problèmes structurels de la pratique de la traduction et ils jouent un rôle central dans la création d’un modèle théorique de la connaissance. Dans un jeu des commentaires inter et extratextuels, la Traduction s’ouvre vers un élargissement des horizons historiques et conceptuels. Les patterns de la Traduction, celui de la politique et celui de la religion, se lient ainsi dans un vaste projet d’enrichissement culturel et linguistique, l’appareil conceptuel de la Traduction devient quadrilatéral.
45Procédé d’analyse et d’appréhension sur lequel est fondé tout acte de Traduction, cette dernière marque le passage d’un travail d’articulation vers l’action de composition. Dans un rapport entre la lettre et le sens – Sed sensum de sensu – la Traduction dépasse son texte-racine pour acquérir le statut d’original, s’élevant ainsi au-dessus de l’ensemble de ses niveaux de signification. Or, pour Louis Le Roy, les traductions forment clairement une sorte d’étape préparatoire pour assembler et assimiler les idées antiques avant de passer à la création originale. Sa démarche s’avère scientifiquement moderne non seulement dans sa forme mais aussi dans son esprit :
« N’est-ce dont abuser de l’estude et des lettres ? Que de s’amuser seulement aux anciens, et n’essayer à produire nouvelles inventions convenables aux mœurs et affaires de son temps ! Quand cesserons-nous de prendre l’herbe pour le bled, l’écorce pour le bois, ne faisans que traduire, corriger, commenter, annoter ou abréger les livres des anciens ? »37
46À la Renaissance, toute pensée nouvelle est engendrée à travers et à partir de celle des Anciens, la Traduction se transforme en un moyen de constante interaction pour un dialogue entre les siècles. La Renaissance a trouvé dans les traductions un vaste nouveau monde, « une libération d’esprit » et une inépuisable source d’inspiration. Comme un aigle à deux têtes, la Renaissance regarde vers le passé et vers l’avenir ; en cherchant à revenir aux sources de la pensée antique (ad fontes), l’époque est définitivement tournée vers le futur et aspire à de nouvelles productions et à de nouvelles découvertes. Dans le mouvement des idées au cours du siècle, cette métaphysique du progrès se traduit par un véritable appel à la créativité et à la rénovation. « Ainsi ne suffit sçavoir par livre, sans rien produire de soy »38 – martèle Louis Le Roy. Car l’homme de science se doit aller au-delà de la Traduction et continuer la Tradition par sa propre Création.
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Zuber Roger, Les « belles infidèles » et la formation du goût classique, Paris, A. Michel, 1995.
Notes de bas de page
1 C.L. Montesquieu, Lettres persanes, tome 2, Lettre CXXIX, Amsterdam, Pierre Brunel, 1721, p. 146.
2 A. H. Becker, Un humaniste au xvie siècle. Loys le Roy (Ludovicus Regius) de Coutances, p. 73.
3 M. Viallon (éd), La Traduction à la Renaissance et à l’âge classique, p. 7.
4 Les lettres d’Estienne Pasquier conseiller et advocat general du roy en la chambre des comptes de Paris, A Paris, chez Abel L’Angelier, au premier pillier de la grand salle du Palais, 1586, p. 42.
5 J. P. du Mans, Les Œuvres poétiques, Paris, Vascosan-Corrozet, 1547, « A monsieur de Saint Gelais », ff. 101 v°-102 r°.
6 J. Hutton, « The Classics in Sixteenth-Century France », p. 136.
7 C. Brucker (éd.), Traduction et adaptation en France à la fin du Moyen Age et à la Renaissance, p. 13.
8 W. L. Gundersheimer, The life and works of Louis Le Roy, p. 3.
9 A. Berman, Jacques Amyot, traducteur : essai sur les origines de la traduction en France, p. 75.
10 A tel point qu’on constate l’apparition des pseudo-traductions, dont l’exemple révélateur est le Don Quichotte de Cervantès, qui se présente comme une traduction de l’arabe.
11 L. Guillerm, « L’auteur, les modèles et le pouvoir ou la topique de la traduction au xvie siècle en France », p. 13.
12 M. Bakhtine, Esthétique et théorie du roman, p. 426.
13 P. Chavy, « Depuis quand traduit-on en français ? », p. 361-362.
14 G. Norton, The Ideology and language of Translation: in Renaissance France and their humanist antecedents, p. 40.
15 A. Berman, Jacques Amyot, traducteur : essai sur les origines de la traduction en France, p. 75.
16 P. Chavy, « Les Premiers Translateurs français », p. 557.
17 R. Zuber, Les "belles infidèles" et la formation du goût classique, p. 15.
18 D. Robinson, « Classical Theories of Translation from Cicero to Aulus Gellius », p. 15.
19 G. Norton, The Ideology and language of Translation: in Renaissance France and their humanist antecedents, p. 40.
20 A. Berman, La traduction et la lettre ou l’auberge du lointain, p. 29.
21 La manière de bien traduire d’une langue en aultre : d’advantage de la punctuation de la langue françoyse, plus des accents d’ycelle le tout faict par Estienne Dolet natif d’Orleans, A Lyon, chés Dolet mesme, 1540, p. 13.
22 M. Delcourt, « Une traduction inédite de Criton, antérieure à 1540 », p. 50.
23 L. Le Roy, De la vicissitude ou la variété des choses en l’univers, Paris, Fayard, 1988, p. 98.
24 J.-Y. Pouilloux, « Problèmes de traduction : L. Le Roy et le Xe livre de la République », p. 63.
25 Ibid., p. 48.
26 P. Chavy, « Les traductions humanistes au début de la Renaissance française : traductions médiévales, traductions modernes », p. 290.
27 Le Sympose de Platon, ou de l’Amour et de beauté, traduict de grec en françois, avec trois livres de commentaires estraictz de toute philosophie et receuillis des meilleurs autheurs tant grecs que latins et autres, par Loys Le Roy, dit Regius. Paris, l’Angelier, 1581, f. 181v°-182 r°.
28 Le Timée de Platon, traittant de la nature du monde et de l’Homme et de ce qui concerne universelement tant l’âme que le corps des deux, translaté de grec en françois, avec l’esposition des lieux plus obscurs et difficiles, par Loys Le Roy, Paris, Michel de Vascosan, 1551, f. IV v°.
29 J. Moutaux, O. Bloch (dir), Traduire les philosophes, p. 14.
30 Le Phedon de Platon traittant de l’immortalité de l’âme, presenté au Roy trèschrestien Henri II de ce nom, à son retour d’Allemagne. Le tout traduit de Grec en François avec l’exposition des lieux plus obscurs et difficiles par Loys le Roy, dit Regius Paris, chez Sébastien Nyvelle, 1553, p. 16.
31 A. Berman, Jacques Amyot, traducteur : essai sur les origines de la traduction en France, p. 33.
32 J.-Y. Pouilloux, « Problèmes de traduction : L. Le Roy et le Xe livre de la République », p. 61.
33 A. H. Becker, Un humaniste au xvie siècle, Loys le Roy (Ludovicus Regius) de Coutances, p. 195.
34 De l’Origine, antiquité, progrès, excellence et utilité de l’art politique, ensemble des législateurs plus renommez qui l’ont pratiquée, et des autheurs illustres qui en ont escrit, traduites de grec en françois, et eclarcies d’expositions pour les accomoder aux meurs et affaires de ce temps, par Loys Le Roy, diet Regius. Lyon, Benoist Rigaud, 1568, p. 38.
35 Ibid., p. 2.
36 La republique de Platon, divisee en dix livres, ou dialogues, traduicte de grec en françois, & enrichie de commentaires par Loys le Roy, A Paris, de l’imprimerie de Claude Morel, Avec privilege du Roy, 1600, p. 313.
37 L. Le Roy, De la vicissitude ou la variété des choses en l’univers, Paris, Fayard, 1988, p. 433.
38 Ibid., p. 440.
Auteur
Institut d’histoire moderne et contemporaine (IHMC)
Paris I Panthéon-Sorbonne
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2016